21 novembre 2024 |

Ecrit par le 21 novembre 2024

«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Andrée Brunetti, ancienne rédactrice en chef de France Bleu Vaucluse, présidente du Club de la presse Grand Avignon et collaboratrice à l’Echo du mardi est dans la presse depuis 1972. Parcours.

«J’ai commencé ma carrière par hasard même si toute petite j’étais totalement absorbée par le polar radiophonique de France Inter : ‘Les maîtres du mystère’. J’avais sept ans et je me cachais sous mes couvertures pour écouter la radio tous les mardis soir entre 20h30 et 21h30. J’adorais aussi ‘Salut les copains’, ‘l’Oreille en coin’. »

Une annonce sur les ondes

«Un jour, maman qui écoutait Marseille Provence a entendu que l’ORTF cherchait des voix pour animer une nouvelle radio à Marseille. Mon frère, Robert, m’a dit : ‘Tu n’es pas chiche de te présenter !’ Ce qui m’a poussée à le faire. De 800 candidates nous sommes passées à 4, dont moi qui étais mineure, pour intégrer ce tout nouveau média de l’ORTF : France Inter Marseille (FIM) où je devenais cette voix d’aéroport jonglant entre la radio à Marseille et ma licence d’Anglais à Aix-en-Provence.»

Un réveil qui ne sonne pas pour l’un, une carrière qui s’amorce pour l’autre

«J’étais animatrice jusqu’à ce qu’un matin le journaliste qui faisait le journal de 6h ne se présente pas. Le rédacteur en chef m’a demandé de le remplacer en me disant que c’était mieux que rien. Lorsque les syndicats ont appris qu’une animatrice avait fait le journal, j’ai été huée par tous ! Le rédacteur en chef m’a alors proposé de devenir journaliste sportif, moi qui étais comme Churchill… Tout sauf le sport ! J’ai lu l’Equipe pendant 10 ans et conçu un magazine des sports à Marseille qui vénère l’OM comme des dieux… Vous imaginez ?»

Des interviews éclairantes

« Jusqu’à ce que monseigneur Etchegaray qui était basque et skiait avec Karol Józef Wojtyła …Le futur pape Jean-Paul II me dise : ‘Le rugby a permis d’abaisser les barrières humaines, politiques, ségrégationnistes, et de rencontrer l’Afrique du Sud, la Roumanie…’ Puis j’ai accédé à la matinale d’infos générales jusqu’à ce que je rencontre une des personnes qui lançaient France info et recherchaient ses futurs collaborateurs… »

Quand la presse tisse des liens avec d’autres supports

«Pour moi ce fut Toulon son actualité et ses faits divers puis Clermont-Ferrand, Radio-France Puy-de-Dôme, où l’on arrive en pleurant parce qu’il y fait froid et d’où l’on repart toujours en pleurant parce qu’on s’y est construit de solides amitiés. C’est là-bas que le journal La Montagne (1000 salariés) a proposé que je fasse une émission radiophonique (nous étions 6 salariés !) invitant tous les élus et grands patrons pour les élections régionales de mars 1998. Ce partenariat journal et radio entre La Montagne et l’ORTF s’est révélé être une force de frappe extraordinaire.»

Le terrain, toujours le terrain

«Puis j’arrivais à Avignon en juillet 1998. Ma vision de la presse depuis ces presque 50 ans ? Beaucoup de journaux ont disparu. Tout le monde filme, écrit, parle… Mais qui fait quoi, véritablement ? L’essentiel ? L’info est sur le terrain et pour en rendre compte il faut y aller, vérifier, recueillir les témoignages sur place, en un mot, faire son boulot avec rigueur. Quant à donner son opinion ? Non ! Notre travail est de faire parler toutes les parties en présence et c’est au lecteur, à l’auditeur de se faire sa propre opinion.»

Propos recueillis par Mireille Hurlin

 


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Olivia Trégaut, sculpteur animalier, s’est installée à Oppède-le-Vieux où naît, au creux de son atelier, une kyrielle d’animaux comme autant de témoignages de la vie sauvage et fragile qui s’effondre. Alors, pour sensibiliser les amateurs d’art et de vie sauvage, l’artiste leur donne vie à partir du grès-céramique et du bronze.

