22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Dominique Santoni : « Ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va »

Dans un entretien donné à l’occasion de la sortie de l’édition 2021 de notre hors-série ‘Le Vaucluse en Chiffres’, Dominique Santoni, première femme à la tête du département de Vaucluse depuis 1793, évoque les grandes lignes de son mandat à venir. Pour cela, l’élue va bénéficier d’un mandat particulièrement long afin de mener sa politique. Une action qu’elle entend mettre sous le signe de l’investissement et de l’attractivité du territoire.

Par le jeu du calendrier électoral, vous allez disposer d’un mandant de 7 ans. Il faut remonter un siècle auparavant, époque où les conseillers généraux étaient élus pour une durée de 9 ans, pour retrouver une telle durée. Qu’allez-vous donc faire de tout ce temps ?
« C’est vrai que c’est un atout et ce d’autant plus que le précédent mandat nous a permis d’assainir les finances du Département. Mais il faut parfois aussi oser investir de temps en temps. Car l’investissement entraîne des retombées. Nous allons donc disposer de temps, mais aussi des moyens pour réaliser des choses. Il faut d’abord investir pour développer des infrastructures indispensables si nous voulons que des gens viennent s’installer en Vaucluse, surtout si nous arrivons à attirer des entreprises exogènes. Il faut que les gens puissent se déplacer. Cela passe donc par les aménagements routiers et la résorption des nombreux points noirs en Vaucluse, notamment le carrefour de Bonpas, qui permettra une véritable ouverture sur le Nord des Bouches-du-Rhône, mais aussi le contournement de Coustellet ainsi que celui d’Orange ou bien encore la LEO. Cela veut dire qu’à l’horizon 2027-2028, on pourrait avoir un Vaucluse transfiguré en termes d’aménagements routiers. L’objectif étant de réduire les temps de transport des Vauclusiens. Il serait dommage de venir de Paris en 2h40 de TGV, puis de mettre 1h pour rejoindre Agroparc ou 1h30 pour aller dans le Luberon. »

Les grandes lignes du projet de réaménagement du carrefour de Bonpas.

Quels sont les autres axes de votre action ?
« Si nous voulons être attractifs, il faut embellir. Pourquoi les gens viendraient en Vaucluse ? Parce qu’on va leur offrir des choses que l’on ne retrouvera pas dans les départements voisins. Le Vaucluse a déjà des paysages magnifiques à offrir. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si notre territoire accueille deux parcs naturels régionaux. On a une qualité de vie importante. Autant d’atouts qui tombent à pic, dans un moment où la Covid, au-delà de tous les effets détestables que l’on connaît, est peut-être pour nous une sorte d’opportunité dans le sens où beaucoup de gens veulent désormais vivre une vie un peu différente. Des gens qui en ont marre des grandes villes et des grandes métropoles alors que, aujourd’hui, nous sommes un territoire où tout est axé sur un développement durable. Il y a une fenêtre de tir mais, j’insiste, comment faire pour que l’on vienne chez nous plutôt qu’ailleurs ? Pour cela, il faut créer de l’envie et cela passe avant tout par les gens de ce territoire ainsi que par ceux venant de l’extérieur, des gens qui ont choisi ce département et qui veulent en être fiers. »

Est-ce pour cela que vous souhaitez sortir de vos zones de compétence afin de pallier certaines carences sur le territoire ?
« Les collèges, les routes, le social, le handicap… Le Conseil départemental sait déjà bien faire tout cela. Cependant, il faut que les Vauclusiens se sentent concernés par le Département et qu’ils voient ce qu’il fait pour eux au quotidien. Pour cela, il faut se mettre à leur place. Ainsi, à l’image de ce qu’a pu faire la Région lors de la crise sanitaire, Renaud Muselier a su incarner cette collectivité parfois perçue comme éloignée des gens. Il a su réagir, mais il a su aussi innover. La capacité d’innovation des élus c’est important. Mais pour gagner en efficacité, il faut travailler ensemble. »

« Pour gagner en efficacité, il faut travailler ensemble. »

A l’image des aménagements cyclables à Réalpanier, la présidente du Conseil départemental entend travailler plus étroitement avec la Ville d’Avignon. Ici aux côtés de Cécie Helle, maire de la cité des papes.

Vous souhaitez donc que le Vaucluse chasse davantage ‘en meute’ ?
« Nous sommes dans un département un peu spécial, on ne va pas revenir sur la papauté, l’enclave, le Sud du Luberon… Des gens qui ont parfois manqué d’esprit d’équipe. Nous n’avons pas forcément joué collectif, alors que si on additionne toutes les forces je crois que cela peut marcher. C’est cet état d’esprit que nous devons développer afin d’être attractifs. Il faut travailler avec les EPCI et les communes pour les aider à investir. Si demain nous arrivons à avoir des médecins dans tous les Edes (Espaces départementaux des solidarités), si on arrive à créer des maisons médicales avec les communes qui en ont besoin, alors nous aurons relevé ces défis. Idem avec la sécurité et la vidéo-protection où nous serons là pour aider les communes vauclusiennes. »

Où placer Avignon dans ce collectif, sachant que jamais un Avignonnais n’a présidé aux destinées du Département ?
« C’est vrai qu’avec la ville d’Avignon, on a plutôt vécu côte à côte jusqu’à présent. Avignon a une image extraordinaire et c’est la ville la plus importante du département, il faut que l’on travaille ensemble. Il est indispensable de fédérer tous les élus pour mieux vendre notre territoire. Je suis très ‘équipe’ pour ne pas dire ‘clanique’. »

Comment le département peut être le chef de file de cette action collective ?
« Il faut d’abord consulter pour établir un diagnostic avec les forces et les faiblesses de chaque canton. Il faut aussi mettre en place des outils de financement pour aller chercher les aides là où elles se trouvent, notamment en confortant les liens avec la Région qui est la porte d’accès des financements européens. Nous avons toutefois des territoires très différents, on ne peut pas comparer Cavaillon ou Bollène, qui ont un accès direct à l’autoroute, avec le Pays d’Apt où l’on est un peu plus ‘nature’. Le LSBB (Laboratoire souterrain à bas bruit) à Rustrel n’a pas besoin de camions ou d’infrastructures routières. »

« Nous disposons d’une mosaïque de ‘marques’ incomparables : le Ventoux, le Luberon, Châteauneuf-du-Pape, Avignon. Ici on a tout. »

