18 décembre 2024 |

Ecrit par le 18 décembre 2024

À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

Encouragée par le succès de la Dizaine palestinienne de l’année dernière (du 13 au 22 mai 2023), l’association avignonnaise Présences palestiniennes renouvelle cette année l’expérience et organise pendant huit jours, du mardi 7 au mardi 14 mai, une série d’événements autour de la culture palestinienne.

Devenue ainsi une Huitaine palestinienne, cette semaine culturelle, manifestation inspirée par les semaines italienne, provençale et libanaise qui se tiennent régulièrement depuis plusieurs années à Avignon, prend cette année, en 2024, une résonance particulière. La guerre qui sévit depuis plus de six mois, outre les massacres des populations civiles, détruit aussi des richesses culturelles et tout ce qui constitue le patrimoine national d’un peuple, du peuple palestinien en l’occurrence. 

Mieux connaître la culture palestinienne, à la fois ancienne et ouverte sur le monde contemporain, riche, mais souvent occultée

Mieux la faire connaître, tel est le but de cette Huitaine palestinienne proposée par l’association Présences palestiniennes créée en 2014. En partenariat avec des lieux culturels d’Avignon, cette huitaine veut témoigner de la vitalité résistante de la culture palestinienne, et mettre en valeur l’image positive d’une société et d’un peuple qui vit, aime, travaille, qui a le sens de la fête et de l’hospitalité, un peuple dynamique et cultivé qui réussit à vivre malgré les difficultés.

Conférence à la Maison Jean Vilar : François Abou Salem, faire théâtre pour faire nation

Homme de théâtre français installé en Palestine, François Gaspar, dit Abou Salem, a consacré toute sa vie à l’émergence du courant théâtre palestinien et à sa pérennisation. Najla Nakhlé-Cerruti, agrégée d’arabe et chercheuse au CNRS présentera sa trajectoire singulière à partir des archives qu’il a laissées à sa mort et hébergées au Théâtre National Palestinien/El-Hakawati, actuellement l’unique théâtre palestinien en activité à Jérusalem.
Mardi 7 mai. 18h. Entrée libre. Maison Jean Vilar. Rue de Mons. Avignon.

La traditionnelle exposition du Pont de l’Ascension qui a lieu à Avignon depuis 2016 

Après les artistes plasticiens de 2022, la broderie palestinienne de 2023, ce sera l’exposition de photographies intitulée « Gaza avant, Gaza maintenant », qui sera présentée au Temple Saint Martial.

L’exposition est accompagnée par une sélection de Gaza Stories (1h) projetées en boucle. Le dernier jour de l’exposition – dimanche 12 mai à 15h — rencontre en visio avec le réalisateur Iyad Alasttal suivie d’un goûter palestinien.
Du Jeudi 9 au dimanche 12 mai de 12h à 17h. Temple Saint Martial. 2 Rue Jean Henri Fabre. Avignon.

Une projection-débat au Cinéma Utopia

À Battir, en Cisjordanie, village-musée à ciel ouvert pour ses cultures en terrasse, François Ducat, documentariste qui organise des ateliers vidéo avec les lycéens, y revient suivre leur évolution. Il interroge alors trois jeunes, deux garçons et une fille : comment voyez-vous votre avenir à Battir ? Quitter ou servir son pays ?..

La projection sera suivie d’un débat avec les réalisateurs François Ducat et, sous réserve, SalahAbunima.
Vendredi 10 mai. 20h30. Tarif Utopia. 

Mélodies et chants du Levant au Château Saint Chamand

Le duo Ya Loz Akhdar (Oh, l’amande verte), composé de Basela Abou Hamed et Kader Denednia, interprète des mélodies traditionnelles comme des chansons plus récentes qui évoquent la culture et la vie des Palestiniens et inspirent l’amour et l’espérance.

Le concert sera suivi de la projection du documentaire de Basela Abou Hamed, L’Odeur perdue. Ce documentaire de 8min30 évoque les odeurs de cuisine et des denrées dans des échoppes et sur leurs éventaires dans le camp palestinien de Yarmouk à Damas. L’Odeur perdue, un monde perdu, après la guerre, le siège et la destruction du camp pendant les années 2012-2018.
Samedi 11 mai. 19h. Participation libre. Château St-Chamand. 3 avenue François Mauriac. Avignon. 

Contes de Palestine

Avec le conteur Jihad Darwiche et les conteuses Aïni Iften et Kala Neza. Pour ce spectacle unique, les trois artistes avignonnais ont sélectionné dans le patrimoine du conte palestinien quelques morceaux savoureux ou drôles, pleins de sagesse ou de fantaisie… et surtout de poésie.
Lundi 13 mai .19h. 10€. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Chapelle des Italiens. 33 Rue Paul Saïn. Avignon. 

Une rencontre débat : L’agriculture palestinienne sous occupation israélienne : quelle place pour une économie de résistance ? 

