25 août 2024 |

Ecrit par le 25 août 2024

Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

L’image furtive était passée inaperçue fin 2021 lors de la sortie du long métrage ‘The last Duel’ (le dernier duel). Maintenant que le film de Ridley Scott est désormais disponible depuis quelques jours sur les plateformes de streaming et autres vidéos à la demande, les cinéphiles ont pu se rendre compte que les créateurs des effets spéciaux ont pris quelques libertés avec la réalité historique.
En effet, dans ce blockbuster réunissant notamment les acteurs Matt Damon, Adam Driver, Jodie Comer et Ben Affleck dans une histoire retraçant, du point de vue des trois personnages principaux, les raisons du dernier duel judiciaire médiéval, il a fallu recréer la France du Moyen-âge.
Pour cela, les studios MPC film & Episodic, filiale de Technicolor basée notamment à Paris et Liège, ont réalisé 220 plans alors que les équipes de Technicolor creative studios de Londres, Montréal et Bangalore en Inde ont réalisé 180 séquences.

En lieu et place de la Sorbonne
Et dans ce Paris du XIVe siècle, où l’on découvre une cathédrale de Notre-Dame encore en construction, on peut apercevoir une vue générale de la capitale de quelques secondes (entre la fin de la 38e minute et la fin de la 40e mn selon les supports de visionnage). Dans ce plan (voir photo ci-dessous), on peut y voir distinctement le palais des papes d’Avignon à un emplacement qui correspondrait de nos jours à celui qu’occupe, peu ou prou, la Sorbonne actuellement.

Paris au XIVe siècle selon Hollywood: à gauche, Notre-Dame de Paris, à droite, le palais des papes… d’Avignon. © DR
La même vue en gros plan.

« L’équipe de Paris a utilisé plusieurs techniques numériques pour reproduire aussi fidèlement que possible les paysages et l’atmosphère du Paris du 14e siècle, des DMP (ndlr : projection mapping) à la création en CG de décors numériques, en passant par une reconstitution complète du Paris médiéval avec la cathédrale de Notre-Dame. La collaboration artistique s’est étendue à des scènes montrant, entre autres, la ville de Paris et ses environs, l’arène du duel et le ‘Palais des Papes’, confirme MPC film. Comme l’histoire se déroule en hiver, chaque plan a dû être enneigé à l’aide d’effets, de projections en DMP, de congères et de brouillard. »

N’étant plus à un anachronisme près, comme l’a souligné Teo Comparato l’un de nos lecteurs sur nos réseaux sociaux, les créateurs de ces effets spéciaux ont même conservé le silhouette de la statue de la vierge Marie qui pourtant n’a été installée sur le clocher de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms qu’en 1859. « Le Palais a remonté le temps, au mauvais endroit », s’amuse notre internaute.

Un hommage caché du réalisateur au Vaucluse ?
Si Avignon a été un temps, la capitale de la chrétienté, elle n’a pourtant jamais été celle de la France sauf dans les prophéties de Nostradamus suite à la dévastation de Paris dans un futur encore à venir. Pas sûr que les équipes des effets spéciaux de Ridley Scott avaient en tête cette référence pour rendre hommage au mage natif de Saint-Rémy-de-Provence.
A moins que le réalisateur américano-britannique à l’impressionnante filmographie (Alien, Blade Runner, Thelma et Louise, Gladiator…) qui achève actuellement la réalisation de Napoléon avec Joaquin Phoenix pour la plateforme Apple TV+ ait voulu rendre hommage au Vaucluse. Un département qu’il connait bien puisqu’il est propriétaire du Mas des infirmières, un domaine viticole de 30 hectares situé à Oppède dans le Luberon.


Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

Ce jeudi 30 mars, le cinéma Capitole MyCinewest diffusera en direct l’opéra Hamlet, qui sera joué à l’Opéra Bastille à Paris. Pendant plus de 3 heures (avec entracte), le metteur en scène Krzysztof Warlikowski plonge le spectateur dans ce classique de William Shakespeare, qui a plus tard été revisité en opéra par Ambroise Thomas, et explore la folie qui parcourt cette œuvre, et en fait émerger de fascinantes images spectrales.

Sur scène, huit artistes, Ludovic Tézier, Jean Teitgen, Julien Behr, Clive Bayley, Frédéric Caton, Julien Henric, Ève-Maud Hubeaux, Lisette Oropesa, accompagnés par la musique d’Ambroise Thomas, le tout dirigé par le chef d’orchestre Pierre Dumoussaud.

Il est d’ores et déjà possible de réserver sa place en ligne. Le billet d’entrée est au prix de 21€, et 11€ pour les moins de 12 ans. Un tirage au sort sera effectué avant la diffusion, plusieurs lots seront à gagner. Un cocktail sera offert par la cave Le vin devant soi.

Jeudi 30 mars. 19h. Cinéma Capitole. 161 Avenue de Saint-Tronquet. Le Pontet.

V.A.


Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

Avec son Ventoux, son Luberon, ses Dentelles de Montmirail, ses vignobles, ses oliveraies, ses ocres, ses pierres sèches, ses bastides, ses villages perchés, ses gorges, le Vaucluse est une carte postale qui attire les réalisateurs du monde entier. Les cinéphiles se souviennent que Jean Grémillon avait tourné ‘Gueule d’amour’ avec Michèle Morgan et Jean Gabin en 1937 à Sarrians, que Louis Malle avait installé ses caméras à Velleron pour ‘Les amants’ avec Jeanne Moreau et Jean-Marc Bory en 1958 et que le pape de la ‘Nouvelle vague’, Jean-Luc Godard avait choisi Bonpas pour certaines séquences de ‘Pierrot le fou’ avec Belmondo.

Au cœur de l’éco-système cinématographique de la Région Sud
Le Vaucluse s’inscrit au cœur d’un éco-système cinématographique, la Région Sud où le président Renaud Muselier a signé en 2020 un ‘Plan stratégique du cinéma et de l’audiovisuel’ pour valoriser le territoire et ses ressources en auteurs, réalisateurs, techniciens, comédiens, cadreurs, producteurs, décorateurs, scénaristes, monteurs. C’est dans cette région que les Frères Lumière avaient tourné en 1895 ‘L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat’, là où existe encore la plus ancienne salle de cinéma de France, L’Eden. C’est aussi ici, à Marseille, que Cédric Gimenez, le réalisateur du film coup de poing ‘Bac Nord’ est l’un des experts du projet ‘Marseille en grand’, 22M€ injectés en 3 ans par l’Etat pour conforter cette filière cinéma qui rejaillit sur l’ensemble de la région.

Tournage de Life à Caromb.

Revenons au Vaucluse, c’est la Commission du Film Luberon Vaucluse, basée à Carpentras qui gère les souhaits des réalisateurs, leur propose des décors, facilite les tournages, aide au recrutement de techniciens locaux, au casting de comédiens, de figurants et s’occupe de la logistique, réservation d’hôtels, de restaurateurs et de traiteurs pour les équipes qui passent plusieurs jours voire semaines sur place.

