23 juillet 2024 |

Ecrit par le 23 juillet 2024

Après 50 ans de vie publique, Maurice Chabert quitte la politique

Le président du Conseil départemental de Vaucluse vient d’annoncer qu’il ne sera candidat à sa propre succession. Après un demi-siècle passé en tant qu’élu local, ce dernier tire sa révérence autant pour raison de santé que par sentiment du devoir accompli.

Elu municipal en 1971, maire de Gordes pendant 32 ans, entré au Conseil général de Vaucluse en 1994, puis président du Conseil départemental depuis 2015, l’ancien professeur de mathématiques ne briguera plus aucun mandat, il vient de l’annoncer.

Au service de tous les Vauclusiens
« Depuis mon AVC (accident vasculaire cérébral) en mai dernier, j’ai quelques problèmes de vue. Mais je n’ai pas démissionné, je suis resté à mon poste pour continuer mon travail au service de tous les Vauclusiens. »
Et le président sortant d’égrainer ses 6 ans de mandat sous forme de bilan. « Je suis fier, avec les élus qui ont travaillé d’arrache-pied avec moi, d’avoir mis en œuvre une solidarité au cœur de tous les territoires, avec un maillage de 18 lieux d’accueil, au plus près des habitants, pour leur apporter aide et accompagnement, notamment aux plus fragiles avec des équipes professionnelles et disponibles. Avec le ‘Plan Départemental de l’Habitat 2016-2022’, nous contribuons au développement de 4 000 logements supplémentaires par an. »

« La solidarité, c’est l’ADN de notre action. »

« La solidarité, c’est l’ADN de notre action, c’est aussi une série de contrats avec les villages, les villes et les intercommunalités. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. On a pu concrétiser nombre de projets qui n’auraient pas pu aboutir autrement. Comme la rénovation de la piscine de Cavaillon, le nouveau pôle multi-accueil à Valréas, la reconstruction du gymnase Génicoud à Avignon, le centre médical de proximité de Saint-Christol d’Albion. Près de 27M€ ont été votés pour soutenir toutes les communes, quelle que soit leur taille ou leur couleur politique. »
Le THD (Très haut débit) initié par la précédente mandature (ndlr : celle du socialiste Claude Haut) a été développé à la vitesse grand V. Près de 170M€ ont ainsi été injectés pour aider au développement des entreprises y compris dans les zones rurales.
« Investir, c’est assurer l’avenir. Depuis 2015, grâce à une gestion rigoureuse, nous empruntons moins, nous nous désendettons et nous avons investi près de 700M€ (691 exactement) : 21M€ pour la déviation d’Orange, 6,2M€ pour la déviation sud de Carpentras, 7,8M€ pour le giratoire ‘Spirou’ à Monteux. »
Côté collèges, (41 établissements publics en Vaucluse), 20M€ ont permis de réhabiliter le Collège Jean Giono d’Orange, 17M€ pour Anselme Mathieu à Avignon, 7,2M€ pour Vallis Aeria à Valréas, 5,8M€ pour celui du Thor et à la rentrée de septembre, tous les collégiens et leurs professeurs recevront un ordinateur gratuitement.
Le Président Chabert continue son inventaire à la Prévert : « nous avons fait le maximum pour préserver les joyaux de notre territoire mais aussi le petit patrimoine qui fait la beauté de nos paysages. Comme la réhabilitation du Palais des Papes, sa Chapelle Benoît XII, sa Tour de la Campane. A Carpentras, l’Hôtel Dieu qui abrite la magnifique Bibliothèque d’Inguimbertine. Nous avons également lancé le déménagement des archives départementales vers Agroparc avec un pôle de conservation offert aux historiens, généalogistes, archéologues, étudiants (33M€). »
Enfin, « pour sécuriser le flux des 700 000 promeneurs, randonneurs, cyclistes qui fréquentent le mont Ventoux chaque année, nous avons lancé un plan de requalification (3,4M€) pour sauvegarder ce site unique de biodiversité qu’est notre Géant de Provence. »

« Un gaulliste-pompidolien qui veut tourner la page. »

Maurice Chabert n’est pas candidat aux scrutins des Départementales des 20 et 27 juin prochains: « Il faut savoir tourner la page, j’ai eu une vie heureuse, à 77 ans je vais me consacrer à ma famille, ma femme, mes amis. Je ne ferai plus de grands voyages comme avant (en Chine, au Japon, au Guatemala), mais les capitales européennes, ce n’est pas si mal ! »
Mais le président sortant montre des signes d’inquiétude si l’extrême droite enlève le Vaucluse fin juin. « La culture, la vie associative et sportive ne sont pas sa priorité. Si je me suis retrouvé président du Département au bénéfice de l’âge, moi qui suis gaulliste-pompidolien, j’ai géré en bonne intelligence avec la gauche, dans l’intérêt des Vauclusiens, personne n’a voté contre le budget, certains se sont abstenus, c’est tout. »
Et s’il ne veut pas se lancer pas dans un jeu de pronostics pour sa succession, il espère qu’une majorité claire se dégagera. « Je ne veux surtout pas d’une élection au bénéfice de l’âge », insiste-t-il alors que 3 des 4 derniers président l’ont été.
« J’espère simplement que les 34 élus, quels qu’ils soient, s’entendent aussi bien que nous », conclut-il.
Depuis 1970, Maurice Chabert est le 5e homme à présider l’Assemblée départementale (après Jean Garcin 1970-92 / Régis Deroudilhe 1992-98 / Jacques Bérard 1998-2001 / Claude Haut 2001-15). La première femme à avoir fait son entrée dans l’hémicycle de la Rue Viala est la socialiste Michèle Fournier-Armand en 1998. A quand une femme à la tête de l’exécutif vauclusien ? En 2021 ?

Pour rappel : les résultats des précédentes élections départementales de 2015
1er tour (participation 54, 43%) :
Front National 37,40% / PS 31, 46% / UMP 27%
2e tour (participation 57,40%) :
FN 39,50% / PS 31,42% / UMP 23, 16%
Assemblée élue : majorité 12 sièges / opposition de Gauche 12 sièges / opposition extrême droite 10 sièges


Après 50 ans de vie publique, Maurice Chabert quitte la politique

Vice-présidente du conseil départemental de Vaucluse, Dominique Santoni, également maire d’Apt et vice-présidente de la communauté de communes du Pays d’Apt Luberon, prendra part aux prochaines élections départementales en juin prochain. En cas de reconduction de sa majorité, celle qui est à la tête de son groupe politique départemental pourrait être la première femme à présider le Département de Vaucluse.

