22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Théâtre du Chien qui Fume : les Vantaggioli prêts pour le Festival d’Avignon 2024

En 2022, Danielle et Gérard fêtaient les 40 ans de leur théâtre avec comme ADN, l’esprit de troupe, le verbe, le partage, la joie et l’amour. En 2024, ils continuent quelle que soit l’actualité. Du 29 juin au 21 juillet, ils proposent 6 spectacles au « Chien qui fume » rue des Teinturiers et 7 au « Petit Chien », en face Rue Guillaume Puy.

Pour une fois, Clémentine Célarié ne sera pas là. En revanche, tous leurs amis, toutes les liens de fidélité qu’ils ont tissés au fil des ans seront visibles. A commencer par Le Grenier de Babouchka qui propose « Cyrano de Bergerac » avec une dizaine de comédiens survoltés mis en scène par Jean-Philippe Daguerre.

« La chienne de ma vie », un texte du journaliste littéraire du Figaro, Claude Duneton avec Alain Reibel accompagné sur scène par l’accordéoniste Michel Glasko. « Rita, la chienne de mes parents, était un peu ma petite soeur, moi qui étais fils unique » explique l’auteur.

Le comédien Alain Reibel qui joue dans “La chienne de vie“ de Claude Duneton

« Mr & Mme Dieu » ou faut-il tout détruire pour tout recommencer? C’est le propos de Jeff Baron, avec notamment Jean-Pierre Bouvier dans la distribution. « Du charbon dans les veines », c’est une fois encore une création de Jean-Philippe Daguerre. Il montre la grandeur des petites gens, des mineurs de fond, ces gueules noires des corons chers Pierre Bachelet. Ces ch’tis souvent immigrés, qui se reconnaissent à travers le football et leur idole de l’époque, Raymond Kopa, le 1er français à avoir reçu le Ballon d’or en 1958.

Lambert Wilson

A l’affiche également « L’odeur des azalées » avec deux comédiennes, Anne Canovas et Kim Schwarck deux femmes que tout oppose mais qui vivront une solide amitié. Dans « Les valises bleues », un texte et une mise en scène du patron du Chien qui fume, Gérard Vantaggioli. Où comment les histoires d’amour finissent toujours mal, de la passion à la désagrégation avec Stéphanie Lanier et Jean-Marc Catella.

« L’os à moëlle », le journal loufoque de Pierre Dac publié entre 1938 et 1940 mis en scène par Anne-Marie Lazarini pour 4 acteurs qui font vivre ce journalisme militant, rebelle, résistant qui fait cruellement défaut aujourd’hui. Autre spectacle à l’affiche : « Je ne veux pas sortir », un huis-clos carcéral avec un détenu qui ne veut pas quitter la prison. Ecrit et mis en scène par Jamel Khada.

Myriam Boyer avec Gérard et Danielle Vantaggioli

« Le lavoir » ou paroles de femmes en 1914 créé en 1986 à Avignon, joué dans le monde entier. La mémoire de ces lavandières assignées à leur lavoir, entre lessive et brosse qui lavent le linge sale des bourgeois, « C’est l’âme de nos grands-mères qui pousse à l’esprit de sororité » explique Frédérique Lazarini qui met en scène, en alternance, pas moins de 16 comédiennes. Myriam Boyer revient avec « Juste un souvenir », des textes de chansons des années 30 à 70, écrits par Cocteau, Carco, Mouloudji, Vian et Trénet. Enfin « Amor à mort », sous-titré « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Blessures amoureuses, cruauté de la nature humaine, humour noir avec deux comédiens de « Plus belle la vie », Anne Décis et Avy Marciano.

En prime, des photos de notre confrère Bernard Sorbier sont exposées sur les murs du « Petit chien ». Celles qu’il avait prises en 1994 quand il avait couvert le Festival de Cannes avec Quentin Tarrentino, Jeanne Moreau, Bruce Willis, John Travolta, John Malkovitch et Christin Scott-Thomas sur la Croisette. Il avait alors 30 ans et le journal s’appelait « Le Provençal ».

Jeanne Moreau

Avant de passer à l’apéro, la rituelle soupe au pistou et la séelction de « Cotes-du-Rhône – Rive Droite » du vigneron Pierre Pappalardo, Gérard Vantaggioli a rendu hommage à ceux qui nous ont quittés trop tôt , Richard Martin, le pugnace directeur pendant 1/2 siècle du Théâtre Toursky, dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai à Marseille, le comédien Jacques Hansen et enfin l’auteur compositeur interprète avignonnais Guy Bonnet.