Anne-Cécile Célimon-Paul est la chargée de mission de cette Commission du film. « Avant la crise sanitaire et le confinement, en 2019, nous avons eu 141 jours de tournage et 35 réalisations sur l’ensemble du Vaucluse. En 2020, lock out total. En revanche, 2021 a rattrapé le retard et battu des records en mettant les bouchées doubles : 2 fois plus de jours de tournage (293) et de films réalisés (73). L’an dernier, nous sommes restés sur un plateau plutôt haut avec 237 jours pour 56 tournages. »

Anne-Cécile Célimon-Paul, chargée de mission de la Commission du film Luberon Vaucluse.

‘Emily in Vaucluse’
En haut de l’affiche ‘Emily in Paris’, cette série diffusée sur Netflix qui totalise 56 millions de spectateurs sur l’ensemble de la planète. L’équipe a passé une semaine à tourner entre Bonnieux et Gordes avec les retombées sur le tourisme en Luberon qu’on imagine. TF1 aussi a envoyé des équipes dans le Vaucluse, pour ‘Le sentier des loups’ dans les mines de Buoux avec Sara Mortensen et Philippe Bas, la série ‘Addict’ avec Cécile Bois dans le secteur d’Apt – Cucuron – Lourmarin. France Télévision n’est pas en reste avec ‘La joie de vivre’, une fiction réalisée par Sandrine Veysset avec Isabelle Gélinas à Sarrians.
Le Vaucluse a servi de décor à deux longs-métrages : ‘Life’ à Caromb avec Marie-Christine Barrault et Natacha Régnier, quant à l’ancien directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py, il a tourné ‘Le Molière imaginaire’ avec Laurent Lafitte à la Fabrica et sur la Barthelasse.

1€ dépensé pour 5€ à 12€ de retombées
Anne-Cécile Célimon-Paul ajoute « Le public a aussi une vraie appétence pour les courts-métrages. Un avignonnais, qui a fait ses études au Collège Vernet, Florian Kuhn, y est retourné avec sa caméra, Nathalie Beder est venue à Caromb pour ‘Frères des bois’. Il y a eu aussi à Monteux, le tournage de ‘Comparution’ un docu-fiction sur ‘Les Disparues de l’Yonne’ pour France TV. Quant à la BBC, elle a passé 25 jours à Carpentras et l’Isle-sur-la Sorgue pour ‘Affaire conclue’ version british.
Il faut savoir que quand 1€ est dépensé, il se démultiplie et rapporte 5€ pour un documentaire, 7€ pour un film et 12€ pour une série, c’est dire si tous les atouts du Vaucluse ont des retombées sur son économie, sans parler des touristes attirés par ses décors de rêve.


Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

Portée par toute une équipe à une dimension nationale et présidée par René Kraus, l’édition 2023 des Rencontres du Sud a accueilli à Avignon plus de 300 professionnels venus de toute la France pour découvrir dans les salles du Vox et Utopia Avignon centre-ville dix-huit films en avant-première du 20 au 25 mars 2023, pour échanger entre-eux et avec dix équipes de films.

Avec, entre autres, Dany Boon, Charlotte Gainsbourg, Samuel Le Bihan, Victoria Bedos, Chad Chenouga, ou Andréa Bescond et Eric Métayer qui lors de la prestigieuse soirée des Victoires 2023 mettant à l’honneur Jocelyn Bouyssy, directeur général de CGR Cinémas, ont reçu pour leur film ‘Quand tu seras grand’ le prix des lycéens, décerné par les élèves des établissements de formation du campus des sciences et techniques d’Avignon. Le prix des « Montreurs d’images » revenant à ‘Chien de la casse’ de Jean-Baptiste Durand. Onze films étaient en compétition. Sept hors-concours.

À noter que ces rencontres cinématographiques ont été partiellement ouvertes au grand public avec des films présentés en présence des équipes à Utopia Manutention et Pathé Cap-Sud à Avignon, au Rivoli à Carpentras, à La Cigale à Cavaillon et au Capitole myCinewest au Pontet, où s’est également déroulé samedi 25 mars le CinéPitchoun destiné au jeune public.

‘Quand tu seras grand’

Le 23 mars au cinéma Le Vox à Avignon, Andréa Bescond et Eric Métayer sont venus présenter ‘Quand tu seras grand’. Après ‘Les chatouilles’, histoire s’inspirant du drame de l’enfance d’Andréa Bescond qui avait été victime de violences sexuelles, ils s’attaquent dans ce nouveau film à la maltraitance envers les personnes âgées et la forme d’abandon qui existe dans notre société par rapport à ces derniers. Le long métrage, dont la sortie nationale est prévue pour le 26 avril prochain, a reçu un bel accueil du public de ces Rencontres cinématographiques du Sud, et a été primé par le prix des lycéens lors de la prestigieuse soirée des Victoires 2023.

À travers les histoires des résidents d’un Ehpad qui vont devoir partager leur réfectoire avec une classe d’enfants, et les difficultés du personnel soumis à une pression permanente et à des restrictions budgétaires impactant les conditions de travail, c’est un véritable moment de vie, d’amitié et d’amour qui est proposé aux spectateurs. Un film choral sur un sujet difficile qui donne à voir la vieillesse mais aussi l’enfance et qui parle avant tout de l’humain. Avec Vincent Macaigne, Aïssa Maïga, Evelyne Istria, Christian Sinniger, Marie Gillain, Carole Franck, Eric Métayer, Sylvie Artel…

« L’idée du film est née il y a quelques années quand ma grand-mère était en Ehpad, rapporte Andréa Bescond. Nous sommes venus la voir avec nos enfants et nous avons remarqué à quel point leur présence faisait réagir les personnes âgées. Tout à coup elles pétillaient de nouveau. Cela nous a beaucoup émus. » « Voir se rallumer une étincelle dans leurs yeux grâce à la présence d’enfants, a sans doute créé un déclic en nous », ajoute Eirc Métayer. « L’enfance et la vieillesse constituent deux parties de la vie qu’on ignore un peu. Les gens en Ehpad ont eu un métier, une vie, une histoire. Ce ne sont pas simplement des vieux qu’on ramène le soir dans leur chambre. Et c’est la même chose pour les enfants », analyse Andréa. Ce film n’est ni totalement une comédie ni un drame mais un peu des deux.

Eric Métayer et Andréa Bescond. ©Jean-Dominique Réga

‘La vie pour de vrai’

C’est accompagné de Charlotte Gainsbourg que Dany Boon est venu présenter en avant-première aux professionnels sa nouvelle comédie ‘La vie pour de vrai’, qui sortira dans les salles le 19 avril prochain. Un film de 109 minutes où le scénariste, réalisateur et acteur retrouve au casting son complice Kad Merad, Caroline Anglade et Charlotte Gainsbourg, avec qui il avait joué dans le film ‘Ils sont partout’ d’Yvan Attal.

