24 novembre 2024 |

Ecrit par le 24 novembre 2024

Les trois enveloppes

C’est l’histoire d’un chef d’entreprise qui vient de se faire limoger par son conseil d’administration. Il lui est reproché de ne pas avoir tenu ses objectifs et surtout d’avoir creusé de manière importante l’endettement de la société. La veille de quitter la société il rencontre son successeur et lui confie trois enveloppes. Il lui précise que la première sera à ouvrir juste avant l’assemblée générale de sa première année de mandat. La deuxième au terme de sa deuxième année et la troisième au terme de sa troisième année.

Un an après l’arrivée du nouveau patron, les comptes de la société ne se sont malheureusement pas améliorés. La veille de l’assemblée générale devant clôturer l’exercice, le nouveau directeur ouvre la première enveloppe. A l’intérieur un mot avec cette mention : « t’as qu’à dire que c’est l’héritage da la précédente direction ». Il présente cette excuse devant les actionnaires et il est reconduit. La deuxième année les comptes de la société sont toujours dans le rouge et l’endettement s’est encore creusé. Le DG ouvre la deuxième enveloppe. Il y trouve le mot suivant : «  t’as qu’à dire que la conjoncture s’est détériorée ». Il présente de nouveau cette excuse et l’assemblée des actionnaires l’accepte de nouveau. Au terme de la troisième année la situation de l’entreprise ne s’est toujours pas améliorée. La vielle de l’assemblée le chef d’entreprise ouvre la troisième enveloppe et il y trouve cette phrase : « Prépares trois enveloppes ! »

Il n’y a pas de vrais responsables à la situation financière du pays

Cette blagounette c’est un peu celle de la France aujourd’hui. Il n’y a pas de vrais responsables à la situation financière du pays. C’est l’héritage des précédents quinquennats et c’est la faute à la crise économique, au Covid, à la guerre en Ukraine… etc.. Et ensuite on repasse la patate chaude aux suivants, sans vraiment penser à changer les choses. Après moi le déluge en quelque sorte. Cette question pose en définitive celle de la responsabilité des décisions et des choix effectués par nos élus devant la nation. Est-ce acceptable qu’ils ne soient que comptable et pas tenu responsable de leurs choix ? La seule sanction des urnes suffit-elle ?

Prière de ne pas rire SVP

Imaginons un instant qu’un chef d’entreprise se trouve avec la société qu’il dirige dans une situation financière comparable à celle de notre beau pays. Soit, il est révoqué dans l’heure par son conseil d’administration, soit c’est la case tribunal de commerce. Avec une interdiction de gestion pour quelques années. Mais en ce qui concerne les patrons de la start-up nation rien. Nada. Même pire, le ministre de l’économie et des finances démissionnaire va donner des cours d’économie dans une université Suisse. Prière de ne pas rire SVP.


Les trois enveloppes

On est tous d’accord, les JO de Paris ont été une vraie réussite. Nous aurions tant aimé que ces moments de plaisirs et d’émotions n’en finissent pas. Mais que restera-t-il de tous ces instants de bonheur partagés ? Juste de simples souvenirs qui, avec le temps, se teinteront d’une certaine nostalgie ?

Les cassandres de tout poil en sont pour leurs comptes. Il n’y a rien à redire. Les JO de Paris ont été un succès en tous points. Même pas l’ombre d’une polémique comme nous les aimons tant dans notre pays. A part peut-être le maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel. Et encore… Il faut le dire haut et fort, Paris 2024 aura été un moment de pur bonheur. Le succès de la parade des champions samedi dernier en témoigne une fois de plus.