Théâtre du Chien qui Fume : les Vantaggioli prêts pour le Festival d’Avignon 2024

« Nous flirtons, au fil des saisons, avec cette atmosphère étrange de l’époque où chacun va, par les rues sentir, toucher ces variations du temps. L’esprit vagabonde, l’imagination reprend ses droits et, sur les plateaux, se tracent coûte que coûte, les aventures à venir ». C’est l’édito de Gérard Vantaggioli, en prélude à sa programmation de la saison 2023- 2024.

Avec sa complice dans la vie comme à la scène, Danielle et « Chipie », une petite caniche au collier rouge, il égrène ce qui attend les fidèles du théâtre de la Rue des Teinturiers. A commencer, le 21 octobre, par « Les ritals », un roman autobiographique de François Cavanna publié en 1978. Il avait déjà été adapté pour la TV par Marcel Bluwal et interprété par Benoît Magimel (1991). Là, à Avignon, c’est Bruno Putzulu qui joue, accompagné à l’accordéon par Grégory Daltin, dans une mise en scène de son frère, Mario.

Le 18 novembre, Myriam Boyer sera de retour dans la Cité des Papes pour « Juste un souvenir » qu’elle avait proposé pendant le festival « Off » au Petit chien. Elle reprend les paroles de chansons anciennes qui ont empreint sa vie de nostalgie, celles de Mouloudji, de Damia, des textes de Jean Cocteau, Boris Vian, Raymond Queneau, mais sans la musique.

 Une semaine plus tard, les 24 et 25, « Humour champêtre et poésie de jardin » avec Catherine Salviat (sociétaire honoraire de la Comédie française) et Aladin Reibel (comédien sommelier) échangent sur le vin et la vigne à travers des écrits de Rimbaud, Saint-Exupéry, Apollinaire et Irène Frain. Cette soirée épicurienne sera arrosée par des vins de Châteauneuf-du-Pape le vendredi et de Laudun le samedi avec ceux du vigneron Pierre Pappalardo.

Dans le cadre de « Fest’hiver », le 18 janvier, « Pendant ce temps-là à Montréal » de et avec Hugo Valat, qui a fait ses classes au Conservatoire d’Avignon et qui a été invité en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon. Le 4 février, un trio familial, Francis Perrin, sa femme Gersende et leur fils, Louis, longtemps autiste. Pour une histoire vraie et humaine : « Louis, pas à pas ».

Toujours dans le genre filiation, « D’un père à sa fille » mais cette fois c’est chez les Bontempelli que ça se passe. Guy, l’auteur-compositeur-interprète (qui a composé des chansons pour Henri Salvador, Françoise Hardy ou Juliette Gréco) et sa fille Elsa à qui il avait écrit une longue lettre. Et c’est sa femme, Isabelle, qui vit toujours dans la maison familiale de Buis-les-Baronnies, qui propose une exploration de ses textes à travers des musiques de Mozart ou de Glück. A l’affiche le 16 février à 19h 30 et le 18 en matinée, à 16h 30 avec un trio flûte, piano, violoncelle.

Autre style, le 15 mars, avec le Festival Andalou et « De sal y de espuma » (De sel et d’écume), une évocation Pieds-noirs / Gitans / Andalousie  d’une rive à l’autre de la Méditerranée avec la quintessence du flamenco interprétée par un chanteur et six musiciens sur scène, dans un tourbillon de musiques, d’émotions et d’échappées belles. Retour du « Festival Escales Voyageuses » du 22 au 24 mars avec des aventuriers passionnés.

Suivra, les 5 & 6 avril « La chienne de ma vie » de Claude Duneton, écrivain et linguiste. Une pièce en forme de déclaration d’amour à une petite chienne avec l’accordéon de Michel Glasko. Le 28 avril « Cache-cache »  de et avec Vanessa Aiffe-Ceccaldi, sur la résilience. Et pour clore la saison, les 22, 24 et 25 mai, place à la relève, les comédiens de demain, les élèves du Conservatoire d’Avignon sur « Médée » de Sénèque, « La nuit des rois » de Shkespeare et « Pelléas et Mélisande » de Maeterlinck. Sans oublier les résidences d’artistes en création qu’accueille le couple Vantaggioli, les ateliers pour écoliers et les interventions dans les lycées.

Des moments de partage avec le plus grand nombre, donc des prix adaptés en ces temps de crise et d’inflation… 5€ le pass-culture, le tarif « abonné » pour les étudiants, intermittents et demandeurs d’emploi à 12€ et 20€ pour les seniors à partir de 60 ans.

