Les entreprises françaises accros aux aides publiques ?
Lorsqu’on évoque les dépenses publiques, on pense souvent en premier lieu aux prestations de sécurité sociale et aux dépenses de fonctionnement des services et organismes publics. Mais comme le met en avant une étude récemment publiée par l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), l’État français consacre également une part importante de son budget à l’aide aux entreprises – et ce avant même le déploiement des dispositifs massifs de soutien en réponse à l’impact du Covid-19.
Avec près de 160 milliards d’euros versés en 2019, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État. Pour se faire une idée de ce que représente un tel montant, il correspond environ au double du budget de l’Éducation nationale, qui reste par ailleurs le premier employeur de France (1,2 millions de personnes au service de 12 millions d’élèves en 2021).
Comme le montre également notre graphique, l’aide publique aux entreprises n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies, le montant total des subventions accordées (non ajusté de l’inflation) ayant plus que quadruplé en vingt ans. Entre 2000 et 2019, la part des aides de l’État reçues par le secteur privé dans le PIB français est ainsi passée de 2,7 % à 6,4 %.
Les entreprises françaises accros aux aides publiques ?
La direction de la Banque Populaire Méditerranée, ‘la BPMed’, vient de faire point à Avignon sur le bilan 2022 et les perspectives 2023.
C’est d’abord son président, Philippe Henri qui rappelle l’historique de cette banque coopérative régionale : « En 1929, Joseph Chaix crée sa banque éponyme, dont le siège est Place Carnot à Avignon. Un siècle plus tard, à 3 ans près, (2016), elle fusionne avec la BPPC (Banque Populaire, Provençale et Corse) basée à Marseille, sur le Prado, ce qui donnera la BPMed. En 2023, nous sommes à la fois dans la continuité et le changement. Nous avons hérité de son côté proximité avec nos clients et avec le maillage du territoire grâce à toutes nos agences. Mais nous nous adaptons aussi aux temps nouveaux, l’humain reste essentiel et nous confortons notre expertise, nous aidons aussi la culture avec des partenariats de mécénat (comme avec le Quatuor Girard, les frères Capuçon ou la pianiste virtuose Jodyline Gallavardin venue à la Scala cet automne). Nous donnons un coup de pouce pour aider à mieux vivre ensemble quels que soient les défis. »
55 000 clients privés, 11 000 professionnels et 900 PME en Vaucluse La directrice générale, Sabine Calba insiste : « Nous sommes effectivement au service du territoire, de ses talents, de ses entrepreneurs. Dans le Vaucluse nous totalisons 55 000 clients privés (+ 10% en 3 ans), 11 000 professionnels (+ 15% en 3 ans) et 900 PME. Notre rôle dans l’économie locale est donc majeur puisque nous avons injecté 330M€ en 2022 (soit 9% de nos financements globaux de la Région Sud). Nous avons à coeur d’être là où sont tous nos clients, c’est notre ADN. Et notre mantra, c’est un engagement de proximité avec un réseau d’une vingtaine d’agences et en plus un Centre d’Affaires Entreprises dédié. Nous avons investi 2,3M€ dans la rénovation des agences de Bollène, Courthézon, Le Pontet, Sorgues et Valréas. Dans un souci de cohérence, nous allons regrouper celles d’Orange et Pernes-Les-Fontaines. »
Elle poursuit : « Nous comptons 288 collaborateurs en Vaucluse (13% de nos effectifs globaux en Provence-Alpes-Côte d’Azur) et nous maintiendrons l’emploi en optimisant les équipes. Par exemple, avant nous avions deux sites à Avignon, sur le MIN et à Fontcouverte, désormais nous regroupons 75 collaborateurs à Fontcouverte, dans un souci de sobriété , de co-working. et de proximité géographique entre activités commerciales et de gestion ».