À chacun ses spécificités donc ?
« Effectivement, il faut être complémentaire. Il faut faire une analyse de chaque territoire pour savoir quels serait le cœur de cible et quelles entreprises veut-on y attirer et pourquoi. Définir l’ADN de chacun de nos 17 cantons pour permettre à des personnes très différentes de trouver ce qui pourrait les intéresser dans ce département. Toutefois, on ne va pas installer Amazon non plus, cela n’aurait pas de sens car notre développement passe par la qualité de vie et l’image que nous en donnons. C’est notamment pour cela que nous devons proposer un tourisme raisonné basé sur la qualité de vie, la qualité des paysages, la qualité des produits, la qualité du patrimoine. Hors de question de proposer un tourisme de masse alors que nous disposons d’une mosaïque de ‘marques’ incomparables : le Ventoux, le Luberon, Châteauneuf-du-Pape, Avignon. Ici on a tout. »

Votre volonté est-donc de faire du Département un ‘accélérateur’ de développement ?
« Oui, en axant notre stratégie sur le cyclotourisme, le soutien à notre université, le développement de filières autour de l’intelligence artificielle, le cinéma, la ‘Silver économie’, les jeux vidéo… pas forcément des entreprises qui ont besoin de beaucoup de foncier. Le tout en s’appuyant sur des outils comme VPA (Vaucluse Provence attractivité) qui, au-delà du tourisme, accompagne l’arrivée des entreprises sur notre territoire. Mais attention, avant d’aller en chercher d’autres, la priorité c’est de s’assurer que les entreprises déjà installées sur notre territoire se portent bien et qu’on les aide à y rester notamment en termes de recherche de foncier. Il y a aussi plein de talents dans ce département. Des gens possédant de la matière grise, des idées, de l’argent, des réseaux qui ont envie de créer et de s’investir pour ce territoire. Le rôle du département s’est aussi d’aller les voir pour en faire des sortes ‘d’ambassadeurs’. »

« Il y a plein de talents dans ce département. »

Bonpas va desservir les Bouches-du-Rhône, la LEO alimente les zones d’activité de Rognonas et Châteaurenard, les communes gardoises du Grand Avignon sont délaissées par leur propre département ainsi que par la Région Occitanie… Vous êtes aussi contrainte par des réalités administratives qui ne vous facilitent pas la tâche ?
« Nous avons déjà beaucoup de choses à faire aujourd’hui. À commencer par tous les chantiers que nous devons lancer. Mais après, pourquoi ne pas mener une réflexion afin de repenser les limites administratives de notre département en fonction de la réalité de nos bassins de vie ? J’y suis plutôt favorable même si ce n’est pas nous qui, au final, déciderons. L’idéal serait d’initier un collectif fédérant les élus et les décideurs économiques concernés afin de porter cette réflexion, mais cela sera dans un deuxième temps. Pour l’instant, ce serait déjà bien de bâtir des projets communs pour débuter. »

Le Vaucluse en 2028 il ressemblera à quoi ?
« Ce sera un département où on vivra bien, où l’on travaillera mieux, avec de nouveaux citoyens. Qui ne sera plus en queue de peloton des départements les plus pauvres de France. Avec des bâtiments en harmonie avec la beauté de ses paysages, avec des entreprises adaptées à ce territoire. À partir du moment où l’on se déplacera facilement, que l’on aura des médecins, des collèges, du très haut débit internet, je suis persuadée que les gens viendront. Attention toutefois, il ne faut pas se louper. C’est bien de se fixer des objectifs, mais il faut que les projets sortent car ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va. »


Dominique Santoni : « Ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va »

Les Soroptimist proposaient hier de regarder le film ‘Made in Bangladesh’ au cinéma Le Vox à Avignon puis d’assister à un débat sur la place de la femme dans la société. En moins de 45 mn, les oratrices ont démonté ‘les pièges’, décodant les us et coutumes d’une société faussement égalitaire. Une initiative de Christine Martella, Conservatrice générale du patrimoine et des Archives départementales et présidente de la Sororité avec Isabelle Colombari, référente égalité fille-garçon à l’Académie Aix-Marseille, Anne-Laure Leblanc fondatrice du cabinet d’expertise-comptable Houston 31, et la complicité de Sandra Vich, femme cheffe d’entreprise. Au final ? Prise de conscience et feuille de route. Jubilatoire et alarmant…

En résumé ? Les injonctions -inconscientes ?- de la société faites aux femmes placent celles-ci derrière l’homme depuis toujours. A tel point qu’elles conçoivent d’immenses difficultés à prendre la parole, à se faire confiance et à s’estimer. Comment faire bouger les lignes ? En travaillant à la marge ! Pourquoi ? Parce que le monde de demain sera régi par les mathématiques et les algorithmes, sciences d’où les femmes sont les grandes absentes. Dans ce cas quelle sera la place de la femme dans un univers conçu par l’homme pour l’homme ? Voilà, vous avez compris le problème…

De gauche à droite, Isabelle Colombari, Sandra Vich et Anne-laure Leblanc

Prendre conscience du vide abyssal
Le changement de perception de la femme dans la société ? Il ne pourra se faire que depuis le regard de la société sur la femme, et notamment depuis ses plus jeunes années, parce que, de façon immémoriale et inconsciente, l’éducation reste genrée. C’est-à-dire ? Aujourd’hui encore les filles ‘paraissent’ tandis que les garçons sont poussés à l’action. Extraits.

Voir, entendre, comprendre et surtout… Agir
«Dans la charte nationale de la laïcité, le point 9 déclare garantir l’égalité entre les filles et les garçons. Il faut donc faire le parallèle entre les filles et les garçons a entamé Sandra Vich, la modératrice du débat, past présidente des FCE Région et Avignon, recevant Isabelle Colombari, agrégée, référente de l’Académie d’Aix-Marseille en charge de l’égalité fille-garçon et Anne-Laure Leblanc, fondatrice de Houston 31, cabinet d’expertise comptable sur l’invitation de Christine Martella, Conservatrice en chef des Archives départementales et présidente des Soroptimist international Avignon.

Anne-Laure Leblanc

Anne-laure Leblanc co-fondatrice de Houston 31, cabinet d’expertise-comptable, et vice-présidente des FCE Vaucluse (Femmes cheffes d’entreprise) a souhaité faire le lien avec la place de la femme dans le monde du travail.
«Je me suis demandé quand, pour la 1re fois, j’avais réfléchi à la place de la femme dans la société. C’était lorsque j’étais sapeur-pompier et que j’ai rédigé un mémoire sur la place de la femme chez les sapeurs-pompiers. Tout au long de ma carrière je me suis battue pour ma place. Dans le privé, alors que je faisais partie des cadres régionaux de l’entreprise, j’ai appris plus tard que j’étais payée 30% moins que mes homologues. C’est à partir de là que j’ai pris position. Je suis, depuis 11 ans, cheffe d’entreprise dans un monde et une région très traditionnels. Ainsi, de façon tout aussi traditionnelle, on s’adresse plus à mon associé masculin qu’à moi-même. Une anecdote ? Alors que mon collaborateur et moi-même recevions un apprenti pour l’embaucher, et que nous nous étions dument présentés, moi cheffe d’entreprise et lui mon collaborateur, l’apprenti s’est exclusivement adressé à lui, m’ignorant tout au long de l’entretien qui a duré 45mn.»

