21 décembre 2024 |

Ecrit par le 21 décembre 2024

Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

Alors que la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics du Vaucluse réunira à la fin du mois la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Vaucluse, la chambre de l’immobilier du Vaucluse FNAIM84, la Fédération des promoteurs immobiliers de Provence et le Pôle Habitat FFB de Provence-Alpes Côte d’Azur et Corse, sur le thème ‘La rentrée politique et économique du logement et de l’habitat en Vaucluse’, les professionnels de la construction n’ont jamais été aussi inquiets sur l’avenir de leur activité. Pour eux, le secteur va droit dans le mur.

« Nous traversons une crise, la récession, le ralentissement sont visibles ». C’est le président de la Fédération nationale du BTP, Olivier Salleron qui le disait sur Europe 1 ce lundi matin. Même son de cloche du côté de la Fédération de Vaucluse avec Emmanuel Méli, secrétaire général : « Nous partageons ce même constat. Chute de -30% des demandes permis de construire accordées, 1 dossier sur 2 de jeunes couples primo-accédants à la propriétés barré, taux de prêt en hausse, le PTZ (prêt à taux zéro) s’arrête net à la fin de cette année, quant à la Loi Pinel qui permettait aux propriétaires d’alléger leurs impôts, elle ne survivra pas à 2024. Et la construction de logements neufs a reculé de 30%, impactant toute la filière de l’acte de bâtir, de l’architecte aux artisans ». Bref, la maison BTP se lézarde.

Et ce n’est pas tout : le coût des matières premières a grimpé de +12%, le coût à la production aussi (+9,4%), le prix du gas-oil a doublé depuis 2020, passant de 1,16€ le litre à 2€ aujourd’hui et comme un engin de chantier avale 400l de fuel chaque jour, vous devinez l’explosion de la facture. Les matériaux aussi ont renchéri, les tuiles, comme le ciment, l’acier ou le verre.

Tout n’est pas si noir en Vaucluse
Pourtant, le tableau n’est pas totalement noir. Malgré ce climat morose de ralentissement, les tensions générées par la loi sur l’allongement de la durée de cotisations pour bénéficier d’une retraite à taux plein, l’inflation galopante et le pouvoir d’achat des français moyens en berne, quelques opérations lancées en 2022 donnent un peu d’oxygène aux 5 300 salariés du BTP en Vaucluse et à leurs patrons : le chantier du carrefour de Bonpas à Avignon Sud, la déviation d’Orange, la suppression du passage à niveau accidentogène de Petit-Palais, la rénovation de collèges, la construction du nouveau centre départemental des archives ‘Memento’ à Agroparc.

« Des prix souvent multipliés par 2 entre le moment du devis et la facture ! »

« La demande de logements, de crèches est là. Elle pourrait permettre de maintenir les emplois. Pareil pour la rénovation thermique pour que les appartements ne soient plus des passoires. Elle devrait donner des millions d’heures de travail aux salariés du BTP aux entrepreneurs, sauf que la matière première se fait rare, son prix grimpe et qu’entre le devis proposé et la facture quelques mois plus tard, le prix est souvent multiplié par 2 et que le propriétaire ou le bailleur n’entend pas mettre la main à la poche » ajoute le secrétaire général. La loi Zan (Zéro artificialisation nette) en rajoute une couche mais, les entrepreneurs sont conscients de la présence sur le territoire de friches et de ‘dents creuses’ qui pourraient permettre de densifier le bâti existant sans grignoter trop de foncier.

Le report de la 2e tranche du tramway inquiète
Dans le non-résidentiel neuf, l’inquiétude est de mise quand on regarde les statistiques : -14% de surfaces pour des commerces, bâtiments agricoles et industriels même si on constate +7% de construction de bureaux et locaux administratifs. « Ce qui nous inquiète, c’est qu’on est à mi-mandat pour les maires. D’habitude, à cette période, les commandes publiques affluent, là ce n’est pas le cas, en plus le projet de ligne 2 du tramway d’Avignon est reporté » regrette Emmanuel Méli.

Pour faire le point sur la situation et envisager les mois qui viennent, la Fédération du BTP 84 et son président Daniel Léonard, avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, la FNAIM (les promoteurs immobiliers) et les notaires se rencontrent le 29 septembre prochain pour cette ‘Rentrée économique 2023’ et espèrent, sans doute, trouver des solutions pour chacun. Puisque le logement ce n’est pas que de l’économie et un toit sur la tête, c’est aussi du social, du vivre ensemble.


Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

Le secteur du BTP passe au rouge en Vaucluse. C’est ce que fait apparaître la note de conjoncture de l’économie régionale pour le 1er trimestre 2023 que vient de publier l’Insee Paca.

Dans sa dernière analyse sur la conjoncture économique durant le 1er trimestre 2023, l’ Insee-Paca (Institut national de la statistique et des études économiques-Provence Alpes-Côte d’Azur) fait le point sur l’état de l’économie régionale.
Ainsi, selon ses travaux d’Etienne Lenzi et Corinne Roche, « alors que l’effet des chocs de ces dernières années (Covid, guerre en Ukraine) semble se réduire, l’inflation reste à des niveaux élevés dans la plupart des économies avancées, et les incertitudes sur la demande pourraient alimenter un ralentissement de la production. Le resserrement de la politique monétaire pourrait en outre provoquer un retournement du marché immobilier dans de nombreux pays occidentaux. »

Mise en chantier : un recul de plus de 10 ans
Dans ce cadre, le secteur de la construction reste particulièrement en difficulté. Ainsi, les emplois sont en baisse, alors que les permis de construire et les mises en chantier diminuent encore ce trimestre. Une situation encore plus tendue en Vaucluse.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le nombre de mises en chantier sur 12 mois se replie nettement (-12% sur un an). Au niveau national, la tendance est similaire sur un an avec une baisse de 9%. Cette baisse est plus prononcée dans le Var (-21%) et le Vaucluse (-19%), alors que les Alpes-Maritimes résistent mieux (-4%).
Dans le département, il faut ainsi remonter avant 2014 pour trouver un nombre de logements commencés inférieur aux chiffres d’aujourd’hui. Même durant le Covid, le Vaucluse affichait un plus grand nombre de mise en chantier qu’aujourd’hui.  