L’axe de développement des mois qui viennent est ‘Le Plan Stratégie à l’horizon 2024’ et la feuille de route est d’accompagner les clients dans la relance économique en cette période complexe. « On sera là pour les factures énergétiques, les prêts à rembourser, pour les boulangers, les charcutiers, les restaurateurs, les paysans, les personnels de santé, ce sera du cas par cas, du cousu main » ajoute la Directrice Générale. « Dans notre banque régionale, les décisions sont prises ici, pas à Neuilly, pas dans la macro-économie. Les dossiers on les suit pas à pas avec un conseiller dédié qui connaît les clients, est proche d’eux, les rencontre, leur téléphone, les rassure, les accompagne humainement pendant des années. »
Accélération de la croissance d’ici 2024 Sabine Calba poursuit : « Notre stratégie jusqu’en 2024, date où Marseille accueillera les épreuves de voile des Jeux Olympiques au large de la Corniche, c’est ce ‘Plan 2024’ où il faudra accélérer la croissance avec 400M€ de PNB, 70M€ de résultats nets et un coefficient d’exploitation de 66%, chiffres qui sont déjà pour partie atteints grâce au dynamisme, à la motivation de toutes nos équipes. Et nous sommes toutes voiles dehors pour anticiper sur la banque de demain. Nous devons anticiper, suivre les évolutions indites par le télé-travail, la digitalisation, les modes de vie. »
Elle conclut : « Nos trois ambitions majeures sont d’être plus efficaces, plus engagés et plus entrepreneurs. Notre rôle de banquier n’est pas seulement celui d’un financier mais d’un partenaire à part entière. Aujourd’hui, à propos de questions sur leur contrat d’assurance-vie, nombre de nos clients, souvent âgés, sont ravis d’avoir une visio-conférence avec nos collaborateurs, ils n’ont pas besoin de prendre leur voiture pour un rendez-vous physique dans l’une de nos 20 agences de Vaucluse. Le client est notre colonne vertébrale, nos allons donc créer une agence dématérialisée spécialisée dans l’agriculture, l’arboriculture et la viticulture avec 3 collaborateurs dédiés pour accompagner notre clientèle rurale et favoriser le développement économique de nos territoires. Peut être demain une autre sera-t-elle imaginée pour aider les professions libérales, les pharmacies, les laboratoires d’analyses ».
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L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a déclenché une série de sanctions imposées par l’Union européenne, les États-Unis et d’autres pays occidentaux en réponse à l’agression du régime de Vladimir Poutine. Depuis le 22 février, une vague de plus de 10 000 mesures restrictives est ainsi venue s’ajouter à la liste des sanctions prises contre la Russie par la communauté internationale. Ces sanctions visent principalement à affaiblir la capacité de Moscou à financer et à mener la guerre, et ciblent plus spécifiquement l’élite politique, militaire et économique responsable de l’invasion. Elles incluent notamment des restrictions sur le secteur financier russe, sur les exportations de charbon et de pétrole du pays, ainsi que sur les importations d’un grand nombre de biens de haute technologie nécessaires à certains secteurs de son industrie.
Dans un rapport publié fin octobre, le centre de réflexion Bruegel admettait cependant que, jusqu’alors, « les recettes fiscales russes n’avaient pas suffisamment souffert des sanctions pour réduire la durée de cette guerre », le gouvernement du pays profitant notamment de la hausse des prix de l’énergie pour compenser les pertes liées aux restrictions occidentales. Mais cette résistance relative pourrait bien toucher à sa fin. Les auteurs du rapport notent que « les recettes fiscales de la Russie commencent désormais à en prendre un coup ; étant donné l’ampleur des sanctions, l’économie en souffrira à moyen et long terme. Le départ d’un grand nombre d’entreprises occidentales, l’émancipation de l’UE vis-à-vis des hydrocarbures russes et l’incapacité de la Russie à trouver des solutions de remplacement équivalentes porteront « gravement atteinte » à l’économie russe ».