Ces jeux auront été de vrais moments d’allégresses qui nous transportent et nous rapprochent d’une sorte d’idéal

Si le spectacle offert par tous les athlètes était exceptionnel, si l’utilisation de la ville comme écrin aux compétitions était LA bonne idée, la ferveur du public était à la hauteur. Cela faisait plaisir à voir et surtout à entendre. Les français, des gens moroses et râleurs ? On a fait la démonstration que non… pas toujours. Ces jeux auront été de vrais moments d’allégresses qui nous transportent et nous rapprochent d’une sorte d’idéal. On comprend mieux ce que voulait dire le baron Pierre de Coubertin quand il affirmait, : « l’important c’est de participer ». L’important n’est pas en effet de gagner mais d’être ensemble et de dépasser nos différences et nos antagonismes. Parmi les centaines d’images on pourra retenir celle du « Marathon pour tous » qui sur 42 ou 10 km a permis à plus de 33 000 sportifs amateurs de courir dans les rues de Paris sur le même parcours que les athlètes olympiques. Quelle belle idée !

Parmi les centaines d’images on pourra retenir celle du « Marathon pour tous »

Dans cette sorte de communion universelle, les athlètes handicapés nous ont donné sans doute les émotions les plus fortes. Si le but du jeu est d’être sur la plus haute marche du podium leur premier combat c’est avec eux-mêmes qu’ils le livrent. Quelle démonstration et quelles leçons de vie ! Fraternité, partage, communion, allégresse… tout cela ressemble à s’y méprendre à des discours religieux. Mais franchement de toutes les chapelles celles des valeurs transmises par le sport et de cette manière ont de loin ma préférence.


Les trois enveloppes

Le 2 septembre dernier le groupe Pernod-Ricard annonçait un accord de partenariat avec le PSG. Cette nouvelle plongea immédiatement la cité phocéenne dans un état de sidération et de colère. Face à cette bronca et aux menaces de boycott du petit jaune, le groupe de spiritueux marseillais a dû faire machine arrière et renoncer à cet accord trois jours plus tard.

Maintenant les choses sont claires, « le vrai pastis de Marseille » fait partie du patrimoine de la ville et de la Provence. On ne peut y toucher. Permettre au club parisien d’y associer son nom d’une façon ou d’une autre c’était pour les supporters de l’OM, et une bonne partie des habitants de la ville, un sacrilège et une provocation intolérables. Et cela, à un moment où le célèbre breuvage affiche fièrement dans sa communication « Born à Marseille ». Ricard ne peut pactiser avec l’ennemi parisien, c’est une question de principe et d’honneur. Dans la vie il y a des choses qui ne sont pas négociables…

Mais si on y regarde de près cet accord entre le groupe Pernod-Ricard et le PSG n’était pas aussi impliquant que cela. En effet, ce partenariat ne portait que sur la dimension internationale du club et pas sur la ligue 1 française. De plus il ne s’agissait pas d’apposer la marque du pastis en question mais plutôt de mettre en avant les autres spiritueux du groupe d’avantage adaptés aux marchés internationaux. De plus en France, la loi Evin n’autorise pas des marques d’alcool ou de tabac à être présentes sur des maillots. Donc aucun risque de voir la marque Ricard associée joueurs du PSG. Mais imaginons un instant que cela soit possible. Cela ne pourrait-il pas être aussi compris comme une conquête de la cité phocéenne sur la rivale parisienne ? Une humiliation en quelque sorte. Mais ne rêvons pas.

Si la loi autorisait Ricard à sponsoriser le foot de cette manière il y a belle lurette que la marque serait présente sur les maillots des joueurs de l’OM. Il n’y aurait pas le début du commencement du moindre débat.

Au fond avec cette histoire presque « pagnolesque », les dirigeants de Pernod-Ricard ont eu la démonstration que les marseillais étaient très attachés à leur pastis et au groupe auquel il appartient. Beaucoup de marques rêveraient d’une telle relation avec leurs clients.