L’intrigue a pour point de départ le Club Med au Mexique, où Tridan Lagache (Dany Boon) changeait d’amis toutes les semaines. Un lieu idyllique où ses parents travaillaient. Il y est né et y a vécu toute sa vie. À 50 ans, il décide de quitter pour la première fois son environnement de toujours pour retrouver Violette, son amour d’enfance qu’il n’a connu que huit jours. Il débarque à Paris avec toute sa naïveté loin d’imaginer les obstacles à sa quête du bonheur. Quelque peu perdu, il va faire la rencontre inattendue de Louis (Kad Merad), demi-frère dont il ignorait l’existence. Mais ce dernier, pour se débarrasser de lui et le flouer dans l’héritage d’un appartement qu’il occupe dans la capitale, va supplier Roxane (Charlotte Gainsbourg), l’une de ses conquêtes, de se faire passer pour Violette.

« C’est un film sur l’amour et le fantasme qu’on peut faire, explique Dany Boon. Sur le relationnel aussi. Les premières émotions lorsqu’on est enfant restent en mémoire toute la vie. Quand je suis arrivé comme étudiant à Paris, je ne comprenais pas pourquoi les gens ne se parlaient pas et avaient peur. Tridan a un regard décalé sur le monde. Il suffit de pas grand-chose pour faire basculer les échanges sociétaux du bon côté. Louis ne voit pas la chance qu’il a d’avoir Roxane. Chacun est dans son monde. » Tridan avec sa personnalité va apporter quelque chose dans l’univers de Louis mais aussi dans celui de Roxane qui est une femme libre et authentique. Une Roxane interprétée avec sincérité et subtilité par Charlotte Gainsbourg qui apporte tout son talent dans ce trio amoureux.

Dany Boon et Charlotte Gainsbourg. ©Jean-Dominique Réga

‘Le prix du passage’

Thierry Binisti, réalisateur qui s’est fait connaître du grand public en portant à l’écran l’adaptation de ‘La bicyclette bleue’, roman de Régine Desforges avec Laetitia Casta, était présent au Vox à Avignon le 20 mars pour le lancement des Rencontres du Sud où il est venu présenter en avant-première son dernier long métrage ‘Le prix du passage’ dont la sortie nationale est prévue le 12 avril prochain.

Un film sur les migrants qui se retrouvent après un long périple dans le Nord de la France avec l’espoir de trouver une vie meilleure en Grande-Bretagne. Un sujet traité à travers l’histoire croisée de Natacha, jeune mère célibataire de 25 ans, et celle de Walid, migrant d’origine Irakienne. Elle fait face à des difficultés pour élever son fils Enzo, 8 ans. Walid, lui, attend de réunir assez d’argent pour payer son passage vers l’Angleterre. Aux abois, ils improvisent ensemble une filière artisanale de passages clandestins… Une histoire qui met en relief également le choc de deux précarités, celle des migrants et celle d’une forme de sous-prolétariat urbain dont Natacha fait partie, car elle aussi est dans une situation économique qui limite son univers et la rend dépendante des personnes qui gravitent autour d’elle.

« Les frontières s’étaient estompées mais elles se relèvent, constate Thierry Binisti qui a passé du temps auprès des populations locales et des associations qui œuvrent dans des villes comme Calais, Boulogne sur mer ou Cherbourg. Il n’y a pas encore de volonté politique de les faire tomber car cela fait peur. Il y a un réseau de volonté et une force de solidarité qui est touchante, avec au final des frontières qu’on arrive à contourner. » Deux attitudes existent, le soutien et le rejet…

Thierry Binisti. ©Jean-Dominique Réga

‘Le principal’

Le réalisateur Chad Chenouga est venu aux Rencontres du Sud présenter en avant-première au cinéma Le Vox à Avignon ‘Le Principal’ dont la sortie nationale est prévue le 10 mai prochain. Un film avec, dans le rôle principal, Roschdy Zem, avec Marina Hands de la Comédie-Française avec Yolande Moreau. C’est l’histoire de Sabri Lahlali, principal adjoint d’un collège de quartier, qui est prêt à tout
pour que son fils, sur le point de passer le brevet, ait le dossier scolaire idéal. Mais il ne sait pas jusqu’à quel point son entreprise va le mener…

Une histoire qui est tirée de faits réels révèle le réalisateur. « J’étais allé présenter mon film ‘De toutes mes forces’ dans un ciné-club où le public était constitué en grande partie d’enseignants, explique-t-il. Deux professeurs m’ont raconté qu’ils avaient travaillé avec un principal adjoint atypique qui avait trahi sa fonction. Il avait triché en donnant un corrigé à son fils. Mais comme il était bien noté, l’affaire avait été étouffée et il avait quand même été nommé principal dans un autre établissement. » Chad Chenouga, qui y voit une dimension d’autodestruction avec quelqu’un qui dans le fond n’est pas très épanoui, ajoute que le principal est « un homme un peu spécial, psycho-rigide et un peu paranoïaque, qui avait pris l’initiative de tricher et qui, quand il avait été soupçonné, avait menti et demandé à son fils de se dénoncer. »

« Quand vous arrivez à vous extraire de votre milieu vous pouvez avoir un sentiment de culpabilité, analyse Chad Chenouga qui a été nommé aux Césars en 2000 pour son film ‘Rue bleue’. Je fais de la fiction mais j’insuffle dans ce film des choses très personnelles. J’aime bien la littérature, l’art m’a aidé tout jeune. » Acteur et scénariste, il est lauréat du grand prix du concours Sopadin de meilleur scénariste pour son film ‘De toutes mes forces’. Pour le théâtre, il a écrit ‘La niaque’ qu’il a mis en scène. Et il est intervenant aux cours Florent.

Chad Chenouga. ©Jean-Dominique Réga

‘Last Dance’

‘Last Dance’ une comédie de Delphine Lehericey avec François Berléand, Kacey Motte Klein, Maria Ribot dite La Ribot (chorégraphe, danseuse) Déborah Lukimuena, Astrid Whettnall, Dominique Reymond. Date de sortie en France le 20 septembre prochain.

C’est l’histoire de Germain, 75 ans, qui vit une retraite contemplative se laissant aller à une certaine douceur de vivre. Sa femme, Lise, décède brutalement. Il a à peine le temps de réaliser ce qui lui arrive que sa famille s’immisce dans son quotidien avec des activités organisées. Sa vie est alors envahie par ses enfants qui se mettent à la régenter. Pour retrouver sa liberté, il rejoint la compagnie de danse contemporaine dont son épouse était membre, réalisant également ainsi une promesse faite à cette dernière. Il n’en dit rien à ses enfants, craignant que ceux-ci l’en empêchent.