La date des élections départementales vient enfin d’être fixée aux 20 et 27 juin 2021 (ndlr : en même temps que les régionales). C’est un délai très court par rapport aux élections précédentes ?
« Nous sommes dans un contexte un peu particulier qui ne va pas permettre de mener une campagne ‘normale’. On dit que cela peut être un atout pour les sortants. Encore faut-il qu’ils aient fait ce qu’ils avaient à faire durant les années où ils ont été élus. »

Vous estimez que durant le mandat de la majorité actuelle ce travail a été fait ?
« Je pense que nous présentons un bon bilan, notamment sur les Finances. Aujourd’hui, on dégage un investissement record avec plus de 114 M€ en 2021. Je crois que c’est cela la véritable mission du Département. C’est d’arriver à dégager de l’investissement, car c’est cette investissement qui sert à tous les Vauclusiens. »

Qu’entendez-vous par tous les Vauclusiens ?
« Quand je dis tous les Vauclusiens, c’est tous les cantons car nous avons œuvré d’une manière que l’on ne peut pas qualifier de partisane. Tous les cantons ont profité de cette augmentation de l’investissement. Toutes nos compétences ont été assurées. Et cela malgré une majorité qui n’était pas très large. C’est pour cela qu’il a fallu être consensuel avec cette idée d’agir pour notre territoire, avec équité, au profit de tous ses habitants. Il faut aussi reconnaître que c’est la première fois qu’une majorité dispose de 6 ans pour travailler – avant, il y avait renouvellement par moitié tous les 3 ans – cela évite le clientélisme. »

Quels sont ces investissements ?
« D’importants travaux ont été menés au niveau des routes notamment et il y a encore de gros projets qui seront réalisés dans une éventuelle seconde mandature. Il y a eu aussi l’extension du Très haut débit (THD) à l’ensemble du territoire d’ici 2022 au lieu de 2036. De quoi faire gagner 14 ans au département qui aura consacré 170 M€ à ce projet depuis 2012. C’est un pari que l’on a fait avec les intercommunalités d’accélérer ce déploiement dans l’ensemble du Vaucluse qui est un département particulièrement adapté à cette technologie car c’est un territoire attractif où l’on peut valoriser le télétravail. »
« Il y a aussi d’autres projets qui ont été engagés mais qui ne sont pas encore visibles car ils seront menés à leurs termes dans les années à venir : le réaménagement de Bonpas, la déviation de Coustellet, l’échangeur d’Orange, la nouvelle MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), les archives dans la zone d’Agroparc… »

Vous êtes aussi vice-présidente du conseil départemental en charge des collèges ?
« Nous avons déjà réhabilité plus de 25 % des collèges vauclusiens et cela continuera dans les années à venir. Nous avons aussi mené un gros travail sur la restauration dans les cantines des collèges sur le gaspillage, la qualité des produits et la mise en place d’approvisionnement privilégiant les circuits courts comme Agrilocal84 par exemple. Par ailleurs, dès la rentrée prochaine nous allons équiper les élèves de 6e ainsi que tous les professeurs en distribuant des ordinateurs. »
« Mais au-delà de l’éducation, on a aussi travaillé sur l’insertion avec la plate-forme job-vaucluse ainsi que sur l’agriculture, avec, là-aussi, la volonté de mettre en avant la consommation locale. Et cela bien avant la crise du Covid. »

Avec Agrilocal84, le Département a fait le choix, depuis longtemps, de privilégier les circuits courts de distribution des produits agricoles locaux, notamment dans les cantines des collèges de Vaucluse.

Le Département s’est aussi largement impliqué dans le domaine environnemental ?
« Ici, on a la chance de compter désormais 2 parcs naturels régionaux : celui du Luberon et tout récemment celui du Ventoux. Les Espaces naturels sensibles (ENS) font aussi partie de notre ADN car le Vaucluse est un département un peu différent de ses voisins. Les gens qui viennent ici ne recherchent pas la même chose que ceux qui vont sur la Côte d’Azur. Le développement durable c’est un domaine très transversal. Nous ne sommes pas ‘verts’ mais aujourd’hui tout le monde l’est. »

Durant ce mandat, le Département a aussi perdu la compétence transport au profit du Conseil régional à partir de 2017 ?
« Je regrette vraiment que nous ayons perdu cette compétence car je trouve que nous avions fait pas mal de chose comme lorsque nous avons négocié les DSP (Délégation de service public), le transport à la demande…. La mobilité est un vrai enjeu en Vaucluse et il y a encore beaucoup de choses à faire sur ce sujet-là. Donc c’est vrai, on a perdu des compétences. Mais ensuite, il faut savoir travailler tous ensemble, comme avec la Région, pour obtenir et mettre en place ce qui est utile aux Vauclusiens comme la résorption des points noirs routiers par exemple. »

« Le Département reste pour moi un échelon où l’on est encore sur le terrain. »

Comment arrive-t-on à faire avancer son territoire, y compris dans des compétences qui ne sont pas les vôtres, comme cela été le cas avec la santé avec la crise du Covid-19 ?
« Je crois beaucoup au travail d’équipe pour un territoire. C’est important d’arriver à assembler les différents acteurs en collaborant avec les Intercommunalités, la Région, l’Etat, l’Europe. Avec pour seul objectif : l’intérêt général. Une fois qu’on est élu, on ne doit avoir que l’intérêt général en tête. »
« C’est dans cet esprit collectif que nous développons notamment ‘Vaucluse Ingénierie’. Cette plateforme vise ainsi à accompagner les communes et les intercommunalités dans leurs projets. Cet outil devrait fonctionner d’ici quelques mois en apportant du conseil, de l’expertise et même de l’assistance à maîtrise d’ouvrage aux porteurs de projets. Et bien sûr, on ne le fait pas seuls dans notre coin mais en lien avec une vingtaine de structures expertes dans leur domaine, comme le Caue84, Vallis habitat ou encore les parcs naturels du Luberon et du Ventoux. Ce sera simple d’utilisation : imaginons qu’une petite commune souhaite revitaliser son cœur de village, elle trouvera sur Vaucluse ingénierie un premier niveau d’information et pourra ensuite entrer en contact rapidement avec un opérateur qui mobilisera l’ensemble des partenaires pour faire avancer le projet en question. La plateforme couvrira tous les types de projets, de la valorisation du patrimoine jusqu’à la protection des milieux naturels en passant par l’adaptation de son parc locatif aux besoins des personnes handicapées ou la promotion touristique. En tout, une trentaine de thématiques seront proposées. Ce sera un très bel outil, au service de tout le territoire, et donc au final de tous les Vauclusiens. C’est comme ça qu’on peut faire avancer le Vaucluse, en mobilisant toutes les énergies. »

