19 avril 2025 |

Ecrit par le 19 avril 2025

2 temps en temps : découvrir le Luberon à mobylette

À Goult, 2 temps en temps propose de louer une mobylette pour aller découvrir le Luberon autrement. Fondée par Laurent Boissy, l’entreprise offre l’occasion de replonger dans le passé tout en découvrant le territoire tel qu’il est aujourd’hui.

À Goult, les moteurs des mobylettes rugissent alors qu’un petit groupe s’apprête à partir à la découverte des secrets du Luberon. Non loin de là, Laurent Boissy, fondateur de 2 temps en temps, la société de location de mobylette et d’organisation d’excursions autour du Luberon, les observe et s’assure que les aventuriers partent sans encombre.

Ouvert seulement depuis trois mois, 2 temps en temps attire déjà de nombreux touristes, mais pas seulement. Si Laurent a déjà confié ses mobylettes à des Australiens, des Suisses ou encore des Américains, elles sont très souvent louées par des Français. « Il y a beaucoup de personnes venant de départements autour du Vaucluse qui ne connaissent pas le Luberon et qui viennent le découvrir à mobylette », explique Laurent Boissy.

Une idée née d’une passion

Avant d’en faire un réel business, la mobylette représentait une passion pour Laurent. « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours vu une mobylette dans les garages de mon père ou de mon grand-père », développe-t-il. C’est donc trois générations de passionnés qui ont conduit Laurent à baser son entreprise autour du véhicule. Depuis son adolescence, le jeune homme de 28 ans monte régulièrement sur une mobylette pour faire un tour du village où il a grandit et où il a implanté son entreprise, Goult.

« Je voyais que ça attirait beaucoup, que les Goultois et les touristes étaient toujours très intrigués, c’est là que l’idée de 2 temps en temps a commencé à germer. »

Laurent Boissy

C’est lors d’un voyage en Asie que son idée se concrétise. Pendant son année au Vietnam, Laurent découvre une partie du pays à moto. « C’est une façon complètement différente de découvrir un territoire par rapport à ce qu’on a l’habitude de faire », justifie-t-il. Si les touristes qu’accueille le Luberon ont plutôt l’habitude de louer des vélos pour découvrir les paysages vauclusiens, 2 temps en temps propose une expérience différente, et qui pourtant, s’en rapproche.

Des excursions pour tous

Laurent Boissy loue en tout 16 mobylettes de 50cm³ qui ont entre 40 et 60 ans. Elles ont la même base qu’un vélo, c’est-à-dire qu’elles nécessitent de pédaler mais seulement pour donner l’impulsion au départ et en montée. L’accélération et le freinage, eux, sont un petit peu différents du vélo, mais les mobylettes restent accessibles à tous. « J’ai eu beaucoup de retours de personnes qui n’en avaient jamais fait et qui m’ont dit que la prise en main était très rapide et facile », explique le passionné de mobylettes.

« Ce sont des pièces de collection, je fais de la location mais je pourrais faire un petit musée. Elles sont authentiques, même la peinture n’a pas été refaite. »

Laurent Boissy

Ainsi, les clients peuvent se lancer sans crainte sur les petites routes du Luberon. Pour ce faire, plusieurs formules s’offrent à eux. Ils peuvent choisir l’offre découverte de 2h30 à 40€ par personne ou l’offre demi-journée de 4h à 60€ par personne, qui sont les deux formules les plus populaires. Pour les plus aventureux, il est possible de partir toute une journée de 10h à 18h pour 90€ par personne. Il est également possible de louer une mobylette à l’heure à partir de 20€ par personne. Laurent peut aussi établir un itinéraire personnalisé sur devis. « Je m’adapte aussi à la période, explique Laurent. En juin, par exemple, c’était le pic de floraison des lavandes, donc je proposais une excursion ‘Sunset’ où les clients pouvaient se balader tranquillement jusqu’à arriver au milieu des champs de lavandes pile à l’heure pour observer le coucher du soleil. »

La mobylette était très populaire des années 1960 aux années 1990. Aujourd’hui, beaucoup de collectionneurs la chérissent encore. ©Vanessa Arnal

Un lieu convivial

Si le local de 2 temps en temps abrite les 16 mobylettes et contient le garage où Laurent effectue ses réparations, il peut également faire office de lieu de rencontre et de partage. Sur place, il est possible de commander une boisson et de quoi grignoter, puis de s’installer sur la terrasse aménagée, même si l’on ne loue pas de mobylettes.

