21 novembre 2024 |

Ecrit par le 21 novembre 2024

Soroptimist International Avignon, Le Cloître Saint Louis accueille Talents de femmes

La 4e édition du Salon Talents de femmes, organisée par le Soroptimist International Avignon se tiendra au Cloître Saint-Louis de vendredi 12 à mercredi 24 janvier, lors duquel exposeront 13 artistes peintres, sculptrices et photographes. Le vernissage aura lieu samedi 13 janvier à 17 heures et l’intermède musical dimanche 21 janvier à 16h. 1 000 visiteurs sont attendus.

Il s’agit d’une opération nationale Soroptimist qui essaime, comme c’est de coutume, dans toute la France. A la tête de l’organisation ? Brigitte Nicolle, présidente, Régine Pilgrim et Michèle Michelotte, en charge de la communication du Soroptimist International Avignon.

Elles sont 13 artistes inscrites
dans ce même courant contemporain et protéiformes à exposer. Un choix opéré par Régine Pilgrim très sensible à l’art «Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma vie j’ai toujours été entourée d’artistes. Notre niveau d’exigence s’élève au fur et à mesure de cette manifestation. Je pense que cette exposition, dont la scénographie a été particulièrement travaillée et soignée, devrait séduire.» «Lors de la dernière exposition, souligne Brigitte Nicolle, un bon nombre d’œuvres ont été acquises, dont plusieurs dès le vernissage. Leurs heureux propriétaires ont dû patienter et attendre la fin de l’exposition pour emporter leurs œuvre,» sourit-elle.

Dans le détail
Les peintres

Il y aura Florence Charmasson qui recouvre ses toiles de couleurs et répète des interventions de collage. Catherine Tartanac qui conçoit des peintures abstraites de grand format. Valérie Depadova, qui crée des œuvres étonnantes aux connotations ethniques, en hommage aux femmes du monde entier. Erika Tomas qui s’adonne à un long travail d’application, d’effacement, de superposition de pigments, glacis et encres. Delphine Fernique se dit peintre figurative, faisant référence à sa nécessité d’une réalité matérielle. Camille Monnier est subjuguée par la nature, la peinture comme un regard posé sur le monde, l’infinie beauté. Murielle Vanhove peint des personnages sans visages, en utilisant des couleurs, selfies de notre société.

Les sculptrices
Laurence Pecquet passe de la fragilité du pâtre à la pérennité du bronze, elle offrira au regard des visiteurs une installation de personnages. Jaana Myohaenen travaille le granit entre force brute et sensualité du poli. Uta Tiggesmeier est interpellée par le plâtre, la jesmonite, les os, le bronze, le verre soufflé et coulé. Gina Coppens : Entre ses mains, les troncs d’olivier sans âge font surgir le féminin sacré.

Les photographes
Maria Catuogno expose sa série de photos ‘Sauvagines’. Elle raconte l’histoire de trois générations de femmes : la mère, la fille et la petite fille. Des photos prises en Provence et en Camargue. Florence Moniquet, à travers ses voyages en Asie, témoigne de harassants travaux des femmes dans des conditions plus que difficiles.

Elles ont dit
Brigitte Nicolle : «C’est une mise en avant des femmes artistes, pour les faire connaître du grand public. Elles vivent toutes dans la région Sud. Lors de la dernière exposition (Ndlr : l’exposition a lieu tous les deux ans depuis 2014). Lors de la dernière édition, nous avons reçu environ 100 visiteurs, soient 1 000 personnes lors de l’exposition.»
Régine Pilgrim : «En 2022, une artiste avait vendu 4 œuvres lors du vernissage. D’autres ont également très bien vendu. Parfois les ventes se font longtemps après le vernissage parce que les gens se rappellent avoir vu telle ou telle œuvre et finalement se décident à l’acquérir.»

Tombola
Chaque artiste a offert une œuvre aux Soroptimist pour nourrir la tombola qui propose, ainsi, 13 lots. Les bénéfices de celle-ci se métamorphoseront en une ou deux bourses dévolues à une ou deux élèves de l’Ecole supérieure d’art d’Avignon en hommage à la qualité de leur travail et à leur pugnacité.

Les infos pratiques
Exposition ouverte à tous. De vendredi 12 janvier à mercredi 24 janvier. De 13h à 18h. Vernissage samedi 13 janvier à 17h. Intermède musicale dimanche 21 janvier à 16h. Entrée libre. 20, portail Boquier à Avignon.


Soroptimist International Avignon, Le Cloître Saint Louis accueille Talents de femmes

Florine Clap

Florine Clap la réalisatrice avignonnaise participe à la 6e édition du Mifac 2021 au Mans les 1er, 2 et 3 Octobre. En effet, son film ‘Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges’, a été sélectionné pour y concourir avec… 39 autres. Un film tourné et diffusé dans le cadre de l’exposition au cloître St Louis, en septembre 2019, en hommage au peintre disparu en juillet 2015.

Florine Clap réalise des films documentaires, des fictions et dirige des ateliers pédagogiques et artistiques. Elle est actuellement présente au Marché International du Film sur les Artistes Contemporains (Mifac). L’événement met à l’honneur des films sur l’Art sous toutes ses formes, favorisant les échanges et rencontres entre réalisateurs, artistes, producteurs et amateurs d’art. Un melting pot au creux duquel se presse la grande famille de l’art d’aujourd’hui, et à laquelle se mêlent galeristes et collectionneurs. Chaque année, 40 films sont au programme du Mifac : des documentaires sur des peintres, des sculpteurs, des graveurs, des photographes contemporains, avec une 1re édition intervenue en 2015.