Les trois enveloppes

En ces périodes difficiles et compliquées on se surprend à penser que c’était mieux avant. Que l’on vivait plus facilement, avec une certaine forme d’insouciance, sans peur du lendemain. Et on se prête à regretter les temps passés…

La certitude que le monde tournait mieux avant a toujours existée. Les psychologues ont une explication assez simple. Dans le présent on est plus sensible à ce qui va mal (normal on le vit) et à contrario notre mémoire privilégie toujours les bons aux mauvais souvenirs. Logique. A cela, on pourrait ajouter le côté anxiogène de nombre de médias, qui ont une très forte propension à en rajouter bien au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, beaucoup de nos moyens d’informations (sauf l’Echo du Mardi évidemment) font du catastrophisme un vrai fonds de commerce.
Les psychologues ont également observés que ce caractère passéiste était plus répandu chez les séniors. C’est d’ailleurs peut-être à cela qu’on reconnaît les vieux restés jeunes ! Mais au fond précisent-ils aussi, tout cela pourrait aussi être vécu comme l’espérance en des jours meilleurs. Nous voilà rassurés !

On préconise également de replanter des arbres dans les villes

Mais, si le présent n’est pas pire que le passé pourquoi avons-nous cesse, aujourd’hui d’y faire référence ou de remettre au goût du jour des idées, des pratiques anciennes ?
Les exemples sont multiples. Tenez, commençons par la rentrée scolaire. De très nombreuses écoles se sont portées candidates pour le retour de la blouse. On suivra de ce point de vue l’expérimentation lancée à Châteaurenard. Du côté des collèges l’usage des téléphones portables sera interdit dans l’enceinte des établissements. Place aux vrais échanges et à la balle au prisonnier ! Au printemps 2025, les consignes des bouteilles en verre feront également leur retour dans les magasins. Enfin ! De nombreuses communes incitent les foyers, qui le peuvent, à s’équiper de composts pour leurs déchets organiques. De quoi faire sourire nos aïeux. On préconise également de replanter des arbres dans les villes. Il a fallu du temps à certains pour comprendre pourquoi « les anciens » avaient planté des platanes dans les rues de nos villes et villages de Provence !

Jamais les boulangers n’avaient compté dans leurs rangs autant d’anciens directeurs financiers ou informatiques

Prenez aussi le domaine culturel. Comment expliquer ce retour étonnant du disque vinyle dans une période où tout se dématérialise ? Pourquoi les tournées des vedettes des anciennes gloires de la chanson ou de la musique font-elles salles combles ? Et c’est pas fini, comment expliquer ce regain d’intérêt pour les métiers manuels autrefois considérés comme des voies de garage ? Jamais les boulangers n’avaient compté dans leurs rangs autant d’anciens directeurs financiers ou informatiques. On pourrait aussi parler du grand retour de la pratique du vélo, de la photo argentique, des polaroïds, des anciens jeux vidéo, ou encore du choix incroyable de Citroën de réutiliser son logo vieux de 100 ans…etc…

Bref, le passé est plus que jamais présent. S’il peut améliorer notre quotidien alors conjuguons-les. C’est sans doute la meilleure façon de conjurer un futur bien incertain …


Les trois enveloppes

On pouvait s’attendre à ce que les JO soient l’occasion d’une parenthèse plus que nécessaire. De ce point de vue, la cérémonie d’ouverture aura donné le ton. On y a retrouvé notre fierté d’être français. Nos valeurs, notre esprit critique, nos patrimoines, nos savoir-faire, et nos diversités y ont été sublimés. Une France créative qui vibre à l’unisson. C’est beau non ? On se demandait si c’était encore possible…

Il faut bien reconnaître que seul le sport est capable d’accomplir cet exploit de mobiliser tout un peuple et de les réunir autour de valeurs comme le respect, la fraternité ou l’humilité (liste non limitative). On mettra de côté pour une fois les grincheux et les râleurs professionnels. En juillet 1998, avec la victoire de la France contre le Brésil (3-0 rappelons-le) en Coupe du Monde de football, c’était aussi la victoire de la France Black-Blanc-Beur. Mais avec les JO, nous ne sommes plus dans l’entre-soi franco-français. On change de dimension, c’est le monde entier qui nous regarde. Notre sentiment de fierté n’en est que plus fort.