Delphine Lehericey, réalisatrice, metteure en scène, comédienne franco-suisse née à Lausanne en 1975 et installée en Belgique, est venue présenter son film à Avignon, ville qu’elle connaissait pour avoir participé en début de carrière au festival Off. «J’avais déjà travaillé avec des danseurs et je connaissais le travail de La Ribot, détaille-t-elle. J’ai travaillé en amont avec François Berléand qui est un immense acteur, avec une certaine souplesse. Sa rencontre avec La Ribot a été magique ! » Le long-métrage, sorti en Suisse, a reçu le prix du public au Festival du film à Locarno. « Ici, il y a une espèce de harcèlement de la part des proches de Germain qui veulent organiser sa vie, lui préparent quotidiennement ses repas alors qu’il en a assez et que la nourriture s’accumule. C’est la métaphore d’une grande famille qui prend de mauvaises décisions, au point que Germain se réfugie dans une autre famille, celle de la troupe de danse où il va rencontrer des gens qu’il n’aurait jamais fréquentés autrement ; une comédie avec un sujet dramatique », précise Delphine Lehericey.

Delphine Lehericey. ©Jean-Dominique Réga

‘La plus belle pour aller danser’

Après avoir écrit l’histoire de ‘La famille Bélier’ qui lui a valu une nomination pour le César du meilleur scénario original et le César de l’espoir féminin pour Louane, Victoria Bedos pouvait légitimement être fière de voir que l’adaptation américaine de cette œuvre avait raflé trois Oscars en 2022. Passée à la réalisation, elle était présente le 22 mars à l’avant-première de son film ‘La plus belle pour aller danser’, dont la sortie nationale est prévue pour le 19 avril prochain. Une comédie où elle a imaginé avec son coscénariste Louis Pénicaut, l’histoire d’une famille atypique : les Bison.

« Je pars toujours de quelque chose de personnel, explique la réalisatrice. Nous avons eu envie de raconter l’histoire d’une jeune fille de 14 ans qui se cherche. Et d’une relation père-fille perturbée par la maladresse paternelle d’un homme qui commence à voir que sa fille peut lui échapper. » Le film traite des relations entre une adolescente et sa famille, des difficultés pour les adolescents de trouver leur place, du rejet, de l’exclusion de l’autre, du harcèlement, de la place des personnes âgées dans la société. Des sujets universels qui touchent tous les milieux. Il aborde aussi le thème du travestissement mais la question du genre n’est ici pas du tout traitée sous son aspect politique. Il n’y a ni revendication ni dénonciation. « Aujourd’hui, dans notre société les codes évoluent, tout est possible. Cela peut faire peur », dit Victoria, qui s’appuie dans ce film sur le passé, le présent et l’avenir, comme Marie-Luce, la protagoniste du film, qui se conforte auprès de grands-pères de substitution.

Marie-Luce Bison, 14 ans, est élevée par son père dans une joyeuse pension de famille pour seniors dont il est le directeur. C’est bientôt la soirée déguisée de son nouveau collège : son père ne veut pas qu’elle y aille… et de toute façon, elle n’est pas invitée. Mais poussée par Albert, son meilleur ami de 80 ans, Marie-Luce, s’y incruste, habillée en homme comme il le lui a conseillé. Ce soir-là, tout le monde la prend pour un garçon… un garçon que l’on regarde et qui plaît. Elle décide alors de s’inventer un double masculin prénommé Léo pour vivre enfin sa vie d’ado. À la maison la relation avec son père se complique… Avec Brune Moulin (Marie-Luce), Philippe Katerine, Pierre, Richard, Guy Marchand, Alice Belaïdi.

Victoria Bedos. ©Jean-Dominique Réga

‘La nuit du verre d’eau’

Carlos Chahine, réalisateur était invité aux Rencontres du Sud 2023 à Avignon pour présenter aux professionnels son film ‘La nuit du verre d’eau’ en avant-première. Un long métrage dont la sortie nationale est prévue le 14 juin prochain. Avec notamment Nathalie Baye, Pierre Rochefort, Marilyne Naaman, Rubis Ramadan, Joy Hallack, Ahmad Kaabour, ou encore Antoine Merheb.

1958, alors que la révolution gronde à Beyrouth, trois sœurs passent l’été en villégiature dans un village reculé de la montagne libanaise dans la Vallée Sainte non loin de la forêt des cèdres. Il y a Nada, la rebelle, Eva, la romantique et surtout Layla, l’aînée, bien sous tous rapports et appréciée de tous. Trois femmes et trois caractères différents. Cet été-là, le danger de la guerre approche. Et l’arrivée de deux estivants français, Hélène et son fils René, 30 ans le jour même où la statue de la vierge pleure des larmes de sang, pousse Layla, la mère de Charles, 6 ans, et l’épouse parfaite, à envoyer valser les apparences. Elle se révolte contre cette société patriarcale qui la tient sous contrôle, où les hommes, pères, maris, fils, décident du sort des femmes. Layla, une femme que tout le monde envie et qui est pour son père une fille adorée et un exemple pour les autres, a ouvert les yeux. C’est une femme insatisfaite qui doit combler un vide et va transgresser un interdit avec un étranger.

« Ce film, une œuvre autobiographique, c’est l’enfance qui se termine, et surtout un portrait de femme avec toute sa complexité dans une société patriarcale », détaille Carlos Chahine qui est né au Liban et a quitté son pays natal en 1975 à cause de la guerre. Après un diplôme de chirurgien dentiste, métier qu’il n’exercera jamais, il découvre le théâtre avec Véra Gregh qui l’encourage à poursuivre une carrière d’acteur de théâtre avant qu’il ne devienne réalisateur cinéma.

Carlos Chahine. ©Jean-Dominique Réga

‘Ma langue au chat’

Laure (Zabou Breitman), Daniel (Pascal Ebé) et leur chat adoré Max, accueillent leurs amis dans leur maison de campagne pour un week-end. Alors que ces derniers sont arrivés pour fêter l’anniversaire de Daniel, le chat disparaît. À l’aube de la cinquantaine, Laure ne supporte plus rien : ni son travail, ni son mari Daniel, ni sa vie. Le seul être qui trouve grâce à ses yeux, c’est son chat bien-aimé. Alors Laure disjoncte et se met à enquêter afin de retrouver l’animal. Que lui est-il arrivé ? Quelqu’un s’en est-il pris au chat ? Y a-t-il un coupable parmi ses visiteurs ? Laure va enquêter. Cette disparition va être l’occasion pour tous de régler leurs comptes et de voir les non-dits refaire surface. Laure n’est pas au bout de ses surprises, avec un retournement de situation à la fin.

Cécile Télerman la réalisatrice bruxelloise qui présentait là son quatrième film, et Samuel Le Bihan comédien étaient présents aux Rencontres du Sud à Avignon pour présenter ‘Ma langue au chat’ en avant-première aux professionnels. Avec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Samuel Le Bihan, Mélanie Bernier, Marie-Josée Croze, Pascal Demolon, Camille Lellouche, et Mathias Mlekuz. La sortie nationale de cette comédie avec huit acteurs a été fixée au 26 avril prochain.