Des estimations provenant de sources diverses (dont les autorités russes) montrent que les mesures restrictives prises en Europe et ailleurs pèsent lourd sur l’économie du pays, les résultats étant notamment visibles à travers l’évolution de plusieurs indicateurs présentés dans notre infographie. Depuis le mois de mai par exemple, la Russie affiche un PIB en récession de 4 % à 5 % par rapport à l’année dernière. La production industrielle est en berne depuis le printemps, en particulier dans le secteur automobile, où des chutes de production mensuelle allant de 64 % à 97 % ont été rapportées d’avril à octobre. Autre indicateur de santé économique, la consommation intérieure tourne également au ralentit depuis plus de six mois, avec des ventes au détail de 9 % à 10 % inférieure à l’année précédente. Reste à savoir combien de temps l’économie russe pourra résister dans cette conjoncture défavorable.
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Après un pic en cette fin d’année 2022, l’inflation devrait rester « élevée plus longtemps que prévu » dans le monde, selon les dernières prévisions du FMI. Les économistes de l’organisation monétaire estiment que le taux d’inflation mondial va atteindre une moyenne de 8,8 % en 2022, avant de diminuer à 6,5 % en 2023, puis à 4,1 % en 2024.
Comme le montre notre carte, certaines nations qui connaissent actuellement des conflits, des bouleversements ou des problèmes socio-économiques majeurs enregistrent des taux d’inflation beaucoup plus élevés que la moyenne mondiale. Parmi eux figurent le Zimbabwe, le Venezuela, le Soudan, la Turquie et l’Argentine, où les prévisions tablent sur une hausse moyenne des prix à la consommation allant de 70 % à 285 % cette année. D’autres pays, comme l’Iran, le Yémen et le Sri Lanka, devraient connaître une inflation supérieure à 40 %.
Dans le détail, les prévisions indiquent que moins de 40 pays et territoires réussiront à maintenir l’augmentation des prix en dessous de 5 %. Plus de 90 devraient enregistrer un taux d’inflation moyen compris entre 5 % et 10 % en 2022 (dont la France, à 6 %), tandis que quelque 60 autres dépasseront la barre des 10 %. En Europe, cela concerne principalement les pays situés à l’est du continent.
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À l’image d’autres organisations le mois dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale en octobre à 3,2 % pour 2022 (soit 0,4 points de moins qu’en avril). Parmi les raisons de ce ralentissement généralisé et plus marqué qu’attendu, les économistes de l’institution financière évoquent la crise du coût de la vie, la guerre en Ukraine et les effets persistants de la pandémie de Covid-19.
Comme le montre notre carte basée sur les perspectives économiques du FMI, quelques économies semblent toutefois épargnées, avec des taux de croissance du PIB qui resteront plus de deux fois supérieurs à la moyenne mondiale. Comme l’année dernière, c’est le Guyana qui devrait signer la plus forte croissance de la planète en 2022, avec une hausse du PIB attendue à plus de 50 %. Ce pays peuplé d’à peine 800 000 habitants connaît actuellement un boom économique grâce au démarrage de nouveaux projets d’exploitation pétrolière.
En excluant les pays avec des PIB inférieurs à 20 milliards de dollars en 2021, l’Irlande, dont la croissance a été revue à la hausse par le FMI à 9 % (contre 5 % en avril), pourrait se classer sur le podium mondial cette année. L’économie de l’île est connue pour être volatile en raison du poids exercé par les nombreuses multinationales qui s’y sont installées, et qui profitent de l’un des taux d’impôt sur les sociétés les plus bas de l’UE.
Même si le FMI a revu sa prévision à la baisse pour l’Inde, avec une croissance à 6,8 % en 2022 (contre 8 % en avril), le géant asiatique reste l’une des économies avec la croissance la plus rapide au monde. L’Inde devrait ainsi dépasser le Japon en tant que deuxième économie d’Asie d’ici 2030. Les pays exportateurs de pétrole de l’OPEP sont également bien représentés en haut du classement, profitant de l’impact de la hausse des prix sur leur PIB. La croissance pourrait ainsi dépasser 9 % en Iraq, 8 % au Koweït et 7 % en Arabie saoudite.