Les femmes jouent collectif alors que les hommes savent aussi jouer personnel
«On nous apprend à jouer collectif mais pas à jouer personnel, analyse Anne-Laure Leblanc. Au fil des années ? On a appris que respecter les règles c’est se faire avoir, alors on change de posture parce que le positionnement d’un homme, lui, ne se discute pas. Je me suis mise à prendre la parole sans attendre que ‘l’autre’ ait fini de parler, pour pouvoir m’imposer. C’est un travail constant, qui a consisté à imposer ma présence. Je pense aussi que les femmes seront elles-mêmes lorsqu’elles se passeront de l’approbation de leur entourage.»

Des métiers très genrés
«En Vaucluse, 25% des femmes sont cheffes d’entreprise dont 15% à la tête de société de plus de 10 collaborateurs, se remémore la dirigeante. Elles sont également aux manettes de sociétés très genrées : esthéticienne, coach… Dans le monde économique, elles sont très peu nombreuses à détenir des mandats patronaux ou électoraux…»

Sandra Vich

La parole, coupée ou pas coupée ?
Sandra Vich, past-présidente des FCE Région et Vaucluse, à la tête de l’agence de communication éponyme s’interroge : «La prise de parole des femmes à l’école, au sein de l’entreprise, et dans les instances reste très difficile ainsi, nous avons toutes vécu le fait d’être interrompues. La parole est coupée très facilement tandis que dans une assemblée accueillant plus de femmes que d’hommes, ce fait ne se produira pas. Cela interroge sur la prise de parole de la femme dès sa petite enfance et tout au long de sa vie. Dans la vie publique, on propose également souvent la place de suppléante à une femme. A la femme de dire qu’on peut aussi lui proposer une place de leader. Mais cela revêt une autre réalité car, si la femme est cheffe d’entreprise, elle porte aussi la famille, l’éducation des enfants et l’organisation de la maison. Si ce temps est partagé avec son compagnon, et donc réduit de moitié pour elle, alors elle pourra dégager plus de temps pour d’autres activités.»

Isabelle Colombari

Tout commence à l’école
Isabelle Colombari, agrégée, inspectrice d’académie, référente égalité fille-garçon à l’Académie Aix-Marseille 
«Ma mission ? Elle consiste à participer à la formation des enseignants sur une réflexion de leurs postures et gestes professionnels quotidiens par rapport à l’égalité. L’autre partie de mon action est de communiquer et de faire savoir les actions entreprises dans leur vie quotidienne.»

Ouvrir la bouche
«Le quotidien Le Monde a sorti, pendant le confinement, les résultats du concours de l’ENA (Ecole nationale d’administration). Le recrutement pendant le confinement ne s’est basé que sur l’écrit. Il n’y a pas eu d’oraux. C’est la seule fois où les femmes ont fait jeu égal avec les hommes. Pourquoi ? Parce que le taux de réussite des femmes s’effondre à l’oral pour n’obtenir que 25% à l’ENA par exemple. Cela pose de nombreuses questions et notamment celle des jurys, ont-ils les mêmes attentes pour les femmes que pour les hommes ? Il est probable que non.»

Se préparer
«Les femmes ont besoin de travailler l’oral pour être aussi performantes que les hommes, relève la chargée de mission. De même, à poste équivalent une femme ne postulera que si elle colle à 100% aux caractéristiques demandées alors qu’un homme se dira : ‘J’y vais !’. Un exemple ? Najat Vallaud-Belkacem (ancien ministre de l’Education nationale) voulait qu’il y ait autant de recteurs femmes que d’hommes. Elle raconte que lorsqu’elle les appelait au téléphone elle n’avait fini sa phrase que les hommes disaient ‘d’accord’, alors que les femmes discutaient toujours sans formuler de décision, 15 minutes après le début de l’appel.»

Dès les premières années
«A l’école, analyse Isabelle Colombari, les filles ne sont pas encouragées de la même façon que les garçons. Des études statistiques ont été menées relevant que le professeur interrogera plus facilement une fille pour la révision d’une leçon -car les filles sont bonnes élèves- alors qu’il interrogera plutôt un garçon pour une nouvelle leçon. Les filles ne prennent pas la parole tant qu’on ne la leur donne pas, elles lèvent la main mais tout en s’impatientant, attendent. Alors que les garçons prendront la parole tout de suite sans lever la main. De guerre lasse l’enseignant laissera faire, même si le garçon n’a pas été autorisé à parler. Ce que cela révèle ? La fille ne parle pas tant qu’elle n’y est pas autorisée, tandis que le garçon fait plier la règle par l’action, et c’est ce qui se passer dans la vie professionnelle. Également, et depuis aussi loin que l’on peut remonter dans le temps, les métiers détenus par une majorité de femmes sont dévalorisés, à tel point qu’aucun homme ne veut y entrer à nouveau afin de ne pas être dévalorisé socialement et de ne pas avoir à prouver sa virilité.»

« Les trentenaires sont très impliquées dans leur rôle sociétal et économique, le congé parental partagé avec le conjoint va participer à changer la donne, auprès de l’enfant mais aussi donner plus de place à la femme dans la société » Isabelle Colombari, inspectrice d’Académie.

Sur le terrain,
«En janvier,  je me lancerai sur l’étude des bulletins de 1 000 élèves d’un collège à Salon-de-Provence, prévient Isabelle Colombari. Je voudrai savoir si, pour les mêmes notes, au même niveau, un professeur dit la même chose à un garçon qu’à une fille, en mathématiques, en dessin, en sport… Et puis il y a les injonctions sociales inconscientes. 95% du personnel enseignant sont des femmes. Cela s’explique par 4 mois de vacances par an et le mercredi de libre. Les femmes y vont en se disant que c’est parfait pour concilier vie professionnelle et familiale. Cela veut dire qu’inconsciemment, elles ont déjà projeté qu’elles pourraient mieux s’occuper de leur famille en faisant ce métier. Enfin, le monde de demain sera fondé sur les algorithmes et les mathématiques. Si ce monde n’est conçu que par les hommes il ne sera fait que pour les hommes.»

