23 novembre 2024 |

Ecrit par le 23 novembre 2024

Avocat : l’éloquence puissance 20 sur la scène du Chêne noir

Maître Joël Wolfs du barreau de Tarascon remporte les 20e Rencontres de l’Eloquence. L’avocat s’est distingué dans une édition réunissant pour la première fois des candidats provenant de 5 barreaux de la région.

C’est une habitude, presque une tradition : la dernière soirée des Rencontres de l’Eloquence vient de se tenir au Chêne noir à Avignon devant une salle comble. Pour cette 20e édition, c’était cependant la première fois que des candidats provenant de 5 barreaux différents ‘s’affronter’ lors de cet événement créé en 2004 à l’initiative du bâtonnier Patrick Gontard et de Gérard Gelas, directeur du théâtre du Chêne noir. Ensuite, c’était André Marcellin, le bâtonnier de l’ordre des avocats d’Avignon d’alors, qui avait pris le relais pour organiser la 1re édition. L’idée : faire venir des jeunes avocats sur les planches afin de mettre leur éloquence à l’épreuve face à un public et non dos à lui, comme ils en ont l’habitude dans les tribunaux. Le tout en traitant de sujets humoristiques tirés au sort quelques jours avant les Rencontres.

A l’initiative du bâtonnier Patrick Gontard (au premier plan) et de Gérard Gelas, directeur du théâtre du Chêne noir de la création des Rencontres de l’Eloquence en 2004, l’avocat avignonnais a été convié à présider le jury de cette 20e édition. Crédit : Maître Nicolas Masquefa du barreau de Carpentras/Facebook Les avocats du barreau d’Avignon/DR

Une scène remplie de robes noires
Autre première pour cette édition anniversaire, où c’est cette fois c’était le bâtonnier Philippe Cano qui était en charge de l’organisation avec Maître Guilaine Michel, la gagnante de la précédente édition : le jury, ainsi que les représentants des 5 barreaux, avaient pris place sur scène devant les près de 300 spectateurs présents. En tout, une trentaine d’avocats en robe, dont les Bâtonniers des barreaux d’Avignon, Carpentras, Nîmes, Tarascon ainsi qu’Alès qui foulaient les planches du concours de l’éloquence de l’Ordre de la cité des papes pour la première fois. Autant de robes noires entourant et soutenant les candidats sur scène.

« Autant de robes noires entourant et soutenant les candidats sur scène. »

Par ailleurs, outre son rôle de ‘Mme loyale’ lors de l’animation et de la présentation durant le déroulement des rencontres, Maître Guilaine Michel a également accompagné, aux côtés de Maître Alexia Bérard, présidente de l’Union des Jeunes Avocats d’Avignon, les cinq candidats tout au long des heures précédant les Rencontres 2024. Histoire de faire la chasse au trac qui montait au fur et à mesure de la journée.

De gauche à droite : Maître Gabrielle Le Dreau du barreau d’Alès, Maître Sarah Mercoiret du barreau de Nîmes, Maître Joël Wolfs du barreau de Tarascon, Maître Guilaine Michel, avocate à Avignon et gagnante de la précédente édition, Maître Nathy Nicolas du barreau d’Avignon, Maître Alexia Bérard, présidente de l’Union des Jeunes Avocats d’Avignon et Maître Anthony Peitavy du barreau de Carpentras. Crédit : Maître Nicolas Masquefa du barreau de Carpentras/Facebook Les avocats du barreau d’Avignon/DR

