Une minute de silence, avant d’ouvrir les micros, en hommage à l’ancien président Giscard d’Estaing. Et la dernière séance de l’année commence par l’aménagement d’une piste cyclable sur le carrefour de Réalpanier au Pontet, avec des espaces verts, des trottoirs, un éclairage public et une signalisation adaptée. Toujours pour améliorer la circulation et l’insertion paysagère, à l’échangeur Beaulieu à Monteux, une série d’accotements, remblais et bassin de rétention des eaux seront aménagés sur près de 12 000m2, ce qui fera grincer les dents de Sylvie Fare, l’élue écologiste qui dénoncera « un camouflage paysager surdimensionné et des terres agricoles grignotées, 100 hectares artificialisés, donc sacrifiés en 10 ans ». Autre projet, la voie de liaison entre la départementale 973 et le sud-ouest de Pertuis, co-financée avec la Métropole Aix-Marseille-Provence, pour un montant total de 15M€. Un schéma département de la voirie suivra avec le Pôle d’échange d’Orange, les véloroutes, la LEO (Liaison Est Ouest d’Avignon), le renforcement des ouvrages d’art et les murs de soutènement pour une facture de 52M€.
Le haut débit fait débat
Le ‘Très Haut Débit’, axe fort de développement du Vaucluse, confié par DSP (Délégation de service public) à Vaucluse Numérique fait état de 50 420 prises raccordées fin 2019 pour une somme de 68M€ dans la 1ère phase de déploiement. Pour le second plan à l’horizon 2021, il y aura 55 287 prises connectées pour 80M€. Jean-François Lovisolo (PS) regrettera l’absence de mutualisation des gaines, Darida Belaïdi (Divers gauche) précisera qu’il n’y a pas de fibre pour les milliers de riverains de la Rocade Charles de Gaulle à Avignon, Hervé de Lépinau dénoncera « Le flou artistique du rôle que doivent jouer mairies, opérateurs et communautés de communes. On se demande qui fait quoi, c’est du vite fait, mal fait. A quoi le président Maurice Chabert répondra : « nous savons qu’il y a des problèmes, l’Association des Maires les a fait remonter, si nécessaire nous demanderons des pénalités ».
Dans le même secteur, le 2ème Schéma Numérique des Collèges (2021-2024) prévoit l’activation des connexions dans les 54 établissements pour les 30 000 élèves. « Avec la crise sanitaire et le confinement, les élèves ont eu besoin d’un ordinateur pour suivre leur scolarité. Dès la rentrée 2021, 21M€ seront alloués à l’achat de tablettes, à la mise en place de Wi-Fi dans les collèges, à la création d’un Espace numérique de travail (ENT) étendu aux 54 collèges pour permettre les échanges entre les élèves, les professeurs et les parents » précise Dominique Santoni responsable de l’Education au Conseil Départemental. Hervé de Lépinau (RN) cite l’exemple des Bouches-du-Rhône où dès réception des tablettes gratuites pour les collégiens, elles se sont parfois retrouvées en vente sur ‘Le bon coin’…
Faire face au réchauffement climatique
Le Programme Départemental d’Aménagement Hydraulique doit permettre au monde agricole de survivre malgré le réchauffement climatique, les périodes de sècheresse et d’orages intenses. Sur les 39 000 hectares irrigables de Vaucluse, 25 000 sont gérées par des associations syndicales. 388 000€ de subventions seront alloués par le Département, 354 000 par la Région Sud et 148 000 par la Communauté Européenne.
Face à l’impact du coronavirus, un ‘Plan de Relance de l’Investissement’ a été voté pour sauvegarder les entreprises et sauver les emplois, tout en gardant en tête l’esprit de transition écologique. Ce plan pluriannuel sera doté de 49M€.
Enfin, au bout de 2h de séance, les élus départementaux ont entamé l’examen des 328 pages et tableaux du BP (Budget primitif) 2021. Powerpoint à l’appui, c’est Jean-Baptiste Blanc, le nouveau sénateur (LR) toujours en charge des finances qui l’a présenté en détails. « Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent et de recul de la part départementale de la taxe foncière comme de la Dotation globale de fonctionnement (DGF), le projet de budget de Vaucluse s’équilibre à 699,1M€. Les dépenses sociales grimpent de façon significative, 113M€ pour le RSA (Revenu de solidarité active) contre 103,5 en 2020, la charge nette pour le département s’élève à plus de 50M€ alors qu’elle était de 12M€ en 2011. L’évolution de dépenses du personnel est en hausse de +1,5%. Le nombre d’agents a spectaculairement reculé de 2318 en 2014 à 2168 aujourd’hui, mais avec la revalorisation indiciaire des salaires et le GVT (Glissement vieillesse technicité), la masse salariale passe à 130M€.
Nombreuses dépenses d’équipement
Parmi les futures dépenses d’équipement, 1,4M€ pour la construction des nouvelles Archives Départementales sur le site d’Agroparc, 1,8M€ pour le chantier de réhabilitation des façades et de la couverture du Palais des Papes, 0,4M€ pour la construction d’un Ehpad (Etablissement hébergeant des personnes âgées dépendantes) de la Croix Rouge à Avignon et la même somme pour le développement des usages et services du numérique en télémédecine.
C’est Yann Bompard (Ligue du Sud) qui entamera le débat « Grâce à Valéry Giscard d’Estaing et sa loi sur le regroupement familial, nous accueillons toute la misère du monde, toujours plus d’immigrés, une fraude massive au RSA, une catastrophe économique, financière et sanitaire avec le coronavirus et une paupérisation de nos concitoyens en hausse ». Darida Belaïdi (DG) insistera sur le rôle majeur que joue le département dans la solidarité due aux plus faibles. « Elle est notre 1ère mission et leur seul patrimoine. Nous ne sommes pas au CAC 40 pour faire fructifier l’argent des actionnaires, mais pour porter une attention soutenue aux précaires. Là, le compte n’y est pas. Avec la Covid-19, les 900 agents des services sociaux de département ont été méprisés par la hiérarchie. A force de réduire les effectifs, de vouloir laver plus blanc, ça fait tâche. »
Le président Chabert répondra qu’il n’y a eu aucune diminution de personnel, il a même gagné 6 personnes, et qu’en plus de la réorganisation des 16 Espaces départementaux des solidarités (Edes) est prévue la création de 3 autres structures à Carpentras-Graville, à Sault et Apt.
Jean François Lovisolo (PS) reconnaît que « l’exercice est compliqué, les marges de manœuvres minces, la détresse sociale et psychologique mondiale, l’humain doit être au cœur de nos préoccupations. » André Castelli (PC) dénonce « l’Etat régalien qui se défausse de ses responsabilités sur les collectivités locales ». Jean-Baptiste Blanc conclura que « ce budget a vocation à renforcer l’accompagnement des publics de plus en plus en difficulté, limiter l’effet ciseaux du recul des dotations, de la crise sanitaire, économique, sociale pour conforter le développement de notre territoire. Nous sommes fiers de vouloir favoriser une solidarité humaine et territoriale ».