« Des amis se retrouvent pour un week-end dans cette maison de campagne. De la même génération ils ont une cinquantaine d’années. Mais la société a changé et aujourd’hui, ils sont un peu ringards. L’élément déclencheur qui va faire éclater l’harmonie du groupe, c’est Pauline (Camille Lellouche), qui est la plus jeune du groupe. La joie de vivre de cette dernière et une certaine arrogance renvoient Laure (Zabou Breitman) à ce qu’elle a été mais qu’elle n’est plus. Mais le chat est le grain de sable perpétuel », résume la réalisatrice aux côtés du comédien Samuel Le Bihan qui à la lecture du scénario a eu vraiment envie de s’engager dans le rôle d’un personnage qui arrive avec sa fragilité envers les femmes, un manque de confiance en lui et la peur du rejet. « Ces problématiques de cinquantenaires traitées de façon humoristique et tendre dans un film chorale avec huit personnages, me plaisaient. »

Cécile Télerman et Samuel Le Bihan. ©Jean-Dominique Réga

‘Avant l’effondrement’

Benoît Volnais qui a co-écrit et co-réalisé ‘Avant l’effondrement’ avec Alice Zeniter était à Avignon aux Rencontres du Sud 2023 où leur film, qui était en compétition pour les Victoires du cinéma, a été présenté au public en avant-première. Sortie nationale le 19 avril prochain.

Dans un Paris caniculaire, Tristan, directeur de campagne d’une candidate aux législatives, reçoit un courrier anonyme contenant un test de grossesse positif. Parce qu’il est peut-être atteint d’une maladie génétique mortelle et incurable, il devient obsédé par l’idée de retrouver la femme qui lui a envoyé ce test. Mais a-t-il affaire à une blague morbide, une vengeance froide, un appel à l’aide ou à une manœuvre politique ? Tristan décide de mener l’enquête, au péril de sa vie professionnelle et affective. Avec Niels Schneider, Ariane Labed, et Souheila Yacoub.

Le film s’organise autour d’un double conflit, intime et collectif. La maladie génétique qui accable la famille de Tristan fait écho à la catastrophe écologique qui menace la planète à cause de l’action de l’Homme. L’histoire, c’est le parcours de Tristan, un homme romantique entouré de femmes. Engagé dans la politique, il n’a plus assez de temps pour faire tout ce qu’il voudrait. Il va finir par s’effondrer lui-même. « Il s’agit d’une fiction qui est née à la suite d’évènements qui me sont arrivés ainsi qu’à Alice, ou à des gens que nous connaissons, précise Benoît Volnais. Le point de départ du film, c’était la question du contemporain. Nous sommes convaincus qu’un des aspects cruciaux c’est la croyance de plus en plus partagée que l’avenir sera sombre, périlleux, que le pire est à venir. Et ça reconfigure, selon nous, les manières de penser, de voir, d’aimer, d’envisager le temps, le travail, les modes de vie, l’amitié, la filiation, etc. Nous avions envie de raconter ça, avec les moyens du cinéma, les émotions, les partis pris narratifs et esthétiques. » Tristan est un transfuge de classe qui s’est sorti de son milieu. Les rapports à son père le ramènent à la vie dont il s’est extirpé. Les deux femmes qui l’entourent, Fanny et Pablo, qui a un nom masculin, viennent d’un milieu bourgeois. Ensemble, ils vont avoir une discussion idéologique marquante masquant un véritable règlement de compte entre femmes…

Benoît Volnais. ©Jean-Dominique Réga

‘Notre corps’

Claire Simon a clôturé cette édition des Rencontres du Sud 2023 avec la projection de son film-documentaire ‘Notre corps’, qui a été tourné à l’hôpital Tenon Assistance Publique – Hôpitaux de Paris. « J’ai eu l’occasion de filmer à l’hôpital l’épopée des corps féminins, dans leur diversité, leur singularité, leur beauté tout au long des étapes sur le chemin de la vie, explique-t-elle. Un parcours de désirs, de peurs, de luttes et d’histoires uniques que chacune est seule à éprouver. Un jour j’ai dû moi-même passer devant la caméra. » Le long-métrage sortira dans les salles le 11 octobre prochain.

La réalisatrice a filmé dans un service représentant essentiellement un monde féminin parce que les grossesses y sont suivies, ainsi que toutes les pathologies gynécologiques. Une incursion dans le service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction, au cœur des consultations où se retrouvent des femmes qui ne cachent pas pourquoi elles sont là, acceptant la présence d’une caméra qui filme parfois la nudité. Claire Simon montre un bout de chemin des méthodes d’assistance médicale à la procréation. L’accouchement et la naissance d’un enfant aussi. « Je voulais montrer toutes les étapes sur le chemin de la vie d’une femme, ajoute-t-elle. La caméra c’est mon regard. J’ai rarement autant pleuré derrière l’appareil tellement c’était beau. »

Il y a beaucoup d’émotion dans ce superbe documentaire. De la joie, de la peine, de la tendresse, de la dureté. Des scènes qui touchent au cœur. Comme cette jeune femme atteinte d’un cancer. Une maladie qui tombe aussi brusquement sur la cinéaste qui passe à son tour devant la caméra.

Claire Simon. ©Jean-Dominique Réga

Jean-Dominique Réga


Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

Après une mémorable édition 2022 des Rencontres du Sud manifestation cinématographique professionnelle ouverte partiellement et séparément au public, Avignon redevient capitale du 7e art du lundi 20 au samedi 25 mars 2023. Plus de 300 professionnels sont attendus pour échanger et découvrir 18 films en avant-première, et des équipes de films.  Avec entre autres Dany Boon, Charlotte Gainsbourg, Andréa Bescond et Eric Métayer, Victoria Bedos, Chad Chenouga… Rencontre avec René Kraus, président de l’évènement et directeur général du multiplex Capitole Studios au Pontet.

Ces rencontres cinématographiques nées il y 13 ans c’est une belle histoire ?
« En France il y a trois rencontres de ce type là pour les professionnels. En janvier les rencontres de Bretagne plutôt axées sur l’art et essai, en avril les rencontres de Gérardmer dans les Vosges et en mars avant le festival de Cannes les rencontres cinématographiques du sud qui prennent depuis des années une véritable ampleur due aussi bien à la qualité de la programmation, qu’à la convivialité et l’organisation mise en place faisant partie de notre ADN. Nous ne présentons que des films en avant première. Cette année 18 films et 11 équipes de films avec du film d’auteur ou commercial. »

Où ont lieu ces rencontres ?
« Nous travaillons avec Utopia et le Vox points névralgiques du centre ville, mais aussi avec le Capitole Studio pour des films plus commerciaux et cette année exceptionnellement avec Pathé producteur d’un film de Dany Boon qui sera présenté au Pathé Cap-Sud. Et également nous travaillons avec deux cinémas du Vaucluse, Le Rivoli à Carpentras avec Florence Passalacqua et  avec Eric Telènne à Cavaillon où nous présenterons un film auquel je suis très attaché qui sera « quand tu seras grand » d’Andréa Bescond et Eric Métayer. »