5 candidats en lice
Vient enfin le moment où les cinq candidats se sont succèdés. Maître Sarah Mercoiret du barreau de Nîmes s’est lancée avec le sujet « Si la salle d’audience est un cirque, les avocats jonglent-ils avec la vérité ? ». Maître Anthony Peitavy du barreau de Carpentras est intervenu après avec « I.A-t-il quelqu’un qui pilote ? ».
Maître Joël Wolfs du barreau de Tarascon a pris ensuite le relais avec le sujet : « Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ? ». Ce dernier a trouvé avec subtilité, humour et brio la réponse à son sujet. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé à l’applaudimètre.
Maître Gabrielle Le Dreau du barreau d’Alès, avec « Un crime dans l’espace est-il toujours sans gravité ? » et Maître Nathy Nicolas du barreau d’Avignon avec « Nous voulons rester ce que nous sommes. » ont conclu cette talentueuse soirée. Cette dernière avouant les jours précédant sa prestation qu’elle était « autant terrorisée que ravie de plaider ».

«  Une soirée mémorable. »

Des délibérations en musique
Enfin dernière nouveauté, pendant que le jury se réunissait afin de délibérer le public a pu profiter d’une performance musicale inédite. Maître Serge Billet, ténor du barreau vauclusien ayant raccroché sa robe récemment après 43 ans d’activité, est venu chanter du Michel Delpech accompagné au piano par Roland Vincent. Installé désormais à Bédarrides, ce dernier est le compositeur des principaux succès de l’interprète de ‘Pour un flirt’, ‘Chez Laurette’, ‘Wight is wight’ ou bien encore ‘Quand j’étais chanteur’ mais aussi pour des artistes comme Dalida, Serge Reggiani ou Céline Dion.
Sans surprise donc, Maître Joël Wolfs a été ensuite désigné vainqueur de cette mémorable 20e édition. Et le représentant du barreau de Tarascon, comme les autres candidats et confrères des barreaux d’Avignon, Nîmes, Alès et Carpentras, de garder un excellent souvenir de cette soirée.
Du côté des nombreux spectateurs présents ce fût aussi, de leur avis, « une soirée mémorable » et beaucoup remerciaient le barreau d’Avignon pour l’organisation de cette 20e édition « exceptionnelle ».

Laurent Garcia


Avocat : l’éloquence puissance 20 sur la scène du Chêne noir

Pour la première fois depuis sa création en 2004, les représentants de 5 barreaux vont s’affronter lors de ce concours alliant art de la plaidoirie et du théâtre.

Le barreau de l’ordre des avocats d’Avignon et le théâtre du Chêne noir accueillent la 20e édition des Rencontres de l’Eloquence. Celles-ci voient s’affronter chaque année depuis 2004 des candidats avocats ayant moins de 10 ans de barres. Organisée à l’époque par le Bâtonnier André Marcellin, cette soirée, entre théâtre et droit, fait depuis salle comble chaque dernier vendredi d’octobre.
« Ces rencontres ont rencontré un succès immédiat. Chaque fois, c’est toujours un moment de bonheur, rappelle Gérard Gelas directeur du Chêne noir qui en a eu l’idée avec le bâtonnier Patrick Gontard lors d’une dégustation dans un concours de d’huile d’olive durant lequel ils étaient jury ensembles. « Ils nous avaient alors semblé intéressant de mêler univers des avocats et approche théâtrale », poursuit Gérard Gelas.

« Cela nous a fait sortir du tribunal et pour le Chêne noir c’était aussi le moyen de proposer une nouvelle offre artistique », complète Maître Patrick Gontard qui aura l’honneur de présider le jury de cette 20e édition. Il poursuit après avoir souligné l’implication du Bâtonnier Marcelin dans la création des premières éditions : « Il y a d’ailleurs toujours eu un lien entre le spectacle et la justice. Chaque année, une dizaine d’avocats ou d’anciens confrères se produisent ainsi sur les planches lors du festival d’Avignon. »
Maître Philippe Cano, nouveau Bâtonnier de la cité des papes, insiste surtout sur le fait que ces prédécesseurs « peuvent être fiers de cette hybridation du théâtre et du temps du procès car il y a quelque chose de magiques dans la scène théâtrale ».

