Jusqu’au 22 septembre, pas moins d’une quinzaine d’énormes engins de chantier sont en action, en face de la sortie de l’Autoroute A7 à Avignon Sud – Bonpas. « Nous avons en tout 8 semaines, quand les eaux de la Durance sont au plus bas, pour travailler », explique Bertrand Jacopin, le directeur Etudes & Travaux au Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée de la Durance.
Cette digue « palière » est destinée à assurer la sécurité de la population (100 000 personnes) et des entreprises (100 000 emplois) dans cette zone inondable, sur une quinzaine de kilomètres entre Caumont et la Gare TGV d’Avignon en Courtine. Un projet entre la Communauté d’Agglomération du Grand Avignon, le SMAVD compétent depuis 2016 pour l’entretien des digues et la Ville d’Avignon.
En déambulant le long de berges de la Durance, sous les ponts de l’Autoroute A7 et de la Nationale 7, on voit l’étendue des travaux. « En 1994, il y a eu 2 crues de 3 000m3 / seconde, c’est énorme », explique Bertrand Jacopin à Joël Guin, le président du Grand Avignon, à Sabine Roussely, n°2 de la Préfecture de Vaucluse et à Christian Mounier pour le Conseil Départemental. « Sur le Rhône, c’est plus lent, mais sur la Durance, les eaux montent vite, il nous faut donc anticiper, ralentir le flux. C’est pourquoi, nous posons des blocs de pierres de 3 tonnes chacun à 6 mètres de profondeur grâce à des pelles équipées d’écrans et d’un laser 3 D qui permettent d’aligner ces pierres au cordeau tout au long de la berge. Après nous ajoutons des couches de galets en contre-bas de l’autoroute, jusqu’à 2 mètres au-dessus du niveau de la rivière. »
L’environnement aussi est pris en compte. Les 40 000 tonnes de déblais et remblais sont triés au fur et à mesure, concassés sur place et réutilisés dans un souci de valorisation, évidemment on met à part l’amiante, les embâcles ont été extraits du lit de la Durance et débités en copeaux de bois.
« Comme c’est une course contre la montre, puisque nous n’avons que deux mois pour tout faire, exceptionnellement les employés travaillent 48h par semaine, 3 000 rotations de camions sont nécessaires pour mener à terme cet enrochement qui doit être finalisé avant les éventuelles crues d’automne », conclut Bertrand Jacopin. Plus de 20 000 véhicules passent par ce carrefour de Bonpas entre l’A7, la RN7 et la départementale 900. Un secteur vital à sécuriser. Sans parler de la biodiversité, des oiseaux, des insectes, des chauves-souris, nombreux dans cette forêt alluviale. 26 000m2 vont être enherbés et 1 200 arbres plantés pour freiner l’érosion. Un chantier de 4M€ hors taxe financé à hauteur de 40% par le Grand Avignon, 40% par l’Etat et le Fonds Barnier et 20% par le Département de Vaucluse.