Pour revenir aux prochaines élections départementales, nous sommes dans un cas de figure particulier avec Maurice Chabert, un président sortant qui n’a pas encore fait part de sa décision de continuer ou pas ?
« Le président est assez serein. Il sait ce qu’il va faire et pour ne rien vous cacher je sais ce qu’il va faire. Maintenant, il attendait de savoir quand auraient lieu les élections. Désormais, c’est à lui qu’il faut poser la question. Mais aujourd’hui Maurice Chabert est président du Département et il le sera jusqu’à ce qu’il y ait des élections. Dans tous les cas, j’ai de très bons rapports avec le président. Je pense qu’il a fait un très bon travail en ayant su emmener cette équipe avec lui dans un contexte qui n’était pas très facile quand nous sommes arrivés aux affaires. »

« Faire de la politique, c’est le moment avant d’être élu. Après c’est l’inverse, on devient l’élu de tout le monde. »

Avec un RN (Rassemblement national) fort et des blocs politiques assez équivalents, ne pensez-vous que l’on risque (ndlr : le président sortant a été élu au bénéfice de l’âge à l’issu d’une égalité) de se trouver, à nouveau, avec une majorité difficile à déterminer ?

« Nous avons une équipe sortante qui présente un véritable bilan. On peut donc imaginer qu’il y aura peu de changements dans cette équipe. Par ailleurs, nous travaillons dans les cantons où il pourrait sortir de bons candidats afin que l’on puisse éviter de se retrouver dans ce cas de figure. Mais effectivement, si l’on peut s’abstenir de se retrouver dans cette situation incertaine… »
« Aujourd’hui, on a cependant l’impression que le RN plafonne, qu’il y a des ‘guéguerres’ un peu partout dans les cantons et que la Ligue du Sud connaît un certain recul. Dans tous les cas, on travaille en amont pour éviter cela. En fait, on travaille depuis un certain temps déjà, comme si les élections devaient avoir lieu demain. »
« Mais faire de la politique c’est la campagne électorale. C’est le moment avant d’être élu. Par contre, une fois élu c’est l’inverse de la vie politique, on devient l’élu de tout le monde. Je suis très pragmatique. Au final, ce qui m’intéresse c’est de mener des actions concrètes qui se voient sur tous les territoires. »

Justement, le fait de disposer d’une majorité plutôt fragile dès le début du mandat, vous a-t-il poussé à faire preuve d’encore plus de pragmatisme ?
« Comme je l’ai déjà dit, une fois élus, nous sommes au service de tous les Vauclusiens mais il est clair qu’il est plus facile de travailler avec certains élus que d’autres. Dans tous les cas, je suis une élue de proximité et j’aime voir les choses se faire. Et le Département reste pour moi un échelon où l’on est encore sur le terrain. »

Dans un département où les présidents sont régulièrement des hommes élus au bénéfice de l’âge (ndlr : 3 sur les 4 derniers présidents) est-il envisageable d’imaginer une présidente en cas de reconduction de la majorité actuelle ?
« On peut tout imaginer, mais pourquoi pas une femme à la tête du Département ? L’essentiel n’est cependant pas d’être sur la photo, l’important c’est que lorsque l’on s’en va on voit le changement. On voit ce qui a été fait. Le véritable engagement politique c’est cela. »

Vous êtes maire, vice-présidente de l’intercommunalité du Pays d’Apt, vice-présidente du Département, que vous ont appris ces mandats ?
« Il faut s’inscrire sur la durée. Avoir une feuille de route et s’y tenir. On n’est pas là pour être aimé. On est là pour le bien collectif. Prenons l’exemple de la place de la mairie à Apt, on l’a refaite parce que l’on avait dit qu’on la referait. Puis avec le Covid cela a tout décalé cette année, lors d’une année de scrutin municipal. Certains on dit que l’on allait perdre car on ne faisait pas de grand chantier avant les élections. Moi, je trouve malhonnête que sous prétexte qu’il y ait des oppositions, on le décale de 1 an juste à cause des élections. Si les gens ne veulent pas voter pour moi parce que l’on a changé un sens de circulation ou que l’on a bouleversé les habitudes du commerce et bien tant pis ! Il faut avoir le courage de se projeter et savoir avancer. Quand on pense avoir pris la bonne décision, on l’applique. Pas dans 3 semaines, 6 mois ou 1 an, mais maintenant. Qu’on m’aime ou qu’on ne m’aime pas, je fais ce que je dis. »

« Qu’on m’aime ou qu’on ne m’aime pas, je fais ce que je dis. »

Et pour le Département ?
« Il faut avoir une vision. Il faut travailler sur l’attractivité du Vaucluse. Aujourd’hui, nous sommes un département un peu à part. On a pu avoir certaines difficultés, car nous sommes un territoire qui s’est fortement paupérisé, mais qui a aussi la chance d’avoir de belles entreprises. Le fait d’avoir amené le THD dans nos territoires doit permettre d’attirer des populations différentes qui pourraient travailler à distance ou implanter des entreprises dans les secteurs du développement durable, des nouvelles technologies, de l’ESS (Economie sociale et solidaire)… Nous devons miser sur nos atouts comme le tourisme, avec la politique vélo notamment, et puis travailler parallèlement sur l’amélioration de la qualité de vie. Il est important de capter de nouvelles populations qui vont amener du pouvoir d’achat, du renouveau, du développement économique, de la fréquentation touristique. Le Très haut débit doit permettre d’attirer ces gens en télétravail, tout en offrant une qualité de vie exceptionnelle.