Et pour marquer les esprits de cette 20e édition dans ce concours entrant dans sa 21e année (le Covid étant passé par là avec l’annulation de 2020), le Bâtonnier Cano a pris son bâton de pèlerin pour mobiliser les barreaux voisins. Résultat ? Pour la première fois les représentants de 5 barreaux vont s’affronter sur les planches du Chêne noir : les jeunes avocats des barreaux d’Avignon et de Carpentras, le retour de ceux de Nîmes et de Tarascon ainsi que, pour la première fois, une représentante d’Alès.

Comme chaque année, l’affiche des Rencontres de l’éloquence est réalisé dans le cadre d’un partenariat avec le master culture et communication de l’université d’Avignon, l’Echo du mardi et le Barreau d’Avignon. Cette année, c’est Sarah Noë-Bizais qui a imaginé l’affiche gagnante de l’édition sous la supervision d’Alexandra Piaumier, directrice adjointe Culture et Vie de Campus au sein d’Avignon Université.

Soirée : mode d’emploi ?
La soirée est réservée prioritairement aux abonnés du Chêne noir et aux représentants des différents barreaux. Les places étant gratuites : la jauge de près de 300 places a été rapidement atteinte confirmant, une fois de plus, le succès de ces Rencontres qui se jouent à chaque fois à guichet fermé. Inutile donc de chercher des places.
Les cinq candidats, 3 avocates et 2 avocats, ont tiré au sort leur sujet depuis quelques jours seulement (voir encadré ci-dessous) ainsi que leur ordre de passage. Tous revêtu de leur robe d’avocat, ils auront alors 10 minutes chacun pour faire preuve de leur ‘éloquence’. Des jeunes confrères qui seront « accompagné toute la journée de vendredi » par l’UJA (Union des jeunes avocats) rappelle Maître Alexia Bérard, présidente de l’UJA d’Avignon.
Le jury se réunira ensuite afin de délibérer et Maître Serge Billet, ténor du barreau ayant raccroché sa robe après 43 ans d’activité sur Avignon, chantera du Michel Delpech accompagné au piano par Roland Vincent, compositeur des principaux succès de l’interprète de ‘Quand j’étais chanteur’.

Les sujets des candidats lors des 20es Rencontres de l’éloquence
– Maître Sarah Mercoiret du barreau de Nîmes « Si la salle d’audience est un cirque, les avocats jonglent-ils avec la vérité ? »
– Maître Anthony Peitavy du barreau de Carpentras : « I.A-t-il quelqu’un qui pilote ? »
– Maître Joël Wolfs du barreau de Tarascon : « Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ? »
– Maître Gabrielle Le Dreau du barreau d’Alès : « Un crime dans l’espace est-il toujours sans gravité ? »
– Maître Nathy Nicolas du barreau d’Avignon « Nous voulons rester ce que nous sommes. »

Une victoire qui change tout
« Cela donne de l’assurance », explique Maître Guilaine Michel, gagnante de la précédente édition, en charge de la présentation de la soirée. Car un des ‘privilèges’ des gagnants c’est de participer à l’organisation et au déroulement de l’édition suivante.
Une ‘chance’ qu’a connu Maître Jean-Maxime Courbet, Bâtonnier d’Avignon sortant et vainqueur de la première édition. « La plus importante différence, c’est que nous avons plutôt l’habitude de plaider dos au public. Là, le public est face à nous. »
« Je suis autant terrorisée que ravie de plaider », conclu Maître Nathy Nicolas, candidate ‘stressée’ pour le barreau d’Avignon.

L.G.

Théâtre du Chêne noir. 20es rencontres de l’Eloquence. Vendredi 25 octobre. 20h. 8, rue Sainte-Catherine. Avignon. 04 90 86 74 87.