Pour elles
Pour cette soirée, Ranga Ariapouttry  et son épouse, fondateurs de l’association Adaïkalam qui soutient l’orphelinat La maison d’Agathe à Pondichéry en Inde, avaient choisi de présenter le film ‘Made in Bangladesh’. En effet, le drame de l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza en avril 2013 -plus de 1100 morts- avait mis en lumière la terrible condition des ouvrières du textile au Bangladesh. Ce pays est devenu en quelques années l’un des ‘ateliers de confection’ de la planète, répondant à l’appétit insatiable des consommateurs occidentaux, aiguillonnés par les grandes marques, pour nourrir la ‘fast fashion’. Dans son film Rubaiyat Hossain brosse un tableau édifiant, mais sans manichéisme, de la vie de ces ouvrières, entre oppression économique et domination patriarcale.» 

Ranga Ariapouttry, fondateur avec son épouse de l’association Adaïkalam pour soutenir l’orphelinat de petites filles indiennes à Pondichéry, en Inde.

Parole d’homme
«Ce à quoi j’ai été sensible dans ce film ? Au fait qu’il y ait un dominé et un dominant, constate Ranga Ariapouttry. L’Inde a été dirigée par une femme (Ndlr : Pratibha Patil de juillet 2007 à 2012). Une cheffe d’Etat ? C’est très rare. Et pourtant elle n’a pas pu changer grand-chose. Lorsque le système est installé, il est très difficile à changer. Lors d’une séquence du film, alors que le patron fait face à la syndicaliste et met beaucoup d’argent sur la table, c’est de corruption dont il s’agit. Indirectement il lui dit d’arrêter, de ne pas créer son syndicat. Le changement réclame du temps.»  Ndlr : Made in Bangladesh’ évoque la naissance d’un syndicat de femmes au cœur d’une usine où règnent patron et contremaîtres. 1 650 tee-shirts sont cousus par jour et par ouvrière alors que la vente, en Europe, de 3 tee-shirt, représente le salaire mensuel d’une ouvrière indienne. Lors d’une visite de l’atelier, les acheteurs européens et américains demandent une baisse des prix tandis qu’un autre s’enquiert d’une éventuelle issue de secours. Le patron les rassure, oui à la baisse des prix et oui l’issue de secours. Dans les faits ? Les heures supplémentaires des ouvrières ne sont pas payées et les salaires mensuels sont parfois reportés d’un mois voire, restent impayés. Les contrats de travail n’existent pas, l’employé pouvant être licencié sans être payé et sans motif. Pire, l’État, en connivence avec les dirigeants d’usine, ne valident pas la création des syndicats.

Aider les petites filles à devenir des femmes accomplies
Le Soroptimist Avignon soutient depuis cinq ans la Maison d’Agathe, un orphelinat dévolu au recueil de petites indiennes de Pondichéry. La structure qui ne bénéficie d’aucune aide, a été fondée par Ranganathan Ariapouttry, professeur de yoga originaire de la ville indienne et son épouse, médecin avignonnaise, tous deux fondateurs de l’association Adaïkalam (le refuge, en Tamoul) en souvenir de leur fille Agathe. Ainsi, en se rendant et en participant à cette soirée, les personnes présentes soutenaient financièrement le destin de ces petites filles et jeune-femmes éduquées pour devenir libres et autonomes.

Les orphelines indiennes reçoivent une éducation complète à la Maison d’Agathe, école, musique, littérature, anglais…

Dominique Santoni : « Ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va »

La Journée de la Petite enfance fait son retour en Vaucluse ce jeudi 30 septembre, à Sorgues, réunissant une centaine de professionnels en charge des 0-3 ans et des bibliothécaires du Département. Ce rassemblement est organisé par le service Livre et lecture du Département, en partenariat avec l’association ‘Quand les livres relient’.

Plus tôt on fait vivre aux tout-petits une expérience sensible, culturelle et artistique, plus tôt on ouvre les bébés au livre, au chant, à la danse, à la peinture. Une façon de les éveiller et de les stimuler dans un rapport positif à l’art, à la lecture et à la culture dans toutes ses dimensions. C’est aussi participer à la lutte contre les déterminismes sociaux puisqu’ainsi l’on favorise l’insertion et la maîtrise des codes qui régissent la société, en construisant et en nourrissant un rapport positif à l’éducation et à la culture.

Une journée de formation

C’est la raison pour laquelle Léo Campagne Alavoine, directrice de ‘Quand les livres relient’ animera la journée en présence de l’invité d’honneur, Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, également auteure d’un rapport ministériel sur la notion de ‘santé culturelle’ des tout-petits. A ses côtés, Joëlle Turin, formatrice spécialisée dans la littérature Jeunesse. Pour elle, le livre et la lecture proposés aux bébés participent dès le plus jeune âge à la culture et à la familiarisation avec l’écrit, avant même l’âge de l’apprentissage de la lecture. Le livre et la lecture proposés dans un temps de partage avec l’adulte les sensibilisent au plaisir de lire et à interagir. Emilie Bousquet, coordinatrice du réseau des bibliothèques de la Cove (Communauté d’agglomération Ventoux-Comtat-Venaissin) de la crèche de Mazan et de l’association Minuscropik interviendra au cours de cette journée, faisant part de son expérience.

Objectif

L’objectif de la formation est de faire se rencontrer des professionnels, assistantes maternelles, médecins, puéricultrices, bibliothécaires pour un temps d’échange et de partage, de s’initier et de comprendre le concept de santé culturelle, de s’interroger sur l’inscription et l’importance de l’art et de la culture dans nos vies et découvrir les modes de perception des tout-petits en matière d’art, de culture et de lecture.

En savoir plus

Le service Livre et lecture(SLL), est un service du Département, rattaché à la Direction Insertion, Emploi, Sports et Citoyenneté. C’est un centre de ressources à disposition des bibliothèques du département. Il intervient dans le domaine de la formation auprès des acteurs de terrain et met en évidence le caractère transversal d’une politique du livre et de la lecture qui a autant à voir avec l’éducation, la culture que l’insertion sociale et la citoyenneté. Pour plus de renseignements sur le Service Livre et Lecture : http://sll.vaucluse.fr
MH


Dominique Santoni : « Ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va »

Lucien Stanzione, sénateur de Vaucluse est dernièrement intervenu sur trois sujets majeurs : la protection de la filière de la lavande, la sanctuarisation de l’allocation d’adulte handicapé –AAH- et l’orientation sociale du budget du Conseil départemental de Vaucluse.