Contact : www.chienquifume.com 04 84 51 07 48

          


Théâtre du Chien qui Fume : les Vantaggioli prêts pour le Festival d’Avignon 2024

Autrefois fabrique de jeans puis de garance dans cette Rue des Teinturiers la bien nommée, ce lieu investi dès 1 982 par le couple Vantaggiolli entame donc sa 41ème saison 2022-23.

Avec une grande dame du théâtre, marraine du ‘Petit chien’, Judith Magre qui, à l’avant-veille de ses 96 ans, reviendra dans cette salle pour ‘Les murs’ le 18 novembre. Judith Magre, c’est une longue, très longue histoire d’amour avec Avignon puisqu’elle y joue depuis plus d’un demi-siècle! Jugez plutôt : 1962, « La guerre de Troie n’aura pas lieu » de Jean Giraudoux mise en scène par Jean Vilar dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, elle y reviendra en 64 pour ‘Romulus’ de Durrenmatt mis en scène par Georges Wilson, en 65 pour ‘Les Troyennes’ d’Euripide version Michel Cacoyanis, en 1970 pour ‘Le diable et le bon dieu’ de Jean-Paul Sartre. Elle jouera également en 1982 à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon ‘De la cave au grenier, un corps entier de songes’ dans une mise en scène de Michaël Lonsdale, en 96, retour au Festival d’Avignon avec Antoine Vitez pour ‘La Cour des comédiens’. Judith Magre sera aussi à l’affiche du Off en 1999 pour ‘Shirley’, justement au Théâtre du Petit Chien et enfin en 2020 au Théâtre du Rempart où elle lira Depardieu.

Cette saison débutera le 11 octobre, pendant ‘La semaine italienne’ avec ‘Ultima violenza’un procès fictif de la Mafia imaginé par un journaliste et dramaturge sicilien, Giuseppe Fava à partir de faits réels. Du 21 au 23 octobre, ‘Dernière histoire d’amour’, création de Gérard Vantaggiolli, une pièce qui se déroule en 1943, en pleine guerre.

Les 26 et 27 novembre, ‘Irina’, un opéra contemporain composé par Eric Breton avec une soprano Lydia Mayo qui interprétera 8 personnages. Le 11 décembre ‘Ainsi de nous’, adapté d’un livre de réflexions de Jean-Louis Barrault qui concevait le théâtre comme art total, la mise en scène sera signée de Valentina Venezia. En janvier, dans le cadre de Fest’hiver : ‘Lampedusa way’ de Lina Prosa, un drame sur l’attente et l’espoir d’un autre monde, moins hostile, pour des milliers de migrants clandestins.

Les 4 et 5 mars, place à Serge ‘Gainsbourg confidentiel’, celui des années 60, à l’époque des cabarets de la Rive gauche à Paris comme Milord l’Arsouille, quand il avait du mal à se faire un nom, avant de faire chanter France Gall, Brigitte Bardot, Jane Birkin ou Catherine Deneuve. Un spectacle entre théâtre et concert mis en scène par David Fabre sur les débuts difficiles d’une des plus créatifs auteurs-compositeurs-interprètes du XXe siècle, Gainsbourg.

Le 18 mars, un concert de musiques persanes actuelles avec un trio de jeunes musiciennes ‘L’Ensemble Chakâm’. Du 24 au 26, 26e Festival Escales voyageuses, des films d’explorateurs et d’aventuriers du bout du monde. En avril, à une date bientôt précisée, Hommage à Jean-Claude Idée, créateur des Universités Populaires du Théâtre à Bruxelles qui vient de nous quitter au début du mois et qui disait que « Le théâtre doit être un forum de réflexion, un miroir éveillé de notre société, une tribune éclectique, un lieu de rencontre où l’on lutte contre l’amnésie, la cécité, l’indifférence et l’intolérance ». Enfin les 15 et 16 avril, retour sur la scène du Chien qui Fume de notre confrère de La Provence, Bernard Sorbier. Après ‘Les mots dans mon vin’, ‘Je suis une truffe’ et ‘Le dernier paysan et les coquelicots’ il présentera sa digression poétique autour de l’olivier. ‘Les lettres de mon moulin à l’huile d’olive’ dans une mise en scène complice de son ami Gérard Vantaggiolli, une ode à l’amour, à l’amitié, au partage, accompagnée Bruno Huet, longtemps compagnon de Raoul Petite, Pierre Vassiliu et Jacques Higelin qui jouera tour à tour de l’harmonica, du saxophone ou de la clarinette, des sons bucoliques pour ce ‘Troubadour du Ventoux’ qu’est Bernard Sorbier.

Contact : www.chienquifume.com – 04 84 51 07 48
Détail du programme à retrouver en cliquant ici

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