La colonisation de la Cisjordanie occupée s’accélère : à la spoliation des terres et des ressources en eau, aux restrictions sur les échanges avec l’extérieur, s’ajoutent la construction du mur, l’extension des colonies et la violence des colons. Que peuvent les agriculteurs palestiniens pour tenir tête à cette stratégie de destruction systématique de leur raison d’être ? Que pouvons-nous pour les aider à vivre ? Rencontre-débat avec Jacques Neno, en dialogue avec Ahmed Dahmani, économiste
Mardi 14 mai. 19h. Entrée libre.  Fenouil à vapeur. 145 Rue Carreterie. Avignon. 

Deux librairies avignonnaises, la Mémoire du monde et La Comédie humaine, mettront en valeur, pendant la huitaine, la littérature de et sur la Palestine.

Du mardi 7 au mardi 14 mai dans divers lieux d’Avignon. presences.palestiniennes@laposte.net


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

Le samedi 27 avril 2024 se tiendra une conférence proposée par Paulin Reynard, défenseur de la langue provençale et capoulié du Félibrige à la salle des fêtes l’Arbousière, à Châteauneuf-de-Gadagne de 20h à 22h. Le Félibrige est une association fondée par Frédéric Mistral et Joseph Roumanille qui défend depuis 1854 la sauvegarde et la promotion de la langue et de l’identité des pays de langue d’oc.

Cette conférence qui sera animée par Paulin Reynard, sera bilingue et abordera les origines, le parcours et l’évolution de ses questions de préservation et de transmission de la langue provençal. Des sujets qui questionnent le Félibrige depuis 170 ans. La structure avait déjà agi avec la création en 2022 du label « Ciéuta mistralenco » qui a pour objectif de valoriser les villes qui promeuvent l’identité provençale et des pays d’Oc. Un concert d’Aliço aura également lieu dans la continuité de la conférence.

Infos pratiques : Conférence « A 170 an, lou Felibrige a pas tout di ! ». Samedi 27 avril, de 20h à 22h, salle de l’Arbousière, 1360 Avenue Voltaire Garcin, Châteauneuf-de-Gadagne. Entrée gratuite. 


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

Ce mercredi 27 mars, le Département de Vaucluse vous propose la conférence ‘Violences politiques, révolution(s) et mémoires. Réflexions à partir du cas vauclusien’ à Avignon dans le cadre des Nocturnes de l’Histoire. Le public et les étudiants sont invités à assister à cette table ronde de vulgarisation historique.

En partant de la décennie révolutionnaire, particulièrement mouvementée en Vaucluse, cette table-ronde donne l’occasion de réfléchir aux usages politiques de la violence, à leur enracinement dans la longue durée et à la construction de mémoires antagonistes. Autour de la table ronde se trouveront :
•Christian Achet, professeur agrégé d’histoire-géographie au lycée Fabre à Carpentras
•Cédric Audibert, docteur en histoire contemporaine et professeur d’histoire-géographie au collège Lamartine à Villeurbanne
•Loïc Bost, doctorant en histoire contemporaine à l’Université d’Avignon et professeur d’histoire-géographie au collège Tavan à Montfavet
•Christophe Portalez, docteur en histoire contemporaine à l’Université d’Avignon, professeur agrégé d’histoire-géographie au lycée d’Ormesson à Châteaurenard, et formateur académique
•Nicolas Soulas, docteur en histoire moderne à l’Université d’Avignon, chercheur associé au LARHRA, professeur agrégé d’histoire-géographie au lycée de l’Arc à Orange), chargé de cours à l’Université de Nîmes et d’Avignon, et secrétaire général de la Société des Études Robespierristes.

Inscription gratuite mais recommandée au 04 90 86 16 18.
Mercredi 27 mars. 18h. Hôtel de Sade. 5 rue Dorée. Avignon


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

Pour le plus grand bonheur des férus de l’univers de la piraterie, la Ville de Sorgues propose un programme spécial Pirates pour les petits et les grands. Conférence, chasse au trésor, concert et spectacle sont prévus le vendredi 22 mars et les samedis 23 et 30 mars.

Pour les plus grands à partir de 12 ans, le conférencier et animateur Éric Gérôme vous propose de découvrir l’histoire de Jeanne de Belleville, femme pirate, ce vendredi 22 mars. Connue au XIVᵉ siècle, Jeanne de Belleville a semé la terreur, dans une violente guerre de course sur la Manche et dans les terres normandes et bretonnes, pour venger son mari.
Vendredi 22 mars. 18h30. Gratuit sur réservation à la médiathèque ou au 04 90 39 71 33. Médiathèque. 285 Avenue d’Avignon. Sorgues.

Les élèves de l’École municipale de musique et de danse (EMMD) présenteront deux concerts de pirates ces vendredi 22 et samedi 23 mars, et seront joints par l’ensemble à cordes « les jeunes archets » du Conser­vatoire de Cavaillon. Ils présenteront trois contes mis en musique, illustrés et racontés par les enfants. Le public pourra notamment entendre les musiques du film culte Pirates des Caraïbes.
Vendredi 22 mars à 19h. Samedi 23 mars à 17h. Gratuit sur réservation à l’EMMD ou au 04 90 39 71 71. Pôle culturel Camille Claudel. 285 Avenue d’Avignon. Sorgues.

