22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

A la rencontre de trois portraits d’artistes ce samedi au cinéma Utopia

Cette rencontre, c’est à la réalisatrice avignonnaise Florine Clap que nous la devons. Elle nous propose trois courts métrages, trois portraits d’artistes hors norme ce samedi 13 avril au cinéma Utopia Manutention.

Florine fait partie de notre paysage avignonnais. Elle filme sa ville «  Sous le pont d’Avignon » en 2013 mais ce sont les gens qui l’intéressent et particulièrement les gens « invisibles » ou hors normes. Dans ses documentaires elle sait capter une parole, un visage, et nous livre toujours un portrait sensible de son personnage. 

L’origine de cette matinée de projections  ?

« En 2022 au Festival ‘Partie de Campagne’, j’ai rencontré Marianne Geslin, réalisatrice du film Fanny Viollet, le temps-fil. J ‘avais beaucoup aimé son film, on y découvre Fanny Viollet, une artiste étonnante et pleinement investie dans une pratique quotidienne de création, de détournement d’objets ou de déchets. Le film a fait écho à mon travail de documentariste, à mes films qui sont, eux aussi, des portraits intimes de personnages hors norme. Nous avons eu envie de présenter nos films ensemble, lors d’une projection commune avec une exposition – éphémère – des œuvres des artistes que nous filmons. Ainsi est née l’idée d’une projection commune qui réunirait nos films dédiés à des artistes. » 

Le titre L’Art dans la peau ?

Nos films nous avaient réunies Marianne et moi car nous nous sommes reconnues dans une même démarche. Nous avions les mêmes questionnements :  Comment filmer un artiste ? Comment rendre compte de ses gestes, de sa démarche ? Comment l’inscrire dans un temps long ? Quand nous avons réfléchi à ce qui les réunissait, l’évidence était là : ils avaient tous trois l’Art dans la Peau.

Les 3 films présentés

Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges, de Florine Clap
En 2019, suite à la commande de Messa Daniloffun, j’ai réalisé un film dédié à son mari artiste peintre, Boris Daniloff que j’avais rencontré et filmé pour mon premier film Sous le pont d’Avignon en 2013 dans le cadre de son exposition ‘Gens d’Avignon’ dédiée aux portraits de gens de la rue ou en marge de notre société. Boris est décédé brutalement en 2015 et sa femme a monté une exposition avec la totalité de son oeuvre au cloître St Louis en septembre 2019. Mon film Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges y a été diffusé pendant 3 semaines. Il est monté à partir de rushs tournés en 2013, en 2015 et en 2019 et notamment d’une interview menée avec Boris autour de son travail enregistrée en 2013. La peinture de Boris est politique et sociale. Le peintre dénonce l’absurdité du monde, ses mécaniques économiques perverses qui génèrent les guerres, la misère et l’exploitation des hommes, femmes et enfants. Il met en scène dans des toiles allégoriques et figuratives, le cynisme de la classe politique. Boris peint aussi les hommes et les femmes de la rue et des associations sociales qu’il fréquente dans de grands formats, comme on peignait les rois et les papes autrefois. C’est une peinture qui n’a pas vocation à « plaire » ou à être achetée, c’est une peinture qui est là pour soulager son coeur de toutes ces injustices qui le rendent malade. C’est lui, l’artiste aux cheveux rouges, couleur de la colère et de la révolte.
Site de l’artiste: https://borisdaniloff.odexpo.com/default.asp?

Fanny Viollet, le temps-fil de Marianne Geslin
Fanny Viollet instaure les foisonnements des techniques tantôt humbles, tantôt savantes, tantôt traditionnelles, tantôt nouvelles. Elle est exubérante, passionnée, fougueuse, expansive, et elle est simultanément méthodique, décidée, réglée. Elle bricole ; elle enchevêtre ; elle combine. Elle trie ; elle sépare ; elle classe ; elle différencie. Elle choisit ; elle tresse ; elle trame. Elle noue et dénoue. 
Fanny est la glaneuse de la ville et de ses innombrables déchets. Elle serait une archéologue des vies quotidiennes et des gestes minuscules, une romancière de l’intime, de l’infime. Elle tricote le marginal, l’occulte, le discret, l’effacé. Elle coud le temps secret, les fils de couleur multiples. Aléatoire, subversive, elle invente les aiguilles, les fibres, les bobines. La machine à coudre est probablement l’instrument prédominant de Fanny. Gilbert Lascault extrait du livre Fanny Viollet ou la métamorphose du fil
Œuvres de l’artiste : https://www.espace-des-femmes.fr/wp-content/uploads/2022/10/fanny-viollet-exposition.pdf