De plus, l’entreprise organise un afterwork tous les jeudis de 19h à 22h durant la saison estivale avec un food truck sur place. L’occasion idéale pour tous les propriétaires de mobylettes de se réunir, mais aussi à ceux qui n’en ont pas de passer un bon moment dans une ambiance guinguette au milieu de véhicules anciens.

La sécurité avant tout

Si dans la vie de tous les jours, la mobylette peut être conduite dès 14 ans, à 2 temps en temps, il faut avoir 18 ans minimum, et détenir le Brevet de sécurité routière (BSR) ou le permis B. Une application a été créée pour l’entreprise afin que les clients partent de façon autonome. Dans cette application, les touristes trouvent un GPS avec leur itinéraire déjà prêt, mais également un bouton SOS, en cas d’accident, de crevaison ou autre. Laurent, qui reste au local, est toujours prêt à répondre à cet appel en cas de besoin de dépannage.

« J’aime dire que la mobylette est une vieille dame, il faut y faire attention pour qu’elle vous ramène sain et sauf au point d’arrivée. »

Laurent Boissy

Même si la prise en main du véhicule est relativement facile pour les amateurs comme pour ceux qui ont déjà de l’expérience, Laurent ne lésine pas sur les consignes de sécurité. Avant chaque départ de groupe, il prend en général 30 minutes pour bien expliquer tout ce qu’il y a à savoir sur la sécurité. Il organise ensuite une petite initiation sur le parking devant le local pour observer le comportement des clients, mais surtout voir s’ils sont à l’aise. « Si je remarque qu’une personne n’est pas vraiment à l’aise, je lui conseille de ne pas faire l’excursion, pour éviter tout accident », explique le fondateur de 2 temps en temps.

Laurent vérifie quotidiennement les véhicules afin d’assurer la sécurité de ses clients. ©Vanessa Arnal

L’impact environnemental

De nos jours, lorsque l’on crée une entreprise, la question de l’empreinte carbone prend une place primordiale. À quel point la mobylette, qui est un véhicule à essence, est-elle polluante ? « Il faut analyser sur le long terme, de sa fabrication à sa fin de vie », explique Laurent. Si on compare la mobylette avec le vélo électrique, qui est très prisé par les touristes, sur l’instant T, bien entendu, la mobylette va être plus polluante puisqu’elle contient de l’essence. De tous les moteurs, celui de la mobylette est celui qui pollue le moins avec une consommation de 2,5L d’essence pour 100km. Si on compare les deux véhicules de leur conception à leur fin de vie, l’argument change.

À la conception, la mobylette n’émet pas de pollution, contrairement au vélo électrique, puisque c’est un véhicule qui n’est plus fabriqué depuis le début des années 2000. Laurent rachète les mobylettes d’occasion, il fait donc du recyclage. En ce qui concerne la fin de vie, si la mobylette est quasiment composée à 100% de métaux recyclables, mise à part les pneus, le vélo électrique, lui, ne pourra être recyclé qu’en partie. Sa batterie pose notamment problème puisqu’aucune solution n’a encore été trouvée pour la recycler entièrement. « Les deux arguments se discutent, conclut Laurent. Sur le long terme, il n’y a pas de grand gagnant, on pourrait dire qu’ils sont à égalité. »


2 temps en temps : découvrir le Luberon à mobylette

Alors que le thermomètre ne cesse de grimper, le bon plan pourrait bien être de se rafraîchir dans les superbes grottes qui maillent le département de l’Hérault. L’atmosphère des grottes, propice à la méditation, procure rapidement bien-être et apaisement. A moins d’être claustrophobe, leur visite provoque un ravissement inégalé, pour les adultes comme pour les enfants. Alors suivez-nous dans notre périple à la découverte des quatre grottes aménagées de l’Hérault !