La situation est à peine meilleure en ce qui concerne les permis de construire
Parallèlement, le nombre de permis de construire délivrés diminue encore (-2% sur 12 mois par rapport au premier trimestre 2022) et demeure en dessous de son niveau du quatrième trimestre 2019. Seules les Alpes-Maritimes tirent leur épingle du jeu, avec un nombre d’autorisations en hausse de plus de 20% sur 12 mois ; la baisse est relativement contenue dans le Var (-4%), le Vaucluse (-5%) et les Bouches-du-Rhône (-6%), et plus forte dans les Hautes-Alpes (-14%) et les Alpes-de-Haute-Provence (-18%).
Si le Vaucluse semble limiter la casse, l’évolution du nombre de logements autorisés à la construction reste inférieur, là-aussi, au niveau de 2014 même s’il reste encore supérieur à la période Covid (fin 2020-début 2021).

« Les entrepreneurs du secteur du BTP estiment que la demande pourrait encore se dégrader dans les mois à venir. »

Une baisse nette des transactions immobilières
« Au niveau national, qui avait mieux résisté que Provence-Alpes-Côte d’Azur ces dernières années, la baisse des permis sur 12 mois est franche (-9% ce trimestre et -11% sur un an), dans la continuité de ce que l’on constate depuis mi-2022, poursuit l’Insee-Paca. Au niveau national, les coûts de production se stabilisent ce trimestre. Toutefois, les conditions d’accès aux crédits immobiliers deviennent plus restrictives pour les ménages : le redressement des taux directeurs observé depuis plusieurs mois pourrait pénaliser les ventes de logements et, in fine, les mises en chantier. De premiers effets sont déjà visibles, en particulier une légère baisse des prix des logements neufs de 0,2% au dernier trimestre 2022 comme au premier trimestre 2023, et une baisse nette du nombre de transactions dans l’ancien.
En parallèle, le climat des affaires au niveau national dans le bâtiment s’assombrit, avec des entrepreneurs du secteur qui estiment que la demande pourrait se dégrader dans les mois à venir, et qui prévoient de fortes baisses de prix. »

Quelles répercussions sur l’emploi ?
En Vaucluse, la conjoncture semble déjà avoir un impact négatif dans le secteur de l’intérim. Ainsi, au 1er trimestre 2023, le nombre d’intérimaires a diminué fortement (-2,4% par rapport au trimestre précédent). Il s’agit de la baisse la plus forte depuis fin 2019, hormis le creux dû aux restrictions Covid. Sur un an, la baisse est également de 2,4%. En France, la situation est similaire (-2,2% sur un trimestre, -2,2% sur un an). La baisse concerne la plupart des départements de la région, en particulier les Hautes-Alpes, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse.
Par ailleurs, dans la construction, les effectifs repartent à la baisse après le léger rebond du 4e trimestre 2022 (-0,3%, après +0,7%). La diminution est sensible : -0,7% dans les Alpes-Maritimes, -1,1% dans le Var, -1,6% dans les Alpes-de-Haute-Provence, et jusqu’à -3% dans les Hautes-Alpes. Les effectifs sont en hausse seulement dans les Bouches-du-Rhône (+0,5%) alors qu’ils stagnent en Vaucluse. Les entrepreneurs vauclusiens du BTP ayant donc fait le choix de sacrifier les emplois intérimaires afin de conserver les salariés permanents. Jusqu’à quand pourront-ils le faire ?


Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

KP1, spécialiste français de la préfabrication et la poutrelle en béton précontraint, vient d’inaugurer son nouveau siège. L’occasion pour les dirigeants du groupe de rappeler leur attachement local au Grand Avignon, territoire où l’entreprise a vu le jour il y a plus de 60 ans à Pujaut.

Situé dans les anciens locaux d’Enedis dans le quartier de Saint-Chamand à Avignon, le nouveau siège social de la société KP1 est en fait opérationnel depuis près d’un an maintenant. Il regroupe ainsi plus de 213 collaborateurs qui étaient auparavant répartis sur deux sites du MIN d’Avignon ainsi que sur le site historique de Pujaut où le groupe a été créé par la famille Biancone en 1959* sous le nom de PPB (Poutres et poutrelles béton).
Ce siège de 3 000m2 de bureaux sur 4 niveaux comprend 10 salles de réunions, 3 ‘cafés-tisaneries’, un patio, un espace restauration de 170 m², 198 places de parking pour voitures et un parking abrité pour les deux roues ainsi que 6 bornes de recharge pour les véhicules électriques.
Le site centralise notamment les fonctions de direction générale, de ressources humaines, d’administration et de finance, la comptabilité, la direction commerciale, les bureaux d’études, la direction industrielle, la ‘supply chain’ (les fonctions logistiques et d’approvisionnement)…
« Ce siège social est conçu pour favoriser la collaboration interservices, améliorer la transversalité, partager les idées et travailler en convivialité », explique Florent Goumarre, directeur marketing et communication du groupe concevant et fabricant des solutions préfabriquées comme des prédalles, des poutres, des poutrelles, des entrevous, des rupteurs de ponts thermiques, des dalles alvéolées ou bien encore des prémurs destinés au secteur de la construction.

Aujourd’hui, 1 plancher sur 3 d’une maison individuelle en France est réalisé avec des éléments précontraints conçus et fabriqués par KP1.

Des aménagements modèles
Au sein de ce nouveau site, les espaces de travail sont largement ouverts, lumineux et avec des cloisons mobiles permettant de jouer sur la disposition des bureaux, de faciliter la communication ou de créer des cocons intimistes selon les besoins.
« Un cloisonnement minimal et évolutif était un critère essentiel pour KP1 afin de faire preuve d’agilité et de pouvoir s’adapter rapidement aux évolutions internes », rappelle Vincent Linchet, directeur général de KP1 depuis 2021.