Une France qui affiche ses créations les plus folles et se nourrit de toutes ses diversités

Cette cérémonie d’ouverture aura surpris tout le monde. On s’attendait évidemment à découvrir la ville lumière sous ses plus beaux apparats. Genre carte postale et clichés consensuels. Bien sûr, elles étaient là ces images d’Épinal. Imaginez le tollé si elles n’avaient pas été au rendez-vous ? Mais nous avons eu droit à bien plus. Thomas Jolly, le génial metteur en scène de cette cérémonie hors-norme, a montré une France qui affiche ses créations les plus folles et se nourrit de toutes ses diversités. Et, cela à un moment où les crispations identitaires divisent le pays. Au moins pour cela, bravo !

« Nous gagnerions à nous inspirer quotidiennement de l’esprit du sport et des valeurs de l’olympisme. »

Mais, après il se passe quoi, une  fois l’émotion retombée ? On se prête à rêver que tout cela perdure quelque peu… Et, que notre pays cesse de se fracturer. Nous gagnerions à nous inspirer quotidiennement de l’esprit du sport et des valeurs de l’olympisme. Trois semaines tous les deux ans c’est clairement pas assez. C’est la raison pour laquelle, je propose que l’on nomme comme premier ministre un grand sportif ou une grande sportive, médaillé(e) d’or, bien sûr. Lui ou elle au moins, auront plus qu’une majorité relative !


Les trois enveloppes

D’un côté, une partie des habitants de Sérignan-du-Comtat  refusent l’installation d’un McDonald’s dans leur commune. De l’autre, en Occitanie, des écologistes ne veulent  pas voir se construire l’autoroute A 69, devant relier Castres à Toulouse. A priori deux combats qui n’ont pas grand-chose à voir l’un avec l’autre.  

A Sérignan-du-Comtat,  il n’est pas question d’installer une ZAD et de se mettre en position d’en découdre avec les forces de l’ordre pour s’opposer à l’installation d’un énième fast-food. A toute « faim utile » précisons que la France qui se targue d’être la patrie de la gastronomie est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre de fast-food de cette enseigne américaine (plus de 1500). Mais revenons à nos amis de Sérignan, ce petit village provençal qui s’honore de son ancrage dans la nature et le respect de l’environnement. On y voit d’un mauvais œil l’installation de ce McDo de 400 M2 surtout que derrière ce projet on y découvre la future installation d’un centre commercial, d’une station-service et d’une laverie. Et tout cela à l’entrée du bourg… 

Imaginez au pays de Jean-Henri-Fabre, un des pères de l’éthologie, avec ses landes de terre en friche riches de collections botaniques uniques, et son naturoptère dédié à l’observation et la connaissance des insectes et des plantes.  C’en était trop pour les sérignanais(es).  

La modernité aurait-elle changée de camps ?
A Sérignan comme en Occitanie avec l’autoroute, c’est  la même intention qui s’exprime.  Celle de voir émerger un autre modèle. Ce qui était, il y a encore peu de temps, l’expression d’une modernité salutaire est aujourd’hui remis en cause et contesté par une partie de la population. Cela dépasse largement le cadre des écologistes engagés. La modernité aurait-elle changée de camps ? Cependant on ne saurait ignorer la parole de ceux qui sont pour, ceux qui parlent développement économique et emplois. Cas déjà évoqué ici avec la ZAC des Hauts-banquets de Cavaillon.

Dans les deux cas, à Sérignan comme en Occitanie, le fait de pouvoir participer aux décisions et en particulier si elles vous concernent directement, apparaît comme une nécessité qu’on ne saurait ignorer plus longtemps. De ce point de vue les pétitions ou les ZAD ne peuvent suffire.


