En 2022, Danielle et Gérard fêtaient les 40 ans de leur théâtre avec comme ADN, l’esprit de troupe, le verbe, le partage, la joie et l’amour. En 2024, ils continuent quelle que soit l’actualité. Du 29 juin au 21 juillet, ils proposent 6 spectacles au « Chien qui fume » rue des Teinturiers et 7 au « Petit Chien », en face Rue Guillaume Puy.
Pour une fois, Clémentine Célarié ne sera pas là. En revanche, tous leurs amis, toutes les liens de fidélité qu’ils ont tissés au fil des ans seront visibles. A commencer par Le Grenier de Babouchka qui propose « Cyrano de Bergerac » avec une dizaine de comédiens survoltés mis en scène par Jean-Philippe Daguerre.
« La chienne de ma vie », un texte du journaliste littéraire du Figaro, Claude Duneton avec Alain Reibel accompagné sur scène par l’accordéoniste Michel Glasko. « Rita, la chienne de mes parents, était un peu ma petite soeur, moi qui étais fils unique » explique l’auteur.
« Mr & Mme Dieu » ou faut-il tout détruire pour tout recommencer? C’est le propos de Jeff Baron, avec notamment Jean-Pierre Bouvier dans la distribution. « Du charbon dans les veines », c’est une fois encore une création de Jean-Philippe Daguerre. Il montre la grandeur des petites gens, des mineurs de fond, ces gueules noires des corons chers Pierre Bachelet. Ces ch’tis souvent immigrés, qui se reconnaissent à travers le football et leur idole de l’époque, Raymond Kopa, le 1er français à avoir reçu le Ballon d’or en 1958.
A l’affiche également « L’odeur des azalées » avec deux comédiennes, Anne Canovas et Kim Schwarck deux femmes que tout oppose mais qui vivront une solide amitié. Dans « Les valises bleues », un texte et une mise en scène du patron du Chien qui fume, Gérard Vantaggioli. Où comment les histoires d’amour finissent toujours mal, de la passion à la désagrégation avec Stéphanie Lanier et Jean-Marc Catella.
« L’os à moëlle », le journal loufoque de Pierre Dac publié entre 1938 et 1940 mis en scène par Anne-Marie Lazarini pour 4 acteurs qui font vivre ce journalisme militant, rebelle, résistant qui fait cruellement défaut aujourd’hui. Autre spectacle à l’affiche : « Je ne veux pas sortir », un huis-clos carcéral avec un détenu qui ne veut pas quitter la prison. Ecrit et mis en scène par Jamel Khada.
« Le lavoir » ou paroles de femmes en 1914 créé en 1986 à Avignon, joué dans le monde entier. La mémoire de ces lavandières assignées à leur lavoir, entre lessive et brosse qui lavent le linge sale des bourgeois, « C’est l’âme de nos grands-mères qui pousse à l’esprit de sororité » explique Frédérique Lazarini qui met en scène, en alternance, pas moins de 16 comédiennes. Myriam Boyer revient avec « Juste un souvenir », des textes de chansons des années 30 à 70, écrits par Cocteau, Carco, Mouloudji, Vian et Trénet. Enfin « Amor à mort », sous-titré « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Blessures amoureuses, cruauté de la nature humaine, humour noir avec deux comédiens de « Plus belle la vie », Anne Décis et Avy Marciano.
En prime, des photos de notre confrère Bernard Sorbier sont exposées sur les murs du « Petit chien ». Celles qu’il avait prises en 1994 quand il avait couvert le Festival de Cannes avec Quentin Tarrentino, Jeanne Moreau, Bruce Willis, John Travolta, John Malkovitch et Christin Scott-Thomas sur la Croisette. Il avait alors 30 ans et le journal s’appelait « Le Provençal ».
Avant de passer à l’apéro, la rituelle soupe au pistou et la séelction de « Cotes-du-Rhône – Rive Droite » du vigneron Pierre Pappalardo, Gérard Vantaggioli a rendu hommage à ceux qui nous ont quittés trop tôt , Richard Martin, le pugnace directeur pendant 1/2 siècle du Théâtre Toursky, dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai à Marseille, le comédien Jacques Hansen et enfin l’auteur compositeur interprète avignonnais Guy Bonnet.