Prenons le cas d’Apt, comment concilier développement économique et préservation du cadre de vie ?
« Nous avons la chance d’avoir de très belles industries avec des gens qui ont fait le choix de vivre à Apt. Leur principal problème aujourd’hui, c’est des salariés qui ne veulent pas forcément résider sur ce territoire et qui cherchent des écoles, de la culture, des lieux de vie et des commerces. Il faut donc travailler sur tout ceci. C’est pour cela que nous, à Apt, on a choisi un créneau qui est celui de la ‘Silver économie’ en se disant qu’il fallait ramener des gens dans le centre-ville en proposant des commerces, des services afin de favoriser le développement de l’activité. L’idée est de faire revenir des gens de 55 ans et plus avec un fort pouvoir d’achat. Des ‘jeuniors’, les vieux des jeunes ou les jeunes des vieux selon l’âge que l’on a, qui pourraient s’investir dans la ville pour y passer 3 mois, 6 mois ou 1 an. Pour cela, nous travaillons avec le groupe SRS, investisseur dans les secteurs sanitaires et médico-sociaux en France, pour rénover notre centre-ville. »

En quoi consiste ce projet de renouvellement urbain ?
« Nous sommes confrontés, comme beaucoup de communes de Vaucluse, à des propriétaires d’immeubles qui ne les ont pas rénovés pour des raisons économiques avec des commerces installés en rez-de-chaussée privant d’accès les logements situés au-dessus. Cela participe à la détérioration et au dépeuplement de nos cœurs de ville. L’idée est que cet investisseur achète ces logements à la commune ou au privé, mais uniquement des bâtiments aujourd’hui désaffectés : Comme la Caisse d’épargne, un très beau bâtiment qui est sur la place principale de la ville, ou l’ancienne usine de fruits confits Rambaud, tombé en désuétude et dont la réhabilitation demanderait un budget énorme. Il s’agit donc de rénover tout cela au standing actuel. Pour démarrer, il faut au minimum 300 appartements. Nous en sommes à 280 aujourd’hui. Mais attention, il ne s’agit pas de faire une ville de vieux. Ce n’est pas un Ephad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à ciel ouvert. Il n’y a aucun service médicalisé mais des services de proximité qui se développeront avec cette nouvelle présence. Il y a donc un travail à faire pour réintégrer les commerces en centre-ville. Pour cela, il faut embellir. C’est fondamental d’embellir la ville et le territoire pour créer l’envie de s’y installer. Je crois que le ‘beau’ est essentiel. Par ailleurs, une partie de ces logements devrait être accessible aux salariés qui voudraient s’installer sur le territoire. Ce qui est intéressant en cas de succès ? C’est que ce modèle pourrait être dupliqué dans le département. »

« Il est fondamental d’embellir le territoire pour créer l’envie de s’y installer. »

Est-ce que la notion de ‘beau’ n’a pas été un peu trop oubliée dans le département, notamment parce qu’il dispose de nombreux atouts dans ce domaine ?
« On a tout. Nous avons un département naturellement beau. Un climat très agréable. Deux parcs naturels régionaux. On a beaucoup de force mais il faut parfois aussi être là où l’on ne nous attend pas. On a parlé d’embellir, il faut aussi être innovant, créatif. Avoir envie et être malin. C’est pour cela qu’il faut réfléchir ensemble à comment construire le Vaucluse de demain : autour des compétences du Département mais aussi de toutes les forces vives de ce territoire. Par exemple, essayer de transformer une partie de ces résidents secondaires -chefs d’entreprise, artistes, écrivains etc- en résidents permanents et en acteurs locaux. Plein de gens ayant connu des réussites en France où dans le monde ont choisi de vivre 1 à 3 mois dans le Vaucluse et nous voudrions qu’ils restent 6 mois ou 1 an ici. Nous avons d’ailleurs sollicité une partie d’entre eux dans le cadre d’un groupe de réflexion afin qu’ils travaillent avec nous sur des idées que nous n’aurions peut-être pas. »

Le domaine de la Culture en fait partie ?
« La Culture elle est à Avignon, c’est formidable. Elle est à Orange, c’est formidable. Mais je pense qu’elle doit être partout. Nous sommes un petit département où il est plutôt facile de se déplacer. Donc, il faudrait que la Culture irrigue tout le Vaucluse. Ici, ‘Terre de festivals’, le slogan de la Région Sud, prend tout son sens. C’est pour cela qu’il y a une forte implication du département dans ce secteur alors que ce n’est pas une de ses compétences directes. »

Et en termes de développement économique, notamment les problématiques de manque de foncier pour garder nos entreprises et en attirer de nouvelles ?
« L’idée c’est de conserver les entreprises du territoire en répondant à leurs besoins fonciers et aller chercher des entreprises exogènes qui n’ont pas forcément besoin de beaucoup d’espace. Il faut donc aller chercher ces entreprises et ces domaines d’activités qui pourraient être pertinents chez nous. VPA (Vaucluse Provence attractivité) fait déjà un très gros travail, mais il faut peut-être donner encore plus de moyen. Par contre, je ne suis pas sûre qu’il faille essaimer des petites zones qui se ressemblent pour se faire concurrence entre les territoires. Il faut plutôt se compléter selon les spécificités des uns et des autres en organisant le territoire : la logistique vers la vallée du Rhône et ses autoroutes A7 et A9, l’agro-alimentaire vers le Comtat et le long de la Durance, les activités de pleine nature, le sport, le tourisme vert et le cinéma vers l’intérieur du département. Les élus doivent aussi être les ambassadeurs du territoire et ensuite les services techniques doivent concrétiser ces démarches dans le cadre de missions bien précises pour que ce développement que l’on cherche à mettre en place profite à tout le territoire. »

Quand on voit le nombre de Parisiens qui abandonnent tout pour venir s’installer dans la Région, le Covid peut être une chance pour ce département ?
« Il faut effectivement saisir cette opportunité et tirer le positif de cet événement. Ne pas se contenter que des mauvaises choses. Nous sommes à un tournant et il ne faut pas hésiter à capitaliser sur la notoriété du ‘Vaucluse’. Le Vaucluse aujourd’hui est une marque reconnue. Quand on parle du Vaucluse, on sait de quoi on parle. Pour autant, pour attirer tous ces personnes, il faut leur donner les moyens de s’installer et c’est le haut débit qui entraîne tout le reste. »

« C’est aux élus de s’impliquer pour faire changer les choses. »