Les enfants seront à l’honneur ce samedi 23 mars. La Compagnie les Mouflettes leur prévoit une soirée aux couleurs noir et blanc du drapeau pirate, avec un parcours au trésor, un escape game et une boum party. L’événement est réservé aux enfants entre 6 et 11 ans, qui sont invités à venir déguisés en pirates.
Samedi 23 mars. 18h. 15€ (Billetterie au Pôle culturel). Salle des fêtes. 231 Avenue Pablo Picasso. Sorgues.

Le spectacle ‘Max le Pirate et le Coffre de la Sorcière’ sera présenté le samedi 30 mars. Le public, dès 6 ans, fera la rencontre de Max, qui a trouvé un coffre posé devant sa porte. Tout laisse croire que ce coffre va le mener jusqu’à un fabuleux trésor oublié… Mais comment faire sans équipage pour l’appuyer ?
Samedi 30 mars. 16h. 5€ (gratuit pour les moins de 9 ans). Réservation au 04 86 19 90 90. Pôle culturel Camille Claudel. 285 Avenue d’Avignon. Sorgues.


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

À l’initiative de son responsable du comité d’Avignon et de sa région, Bernard Autheman, le parti « territoires de progrès » met en place une conférence sur l’hydrogène le jeudi 21 mars à 20h à la salle des fêtes de la mairie d’Avignon. Un événement qui permettra d’aborder les sujets de la transition écologique, des nouvelles ressources de demain et qui offrira la possibilité de faire vivre le parti sur le plan local.   

Le parti politique « Territoires de progrès » a été créé le 1ᵉʳ février 2020 par Jean-Yves le Drian et Olivier Dussopt. Ce mouvement qui se définit comme l’aile gauche de la majorité présidentielle d’inspiration social-démocrate est de plus en plus identifié sur le territoire vauclusien notamment grâce au travail de Claude Hault, son responsable départemental et Bernard Autheman, responsable du comité « Avignon et sa région. »

C’est avec cet objectif de continuer ce travail d’identification et d’union autour de « territoire de progrès » que le parti organise une conférence sur l’hydrogène le jeudi 21 mars prochain à 20h à la salle des fêtes de la mairie d’Avignon. Une assemblée gratuite et ouverte à tous qui sera animée par Alexandre Autheman, responsable ingénierie chez le producteur d’énergie CVE et expert sur les questions de l’hydrogène. 

Transition écologique et lutte contre les fakes news 

Cette conférence sur l’hydrogène est le premier événement pour le parti en 2024. Elle sera l’occasion d’évoquer les sujets de la transition écologique et des nouvelles ressources pour l’avenir comme l’évoque Bernard Autheman : « on a vocation avec cette conférence à intervenir sur des sujets politiques dans le sens le plus noble et offrir des solutions sur des sujets d’intérêts communs, sur des problématiques de vie dans notre ville ». 

Si ces thématiques représentent un enjeu majeur pour le présent et le futur, l’évènement initié par Bernard Autheman a également une portée éducative et éclairante. « Il me semble essentiel de lutter contre l’extrémisme grâce à la culture et l’éclairage scientifique. La prolifération des fake news est un fléau et je suis convaincu que l’intervention de professionnels et de scientifiques avérés sur ce type de sujet sont la meilleure solution pour aider nos concitoyens », affirme celui qui est également conseiller municipal délégué aux bibliothèques, aux musées et à la culture provençale à la mairie d’Avignon. 

Infos pratiques : Conférence « l’hydrogène : énergie d’avenir, durable et écologique ? ». Jeudi 21 mars 2024. 20h. Salle des fêtes de la mairie d’Avignon. Place de l’horloge. Avignon. Évènement gratuit et ouvert à tous.  


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

Ça va swinguer avec une Jazz Story sur les Jazz Ladies

Une conférence, animée par Jean-Paul Ricard et Bruno Levée, qui retrace la vie des artistes à travers des vinyles originaux ou d’enregistrements rares. Bien que toujours peu reconnues, quelques figures et personnalités fortes du jazz au féminin comme Blanche Calloway, Valaida Snow, The International Sweethearts of Rhythm, ou Marian McPartland, vont émerger durant les années 30 et 40.
Mardi 19 mars. 18h. Apéro partagé. 18h30. Conférence. Entrée libre. Adhésion obligatoire. 2€. 

Ça va swinguer lors de la soirée conviviale du Vinyle Social Club

Radio Campus Avignon et l’AJMI s’associent pour une soirée spéciale où la parole est donnée au public. Venez avec vos vinyles préférés (jazz et musiques improvisées), faites nous découvrir les pépites de votre discothèque. Un enregistrement sera effectué et diffusé sur les ondes de la radio étudiante.
Mercredi 20 mars. 20h à 23h. Entrée libre. Adhésion obligatoire. 2€. 

Ça va swinguer lors du concert franco-javanais Gaga Gundul

En 2019, Peemaï est allé à la rencontre du groupe Gayam 16 pour s’imprégner et apprendre la musique traditionnelle indonésienne. Par la suite, Peemaï, porté par le Collectif Koa, propose à Gayam 16 de créer un nouveau répertoire Gaga Gundul autour de la musique javanaise et du jazz français d’aujourd’hui. L’alliance des timbres des percussions du Gamelan et des instruments occidentaux amène de nouvelles couleurs sonores. Le répertoire puise à la fois dans la tradition javanaise, l’arrangement et l’improvisation, un mélange d’influences rock, jazz, contemporain et électronique, tel que le pratique Peemaï, et la composition d’œuvres spécifiques à cet instrumentarium.
Jeudi 21 mars. 20h30. 5 à 16€. 