La grotte des Demoiselles
C’est à deux pas de Ganges et de l’emblématique pic Saint-Loup, au cœur du massif du Thaurac, que la grotte des Demoiselles reçoit les explorateurs. Le temps d’une visite féerique, ils arpentent ses salles aux volumes impressionnants et découvrent ses concrétions, fruits du travail de l’eau au fil des siècles. Rythmée par les anecdotes du guide, cette promenade au décor de calcaire offre un spectacle inédit et hors du temps, qui a participé à la réputation de celle qu’on surnomme depuis toujours “la grotte des fées”.

Terre de légendes 
La légende de la grotte des Demoiselles a parcouru les Cévennes. Elle raconte qu’un jour, un jeune berger nommé Petit Jean se mit à la recherche d’une brebis qui manquait à l’appel alors qu’il se trouvait sur le plateau du Thaurac. Cette recherche le mena devant la grotte et il entendit soudain les cris de la bête. Il décida de surmonter sa peur et d’entrer dans le gouffre. Il fit alors une chute terrible, interminable, et crut être tombé dans le palais des abîmes… 
Lorsqu’il reprit connaissance, le jeune garçon se rendit compte qu’il se trouvait dans une salle aux proportions exceptionnelles, parées de colonnes scintillantes autour desquelles des fées dansaient. Le choc lui fit perdre connaissance. Il se réveilla quelques heures plus tard à l’extérieur de la grotte et entouré de ses bêtes, dont la brebis disparue. Un mystère dont il fit part aux habitants des villages avoisinants, racontant à qui voulait l’entendre la légende de la grotte des fées.

Un palais souterrain
Découverte officiellement en 1884 par le pionnier de la spéléologie Édouard Alfred Martel, la grotte des Demoiselles est accessible au public depuis 1931. Dès son ouverture, ses aménageurs ont choisi de faciliter l’aventure des explorateurs en installant le premier funiculaire touristique souterrain construit en Europe. En l’empruntant depuis la station du Pavillon d’accueil, les visiteurs de la grotte réalisent une ascension de 54 mètres qui les mènent jusqu’aux immenses salles de la cavité. 
Au fil du parcours et des explications des guides, ils ont accès à une succession de trésors géologiques : stalagmites, stalactites, coulées de calcites, grandes colonnes, draperies translucides… Au début de l’exploration, ils sont amenés à contempler l’aven, un puits naturel qui servait d’entrée aux hommes et aux animaux avant l’ouverture officielle de la grotte et l’installation du funiculaire. 
Un autre temps fort de la visite est l’arrivée dans la fameuse salle de la cathédrale. Ses dimensions extraordinaires – 50 mètres de plafond, 48 mètres d’envergure et 120 mètres d’étendue – lui permettent de rivaliser avec Notre-Dame-de-Paris et lui ont valu son surnom. La dimension religieuse a été renforcée par la présence de l’une des stalagmites les plus renommées de l’histoire de la géologie : “la Vierge à l’enfant”. La silhouette de cette sublime concrétion naturelle, née du travail de l’eau et de la roche, est aujourd’hui un symbole choyé et admiré par tous.

Informations pratiques
Lieu : Grotte des Demoiselles, 34190 Saint-Bauzille-de-Putois.
Tarifs : 13,50 € par adulte, 11,50 € pour les jeunes de 13 à 17 ans, 9,50 € pour les enfants de 4 à 12 ans et gratuit pour les enfants de moins de 4 ans.
Billetterie en ligne : www.demoiselles.com.

La grotte de Clamouse
Nichés tout près du Pont du Diable, dans les gorges de l’Hérault, près de Saint-Guilhem-le-Désert, les paysages souterrains de la grotte de Clamouse tirent leur nom du bruit (la clameur) généré par sa rivière souterraine lorsqu’elle est en crue. Fréquentée depuis le néolithique, elle fut redécouverte en 1945 par des spéléologues montpelliérains, après l’assèchement des cavités. Depuis 1967, le public est invité à la parcourir. L’invitation n’est pas restée sous silence puisque plus de 3 millions de visiteurs ont d’ores et déjà sillonné ses galeries.