«Je suis très touchée par la disparition des espèces et très engagée dans des associations pour leur protection. C’est le prolongement de mon investissement pour tous ces êtres qui vivent avec nous sur la planète et en danger d’extinction. Je suis née en région parisienne, bien loin de la nature. C’est le petit écran qui, le 1er, a su sensibiliser toute ma génération au monde des animaux sauvages. Il y avait ‘Le monde des animaux’, l’épopée du commandant Cousteau, la série culte ‘Daktari’ avec le lion Clarence et Judy la guenon, ou encore ‘Flipper le dauphin et ‘Belle et Sébastien’ pour ouvrir une porte sur ces mondes lointains. Peu à l’aise dans ma scolarité, j’ai eu la chance d’intégrer l’école privée Sainte-Thérèse à Paris qui promouvait un autre enseignement et nourrissait une forte approche aux arts. Préparée au concours de l’école Boulle (école supérieure aux arts appliqués) j’ai pu enfin m’engager dans la voie qui était la mienne puis intégrer le Créar (Ecole d’art) où j’ai rencontré un céramiste qui devint mon époux.

Le début de l’aventure ?

Notre installation dans un modeste garage à Cavaillon avant de gagner Oppède-le-Vieux grâce au maire de l’époque d’Oppède-le-Vieux, Albert Calvo, qui nous a beaucoup aidés à nous y installer. Là-bas nous pouvions commencer à exercer notre rêve : la céramique pour mon mari, Denis Bouniard, et la sculpture pour moi. Mon mari a commencé à vendre ses céramiques sur les marchés de potiers. Mais c’est en me portant acquéreur, lors d’une brocante, d’une importante pile de magazines ‘Terre sauvage’, que ma vocation s’est faite jour, notamment grâce au fabuleux travail des photographes animaliers.

Mon premier essai de sculpture ?

Des ours blancs s’affrontant sur la banquise et, déjà, les iguanes des îles Galápagos. Je suis très attirée par la différence, par les animaux que l’on connaît peu, souhaitant partager cet émerveillement que j’éprouve pour cette luxuriance d’intelligence et de formes du monde animal sauvage. Les sculptures ont émergé du grès dont certaines seront destinées à être coulées en bronze, dans les ateliers de la fonderie Barthélémy à Crest (26). La crise sanitaire m’a, comme tout le monde, bousculée car je devais être l’invitée d’honneur du Salon international des artistes animaliers de Brie-sur-Marne. Pour cette manifestation, j’ai créé plus de 30 œuvres disponibles à la vente entre 280 et 1 200€ en engobes porcelaines sur grès et en bronze pour lesquelles il faudra compter entre 1 500 et 15 000€. Quant au salon de Brie-sur-Marne ? Il est reporté en 2021.»

Le travail d’Olivia Trégaut est visible, sur rendez-vous, à son atelier 24, rue Sainte-Cécile à Oppède-le-Vieux. 04 90 76 75 10.  contact@olivia-tregaut-sculpture.com / www.sculptureanimaliere.com


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Céline Marie est négociatrice chez Axthon immobilier, spécialisée en immobilier d’entreprise. Son cursus puis son parcours atypique l’ont enrichie professionnellement et personnellement apportant toujours plus d’acuité à sa vie et à la transformation qu’elle souhaite lui donner.

Moi-même je n’ai pas eu de carrière linéaire. Mon cursus ?

Je suis historienne, spécialisation histoire contemporaine et politique. J’ai, ainsi, étudié la Grèce antique, la construction de la démocratie et l’histoire contemporaine très récente. Parallèlement, j’ai étudié les Sciences politiques et l’histoire de l’éducation. Mon mémoire portait d’ailleurs sur le rôle de l’école de la République dans l’intégration des enfants d’origine immigrée. Je suis arrivée en Vaucluse il y a une vingtaine d’années, enseignant l’histoire-géographie en collège et en lycée à l’Isle-sur-la-Sorgue avant d’intégrer le CFA Florentin-Mouret-bâtiment (Centre de formation des apprentis), section BTP (bâtiment et travaux publics) à Avignon. Cela m’a beaucoup plu parce que j’y ai retrouvé ce que j’avais étudié, des enfants d’origine immigrée qui avaient envie de s’en sortir ainsi que beaucoup de jeunes fracassés à qui le système classique avait expliqué qu’ils n’étaient pas bons et que l’apprentissage était une voie de garage. Ce qui est absolument faux ! Je me suis prise d’affection pour ces jeunes que j’ai eu envie d’aider. Et puis on vit tous des événements, au sens historique du terme, qui font que ce que vous vivez ne sera plus jamais comme avant. Mon événement a été le décès de mon père. J’ai eu envie de changer de vie. Je me suis retrouvée dans l’immobilier par hasard et je me suis éclatée dans cette voie.