La lavande

Lucien Stanzione vient d’écrire à Julien Denormandie, ministre de l’agriculture et de l’alimentation à propos de la règlementation européenne Reach qui pourrait classifier l’huile essentielle de lavande et de lavandin dans la catégorie des produits chimiques et toxiques ce qui mettrait en péril toute une filière.

Que dira le gouvernement ?

«Elus, producteurs et transformateurs de lavande et lavandin m’interpellent sur le projet de révision de la règlementation Reach sur les huiles essentielles, déclare Lucien Stanzione, sénateur de Vaucluse. D’ici 2025, l’huile essentielle de Lavande et de Lavandin pourrait être classée, dans le cadre du Pacte vert, pour l’Europe, dans la catégorie des produits chimiques et toxiques, ne permettant plus de l’exploiter.  Cette filière représente plus de 10 000 hectares en productions, près de 1 000 agriculteurs et de nombreuses entreprises de transformation agroalimentaires, cosmétiques, parfumerie et pharmacie. Ainsi, la directive aura un impact sur l’emploi, les ressources environnementales, énergétiques et la gestion des déchets, mais aussi sur l’espace. Elle ne permettra plus de maintenir des espaces agricoles nécessaires à la biodiversité ainsi que l’image identitaire du territoire (paysage), surtout de maintenir de l’activité dans les zones les plus rurales (Enjeu d’aménagement du territoire) en garantissant des nouveaux débouchés.»

Touche pas à mon AAH

Lucien Stanzione s’émeut également que l’on puisse minorer l’allocation d’adulte handicapé (AAH), notamment lorsqu’un bénéficiaire s’installe en concubinage et voit son montant recalculé en fonction des ressources du conjoint. Or, dans l’esprit, L’AAH n’est ni un salaire, ni un droit au chômage, mais une allocation de la Nation pour aider à compenser le handicap. L’élu et son groupe proposeront au Sénat que soit définitivement votée l’individualisation de l’allocation adulte handicapé.

Quel budget 2022 au Département ?

Alors que Dominique Santoni fait état de la feuille de route du Conseil départemental de Vaucluse évoquant ‘donner la priorité absolue à l’investissement, au routes, aux bâtiments et au Très haut débit’ Lucien Stanzione, s’émeut du manque de prospective budgétaire et s’alarme de l’action sociale en faveur des plus démunis. Il questionne la présidente du Département sur : «la politique sociale que mènera le département en faveur des plus pauvres ? Également, concernant le logement social, les personnes âgées et handicapées : quels moyens seront engagés pour quels résultats ? Et surtout quel sera le budget 2022 ? »


Dominique Santoni : « Ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va »

S’inscrivant dans la continuité de son prédécesseur, Dominique Santoni, la nouvelle présidente du Conseil départemental de Vaucluse, entend accélérer les investissements sur le territoire. Dans ce cadre, elle a présenté la feuille de route des grands chantiers du Département pour la période 2021-2028.

« C’est un budget de combat que nous allons mettre en place, annonce sans ambages Dominique Santoni, la nouvelle présidente LR (les Républicains) du Conseil départemental de Vaucluse élue le 1er juillet dernier. Il s’agit de donner la priorité absolue à l’investissement, au service du développement du territoire. »
Pour cela, l’équipe de la première femme à occuper cette fonction en Vaucluse entend s’appuyer sur un vaste plan d’investissement 2021-2028. Il faut dire que pour la première fois l’institution départementale va bénéficier de temps pour mener à bien sa politique. En effet, le renouvellement par moitié des assemblées départementales françaises jusqu’aux élections de 2015 incitait plutôt au ‘saupoudrage’ des subventions afin de maintenir des majorités politiques stables et cela quelle que soit la couleur politique. La réforme nationale du mode de scrutin a ainsi permis à Maurice Chabert de mener un mandat départemental ‘inédit’ de 6 ans. Un président sortant qui ne s’est pas représenté après avoir adoubé Dominique Santoni pour lui succéder. Cette dernière était jusqu’alors vice-présidente déléguée à l’éducation, aux sports, à la vie associative et aux transports, n’hésite d’ailleurs pas annoncer s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur.
« C’est la restauration des finances du Département que nous avons mené durant le mandat précédent qui va nous permettre d’avancer. La continuité c’est important et grâce à ces efforts nous allons passer à la partie visible de ‘l’iceberg’ avec la mise en place d’une politique de grands travaux », insiste la nouvelle présidente qui, grâce au jeu de calendrier des futurs scrutins à venir va disposer, cette fois, d’un mandat de 7 ans !
Dans cette logique, le Conseil départemental de Vaucluse va donc lancer un nouveau PPI (Plan pluriannuel d’investissement).
« Cet outil précieux de pilotage budgétaire et financier permet de planifier des projets de long terme et de programmer les investissements nécessaires, tout en déterminant le niveau d’endettement supportable par la collectivité », poursuit Dominique Santoni.

Des grands travaux pour changer le quotidien des Vauclusiens
« Dans les prochaines années, plusieurs chantiers transformeront ainsi notre territoire », annonce Dominique Santoni.
Le Département va ainsi lancer à l’automne la concertation pour le projet de réaménagement du carrefour de Bonpas. Objectif : faire sauter ce goulot d’étranglement que constitue ce nœud routier à l’intersection de l’autoroute A7, de la RN7 en provenance d’Avignon, de la RD 900 en provenance de Cavaillon et d’Apt et de la RD7N venant des Bouches-du-Rhône accueillant 30 000 véhicules/jour dans chaque sens. Un dossier de 25M€, dont une participation du Conseil départemental de Vaucluse de 9,5M€ et une contribution de l’Etat et de la Région à hauteur de 15,5M€, qui doit se concrétiser par un chantier d’une durée de 3 ans dont les premiers coups de pioche devraient intervenir en 2024.

Le projet de réaménagement du carrefour de Bonpas (ici une esquisse non-définitive) prévoit l’aménagement d’une liaison directe entre la RN7 (Avignon) et la RD 900 (route d’Apt), associée à la création de nouvelles bretelles et de deux giratoires pour accéder à l’autoroute A7 (Avignon Sud), ainsi qu’au pont de Bonpas (direction Bouches-du-Rhône). Le giratoire et le carrefour à feux actuels, qui concentrent les embouteillages déplorés aujourd’hui, seront supprimés. Le tout en facilitant l’accès à un pôle d’échange intermodal bus/covoiturage et permettant de sécuriser les liaisons cyclables le long de la Durance et vers les Bouches-du-Rhône.