Un patrimoine naturel exceptionnel
Classée par le ministère de l’Écologie, ainsi que par le Patrimoine mondial de l’Unesco, la grotte de Clamouse est réputée en raison de la richesse de ses concrétions. Les visites guidées classiques permettent d’approcher les éléments les plus précieux de ce monde souterrain : orgues, fistuleuses, draperies, fleurs de calcite, cristaux d’aragonite et excentriques… Remarquablement soulignées par un jeu de lumière, ces sculptures naturelles donnent matière à rêver. Prenez le temps de vous aventurer au sein de la “cathédrale” et de “la salle à manger”, vous serez subjugué par le travail de l’eau et de la terre.

Faire le plein d’adrénaline
Proposé en alternative à la visite guidée classique, le Spéléopark de la grotte de Clamouse possède deux niveaux afin de faciliter l’accès au plus grand nombre. Ludique, le parcours “Émotion” convient parfaitement aux familles (à partir de 8 ans), alors que le parcours “Grand frisson” est réservé aux aventuriers les plus sportifs (à partir de 12 ans). Les deux difficultés sont ponctuées d’ateliers divers, tels que des ponts de singes et des tyroliennes, qui permettent de se dépasser tout en admirant la vue. Tout au long des parcours, un guide fournit des explications géologiques et didactiques sur les lieux.
Les animateurs proposent également un ‘escape game’ afin de pousser l’immersion à son maximum. Les deux versions, familiale et sensations fortes, exigent des aventuriers qu’ils usent de leur logique pour répondre aux énigmes et tenter d’accéder au trésor de la grotte. 

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Clamouse – Route de Saint-Guilhem-le-Désert – RD4 – 34150 Saint-Jean-de-Fos.
Horaires : en été, la grotte est accessible tous les jours, en continu, de 10h00 à 17h30.
Tarifs : 14,40 € par adulte, 12,40 € en tarif réduit (jeunes à partir de 13 ans, étudiants, demandeurs d’emploi), 7,80 € pour les enfants de 3 à 12 ans, gratuit pour les moins de 3 ans. Spéléopark à partir de 32 €. La billetterie en ligne donne accès à un tarif préférentiel, rendez-vous sur www.clamouse.com/fr/billetterie.

© Arthur Lansonneur

La grotte de Labeil
C’est dans l’impressionnant cirque de Labeil, aux portes de l’Aveyron, que la grotte et sa rivière souterraine accueillent aujourd’hui les « explorateurs ».

Dans les profondeurs de l’histoire 
Cachée dans les contreforts du Causse du Larzac, au cœur du cirque dolomitique de Labeil, cette grotte mystérieuse a accueilli ses premiers visiteurs il y a plus de 5 000 ans. Attirés par sa rivière souterraine, dont on ignore encore aujourd’hui l’origine, ses occupants de la première heure ont laissé derrière eux quelques traces de leur présence : sépultures, parures, céramiques… Découverts dans les années 1960 lors d’une campagne de fouilles, ces objets ont permis de révéler l’attraction ancestrale des hommes pour cette superbe cavité parée de cristaux. 
Pourtant, avant d’être un arrêt touristique de renom, la grotte a longtemps servi à une activité tout à fait surprenante… En effet, elle fut longtemps utilisée comme cave à roquefort !

Paré pour l’aventure 
De nos jours, l’aventure débute encore par le passage au sein de l’ancienne cave. Elle s’ouvre sur la rivière souterraine qui a fait la réputation de la cavité. Ce spectacle insolite donne lieu à une balade hors du temps, rythmée par le clapotis de l’eau et les reflets du cours d’eau sur les concrétions minérales de la grotte. En suivant le chemin et les explications du guide, les visiteurs découvrent un réseau cristallisé rarement observé, composé de cristaux aux couleurs étonnantes et d’une impressionnante réserve de sédiments (basaltes de l’Escandorgue, sables dolomitiques…). 
Fait rare, la grotte aménagée sert de décor à une aventure ‘hors piste’, intitulée ‘safari familial’, qui convient aux grands et aux petits spéléologues. Équipés d’une lampe frontale et d’une carte, ils peuvent parcourir les galeries de la grotte et contempler ses merveilles avec davantage de liberté et sans artifice.