L’ergonomie des locaux du nouveau siège a été notamment validée par la médecine du travail. ©KP1-Newcom

Plusieurs ‘phonebox’, disposées aux différents niveaux, permettent d’avoir des conversations téléphoniques ou des visioconférences en toute tranquillité. Des bureaux de passage sont également intégrés pour les commerciaux et les collaborateurs itinérants. Par ailleurs, les flux de circulation ont été étudiés afin de créer des espaces conviviaux pour renforcer les liens entre les services. Outre le confort des fauteuils de bureaux validés par la médecine du travail, les canapés, les cafés-tisaneries et les espaces chaleureux, KP1 a souhaité aussi donner un aspect responsable à ce projet, en accord avec sa stratégie RSE. L’ensemble des matériaux est ainsi recyclé et recyclable. Par exemple : les panneaux acoustiques en mousse PET recyclée et le bois issu des filières durables. Le système d’éclairage automatique et le chauffage central permettent également de maîtriser les consommations d’énergie.

« Nous nous sommes posés la question de déplacer le siège dans la région parisienne, mais on ne regrette pas d’être resté ici car il y a des talents dans la région. »

Vincent Linchet, directeur général de KP1 depuis 2021.

Ancrage local affiché et poursuite du recrutement dans le territoire
Les salles de réunion, baptisées par des noms de villages des alentours rappellent l’ancrage territorial de KP1. Symboliquement, chaque étage porte aussi le nom des paysages ou des territoires qui l’entourent (niveau Alpilles, niveau Luberon, niveau Monts de Vaucluse, aile Durance, aile, Rhône, aile Méditerranée…). Dans cet esprit de proximité, les espaces détentes avec des boissons chaudes en libre-service sont issues d’un partenariat local avec la Maison du bon café basé à Châteaurenard.
« Nous nous sommes posés la question de déplacer le siège dans la région parisienne, reconnaît le directeur général, mais on ne regrette pas d’être resté ici car il y a des talents dans la région. On arrive également à faire venir des gens ici et c’est facile d’y accéder. »

Vincent Linchet, directeur général de KP1 depuis 2021.©KP1-Newcom

Tant mieux car KP1 est en acteur majeur de l’emploi sur le bassin du Grand Avignon. Il y emploie 375 personnes, les 213 collaborateurs d’Avignon mais aussi les 162 salariés de Pujaut. Par ailleurs, l’entreprise reprise en 2020 par le fond de pension américain Blackstone poursuit son recrutement local : 20 emplois sont aujourd’hui proposés sur ces 2 sites (responsable technique maintenance, responsable performance environnementale, agent de production, électromécanicien, assistant comptable, dessinateur-projeteur, assistant chef de marché marketing, ingénieur développement CAO, technicien centre d’essai, contrôleur de gestion industriel, responsable études et développement IT, assistant projet logistique, assistant administration des ventes et assistant commercial).

« On a un ancrage local. »

Florent Goumarre, directeur marketing et communication

« On a un ancrage local », confirme Florent Goumarre dont l’entreprise a également précédemment embauché 45 personnes sur 2022 et début 2023 afin de rejoindre le nouveau siège de la cité des papes où 12 postes sont encore à pourvoir. Sur cette même période, 470 CDI et CDD ont été aussi pourvus ou sont à pourvoir dans le groupe à travers toute la France. Depuis 2013, l’ensemble des effectifs de KP1 a augmenté de +26%.

Florent Goumarre, directeur marketing et communication de KP1.©KP1-Newcom

Une vitrine pour le groupe
Ce nouveau siège avignonnais, où l’industriel a implanté ses premiers bureaux il y a près de 20 ans, ambitionne d’être une vitrine pour le groupe qui compte 38 autres sites (voir carte ci-dessous) répartis dans toute la France afin d’y accueillir les 1 700 collaborateurs du groupe (dont 15% de femmes pour l’ensemble de la société et 45% de femmes au sein du siège).
« Ce siège se veut le porte-drapeau de l’image de marque de KP1 dans le Grand Avignon mais également dans l’hexagone », confirme Vincent Linchet. Il faut dire que le spécialiste hexagonal de la préfabrication pour tous les types de bâtiments entend capitaliser sur ses savoir-faire que ce soit dans les domaines d’application de tous les types de bâtiments : maisons individuelles, logements collectifs, bâtiments industriels et tertiaires.

Outre son nouveau siège avignonnais, KP1 dispose de 38 autres sites (usines, agences et partenaires) répartis dans toute la France afin d’y accueillir les 1 700 collaborateurs du groupe.

Aujourd’hui , 1 plancher sur 3 d’une maison individuelle est réalisé en France avec des éléments précontraints conçus et fabriqués par KP1. Un chiffre qui descend entre 10% et 12% dans le reste des autres domaines de la préfabrication et qui peut s’élever jusqu’à 15% dans le logement collectif.
« Le reste est fait de manière moyenâgeuse, ironise le directeur général de KP1. Pourquoi c’est comme cela en France ? Ce qui est sûr, c’est que nous sommes très en retard par rapport à d’autres pays dont nos voisins européens. »

« Le béton c’est l’un des matériaux les plus vertueux, les plus durables et les plus performants. »

« Nous sommes un champion français. Aujourd’hui, je suis étonné que les pouvoirs publics ne s’intéressent pas plus à nous. Ne serait-ce que pour des raisons environnementale car le béton c’est l’un des matériaux les plus vertueux, les plus durables et les plus performants. Nos produits en béton précontraint permettent de limiter l’utilisation de matériaux par rapport à du simple béton armé par exemple. On ne rejette rien dans l’eau, on ne rejette rien dans l’air et nous faisons des efforts considérables pour décarboner notre production », poursuit Vincent Linchet dont la société consacre chaque année entre 2% et 3% de son chiffre d’affaires à la R&D (Recherche et développement) tout en ayant déposé près d’une centaine de brevets dans les domaines, entre autre, de la résistance mécanique, de la conformité aux réglementations sismiques et thermiques, des grandes portées…
Avec le principe de la préfabrication, les chantiers présentent également l’avantage d’être moins bruyants, moins poussiéreux et beaucoup plus rapide.
« Nous sommes vertueux et locaux puisque nous devons être présent au plus près des chantiers en raison des coûts de transports. C’est pour cela qu’il faut tout mettre en œuvre pour développer ce marché.»
Un message en partie entendu par Guy Moureau, vice-président de la Communauté d’agglomération du Grand Avignon délégué à l’économie soutenable et solidaire qui, présent lors de l’inauguration du nouveau siège a rappelé la volonté de l’agglomération « de lutter contre la concurrence déloyale dont peut souffrir KP1 lors de l’attribution des appels d’offres des collectivités. »

Parmi les chantiers locaux où le groupe KP1 est intervenu : la résidence de la Cour des Doms ou le nouveau parc relais de Saint-Chamand à Avignon ou bien encore la réalisation du magasin Ikéa à Vedène construit entre 2009 et 2011.

