22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Cavaillon : les premières images de la restauration intérieure de la cathédrale Notre-Dame et Saint-Véran

Ça fait 4 ans que la cathédrale Notre-Dame et Saint-Véran de Cavaillon est en travaux. Après la restauration de ses extérieurs, l’intérieur fait l’objet, depuis deux ans d’une remise en état complète. Avant sa réouverture prévue pour décembre prochain, nous avons pu découvrir en avant-première les résultats de cette restauration hors normes.

De gauche à droite lors de la visite du chantier de la cathédrale Notre-Dame et Saint-Véran de Cavaillon
Jean-Marie Redaelli, curé de la paroisse de Cavaillon et Cheval-Blanc ; Jean-Phillipe Rivet, adjoint au maire, Eric Derive, membre du conseil municipal ; Nadia Naudeix, responsable du service du patrimoine  ; Roland Carlier, membre du conseil municipal
; Élisabeth Amoros, adjointe au maire et vice-présidente culture du Conseil départemental de Vaucluse et Martine Décher, conseillère municipale

La cathédrale Notre-Dame et Saint-Véran de Cavaillon était en mauvais état et sa structure même était menacée. Tous les spécialistes s’accordaient à dire que le bâtiment était malade. Au-delà de l’intérêt historique ou religieux que représente cet édifice, il constitue pour Cavaillon un atout touristique de premier plan. C’est le sens de la démarche de Gérard Daudet, maire de la ville, qui en a souhaité sa rénovation. Cette cathédrale présente, en effet, un certain nombre de particularités qui en font un édifice unique et original. Datant pour sa partie la plus ancienne du 12ème siècle, la cathédrale de Cavaillon s’est beaucoup transformée au cours des siècles avec notamment la création de chapelles latérales construites entre ses contreforts. Ces ajouts ont malheureusement fragilisés le bâtiment. Au 19ème siècle, l’abbé Joseph-Sébastien-Ferdinand Terris (curé-doyen de Cavaillon), a fait procéder à d’importants travaux de consolidation et de décoration qui ont beaucoup modifié la structure et la décoration de l’édifice.

Les trésors de cette cathédrale sont nombreux et méritent vraiment le détour
Selon la volonté de l’abbé Terris, les murs ont été peints à la façon des décors baroques des églises italiennes, par des artistes locaux. Cette décoration murale riche et particulièrement colorée tranche singulièrement avec l’extérieur de facture sobre et plutôt dépouillé. C’est une des particularités de cette cathédrale catholique romaine. Sobriété à l’extérieur et explosion de motifs et de couleurs à l’intérieur. A noter que la rénovation intégrera un nouvel éclairage intérieur qui mettra d’avantage en lumière ses décors. Cette cathédrale est également dotée – fait assez rare- d’une coupole et d’un impressionnant retable fait de bois doré à la feuille d’or dans le plus pur style baroque. Il est orné de 5 grands tableaux bibliques que l’on doit au peintre Nicolas Mignard. Cette cathédrale est également remarquable pour ses sculptures en bois doré qui sont l’œuvre d’artistes cavaillonnais : Barthélemy Grangier, sculpteur et Jacques Perrin, menuisier. Ils ont également fait l’objet d’une restauration minutieuse. Comme le précise Nadia Naudeix responsable du service du patrimoine de la ville de Cavaillon il ne s’agit pas de faire du neuf avec du vieux, « on remet en état en conservant au maximum l’existant ». « Et tout ce qui est effectué est réversible ». Les trésors de cette cathédrale, classée au registre des monuments historiques dés 1840, sont nombreux et méritent vraiment le détour, comme on dit dans les meilleurs guides de voyage.

Les travaux de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Véran
Le projet de rénovation de l’édifice pu bénéficier du plan cathédrale de la région PACA associant également l’État et la ville de Cavaillon. D’un montant de l’ordre de 10 M€ les travaux sont financés à hauteur de 40 % par l’État et la Région, la ville apportant les 20 % restant. La maitrise d’ouvrage de ce chantier est assurée par le service du patrimoine de la ville de Cavaillon dirigée par Nadia Naudeix. Une vingtaine d’entreprises interviennent sur ce chantier hors norme.