Informations pratiques
Lieu : Grotte de Labeil – Hameau Labeil – D151 – 34520 Lauroux.
Site Internet : www.grotte-de-labeil.com.
Horaires pour la saison 2022 : les visites guidées sont organisées tous les jours à 11 h, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h.
Tarifs : visite guidée : 11,60 € par adulte, 6,90 € pour les enfants de 3 à 12 ans et 10,90 € pour les étudiants / Safari familial” : 23,40 € par adulte, 17,80 € pour les enfants de 5 à 12 ans et 20€ pour les étudiants.

Les grottes de la Devèze
C’est dans le discret village de Courniou, au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, que les grottes de la Devèze accueillent les amateurs d’aventures souterraines. Renommée pour la splendeur de ses stalactites et stalagmites, colonnes, draperies, fleurs d’aragonite, fistuleuses… et pour sa fameuse salle des Bijoux, la cavité a gagné le surnom de “Palais de la fileuse de verre”, un clin d’œil à la finesse du travail de l’eau et du temps.

Un trésor bien timide
Découverte en 1886 par des ouvriers de la ligne de chemin de fer Mazamet-Bédarieux, la cavité a rapidement attiré les plus grands spéléologues de l’époque : Édouard Alfred Martel, Georges Milhaud, Robert de Joly… Impressionnés par la richesse de ses galeries et les rares concrétions qu’elles renferment, les experts des profondeurs n’ont eu de cesse de la sillonner, découvrant années après années de nouvelles “salles” spectaculaires. L’ouverture au public, en 1933, n’a jamais ralenti le travail des spéléologues. De nos jours, ils parcourent encore les galeries des grottes de la Devèze à la recherche d’autres trésors.

Un palais aux couleurs éclatantes
Dans la grotte de “la Fileuse de verre”, l’eau a travaillé la roche avec force et précision. Avec les siècles, cet ouvrage a donné naissance à d’impressionnantes concrétions : stalactites, cascade pétrifiée, draperies, fistuleuses, fleurs d’aragonite… Elles reposent sur 3 niveaux, l’un réservé aux spéléologues et les deux autres accessibles au public. Résultat, les visiteurs peuvent sillonner ses galeries durant près d’une heure et traverser 7 salles qui renferment des concrétions colorées et excentriques. 
Pour découvrir la nature de ces sculptures naturelles, ainsi que la faune, vivante ou disparue, qui leur tient compagnie, un espace de découverte est accessible à la sortie de la grotte. L’exposition et le film 3D proposés offrent une véritable initiation à la spéléologie scientifique.

Informations pratiques 
Lieu : Grottes de la Devèze – esplanade de la Gare – 34220 Courniou.
Horaires : en juillet et août, des visites sont organisées toutes les 30 minutes de 11h à 18h.
Tarifs : 9,50 € par adulte, 6 € pour les enfants de 6 à 12 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.
Réservations par téléphone au 04 67 97 03 24 ou par mail à grottedeladeveze@orange.fr.

Par Virginie Moreau et Louise Brahiti (pour Hérault Juridique & Economique et RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com)


2 temps en temps : découvrir le Luberon à mobylette

Le paysage, l’art et le fleuve ont été entremêlés dès la première édition de l’événement « Estuaire Nantes Saint-Nazaire » en 2007. Depuis, le parcours le long de l’estuaire de la Loire s’est constamment enrichi. L’occasion pour le voyageur d’associer art, nature et découvertes.

Créée il y a 15 ans par l’équipe du Lieu Unique, scène nationale dirigée par Jean Blaise, homme clé de la culture à la nantaise, cette biennale estivale sera suivie de deux autres rendez-vous en 2009 et 2012 s’inscrivant ensuite dans le Voyage à Nantes, parcours artistique à travers la ville.
L’idée est d’amener le public à découvrir les 60 kilomètres de l’estuaire de la Loire à travers des œuvres, éphémères ou pérennes, installées en pleine nature. S’il n’y a pas eu d’autres éditions d’Estuaire, le Voyage à Nantes a depuis poursuivi chaque été l’installation d’œuvres contemporaines dans la Cité des Ducs de Bretagne mais aussi tout au long de la Loire jusqu’à Saint-Nazaire. Certaines sont amenées à rester, s’ajoutant à la collection d’une trentaine d’œuvres d’art contemporain (33 en 2021) signées d’artistes de renommée internationale.