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L’un des indicateurs les plus utilisés pour mesurer la prospérité économique est le produit intérieur brut, ou PIB. Il mesure la valeur monétaire de tous les biens et services produits dans un pays. Depuis le début des années 1980, la population de la planète a presque doublé (passant de 4,6 milliards à 8 milliards), alors que le volume du PIB mondial a été multiplié par près de quatre. Mais au-delà de cette moyenne mondiale, comment la production économique a-t-elle évolué dans les différentes régions du globe ? Où a-t-on observé les croissances les plus fortes ?
Avec une hausse moyenne du PIB supérieure à 5 % par an depuis quatre décennies, selon les données de la Banque mondiale, l’Asie du Sud est incontestablement la région qui a connu la plus forte croissance économique, tirée vers le haut par des pays comme l’Inde, le Vietnam, le Laos et les Philippines. La zone Asie de l’Est/Pacifique, représentée entre autres par la Chine, le Japon et la Corée du Sud, se classe juste derrière, avec une hausse moyenne de 4,9 % sur l’ensemble de la période étudiée.
Outre l’Asie, depuis les années 1980, seule l’Afrique a dépassé une fois le seuil des 4 % de croissance annuelle moyenne sur une décennie : c’était entre 2002 et 2011. Depuis 2012, le taux d’évolution du PIB sur ce continent est retombé entre 2 % et 3 % par an, mais restait supérieur à celui mesuré en Amérique du Nord et dans la région Europe/Asie centrale (respectivement 2,0 % et 1,4 % sur la dernière décennie).
Comme le montre également notre graphique, la période 2012-2021, entravée par les effets de la crise financière de 2008 puis par la pandémie de Covid-19 en 2020, affiche l’un des taux de croissance les plus faibles mesurés sur la période étudiée dans la plupart des régions du monde.
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Depuis plus d’une décennie, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) réalise un classement annuel (Global Innovation Index) des pays les plus innovants de la planète. Ce palmarès s’appuie sur plusieurs éléments de mesure tels que le niveau de production créative, les demandes de brevet, les investissements en R&D, les infrastructures, mais aussi des indicateurs relatifs au contexte économique et aux capacités d’innovation propre à chaque pays.
Pour la 12ème année consécutive, la Suisse occupe la tête du classement, suivie par les États-Unis et la Suède. On observe peu de changements parmi les douze premiers de la liste par rapport à l’année dernière. La France, qui a fait son entrée dans le top 15 en 2020, oscille entre la 11ème et la 12ème place, au coude-à-coude avec la Chine, mais devant un autre géant asiatique de l’innovation : le Japon. Dans le détail, l’un des points forts de la France reste sa production créative (6ème rang mondial), une catégorie qui regroupe la création de biens et de services innovants, notamment dans le domaine numérique, ainsi que la production d’actifs incorporels (marques, savoir-faire, etc.).
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L’enlisement de la croissance mondiale causé par les effets de la guerre en Ukraine risque d’être plus important que prévu, et presque aucune économie ne sera épargnée. Dans ses perspectives économiques publiées le 26 septembre, l’OCDE table sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) mondial à 2,2 % en 2023, contre 2,8 % lors de ses précédentes estimations de juin. La prévision de croissance pour 2022 reste en revanche inchangée à 3 %. Comme l’expliquent les analystes de l’organisation, l’un des principaux facteurs du ralentissement économique « tient au resserrement généralisé des politiques monétaires en raison du dépassement plus marqué que prévu des objectifs d’inflation« .
Hormis la Russie, où une récession du PIB de près de 5 % est attendue en 2023, l’Allemagne est le pays du G20 qui devrait connaître le plus gros décrochage. Selon les projections, après une hausse de 1,2 % en 2022, le PIB allemand pourrait se contracter de 0,7 % en 2023. L’économie du Royaume-Uni est également amenée à subir un coup d’arrêt important : une croissance nulle est prévue en 2023 (après une hausse du PIB de 3,6 % cette année). En France, l’OCDE table sur une progression du PIB à 2,6 % en 2022, puis à 0,6 % l’année prochaine – soit un niveau inférieur à celui anticipé par le gouvernement français (1 %).