Vous renouez avec la prestigieuse cérémonie des Victoires où sera dévoilé le palmarès ?
« Oui, nous reprenons ce que nous avions dû arrêter au moment du covid. Le jury des montreurs d’images expression d’Agnes Varda pour parler des exploitants sera présidé par Rafael Maestro directeur de Ciné Passion en Périgord, avec Laurence Meunier du Majestic de Compiègne et le Ciné Laon, David Marguin du Voltaire à Ferney-Voltaire, Pascal Heck de UGC Toison d’or de Bruxelles, et Lucile Bajot-Richard distributrice de Canal +. En même temps le jury des lycéens  remettra un prix. Il réunit des élèves de deux établissements de formation du campus des sciences et techniques d’Avignon. »

« Souvent dans les jurys, et je pense au festival de Cannes, il n’y a pas d’exploitants. »

Onze films sont en compétition ?
« Nous avons une sélection de onze films, plutôt des films d’auteurs, les sept autres films qui sont plus des films commerciaux de qualité ne concourent pas ils sont hors compétition. Souvent dans les jurys, et je pense au festival de Cannes, il n’y a pas d’exploitants. Pourtant ils présentent les films, les défendent et sont capables de bien les juger. Là un panel de distributeurs exploitants du cinéma, de l’art et essai, du commercial seront présents dans le jury décernant le prix. »

Les Victoires du cinéma vont mettre à l’honneur une personnalité ?
« Nous rendons hommage à un exploitant emblématique, Jocelyn Bouyssy directeur général de CGR Cinémas (Circuit Georges-Raymond) groupe créé en 1966 à La Rochelle par Georges Raymond. Il a 700 salles et 73 cinémas. Il a démarré en coupant des tickets dans une salle de cinéma, est devenu directeur régional puis a pris la direction du groupe qu’il a continué à développer. Une structure qui fait 18 millions d’entrées. Il a également une boite de distribution, Apollo Films. Le groupe est très implanté en province de manière que partout vous faites 20′ en voiture vous trouvez un cinéma. Les actionnaires ont demandé la cession du groupe. »

Quelle est la place des enfants ?
« Au Capitole Studios il y a le ‘Petit festival’ qui s’adresse au public scolaire. Devant plus de 200 personnes nous allons présenter des courts et des longs-métrages avec une thématique particulière comme le harcélement à l’école ou le handicap. Il y aura différents intervenants pour approfondir la découverte des oeuvres. Un système a été mis en place dans le cadre associatif, c’est le Pass Culture collectif. Nous proposons sur le site une thématique sur laquelle on veut travailler et présenter des films et les écoles adhèrent ou pas. Ces dernières peuvent être réactives car le pass culture est ouvert à tous types d’établissements. Le ciné-pitchoun au Capitole du Pontet propose samedi 25 mars des films pour les enfants à voir en famille. »

Comment se porte le cinéma au niveau national ?
« En 2019 nous faisions 210 millions d’entrées, en 2021 100 milllions, en 2022 152 millions. Donc le cinéma remonte. Je suis optimiste. L’offre de films, notamment américaine est de plus en plus présente.  L’offre de comédies françaises reprend aussi et je pense que nous avons besoin de tous types de cinémas, évidemment aussi le cinéma d’auteur. Je note que les grands auteurs américains comme Spielberg ou d’autres comme Damien Chazel, Sam Mendes fonctionnent mieux en Europe et en France qu’aux Etats-Unis. Il y a une véritable remontée, nous pouvons atteindre les 190 millions d’entrées. Nous sommes le 3e marché de cinéma du monde derrière les Etats-Unis et la Chine. »

« ici c’est un cas d’école, un laboratoire extraordinaire. »

Et au niveau du Grand Avignon ?« 
« ici c’est un cas d’école, un laboratoire extraordinaire. Il y a deux multiplexes très importants, le Capitole Studios multiplexe indépendant dont je suis directeur général et associé avec Daniel Talandier, le Pathé qui est un groupe national, le Vox un cinéma de centre ville qui a maintenant un label d’art et essai, Utopia un cinéma pur art et essai. Dans le département on a à côté Carpentras, Cavaillon, Orange… Il y a ici quelque chose lié au développement du théâtre et de la culture en général. C’est la région qui a la plus haute fréquentation des salles de cinéma depuis l’année dernière.  On fait 50 % d’entrées en plus. »

Après le succès en 2020 de « La belle époque » en 2022 de « Mascarade » de Nicolas Bedos dont vous étiez co-producteur, vous investissez dans « Quand tu seras grand » d’Eric Métayer et Andréa Bescond. Parlez-nous de ce film…
« Je suis très content d’avoir pu participer à cette aventure qui j’espère aura autant de succès que « Les chatouilles » leur premier film. Là c’est dans une maison de retraite avec les relations intergénérationnelles dans le cadre de ce genre d’établissement. On voit le travail des aides-soignants, des soignants, des employés confrontés aux patients, au manque de personnel, aux situations particulières, à une direction qui peut être dure mais qui a des obligations. Il y a de l’humour, une dimension poétique à la fin du film et matière à réflexion. »

C’est un sujet que vous connaissez bien ?
« Quand ils m’ont parlé la première fois de ce projet, Eric et Andréa, l’ignoraient mais j’ai géré plusieurs années un Ehpad à Salon-de-Provence. J’ai pu dire à Eric et Andréa s’il y avait des invraisemblances dans le scénario. A l’époque je dirigeais un établissement de 87 lits. Nous avions prévenus face à l’arrivée de gros groupes qui avaient la mainmise sur plusieurs établissements. Nous nous plaignions déjà d’un manque de personnel, de médecins. Personne n’a écouté. Pour moi ce film c’est comme une sorte de catharsis qui donne un sens. Dans les émotions du cinéma il y a  quelque chose d’intemporel. »

Propos recueillis par Jean-Dominique Réga


Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

« La chambre des merveilles », le dernier film de Lisa Azuelos avec Alexandra Lamy, une authentique ode à la vie, sort le 15 mars.

« C’est beau la vie » chantait Jean Ferrat il y a tout juste 60 ans, en 1963. Un titre qui irait comme un gant à ce long-métrage. Sujet du film : alors que son petit garçon Hugo est plongé dans le coma à la suite d’un choc entre sa planche de skate et un camion, la maman, Thelma, fait le pari d’accomplir tous ses rêves pour le ramener à la vie.

Le scénario provient d’un livre éponyme publié chez Calmann-Lévy en 2018 par un jeune hyérois, Julien Sandrel, édité à 350 000 exemplaires et traduit en 30 langues. Oscillant comme une pièce de monnaie entre pile et face, entre légèreté et gravité, bonheur et douleur, comédie et tragédie, cette allégorie donne à rêver et à montrer que rien ne vaut la vie.

Alexandra Lamy et la réalisatrice Lisa Azuelos lors de l’avant-première du film au Capitole my cinéwest du Pontet.