Les trois enveloppes

Après nous être intéressés à la petite reine on ne pouvait pas ignorer l’Automobile, un autre moyen de transport qui déchaîne aussi toutes les passions. Qu’il s’agisse de la question des émissions de C02, de la fin programmée du moteur à explosion, de la conversion hasardeuse et controversée vers le tout électrique ou encore de l’envolée des prix de l’énergie, l’automobile, est comme on dit, aujourd’hui, « un vrai sujet ». Ici en Provence, on est également plus que concerné.

Il y a encore pas si longtemps l’automobile avait toutes les vertus ou presque. Elle était à la fois un moyen de déplacement et de transport encensé, un instrument de liberté adulé et un secteur économique puissant, largement choyé et soutenu. Nous étions fiers de notre industrie automobile surtout quand elle innovait ou s’illustrait en compétition. Notre pays, a compté parmi les plus prestigieux des constructeurs automobiles. Le monde entier nous enviait des marques comme Delage, Delahaye, Talbot, Hispano-Suiza, Salmson, Hotchkiss, Voisin, Facel-Vega… Ce n’est pas être nostalgique ou passéiste que de regarder ce qui s’est fait auparavant. Ca devrait pouvoir inspirer d’avantage le futur. On gagne toujours à jeter un petit coup d’œil dans le rétroviseur, et pas uniquement pour vouloir dépasser…

Les automobiles club y ont joué un rôle essentiel
L’automobile a façonné à sa manière l’histoire de la Provence. Tout d’abord avec les routes et ensuite les autoroutes. Elles ont permis l’essor touristique et économique de la région. Les automobile-club y ont joué un rôle essentiel. Au début, d’aimables clubs élitistes réservés uniquement aux gentleman, ils se sont rapidement démocratisés. Ils ont largement participé au développement de l’automobile. Ce sont eux qui ont installé les premières signalisations (avant les plaques et les bornes Michelin) et rédigé les premiers codes de la route. Ils ont été aussi les organisateurs des premières compétitions automobiles. Celui de Marseille, créé en 1899, a donné naissance à plusieurs épreuves sportives comme le Rallye International des Alpes ou le Grand Prix Automobile de Marseille… Une époque où chaque grande ville se devait d’accueillir un Grand Prix, y compris la cité des papes avec son fameux circuit des remparts.

La route des vacances
Dans le midi nous avons d’abord la nationale 7. Avec ses 1000 km c’est la plus longue route nationale de France. Reliant Paris à Menton, cette route, appelée aussi « la route bleue », traverse 5 régions. Côté mythe c’est un peu notre route 66 ! Ses stations-services aux architectures typiques des années 50 et ses relais routiers ont intégré depuis notre patrimoine national. La Nationale 7 a également placé sur son chemin, juste à mi-parcours entre Paris et la méditerranée, quelque uns de nos meilleurs restaurants. Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d’Or, les frères Troisgros à Roanne, la mère Brazier à Lyon, la maison Pic à Valence, Fernand Point à Vienne. On ne saurait rêver de meilleures étapes pour la pause repas sur la route des vacances.

Pour écouter la chanson Nationale 7 nouvelle version

Une terre fertile pour le sport auto
Côté sport, nous avons, en Provence, le circuit Paul Ricard qui accueille, aujourd’hui, le Grand Prix de France de F1, la plus prestigieuse de toutes les compétions automobiles à défaut d’être la plus passionnante à suivre… Il y a aussi bien sûr le Grand-prix de Monaco. C’est dans le même coin. Nous avons également le plus mythique de tous les rallyes : « Le Monte-Carlo », dont la première édition a été remportée, en 1911, par Henri Rougier, un marseillais, sur une Turcat-Méry, une auto marseillaise.
Le sport auto en Provence c’est aussi quelques grands noms qui ont marqué de leurs empreintes l’histoire : Michèle Mouton (Grasse), Maurice Trintignant (Sainte-Cécile-les-Vignes), Jean-Louis Trintignant (Piolenc), Jean-Pierre Nicolas (Marseille), Jean Ragnotti (Pernes-les-Fontaines), Jean Alési (Avignon)…
Mais tout cela semble aujourd’hui appartenir à une époque lointaine et surtout révolue.