Comme le montre notre graphique, aucune des grandes puissances économiques mondiales n’échappe au ralentissement, à l’exception de la Chine, qui se remet d’une année émaillée de confinements stricts liés à sa politique « zéro Covid ». La croissance du PIB chinois est ainsi estimée à 3,2 % cette année et devrait dépasser à nouveau les 4 % en 2023.
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En 10 ans, le nombre de micro-entreprises a augmenté de 176,71% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La région se situe au 1er rang des régions françaises pour la part de micro-entrepreneurs dans la population active. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Flash, agence spécialisée en data, pour le compte de la société de portage salariale STA-Portage.com à partir des données publiées par l’Urssaf et l’Insee en juillet 2022.
En dépit de la crise sanitaire qui a fortement impacté l’activité économique, notamment durant les confinements, la création d’entreprises a battu des records en France en 2020 et 2021. Les micro-entreprises ont le vent en poupe puisqu’avec 641 500 immatriculations en 2021, elles représentent plus de 60% de la totalité des nouvelles entreprises enregistrées l’an passé. Ainsi, au 31 décembre 2021, la France comptait 2 228 497 micro-entrepreneurs. Et pour les 7 premiers mois de l’année, le rythme des créations de micro-entreprises (+367 741) est sensiblement le même que celui constaté en 2021 avec un niveau mensuel moyen de 52 534 nouvelles immatriculations (53 458 en moyenne par mois en 2021). Cependant, d’importantes disparités selon les zones géographiques d’implantation. La proportion de micro-entrepreneurs parmi la population active est en effet beaucoup plus forte dans les régions situées dans la moitié sud de la France et en Île-de-France. Ainsi à ce jour, Provence-Alpes-Côte d’Azur est la première région française pour la part de micro-entrepreneurs dans la population active. Au 31 décembre 2021, elle comptait ainsi 234 707 micro-entreprises pour une population active de 2 224 758 personnes, soit un ratio de 10,55% alors que la moyenne nationale s’élève à 7,2%.
Près de 10% de la population active vauclusienne Dans le détail, cette part dans la population active se monte à 12,71% (soit 62 249 micro-entreprises) dans les Alpes-Maritimes, 11,16% (51 090 micro-entreprises) dans le Var et 9,89% (24 447 micro-entreprises) en Vaucluse. Arrivent ensuite les départements des Bouches-du-Rhône avec 9,44% de la population active (84 513 micro-entreprises), les Hautes-Alpes avec 9,28% (5 915 micro-entreprises) et les Alpes-de-Haute-Provence avec 9,19% (6 493 micro-entreprises).
L’attrait régional pour les micro-entreprises ne date pas d’hier. En 2011, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur abritait 84 821 micro-entreprises, soit une hausse de 176,71% en 10 ans. En 2019, avant le début de la crise sanitaire, la Provence-Alpes-Côte d’Azur enregistrait 172 749 micro-entreprises, soit une progression de 35,87% en 3 ans.
Portrait-robot des micro-entrepreneurs Si le Sud semble être un terreau fertile pour le statut de la micro-entreprise, il faut aussi noter que deux tiers des micro-entrepreneurs n’habitent pas dans une grande ville. Dans ce portrait-robot, on apprend aussi que 40% sont des femmes et que 40,9% de ces créateurs avaient moins de 30 ans en 2021.
Deux secteurs d’activités concentrent plus du tiers des micro-entreprises créées en 2021. Celui des “Activités spécialisées, scientifiques et techniques” regroupe essentiellement des ingénieurs en recherche et développement tandis que celui des “Transports et entreposage” regroupe notamment les activités de transport de personnes (taxis, VTC…) et les livraisons à domicile. Les Français semblent donc avoir de plus en plus de l’appétence pour la création d’entreprise. En 2016, ils étaient 37% à souhaiter se mettre à leur compte. Six ans plus tard, près de la moitié (48%) expriment cette même volonté. Cette aspiration est notamment très forte chez les 25-34 ans (64%) et parmi les catégories socio-professionnelles supérieures (57%). En 2021,
Parmi les principales motivations qui poussent les Français à créer leur entreprise, quelle que soit sa forme juridique, l’Insee dégage dans une de ses enquêtes les raisons suivantes :
62% des créateurs expriment le souhait d’être indépendant,
44% indiquent qu’ils sont animés par le goût d’entreprendre et la volonté de relever de nouveaux défis,
24% sont motivés par la perspective d’augmenter leurs revenus
13% disent avoir choisi ou avoir été contraints de créer leur entreprise parce qu’ils étaient sans emploi.