Ce que j’ai aimé ?

Le contact avec les gens car travailler dans l’immobilier c’est s’intéresser aux gens, comprendre leur mode de fonctionnement et être dans l’empathie. Bien que j’aimais et prenais de nombreuses responsabilités, je me suis aperçue que je vivais de très fortes contraintes de temps. Alors je suis devenue ‘maître des horloges’, ‘maître de mon temps’. Cela entrait en résonnance avec le décès de mes parents et laissait jaillir cette volonté d’organiser ma vie comme je le souhaitais. C’était à la fois symbolique et essentiel. Après 20 ans de travail je me suis posée, repensant au chemin parcouru. J’avais été étudiante, enseignante, responsable pédagogique, associée à un restaurant et je travaillais désormais dans l’immobilier d’entreprise.

Pourquoi ?

Parce qu’il s’agit de promotion immobilière, de transaction, de location et surtout parce que je me sens très proche des chefs d’entreprise pour l’avoir été moi-même. Les chefs d’entreprise sont cartésiens, rationnels… Ils s’engagent, prennent des risques financiers, créent l’emploi. Ils viennent donc avec des demandes claires et, parce que j’ai été associée dans une entreprise, je pose la question de la logique de développement et de leurs priorités pour satisfaire leur demande.

L’immobilier d’entreprise risque-t-il de pâtir du télétravail ?

Non car rien ne vaut le contact humain : l’animation du visage, le timbre de voix, la gestuelle… L’entreprise ? Ce n’est que du contact humain.» 

 


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Laurine Lechat-Benedetti vient d’ouvrir sa boutique de robes de mariée au Pontet. Le cocon blanc de 100 m2 à l’atmosphère feutrée offre tout d’abord deux vastes salons d’essayage délimités par deux tapis profonds et soyeux ornés de fleurs sur lesquels reposent, en majesté, deux immenses miroirs dorés.

En retrait, des deux cabines d’essayage XXL, deux confortables sofas rose poudré sont prêts à conjurer l’impatience de la maman et des meilleures amies tandis que les athanors attendent la future épousée pour la transformation, comme un rite de passage. Le long des murs, ordonnées comme des trophées, une multitude de robes ‘princesse’, ‘sirène’, de cérémonie, de cocktail ainsi que des costumes et robes enfantins n’attendent que les futures mariées pour donner le ‘La’ à ce jour exceptionnel, et, tout au fond, l’atelier de couture pour les retouches. La boutique avait été ouverte, une première fois, le 24 octobre dernier et puis à nouveau depuis ce samedi 28 novembre, pour cause de rebondissement de la crise sanitaire. Les robes choisies par Laurine sont signées ‘Aire Barcelona’, ‘Luna Novias’ (Grupo Rosa Clara), ‘Morilee’ (Madeline Gardner) ou encore ‘Elly’ (Haute couture). Compter de 2 500 à 4 000€. Tous les styles sont accessibles : glamour, original, romantique, moderne, princesse ou vintage avec l’étoffe, la lingerie, les souliers et les accessoires de son choix. La robe de mariée, comme celles de cérémonies, les tenues des demoiselles d’honneur ou encore des enfants peuvent être retouchés.