Vous semblez particulièrement motivée à la perspective d’un second mandat ?
« Un vrai travail de fond a été fait. Cela va se voir. Souvent le second mandat est important, car c’est un peu court pour réaliser les choses. Il est donc important d’avoir une continuité quels que soient les élus. Toutefois, il faut des élus suffisamment intelligents pour continuer ce qui a été entrepris. Les politiques qui arrivent et qui changent tout pour changer cela n’a pas de sens. Il faut de la constance mais il faut aussi accepter que l’on travaille pendant 6 ans et que s’il on est battu, quelqu’un d’autre en tirera les lauriers. L’important est de voir aboutir ses projets. »
« Je peux avoir des idées assez arrêtées mais je suis une femme de consensus. Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles. Quand on prend le temps d’expliquer pourquoi il faut faire les choses de telles ou telles manières, in fine, ils l’acceptent beaucoup plus facilement. Par contre, c’est beaucoup de temps et d’énergie, c’est pour cela qu’il faut également être très persuadé de ce que l’on veut faire. Il faut y croire. »

Justement, comment gère-t-on cette dépense de temps et d’énergie quand on vient du privé où le rythme de la prise de décision n’est pas forcément le même que dans l’action publique ?
« Oui, c’est toujours trop lent pour moi qui vient de la société civile (ndlr : elle a travaillé dans plusieurs agences de communication depuis 1987 avant de définitivement revenir sur Apt en 2006). Et c’est vrai que lorsque j’ai été élue, dans les premiers temps, j’ai eu du mal à m’acclimater à ce rythme. Il faut cependant comprendre que les procédures sont très lourdes et que lorsque l’on parle de l’échangeur de Bonpas ou du contournement de Coustellet il y a des études à faire en amont. On n’a pas forcément conscience de toutes les étapes nécessaires qu’il faut respecter lorsque l’on passe au niveau départemental ou régional. Mais c’est vrai qu’il pourrait y avoir un peu de simplification dans les process. Au final, je trouve que le temps est long et ce d’autant plus que mandat est court. »

On peut aussi avoir le sentiment que les administrations, les services de l’État, la réglementation constituent des freins à l’action de l’élu local ?
« Il y a le rôle des élus, avec d’un côté le politique, et de l’autre, l’administration, qu’il ne faut pas mélanger. En revanche, entendons-nous bien : ce sont les élus qui décident des politiques et qui impulsent les projets. Les services sont ensuite là pour les mener à bien. Les élus doivent fédérer mais aussi manager en suivant les projets pour s’assurer qu’ils seront menés à terme sans pour autant s’immiscer dans la bonne marche des dossiers. Je crois vraiment que c’est aux élus de s’impliquer pour faire changer les choses, même doucement. C’est aussi à eux d’aller défendre les dossiers car il ne faut pas que l’administration se substitue aux élus comme cela peut-être le cas dans certains grands services de l’Etat. En fait, pour moi, le politique dit où l’on va et l’administration dit comment on y va.»
« Quand je suis arrivée à la mairie un fonctionnaire m’a dit ‘ici nous sommes les murs et vous, vous êtes les meubles’. Je n’ai pas vocation à être là tout le temps. Douze ans à la mairie c’est bien pour porter les projets mais je n’ai pas que cela dans la vie. »

Propos recueillis par Laurent Garcia


Après 50 ans de vie publique, Maurice Chabert quitte la politique

Apres 13 mois de travaux, le nouveau centre routier du Conseil départemental de Vaucluse a été mis en service et regroupe les agents en un seul site fonctionnel. Le bâtiment d’un montant de 2,95M€ est entièrement financé par le Département.

Le site de 2 932 m² se situe sur le long du chemin de Saint-Gens, à proximité immédiate de la déviation sud-ouest de Carpentras (RD235), sur une parcelle de 12 306 m². Il remplace l’ancien centre situé avenue Bel Air à proximité de la gare, devenu trop vétuste. L’agence et le centre routier comprennent des bureaux (500 m2), des garages fermés (1 250 m2), des abris couverts (700 m2), un abri à sel (110 m2), une voirie et des aires d’évolution à structure lourde.

Les conditions de travail des agents seront également meilleures grâce à une circulation des camions en sens unique. ©Laurent Garcia

Démarche environnementale

L’agence et le centre routier, dont la conception a été confiée à NBJ Architectes, se veut écoresponsable. Le site sera équipé de panneaux photovoltaïques en toiture et en ombrières sur le parking du personnel. L’étude, la gestion et la maintenance de ces panneaux seront concédées à un tiers investisseur qui aura à sa disposition les surfaces spécialement conçues pour recevoir les aménagements : la toiture métallique des hangars et son système de bacs aciers, la toiture béton des bureaux ainsi que les futures ombrières du parking.

Parmi les membres présents lors de l’inauguration : Maurice Chabert (président Département de Vaucluse), Thierry Lagneau (vice-président Département et président de la commission travaux, aménagement, territoire, sécurité), Jacqueline Bouyac (présidente de la Cove) et Serge Andrieu (maire de Carpentras).

Le choix d’entreprises locales

16 entreprises de la région ont réalisé les travaux, dont 11 situées dans le Vaucluse. Les prestataires vauclusiens ont notamment pris part aux travaux d’électricité, de menuiserie, de gros-œuvre, de terrassement et de cloison. Par ailleurs, ce chantier de construction est la première opération expérimentale en démarche BIM (Building information modeling), menée avec le soutien de la Fédération du BTP 84, la Fédération Régionale du Bâtiment, Constructys et la DIRECCTE (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi). Sa finalité est de produire une maquette numérique en 3D, outil de représentation virtuelle du projet, contenant l’ensemble de ses données.

4 agences routières et 11 centres routiers en Vaucluse

Le site carpentrassien regroupe 41 agents (9 personnes à l’agence et 32 personnes au centre). En Vaucluse, le département compte 4 agences routières, gérant au quotidien le domaine public, son entretien et sa surveillance, et 11 Centres d’entretien et d’exploitation routière (CEER) ayant pour missions les réparations courantes et les interventions de première mise en sécurité sur le réseau routier. Outre Carpentras, les agences sont localisées à l’Isle-sur-la-Sorgue, Pertuis et Vaison-la-Romaine alors que les CEER se trouvent à Vedène, Valréas, Bollène, Orange, Sault, Apt, Lauris, l’Isle-sur-la-Sorgue, Pertuis et Vaison-la-Romaine.