Quel chiffre d’affaires et quels revenus pour les micro-entrepreneurs ? Le chiffre d’affaires annuel des micro-entreprises est soumis à des plafonds selon le type d’activité exercée. Le montant de ces plafonds a été doublé en 2018 afin de favoriser la création de micro-entreprises en France. Ce plafond est de 176 200 € pour les micro-entrepreneurs exerçant sous le régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) qui regroupe notamment l’achat et la revente de marchandises, les prestations d’hébergement ou encore la vente de denrées alimentaires à consommer sur place. Il est de 72 600 € pour les micro-entrepreneurs exerçant sous le régime des Bénéfices non commerciaux (BNC) qui concerne les activités libérales. Un chiffre d’affaires nul pendant une période de 24 mois (sous le régime de la déclaration mensuelle) ou 8 trimestres consécutifs (sous le régime de la déclaration trimestrielle) entraine la perte du statut de micro-entreprise.
De même, le dépassement durant deux années consécutives des seuils de chiffre d’affaires entraine la radiation de la micro-entreprise, qui doit alors poursuivre ses activités sous une autre forme juridique.
Selon une étude* publiée en janvier 2021, portant sur 2 681 micro-entrepreneurs en activité :
29,9% réalisaient moins de 5 000€ de chiffre d’affaires annuel avant Covid,
13,4% réalisaient entre 5 000 et 10 000€,
20,9% réalisaient entre 10 000 et 20 000€
14,9% réalisaient entre 20 000 et 30 000€
20,9% réalisaient plus de 30 000€
En 2021, sur les 2,229 millions de micro-entrepreneurs administrativement actifs, 1 287 000 déclaraient un chiffre d’affaires positif au 4e trimestre de l’année, soit 17,8% de plus qu’au 4e trimestre 2020. Le chiffre d’affaires moyen annuel déclaré s’est élevé en 2021 à 18 824€, soit 7,4% de plus qu’en 2020. Au dernier trimestre 2021, le chiffre d’affaires global généré par le secteur de la micro-entreprise en France a dépassé les 6 milliards d’euros.
Côté revenus, une étude** de l’Insee publiée en mars 2022 a déterminé que le revenu mensuel moyen des micro-entrepreneurs s’était élevé à 560€ en 2019. Pour celles et ceux qui cumulent plusieurs activités, en étant par exemple micro-entrepreneur et salarié, le revenu mensuel moyen tiré de la micro-entreprise était de 370€ (mais leur revenu total mensuel s’élevait, du fait de ce cumul, à 2 280€). Les micro-entrepreneurs ne tirant pas de ressources d’autres activités percevaient pour leur part en moyenne 680€ par mois.
Selon les secteurs d’activités, le revenu mensuel moyen des micro-entrepreneurs varie fortement. Il était ainsi en 2019 de :
380€ dans l’industrie
390€ dans le transport et l’entreposage,
440€ dans le commerce et l’artisanat commercial
500€ dans les services aux particuliers hors santé
620€ dans la santé humaine et l’action sociale
730€ dans les services aux entreprises et services mixtes
820€ dans la construction
Pérennité et impact de la crise sanitaire sur les micro-entreprises Toujours selon l’Insee publiée en septembre 2021, la pérennité à 5 ans des micro-entreprises créées en 2014 était de 33% en 2019 contre 53% pour les entreprises individuelles hors statut d’auto-entrepreneur. Les micro-entreprises les plus pérennes exercent leurs activités dans les secteurs de la santé humaine et de l’action sociale (45% toujours actifs après 5 ans), les moins dans le secteur du commerce (17%).
