22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Apt : la Société des ocres de France endeuillée

André Guigou, co-gérant de la Société des Ocres de France de 1985 à 2016, est décédé à l’âge de 76 ans. En compagnie de son frère Jean-Paul, ce dernier avait succédé à son père, Gilbert, qui après avoir laissé son entreprise de maçonnerie à ses deux fils n’a pas hésité à venir au secours, en 1974, de la Société des Ocres de France alors en faillite. Le jeune retraité pris le pari de relancer la production de l’usine d’Apt en se démenant pour trouver de nouveaux débouchés.

André et Jean-Paul rejoignent leur père en 1985
Au mitan des années 1980, André et Jean-Paul rejoignent leur père. Le premier s’occupe de la fabrication et le second prend en charge la partie administrative. Dans le même temps, Nelly, l’épouse d’André, met ses compétences de secrétaire sténodactylo au service de la société qui poursuit son redressement.
A eux trois, ils trouvent de nouveaux contrats dans le milieu du bâtiment. La société Strasservil, en plein développement, leur confie notamment la fabrication de leurs badigeons et enduits de chaux. D’autres sociétés connues dans l’industrie de la peinture font également appel à leurs services. Les Ocres de France et Lafarge plâtre créeront même ensemble une gamme de plâtre colorés.

La 4e génération de cette aventure entrepreneuriale familiale
Peu à peu, en 1996, 1998, 2014 puis 2019 les petits-enfants de Gilbert Guigou rejoignent également l’aventure familiale entrepreneuriale. Et la 4e génération peut être fière du travail de préservation du patrimoine de l’ocre accompli puisqu’aujourd’hui la Société des Ocres de France est la dernière entreprise autonome en Europe à encore exploiter et transformer le minerai ocreux en ocre pure grâce notamment à sa carrière de Gargas

Reconnaissante élyséenne
Labellisée EPV (Entreprise du patrimoine vivant), la société vauclusienne aura même l’honneur de participer à la 4e édition de ‘La grande exposition du fabriqué en France’ qui se tient fin octobre au palais de l’Élysée. A cette occasion, la SOF présentera son savoir-faire au grand public après avoir été retenue parmi les 122 exposants, sur 2 200 candidatures, participant à cet événement mettant à l’honneur les entreprises, industriels, artisans, producteurs et associations pleinement engagés dans la fabrication française.

« Il est de notre devoir plus que jamais de perpétuer le travail incroyable qu’a fait André. »

Perpétuer l’âme de l’entreprise
Une reconnaissance à laquelle ne pourra malheureusement pas assister André Guigou qui a été inhumé au cimetière d’Apt le 27 août.
Un regret pour la Société des Ocres de France qui explique sur son compte Facebook : « Le 23 août dernier, celui qui constituait une grande partie de l’âme de notre entreprise, s’est éteint. Nous ne pouvons résumer en quelques lignes l’immense, l’exceptionnel, le grand homme et entrepreneur qu’était André Guigou. Au-delà d’avoir été le co-gérant de la Société des Ocres de France de 1985 jusqu’en 2016 -à la suite de son propre père-, il était également notre père, notre grand-père, notre frère, notre oncle ainsi qu’un époux et arrière-grand-père aimé, estimé et admiré. Il nous semblait difficile de vous souhaiter une bonne rentrée sans vous partager cette information, qui nous procure une peine immense, à la hauteur de l’amour que nous lui portions tous. À présent, il est de notre devoir plus que jamais de perpétuer le travail incroyable qu’a fait André pour la Société des Ocres de France, avec son frère et sa femme, comme son père avant eux. »

La Société des Ocres de France est la dernière entreprise autonome en Europe à encore exploiter et transformer le minerai ocreux en ocre pure grâce notamment à sa carrière de Gargas. Crédit : Facebook-Société des Ocres de France

Apt : la Société des ocres de France endeuillée

L’avocat
L’avocat Henri Coupon vient de s’éteindre à l’âge de 94 ans. Inscrit au barreau d’Avignon en 1953, cet ancien bâtonnier de la cité des papes s’est toujours revendiqué de « 100% de gauche ». Avocat de la CGT du Vaucluse dès 1954, il fera partie ensuite, en compagnie de Jacques Vergès, du collectif des avocats du FLN durant la guerre d’Algérie.
A ce titre, il sera notamment appelé à défendre les citoyens jugés rebelles poursuivis devant les tribunaux, souvent militaires. Une époque durant laquelle l’OAS fera même sauter son cabinet à Avignon. Une expérience qu’il racontera dans son livre Avocat des fellagas, 1958-1962, paru en 2001 aux éditions L’Harmattan.
Durant sa longue carrière il plaidera, entre-autre, pour les frères Guérini, figures du milieu marseillais, avant de se retirer à Villeneuve-lès-Avignon.