Avocat : l’éloquence puissance 20 sur la scène du Chêne noir

C’est tout un spectacle qui revient chaque année depuis près de 20 ans sur la scène du Théâtre du Chêne Noir.
« Assurément la place de ces Rencontres ne peut être que dans un théâtre » comme aime à le rappeler son Directeur Julien Gelas. C’est un lieu privilégié pour accueillir les joutes oratoires de ces avocats du Barreau ayant prêté serment cette année. Ce concours permet à de jeunes avocats volontaires, de montrer leur talent d’orateur devant leurs pairs mais également devant le public régulier du Théâtre du Chêne Noir, et là l’auditoire , est devant eux et non pas derrière comme dans une salle d’audience !

Le Bâtonnier Maître Jean-Maxime Courbet dans son discours d’ouverture donne en creux les critères de ce concours
Maître Jean-Maxime Courbet définit les Rencontres de l’Eloquence comme « une manifestation de la culture orale de notre profession, partie de nous-mêmes à laquelle nous sommes viscéralement attachés, une tradition qui résiste et qui continue à prospérer malgré la volonté de certains. Chaque année, les participants ont su capter l’attention de l’auditoire, inspirer la réflexion, incarner la puissance de la parole…. également avec humour. Ils deviennent quelquefois des orateurs aguerris ou des comédiens malgré eux.

Maître Mickaël Viéra, lauréat de la précédente édition en Maître de Cérémonie
C’est à Maître Mickaël Viéra, lauréat de la précédente édition qu’ a incombé la lourde tâche de présenter les candidates et l’ unique candidat. Il n’a rien perdu de son panache et de son humour qu’il nous avait révélé l’année dernière avec « La Justice est elle une balance ? »
Il nous prédit rire et émotion pour «  ce carré d’As, déterminés à être l’As de trèfle qui piquera vos cœurs et vos esprits » : Maître Johanne Lescop ( Le Silence), Maître Guilaine Michel ( Erreur 404), Maître Kim Rodriguez ( Le temps passe t-il vraiment?) Maître Théo Secondi ( Bref, j’ai prêté serment).

Les Rencontres de l’Eloquence ? Un passage initiatique pour les 3 femmes et 1 homme qui ont eu le courage d’y participer
Peu d’effets de manche pour cette édition, manque de souffle peut-être ( mais l’exercice est périlleux) mais sûrement pas manque d’imagination. Et il en faut de l’imagination pour broder, argumenter, déployer des trésors de circonvolutions et ce pendant près de 15 minutes autour de ces 4 sujets aussi farfelus pour un juriste et pouvant se synthétiser ainsi : se demander ce qui pousse à devenir avocat, pour laisser le temps ( des dossiers) passer en faisant les 100 pas dans la salle des pas perdus devant le silence éloquent de son client qui est peut être victime d’une erreur judiciaire.

L’Art du seul en scène récompensé
Plaidoiries construites , sujets argumentés, dramaturgie respectée, humour présent : personne n’a démérité mais c’est un concours ! Après une demi-heure de délibération c’est Maître Guilaine Michel qui a remporté ce prix de l’éloquence 2023 avec son «  erreur 404 », rapprochant les erreurs judiciaires à ce fameux message sibyllin qui s’invite sur nos ordinateurs quand une ressource ou une page Web n’est pas trouvée.
La fête de la parole a continué autour d’un verre dans la Salle Coltrane du Chêne Noir où nous pouvions, nous public parler à notre tour et à notre aise avec les candidates et le candidat encore plus loquaces et enfin libérés…de la parole.


Avocat : l’éloquence puissance 20 sur la scène du Chêne noir

C’est Gérard Gélas qui a créé cette équipe en 1967 et métamorphosé l’ancienne Chapelle Ste Catherine en lieu de création et de bouillonnement permanent dès 1971.
Depuis 2020, son fils Julien Gélas, auteur, metteur en scène, compositeur et pianiste a pris la suite et il vient de présenter la prochaine saison avec une thématique : la femme. « Elle, cette oubliée de l’histoire, qui depuis des siècles subit injustices et carcan social » annonce-t-il en préambule.