L’âge et le sexe des créateurs conditionnent la continuité des micro-entreprises. 29% des auto-entrepreneurs de plus de 50 ans étaient toujours actifs 5 ans après leur immatriculation contre 16% des moins de 30 ans. Une auto-entreprise sur quatre créée par une femme est active économiquement cinq ans après son immatriculation, contre une sur cinq lorsque le créateur est un homme. Un constat qui s’explique en partie par la plus forte présence de femmes à la tête de micro-entreprises exerçant dans des secteurs favorisant la pérennité de leur activité, à l’exemple de la santé humaine et de l’action sociale. Par ailleurs, la crise sanitaire a eu un impact fort et immédiat sur la situation des micro-entreprises en France. En matière de création tout d’abord puisque les nouvelles immatriculations sont passées de 30 439 en février 2020 à 24 498 en mars 2020 – mois du premier confinement – puis à 18 626 en avril 2020, soit une chute de près de 40% en deux mois. Mais très rapidement, et en dépit d’une situation incertaine, les créations de micro-entreprises ont connu un net regain avec 28 632 immatriculations en mai 2020 et 38 252 en juin 2020. La mise à l’arrêt de l’économie française a entrainé une sévère baisse du chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs. Au premier trimestre 2020, celui-ci a reculé de 12% par rapport au premier trimestre 2019, avant de connaître une régression plus importante encore avec -30% au deuxième trimestre 2020. Les secteurs les plus touchés ont été ceux de l’hébergement et de la restauration (- 62%), des arts, spectacles et activités créatives (-56%) et du transport/entreposage (-47%). Les activités liées à l’industrie et au commerce ont mieux résisté avec un chiffre d’affaires en baisse de 20% au deuxième trimestre 2020.
Interrogés dans le cadre de l’Observatoire de l’Auto-entreprenariat dont les résultats ont été publiés en janvier 2021, 44,8% des auto-entrepreneurs actifs disaient que la crise sanitaire a eu un impact économique “très conséquent” sur leur activité, 38,8% un impact “conséquent” et 16,4% un impact faible.
Mais en dépit de cette conjoncture particulièrement défavorable, le nombre total de micro-entreprises créées en 2020, loin de s’effondrer, a atteint le chiffre record de 548 000 unités (+ 46 000 par rapport à 2019). Une tendance toujours haussière amplement confirmée par les 641 500 micro-entreprises immatriculées en 2021.
La ‘grande démission’, un pas vers l’auto-entreprenariat ? Mouvement particulièrement fort aux États-Unis où 48 millions de salariés ont quitté volontairement leur emploi en 2021, la “grande démission” touche également les autres pays occidentaux. En France, 470 000 salariés en CDI ont ainsi déposé leur démission au premier trimestre 2022. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce phénomène. Tout d’abord, le fort rebond économique qui a succédé à la crise sanitaire a mis sous tension le marché de l’emploi, ouvrant des opportunités à des salariés en quête d’une nouvelle orientation professionnelle ou de meilleures conditions salariales. Pour nombre de travailleurs, la Covid-19, ses confinements et le développement du télétravail ont profondément modifié le rapport à l’entreprise, et créé de fortes aspirations à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. « S’il est hasardeux pour l’heure de s’avancer en termes chiffrés sur le nombre de démissionnaires qui ont créé ou créeront dans un avenir proche leur micro-entreprise, il y a fort à parier – et la progression constante du nombre de micro-entrepreneurs va dans ce sens – qu’une partie non négligeable d’entre eux sauteront le pas afin de gagner en liberté et en autonomie, tout en s’affranchissant d’un environnement professionnel parfois toxique et de tâches pas toujours intéressantes », explique l’étude.
*Source : Observatoire de l’Auto-entreprenariat (Union des Auto-entrepreneurs / Fondation Le Roch-Les Mousquetaires). **Source : INSEE, juillet 2021 et mars 2022.