Le politique
Très engagé politiquement, il sera candidat aux élections municipales d’Avignon de 1965 sur la liste présentée par le Parti communiste. Devenu militant du parti socialiste de 1973 à 1995, il deviendra ensuite premier adjoint de Guy Ravier, maire d’Avignon de 1989 à 1995. Henri Coupon sera alors en charge de la culture au sein de la municipalité.
Il deviendra aussi conseiller général (aujourd’hui dénommé conseiller départemental) du canton d’Avignon-Sud avant de perdre son siège en 1992 de 19 voix seulement face au candidat de droite UDF-PR de l’époque.

L’écrivain et scénariste
Ce provençal de souche était aussi un écrivain prolixe. Il a écrit près d’une vingtaine d’ouvrages dont un grand nombre de romans historiques ou policiers, parfois sous le pseudonyme ‘Aramon’.

Verdict, dont le scénario a été écrit par Henri Coupon, sera l’avant dernier film de Jean Gabin. © DR

Par ailleurs, il sera également l’auteur du scénario du film Verdict (1974) d’André Cayatte, ancien avocat, avec Jean Gabin et Sophia Loren dans les deux principaux rôles. A cette occasion Henri Coupon a adapté un de ses romans tout juste paru en remaniant l’histoire afin d’en développer son aspect romanesque.
L’avocat avignonnais collaborera ensuite avec André Cayatte pour l’écriture et les dialogues de plusieurs téléfilms au début des années 1980.

Ses obsèques se dérouleront mardi 21 mai à 9h au crématorium d’Avignon situé 1 483 chemin du Lavarin.

L.G.

Bibliographie :
1973-1974 Une demi douzaine de romans policiers publiés chez Librairie des Champs Élysées sous le pseudonyme d’Aramon
1974 Pièges pour un flic publié chez Orban
1974 Verdict publié chez Presse de la Cité
1978 Le grand Fléau publié chez Trévise
1980 La croix et l’épée publié chez Orban
1984 La seconde mort de Raspoutine publié chez Fayard
1997 21 rue de la pente la pente rapide publié chez De Maule
1998 Ces dinosaures… publié chez Slatkine (Suisse)
2000 Panique au Palais des Papes publié chez l’Aube
2001 Avocat des fellagas, autobiographie, publié chez Harmattan
2002 T’as pas vu Poutine ? publié chez l’Aube
2011 La juive noire publié chez Aubéron
Filmographie : 
1974 Scénario du film Verdict (avec Jean Gabin et Sophia Loren)
1979 Scénario et dialogues du téléfilm La faute (Antenne 2)
1980 Scénario et dialogues Les avocats du diable (Antenne 2)
1981 Scénario et dialogues du téléfilm Les yeux pour pleurer (Antenne 2)
1982 Scénario et dialogues du téléfilm Retour à Cherchell (Antenne 2)
1982 Adaptation et dialogues du film Le braconnier de Dieu


Apt : la Société des ocres de France endeuillée

« Paul Auster et Actes-Sud, c’était un long compagnonnage, une amitié sans failles depuis des décennies » explique Françoise Nyssen, ancienne Ministre de la Culture et fille d’Hubert Nyssen qui a fondé cette maison d’édition en 1978, près du Rhône.
« Mon père était fou de littérature américaine, il avait fait connaissance de Paul Auster à New-York, à Brooklyn où il était né et il trouvait qu’il renouvelait le genre littéraire, du coup, il n’a eu de cesse de le faire traduire et de le publier en français ».