Ça va swinguer avec les Ajmi mômes

Durant un semestre, les mômes sont invités à participer à une aventure musicale en quatre étapes. Encadrés par le musicien Bruno Bertrand, nos futurs jeunes talents pourront se préparer à monter sur la scène de l’AJMI lors de la représentation finale du 16 mai. Les jeux de rythme et d’improvisation seront à l’honneur tout au long du cycle d’ateliers.
Samedi 23 mars. 10h à 12h. 15€.  

AJMI Club. 4 Rue des Escaliers Sainte-Anne. 04 13 39 07 85.


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

Mettons-nous d’accord, le 8 mars, c’est la Journée internationale des droits des femmes et non pas la Journée de la femme !

La Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est en 1975, lors de l’Année internationale de la femme, que l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars.

Une journée d’action

Le 8 mars est une journée de rassemblements à travers le monde et l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Traditionnellement, les groupes et associations de femmes militantes préparent des événements partout dans le monde pour fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications, améliorer la situation des femmes. C’est aussi l’occasion de mobiliser en faveur des droits des femmes et de leur participation à la vie politique et économique. Les Nations Unies définissent chaque année une thématique différente qui est pour 2024 : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme. » 

Le 8 mars à Avignon

Frédéric Pagès — agrégé de philosophie et journaliste au Canard Enchaîné — revient au Théâtre des Halles pour un nouvel opus des Philosophes en chair et en os : Les femmes et la philosophie

Chaque conférence est rythmée par les improvisations d’un musicien, lors de courtes pauses. Sur un écran, des photos et cartes géographiques sont projetées. Après chaque représentation, un échange est proposé au public. Après Rousseau, Spinoza et Nietzsche, il aborde, en ce 8 mars, la question des femmes et de la philosophie. Au banquet athénien, elles n’étaient pas là pour discourir, ni à l’église, pas davantage dans les académies savantes. Pour justifier cette exclusion, les philosophes ont développé, depuis l’Antiquité, un bêtisier misogyne.

En contre-feu, quelques femmes lumineuses ont inventé des lieux où elles pouvaient occuper la scène sans offenser les règles. Au XVIIIᵉ siècle, dans toute l’Europe, les salons, animés généralement par des femmes, furent une pièce maîtresse des Lumières et de leur diffusion. Il faut attendre le XXᵉ siècle pour que brillent des grands noms tels qu’Hannah Arendt, Simone Weil, Simone de Beauvoir. Reste une question dérangeante : et si la philosophie restait une affaire d’hommes ?
Vendredi 8 mars. 20h. Tarif unique. 10€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. Avignon. 04 32 76 24 51.

Femmes et paysage en Méditerranée, sous la culture, l’agriculture 

Conférence présentée par Nathalie David, éditrice et créatrice du lieu ‘Le jardin singulier’. 

Dans la plus petite commune du Vaucluse, Saint-Léger-du-Ventoux, est né un lieu, le Jardin Singulier : dans l’ancienne maison forestière, l’association Esprit des lieux a installé sa librairie, sa maison d’édition, un restaurant où sont proposés plats et boissons à partir de productions locales, un jardin où l’on peut flâner en rencontrant quelques installations artistiques, mais surtout où l’on peut rencontrer des gens, se reposer, se ressourcer au milieu des arbres, car oui, le Ventoux est un jardin !
Jeudi 7 mars 2024. 18h30 à 20h. Espace Étoile MAIF. 139 avenue Pierre Sémard. Avignon. 04 32 76 24 66. contact@volubilis.org   http://www.volubilis.org 

La Journée internationale des droits des femmes à la Maison pour tous Monfleury

La journée débutera dès 18h par la présentation des expositions Je suis, une série de fresques et tableaux réalisés par des adhérents de la Maison pour tous. À partir de 19h30, un repas – tajine de bœuf aux pruneaux, tiramisu – et une animation ‘Et nous les femmes’, faite par Camille Giry, comédienne humoriste et femme engagée.
Vendredi 8 mars. 19h30. Repas et animation. 12€/personne pour adhérent. 15€ pour non-adhérent. Inscription. Site Champfleury. 2 rue Marie Madeleine. Avignon. 04 90 82 62 07.

Un petit festival cinématographique organisé par l’association Osez le féminisme 84, en partenariat avec le cinéma Le Vox et l’association Miradas Hispanas

Primadonna, film italien de Marta Savina sorti en France le 17 janvier 2024. Sicile, 1965. Lia a grandi dans un village rural. Elle est belle, têtue et sait ce qu’elle veut. Lorenzo, fils d’un patron local, tente de la séduire. Lorsqu’elle le rejette, fou de rage, il décide de la prendre de force. Au lieu d’accepter un mariage forcé, Lia le traîne au tribunal. Cet acte va pulvériser les habitudes sociales de son époque et va ouvrir la voie au combat pour les droits des femmes. Ce drame a une grande portée historique moderne, celle de l’Italie des années 60. Il s’inspire de l’histoire vraie de Franca Viola. Cette femme italienne est restée dans les mémoires pour avoir refusé un « mariage réparateur ».
Jeudi 7 mars. 20h.  Débat animé par Osez le féminisme 84 (OLF). Cinéma Le Vox. 22 Place de l’horloge. Avignon.