L’élu communautaire, également maire d’Entraigues-sur-la-Sorgue, a aussi profité de l’événement pour rappeler qu’aujourd’hui, plus que jamais, la flambée « des prix du foncier est une vraie difficulté. Et la loi Zan (Zéro artificialisation nette) ne va rien arranger car elle rend compliqué le développement des villes et de l’activité économique. » Rendre impossible la construction ne sera pas sans conséquence pour KP1 qui, par essence, est davantage tributaire du marché du neuf que de la rénovation. Pas de quoi décourager cependant les dirigeants de KP1 qui, après le retrait du chiffre d’affaires en 2022 (330M€ pour un niveau de rentabilité EBITDA de l’ordre de 10%) lié à la succession des différentes crises récentes (Covid, guerre en Ukraine, prix de l’énergie…), tablent sur le retour en 2023 d’un CA au moins au niveau de celui de 2021 (385M€) et ambitionnent d’atteindre une rentabilité de 12%. « Nous sommes dans une vision à long terme », insiste Vincent Linchet.

*Après avoir été créé en 1959 à Pujaut, PPB fusionne en 1993 avec l’entreprise Féder Béton et devient BDI, le 1er Groupe français du béton précontraint doté de la plus large gamme du marché : poutrelles, poutres, prédalles, dalles alvéolées et structures précontraintes. En 2003, BDI adopte une nouvelle et unique identité et donne naissance au groupe KP1 qui sera cédé ensuite en 2020 à Blackstone via sa branche investissement ‘GSO Capital Partners’.

En 2008, l’usine KP1 de Pujaut avait accueilli Nicolas Sarkozy. Le Président de la République, alors dans sa première année de mandat, s’était rendu sur le site historique du groupe dans le cadre d’une visite portant sur l’emploi des seniors. KP1 s’étant alors distingué pour avoir mis en place un programme de « transfert des savoir-faire de l’expérience » ayant permis à des seniors d’échanger leur expérience du béton et de la précontrainte avec de jeunes employés qui ont, à leur tour, partagé, leur maîtrise de l’informatique.

Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

Arrêt du 8 février 2023, 3ème chambre civile, n°21-20.271, publié au Bulletin.

Le constructeur voyant sa responsabilité engagée en raison d’un vice d’un matériau dispose-t-il d’un recours contre le vendeur dudit matériau ?
La réponse est positive. Toutefois en raison du délai de prescription, une difficulté risque d’apparaitre.
Le délai de prescription à l’encontre du constructeur est de 10 ans à compter de la réception.
Le délai maximal de prescription contre le vendeur est de 2 ans à compter de la découverte du vice, lequel délai est lui-même enfermé dans celui de 5 ans de droit commun, courant à compter de la vente.

Possibilité d’exercer une recours contre le vendeur du matériau ?
La question se pose alors de savoir si le constructeur dont la responsabilité est recherchée dans le délai de 10 ans à compter de la réception de l’ouvrage, mais postérieurement au délai de 5 ans à compter de la vente du matériau, peut-il encore exercer un recours contre le vendeur dudit matériau ?
La solution est aujourd’hui clairement affirmée par la Cour de cassation dans son arrêt du 8 février 2023, destiné à être publié au Bulletin.

Délai de prescription applicable ?
Dans l’hypothèse ci-dessus, la Cour indique que le délai de prescription applicable dans le cadre du recours du constructeur contre le vendeur de matériau a pour point de départ la date à laquelle le constructeur a été lui-même assigné par le maître d’ouvrage recherchant sa responsabilité.
Ainsi, le délai de prescription de 5 ans applicable entre commerçants ou entre-commerçants et non-commerçants prévu par l’article L 110-4-I du code de commerce, est suspendu jusqu’à ce que la responsabilité du constructeur ait été recherchée par le maître d’ouvrage.

Le recours du constructeur contre son propre vendeur n’est donc pas enfermé dans le délai de prescription de droit commun de 5 ans courant à compter de la vente initiale de matériaux.
Cette solution opportune est une application par la Cour de cassation de l’adage « contra non valentem agere non currit praescriptio » – la prescription ne court pas contre celui qui ne peut agir en justice.

Maître Christophe Thelcide – Maître Amandine-May Moise Moutet du Barreau d’Avignon membre du Cabinet Angle Droit (Droit immobilier, Droit de la construction, Droit de l’urbanisme, Droit des baux commerciaux).

*Alphonse de Lamartine – Le lac


Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

C’est de saison, les vœux au palais des papes se succèdent. Après ceux de la Chambre d’Agriculture, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et la Chambre de Commerce et d’Industrie tous en chœur, place aux bâtisseurs avec Daniel Léonard.

Emu pour sa première cérémonie du genre, au Grand Tinel, le président de la Fédération du BTP 84 a souhaité ses meilleurs vœux de « Paix, santé, bonheur et réussite ». Avec son physique de rugbyman chic, il enchaîne : « Préparer l’année, c’est comme préparer un match. On se rassemble, on se parle, on se dit tout, parfois des choses qui fâchent et puis on serre les rangs, et on rentre ensemble et solidaires sur le terrain » (comme au Stade de France pour le Tournoi des 6 Nations).

« Chaque chantier est un nouveau challenge. »

Il précise : « On vit dans un monde où tout va vite, trop vite même, toujours plus connecté et virtuel. Et puis il y a les femmes et les hommes du BTP, bien ancrés dans le réel, le concret, le dur parfois. Ce monde, on y puise notre identité, nos amitiés et une force incroyable. Le BTP est peuplé de personnes étranges, obstinées, parfois agaçantes voire agacées, et disons-le carrément, ‘brut de décoffrage’, c’est d’ailleurs notre métier ! Chaque chantier est un nouveau challenge, un prototype, une aventure humaine. Nous sommes la France qui se lève tôt, qui rentre tard et qui se bat au quotidien pour remplir le carnet de commandes, créer des emplois, les maintenir et former des apprentis. »

Daniel Léonard ajoute : « Sans vous, sans nous, rien ne se ferait. Ni logements, ni bureaux, ni écoles, ni routes, ni réseaux : nous sommes les essentiels de l’économie. Nous avons la même passion de construire, de Valréas à Pertuis, d’Avignon à Sault et même au-delà, dans le Gard et les Bouches du Rhône. Avec des métiers multiples : bâtiment, travaux publics, artisans, architectes, bureaux d’études, de contrôle, fournisseurs de matériaux, carriers, avocats, assureurs, comptables et même banquiers. Une force de 400 adhérents, 5 000 salariés, 12% du poids économique du département. »

Daniel Léonard, président de la Fédération du BTP de Vaucluse.