Rencontre avec Boris Daniloff

«J’ai rencontré Boris Daniloff alors que je tournais, en 2013, ‘Sous les ponts d’Avignon’, relate Florine Clap. Nous étions en juillet et il tractait dans les rues d’Avignon, comme les compagnies, pour inviter les festivaliers à venir voir son exposition intitulée ‘Gens d’Avignon’. Il s’agissait de portraits d’usagers et de bénévoles d’associations comme ‘Gem Mine de rien’ et ‘Casa’. Des personnes en situation de pauvreté et de grande précarité. Nous avons filmé dans son atelier et parmi les grands portraits peints, il y avait celui de Zac –Zachario- que j’avais moi-même filmé. J’interviewe Boris et suis extrêmement touchée par la colère qui l’anime de voir des gens, sans travail, mourir de faim dans les rues d’Avignon. C’est ce qu’il dénonce dans ses peintures de façon symbolique avec force, mouvements et couleurs. C’est à la fois violent et poignant.»

Les thématiques de Boris ?

«Ce qui bouleverse Boris ? L’injustice sociale ; la guerre –notamment le conflit Israélo-Palestinien- ; l’immigration avec ces familles qui viennent mourir dans la Méditerranée, en cherchant un avenir meilleur ; la satire politique sur les dirigeants du monde. Sa colère, il l’exprime sur des toiles grands formats et il y a cette immense et magistrale fresque au rez-de-chaussée du Cloître Saint Louis … Il a aussi fait le portrait des techniciens de l’opéra d’Avignon, parce qu’il avait à cœur de montrer ces artisans de l’ombre. Ce film a été fait sans moyens, un peu dans l’urgence, à la demande de son épouse Messa.»

L’homme aux cheveux rouges

L’homme vertical

«Les portraits de Boris sont de grands formats à portée d’homme, cela veut dire que l’on rencontre le regard des autres, de personnes que l’on ne voit jamais : les gens de la rue, ceux qui meurent dans la mer, ceux qui travaillent en coulisse. La voix de Boris extraite de l’interview que j’avais réalisé de lui en 2013 – est le fil rouge du documentaire-. Il évoque toute la difficulté de s’exprimer librement. D’ailleurs il ne peignait ni pour l’esthétique ni pour vendre. Sa démarche ? Questionner et essayer de se libérer de cette tristesse, de cette vision de l’état du monde décrit à la radio qu’il écoutait en permanence.»

Ouvrir la fenêtre

«J’ai envoyé le film au Mifac, il y a deux ans, et là, j’ai le plaisir de voir qu’il est programmé. C’est une belle surprise. Ce qui me ravit ? Que le travail de Boris, par le biais de ce film, sorte du cadre avignonnais. Le fait que ce film, les thématiques de ses expositions, puissent s’exporter ailleurs, être vus par d’autres personnes et que tout cela fasse sens. Je pense, notamment, à ces 5 minutes de film qui détaillent ses œuvres, appuyées par un travail sonore. Ce film va être vu par des commissaires d’exposition, des galeristes… Ce qui serait fantastique ? Que l’exposition se monte ailleurs.»

Boris Daniloff

Faits de société, témoignages, tabous

«Ce sont vraiment les rencontres qui font que, d’un coup, le film se met en place. Il y a des gens qui vous touchent et après, il y a la forme. Il y a l’histoire et comment on la filme. Il est question de trouver une forme pour raconter ces trajectoires. Le documentaire est un espace incroyable parce qu’on est face au réel et c’est justement là qu’il faut imaginer la construction de tout un univers. Alors on cherche le rythme, la forme, à faire que ce qui nous a touchés en touche d’autres.»

En vivre

«Ce qui me fait vivre ? Des documentaires au long cours. Je suis rémunérée en tant que réalisatrice lors de commandes émanant de producteurs et de diffuseurs. Je réponds à des invitations comme pour l’Artcena -Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre- qui est passé par la société de production Avril films avec laquelle je travaille, pour réaliser des portraits d’auteurs dans un esprit créatif ce qui correspondait à ma patte cinématographique. Mes commandes sont souvent liées au monde de l’art et de la culture. Ça me permet de gagner ma vie et d’écrire mes propres projets artistiques non rémunérateurs dans un premier temps… Car le travail de l’écriture, de recherche documentaire, de repérage est long avant de décrocher des bourses d’aide à l’écriture. Mon choix ? L’équilibre ! Je l’ai trouvé via les ateliers où je transmets mon expérience aux jeunes de 13 à 17 ans, sur le thème de la fiction, à l’Imca. Je leur apprends à écrire le scénario, à mettre en scène, à effectuer des repérages, on tourne, on fait de la direction d’acteurs, puis on monte le film. Par ailleurs je travaille sur des projets de commande toujours liés aux institutionnels et mes projets documentaires

Actuellement

«Je travaille sur un documentaire dont le sujet est le père Chave. Un premier film hommage de 26 minutes, basé sur l’interview de Laure Adler avec le père Chave, a déjà été diffusé, mais pour moi, il s’agit d’une introduction. Là, je souhaiterais une diffusion nationale parce que cet homme a vécu une histoire à la fois incroyable et universelle. Il s’est trouvé au carrefour de mondes extrêmement différents dont il fera tout pour qu’ils se rencontrent : l’Église, le festival in et off et le milieu des ouvriers. Paul Puaux, le bras droit de Jean Vilar et l’artiste lui-même avaient à cœur de toucher le milieu cheminot d’Avignon, tous rêvant d’un théâtre populaire aux portes ouvertes et d’où personne ne serait ni éloigné, ni exclu. Pour cela ils ont mis en place des choses très concrètes comme des billets accessibles, des horaires moins tardifs, supprimé les vestiaires afin de permettre d’aller au théâtre sans se changer de ses vêtements de travail.»

La réalisatrice Avignonnaise Florine Clap

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