Après Les Sables d’Olonnes, le Puy-en-Velay, Lyon et avant Saint-Rémy, Nîmes et Montpellier, Lisa Azuelos, la réalisatrice et Alexandra Lamy, la maman du petit Hugo, étaient samedi au Cinéwest-Le Studio Capitole au Pontet. « Le tournage du film m’a aidée à avancer, à m’occuper » explique Lisa Azuelos, qui a récemment perdu ses parents à quelques mois d’intervalle. « Ce tour de France des salles de cinéma, ce voyage est un antidote au deuil, une forme de thérapie » ajoute-t-elle. Quant à Alexandra Lamy qui a fait la voix-off d’un reportage d’Elise Lucet pour ‘Envoyé spécial’ sur un petit malade atteint d’une maladie orpheline et qui a passé beaucoup de temps dans le monde hospitalier, elle avait déjà cette approche humaine, cette empathie avec un enfant ballotté entre la maladie, la vie et la mort.

« L’espoir croque la vie. »

Alexandra Lamy

« Ici, il n’y a que la vie, la mort elle s’en va » lui adresse fermement une infirmière pendant le tournage. « L’espoir croque la vie » lui répond Alexandra Lamy aussi touchante qu’à fleur de peau. Et dans le film, elle découvre un petit carnet de son garçon dans lequel il a listé « Les 10 rêves à accomplir avant la fin du monde ». Les réaliser est le prétexte onirique à des voyages, des rencontres, à se redonner vie à elle-même et à s’autoriser à devenir l’actrice de sa propre vie en réalisant à 40 ans les rêves de son ado.

Elle part au Japon à la recherche d’un célèbre auteur de mangas dont le loup est le totem, synonyme de vie, d’énergie, d’élégance, de beauté. Ensuite elle part en Irlande à la recherche d’un baleine, la maman universelle. Elle passe de la vulnérabilité à la force, elle devient une combattante qui lutte pour montrer à son fils tout ce que la vie a de magnifique à lui offrir. « Moi qui ai grandi à Anduze, pas loin du Gévaudan dans les Cévennes, je sais ce qu’est le mythe du loup, ça me parle », ajoute Alexandra Lamy.

Au cours de ces avant-premières organisées dans l’hexagone, nombreuses ont été les réactions du public. « Celle qui m’a le plus marquée », explique Lisa Azuelos, c’est un maman qui m’a dit : ‘Vous avez changé ma vision de la maternité, je ne me sens plus coupable, je vais arrêter d’em… mon fils avec ses notes. Avant, on passait à côté de l’essentiel, maintenant, on va vivre autre chose ensemble, passer plus de temps, partager’.

Alexandra Lamy dédicace l’affiche du film au Capitole.

Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

Zoom sur René Kraus, son patron et créateur des Rencontres du Sud qui se dérouleront du 20 au 25 mars prochains sur Avignon. Dany Boon, Victoria Bedos, Andréa Bescond, Eric Métayer parmi les invités-vedettes de cette 10e édition (20-25 mars) à Avignon.

Le cinéma, René Kraus, est tombé dedans quand il était petit : ses grands-parents en tenaient un à Salon-de-Provence. Il a ouvert le Capitole studios au Pontet en 2009, premier complexe indépendant de France avec une fréquentation pouvant aller jusqu’à 780 000 spectateurs, des avant-premières en présence des équipes de films tous les mois, 280 films projetés par an. Il est aussi co-producteur de longs métrages à succès comme ‘La belle époque’ et ‘Mascarade’ réalisés par Nicolas Bedos.

« Le cinéma donne à rêver, dit-il. La France est le troisième marché du monde (avec 200 millions de spectateurs hors Covid), derrière les Etats-Unis et la Chine, le premier d’Europe et Avignon est une ville cinéphile où on a vu en 1992 Quentin Tarentino couronné pour ‘Reservoir dogs’ au Festival Workshop de Jerry Rudes, 20 ans avant ‘Pulp fiction’ à Cannes. »

Défendre une certaine vision du 7e art
Le Capitole au Pontet, ce sont 11 salles et 2 300 fauteuils qui défendent des projets, une vision du 7e art. A cause de la crise sanitaire, le multiplexe a connu 300 jours de confinement, la vérification des pass-sanitaires, la sécurité, la suppression de la confiserie, de la buvette et des pop-corns (-20% de recettes). « En 2021, on a recensé moins de 100 millions de spectateurs en France, heureusement, on a assisté à une ‘remontada’ avec 152 millions en 2022, mais on est encore loin des 200 millions habituels » regrette René Kraus.

Le Capitole studios a vu le jour en 2009 au Pontet.

Et justement, en juin dernier, après mûre réflexion sur l’avenir du complexe, René Kraus a accepté d’être racheté par CinéWest tout en restant directeur général et actionnaire du multiplexe vauclusien désormais baptisé ‘Capitole my CinéWest’. « C’est une façon de rendre pérenne ce lieu prisé des Vauclusiens et d’en défendre les valeurs qui nous sont chères, la qualité, la pluralité et l’indépendance » déclare-t-il.

A la tête du réseau des 10 cinémas CinéWest, Daniel Taillandier, un ancien de la grande distribution qui possède 63 salles en France (dont Royan, Cognac, Ploërmel, Saintes, Aurillac, Béthune, Nevers, Mouans-Sartoux, Mont-de-Marsan), ce qui représente 10 000 fauteuils, pour un potentiel de 2,8 millions d’entrées lui permettant ainsi d’intégrer le Top 10 des exploitants français avec un chiffre d’affaires de 20M€ et 75 collaborateurs en tout.

Un navire amiral pour le cinéma en Vaucluse et des projets à Arles
« CinéWest-Le Capitole studios du Pontet est notre vaisseau-amiral, entre sa capacité, son emplacement, son parking, c’est un site qui fonctionnait bien avant la crise, qui a repris des couleurs après, qui a un vrai savoir-faire, notamment dans l’animation et j’ai l’espoir que les compétences de René Kraus et de son équipe rejailliront sur mes autres cinémas »; ajoute Daniel Taillandier. Ensemble, les deux hommes ont des projets communs, comme la construction d’un nouveau complexe cinématographique dans l’arrière-pays varois à Brignoles et un autre à Arles, adossé ou pas au cinéma Le Méjan-Actes Sud, la maison d’édition fondée par Hubert Nyssen, puis dirigée par sa fille, Françoise Nyssen, ancienne Ministre de la Culture.

Le Capitole a intégré le réseau CinéWest depuis 2021. Cependant, c’est plus récemment qu’il a affiché son appartenance au groupe de Daniel Taillandier avec une nouvelle enseigne arborant sa nouvelle appellation.