100 000€ c’est un emploi pérenne et non délocalisable
Il évoque les projets : carrefour de Bonpas, déviation d’Orange, investissements du Grand Avignon, fusion de Grand Delta Habitat et Vallis Habitat et leurs 4 000 logements à rénover, 500 à construire chaque année. Mais il insiste sur l’urgence ; « Il faut pousser et accélérer pour que ces projets sortent de terre et se voient, 100 000€ de travaux, c’est un emploi pérenne et non délocalisable. »

Avec fermeté, il martèle : « Face à la hausse exponentielle du coût des matériaux, nous nous sommes battus pour obtenir la révision des prix. Il est intolérable que nos entreprises soient pieds et poings liés par des devis signés il y a plusieurs mois et qu’elles supportent, seules, les dérapages de coûts liées à des crises internationales et à des comportements plus spéculatifs qu’économiques. C’est une question de droit, mais aussi de respect, de solidarité et de survie collective. Sinon, qu’est ce qui restera aux maîtres d’ouvrages intraitables, aux fournisseurs trop gourmands quand les entreprises du BTP auront mis la clé sous la porte ? Ils resteront tous en carafe ! Quand on sème l’indifférence, on récolte la solitude et tout le monde en sort perdant. »

Ne pas rajouter de la complexité administrative
Autre message du patron du BTP en Vaucluse : « Il ne faut surtout pas ajouter de la complexité administrative aux surcoûts des matériaux et de l’énergie. Je parle de la gestion des déchets, du foncier (avec la ZAN – Zéro artificialisation nette des sols), des contraintes engendrées par la mise en œuvre de ZFE (Zones à faible émission) qui entraînera nombre de complications pour la circulation de nos artisans en ville. »

Il dénonce l’absence de calendrier : « Rien n’est prêt, ni l’approvisionnement et le stockage de l’énergie, aucun constructeur de véhicules et d’engins de chantier n’est prêt pour des capacités de production suffisante ». Il ajoute : « Avec l’inflation, la progression des taux d’intérêt, les conditions de crédit, notamment pour les jeunes, la promotion immobilière est en panne, l’accès à la propriété insoutenable pour beaucoup de foyers. Et qui est pénalisé ? Nos salariés qui n’arrivent plus à se loger, un comble. Les décideurs doivent arbitrer entre chauffer une école ou refaire une route, c’est fou, non? »

« Les décideurs doivent arbitrer entre chauffer une école ou refaire une route, c’est fou, non ? »

Daniel Léonard poursuit : « Il est urgent de ne plus attendre, c’est maintenant qu’il faut accélérer, sinon dans 8, 10 mois, nos carnets de commandes seront vides et nous, dans la tempête. Passons du constat à l’action, nous sommes prêts à transformer les passoires thermiques en un parc exemplaire, nous sommes dans les starting-blocks. Cette révolution dans l’acte de construire, on la fera, mais tous ensemble avec l’union de toute la filière, pas seuls. D’ailleurs on est tellement prêts qu’avec nos anciens on a anticipé le recyclage, l’ancrage local, la formation, le compagnonnage, l’innovation. Soyez en sûrs : vous êtes un métier d’avenir. »

Déménagement du siège de la Fédération du BTP de Vaucluse
L’avenir, justement, c’est le déménagement du siège de la Fédération du BTP. Ainsi après avoir rassemblé la semaine dernière les anciens présidents et les adhérents pour un dernier ‘au-revoir’ aux locaux historiques de l’intra-muros de la cité des papes, Daniel Léonard veut ancrer la Fédé BTP 84 dans le XXIe siècle.

Esquisse non contractuelle du projet de nouveau siège de la Fédération du BTP de Vaucluse dans la zone d’Agroparc à Avignon.

 « Au bout de 76 ans, nous quittons l’hôtel particulier, les dorures un peu fatiguées, les parquets qui craquent pour nous installer à Agroparc. Nos racines, rue Fusterie, nos ailes, à Agroparc. Nous allons construire une nouvelles Maison du BTP 84 plus sobre en énergie, plus proche des entreprises et sans doute, en toute humilité, elle sera le plus beau bâtiment du technopôle. »

A l’issue de ce discours déterminé et humain, écrit avec le cœur, les tripes et un supplément d’âme, le président a remercié les acteurs du BTP 84, ses prédécesseurs, ses collaborateurs, les élus. Et en bon président de club de rugby, il a invité l’ensemble de l’auditoire à participer à la troisième mi-temps.


Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

Avant ses vœux à l’ensemble de la profession, la fédération du BTP de Vaucluse a réuni ses anciens présidents dans ses locaux historiques d’Avignon pour annoncer son déménagement sur la zone d’Agroparc à partir du 1er février prochain.

1946-2023 : C’est la période pendant laquelle la Fédération du BTP 84 était installée 3, rue Petite Fusterie, en face de l’église Saint-Agricol à Avignon. « Cette petite cour intérieure avec sa calade, cet escalier imposant avec tapis rouge, ses fenêtres à meneaux, cet hôtel particulier est magnifique mais devenu inaccessible aux artisans » explique tout en le regrettant, l’actuel président de la profession en Vaucluse, Daniel Léonard. « Avec ses embouteillages constants et ses problèmes de parking, nos mandants rechignent à venir dans le centre historique de la Cité des Papes, voilà pourquoi nous déménageons ». A la tête de la fédération, ses 400 entreprises et environ 5 000 emplois dans le département, Daniel Léonard dirige Midi Travaux, une entreprise familiale créée en 1946 à Cavaillon et spécialisée, depuis 4 générations, dans les travaux publics, le terrassement, l’assainissement et l’éclairage public. Elle emploie 85 salariés et développe aussi, depuis 1994, une filiale qui exploite des carrières.