Autre gros dossier à venir : la déviation d’Orange. « On en parle depuis près de 50 ans, rappelle Thierry Lagneau, vice-président en charge des travaux, des aménagements routiers et de la sécurité. Cet aménagement s’inscrit dans la réalisation d’un itinéraire de liaison structurant entre la vallée du Rhône et le bassin vaisonnais. Il permettra d’améliorer fortement l’accessibilité des quatre cantons du Nord Vaucluse (Orange, Bollène, Valréas, Vaison-la-Romaine) depuis Avignon ou l’A7. »
L’opération bénéficie, à ce jour, d’un financement d’environ 50M€ avec des participations de l’Etat, la Région Sud, la Communauté de communes pays réuni d’Orange, la ville d’Orange et le Département. Les études et procédures réglementaires ont débuté pour un démarrage des premiers travaux préparatoires au cours du second semestre 2022 et pour une durée de 4 ans.
De quoi permettre la réalisation de 2 sections entre le giratoire du Coudoulet sur la RN7 et l’avenue des Crémades (1,2 km) ainsi qu’entre l’avenue des Crémades et la RD 975 (route de Camaret) sur une longueur de 1,9km afin de délester le centre-ville de la cité des princes traversé par près de 15 000 véhicules/jour, dont 10% de poids-lourds.

Accélérer pour la déviation de Coustellet et la LEO
Afin de doter le Vaucluse des infrastructures indispensables à son développement, le Département veut également réaliser le contournement de Coustellet.
« Coustellet, qui a connu un fort développement économique ces dernières années, se situe à l’intersection de deux voies de communication à fort trafic : la RD 2 (qui rejoint Cavaillon via Robion) et la RD 900 (entre Avignon et Apt), explique Thierry Lagneau. Cette route départementale est un axe majeur qui dessert l’Est du Vaucluse, notamment la vallée du Calavon. Le trafic routier très élevé (environ 15 000 véhicules par jour dont 10% de poids lourds) entraîne une congestion routière au centre de l’agglomération, à l’intersection avec la RD 2. »
Si plusieurs études ont été menées il faut cependant encore organiser l’enquête publique préalable à l’autorisation du projet.
« Je suis une femme de consensus, précise Dominique Santoni. C’est pour cela que je rencontrerai prochainement tous les élus concernés puisque Coustellet se situe à l’intersection de 4 communes : Cabrières-d’Avignon, Maubec, Oppède et Robion. » Le but étant de finaliser cet aménagement avant la fin du mandat.

« Il faut réaliser la 2e tranche de la LEO. »

Thierry Lagneau

Autre dossier faisant figure d’arlésienne jusqu’alors, la réalisation de la tranche 2 de la LEO (Liaison Est-Ouest) à Avignon et dans le Nord des Bouches-du-Rhône.
« La position du Conseil départemental de Vaucluse n’a jamais varié s’agissant l’aménagement de ce vaste projet de contournement de l’agglomération d’Avignon, insiste Thierry Lagneau. Il est nécessaire de réaliser cette deuxième section comprise entre Rognonas et le carrefour de l’Amandier, à Avignon, d’une longueur de 5,8 kilomètres en deux fois deux voies. Ce projet est sous maîtrise d’ouvrage de l’Etat, auquel revient la responsabilité, en lien avec l’ensemble des collectivités concernées, de faire aboutir ce projet vieux de plusieurs décennies. »
« Le Département de Vaucluse a confirmé son engagement sur le plan financier à hauteur de 14,72% du montant des travaux », complète la présidente.

Les autres chantiers
Dans le même temps, le Département poursuit la réhabilitation des collèges de Vaucluse. Ainsi après la rénovation des établissements de Valréas et du Thor, celle de Sorgues est en cours et celles de Bédarrides (6,6M€), de Vedène (12,2M€) et d’Apt (10,8M€) débuteront en 2022. Des collèges, où dès cette rentrée, 14 000 ordinateurs portables sont mis à disposition de tous les élèves de 6e et cela pendant 4 ans afin que tous les collégiens vauclusiens soient équipés d’ici 2024. Et pour faciliter la scolarité ‘numérique’ des élèves, le Département équipera progressivement tous les collèges publics d’une connexion internet via la mise en place de bornes wifi.

Le chantier de réhabilitation du collège Saint-Exupéry à Bédarrides débute pour un montant de 6,6M€. Fin des travaux prévus pour la rentrée 2023/2024.

Par ailleurs, dans moins de 4 ans, les archives départementales quitteront leurs locaux historiques du Palais des papes, qui sont désormais trop exigus et ne répondent plus aux normes de conservation actuelles, pour rejoindre un ‘Pôle de recherche et de conservation du patrimoine vauclusien’ situé dans nouveau bâtiment de de 10 600 m2 (33M€) situé dans la zone d’Agroparc à Avignon. L’arrivée des archives de la ville d’Avignon est également toujours envisagée. Le chantier doit débuter en 2023 pour une mise en service en 2025.
Enfin, le Département construira d’ici 2024 un nouveau bâtiment, à Avignon, où seront installés la nouvelle Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) et les services de la Direction des personnes âgées et des personnes handicapées. Ce nouvel édifice, d’une surface de 38 000m2 verra le jour en lieu et place d’un grand hangar désaffecté (hangar Souvet) situé le long de la voie ferrée. Le démarrage des travaux aura lieu au dernier trimestre 2022 pour une réception mi-2024. Cette opération (35M€ au total) s’accompagne d’une réhabilitation lourde du site Limbert, abritant les services du Pôle Solidarités du Département, ainsi que de l’Espace Départemental des Solidarités d’Avignon Est. De quoi libérer à termes, les locaux situés le long du boulevard Saint-Michel, dont le potentiel urbanistique, le long des remparts, n’est plus à démontrer.

Repenser le rapport avec les autres collectivités
« Au-delà des investissements qu’il réalise directement, le Conseil départemental accompagne les communes et les EPCI dans leurs propres projets, en particulier à travers sa politique de contractualisation, qui offre une visibilité sur plusieurs années et constitue un ‘effet levier’ essentiel. Dans les prochaines années, ce soutien sera encore renforcé, afin d’impulser des politiques qui amélioreront le quotidien des Vauclusiens », rappelle la présidente.
Cet accompagnement prendra donc la forme d’un contrat de développement territorial passé avec les communes et les intercommunalités (EPCI) et élaboré en lien avec les élus des cantons concernés afin de programmer les investissements.
Autre outil au service des collectivités locales qui veulent investir : Vaucluse ingénierie. Cette plateforme pilotée par le Conseil départemental doit permettre aux élus et à leurs équipes, notamment pour les plus petites communes, de bénéficier d’une expertise personnalisée pour étudier la faisabilité d’un projet. Vaucluse ingénierie interviendra également pour la recherche de financements, la constitution des dossiers administratifs mais aussi le suivi des missions d’un prestataire et du projet dans sa globalité.
Et histoire de s’appliquer à lui-même cette logique d’optimisation, le Conseil départemental de Vaucluse va également créer un service dédié à la recherche de financements extérieurs. Si un agent est d’ores et déjà chargé d’assister l’ensemble des services qui veulent candidater à des financements auprès du FSE (Fonds social européen), la mise en place de ce service doit permettre de solliciter systématiquement tous les dispositifs européens, nationaux et régionaux auquel peut prétendre le Département.