«Au départ ? J’ai un brevet de technicienne vêtements sur mesure et création obtenu à Marseille. La couture ? Une vraie passion, une grand-mère couturière et une styliste dans la famille. La mode ? J’adore ! Après ? Un stage chez Pronuptia -plus de 60 ans d’existence avant de baisser de rideau pour cessation de paiement en février dernier- pour clore mon cursus scolaire, puis l’appel de la responsable du magasin d’Avignon pour m’offrir le poste d’une collaboratrice partie à la retraite et, enfin, plus d’une quinzaine d’années de ma vie qui s’y écoulèrent avec ravissement. Une anecdote ? Une cérémonie organisée sur la plage, la mariée entrant dans la mer, chahutée par les vagues… Magnifique… Les mariages à thèmes sont fabuleux. Un souvenir ? Une mariée qui vient choisir sa robe avec son compagnon. Ils expliquent. Ils choisissent, ensemble. La porte se referme sur eux et l’on sait que l’on ne les reverra pas. L’un d’entre eux va mourir. Ils voulaient officialiser leur histoire par une belle cérémonie…

Après ? On reste longtemps troublés. Et voici qu’à 32 ans je crée ma 1re entreprise. La situation de celle-ci, visible depuis la voie rapide, ainsi que les réseaux sociaux ont boosté mon activité. Tous mes rendez-vous sont organisés pour des cérémonies prévues pour été 2021 et 2022. Les shootings, réalisés par Frédéric Sicard, ont eu pour cadre le Musée Angladon et aussi le bord de mer. Les images sont visibles sur mon site internet, facebook, instagram…»

Les mariées d’Avignon. 15, rue des Vanniers 84130 Le Pontet. Lesmarieesdavignon@gmail.com 07 64 47 61 24.

Essayages du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h. https://www.mariages.net/robe-de-mariee/les-mariees-davignon–e225047 ou www.lesmarieesdavignon.com


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Brigitte Mika, artiste-peintre installée à Villeneuve-lès-Avignon, capte l’énergie des lieux qu’elle traverse pour les restituer puissamment sur ses toiles, le plus souvent, en grand format. Ce qui interpelle ? Les ambiances qui s’en dégagent comme si l’on ouvrait une fenêtre sur un ‘ailleurs’ bien réel et vibrant d’énergie.

«Il y a quelque chose qui dit : ‘C’est le moment’. Alors je m’engouffre dans mon atelier, m’y enferme et m’isole du monde. Devant moi une toile vierge, mes couteaux, pinceaux et mes peintures acryliques. Le temps est compté pour créer : mon corps tout entier est en tension et devient l’outil de cet impératif. En une journée l’essentiel est apparu et doit être fidèle à ce que j’en ai vu et perçu au tout début, avant même que le pinceau n’ait touché la toile. Puis j’y reviendrai jour après jour, par touches jusqu’à ce que le résultat final soit fidèle à ce que j’avais vu, au tout début. C’est la raison pour laquelle j’ai du mal à prendre des rendez-vous. Parce qu’ignorer ces moments inspirants c’est renoncer à une toile et parce que je crains, lorsque je ne réponds pas à cet ‘appel’ de déshonorer une parole donnée.»

Sublimer la douleur

«Endeuillée par la mort d’une amie très chère, elle a continué à porter leur dialogue avec mille faisceaux de couleurs bientôt inscrits sur toiles… Puis sa peinture s’est ouverte à son cheminement personnel, des impressions de voyage autour du globe avec cet ‘aspect’ éthéré qui lui confère une réelle signature.

«Lors de ma vie professionnelle j’ai fréquenté de nombreux salons professionnels, de décoration et de luminaires. J’étais interpellée par le design et les œuvres qui ponctuaient ces lieux dédiés à l’avant-garde de la création et à l’intuition des futures tendances. Mon inspiration s’est tout d’abord portée sur des fleurs puis des papillons pour passer à la densité de l’urbain et, maintenant, aux paysages. Je peins ce que j’ai vu, ressenti. De mes toiles surgissent des moments particuliers, des lieux que j’ai fréquentés, des atmosphères que j’ai traversées. Des instants restés très précisément en mémoire.»

Un signal, comme un appel

«Je ne sais jamais ce qui va se passer, ni quand, ni comment. Puis quelque chose survient donnant le signal. C’est très physique. Tout mon corps se penche sur la toile installée à la verticale et un enseignement discret, comme celui de la transparence se fait réalité. Mon art évolue au creux de moi à chaque appel. Si je ne réponds pas à cette injonction ? Il n’y aura pas l’œuvre que je devais mettre au jour. Je ne pourrai pas ‘retrouver’ ce qui aurait pu être. J’organise de nombreuses expositions, notamment chez les restaurateurs.»

