16 avril 2025 |

Ecrit par le 16 avril 2025

Grandiose ‘Missa solemnis’ de Beethoven aux Chorégies pour le 14 juillet

Et comme pour chaque Fête Nationale, une ‘Marseillaise’ XXL a retenti en ouverture, au pied du mur d’Auguste, entonnée par la contralto québécoise Marie-Nicole Lemieux, la basse Nicolas Courjal, le ténor Cytille Dubois, la soprano australienne Eleanor Lyons, 300 choristes, les musiciens de l’Orchestre Nexus et les 7 000 spectateurs du Théâtre Antique, tous debout. Un moment de communion et de ferveur républicaines en amont de cet ‘Everest’ de la musique sacrée dirigé par le chef John Nelson, 80 ans, habitué des partitions liturgiques(on l’a vu dans ‘La grande messe des morts’ de Berlioz, ‘La création’ de Haydn, ‘La Passion selon Saint-Mathieu’ de Bäch).

Cette ‘Messe solennelle’, Beethoven a mis plus de 4 ans pour la composer. Elle est dédiée à l’Archiduc d’Autriche Rodolphe, son ancien élève devenu ami puis mécène à qui il a dédicacé nombre de partitions, comme ‘Le Trio l’Archiduc’ ou ‘Le Concerto pour piano n° 5 L’Empereur’ qu’on a entendu ici même la semaine dernière, sous les doigts de Pierre-Laurent Aymard. C’est une oeuvre monumentale qui transcende les 5 mouvements traditionnels d’une messe : Kyrie – Gloria – Credo – Sanctus – Agnus dei, en latin, avec une palette de trompettes, de cors, de timbales, de percussions qui ont embrasé Orange, avant de revenir au recueillement et au pianissimo d’un solo de violon. On passe du gigantesque symphonique à la flûte seule d’un oiseau, des ‘tutti’ monumentaux à la fugue d’un Jean-Sébastien Bäch.

Près d’une heure et demi d’enchantement, une standing ovation des milliers de spectateurs ravis mais inquiets à cause de l’odeur de pins calcinés et des tourbillons de cendres venues de l’incendie de La Montagnette, entre Graveson et Tarascon, à quelques encablures de là.


Grandiose ‘Missa solemnis’ de Beethoven aux Chorégies pour le 14 juillet

Après un été 2020 ‘confiné’, 2021 a été l’année de la renaissance… Avec la diva Cecilia Bartoli, le violon pop-rock vivaldien de Nemanja Radulesco, le retour de Roberto Alagna dans Samson et la rencontre flamboyante Béjart-Queen.

Et pour 2022, Jean-Louis Grinda, le directeur artistique veut encore « diversifier le programme, élargir le public ». La saison débutera en juin avec Musiques en Fête, en direct sur France 3, le prime le plus regardé de l’année. Mais les Chorégies entreront dans le vif du sujet le 7 juillet avec le chef Myung-Whun Chung et les 100 musiciens du Philharmonique de Radio France qui accompagneront le pianiste Nicolas Angelich (programme pas encore connu). Le lendemain un inédit ‘Elisir d’amore’ de Donizetti qui n’a jamais été donné devant le mur d’Auguste…et dont tout le monde connaît le tube ‘Une furtiva lagrima’ : avec le ténor René Barbera, la chanteuse américaine Pretty Yende détectée par Placido Domingo et le baryton Erwin Schrott.

Beethoven pour le 14 juillet
Le 14 juillet, la ‘Missa solemnis’ de Beethoven, « L’Everest de la musique sacrée » interprétée par 7 chœurs, des dizaines de musiciens, les sopranos Patricia Petibon et Marie-Nicole Lemieux, le ténor Cyrille Dubois et la basse Nicolas Courjal dirigés par John Nelson. Le 18 juillet, ‘Giselle’, le plus grand ballet romantique français écrit par Adolphe Adam, mis en scène par le chorégraphe Kader Benlarbi, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris.

La Scala de Milan puis Chaplin
Un temps fort, annulé l’an dernier, mais les Chorégies attirent les plus grands, la preuve. ‘La Scala’ de Milan dirigée par son chef iconique Riccardo Chailly sera à Orange le 20 juillet pour un concert des ouvertures et chœurs les plus connus de Verdi, Nabucco, Aida, La force du destin, Traviata, Rigoletto… Bref, un régal ! Le 30, ciné-concert Spécial Chaplin, après ‘Le kid’ l’an dernier, ‘Les lumières de la ville’ l’été prochain.
En août, ‘La symphonie du nouveau monde’ d’Anton Dvorak le 5 et le lendemain, le second opéra de l’édition 2022 : ‘La Gioconda’ d’Amilcare Ponchielli mise en scène par le directeur artistique des Chorégies, Jean-Louis Grinda.
Les Chorégies qui ont failli disparaître en 2018, à l’aube de leurs 150 ans, ont été sauvées par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a d’ailleurs multiplié par 3 sa subvention (750 000€ au lieu de 250 000€) pour compenser la limite de jauge en 2021. De son côté, l’Etat a abondé de 350 000€ sa dotation. En tout, leur budget global est passé en 6 ans de 51 à 65M€, un festival qui s’autofinance à plus de 85%, ce qui est rarissime.

Réservations à partir du 10 décembre : 04 90 34 24 24 ou billetterie@choregies.com

www.choregies.fr

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