« Je suis fier du travail que la Fédé 84 a accompli depuis plus de 75 ans. »

Daniel Léonard, président de la Fédération du BTP de Vaucluse

« A la fédération, nous nous occupons de travaux, de gros œuvre comme de second œuvre et de finitions, nous travaillons en équipe avec des maçons, des carreleurs, des plaquistes, des plombiers, des chauffagistes, des peintres, des électriciens, des menuisiers, des vitriers, mais aussi des bureaux d’études, des architectes, des avocats et des banquiers. Je suis fier du travail que la Fédé 84 a accompli depuis plus de 75 ans. On recycle depuis longtemps, on se préoccupe des conditions de travail de nos salariés, on accompagne un vrai progrès social, on n’a pas attendu les lois de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Pôle Agroparc et Gare TGV d’Avignon, bibliothèque Inguimbertine à Carpentras, nouveau pont de Cavaillon qui enjambe la Durance, tout a été pensé dans un souci architectural et environnemental maximum, » ajoute Daniel Léonard. « Nous avons aussi des sites remarquables du patrimoine comme le palais des papes ou le théâtre antique d’Orange qui nous montrent le chemin et nous incitent à nous dépasser constamment. »

« Une vraie famille. »

Anne Bénédetti

Parmi la centaine d’entrepreneurs du BTP présents à cette soirée de départ, Anne Bénédetti, l’une des rares femmes de la profession. Elle appartient à la cinquième génération de bâtisseurs de la dynastie qui a remporté le Grand Prix du Bâtiment Durable en 2014 pour la réhabilitation complète de 169 logements dans la résidence du Docteur Ayme à Cavaillon. Elle se targue au passage, avec son frère Bertrand, d’un autre titre : être la première entreprise d’insertion en Vaucluse avec la formation de jeunes en déshérence. « La fédération du BTP 84, c’est une vraie famille, chaque président a son caractère, mais c’est un entrepreneur comme moi, un bâtisseur, il a les mêmes soucis, les mêmes préoccupations. Ce dont je suis la plus fière ? C’est difficile à dire tellement nous avons construit. Disons, pour leur innovation, les cuves béton que nous avons installées dans de nombreux chais viticoles, notamment à Châteauneuf-du-Pape, mais aussi la rénovation du Collège Saint-Exupéry à Bédarrides ou encore, en collaboration avec Grand Delta Habitat, la résidence du Bois de la Ville à Châteauneuf. »

Serge Braja

Des patrons impliqués pour leur territoire
Autre patron invité, René Braja, qui co-dirige avec son frère Olivier Braja Vésigné à Orange, une société de travaux publics spécialisée dans l’enrobage des chaussées et emploie 700 salariés sur place, mais aussi en Occitanie, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Auvergne-Rhône-Alpes. « J’ai notamment participé avec Colas au long chantier du tramway d’Avignon, ses infrastructures, la chaussée et les trottoirs qui le longent. » Chiffre d’affaires : 170M€.

Francis Larrieu était là, lui aussi, l’ancien président de la branche TP (2010-2019) qui a participé à la création du tramway : « Nous en avons profité pour ouvrir sur place une école de formation en alternance et embaucher une quinzaine de jeunes, dont des migrants ».

Francis Larrieu

Jean-Yves Duchemin, patron du BTP entre 2013 et 2019, était là aussi lors de ces adieux aux anciens locaux de la Fédération. « J’étais surtout impliqué dans la transmission aux plus jeunes, leur formation à tous ces métiers du bâtiment et des travaux publics. Et aussi à accompagner les entrepreneurs, les maîtres d’ouvrages, à lutter contre le travail clandestin, contre les offres anormalement basses. J’ai aussi intensifié la surveillance des chantiers où des réseaux de voyous volaient cuivre, laiton voire grues ».

Jean-Yves Duchemin

Un ancien président était absent pour raison de santé : Jacques Brès. « Entre 2007 et 2013, il avait réussi à traverser la crise monétaire de 2008 sans trop de dégâts, rénové le siège mais il avait aussi mis le paquet auprès des CFA (Centres de Formation des Artisans) sur l’apprentissage, l’insertion et largement développé le réseau de la fédération dans le département » explique sa femme, Sylvie Brès.

« Nous n’avons pas été épargnés. »

Christian Pons

Autre visage connu, celui de Christian Pons (président entre 2019 et 2022). « Cette période a compté double, dit-il. Entre les gilets jaunes, le Covid, la rareté et la flambée du prix des matières premières, on n’a pas été épargné. Mais je suis fier d’avoir fait évoluer les idées. Au début on nous a accusés de vouloir vendre les bijoux de famille, cet hôtel particulier superbe du cœur d’Avignon, mais inadapté aujourd’hui. On n’est plus au siècle de Louis XVI, on doit vivre avec son temps, dans un endroit où il est facile de se rendre, de garer sa voiture ou son fourgon de couvreur ou de métallier. Nous avons acheté un terrain en zone d’Agroparc, nous allons ériger un nouveau siège de verre et béton, lumineux, où nous pourrons accueillir avec bonheur tous nos mandants d’ici 3 ans. En attendant nous louerons un site d’Agroparc. A terme, notre nouveau siège sera la vitrine du BTP du XXIe siècle ». Un chantier à 2,5M€.

Une vue non-contractuelle du projet du futur siège que la Fédération du BTP de Vaucluse va construire dans la zone d’Agroparc.

Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

Comment j’ai écrit mon histoire de chef d’entreprise ? Ca n’était pas prévu à l’origine !  J’ai eu la chance de faire toute ma carrière dans le bâtiment. Au départ ? J’ai fait un stage de fin de DUT (Diplôme universitaire de technologie) chez Lafarge plâtre à Carpentras alors que j’avais 19 ans.

Un maître de stage attentif
«C’est alors que mon maître de stage, qui était content du travail fourni, m’a proposé de financer mes études si je réussissais le concours d’entrée à l’école d’ingénieur, relate Frédéric Saintagne, patron de groupement d’Artisans. Moi ? Je n’étais pas parti pour ça, car je voulais arrêter mes études après le DUT. Mais cette conversation avec mon maître de stage a tout changé. Cela m’ouvrait de nouveaux horizons et j’ai donc passé le concours d’entrée, que j’ai réussi alors que je ne l’avais pas très bien préparé.»