Michel Gauthier, Autoportraits, de Florine Clap
L’autre film qui me tient à cœur, c’est un film documentaire sur Michel Gauthier, le « peintre d’Avignon ». Les avignonnais connaissent bien sa silhouette svelte, ses habits et son chapeau tachés de peinture, sa démarche nerveuse et chaloupée. Avec Michel c’est une longue histoire d’amitié. Je l’ai rencontré et filmé à l’occasion de Sous le pont d’Avignon (2013) et depuis, je le filme régulièrement dans son atelier (chez lui), dans les bistrots de la ville où il réalise quotidiennement son autoportrait, ou encore dans ses pérégrinations urbaines, une toile sous le bras et des couleurs dans les yeux. Michel c’est un poème à lui tout seul, un rapport au monde si singulier. Dans ses autoportraits, il cherche ses origines, lui l’enfant de la guerre trouvé au bord d’une route près du mont St Michel.
Les deux réalisatrices, Florine Clap et Marianne Geslin seront présentes lors de cette projection.

Samedi 13 avril. 11h. 5€. Cinéma Utopia Manutention. 4 Rue des Escaliers St Anne. Avignon. 04 90 82 65 36.

Exposition éphémère des œuvres des trois artistes
Le vernissage aura lieu le vendredi 12 avril à 18h30, à l’espace coworking. 73 rue Guillaume Puy. Avignon.
Exposition accessible également le samedi 13 avril de 14h à 18h. Entrée libre.


A la rencontre de trois portraits d’artistes ce samedi au cinéma Utopia

Dans le cadre du Printemps des poètes, le cinéma Utopia diffusera lors d’une séance unique le documentaire « Choubaï, parler à nouveau », ce vendredi 17 mars à 17h45. La projection sera suivie d’une session questions-réponses avec le réalisateur du film, Mykhaïlo Kroupievskyï et l’artiste et traductrice, Kseniya Kravtsova.

La poésie a rarement un destin heureux dans les régimes totalitaires… Celle de Choubaï fut interdite avant même qu’elle ne rencontre son public. Réalisé par Mykhaïlo Kroupievskyï, le film documentaire « Choubaï, parler à nouveau » plonge le spectateur dans cette période dramatique. Acteurs, écrivains, peintres, musiciens et poètes, pour ce film le réalisateur réuni celles et ceux qui ont côtoyé Choubaï pour qu’ils le racontent. Entre documentaire, fiction et pièce de théâtre, le film est composé de traces qui ont appartenu à l’artiste (icônes, livres, photos, peintures). L’acteur Serghiï Ghadan incarne à l’écran le poète avec un incontestable magnétisme. Pas-à-pas, le spectateur fait connaissance avec « Grytsko » Choubaï, ses réflexions sur la nature des choses et des êtres qui dépassent largement les frontières de sa culture et de son époque.

Le cinéma Utopia propose de découvrir ce film documentaire projeté pour la première fois en France, vendredi 17 mars à 17h45. En plus de son inscription dans le cadre du Printemps des poètes, cette diffusion s’inscrit dans le long travail effectué par Kseniya Kravtsova pour faire découvrir la poésie de Choubaï aux Français, mais également aux Ukrainiens. En effet, si les enfants de Choubaï, Solomiya et Tars, sont connus du peuple ukrainien, le poète, décédé à l’âge de 33 ans, ne l’est que très peu.

Résumé : « Figure phare de la ‘génération condamnée’ en Ukraine, Ghryghoriï Choubaï est une étoile fugace qui a éclairé l’horizon sombre de son époque. Agé d’à peine 20 ans, Choubaï arrive à Lviv à la fin des années 60. Sa poésie inspire la jeunesse et inquiète les bourgeois de la région. Il est fréquemment invité à lire ses œuvres dans les soirées, puis le couple de poètes-dissidents, Ighor et Iryna Kalynets le prennent sous leur aile. Avec ses amis, il lance alors la première autoédition du magazine littéraire et artistique ‘Skryniya’ (‘coffre’) dans lequel paraît son poème ‘Vértép’. En janvier 1972, le KGB commence une opération spéciale à l’encontre du journal. Choubaï, le couple Kalynets ainsi que d’autres représentants de l’intelligentsia ukrainienne sont arrêtés et condamnés à neuf ans d’emprisonnement. Il sera finalement relâché, mais sa vie se transforme en cauchemar. »

« Choubaï, parler à nouveau » de Mykhaïlo Kroupievskyï, séance unique le vendredi 17 mars à 17h45, à l’Utopia, 4 rue des esc. Sainte-Anne, Avignon. Durée 1h43 – VostFR.