Une œuvre qui a fait grandir Actes Sud
« Paul Auster n’est pas, dans le catalogue d’Actes Sud, un auteur parmi d’autres, confirme Bertrand Py directeur éditorial des éditions Actes Sud. Sa rencontre avec nos éditions – à l’époque presque aussi inconnues qu’il l’était lui-même dans son propre pays – date d’un voyage d’Hubert Nyssen à New York, au milieu des années quatre-vingts. Dès que fut traduit (par Pierre Furlan) Cité de verre, Paul Auster vint à Paris où la modeste maison arlésienne avait organisé, dans l’enthousiasme, comme s’il s’était agi du nouveau prix Nobel, une ‘conférence de presse’ ! C’est qu’immense était alors en France le désir de lectures neuves, l’appétit de traduction. Et rapidement, la subtilité narrative et les chausse-trappes existentielles de la Trilogie new-yorkaise, portées par le charisme, la poésie et l’érudition francophile de Paul Auster, allaient s’imprimer – le mot dit bien la chose – dans l’identité littéraire de toute une génération. Être son éditeur – ou son éditrice, en l’occurrence Marie-Catherine Vacher – était une chance, et devint pour Actes Sud une carte de visite circulant amplement dans le cercle toujours plus large des amis de Paul Auster… Son œuvre n’en était qu’à ses débuts – mais déjà nous faisait grandir. Et quand ici ou là sont cités les noms des fondateurs d’Actes Sud, il faudrait ajouter qu’assurément, la confiance que Paul Auster leur a accordée fut aussi bienfaisante que déterminante dans leur histoire. »

Une quarantaine d’œuvre publiée
En tout, une quarantaine d’œuvres sont sorties de chez Actes Sud, dès 1987 avec « La cité de verre », premier volume de la fameuse trilogie new-yorkaise, puis « Le voyage d’Anna Blume », « Moon palace », « Leviathan », qui a reçu le Prix Medicis étranger, « Mr Vertigo », « Le livre des illusions », « Brooklyn Follies », « Sunset Park ». Francophone et francophile, il était régulièrement invité d’honneur des émissions de Bernard Pivot ou François Busnel à la télévition qui ont contribué à le faire connaître au grand public.

Son dernier roman « Baumgartner » vient tout juste de sortir chez Actes-Sud, il y est question de la puissance de l’amour et des méandres du deuil. Paul Auster avait 77 ans et il avait perdu son fils, victime d’une overdose, en 2022.

Bibliographie
Trilogie new-yorkaise ; Babel no 32 :
– Vol. 1 : Cité de verre, 1987 ;
– Vol. 2 : Revenants, 1988 ;
– Vol. 3 : La Chambre dérobée, 1988.
L’Invention de la solitude, 1988 ; Babel no 41.
Le Voyage d’Anna Blume, 1989 ; rééd. Sous le titre Au pays des choses dernières, Babel no 60.
Moon Palace, 1990 ; Babel no 68.
La Musique du hasard, 1991 ; Babel no 83.
L’Art de la faim, 1992.Le Carnet rouge, 1993.
Le Carnet rouge / L’Art de la faim, Babel no 133.
Léviathan, 1993 (prix Médicis étranger) ; Babel no 106.
Disparitions (en coédition avec les éditions Unes), 1994 ; Babel no 870.
Mr Vertigo, 1994 ; Babel no 163.
Smoke / Brooklyn Boogie, 1995 ; Babel no 255.
Le Diable par la queue, 1996 ; Babel no 379.
La Solitude du labyrinthe (entretien avec Gérard de Cortanze), 1997 ; Babel no 662, édition augmentée.
Lulu on the bridge, 1998 ; Babel no 753.
Le Noël d’Auggie Wren, Actes Sud Junior, 1998.
Tombouctou, 1999 ; Babel no 460.
Laurel et Hardy vont au paradis suivi de Black-Out et Cache-Cache, Actes Sud-Papiers, 2000.
Je pensais que mon père était Dieu, 2001 ; Babel no 556.
Le Livre des illusions, 2002 ; Babel no 591.
Constat d’accident, 2003 ; Babel no 630.
Histoire de ma machine à écrire (avec Sam Messer), 2003.
La Nuit de l’oracle, 2004 ; Babel no 720.
Brooklyn Follies, 2005 ; Babel no 785.
Dans le scriptorium, 2007 ; Babel no 900.
La Vie intérieure de Martin Frost, 2007 ; Babel no 935.
Seul dans le noir, 2009 ; Babel no 1063.
Invisible, 2010 ; Babel no 1114.
Sunset Park, 2011 ; Babel no 1177.
Chronique d’hiver, 2013 ; Babel no 1274.
Ici & maintenant. Correspondance 2008-2011 (avec J. M. Coetzee), 2013.
Excursions dans la zone intérieure, 2014 ; Babel no 1384.
La Pipe d’Oppen, 2016 ; Babel no 1490.
4 3 2 1, 2018 (Prix du Livre Inter étranger) ; Babel no 1660.
Une vie dans les mots. Conversations avec I. B. Siegumfeldt, 2020 ; Babel no 1774.
Burning Boy. Vie et œuvre de Stephen Crane, 2021.
Pays de sang. Une histoire de la violence par arme à feu aux États-Unis (avec Spencer Ostrander), 2023.
Baumgartner, 2024.
Dans la collection “Thesaurus” :
Œuvres romanesques, t. I, 1996.
Œuvres romanesques et autres textes, t. II, 1999.
Œuvres romanesques, t. III, 2011.