Un serpent d’océan
La plus en aval, et sans doute l’une des plus spectaculaires, assaillie par les flots marins à chaque marée, est le fameux serpent de mer sur la plage de Saint-Brévin-les-Pins, réalisée par l’artiste Chinois Huang Yong Ping. Un squelette de plusieurs dizaines de mètres, semblant sorti d’une fouille paléontologique, échoué sur l’estran et dont la ligne des vertèbres joue avec la courbe du pont de Saint-Nazaire, en arrière-plan avec les fameuses pêcheries perchées sur leurs pilotis.
Cette œuvre, cofinancée par l’Union européenne, illustre bien l’esprit du voyage artistique proposé, associant la découverte du territoire sous plusieurs angles, amenant le voyageur à sortir des sentiers battus pour appréhender des lieux souvent en dehors des circuits touristiques majeurs.
Estuaire est un parcours touristique permanent, dans un musée à ciel ouvert qui fait la part belle à l’environnement et à la nature, télescopant les propositions. Il faut marcher un peu, dans ce qui ressemble parfois à une forêt amazonienne pour découvrir « les Colons », « The Sletters » signés Sarah Sze, près de port Lavigne, en aval du port urbain de Nantes. Un vaste domaine naturel où l’artiste a placé dans des arbres un bestiaire, constitué d’un ourson, d’un jaguar et de singes. Cette œuvre dispersée, se mérite, il faut aller la chercher en cheminant sur un sentier débordant de végétation que l’on n’aurait sans doute jamais arpenté autrement.

Le serpent d’océan, par Huang Yong Ping, à Saint Brévin. © Franck Tomps _ LVAN

Colosse à Saint-Nazaire
Saint-Nazaire, le port atlantique de l’estuaire de la Loire, n’est pas en reste. Là, c’est sur la petite plage de l’avant-port que Daniel Dewar et Grégory Gicquel ont posé trois sculptures imposantes, l’une des plus récentes œuvres proposées, représentant, un pied géant, un pull-over et un système digestif, tels des fragments de corps, d’architecture ou de monuments portuaire. L’antiquité grecque fait irruption à Saint-Nazaire, à l’image d’un colosse de Rhodes démembré, d’une civilisation disparue. L’Atlantide n’est pas loin…
C’est cette percussion que recherche la société publique locale Le Voyage à Nantes, pour la promotion de la destination. « Estuaire a fait connaître près d’une soixantaine d’artistes contemporains qui ont su jouer avec les éléments pour offrir au public un véritable condensé de curiosité », rappelle Jean Blaise, chef d’orchestre du Voyage à Nantes. 

La part du rêve
Le fleuve avale littéralement certains œuvres. Si le bateau mou « Misconceivable » d’Erwin Wurm, semble prêt à plonger dans l’eau depuis l’écluse du canal de la Martinière, près du village de pêcheurs du Pellerin, comme attiré par la Loire, la « maison » de Jean-Luc Courcoult a carrément fait le plongeon. Depuis la première édition de la biennale, cette maison, réplique d’un hôtel particulier XIXe de la ville, subit les marées toutes les six heures. Initialement installée à la hauteur de Lavau-sur-Loire, les forts courants ont eu raison de cette première implantation. Elle est désormais « mouillée » dans le fleuve, en face Couëron, plus en amont vers Nantes. « Estuaire »
Est logiquement la part du rêve et en faisant appel à Jean-Luc Courcoult, fondateur de la célèbre compagnie Royal de Luxe, elle s’adresse à l’homme des voyages extraordinaires et des histoires à rêver debout, touchant sans le dire à l’univers de Jules Verne. On n’est pas loin de l’île flottante imaginée par le célébrissime auteur né à Nantes en 1828. Car c’est une navigation imaginaire, voire rêvée, que propose aussi « Estuaire Nantes Saint-Nazaire ».