A la rencontre de trois portraits d’artistes ce samedi au cinéma Utopia

Les 14e Rencontres euro-Méditerranéennes de Volubilis déclinées en conférences, débats, arts visuels et vivants proposent une réflexion autour de l’Eau dans les villes et les paysages méditerranéens. Ce rendez-vous est proposé au grand public et aux professionnels tandis que des experts évoqueront des projets porteurs et innovants émergeant dans les territoires méditerranéens. 

Également, durant trois jours, œuvres artistiques et préoccupations scientifiques entreront en résonance au travers d’expositions, spectacles et installations qui ponctueront les conférences et débats et susciteront des réflexions originales entre des mondes trop souvent séparés.

Le programme

Jeudi 25 novembre
De 9h à 12h30 au Théâtre des Halles
L’esprit de l’eau avec Thierry Paquot, philosophe et Ricardo Petrella, économiste.

De 14h à 18h au Théâtre des Halles
L’eau dans la ville avec le Groupe de Recherche Animation technique et Information sur l’Eau, l’Agence de l’eau, la ville d’Avignon, le CME de Marrakech, un paysagiste-concepteur et deux docteurs en paysage d’Italie.

A 20h30 au Cinéma Utopia
Projection de « Main basse sur l’eau » de Jérôme Fritel et débat animé par Thierry Paquot, président de l’association Image de Ville. 

Vendredi 26  novembre
De 9h à 12h30 au Théâtre des Halles 4, rue du Roi René à Avignon 04 90 85 52 27
La trame de l’eau dans le Bassin des Sorgues et dans les Oasis marocaines. Table ronde : Face au changement climatique, quelles nouvelles pratiques de l’eau-agricoles ?

De 14h à 18h au Théâtre des Halles
Les paysages de l’eau avec ICOMOS, le Conservatoire du Littoral, le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée de la Durance. Les capteurs de rosée et filets à brouillard par l’OPUR et La tour à eau imaginée par Gilles Clément, construite par l’association ELIPS. 

Les infos pratiques
Inscription au Théâtre des Halles, dès jeudi 25 et vendredi 26 novembre. Tout le programme ici. Télécharger le livret des visites ici.

L’eau en question

L’eau est un bien commun inaliénable, individuel et collectif qui relève de la citoyenneté et de la démocratie. Mais, l’eau est aussi une ressource rare, précieuse et fragile, inégalement répartie sur terre. 

La Méditerranée, cette route d’échanges qui a permis l’émergence de la civilisation méditerranéenne, est dans un état de surexploitation et de pollution extrême -un demi-milliard d’habitants riverains en 2025)-. Va-t-elle bientôt devenir la plus grande mer morte du monde ?

En savoir plus

L’eau aujourd’hui à Avignon
Aujourd’hui l’eau potable semble couler de source, il n’en a pas été toujours de même ainsi que nous l’avons vu au cours de notre parcours. Bien commun de l’humanité, l’eau, une ressource précieuse et menacée, doit être gérée avec économie et sauvegardée pour le bien de tous.

1 700 km de canalisations souterraines
La ville d’Avignon et le Grand Avignon ont mis en place un programme ambitieux qui garantit à tous l’accès à une eau potable de qualité et la restitue la plus propre possible à la nature : 1 700 km de canalisations souterraines, 17 réservoirs et 6 champs captant assurent la distribution de l’eau potable et 10 stations d’épuration traitent les eaux usées.

Les captages de la Saignonne La commune d’Avignon est alimentée par les captages de la Saignonne, déclarés d’utilité publique, par pompage dans la nappe phréatique de la Durance. Cette eau subit un traitement de désinfection par le chlore gazeux avant d’être distribuée. En plus de toutes les fontaines publiques, Avignon, en liaison avec le Grand Avignon Eau, met en place lors des fortes chaleurs des ‘îlots de fraîcheur’ : kiosques dotés de système de brumisation, dans les parcs et jardins de la ville. Ces ilots permettent d’avoir un usage maîtrisé de l’eau, sans aggraver la vulnérabilité de la ressource.
MH

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