L’automobile a changé la vie, certes pas toujours en bien, mais elle a tant apporté qu’il semble totalement incongru de vouloir donner un coup de volant aussi brutal. Il suffit d’observer le visage d’un jeune enfant qui s’illumine au passage d’une très belle auto. Son sourire et le brillant de ses yeux en disent plus long que n’importe quel discours. Ne brisons pas nos rêves d’enfant !

Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.


Les trois enveloppes

D’une pratique sportive ou de loisir, le vélo pourrait bien aussi devenir une vraie alternative pour les déplacements individuels de courte distance. Crise de l’énergie oblige. Le gouvernement vient d’ailleurs d’annoncer un plan pour « faire de la France une nation vélo ». La petite reine refait, en ces temps difficiles, la une de l’actualité.

Le vélo est un engin exceptionnel et unique. Il est bon pour la santé, il est bon pour la planète et il est bon pour le portefeuille … Qui dit mieux ? Les spécialistes qualifie même le vélo de « véhicule de conception humaine à l’efficacité énergétique surpassant celle de tous les autres ». Avec 1,5 milliard d’engins en circulation, le vélo reste le moyen de locomotion le plus utilisé dans le monde. Il peut servir à beaucoup de choses. Se déplacer bien sûr, transporter des personnes ou des petites marchandises, faire du sport, y compris en appartement, se balader, faire du tourisme… Il peut même devenir, avec le Tour de France, l’un des spectacles télévisuels le plus regardé au Monde.

Un instrument de liberté
Le vélo est aussi un instrument de liberté. On se souvient tous de notre premier vélo, celui qui nous a permis d’explorer d’autres lieux, de faire de nouvelles découvertes, d’aller voir les copains (ou copines c’est selon)… bref d’élargir le cercle des possibles. Après il y aura la « mob » ou le scooter, avant la première « caisse ». Mais ça c’est une autre histoire ! Aujourd’hui, le vélo à assistance électrique élargit encore le cercle des pratiquants. Il permet à ceux qui n’en faisaient plus de s’y remettre ou à ceux qui en faisaient déjà d’aller plus loin.

Lire aussi: Le Ventoux à tout prix

Le Vaucluse : terre de vélo
Ici, en Provence on sait de quoi on parle quand on cause vélo. On a d’abord le Ventoux, sommet mythique (le graal de tous les cyclistes version Grand Sport). On estime que chaque année entre 150 et 200 000 cyclistes en font son ascension à la force du mollet.
La Provence c’est aussi le vélo de tourisme avec, pour le Vaucluse, pas moins d’une quarantaine de circuits balisés et 4 véloroutes. Le cyclisme c’est encore quelques célébrités comme Lucien Aimar, Luc Leblanc ou Richard Virenque (et toujours à l’insu de son plein gré).

La réitération d’un mouvement circulaire, propice à la méditation
Le vélo a beaucoup inspiré les artistes et les écrivains, qui nous ont fait partager leurs indéfectibles passions. Certains philosophes se sont même essayés à expliquer cet engouement. Parmi eux, citons, Jean-François Balaudé, philosophe et ancien président de l’université de Nanterre : «  le vélo constitue une sorte de métaphysique incarnée car il s’agit d’un sport ou d’un mode de déplacement caractérisé par une vitesse modérée, dénué de chocs et de traumatismes, fondé sur la réitération d’un mouvement circulaire, propice à la méditation ». Au-delà de ces considérations métaphysiques, le vélo peut être aussi un objet politique. Ainsi, n’est-il pas devenu, à son insu lui aussi, un symbole et un porte-drapeau des valeurs écologiques. Il vient s’opposer au monde polluant, individualiste voire agressif de l’automobile. Je dirais tout simplement que le vélo est un sport bienveillant et altruiste.