Chaque année, le Conseil départemental engage près de 48 millions d’euros pour l’entretien, la rénovation et la construction des 2 412 kilomètres de routes départementales dont il a la charge (2 326 km de routes départementales et 86 kilomètres de véloroutes et voies vertes).

Pour donner une cohérence globale au projet, une « résille » enveloppe les façades du bâtiment pour former un ensemble unitaire et cohérent

Après 50 ans de vie publique, Maurice Chabert quitte la politique

Il y a quelques jours se tenait la présentation des travaux de rénovation et d’extension de la caserne de Cheval-Blanc débutés récemment. A cette occasion, le Capitaine Jean-Marie Lagier, chef de centre et son adjoint l’Adjudant-chef Bruno Maurer ont été mis à l’honneur.

C’est en fin d’année que devrait être inauguré le centre réaménagé, qui atteindra les 470m2 et 1071m2 de surface extérieure aménagée grâce à la réhabilitation d’un entrepôt situé à proximité. Deux zones ont ainsi fait l’objet de réhabilitation et d’extension : l’espace vie (88,67 m2) et l’espace intervention (381,48 m2) et équipements techniques. Le projet a été confié à l’atelier d’architecte Philippe Laurent à Avignon.

Coût des travaux : 600 000€, financés essentiellement par le Département, la Ville de Cheval-Blanc apportant une contribution à hauteur de 15%. Les sapeurs-pompiers chevalblanais pourront ainsi bientôt bénéficier de locaux adaptés pour effectuer leurs interventions qui s’élevaient à 344 en 2019 et 287 en 2020. « Ce nouveau centre va permettre aux 25 sapeurs-pompiers de travailler en toute sérénité et d’être encore plus performants », souligne Christian Mounier, Maire de Cheval-Blanc, Vice-président et conseiller départemental du canton de Cheval-Blanc.

Cette visite de chantier a aussi été l’occasion de mettre à l’honneur deux sapeurs-pompiers volontaires : le capitaine Jean-Marie Lagier, chef de ce centre, qui s’apprête à prendre sa retraite ainsi que son adjoint, le lieutenant Bruno Maurer, qui prendra ses fonctions à la tête du centre de Cheval-Blanc dans les prochains jours.

Le capitaine Lagier recevant ses galons de commandant ©Service communication SDIS84
le Lieutenant Maurer, futur chef de centre ©Service communication SDIS84

Après 50 ans de vie publique, Maurice Chabert quitte la politique

En attendant les élections départementales, dont la date a été reportée de mars à juin en attendant sans doute l’automne à cause de la crise sanitaire, Maurice Chabert, président du Conseil départemental de Vaucluse, a présenté ses « meilleurs vœux, et surtout la santé aux Vauclusiens et leur famille ».

Au chapitre économique, un dossier important, il concerne la création du futur parc d’activités économiques ‘Naturalub’ par la Communauté d’Agglomération Luberon Monts de Vaucluse (LMV) dans le secteur des Hauts Banquets à Cavaillon. Le Département met sur la table un million d’euros (sur un montant total de 29,7M€) pour ce parc de 46 hectares en bordure de Durance, avec un pôle de vie dédié aux services, un autre pour le tertiaire, un 3e pour l’agroalimentaire et un dernier pour les entrepôts.

Ce projet de Zac (Zone d’aménagement concerté) a décroché le Label Régional ‘Parc +’ porté par l’Agence régionale pour la biodiversité et l’environnement (Arbe) qui valorise les projets d’activités attractifs et de qualité situés dans un environnement préservé et agréable à vivre. Ce qui signifie concrètement, que l’architecture doit être en cohérence avec les aménagements paysagers, les effluents et les eaux usées traités, les eaux pluviales réparties, les déchets industriels triés avec un large espace dédié aux arbres, arbustes et haies.

« Encore 46 hectares de terre riche ôtés aux agriculteurs » dénonce l’écologiste Sylvie Fare. Le RN Hervé de Lépinau enchaîne : « Il n’y a pas de raison que les paysans trinquent systématiquement ». En réponse, Maurice Chabert « trouve scandaleux qu’on attaque ce projet utile, créateur d’emplois, voté à l’unisson par l’agglo de Cavaillon et qui permettra un développement économique et écologique ».

500 000€ pour les projets touristiques

Autre sujet majeur en Vaucluse, en pleine crise du Covid-19 : le tourisme qui traverse une crise depuis près d’un an dans un département fréquenté d’ordinaire par 4 millions de visiteurs chaque année. « 500 000€ seront débloqués pour soutenir les projets touristiques, les outils numériques et les manifestations qui renforcent l’attractivité des territoires et des sites » a précisé Pierre Gonzalvez.

Coup de pouce également à la petite commune de Faucon dont 35 hectares de forêt (sur 116 en tout) sont partis en cendres le 15 août dernier. En raison de fortes déclivités du relief, certains secteurs seront traités contre l’érosion et des travaux de recépage des feuillus calcinés seront réalisées pour permettre aux futures souches de pousser. Sur le coût total des travaux de 50 000€, 20 000€ seront déboursés par le Conseil Départemental.

Précarité énergétique, culture et sport

Au menu également : un dossier de 177 pages pour un nouvel acronyme le ‘Slime’ – Service local d’intervention en maîtrise de l’énergie – en faveur des plus démunis pour lutter contre la précarité énergétique. Un budget prévisionnel de 195 000€ a été voté. Jusqu’à 70% des dépenses peuvent être éligibles à ces aides.

Enfin, pour soutenir les acteurs du monde culturel durement impactés par la crise après la suppression de tous les festivals et la fermeture arbitraire (quand les supermarchés et les métros sont bondés) des théâtres, salles d’exposition, musées et cinémas, le département a procédé à une première répartition des subventions pour 17 structures comme l’Orchestre national Avignon-Provence (307 500€), ‘La Garance’ à Cavaillon (100 000€), ‘Les Hivernales’ (67 500€), ‘Le Chêne noir ‘ (35 000€), ‘Le Théâtre des Halles’ (22 500€), l’association de gestion du Festival d’Avignon (ndlr : le ‘In’) touche la plus importante enveloppe : 312 500€.

Pour ne pas être en reste avec les sportifs, le Vaucluse débourse près de 205 000€ pour clubs dont 65 000€ pour l’AVB. (Avignon volley-ball) et 34 000€ pour le BMX Club de Sarrians.

Enfin, le Département se met au vert en signant la motion proposée par l’Assemblée des départements de France en faveur de la diversité dans les espaces naturels sensibles.