Culture, sécurité, santé…
En plus de ses compétences sociales (RSA, personnes âgées, enfance, handicapés…) constituant son ADN le Département version Dominique Santoni entend aussi intervenir dans des domaines comme la sécurité, la culture, l’environnement ou bien encore la santé.
« C’était une promesse de campagne, rappelle la nouvelle présidente. Le Département va apporter une aide financière pour la mise en place ou l’extension de systèmes de vidéoprotection ainsi qu’à l’équipement des polices municipales. »
Le Conseil département souhaite aussi investir pour une meilleure couverture médicale du territoire. Afin de lutter contre la désertification médicale, le Département ‘planche’ sur une aide à l’installation de médecins libéraux en milieu rural et notamment les jeunes médecins. Il participera également au financement de maisons de santé, des lieux permettant le regroupement de médecins voire d’équipes pluridisciplinaires qui constituent une alternative pour des médecins qui hésiteraient à s’installer seul dans une commune. Plus novateur encore, le Conseil départemental envisage aussi le recrutement direct de médecins libéraux dans les Espaces départementaux des solidarités (Edes), structures d’accompagnement médico-sociales du Département.
Côté environnement, le Département entend anticiper les problèmes d’irrigation liés aux effets du réchauffement climatique en mettant en place une stratégie de gestion sur les ressources en eau à l’horizon 2028. Pour cela, il participe notamment au projet de territoire des ‘Hauts de Provence Rhodanienne’, piloté par la préfecture de Vaucluse, « qui vise à mettre en œuvre une gestion équilibrée de la ressource en eau sur le Nord Vaucluse tout en répondant de manière durable à l’augmentation de la demande en eau pour l’irrigation agricole ».
Enfin, le Département souhaite favoriser l’émergence dans le Sud Vaucluse d’un grand festival de plein-air consacré aux musiques actuelles, de nature à attirer plusieurs dizaines de milliers de spectateurs.
« Terre de festivals, le Vaucluse est riche de très grands rendez-vous internationaux, comme le Festival d’Avignon ou les Chorégies d’Orange, explique Dominique Santoni. Si le Sud du département compte de nombreuses manifestations estivales de qualité, aucune ne leur est aujourd’hui comparable, de par son ampleur ou son rayonnement. »

Un département connecté
« Investir, c’est également travailler à l’attractivité du Vaucluse, martèle la présidente du Conseil départemental. Parce qu’un territoire qui attire des investisseurs et de nouveaux habitants, c’est un territoire qui crée de l’activité et de l’emploi. »
Tirant les conclusions de la crise sanitaire qui a mis en lumière les limites des modèles métropolitains, Dominique Santoni estime que le temps est venu « pour les villes intermédiaires et les territoires de qualité ».
Si la qualité de vie du Vaucluse n’est plus à prouver, la stratégie d’attractivité du Département est de miser sur le formidable essor du télétravail.

Grâce notamment aux financements européens, le Département va mettre en place des bornes d’accès gratuit au wifi dans 172 sites touristiques de Vaucluse.

« Le Vaucluse peut tirer son épingle du jeu, de par sa position géographique et le caractère équilibré de son territoire, poursuit la présidente. Son excellente couverture Très haut débit (THD) facilite bien sûr le télétravail et constitue un atout majeur. »
Ainsi, l’ensemble du département sera entièrement connecté à la fibre dès l’an prochain, avec 14 ans d’avance sur le délai initial prévu en 2036. A ce jour, avec ces investissement d’un montant de 171M€, le Vaucluse est déjà  le département le plus avancé en matière de déploiement de la fibre (94% de couverture) de toute la Région Sud.
Pour renforcer son attractivité numérique, le Département développe actuellement un réseau wifi touristique. Il s’agit de déployer des bornes wifi (1,4M€ dont 1M€ d’aides européennes) sur 172 sites vauclusiens touristiques (musées, places de villages, sites naturels, véloroutes, etc…).
« L’intérêt principal est d’assurer un accès à Internet nomade et gratuit à l’ensemble des habitants et des touristes, complète la présidente. C’est devenu aujourd’hui un besoin de base, un des premiers critères de satisfaction des visiteurs. »

« Il faut que les gens aient envie de Vaucluse »

Dominique Santoni.

« Mais la décision de s’installer, d’investir ou d’implanter une entreprise sur un territoire donné est soumise à d’autres critères : les infrastructures de transport (autoroutes, proximité d’une gare TGV…), le climat et la qualité de vie (d’autant que l’équilibre vie professionnelle/vie privée prend de plus en plus d’importance), le foncier disponible à des prix abordables… Le Vaucluse coche incontestablement toutes les cases. Et a plus d’une carte à jouer pour attirer les entrepreneurs ou les salariés qui souhaitent aujourd’hui quitter les grandes métropoles pour une vie plus agréable, plus proche de la nature », précise Dominique Santoni.
Dans cette optique, le Département va mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire à commencer par l’agence départementale Vaucluse Provence Attractivité (VPA), qui vient de sortir un nouveau guide pratique ‘S’installer dans le Vaucluse’, pour définir rapidement une stratégie de promotion du territoire à l’échelle nationale.
« Il faut que les gens aient envie de Vaucluse, » insiste Dominique Santoni.


Dominique Santoni : « Ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va »

Alors que le Conseil départemental de Vaucluse va désigner demain son nouveau président, le binôme Anthony Zilio et Christine Lanthelme vient d’annoncer qui soutiendrait la candidature de Dominique Santoni. Un choix qui, sauf coup de théâtre, devrait définitivement faire basculer le scrutin en faveur de la maire d’Apt.