Apt : la Société des ocres de France endeuillée

Après avoir longuement lutté contre la maladie, Jacques Brès, inlassable entrepreneur, ancien président de la Fédération du BTP et de l’Union Patronale-Medef de Vaucluse, vient de décéder ce samedi 10 février. Ses obsèques auront lieu ce vendredi.

A peine diplômé de l’Ecole supérieure d’électronique de Bordeaux, le jeune Jacques Brès installe le 1er système d’échographie à Orsay dans l’Essonne. A 25 ans, il crée son entreprise Brès SA électricité à Venasque. Petit à, petit, il prend en parallèle des responsabilités dans les instances professionnelles, comme en 1998, quand il devient administrateur de la Fédération du BTP 84. L’année d’après, il se retrouve président du GEIQ (Groupement des employeurs par l’insertion et la qualification) du bâtiment et des travaux publics, avec 150 emplois à la clé.
Son intérêt pour les autres, son implication dans le monde professionnel se poursuit en 2003 quand il arrive à la tête du Centre de formation BTP des apprentis « Florentin Mouret » à Avignon, le plus important de France, avec 1 500 élèves par an. 2007 le voit accéder à la présidence de la Fédération du BTP 84. En 2011, il est vice-président délégué de la CCI 84 et 2014 ‘patron des patrons’ au Medef Vaucluse.

Prix Moniteur de la construction en 2010
Comme l’a déclaré le Colonel Michel Grange, président de la SMLH (Société des Membres de la Légion d’Honneur) quand il a accroché le ruban rouge à sa boutonnière en 2021, « Jacques Brès a consacré 45 de sa vie à ses activités professionnelles et ses mandats électifs totalement bénévoles. Sensibilisé à la responsabilité sociale de son entreprise, il était très attentif au bien-être de ses 35 salariés,. Il avait d’ailleurs obtenu en 2010 « Le Prix Moniteur de la construction ». Il avait lancé en 2008 avec la Préfecture, la Région Sud, le Département et Pôle-Emploi « La plateforme Emploi – Formation – Recrutement BTP » à destination des plus précaires, les jeunes, les femmes, les bénéficiaires du RSA, les demandeurs d’emploi et les séniors, pour qu’ils retrouvent leur dignité en se réinsérant dans la vie active ».
Impliqué dans le logement, l’emploi, l’aménagement du territoire, la protection de l’environnement, les économies d’énergie, il avait engagé la fédération du BTP dans un vaste programme de lutte contre le travail clandestin, la concurrence déloyale, les pratiques de dumping dangereuses pour la survie des entreprises. Un homme de caractère, droit, rigoureux qui ne jurait que par l’éthique et la loyauté.

Un engagement fort auprès des jeunes apprentis
Jacques Brès avait également signé un partenariat avec le 2e REG de Saint-Christol (Régiment étranger du génie) pour assurer la reconversion et le reclassement des personnels militaires après le démantèlement des missiles du Plateau d’Albion. Il s’était aussi engagé avec la fédération du BTP aux côtés de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur pour parrainer de jeunes apprentis démunis et méritants.
Il n’a compté ni son temps, ni son énergie, ni ses forces pour aider les autres, les faire profiter de son expérience et de sa bienveillance. Il s’est battu jusqu’à son dernier souffle. Mais au bout d’années et d’années de lutte, la maladie a fini par l’emporter ce samedi 10 février au matin. Il avait 71 ans.
A son fils François-Xavier à qui il a transmis son entreprise, ses valeurs de respect des valeurs du travail et des salariés, à sa fille Charlotte avocate et à sa femme Sylvie, présidente du Conseil des Prud’hommes d’Avignon, la rédaction de l’Echo du Mardi, présente ses sincères condoléances.
Les obsèques devraient avoir lieu le vendredi 16 février à 15h à l’église de Méthamis.