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Dans le cadre de travaux de construction d’un ouvrage permettant le passage de la véloroute du Calavon sous la RD 2, à compter du lundi 18 janvier, et pendant 4 mois, la circulation sera entièrement basculée sur une route provisoire.

Pour le Conseil départemental de Vaucluse, en charge du chantier, il s’agit d’aménager et de sécuriser un point particulier de la véloroute, à savoir la traversée de la RD 2 située sur la commune de Cavaillon. L’ouvrage, constitué d’un pont dalle en béton, s’intègrera à terme de manière discrète dans le site. L’ouverture de l’ouvrage a été calée de manière à éviter l’effet tunnel et laisser passer le maximum de lumière. La largeur de la voie verte sous l’ouvrage sera identique à la section courante, soit 3 mètres de large. Le coût prévisionnel de l’opération est de 2,8 M€ HT, financé par le Département de Vaucluse, l’Etat et la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une instruction est en cours afin d’obtenir un financement européen au titre du FEDER (Fonds européen de développement régional).

A ce jour, 36 km de la véloroute du Calavon ont déjà été réalisés dont une majorité en voies vertes entre Saint-Martin-de-Castillon et Robion. La liaison entre Saint Martin-de-Castillon et Céreste est assurée sur de petites voies partagées à très faible trafic. Après une première phase amorcée en 2020 sur la section comprise entre Robion et Cavaillon, les travaux se poursuivent sur la RD 2. Une troisième phase consistera à réaliser la section comprise entre le Chemin du puits de Gavottes à Cavaillon jusqu’au passage inférieur rue Jules-Grand, section qui est pour l’instant en attente du déclassement de l’ancienne voie ferrée.

 


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Privé de ses traditionnelles cérémonies des vœux en raison du Covid-19, le Conseil départemental de Vaucluse a décidé de s’adresser aux Vauclusiens grâce à un film de 4min13 diffusé sur son site internet et les réseaux sociaux.

« Le ton est délibérément optimiste et nous aide à regarder vers l’horizon, au-delà de la crise que nous connaissons, explique le Département. Le Vaucluse est un territoire d’exception qui avance, se modernise, sans rien renier de ses racines et de son identité.

Véloroute et cyclotourisme, environnement, collège, patrimoine, Sdis (Service départemental d’incendie et de secours), personnes âgées, entretien et réalisation des routes, innovation et artisanat, photovoltaïque, agriculture, université, très haut débit… ce film réalisé par Benjamin Smither de AMDA à Villeneuve-lès-Avignon évoque les grands thèmes qui caractérisent ce territoire.

 

« On prend un temps d’avance. »

« Ici, on réinvente déjà le plaisir de se balader dans une nature préservée grâce aux vélos électriques, poursuite le Département. Ici, la technologie permet déjà de poser un nouveau regard sur notre riche patrimoine ou bien de sauver des vies. Ici, l’agriculture de demain est déjà en germe et l’on imagine de nouvelles manières d’enseigner au collège. Ici, grâce aux connexions Internet à Très Haut Débit, on peut déjà vivre et travailler en ville comme à la campagne. Ici, c’est le Vaucluse et dès aujourd’hui, on prend un temps d’avance. »

https://www.vaucluse.fr/fileadmin/03_Videos/2021/En_Vaucluse_prenons_un_temps_d_avance.mp4


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La chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de rendre public son rapport sur la gestion de la politique du logement de la communauté d’agglomération du Grand Avignon. Ce travail, portant sur la période 2015-2018, constate que sur la période 2012 à 2017 le Grand Avignon n’a pas atteint les objectifs assignés de production. Ainsi, selon l’organisme de contrôle, seuls 1 966 logements sociaux ont été construits entre 2012 et 2017, au lieu des 2 640 prévus.

Abandonner la logique de guichet

Par ailleurs, la Chambre régionale estime que « l’offre nouvelle correspond imparfaitement à la demande » puisque « 70% des logements construits sont des T3 et T4 alors que l’objectif était de développer la production de T2 et de T5 ». ;

« Au total, le Grand Avignon n’a dépensé que 8,7M€ en faveur de cette politique entre 2012 et 2017, contrairement aux 12,4 M€ annoncés », constate ensuite la Chambre qui conclut « que l’amélioration de la politique intercommunale de l’habitat et du logement, dans un contexte budgétaire contraint, passe par l’abandon par le Grand Avignon de la logique de guichet pour intervenir plus en amont dans la conception des opérations, l’amélioration de la cohérence entre ses différents outils, et le renforcement le suivi des bailleurs. »

L’agglomération en chef de file

Dans sa réponse adressée à la Chambre, Joël Guin, le nouveau président du Grand Avignon, rappelle la volonté de l’intercommunalité à soutenir fortement « la production et souhaite que la politique de l’habitat et du logement soit portée en commun par l’agglomération et les communes dans le respect de leurs compétences respectives, objectif réaffirmé dans notre projet de 3e PLH (Programme local de l’habitat) ».

« Je considère que l’agglomération joue pleinement son rôle de chef de file de la politique locale de l’habitat », poursuit Joël Guin qui rappelle notamment que « nous avons instauré l’automaticité des garanties d’emprunts dès lors qu’un dossier était subventionné, et ce de manière à fluidifier le montage, déjà très complexe, des dossiers de financement portés par les bailleurs ».

Retrouvez ici le rapport complet de la Chambre régionale des comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur sur la gestion de la politique de logement de la Communauté d’agglomération du Grand Avignon 


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Une minute de silence, avant d’ouvrir les micros, en hommage à l’ancien président Giscard d’Estaing. Et la dernière séance de l’année commence par l’aménagement d’une piste cyclable sur le carrefour de Réalpanier au Pontet, avec des espaces verts, des trottoirs, un éclairage public et une signalisation adaptée. Toujours pour améliorer la circulation et l’insertion paysagère, à l’échangeur Beaulieu à Monteux, une série d’accotements, remblais et bassin de rétention des eaux seront aménagés sur près de 12 000m2, ce qui fera grincer les dents de Sylvie Fare, l’élue écologiste qui dénoncera « un camouflage paysager surdimensionné et des terres agricoles grignotées, 100 hectares artificialisés, donc sacrifiés en 10 ans ». Autre projet, la voie de liaison entre la départementale 973 et le sud-ouest de Pertuis, co-financée avec la Métropole Aix-Marseille-Provence, pour un montant total de 15M€. Un schéma département de la voirie suivra avec le Pôle d’échange d’Orange, les véloroutes, la LEO (Liaison Est Ouest d’Avignon), le renforcement des ouvrages d’art et les murs de soutènement pour une facture de 52M€.