Jean-Luc Courcoult, La Maison dans la Loire, Couëron, © Philippe Piron _ LVAN

Belvédères
Au Voyage à Nantes, il y a comme un besoin de prendre de la hauteur pour contempler le paysage et les alentours. Le petit village de Lavau-sur-Loire, ancien fief des seigneurs de Laval, restait tranquillement oublié en bord de marais, entre Nantes et Saint-Nazaire. C’est devenu un lieu apprécié, grâce à l’Observatoire de Tadashi Kawamata. L’artiste japonais a imaginé une longue promenade de bois jusqu’à son belvédère planté en plein marais, reconnectant le village à la Loire. Du haut de ce point de vue, se mêlent marais, Loire et au loin, à l’horizon, les torchères de la raffinerie de Donges, en face du port de Paimboeuf, port actif au XVIIIe siècle.
Plus urbain, le belvédère de l’Hermitage, signé également par Tadaschi Kawamata, accroché en porte-à-faux sur le granit de la butte Sainte-Anne offre un panorama exceptionnel sur l’Île de Nantes, la Loire urbaine et la ville. Et, après ce périple, il suffit de s’arrêter chez le voisin, le chef étoilé Jean-Yves Guého, qui préside aux destinées de l’Atlantide, l’une des plus belles tables de Nantes, avec un point de vue tout aussi exceptionnel sur la Loire.

Par Victor Galice, Informateur Judiciaire, pour Réso hebdo éco

Le pied, le pull-over et le système digestif, Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Saint-Nazaire, © Franck Tomps _ LVAN

À pied, à vélo, en voiture ou en bateau
Le fleuve, ses paysages et les œuvres d’Estuaire font l’objet d’une croisière fluviale d’avril à octobre dans le cadre du Voyage à Nantes mais peuvent se découvrir toute l’année à pied, à vélo, ou en voiture. Chaque œuvre guide vers un lieu atypique ou remarquable. Le site Estuaire.info (qui existe en version mobile) délivre une information détaillée sur les artistes, le territoire, la constitution de la collection… Également disponibles, des commentaires audios qui donnent les clés de compréhension des œuvres et du territoire. La fonction “s’y rendre” calcule le meilleur itinéraire pour rejoindre facilement les œuvres.
Croisières : D’avril à octobre. Départ de Nantes ou de Saint-Nazaire (2h30). Tarifs : de 15€ à 38€. Renseignements et réservations : 02 40 75 75 07 www.nantes-tourisme.com – www.marineetloire.fr


2 temps en temps : découvrir le Luberon à mobylette

Les Pays de Savoie abritent plus de mille mines et carrières souterraines qui ont, pendant des siècles, alimenté en minerais l’économie locale et structuré le territoire. Le Grand Filon – Musée du fer, à Saint-Georges-d’Hurtières, en perpétue la mémoire.

Pénétrer dans la galerie Sainte-Barbe, c’est comme être happé par une faille spatiotemporelle. Casque et frontale vissés sur la tête, le visiteur découvre, dans un ballet de faisceaux lumineux, les vestiges de plus de quinze siècles d’exploitation minière. Au fur et à mesure de la déambulation dans ces quelques hectomètres de boyaux, on est pris de vertige à essayer d’imaginer le nombre d’heures et de vies passées à creuser ce filon de sidérite d’une largeur de 8 mètres dont l’exploitation a fait de Saint-Georges-d’Hurtières la plus importante mine de fer de Savoie.

« Saint-Georges-d’Hurtières, c’était le Far West »

S’il est exploité depuis la fin de l’Antiquité – des recherches archéologiques menées en 2020 ont révélé des vestiges de transformation du fer dès le IVe siècle –, ce massif polymétallique est d’abord prisé pour son cuivre et son plomb argentifère. Il faudra attendre le Moyen Âge et l’augmentation du besoin en armes blanches pour voir le fer prendre son essor. La spécialisation de la Basse-Maurienne dans l’exploitation et la transformation de ce minerai s’opère au XVIe siècle avec l’arrivée de métallurgistes italiens qui importent la technique du haut-fourneau “à la bergamasque”. Le territoire valorise alors ses ressources en bois et la force hydraulique pour produire un acier de qualité.