Gisèle Halimi, la cause des femmes, un documentaire de Cédric Condon

Ce documentaire sorti en 2022 retrace le parcours courageux de l’avocate engagée, de la militante féministe et de la femme politique, entre ses combats et ses victoires.
Vendredi 8 mars. 20h30. Débat animé par OLF avec l’ancienne députée et avocate Souad Zitouni en témoin. Cinéma Le Vox. 22 Place de l’horloge. Avignon.

Ana Rosa en présence de la réalisatrice Catalina Villar 

Le mot de la réalisatrice : « Une unique photo d’identité retrouvée après la mort de mes parents : celle de ma grand-mère, Ana Rosa, morte avant ma naissance et dont on ne parlait jamais dans la famille. Je savais seulement qu’elle avait subi une lobotomie. En tirant les fils de ce drame, j’explore les liens de la psychiatrie avec la société de son temps et la place très particulière des femmes dans cette histoire… »
Samedi 9 mars. 20h. Débat coanimé par OLF et Miradas Hispanas. 5 à 8,50€. Cinema Le Vox. 22 place de l’horloge. Avignon. 04 90 85 00 25.


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

4 monument le plus visité en Provence, le château de Lourmarin se prépare à entamer son programme culturel pour l’année 2024. Ce samedi 24 février, « la petite villa Médicis de Provence » accueillera une conférence intitulée « Les Émirats Arabes Unis-le Louvre Abu Dhabi ». Un voyage architectural qui nous emmène au cœur de cet État et de son patrimoine. 

L’attrait autour du château de Lourmarin n’est pas près de s’épuiser. Depuis 2020 et le début de la crise Covid, le nombre de visiteurs ne cesse d’accroitre dans le village où est enterré Albert Camus. En 2022, la barre des 50.000 personnes a été franchie, en 2023 elle a même explosé avec plus de 59.000 visiteurs au sein de l’édifice construit au XVᵉ siècle. Un succès dû à une diversité des activités, mais surtout à un programme culturel toujours plus riche et varié.  

Une conférence témoin de l’importance prise par les Émirats Arabes Unis 

Avec l’idée d’attirer plus de 60.000 spectateurs en cette année 2024, le château a décidé de miser sur une certaine continuité et des nouveautés culturelles audacieuses. C’est notamment le cas avec la conférence « Les Émirats Arabes Unis-le Louvre Abu Dhabi » organisé par l’Association des Amis de Lourmarin. Un évènement qui se tiendra ce samedi 24 février à 15h au sein de la forteresse provençale.

Cette conférence sera animée par Pierre Croux, architecte et urbaniste globe-trotter qui a choisi quatre monuments témoins de la grandeur et de l’essor financier, architectural et culturel des Émirats Arabes Unis : l’Hôtel 7 étoiles Burj-Al-Arab, le Burj Khalifa, la Palm Jumeirah et pour finir le musée Le Louvre Abu Dhabi. 

Concernant ce musée conçu en 2017 par l’architecte français Jean Nouvel, il sera mis en exergue dans cette conférence à travers les deux symboles très novateurs mis en place par le prix Pritzker 2008. Un dôme immense, voute métallique percée de 7800 étoiles, apprivoisant ombres et lumières, et une médina à la blancheur immaculée, émaillée de sculptures et jouant avec la mer, pensée dans l’esprit de la culture des Émirats Arabes Unis. 

L’océan exposition, toujours présente en 2024

En place depuis le 15 juin 2023, l’exposition « l’Océan » prévue jusqu’au 31 mai 2024 sera toujours ouverte à la visite. Cette rétrospective, pensée par les photographes Rachel Talibert et Henley Spiers et les deux graveurs Hélène Baumel et Jean Chièze, revient sur l’importance de la préservation des océans et de son écosystème. Une thématique fondamentale au vu des problématiques liées aux pénuries d’eau. 

Infos pratiques : conférence « les émirats arabes unis – le louvre abu dhabi ». Samedi 24 février 2024. 15h. Château de Lourmarin. 2 av. Laurent Vibert 84160 Lourmarin. Tarifs : plein tarif : 8€. Tarif adhérent : 6€. Billetterie en ligne : https://www.billetweb.fr/conference-les-mirats-arabes-unis-le-louvre-abu-dhabi

Exposition « océan ». Disponible jusqu’au 31 mai 2024. Château de Lourmarin. 2 av. Laurent Vibert 84160 Lourmarin. Tarifs : plein tarif : 8€. Tarif adhérent : 3,50€. Ouvert tous les jours de 10 h 30 à 12 h 45 et de 14 h 30 à 17h 15. Infos/Résas : 04.90.68.15.23 – contact@chateaudelourmarin.com


À la découverte de la culture palestinienne du 7 au 14 mai à Avignon

L’Echo du Mardi a assisté à la conférence donnée par Alain Bauer, auteur et conférencier prestigieux de l’Autre festival, le festival du livre sur le thème : ‘Crime et opinion publique, entre information et fascination’. Pour l’occasion la salle Cellier Benoît XII -d’une jauge de 250 places- était emplie. Voici quelques extraits de ce qui s’est dit.