 

Le haut débit fait débat

Le ‘Très Haut Débit’, axe fort de développement du Vaucluse, confié par DSP (Délégation de service public) à Vaucluse Numérique fait état de 50 420 prises raccordées fin 2019 pour une somme de 68M€ dans la 1ère phase de déploiement. Pour le second plan à l’horizon 2021, il y aura 55 287 prises connectées pour 80M€. Jean-François Lovisolo (PS) regrettera l’absence de mutualisation des gaines, Darida Belaïdi (Divers gauche) précisera qu’il n’y a pas de fibre pour les milliers de riverains de la Rocade Charles de Gaulle à Avignon, Hervé de Lépinau dénoncera « Le flou artistique du rôle que doivent jouer mairies, opérateurs et communautés de communes. On se demande qui fait quoi, c’est du vite fait, mal fait. A quoi le président Maurice Chabert répondra : « nous savons qu’il y a des problèmes, l’Association des Maires les a fait remonter, si nécessaire nous demanderons des pénalités ».

Dans le même secteur, le 2ème Schéma Numérique des Collèges (2021-2024) prévoit l’activation des connexions dans les 54 établissements pour les 30 000 élèves. « Avec la crise sanitaire et le confinement, les élèves ont eu besoin d’un ordinateur pour suivre leur scolarité. Dès la rentrée 2021, 21M€ seront alloués à l’achat de tablettes, à la mise en place de Wi-Fi dans les collèges, à la création d’un Espace numérique de travail (ENT) étendu aux 54 collèges pour permettre les échanges entre les élèves, les professeurs et les parents » précise Dominique Santoni responsable de l’Education au Conseil Départemental. Hervé de Lépinau (RN) cite l’exemple des Bouches-du-Rhône où dès réception des tablettes gratuites pour les collégiens, elles se sont parfois retrouvées en vente sur ‘Le bon coin’…

 

Faire face au réchauffement climatique

Le Programme Départemental d’Aménagement Hydraulique doit permettre au monde agricole de survivre malgré le réchauffement climatique, les périodes de sècheresse et d’orages intenses. Sur les 39 000 hectares irrigables de Vaucluse, 25 000 sont gérées par des associations syndicales. 388 000€ de subventions seront alloués par le Département, 354 000 par la Région Sud et 148 000 par la Communauté Européenne.

Face à l’impact du coronavirus, un ‘Plan de Relance de l’Investissement’ a été voté pour sauvegarder les entreprises et sauver les emplois, tout en gardant en tête l’esprit de transition écologique. Ce plan pluriannuel sera doté de 49M€.

Enfin, au bout de 2h de séance, les élus départementaux ont entamé l’examen des 328 pages et tableaux du BP (Budget primitif) 2021. Powerpoint à l’appui, c’est Jean-Baptiste Blanc, le nouveau sénateur (LR) toujours en charge des finances qui l’a présenté en détails. « Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent et de recul de la part départementale de la taxe foncière comme de la Dotation globale de fonctionnement (DGF), le projet de budget de Vaucluse s’équilibre à 699,1M€. Les dépenses sociales grimpent de façon significative, 113M€ pour le RSA (Revenu de solidarité active) contre 103,5 en 2020, la charge nette pour le département s’élève à plus de 50M€ alors qu’elle était de 12M€ en 2011. L’évolution de dépenses du personnel est en hausse de +1,5%. Le nombre d’agents a spectaculairement reculé de 2318 en 2014 à 2168 aujourd’hui, mais avec la revalorisation indiciaire des salaires et le GVT (Glissement vieillesse technicité), la masse salariale passe à 130M€.

 

Nombreuses dépenses d’équipement

Parmi les futures dépenses d’équipement, 1,4M€ pour la construction des nouvelles Archives Départementales sur le site d’Agroparc, 1,8M€ pour le chantier de réhabilitation des façades et de la couverture du Palais des Papes, 0,4M€ pour la construction d’un Ehpad (Etablissement hébergeant des personnes âgées dépendantes) de la Croix Rouge à Avignon et la même somme pour le développement des usages et services du numérique en télémédecine.

C’est Yann Bompard (Ligue du Sud) qui entamera le débat « Grâce à Valéry Giscard d’Estaing et sa loi sur le regroupement familial, nous accueillons toute la misère du monde, toujours plus d’immigrés, une fraude massive au RSA, une catastrophe économique, financière et sanitaire avec le coronavirus et une paupérisation de nos concitoyens en hausse ». Darida Belaïdi (DG) insistera sur le rôle majeur que joue le département dans la solidarité due aux plus faibles. « Elle est notre 1ère mission et leur seul patrimoine. Nous ne sommes pas au CAC 40 pour faire fructifier l’argent des actionnaires, mais pour porter une attention soutenue aux précaires. Là, le compte n’y est pas. Avec la Covid-19, les 900 agents des services sociaux de département ont été méprisés par la hiérarchie. A force de réduire les effectifs, de vouloir laver plus blanc, ça fait tâche. »

Le président Chabert répondra qu’il n’y a eu aucune diminution de personnel, il a même gagné 6 personnes, et qu’en plus de la réorganisation des 16 Espaces départementaux des solidarités (Edes) est prévue la création de 3 autres structures à Carpentras-Graville, à Sault et Apt.

Jean François Lovisolo (PS) reconnaît que « l’exercice est compliqué, les marges de manœuvres minces, la détresse sociale et psychologique mondiale, l’humain doit être au cœur de nos préoccupations. » André Castelli (PC) dénonce « l’Etat régalien qui se défausse de ses responsabilités sur les collectivités locales ». Jean-Baptiste Blanc conclura que « ce budget a vocation à renforcer l’accompagnement des publics de plus en plus en difficulté, limiter l’effet ciseaux du recul des dotations, de la crise sanitaire, économique, sociale pour conforter le développement de notre territoire. Nous sommes fiers de vouloir favoriser une solidarité humaine et territoriale ».

https://echodumardi.com/tag/conseil-departemental-de-vaucluse/page/8/   1/1