Le musée du fer du Grand Filon bénéficie d’une nouvelle scénographie. Musée du fer Grand Filon © Matthieu Challier

Dans les Hurtières, l’extraction du minerai repose sur le “droit des paysans” qui permet à chacun de prospecter les mines et d’en obtenir la concession. En conséquence, une multitude d’exploitants se côtoient. À la fin du XVIIIe siècle, près de 400 mineurs travaillaient dans 62 exploitations. « Saint-Georges-d’Hurtières, c’était le Far West », estime même Robert Durand, membre du Spéléo-club de Savoie, dans une vidéo de l’exposition ’Mines de montagne’, actuellement présentée à l’abbaye de Hautecombe*. Tous les coups étaient permis pour couper la route du voisin, voire essayer de faire écrouler sa galerie… Des siècles d’exploitation anarchique ont fini par donner corps à un véritable labyrinthe souterrain qui se déploie sur quelque 21 km et plus de 400 m de dénivelé… Lors de la visite, la vision d’une voie ferrée qui se jette dans le vide interpelle et illustre le caractère désordonné de cette ‘construction’.

« C’est pas Germinal, ici »

Ce qui frappe également, c’est l’absence des étais en bois qui accompagnent les images d’Épinal de la mine. « C’est pas Germinal, ici », s’amuse Stanislas Godard, notre guide du jour. La roche des Hurtières est assez dure pour que les piliers laissés par les mineurs suffisent à assurer la stabilité de l’édifice souterrain. Du moins, tant qu’ils ne sont pas tentés de trop les ‘grignoter’…

Située à 1 150 m d’altitude, Sainte-Barbe est la seule galerie minière qui se visite en Pays de Savoie. C’est, en quelque sorte, le dernier témoin d’une histoire qui a commencé au moins vers 2100 avant Jésus‑Christ, avec l’exploitation du cuivre. En haute montagne, la rareté de la végétation aidant, les couleurs bleues, vertes, rouges ou dorées des filons qui affleurent sont en effet les premières à attirer l’attention de nos ancêtres du néolithique.

Une légende raconte que Durandal, la célèbre épée de Roland, aurait été forgée avec du minerai extrait du massif des Hurtières. Durandal _ cc Flickr – Marc Pivetta

Des siècles durant, la maîtrise des minerais sera un enjeu de pouvoir, tant pour battre monnaie que pour produire outils, armes et bijoux. L’exploitation minière savoyarde connaît son apogée à la fin du XVIIIe siècle et au début du suivant. Mais, à partir de la fin du XIXe siècle, les progrès dans le traitement des minerais, puis la découverte d’autres types de gisements dans le monde marquent le déclin des exploitations minières alpines. Sur le massif des Hurtières, Schneider arrête l’exploitation des gisements de fer en 1888.

Approche humaine et didactique
Le Grand Filon – Musée du fer de Saint-Georges-d’Hurtières a été conçu pour préserver la mémoire de ce patrimoine minier savoyard. Son espace muséal conjugue l’histoire du hameau de La Minière – qui a compté jusqu’à 300 mineurs au XIXe siècle – et celle du fer, des temps géologiques à l’exploitation des mines. Le parcours muséographique propose une approche à la fois humaine et didactique qui mêle photos d’archives, objets d’époque, films et minéraux. Un parcours sonore permet également de découvrir la vie des mineurs dans le hameau et ses environs, et d’aller jusqu’à la petite galerie Saint-Louis, accessible à tous. La visite de la grande galerie Sainte-Barbe n’est accessible, elle, que sur réservation (voir ci-dessous).

Matthieu Challier – Eco Savoie Mont Blanc pour Réseau hebdo éco

*Exposition ‘Mines de montagne’, jusqu’au 20 septembre, à la Grange batelière de l’abbaye de Hautecombe (73). Entrée libre et gratuite tous les jours (sauf le mardi) de 13 h 30 à 18 h.

Désormais, l’avenir des mines est davantage dans l’industrie touristique que dans l’extraction minière. Galerie Sainte-Barbe 2 © Matthieu Challier

Immersion au Grand Filon
Attraction phare du Grand Filon – Musée du fer de Saint-Georges-d’Hurtières (73), la visite guidée (réservation obligatoire) de la grande galerie Sainte-Barbe nécessite une bonne condition physique et un équipement adéquat (chaussures de marche, tenue chaude), car le périple commence par une heure de montée avec plus de 200 mètres de dénivelé positif, du hameau jusqu’à l’entrée de Sainte‑Barbe, à 1 150 mètres d’altitude. Expérience insolite garantie.
Ouvert jusqu’au 27 août, tous les jours sauf le samedi, de 13 h à 18 h. Renseignements sur grandfilon.net.

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