Plus de 250 personnes attendaient pour assister à la conférence d’Alain Bauer, et plutôt dans la bonne humeur Copyright Mireille Hurlin

«Dans l’esprit des communs, nous avons le sentiment qu’il y a de plus en plus de criminalité en France, entamait l’animateur, Michaël Orial, psychanalyste. On ne sait si le monde devient fou, ou si nous sommes, au final, beaucoup plus informés et orientés vers ce type d’information. Vous qui êtes un spécialiste de la sécurité, quelles sont pour vous, les principales évolutions de la criminalité au cours de ces dernières décennies?

« J’ai tout d’abord une pensée particulière pour un de mes papes préférés, le cardinal Jacques Duez, dit Jean XXII, un grand manipulateur mystificateur, plus attiré par l’alchimie que la religion, a entamé le célèbre criminologue, pour saluer, à sa manière, via ‘Son moment droit canon’ sa laïque présence dans ce haut lieu d’une dissidente papauté, mais tout de même pressé d’en venir au cœur du sujet. »

Tout commence avec la création de l’Etat civil en 1539
« C’est sous le règne de François 1er, en 1539, que fut inventé l’Etat civil, produit totalement laïque qui permettait de savoir à peu près quand l’on était né, quand on était mort et accessoirement, au fur et à mesure du temps, de quoi l’on était mort. »

Le comptage des homicides
« A l’époque, hors période de guerre, il y avait 150 homicides pour 100 000 habitants. Cinq siècles plus tard, au début des années 2000, nous étions tombés à 1,2 homicide pour 100 000 habitants. Nous n’avions jamais vécu une époque aussi sereine et apaisée. Hélas depuis 20 ans nous vivons une inversion de tendance, invisible d’abord, en phase d’accélération ensuite et avec, en 2023, la pire année depuis que nous avons un outil statistique moderne utilisé dès 1972, puisque, l’année dernière nous avons repassé le cap de 1 000 homicides, même s’il nous est arrivé d’atteindre les 1 500. Cependant nous avons passé le cap des 4 000 tentatives d’homicides qui ne sont rien de moins que des homicides ratés, dus à l’incompétence et à la mauvaise formation des auteurs, -qui sont les bienvenus chez moi pour une petite remise à niveau, a plaisanté le professeur de criminologie- et à l’amélioration exceptionnelle des services de secours. »

Actuellement 5 000 tentatives d’homicides
« Pour la première fois de l’appareil statistique, 5 000 tentatives d’homicides ! Nous avons passé le cap des 4 000 en plein confinement –en 2020-. Il y avait moins de 700 homicides il y a 10 ans. Nous vivons une inversion de tendance, complétée par une augmentation tout aussi massive des coups et blessures volontaires, des violences physiques. »

Le calcul de la criminalité et de la délinquance
« Or, quand on parle de la criminalité et de la délinquance, on fait un lot comprenant les cambriolages, les vols de voitures, d’accessoires dans les voitures, mais on ne fait pas la distinction entre la personne qui vous amène à être acteur de votre propre victimisation et les atteintes aux biens qui font de vous, en général, un spectateur lointain. Certes c’est désagréable mais vous n’avez rien subi. S’il y avait, par exemple, 400 000 cambriolages de plus et 200 000 agressions de moins, le chiffre serait très mauvais mais personne ne parlerait de la violence. A l’inverse, les chiffres seraient très bons et personne ne sortirait de chez soi. »

Le retour des violences physiques
« Ce processus-là de transformation et de retour de la violence physique, d’homicide, est soudain, alors que nous avions domestiqué la violence homicide, elle revient brutalement. Pourquoi, auparavant, s’est-il passé cette transition entre des affaires emblématiques exceptionnelles qui choquaient l’opinion alors qu’il ne se passait rien entre deux affaires exceptionnelles, à un niveau d’affaires exceptionnelles au quotidien, qui fait que l’exceptionnel est devenu quotidien et, lui-même, ordinaire ? »

Le problème majeur ?
« Cela pose un problème majeur : la demande de sécurité ne se traduit pas par un sentiment d’insécurité, ce qui existait hier, mais par un climat de violence qui s’est affirmé avec un élément qui n’est pas la statistique policière, ni administrative, ni l’emballage politique de tout va bien, tout va mieux… mais qui est le nombre de victimes traitées pour des actes de violence ,avec un outil statistique non manipulable qui est les statistiques des hôpitaux. » 

L’outil statistique des hôpitaux
« Lorsque l’on compare l’outil des hôpitaux, le traitement et le suivi des assurances qui sont des éléments extrêmement importants de la connaissance et de la méconnaissance des faits, car l’assureur n’est pas un bienfaiteur de l’humanité par nature. Ils ont inventé la franchise, qui porte mal son nom, c’est le moyen de ne pas vous payer ce qui vous est arrivé, de ne pas passer trois heures à attendre dans un commissariat pour ne pas être remboursé. Ainsi, on a une déperdition mécanique et continue de la connaissance des faits dus à un acteur qui n’est ni policier ni gendarme mais qui est assureur… »