La vente

«Ce qui m’interpelle ? Je vends souvent après mes expositions. Les gens regardent, déambulent pour, ensuite, me contacter, revoir le tableau puis l’acquérir. Je peins beaucoup, sur 40 dernières toiles exécutées 12 sont déjà parties et d’autres sont en commande pour ‘coller’ au lieu du futur propriétaire. Comment je travaille ? En écoutant de la musique. Elle se révèle le plus souvent, très rythmée, cubaine, particulièrement lorsque je m’attaque à un tableau ’urbain’, elle se lie à l’ambiance ‘classique’ lorsque je fais du ‘paysage’, mais le plus souvent elle se fait jazz, surfant sur la voix de Norah Jones… »

Brigitte Mika 06 12 47 16 65


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Le 30 octobre dernier des librairies avignonnaises dont l’Eau vive, la Comédie humaine et la Crognote rieuse proposaient quelques livres à la vente devant la Fnac de la rue de la République. Objet du mécontentement ? Le 2e confinement ordonnant la fermeture des petits commerces non essentiels que le rayon culture de la Fnac était, alors, encore ouvert.

«Je pensais être confiné tout le mois de novembre et m’apprêtais à faire du ‘drive’ lorsque j’ai constaté que la Fnac ouvrait et que son 1er étage, dédié aux ouvrages, dvd et jeux de société était ouvert alors que je vends, ainsi que les libraires d’Avignon, également ce type d’objets, s’insurgeait Cyril Dewavrin, gérant de la Comédie humaine située rue Vieux Sextier à Avignon et installé depuis février 2018. En clair, aujourd’hui, pour acheter un livre, dans toute la France, il faut passer par la Fnac, Amazon ou par la grande distribution. Il est inadmissible de dire à nos clients ‘passez par eux et plus par nous’ pendant que nous sommes confinés, que nous nous battons toute l’année contre ces concurrents. Nous avons alors décidé d’ouvrir une journée, même en risquant la fermeture administrative. Nous sommes dans un pays porté par la liberté d’expression et la culture et les libraires indépendants sont ceux qui y contribuent le plus parmi les vendeurs de livres. Fermer les librairies est une bêtise, une erreur. Il y a rarement plus de 3, 4 personnes en même temps dans nos espaces, surtout en temps de confinement ou peu de gens sont dans les rues, d’autant que nous prenons toutes les précautions sanitaires nécessaires. On ne peut pas contribuer à tuer toutes les librairies indépendantes de France et favoriser la grande distribution et les plateformes de vente à distance, c’est fou ! Nous sommes privés de travailler quand d’autres peuvent le faire alors qu’ils ne sont pas dans la même situation que nous. Nous voulons rouvrir au plus vite et être au moins sur le même pied d’égalité entre les vendeurs de livre et les librairies.»

«On veut dire qu’il faut ouvrir nos librairies, poursuit Eric Dumas gérant de la Crognote rieuse, rue Bonneterie à Avignon et de Lettres vives à Tarascon. Si le livre est un bien de 1ère nécessité, on doit pouvoir le vendre partout et, a fortiori, dans les librairies. On a besoin de pouvoir réfléchir : la situation est compliquée pour tout le monde d’un point de vue économique, politique et écologique. Ces interrogations sont encore plus fortes lorsque l’on est confiné chez soi. On doit aussi pouvoir se divertir, rigoler, éduquer ses enfants, partager avec les grands-parents et petits-enfants, et le livre apporte tout cela car il se partage. Nous devons pouvoir vendre nos livres quand d’autres le font. »

«Nous nous sentons démunis face à cette situation de fermeture de nos librairies pendant le confinement, déplore Dominique Bastide, de la librairie l’Eau vive. Les ventes du mois de novembre représentent un enjeu considérable car c’est Noël que l’on prépare, particulièrement en ce qui concerne les librairies jeunesse alors nous avons remis en place le click en collect.»

Pour l’heure les ventes se font depuis les sites internet, et les courriels. Infos sur les pages facebook.

librairiecrognoterieuse@gmail.com ; librairie-eauvive@outlook.com ; comediehumainelibrairie@gmail.com.