Ce qui m’a motivé ?
«Que l’on porte de l’attention à ma personne. Mon maître de stage s’était intéressé à ma personne et je crois que je voulais l’en remercier. Je me suis dépêché de réviser, de préparer le concours d’entrée ce qui n’est pas gagné lorsque l’on vient d’un DUT sans faire de prépa, mais finalement j’ai été pris. Une fois le concours d’entrée obtenu, j’ai étudié durant mes trois ans en alternance. C’est le groupe Lafarge qui m’a payé mes études me permettant d’accéder au diplôme d’ingénieur des arts et métiers. J’y ai ensuite travaillé durant 10 ans.»

Copyright Gordon Israël

Une année charnière
«En 2014, j’ai décidé de faire construire ma maison avec Groupement d’artisans. C’était à une période charnière car je devais partir à l’étranger, or, je suis très sensible à mon environnement familial et à ma terre et il se trouve que, dans le même temps, l’ancien patron de Groupement d’artisans venait de fêter ses 64 ans et me proposait de racheter ses parts. Là encore ça n’était pas prévu. Ça m’est tombé dessus. C’était de l’ordre de l’alignement des planètes. J’étais à un carrefour de ma vie professionnelle et l’on me propose de reprendre une entreprise.»

J’ai accepté le challenge
«Sans doute parce que j’aimais beaucoup l’approche client de cette société, sa notion de personnalisation car toutes les constructions sont à 100% personnalisables, maisons en briques, en agglo, j’aimais cette proposition diversifiée. J’ai repris cette structure avec des idées d’organisation propres au groupe duquel j’étais issus ce qui nous a permis de, littéralement, exploser les compteurs passant de 30 maisons par an à 130 et de 3 personnes salariées à 26. dans le même temps, nous sommes passés à la construction de bâtiments collectifs, ce qui est l’origine de mon métier.»

Notre atout ? La diversification de nos métiers
«Nous sommes en difficulté depuis la première crise Covid de 2019. Notre atout ? La diversification de nos métiers : villas, hangars, bâtiments. Avoir une multitude de cordes à son arc permet de moins subir un coup de ‘mou’ sur un segment du métier. C’est d’ailleurs ce qui m’avait plu dans le groupement d’artisans : que l’entreprise ne soit pas mono tache. Notre cœur de métier ? Proposer des solutions à nos clients. Et si l’on veut continuer à exister, développer la diversification de nos métiers pour toujours s’adapter, notamment dans la réhabilitation, le changement de destination des lieux… Ce qui nous fera gagner ? Proposer un large choix de solutions à nos clients.»

La recherche de foncier
«C’est le problème majeur de notre métier et pas seulement en Vaucluse mais en région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui est celle qui affiche le plus cher prix au m2 en France, même face à la région parisienne ! Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout a commencé avec le dispositif Zan –Zéro artificialisation nette-. C’est une façon de dire que l’on ne peut plus construire sur du terrain agricole, ce que je trouve très bien. Cela induit aussi de travailler sur les dents creuses, c’est-à-dire des espaces vides au cœur du tissu urbain.»

La solution
«Nous aimerions que la préfecture, les communautés d’agglo, de communes, les élus travaillent mieux avec notre fédération, reprend Frédéric de Saintagne -également président départemental du Vaucluse, pôle habitat de la fédération française du bâtiment, et administrateur au sein de la Fédération du BTP84 – car les gens ont besoin de se loger et les terrains épars déjà enclavés dans le tissu urbain peuvent et doivent être optimisés.»

Situation de crise
«La pénurie de foncier, la hausse des prix des terrains et des matériaux sont en train de faire ‘sauter’ la classe des primo accédants. D’ailleurs les primo-accédants sont désormais des cadres moyens, ce qui veut dire que le jeune qui veut construire ne le peut plus, et le cadre moyen se retrouve primo accédant, et là, nous créons une tension sociale. D’autant plus qu’il n’y a plus de logements sociaux qui, au départ, existaient pour aider les gens à se lancer dans la vie, à travailler, puis à aller vers l’accession, ou encore aider les gens en difficulté. Sauf qu’aujourd’hui, le volet des gens en difficulté inclut les jeunes et les travailleurs actifs. Lorsque l’on travaille, on ne devrait pas être en difficulté or, aujourd’hui c’est le cas ! Un couple avec un enfant et un salaire correct chacun se retrouve en difficulté parce qu’il ne peut plus aller vers l’accession. Le problème est devenu profond.»

Les coulisses du bâtiment Copyright Mireille Hurlin

Le zéro artificialisation nette
Le zéro artificialisation nette aura-t-il ‘dumpé’ l’immobilier ? «C’est toujours une question d’offre et de demande. Si la demande est plus forte que l’offre alors les prix grimpent. On le voit bien avec le coût de l’énergie. La demande est exponentielle et la rentrée d’énergie est moindre. Ce qui est rare est cher, le prix de l’énergie progresse.»

Les maisons positives et passives
Travaillez-vous sur les maisons positives ou passives ? «Il s’agit d’un montage spécifique, c’est donc une niche, par contre, nous constructeurs, avec l’Etat via la règlementation environnementale 2020, nous travaillons sur l’amélioration du logement, de nos prestations, sur l’exposition des maisons, le confort d’été et d’hiver, en proposant des solutions techno-économiques aux clients. Nous travaillons, par exemple, avec les briques, ou de l’agglo rectifié, avec un coefficient thermique supérieur, en construisant de petites caquettes –avancée en béton sur le haut du bâtiment pour protéger la construction du soleil-, l’isolation intérieure au plafond et au mur, le doublage… Le but ? Bonifier la carcasse de la maison puis travailler sur la consommation des équipements : ballon thermodynamique et systèmes de chauffage repérés pour leurs très bons rendements afin de limiter la consommation d’énergie, tout en maintenant la qualité de la prestation.»