Apt : la Société des ocres de France endeuillée

Jean-Paul Capitani, président du directoire de la maison d’édition Actes sud qu’il a contribué à créer en 1978, vient de décéder suite à une chute de vélo. L’accident s’est déroulé en milieu d’après-midi dans le centre-ville d’Arles.
Agé de 78 ans, cet ingénieur agronome de formation qui était aussi l’époux de l’ex-ministre de la culture Françoise Nyssen, aurait roulé sur une borne escamotable qui se serait relevée lorsque ce dernier aurait tenté de rejoindre la place de la République. Selon nos confrères de la Provence, il aurait alors lourdement chuté sur la tête. Malgré l’arrivée rapide des premiers secours, Jean-Paul Capitani n’a pu être ensuite ranimé.

Un attachement sans faille à Arles
Créées dans un village de la vallée des Baux, par Hubert Nyssen et sa femme, Christine Le Boeuf, bientôt rejoints par les autres fondateurs, Françoise Nyssen, Bertrand Py, Jean-Paul Capitani, les éditions Actes Sud ont su développer une politique éditoriale généraliste.
Très vite, elles se sont distinguées non seulement par leur implantation en région, leur identité graphique (format des livres, choix du papier, couvertures illustrées…), mais aussi par une ouverture de leur catalogue aux littératures étrangères.
Installées depuis 1983, au lieu-dit Le Méjan, en bord de Rhône à Arles, les éditions Actes Sud ont poursuivi « leur développement dans une volonté d’indépendance et un esprit de découverte et de partage, entretenant sans cesse la dynamique de la chaîne dite de conviction, qui va de l’auteur au lecteur en passant par les principaux prescripteurs, libraires, bibliothécaires, médias, partenaires culturels.».

L.G.


Apt : la Société des ocres de France endeuillée

Farid Chemad, professeur des universités en chimie, enseignant-chercheur à Avignon université et directeur du Groupe de recherche en éco-extraction des produits Naturels (Green), vient de décéder à l’âge de 54 ans.
L’information vient d’être annoncée par nos confrères algériens d’El Watan, pays dont il était originaire. Né à Blida en 1968, il a obtenu son diplôme d’ingénieur en 1990 et son doctorat en génie des procédés en 1994 à l’Institut polytechnique nationale de Toulouse.
Après des périodes de recherche postdoctorale chez Prolabo-Merck (1995-1997), il a passé deux ans (1997-1999) en tant que chercheur principal à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas. A partir de 1999, il s’installe à l’Université de La Réunion en tant que maître de conférences avant d’occuper le poste, à partir de 2006, de professeur de chimie alimentaire à l’Université d’Avignon.

À lire aussi : Un chercheur de l’Université d’Avignon parmi les scientifiques les plus influents au monde

Un chercheur de renommée mondiale
En novembre dernier, le scientifique été apparu à nouveau dans le classement ‘Highly Cited Researchers 2022’ des 6 938 chercheurs les plus influents au monde.
Homme aux multiples casquettes, Farid Chemat, qui a notamment produit plus de 90 articles scientifiques évalués par ses pairs, 3 livres*, 16 chapitres de livre et déposés une demi-douzaine de brevets, figure depuis 2018 dans palmarès réalisé par la société britannique Clarivate spécialisée dans les outils et les services autour de la propriété intellectuelle et de la production de connaissances scientifiques.
Ses principaux travaux de recherche se sont concentrés sur l’innovation et des techniques d’extraction durables (notamment micro-ondes, ultrasons et solvants verts) pour l’alimentation, applications pharmaceutiques et cosmétiques. Il était aussi coordinateur du groupe France Eco-Extraction traitant de la diffusion internationale de la recherche et de l’éducation sur ces technologies d’extraction vertes visant à supprimer l’utilisation de solvants polluants.