Alain Bauer, criminologue et Michaël Orial, animateur de la conférence Copyright Mireille Hurlin

Les chiffres qui échappaient
« Sauf qu’à un moment donné, on s’est aperçu que quelque chose nous échappait. Notamment lorsqu’on s’est dit que tout le monde ne devait pas prendre les plaintes… C’est pas moi, c’est pas l’heure, c’est ailleurs, faites donc une petite main courante… Cela valait autant pour ceux qui prenaient la plainte que pour ceux qui venaient déclarer, notamment, les violences intrafamiliales (Vif) sur le thème : faut pas porter plainte parce que je ne veux pas être obligée de fuir le domicile conjugal avec mes deux enfants. C’était l’ancêtre d’un ‘Me too’ qui n’allait pas jusqu’au bout. »

Les enquêtes de victimation
« Du coup on a inventé des enquêtes de victimation. C’avait été le cas aux Etats-Unis il y a 50 ans, puis en Grande-Bretagne. J’ai été chargé, il y a une vingtaine d’années, de l’inventer en France. C’est là que nous avons découvert que 65% des victimes portaient plainte pour la dégradation de leur rétroviseur et 9% pour les violences physiques quotidiennes qu’elles subissaient. Pour la première fois, nous savions qu’il nous manquait 90% de violences physiques intrafamiliales qui touchent essentiellement, à 85% des femmes, des enfants et des étrangers. Pourtant ces personnes sont sur victimisées en matière physique et sous-identifiées en matière statistique. Un immense océan de violence n’était pas comptabilisé. Finalement, nous découvrions que nous n’avions pas de lisibilité de la réalité. »

Les chiffres fiables des homicides
« L’homicide, parce qu’on compte bien les cadavres depuis François Ier en 1539, est resté  l’indicateur le plus fiable et le plus stable que nous ayons, en temps de paix et non pas de guerre. C’est un extraordinairement indicatif de l’état de civilisation par la civilité et la domestication de la violence et également, de l’état de dégradation par l’augmentation massive des violences volontaires, des tentatives d’homicide et des homicides. En réalité, nous avons eu une immense chance de pacification massive et nous avons un retour de tendance par la violence qui devrait tous nous inquiéter. »

Votre livre reprend bon nombre de cold-cases. Comment le définir et comment les enquêteurs déterminent-ils s’il ont à faire à un cold-case ou pas?
« Aux Etats-Unis, un cold-case, est une enquête non résolue rapidement… C’est lorsque les éléments essentiels manquent : pas de cadavre, pas d’indices, pas de suspect ; un suspect mais pas d’indices, et où le niveau de popularité dans l’opinion d’émotion implique qu’il faut s’y intéresser. En France, il faut que l’enquête ait 18 mois. C’est donc l’article 706.106.1 du Code de procédure pénal qui désormais définit qu’un cold case n’a pas bien été traité, qu’il relève d’une série criminelle ou d’un cas qui n’a pas eu d’évolution majeure au bout de 18 mois et qui peut donc être traité, notamment par un Pôle national cold-case. Vous noterez qu’il a fallu 2023 ans pour s’intéresser aux cold-cases.

Tout d’abord le FBI (Federal bureau of investigation)
« Les Etats-Unis ont commencé à s’occuper de ces affaires dans les années 1970 au FBI. Alors pas du tout sur la question des cold cases mais parce qu’ils ont commencé à découvrir que des séries de cas non élucidées relevaient d’un seul auteur. Et donc par le biais de faits qui se ressemblent, de modes opératoires… Le premier serial killer de l’histoire ? Gilles de Rais, qui aimait beaucoup les petits enfants et les petites filles. On suppose qu’il en aurait tué entre 300 et 400, même s’il n’a été poursuivi que pour une trentaine. Alors c’est un grand capitaine d’armée, le numéro 2 de Jeanne d’Arc, un VIP serial killer, Malgré Landru et quelques autres, nous n’avions jamais vraiment développé un outil de gestion… »

Salle Cellier Benoît XII presque trop juste pour recevoir les têtes d’affiche Copyright Mireille Hurlin

Faire des corrélations
« Vous découvrez qu’avec un peu de jugeote, un magistrat tout seul pouvait découvrir que Joseph Vacher n’en était pas à son premier assassinat. Et bien nous, il nous a fallu extraordinairement de temps, il faut rendre hommage à un magistrat, d’ailleurs Jacques Dallest, et des avocats qui ont beaucoup travaillé notamment sur Les disparues de l’Yonne, pour se rendre compte qu’on ne s’occupait pas du tout de rapprocher les faits géographiquement. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et ailleurs, les cold-cases sont exhumés par l’opinion publique ou la détermination d’un enquêteur, d’un groupe d’enquêteurs. En France, 300 ont été identifiés. »