Vidéo sur les débuts de la restauration


Cavaillon : les premières images de la restauration intérieure de la cathédrale Notre-Dame et Saint-Véran

La Direction du patrimoine de la Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue a accueilli 4 étudiants-stagiaires en architecture et design dans le cadre de leur professionnalisation. Objectif : mettre en pratique leur connaissance sur le terrain et apporter leur vision, particulièrement sur la réhabilitation de la chapelle de Velorgues, l’îlot de la Tour d’argent et les halles SNCF pour en déterminer la faisabilité.

Qui sont-ils ?

Parmi ces étudiants il y a Peter Zoltan Volgyesi, architecte issu de l’Université des Sciences techniques et économiques de Budapest en Hongrie qui connaît déjà l’Isle-sur-la-Sorgue pour avoir participé à un workshop lors de l’été 2019 sur la réhabilitation de la Chapelle Saint-Andéol de Velorgues. Il a également travaillé sur la valorisation de l’ancienne juiverie de la ville. Il revient pour un an dans le cadre d’Erasmus, programme d’échange d’étudiants et d’enseignants entre les universités.

Grands professionnels de demain

Laurianne Cluzel est, elle architecte depuis 2014 et poursuit une formation au sein de la prestigieuse école de Chaillot. Elle intègre, pour quelques mois, le service du patrimoine en participant à des projets transversaux et appréhender l’archéologie du bâti. Quentin le Guyader, étudiant en Master patrimoine et cultures numériques à l’université d’Avignon, lui, participera aux opérations archéologiques en cours ainsi qu’à la réhabilitation de l’îlot de la Tour d’argent. Enfin, Habsatou Abass Mado Abari, wedesigner en licence professionnelle ‘création pour le web’ à l’Institut universitaire de technologie à Arles, apportera ses connaissances en matière de webdesign, infographie et développement du site internet de la direction du Patrimoine.

Chapelle Saint-Andéol de Velorgues

La chapelle romane de Velorgues, non protégée au titre des Monuments historiques, avait été mise en vente par un particulier et préemptée par la Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue en 2013. Le projet : la restaurer et en faire un lieu d’activités. Depuis, elle fait l’objet d’une campagne de fouille s’étalant sur plusieurs années. Celles-ci sont conduites par la Direction du patrimoine de la Ville en partenariat avec le laboratoire d’anthropologie d’Aix-Marseille avec le Département d’histoire de l’Université d’Avignon et d’Aix-Marseille. Les recherches font état de la possible existence d’un habitat néolithique moyen, d’un domaine gallo-romain ayant subsisté jusqu’au Moyen-Âge, d’une villa détenue par l’aristocratie autour de l’an Mil et d’une église privée donnée à l’abbaye de Montmajour et reconstruite au XIe siècle, à la création d’un castrum (camp romain) au XIIe siècle puis à son abandon au XIVe siècle. Enfin, l’édification de chapelle romane aurait débuté au XIe siècle.

L’ancienne juiverie

La direction du Patrimoine de la Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue s’est tout d’abord intéressée au cimetière juif qui a fait l’objet d’une étude historique, archéologique, épigraphique et d’une numérisation 3D. Une quarantaine de tombes ont ainsi été dégagées. La ville s’est aussi porté acquéreur de l’immeuble Beaucaire du XVIIIe siècle, rare exemple d’habitation des anciennes juiveries comtadines et bâtiment construit, en partie, sur l’emplacement de l’ancienne synagogue détruite au milieu du XIXe siècle. Mission : sauvegarder, restaurer et mettre en valeur les derniers témoignages de l’histoire singulière de l’ancien quartier juif.

L’îlot de la Tour d’argent

L’îlot de la Tour d’argent est un ensemble de constructions dont l’élément majeur est une tour construite par des consuls de la ville à la fin du XIIe siècle et couverte d’une coupole romane classée au titre des Monuments historiques en 2012. D’autres constructions aristocratiques médiévales (tours, maisons fortes, logis, etc.) ont été identifiées sur ce site. Parmi les éléments les plus notables situés aux abords de la tour figurent un bâtiment résidentiel des XIVe et XVe siècles, un plafond décoré en plâtre daté du XVe siècle (inscrit au titre des Monuments Historiques en 2012), des corps de bâtiment d’un hôtel particulier gothique (hôtel de Brancas-Villars) et plusieurs constructions du XVIIIe siècle (hôtel d’Oiselay). Au XVIIe siècle, une auberge, dite de « La Tour d’Argent », s’installe dans une partie de ces bâtiments.

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