Désormais les rayons Culture des grandes surfaces sont fermés au profit des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple)


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Charlotte Rogne, 16 ans, élève de 1re au Lycée Louis Pasteur à Avignon, vient de créer, avec quatre autres lycéens, une association ‘Un Noël pour tous les enfants’ en partenariat avec Les restos du cœur. Objectif : collecter des jouets de seconde main en bon état au profit d’enfants de milieux modestes. Elle invite tous les lycéens de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur à s’impliquer dans ce même élan de solidarité en se rapprochant d’associations locales existantes.

«Nous avons décidé, Emmy Vadon, Chloé Garcia, Inès Mourrin Dasi, Nour Sadki et moi, de créer ensemble une association ‘Un Noël pour tous les enfants’.

Son objet ?

Collecter des jouets de seconde main en bon état pour les offrir à des enfants qui n’ont ni cadeaux, ni jouets à Noël. Pour cela, nous avons tissé des liens avec ‘Les Restos du cœur’ d’Avignon. Nous demandons aux élèves du lycée et à leur entourage de rechercher, chez eux, des jouets inutilisés et en bon état, de les rapporter au lycée où ils seront stockés et mis en quarantaine avant d’être triés et nettoyés. Les Restos du cœur organisent une opération similaire comme ‘Noël solidaire’ avec des magasins où, pour un jouet acheté signalé par le logo des Restos, un jeu ou jouet neuf est offert aux enfants des familles accueillies par l’association. Nous nous greffons à ce genre d’opérations, à notre niveau, en apportant un ‘supplément’ de jouets pour ‘gagner’ encore plus de sourires d’enfants. Nous ne serons sans doute pas autorisés à entrer en contact avec les enfants et les familles lors de la remise des jouets, pour cause de pandémie de Covid-19, mais nous aurons été au bout de notre idée en alimentant ces gestes de générosité.

Comment ça se passe ?

Les Restos du cœur étudient en amont le public des enfants qui recevra des jouets : âge, fille ou garçon, mettant au centre d’une salle tous les jouets pour, ensuite, en attribuer un à chaque enfant venu avec sa famille.»

Cette initiative est surtout une action lycéenne.

«Nous aimerions que cette initiative soit relayée, au niveau de la région, par d’autres lycéens dès maintenant pour faire plus d’heureux, surtout en cette période si délicate qui, sans doute, impacte davantage les milieux modestes. Il est ici question d’être encore plus impliqués, généreux et altruistes que d’habitude pour aider à préserver le moment de l’enfance. Si des magasins, des particuliers, des chefs d’entreprise souhaitent nous donner ‘un coup de main’ en participant à cette opération, qu’ils nous joignent sur notre compte Instagram. Du fait de ce nouveau confinement, nous ne savons pas encore comment nous organiser mais nous souhaitons, dès à présent, pérenniser cette action l’année prochaine et bâtir de nouveaux partenariats.»

les retrouver sur Instagram


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

Armand Cointin est le co-fondateur d’Ambition-Web, agence de communication globale, et président de l’association Agroparc qui réunit les entrepreneurs de la zone d’activité. Le trentenaire hyperactif vient de publier le ‘Guide pratique de la communication’, un ouvrage de 48 pages réunissant conseils et bonnes pratiques à destination des entreprises désirant améliorer leur communication.

Ma motivation ?

«J’ai imaginé ce guide durant l’été pour proposer une vision très concrète de la communication à destination des chefs d’entreprise, artisans, commerçants, organisations publiques et, de manière générale, à tous ceux qui ont envie de communiquer. Dans cet ouvrage pratico-pratique, les utilisateurs aborderont tous les volets : publicité, web, relations presse, influenceurs, marketing et, bien sûr, la vidéo…

Son plus ?

Il est émaillé de cas concrets, d’exemples, d’astuces et d’anecdotes… le tout appuyé par des études et des statistiques démontrant, s’il le fallait, l’importance et la pertinence de chaque outil. Avec ce guide, j’invite les professionnels à se poser les bonnes questions avant de se lancer dans une opération de communication, un domaine large où l’on peut se perdre facilement. Je leur offre d’adopter un plan de communication en priorisant les actions, en amont, ce qui revêt une importance primordiale, aujourd’hui, dans la vie d’une entreprise. Ainsi, figure au dos de l’ouvrage un semainier rappelant les horaires adéquats à l’utilisation des outils adéquats pour chaque jour. Il est nécessaire de penser sa communication de façon globale et non pas au coup par coup. Et, surtout, celle-ci souvent perçue comme la dernière roue du carrosse par les entrepreneurs qui ont -je le sais- souvent la tête dans le guidon, ne doit pas être considérée comme une dépense superflue mais bien envisagée comme un moyen de développer l’entreprise et son chiffre d’affaires. Egalement, une communication bien préparée permet de conserver ou de gagner en visibilité et en notoriété.