Comment les médias influencent-ils l’opinion publique sur le crime? Y a-t-il une limite du rôle des médias dans ces affaires et si oui, quelles sont-elles?
« La limite du rôle du média c’est la décence. Il n’y en a pas d’autres. Pour ce qui est de ceux qui croient encore qu’en France le secret de l’instruction existe, arrêtez d’acheter les journaux. Sur le reste, les médias servent à peu près tout. Ils servent aussi à relancer des enquêtes, à dénoncer des tentatives d’enfouissement. Ils servent à faire pression pour qu’une vieille affaire ressorte. Donc ils ont un rôle. Ensuite, il serait tout à fait insupportable d’imaginer un univers où le secret serait tel que les médias ne puissent pas parler du tout d’une affaire, sauf au moment où elle arrive devant le juge. On ne connaitrait pas celles qui n’arriveraient pas, on n’aurait pas de connaissance. »

Le vrai drame des médias ?
« C’est la perte des journalistes de faits divers. Il y a de très grands, d’immenses journalistes qui arrivent à faire le métier. Qui sont les gens qui racontent l’enquête. Les familles, les avocats, les magistrats, les policiers, les gendarmes. La demande est immense de pédagogie et d’informations pour que les gens puissent se faire leur propre opinion. Et pas ma propre opinion. »

La catastrophe ?
« C’est lorsque les magistrats, le juge deviennent des justiciers. Quand ils pensent qu’ils portent la bannière, qu’ils sont les héros d’une affaire. Ils partagent leur intime conviction –qu’elle soit vraie ou fausse- avec tout le monde, au lieu de la garder pour eux. Ils partent à la chasse aux suspects, ils vous annoncent tout et n’importe quoi, ils ne vérifient rien. Cela devient alors le drame de la médiatisation moderne. Auparavant, au moment où le journal était diffusé, on pouvait avoir trois contre-indications, deux vérifications. Là, c’est fini. En fait, une information et un démenti égal deux informations. ‘Et ça, c’est bon coco’, je cite. »

Un tempo de plus en plus accéléré
« Donc c’est un peu compliqué parce que les professionnels de l’information vivent dans un tempo de plus en plus accéléré et même les journaux dits sérieux, également présents sur un site internet, doivent le nourrir car il faut faire des clics. Éventuellement ça permet d’avoir des abonnements, on ne sait jamais. Et donc ils démultiplient le nombre d’informations et de désinformations en se contredisant parfois, en se justifiant rarement, et c’est à nous de faire le tri. C’est un vrai problème, ca n’est heureusement pas tous les médias, mais on sent bien qu’il y a des tentations et des pulsions à l’hyper rapidité. C’est le drame des chaînes d’info-continue et tout le monde se lance dans ça, y compris les quotidiens, bref, l’Internet a bouffé la qualité journalistique.

Attention aux pulsions de l’hyper rapidité
« Et puis de temps en temps, vous avez de très grands journalistes, spécialistes de l’investigation… Et aussi des stagiaires qui font leur métier de stagiaire, qui sont obligés de remplir des trucs avec rien et qui font la chasse à l’info. Donc on a le meilleur comme le pire, parfois dans le même journal, des fois que vous êtes sur le site web et pas sur le print. Mais c’est indispensable au bon fonctionnement de la démocratie. Donc il faut faire avec. Simplement, il faut vérifier systématiquement les sources et avoir une diversité d’approches de l’information… Avec les réseaux sociaux et les algorithmes qui vous s’enferment dans une colonne de nage où vous ne vérifiez plus rien et où on vous pousse à l’extrêmisation de tout, sans que vous ayez la possibilité de vérifier ou de douter. »

Appendre le doute
« Moi, mon métier, c’est d’apprendre le doute, donc je vérifie tout et trouve les moyens de sortir de cela par ma propre volonté mais il est vrai que, pour l’instant, nous sommes de plus en plus enfermés dans une logique unique où évidemment personne ne reconnaît ses erreurs et où l’on pense que tout le monde a oublié. En fait, tout le monde mise sur l’amnésie du citoyen. Nous, on mise plutôt sur son intelligence. Moi je pense que dans l’opinion, il y a un effet de masse, et que l’effet de masse produit parfois la haine, la fureur, la vengeance. Ça dépend sur quoi l’on mise. » Puis Alain bauer s’est éclipsé en salle de la Grande audience pour la dédicace de ses ouvrages.

En savoir plus
Alain Bauer, professeur de criminologie. Professeur titulaire de la Chaire de Criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers (depuis 2009), directeur du Master de Sciences Criminelles et criminologie, Directeur scientifique et Vice-Président du Conseil scientifique du pôle sécurité défense du CNAM, Professeur titulaire de la chaire de sciences policières et criminelles du MBA Spécialisé Management de la Sécurité (Paris II, HEC, EOGN), Senior Research Fellow au Center of Terrorism du John Jay College of Criminal Justice à New York (États-Unis), à l’Académie de police criminelle de Chine, à l’Université de Droit de Beijing, Enseignant à l’Institut de criminologie de Paris (Université Paris II-Panthéon Assas), aux Universités Paris I-Panthéon Sorbonne et Paris V-René Descartes, à l’Ihesi puis Inhesj, au Centre national de formation judiciaire de la gendarmerie nationale, au CHEMI, Éditeur de l’International Journal on Criminology, Membre du Conseil Éditorial de PRISM (NDU).

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