Eh oui, il sait vous récompenser immédiatement de vos efforts. Après une montée il y a toujours une descente. Et elle sait vous faire oublier les souffrances de la montée. Bref une certaine philosophie de la vie !

Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.


Les trois enveloppes

Emprunté à l’autrice de bande-dessinée Nicole Lambert, l’expression « chicouf » est la contraction de « chic », ils arrivent et « ouf », ils repartent. Elle est utilisée par les grands-parents à propos de leurs petits-enfants. Mais on pourrait aussi l’utiliser pour les touristes qui arrivent et qui repartent. On les attend avec impatience mais on est content de retrouver un peu de calme quand ils partent, en attendant bien sûr leurs retours l’année prochaine…

On se doute bien que le tourisme joue un rôle important, sinon essentiel, dans l’économie du Vaucluse. Mais on ne le mesure pas toujours avec précision. Imaginez 4 millions de touristes par an, c’est 7 fois la population du département. Une véritable migration ! Cela représente, chaque année, 21 millions de nuitées. Ca donne une idée de la renommée et de l’attractivité de la région. Côté finances, on estime que la dépense des touristes s’établit, chaque année, à plus d’un milliard d’euros (Source Vaucluse Provence Attractivité). C’est également 16 500 emplois, directs et indirects. Mais foin de chiffres. Qui sont ces « envahisseurs » ? Pourquoi viennent-ils chez nous ?

Sans les touristes, point de festivals, d’animations, de véloroutes…

Ils sont pour moitié français et moitié européens. Les français viennent principalement de la région parisienne et des départements limitrophes du Vaucluse. Pour les étrangers, depuis plusieurs années le classement reste inchangé avec en première place sur le podium la Belgique suivi des Pays-Bas et de l’Allemagne. On va dire des régions où le soleil ne brille pas 300 jours par an. Où séjournent-ils ? En priorité dans le Lubéron avec 34 % des nuitées, suivi du pays du Ventoux (28%), en troisième place on trouve le Grand Avignon (23%) et la vallée du Rhône (15%) ferme la marche. Et que font-ils, quand ils ne se prélassent pas au bord de la piscine de leur maison ou de leur camping (euh pardon hôtel de plein air)? Et bien ils se promènent et visitent. A pied, en vélo, à moto, à cheval, en voiture, en 2 CV, en Solex, en bus, en camping-car… les sites et les occasions sont nombreux. La présente chronique n’y suffirait pas pour les présenter tous. On ne remerciera pas assez ces visiteurs et touristes d’avoir donné naissance à tous ces événements qui rythment et animent nos étés. En effet, sans eux, point de festivals, d’expositions, de véloroutes, d’entretiens de nos sentiers de randonnés, de marchés provençaux tous plus authentiques les uns que les autres…

On range les parasols, les matelas de piscine et on sort le balai…

Même si ils viennent plus volontiers en été (46% des nuitées), les « chicoufs » ont également la gentillesse de ne pas nous oublier le reste de l’année. Ainsi, 25 % des nuitées sont réalisées au printemps. Merci les vacances scolaires et les ponts à géométrie variable du mois de mai. Ca ne nous empêche pas d’avoir comme un petit coup de blues quand les touristes nous quittent à la fin de l’été. On range les parasols, les matelas de piscine et on sort les balais pour ramasser les premières feuilles. Au cœur du tourbillon estival on rêvait de calme et de tranquillité et là maintenant qu’ils sont partis : « ça fait un peu vide quand même »… En tout cas, si les « chicoufs » ne revenaient pas l’été prochain ça nous manquerait, c’est sûr.

Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.

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