10e anniversaire des Rencontres du Sud
Autre rôle de René Kraus dans le monde du cinéma vauclusien, le créateur des Rencontres du Sud qui fêtent leur 10e anniversaire ce printemps. « Deux mois avant le Festival de Cannes, elles sont devenues une étape incontournable avant le plus grand marché du cinéma sur la Croisette en mai. Ici, à Avignon, c’est un véritable laboratoire avec de l’art et essai, du film d’auteur, du cinéma populaire, il y a de la place pour tout le monde, Utopia, Le Vox de la famille Bizot qui existe depuis 101 ans et nous. »

Cette année, entre le 20 et le 25 mars, on pourra voir 18 films en avant-première, il y aura 9 équipes invitées et sont programmés le Festival ‘Montreurs d’images’, ‘Le Petit Festival/Cinépitchoun’ avec les élèves des collèges et lycées au Pontet et la Cérémonie des Victoires du Cinéma.
« Avant il n’y avait de rencontres du cinéma qu’à Gérardmer, en Bretagne et dans le Nord, rien dans le sud. Voilà pourquoi je les ai créées. C’est un moment intense, riche, varié, d’échanges avec des réalisateurs, des producteurs, des chefs d’exploitations, des distributeurs, des comédiens, soit environ 300 ‘professionnels de la profession’ comme disait Jean-Luc Godard. Mais aussi le public, des jeunes, des étudiants, des retraités, des familles, des passionnés, explique René Kraus. Ensemble, tout le monde échange, notre but c’est de promouvoir les films avant leur sortie officielle, de détecter de nouvelles pépites, de révéler de futurs grands talents, nous sommes le reflet d’un marché toujours en pleine effervescence. »

Les Rencontres du Sud en 2018.

De nombreux temps forts
Au fil des ans, la technique aussi a évolué, 3D, effets spéciaux, immenses écrans, son numérique dolby stéréo ce qui intensifie le côté magique du cinéma. On ne peut pas tout citer (voir programme détaillé à retrouver ici), donc en voici les temps forts : mardi 21, Victoria Bedos pour son premier long métrage : ‘La plus belle pour aller danser’, mercredi 22, Dany Boon, l’homme au record de plus de 20 millions d’entrées pour « Bienvenue chez les Ch’tis » présentera son nouvel opus ‘La vie pour de vrai’, jeudi 23 Andréa Bescond et Eric Métayer (qu’on avait rencontrés pour ‘Les chatouilles’, film courageux et sensible sur l’inceste) viendront pour ‘Quand tu seras grand’ (un film qui se déroule dans une maison de retraite auquel René Kraus a participé puisque, dans une autre vie, avant le cinéma, il dirigeait un Ehpad dans le Pays Salonais) et vendredi Claire Simon pour ‘Notre corps’.

René Kraus que l’on a déjà vu aux côtés de Robert Guédiguian, Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Dany Boon, Jérôme Commandeur, Clovis Cornillac, Louise Bourgoin, Guillaume Canet, Doria Tillier et plus récemment Benoît Magimel pour ‘De son vivant’ (projeté au Pontet qui lui avait déjà valu un César du meilleur acteur l’an dernier avant celui de vendredi dernier) mais aussi Cédric Klapisch et Nicolas Bedos (tous les deux oubliés de l’Académie des César et des 4 700 membres de la profession du 7e art).

Et comme René Kraus voudrait être un ‘faiseur de rêves’, il se pourrait bien que l’an prochain, pour l’inauguration du nouveau complexe cinématographique de Brignoles dans le Var, on le voit côte à côte avec une star planétaire qui est propriétaire d’une centaine d’hectares de vignes dans le coin, un certain… George Clooney.

Contact – Programmes – Réservations : lesrencontresdusud.fr

Les prochaines avant-premières avec les équipes de film au cinéma Capitole my Cinéwest dans le cadre des prochaines Rencontres du Sud


Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

Le célèbre Ghostface revient sur le grand écran avec le sixième volet de la saga Scream. Pour l’occasion, le cinéma Capitole a décidé de diffuser le film tant attendu en avant-première le mardi 7 mars, un jour avant sa sortie officielle dans toutes les salles de cinéma françaises.

À l’affiche de ce film interdit aux moins de 12 ans, Courteney Cox, Jenna Ortega, Hayden Panettiere, Jack Champion, ou encore Henry Czerny. Dans ce volet, après avoir frappé à trois reprises à Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans l’immense ville de New-York, où personne n’entendra ses victimes crier.

Plusieurs animations seront proposées lors de cette soirée, notamment du lancer de couteaux animé par l’entreprise Bifrost, un photocall sur le thème du film, et plein de cadeaux seront à gagner. Il est d’ores et déjà possible de réserver sa place en ligne.

Mardi 7 mars. 20h. Cinéma Capitole. 161 Avenue de Saint-Tronquet. Le Pontet.

V.A.


Quand Hollywood met le palais des papes en plein Paris

Vous pourrez découvrir avec vos enfants de moins de 3 ans le film d’animation d’une durée de 40 minutes environ « Un Hérisson dans la Neige » dimanche 5 février à 9h30 au Cinéma Capitole my Cinewest.

L’histoire ? Le monstre de la neige existe-t-il vraiment ? Car sinon, d’où vient la neige ? Et pourquoi est-elle blanche ? Et pourquoi les arbres perdent leurs feuilles avant l’hiver ? Et pourquoi ? Et pourquoi…?
Depuis la nuit des temps, tel un enfant, c’est toute l’humanité qui s’interroge sans cesse sur le monde dans lequel elle grandit. À la recherche de réponses, c’est d’abord en se racontant des histoires que se dessinent les premières explications. Alors, entre science et imaginaire, voici trois contes qui raviront grands et petits à la découverte de l’hiver.

Les trois contes
– Pourquoi les arbres perdent leurs feuilles à l’automne ? de Pascale Hecquet (2022, 8′) :Giuseppe le petit hérisson se promène avec son papa dans les bois. C’est l’automne, il joue dans les feuilles tombées par terre et demande à son père pourquoi les arbres perdent leurs feuilles. La réponse lui est donnée sous la forme d’un joli conte…

– Giuseppe d’Isabelle Favez (2021, 26′) :
Giuseppe n’a qu’un rêve, celui de voir la neige. Mais attention, quand le froid arrive, gare au fantôme de l’hiver! On dit qu’il sort de ses montagnes pour attraper les petits hérissons qui ne voudraient pas hiberner…

 Pourquoi la neige est blanche ? de Pascale Hecquet (2022, 5′) :Giuseppe sort de l’hibernation et découvre des petits restes de neige autour de sa maison. Tout heureux de pouvoir encore en profiter au début de ce printemps, il demande à son papa pourquoi la neige est blanche. Au travers d’un joli conte d’antan, Giuseppe va comprendre que l’éclat de la neige est tout simplement la lumière du soleil réfléchie par l’ensemble de ses cristaux.

Avant cette projection des activités seront proposées dans la salle entre 9h30 et 10h, moment où sera réalisé un tirage au sort afin de gagner des cadeaux offerts par les partenaires du multiplexe pontétien. Le film débutera ensuite à 10h10.

                                                                                                                      Nadège Salas

Dimanche 5 février. 9h30. Durée : 39 minutes. 7€ (gratuit pour les moins de 3 ans). Cinéma Capitole my Cinewest. Avenue Saint-Tronquet. Centre commercial Avignon Nord. Le Pontet

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