Quelles mutations de l’acte de bâtir voyez-vous poindre  ?
«Notre métier, qui était à l’origine de bâtir, est en train d’évoluer pour devenir un métier de recherche de financements pour accéder au terrain puis construire. C’est une mutation importante. Derrière, nous devons travailler sur la performance technique de nos bâtiments à faibles émissivités, consommation, tout en conservant un aspect économique attractif pour permettre aux gens de se loger. Nous sommes donc face à des mutations techniques et administratives. Nous devons aller plus loin et proposer une solution globale : trouver du terrain, aller chercher du financement, dialoguer avec des partenaires bancaires et, enfin, construire. Le hiatus ? Nous, constructeurs, remarquons que la construction neuve n’est plus la priorité de l’Etat, ni des élus.»

La formation
«Je suis très sensible à l’ouverture de nos métiers, comme leur présentation lors des Coulisses du bâtiment, aux collégiens, lycéens, chômeurs, personnes en formation parce qu’un jour, un maître de stage a porté attention à qui j’étais et ce que je faisais. D’autant plus que les métiers du bâtiment, depuis de nombreuses années, sont dévalués alors que nos métiers regorgent de choix et d’options. On peut aller du CAP au diplôme d’ingénieur -et j’en suis un bon exemple-. L’ascenseur social fonctionne dans le BTP ce qui n’est pas le cas ailleurs. Ce sont aussi des métiers très accompagnés par les dernières technologies et l’Intelligence artificielle. Des métiers à forte valeur ajoutée et surtout à forteSvaleur humaine. Ce qui propulsera l’homme de base en haut de l’échelle ? Aimer et savoir travailler en équipe, les uns avec les autres, collaborateurs et clients.»

Frédéric de saintagne, patron de groupement d’artisans, Copyright Mireille Hurlin

Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

Vallis Habitat a entamé, en proximité du cœur de ville de Gargas, quartier des Sauvans, la construction de la résidence ‘La colombe’ comprenant 20 logements dont 12 T3 ; 7 T2 et un T5 avec garages, celliers et jardins. Livraison prévue pour octobre 2023.

L’ensemble du projet s’étend sur 1 622m2 de surface utile, quartier des Sauvans, à proximité du cœur de Gargas. Sur les 20 logements, 13 seront en Plus (Prêt locatif en usage social) et 7 en Plai (Prêt locatif aidé d’intégration). Deux des logements seront adaptés aux personnes à mobilité réduite selon le référentiel Hantidoit Provence. Les 20 logements bénéficient du label Promotelec, d’une certification Habitat respectueux de l’environnement RT 2012-10%.

Les 20 logements de la résidence La colombe à Gargas

Au chapitre des finances
Le permis de construire déposé par Vallis Habitat a été obtenu en mai 2021 et l’acquisition du terrain en juin 2022 pour la somme de 440 000€. Le coût de la construction devrait s’élever à près de 4,5M€ dont 103 000€ octroyés par le Département de Vaucluse et 220 000€ provenant de la commune de Gargas. Le chantier a démarré par le terrassement en juillet 2022 tandis que les fondations sont actuellement en cours. C’est le projet de l’architecte avignonnais Jean-Paul Cassulo qui a été retenu pour cette réalisation.

Pose de la 1re pierre
Laurence Le Roy, Maire de Gargas et Corinne Testud-Robert, Présidente de Vallis Habitat ont procédé, le 27 octobre, à la pose de la 1ère pierre de la résidence la Colombe. Comme le veut la tradition, un parchemin signé a été scellé dans un bloc de maçonnerie. Projet à taille humaine dans une zone rurale, la résidence a pour vocation d’accueillir des familles, couples et personnes seules.

En savoir plus
Vallis Habitat, 1er bailleur social du département de Vaucluse, gère un patrimoine de plus de 16 000 logements, 9 structures d’hébergement collectives, soit 46% du patrimoine HLM du Département. Ses 37 000 locataires sont répartis sur 80 communes et 3 départements : Vaucluse, Bouches du Rhône et Gard. L’Office public de l’habitat accueille 300 salariés.


Logement & habitat : La maison se lézarde pour le BTP en Vaucluse ?

Le réseau régional des organisations professionnelles au service de la performance globale des entreprises agroalimentaires de la région Food’in Provence-Alpes-Côte d’Azur va s’implanter à Agroparc à Avignon avec un bâtiment ‘totem’ pour le secteur de l’agroalimentaire.

La première pierre sera posée au début de l’année 2023 et le projet devrait être finalisé au printemps de l’année d’après. Ce nouveau bâtiment aura pour objectif d’aider les entreprises agroalimentaires à améliorer leur performance et à développer leurs compétences.

1000 m² pour favoriser la synergie

Les 1000 m² de surface, étalés sur trois niveaux, rassembleront les équipes des acteurs régionaux du secteur agroalimentaire et celles des membres fondateurs : l’Association régional des industries alimentaires (Aria) Sud, le Centre régional d’innovation et de transfert de technologie (Critt) Agroalimentaire Sud et l’Institut de formation régional des industries alimentaires (Ifria) Sud Paca. Le bâtiment comportera également un Food’Lab, un outil de formation et de sensibilisation, ainsi que plusieurs espaces différents : un laboratoire de recherche et développement, un atelier de fabrication, un entrepôt logistique, un magasin de vente, une salle de réalité virtuelle, un espace de créativité et d’innovation, etc.

Un bâtiment ergonomique adapté à son environnement

La qualité de vie au travail est également un élément essentiel du projet. Le bâtiment sera construit de façon ergonomique et sera adapté aux nouvelles modalités de travail, grâce à l’agence d’architecture intérieure avignonnaise spécialisée dans l’aménagement des locaux professionnels Studioloco. L’environnement sera également au cœur du projet. Le bâtiment sera conçu simplement avec des matériaux biosourcés comme le bois. Il aura un faible impact carbone grâce à une conception bioclimatique qui consiste à créer un équilibre entre le climat, le bâtiment et les besoins des personnes à l’intérieur. La climatisation sera remplacée par des systèmes de rafraîchissement innovants et une partie de l’électricité sera produite par des panneaux photovoltaïques. La végétation autour du bâtiment favorisera la biodiversité et sera pensée pour contribuer à conserver sa fraîcheur. Le projet aura un coût total de 2 millions d’euros et sera en partie financé par le Conseil régional Sud et le Grand Avignon.

V.A.

https://echodumardi.com/tag/construction/page/2/   1/1