26 novembre 2024 |

Ecrit par le 26 novembre 2024

Malgré ses engagements, Coca-Cola produit toujours plus de déchets plastiques

À six mois des Jeux olympiques de Paris, qui se revendiquent les plus écologiques de l’histoire, le constat fait tache : Coca-Cola, l’un des principaux sponsors de la compétition, reste le plus gros producteur de pollution plastique au monde. C’est en tout cas ce qu’indique le classement 2023 de l’ONG Break Free From Plastic, publié le mercredi 7 février. Comme chaque année, ce classement se base sur une analyse de détritus plastiques ramassés lors de collectes dans 41 pays. Et en 2023, plus de 6 % des 537 719 déchets plastiques analysés par l’ONG avaient été mis sur le marché par le géant américain des sodas ; ils étaient également présents dans 40 des 41 pays étudiés. Coca-Cola devançait ainsi d’autres multinationales dont l’impact sur l’environnement a été critiqué, comme Nestlé, PepsiCo et Unilever.

Et comme le montre notre infographie, basée sur les données de la Fondation Ellen MacArthur, si Coca-Cola s’est engagé à réduire son utilisation d’emballages en plastique vierge (qui n’a pas subi d’autres transformations que celles nécessaires à sa mise en œuvre, donc non recyclé), la réalité est autre. Alors que l’entreprise s’était engagée à une diminution de 20 % d’ici 2025 par rapport à 2019, elle utilisait 8 % d’emballages en plastique vierge en plus en 2022, produisant au total plus de 3 430 000 de tonnes de déchets plastiques cette année-là. Coca-Cola n’était pas la seule entreprise à avoir augmenté son utilisation de plastique vierge en 2022 : son rival PepsiCo en utilisait 10 % de plus qu’en 2020, et Mars 14 % de plus qu’en 2029.

De Valentine Fourreau pour Statista


Malgré ses engagements, Coca-Cola produit toujours plus de déchets plastiques

L’Allemagne est le pays qui a exporté le plus de déchets plastiques au monde en 2022. C’est ce qui ressort de l’étude « Trademap« , qui rassemble des données sur les importations et les exportations du Centre du commerce international (ITC) et de la base de données Comtrade des Nations Unies (UN Comtrade).

Toutefois, le pays exporterait de moins en moins de déchets plastiques à l’étranger, selon l’Office fédéral allemand des statistiques Destatis : au cours des dix dernières années, la quantité de déchets plastiques exportés a diminué de moitié. Cela s’explique notamment par les restrictions à l’importation de déchets plastiques imposées par certains pays asiatiques.

Le deuxième plus grand exportateur de déchets plastiques en 2022 était les Pays-Bas, avec un peu plus de 684 000 tonnes, suivis du Japon avec une quantité d’exportation de près de 597 700 tonnes. La France est le septième exportateur de déchets plastiques, avec un peu plus de 342 000 tonnes exportées à l’étranger l’année dernière.

De Claire Villiers pour Statista


Malgré ses engagements, Coca-Cola produit toujours plus de déchets plastiques

Chaque année, des millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde. Après leur cycle de vie, la moitié des déchets plastiques sont recyclés, incinérés ou mis en décharge, mais une grande partie du reste des déchets finit par se retrouver dans nos océans.

D’où vient tout ce plastique ? Notre graphique, basé sur les données du travail de recherche de Lourens J.J. Meijer et de son équipe, montre les 10 pays les plus pollués par le plastique dans les eaux qui les entourent.

On pourrait penser que les pays qui produisent ou consomment le plus de plastique sont aussi ceux qui polluent le plus les mers. Mais ce n’est pas le cas, selon l’étude. Les pays ayant une faible étendue géographique, des côtes plus longues, des précipitations élevées ou un mauvais système de gestion des déchets sont plus susceptibles de rejeter du plastique dans la mer. La Chine, par exemple, produit dix fois plus de déchets plastiques que la Malaisie. Selon les estimations de l’étude, 9 % de l’ensemble des déchets plastiques malaisiens se retrouvent dans la mer, contre 0,6 % pour la Chine.

Les Philippines – un archipel de plus de 7.000 îles avec 36.289 kilomètres de côtes et 4.820 rivières, sont à l’origine de 35 % du plastique qui se trouve dans la mer. Les auteurs de l’étude estiment que plus de 75 % du plastique accumulé dans l’océan provient d’une mauvaise gestion des déchets dans des pays asiatiques comme l’Inde, la Malaisie, la Chine, l’Indonésie, le Myanmar, le Vietnam, le Bangladesh la Thaïlande et les Philippines. Le seul pays non asiatique à figurer dans ce top 10 est le Brésil, avec ses 1 240 rivières, dont l’Amazone.

De Claire Villiers pour Statista


Malgré ses engagements, Coca-Cola produit toujours plus de déchets plastiques

Considérée comme l’une des mers les plus polluées au monde, la Méditerranée se transforme en un gigantesque réservoir de déchets plastiques. Du fait d’une forte densité de population, de flux touristiques et maritimes importants, mais aussi de l’absence de systèmes de gestion efficace des déchets dans plusieurs pays du bassin, cette mer semi-fermée enregistre des niveaux record de pollution qui mettent en danger les espèces marines et la santé humaine.

Selon une étude publiée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), la quantité totale de plastique accumulée dans la mer Méditerranée est actuellement estimée à 1,2 millions de tonnes. Comme le notent les auteurs, cette estimation reste très incertaine car la plupart des recherches menées jusqu’à présent portent principalement sur le plastique accumulé à la surface de la mer, qui constitue une part minime du stock total.

L’étude estime que 229 000 tonnes de déchets plastiques finissent leur course dans la Méditerranée chaque année (avec une fourchette possible allant de 150 000 à 610 000 tonnes). Ces déchets sont composés à 94 % de macroplastiques et à 6 % de microplastiques. Avec une population nombreuse (102 millions d’habitants) vivant majoritairement au bord de l’eau et un taux de déchets mal gérés qui atteint 95 %, l’Égypte contribue massivement à cette pollution (environ 75 000 tonnes par, soit près d’un tiers du total). Les trois autres principaux pays émetteurs sont l’Italie (38 000 tonnes), la Turquie (25 000 tonnes) et l’Algérie (14 000 tonnes).

De manière générale, les « points chauds de la pollution plastique » tendent à se situer près de l’embouchure des grands fleuves (comme le Nil, le Rhône ou le Pô) et près des grandes métropoles ou zones urbaines. Les villes côtières les plus peuplées de la région sont par exemple Alger, Alexandrie, Barcelone, Naples et Izmir.

Comme le montre aussi notre carte, la pollution plastique n’est pas uniquement le fait des zones côtières. Certains pays qui ne bordent pas la mer Méditerranée mais qui font partie de son système fluvial, comme le Soudan (Nil) ou la Suisse (Rhône), rejettent également des quantités non négligeables de déchets. D’après l’étude, les zones situées à moins de 23 km des côtes sont responsables de 35 % des rejets de macroplastiques en mer, tandis que les 65 % restants proviennent de l’intérieur des terres et sont transportés par ruissellement vers le milieu marin.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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