Anthony Zilio et Christine Lanthelme, nouveaux conseillers départementaux du canton de Bollène, viennent d’annoncer qu’ils voteraient demain en faveur de la candidature de Dominique Santoni, maire LR (Les Républicains) d’Apt et vice-présidente sortante de la mandature de Maurice Chabert qui ne s’est pas représenté.
Avec ce choix, le binôme du haut Vaucluse devrait définitivement faire pencher la balance en faveur de la droite à la gouvernance du Département. En effet, suite aux résultats des élections de dimanche dernier, la droite et la gauche ont obtenu 6 cantons chacun, le RN (Rassemblement national) 3 et la Ligue du Sud 1. A cela s’ajoute les deux élus du canton de Bollène dont la décision était attendue avec impatience.
Ancien membre du parti socialiste, Anthony Zilio, le nouveau maire de Bollène, avait pris grand soin de mener une campagne sans étiquette. « Je dois mon élection à la mairie de Bollène à un communiste, Daniel Barrière, qui a eu l’intelligence d’appeler à voter pour une liste qui, pourtant, regroupait des LR, des UDI, des socialistes… Il a eu l’ouverture d’esprit nécessaire qui a permis de redonner une visibilité à ce canton qui n’était plus entendu depuis 12 ans avec l’arrivée de Marie-Claude Bompard. Depuis, notre score sans appel à l’occasion du dernier scrutin départemental, où une partie des électeurs RN aux régionales se sont tournés vers nous aux départementales, nous permet d’envoyer un message limpide : notre priorité c’est notre canton ! »

Un contrat de mandature pour le canton
Courtisés par les deux camps, les deux élus ont donc souhaité les rencontrer afin de leur proposer un contrat de mandature au profit du canton.
Objectif : fixer les priorités du canton pour les 6 prochaines années en matière d’accès à la santé, de sécurité, de culture, de maintien des Ephad, de restauration du patrimoine… « Il y a fort à faire car le canton de Bollène a déjà perdu trop de temps puisque bien trop peu a été fait depuis 12 ans », rappelle Anthony Zilio.
A ce jeu-là, Dominique Santoni semble avoir répondu aux attentes des 2 néo élus départementaux. « Avec elle le dialogue a été immédiatement clair et transparent, dévoilent-ils. Y compris d’ailleurs sur sa position vis-à-vis de l’extrême droite, ligue du sud et RN, avec lesquels ils étaient évidemment impensable pour nous de travailler. Surtout, un dialogue productif pour notre canton, puisque nous en sortons avec des engagements forts de sa part et de la Région sur les dossiers prioritaires que nous avions listés. Des engagements qu’elle a signés, et nous veillerons chaque jour à leur application. Des dossiers qui vont concrètement changer le quotidien de ceux qui vivent dans notre canton. »

Les ‘maladresses’ de la gauche
Du côté de la gauche, il semblerait que l’on avait déjà vendu ‘la peau de l’ours’ en comptabilisant le canton de Bollène dans son camp dès dimanche soir.
« Nous avons été un peu étonnés que des responsables de partis fassent semblant de découvrir aujourd’hui que nous étions sans étiquette et que nos seuls patrons ce sont les habitants du canton et pas les appareils politiques », s’agace Anthony Zilio.
Une attitude du fait accompli qui n’a donc pas été aux goûts du duo qui regrette également « l’invention de propos et des engagements imaginaires ».
Si à cela on ajoute un échange express avec « le chef de file de la gauche au Département » puis les ‘maladresses’ d’une partie des élus de cette gauche très plurielle à l’installation espérée d’un EPR2 à Tricastin alors que le secteur nucléaire est l’un des piliers de l’économie locale, l’affaire a vite été pliée.
« La gauche est ma famille politique d’origine, je n’en fais pas mystère, je ne le renie pas, rappelle le maire de Bollène. J’y ai de nombreux amis, parmi mes collègues élus, qui partagent mon étonnement sur la manière de procéder. Mais quoi qu’il en soit, je suis de gauche et je le resterai demain après ce vote. »
C’est donc pour cet ensemble de raisons qu’Anthony Zilio et Christine Lanthelme ont décidé de finalement apporter leurs suffrages à Dominique Santoni.
« Cela a été une décision difficile à prendre, reconnaît Christine Lanthelme, également maire d’Uchaux. Mais nos électeurs nous ont demandé de prendre la bonne décision. Après des contacts clairs, notre choix a été clairement en faveur du territoire. »

Occasion ratée pour un nouveau monde de gouvernance
Auparavant, faute de majorité claire, les deux élus ont vainement tenté de proposer un nouveau mode de gouvernance « mêlant les sensibilités de gauche et de droite, dans l’intérêt commun ».
Une approche dictée par les résultats électoraux : « Sans majorité absolue, on pouvait espérer que ce soit l’opportunité de créer une nouvelle gouvernance, mêlant les sensibilités de gauche et de droite, dans l’intérêt commun. Nous avons donc proposé aux deux camps, gauche et droite, l’idée d’une gouvernance commune, assise sur la nécessité de faire progresser le Vaucluse avec une majorité stable. Comme d’ailleurs cela se fait dans de très nombreuses intercommunalités et communes, celles du canton de Bollène par exemple. Nous n’avons pas été entendus, chaque parti restant sur ses positions. Une occasion ratée, la logique des appareils politiques est trop forte, cette fois », regrette Anthony Zilio.

Pas de chèque en blanc
« Nous avons décidé d’apporter nos voix à Dominique Santoni, pas à la droite », insiste Anthony Zilio qui d’ailleurs a prévu de constituer un groupe indépendant au sein de l’assemblée départementale. Ce n’est pas un chèque en blanc. Nous sommes indépendants aujourd’hui, nous le serons demain. »
Et pour preuve de cette indépendance, le binôme a déjà fait savoir qu’il n’accepterait pas de vice-présidence ou de nominations à des organismes associés. « Ce ne sont pas les milliers d’euros d’indemnités que nous cherchons, ce sont les millions d’euros pour le canton que nous voulons trouver », poursuivent-ils en chœur.
« Nous ne serons pas prisonniers d’un groupe politique qui voudrait nous imposer ses choix idéologiques, rajoute Anthony Zilio. Le bon sens, l’intérêt des habitants, voilà notre unique boussole. »
Après avoir récupéré le ‘chéquier’ du Département et de la Région (et accessoirement celui aussi de l’Europe via le Conseil régional), peut être que demain, les principaux gagnants de cette élection pourraient être finalement les habitants du canton de Bollène.


Dominique Santoni : « Ce qui compte c’est ce qu’il reste quand on s’en va »

Découvrez la liste officielle des 148 candidats (et leurs 148 remplaçants) présents dans les 17 cantons de Vaucluse à l’occasion des prochaines élections départementales. Le scrutin, qui se déroulera les dimanches 20 et 27 juin 2021, permettra de désigner 17 binôme de candidats qui occuperont les 34 sièges de l’assemblée départementale. Une institution présidée depuis 2015 par Maurice Chabert (LR – Les Républicains), élu au bénéfice de l’âge, qui a fait savoir la semaine dernière qu’il ne se présenterait pas à sa propre succession.

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