À lire aussi : Farid Chemat, enseignant-chercheur : « Avignon est pionnier mondial de l’éco-extraction du végétal »

Reconnaissance de l’Unesco
Tout récemment, Farid Chemat avait également vu son travail récompensé par l’obtention d’une chaire Unesco ‘Chimie verte et durable du végétal’ inaugurée le 25 janvier dernier au campus Jean-Henri Fabre dans la zone d’Agroparc à Avignon.
Pour le scientifique, qui attendait cela depuis 2020, cette chaire portée aussi portée par Anne-Sylvie Tixier, maître de conférences en chimie, a pour objectif de « partager les savoirs et former le plus grand nombre aux principes de l’éco-extraction du végétal. Sur le long terme, ses travaux auront pour objectifs de faire face aux enjeux sociétaux de l’épuisement des ressources fossiles et des conditions environnementales liées au réchauffement climatique. »

Auteurs de nombreux articles scientifiques, Farid Chemat avait aussi écrit 3 ouvrages sur l’éco-extraction.

* F. Chemat : Eco-Extraction du Végétal : procédés innovants et solvants alternatifs. DUNOD, Paris, 336 pages. 2011. ISBN : 978-21-005654-3-6.
N. Lebovka, E. Vorobiev, F. Chemat Enhancing extraction processes in the food industry CRC Press, Cambridge, 570 pages. 2011. ISBN : 978-14-398459-3-6.
F. Chemat. Essential oils and aromas: Green extractions and Applications. HKB Publishers, Dehradun, 311 pages. 2009. ISBN : 978-81-905771-3-7.


Apt : la Société des ocres de France endeuillée

Jacques Bernard, dit aussi ‘Jacky’, président du syndicat de l’Appellation Vacqueyras, vient de décéder brutalement à l’âge de 68 ans ce dimanche 8 janvier 2023. Membres du conseil d’administration de l’Appellation depuis plusieurs décennies, co-président de la confrérie des Maistres vignerons de Vacqueyras, il était président depuis 2016 après avoir succédé à Maxime Bernard en poste depuis 2002.

Au sein de l’Appellation, devenu cru en 1990, Jacques Bernard représentait le Domaine familial de La Ligière dont l’exploitation remonte au début des années 1900.

S’étendant sur 1 460 ha répartis sur les communes de Vacqueyras et de Sarrians, l’Appellation regroupe 98 caves particulières, 4 caves coopératives et 40 maisons de négoces produisant environ 6 millions de bouteilles par an. Essentiellement en rouge (94%) mais aussi en blanc (5%) et en rosé (1%).

Les obsèques de Jacques Bernard se dérouleront le mercredi 11 janvier à 10h à l’église de Vacqueyras.

L.G.


Apt : la Société des ocres de France endeuillée

Edmond Volponi vient de décéder à l’âge de 94 ans. Journaliste, photographe – tout particulièrement du Festival d’Avignon, patron de presse, éditeur… c’est une véritable figure de la cité des papes qui vient de disparaître.

Homme d’image et de lettre, Edmond Volponi vient de s’éteindre à l’âge de 94 ans. Alors jeune journaliste et photographe pour le journal ‘Le Provençal’ (l’ancêtre du quotidien actuel ‘La Provence’), ce marseillais d’origine débuta sa carrière à Avignon dans les années 1950. C’est là qu’il rencontrera la troupe de Jean Vilar et commence à photographier le Festival d’Avignon. Pendant des années il réalisera ensuite des clichés des grands noms de l’événement théâtral : Jean Vilar, Gérard Philipe, Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Monique Chaumette, Jean Paul Moulinot… Malgré ses talents de prise de vue comme le démontre ci-dessous l’un de ses clichés, qui sera édité en timbre en 2002 par La Poste, où l’on voit un jeune garçon se précipiter sur une fontaine publique du quartier de la Balance pour se rafraîchir, Edmond Volponi se consacrera davantage à l’écriture. En tant que journaliste mais aussi en tant qu’écrivain.

La photographie ‘Enfant à la Fontaine’ prise par Edmond Volponi dans le quartier de la Balance à Avignon illustre une série de timbre éditée en 2002 par La Poste sur le thème ‘Le siècle au fil du timbre’.