Dans cette période si particulière, il reste important de dresser, dès à présent, son plan de communication 2021 et de lister les outils nécessaires aux objectifs que l’on s’est fixés. Depuis sa mise en ligne en septembre, le guide a été téléchargé 400 fois. Un succès qui nous a amené à publier une version consacrée aux collectivités. »

Pour télécharger le guide pratique de la communication, rendez-vous sur www.ambition-web.com. Une version papier est disponible pour 15€ à contact@ambition-web.com


«L’information intéressante est celle que l’on va chercher sur le terrain !» Andrée Brunetti

François Cance, ancien professionnel de la banque et de la finance est le président de l’association culturelle et de loisirs Artothèque à Cabrières d’Avignon. Depuis 25 ans, il organise des rencontres entre les artistes et les publics afin que l’art entre dans le quotidien de chacun et aussi « parce que c’est dans mon ADN et que très jeune, j’ai baigné dans les antiquités et donc l’art’ ».

«Dans le secteur bancaire, comme dans tout secteur, de fortes pressions s’exercent. Pour m’en extraire, et parce que je ne jouais pas au golf, je me baladais au gré des rues parisiennes bordées de galeries, repérant des œuvres. Evidemment celles-ci me donnaient envie d’entrer en relation avec les artistes, ce que j’ai fait pour mon propre plaisir en menant ma petite enquête, puis en poussant les portes des ateliers. C’est ainsi que j’ai rencontré le sculpteur Dominique Pollès qui, fait rarissime, fond lui-même ses œuvres. J’ai assisté à plusieurs fusions en bronze, c’était exceptionnel… Il y a 20 ans, j’ai organisé l’exposition de Pollès et Poliakoff au centre d’art Campredon dont la cour accueille une sculpture de Pollès à l’initiative du maire de l’époque, Xavier Battini. J’ai la chance d’être entouré d’amis qui ont du talent et qui souhaitent partager leur univers artistique autour de la peinture, de la sculpture et de la photographie. C’est ainsi qu’artistes, élus, chefs d’entreprise nous allons, ensemble, rencontrer de grands créateurs installés dans la région et organisons des expositions, souvent installées en plein air, dans de grandes propriétés ouvertes, pour l’occasion, au public.

Ainsi le grand photographe, Hans Silvester, a exposé ses ‘poules heureuses’ dans les jardins d’Edouard Loubet au domaine de Capelongue à Bonnieux puis ‘Et ta beauté me foudroie’, toujours de Hans, sur le thème des femmes Hamer d’Ethiopie à la mairie – visible jusqu’à la fin du mois d’octobre- Delphine Creps souhaitant apporter cette touche artistique dès son entrée à la mairie dont elle est devenue le 1er magistrat. J’aime organiser des pique-niques au cœur même des ateliers d’artistes, chacun apportant son panier, installant de fait, déjà cette convivialité qui nous rapproche. Je trouvais qu’il était important de découvrir l’artiste dans l’antre où il créé : son univers, la lumière de son atelier, ses outils. C’est chaleureux et moins sévère que les vernissages dans la mesure où la période que nous traversons avec la Covid-19, nous avions également du mal à les organiser. Il fallait trouver la possibilité de faire vernir 10 à 20 personnes dans un jardin ou un atelier et créer un événement à la fois festif et amical avec un artiste et un créateur.

Ce que je ferai en 2021 sera sans doute dans le même esprit. Quatre à cinq rencontres interviendront entre avril et septembre. Pourquoi ne pas concevoir une galerie numérique avec tout ce portefeuille d’artistes ? Non, car je pense et travaille comme un artisan. Il y a de très belles galeries qui se sont emparées de cette technologie. Je crois en la rencontre, en l’enveloppement d’une atmosphère.»

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