C’est ainsi, que devenu responsable du centre départemental du ‘Dauphiné Libéré’ (aujourd’hui Vaucluse Matin), il va suivre l’édition 1968 du Festival. La manifestation théâtrale devient alors, quelques mois après les ‘évènements’ de mai 68 le lieu de toutes les contestations. Il en tirera un ouvrage intitulé ‘Alors, camarade Vilar. Ou la chronique échevelée de l’été 68 avignonnais’ (voir couverture ci-dessous).

Imprimerie et meilleur hebdo de France
En 1973 il créé, avec son épouse Marie-Thérèse décédée en mai 2020, l’entreprise PSP (Presse service publication). D’abord installée dans l’ancienne biscuiterie Alary, rue de la République, à Villeneuve-lès-Avignon, cette imprimerie déménagera ensuite dans la zone de la Courtine à Avignon. La société sera reprise en 1991 par l’éditeur de journaux gratuits Comareg, son principal client, pour devenir Hebdoprint (Paru-Vendu) jusqu’en 2011, date de la liquidation judiciaire du groupe.
Durant ces années, il devient également éditeur et directeur du journal vauclusien ‘Le Comtadin’. Laissant une liberté totale à son ‘irrévérencieuse’ rédaction (Hugues Masoch, Louis Armengol, René Diez…) le titre de presse local obtiendra même le prix du meilleur hebdo de France ! Un succès d’estime qui ne se traduira pas forcément dans les ventes du journal.
En 1995, Edmond Volponi cédera finalement l’hebdomadaire à Yves Rousset-Rouard. Le producteur de cinéma de ‘Emmanuelle’ et des ‘Bronzés’, aussi maire de Ménerbes de 1995 à 2014, ayant pour mission de le maintenir à flot.

Le Kodak Retina 2 : l’appareil photo avec lequel Edmond Volponi a débuté sa carrière dans les années 1950.

Installé à Villeneuve-lès-Avignon, l’homme de presse et d’image profitera de sa retraite pour y ouvrir une galerie : ‘L’évasion imagière’ située rue des Recollets. Pendant plus de 10 ans il y réalisera des expositions comme en 2019 où il rendait hommage à l’acteur Gérard Philippe disparu 60 ans plus tôt. Durant cette période, il écrira notamment ‘Alors petit, tu t’es bien régalé ?’, une autobiographique où il raconte la libération de Marseille par les alliées en août 1944. Alors âgé de 16 ans, l’adolescent était coursier pour une banque située sur la Canebière. Durant cet été agité, il aidait, avec ses copains, à déblayer les ruines consécutives aux bombardements avant de s’engager ensuite à la Croix rouge comme brancardier et secouriste.

Quelques années auparavant, en 2015, celui qui était aussi administrateur de la fondation Calvet depuis 2016, officier de la Légion d’Honneur et officier des Arts et Lettres, participera à la Maison Jean Vilar à l’exposition ‘Avignon, le rêve que nous faisons tous’ des photographes de la presse quotidienne locale sur le Festival d’Avignon depuis les années 1950.

La cérémonie civile des obsèques d’Edmond Volponi se tiendra le jeudi 10 novembre à 14h au crématorium de Nîmes.

L.G.


Apt : la Société des ocres de France endeuillée

Nouveau maire d’Aramon depuis les dernières élections municipales de juin 2020, Jean-Marie Rosier vient de décéder subitement la nuit dernière à l’âge de 72 ans.

« Depuis 1989, il s’est dévoué sans relâche à sa ville et a toujours œuvré avec courage et détermination pour le bien de ses administrés et pour mettre en valeur Aramon, sa ville, à laquelle il était très attaché », rappelle la commune gardoise.

Elu avec 54,99% des voix, Jean-Marie Rosier avait auparavant siégé aux côtés des trois maires précédents. En tant que conseiller municipal puis adjoint de Pierre Ramel d’abord, de 1989 à 2000, puis en tant qu’adjoint de Jean Mahieu de 2001 à 2008. Enfin, il avait été premier adjoint de Michel Pronesti de 2008 à 2020 avant de lui succéder à la tête de cette commune de 4 152 habitants.

Depuis le début de son mandat, il avait, entre autres, remis en double sens le pont du château, lancé le projet d’une maison médicale ainsi qu’augmenté le nombre de caméras de vidéosurveillance.

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