Et c’est par un symbole que s’ouvre la saison, avec l’auteure Tristane Banon, qui a osé brisé le silence, 10 ans avant « #me-too » avec l’affaire D.S.K. Au cours d’une conférence jeudi prochain à 19h, intitulée La paix des sexes. En amont elle tient à préciser : « Je suis une femme, pas une victime. Héroïser la victime c’est tuer la guerrière, assassiner la créatrice. La guerre des genres est un tango funeste. Désormais les lois de l’égalité existent, c’est à nous de réfléchir aux moyens de la faire appliquer. Bien des batailles féministes restent à mener. S’aliéner la moitié de l’humanité pour y parvenir est une hérésie ».

Le 6 octobre, « Amoreamaro », dans le cadre de la Semaine italienne d’Avignon avec Maria Mazzotta, qui a travaillé avec les compositeurs Ludovico Einaudi et Goran Bregovic. Elle vient des Pouilles et sera accompagnée à l’accordéon par Bruno Galeone pour des chants méditerranéens. Le 8, place à Pirandello avec une comédie : « La fuite ». Suivra « Hedda Gabler », du dramaturge Henrik Ibsen. Le 21 octobre, retour au Chêne d’une habituée, l’inoubliable interprète de « Jeux interdits » en 1952 avec Georges Poujouly ou de la série TV « Le Château des oliviers » tournée dans les Alpilles. Elle proposera une soirée « Humour, poésie, musique » avec des textes de Prévert, Hugo, La Fontaine, Desnos ou Michaux avec Nicolas Celoro au piano.

Le samedi 5 novembre, reprise d’ « Asia », une pièce bouleversante sur l’intolérance, le fanatisme. L’histoire vraie d’une Pakistanaise chrétienne, mère de trois enfants, accusée de blasphème et condamnée à mort. Elle sera interprétée par la lumineuse Pauline Dumas. Le 19, Denis Lavant et Samuel Mercer exploreront les mille pages des « Carnets en marge » de Roland Dubillard pour en extraire les pensées les plus drôles, absurdes, burlesques qui dynamitent le langage. Le 25, « George Sand » avec Céline Dupas-Hutin qui nous plonge dans l’intimité de l’écrivain(e), son coeur, son enfance, sa vie d’artiste avec Frédéric Chopin.

Le public lors de la présentation.

En décembre, le 2, une autre figure de la femme : « Euridice », les 25, 28 et 29 janvier , une création de Julien Gélas destinée aussi aux enfants « La belle et la bête ». Un spectacle total avec 7 comédiens sur scène, de la danse, de l’escrime, de la magie, de la video, des costumes et du numérique.

Robin Renucci, désormais directeur du Théâtre National de la Criée, sur le Vieux-Port à Marseille mettra en scène deux figures tragiques de femmes : « Bérénice » le 18 mars et « Andromaque » le 19. En avril, place à la musique avec d’abord le 21, un jeune prodige pianiste, François Moschetta, seul en scène. Il parlera de Mozart et de sa musique avec partitions et anecdotes. Et le week-end des 22-23 « Piano et tuto » avec André Manoukian qui aura sélectionné plusieurs dizaines de pianistes autodidactes qui ne seront pas pas passés par les cours de solfège et le conservatoire mais qui se sont laissé guider par les tutos d’internet. Ces solistes amateurs se succèderont sur scène et le jury, aidé du public, élira les meilleurs qui pourront ultérieurement se produire dans les Carrières des Baux de Provence.

Enfin le 12 mai, Liane Foly dans « La folle repart en scène ». Une voix, un talent, des imitations, de l’humour, bref un grain de « Foly » pour conclure cette 55ème Saison du Chêne Noir.

Contact : 04 90 86 74 87www.chenenoir.frcontact@chenenoir.fr


Avocat : l’éloquence puissance 20 sur la scène du Chêne noir

Julien Gélas, le co-directeur du Théâtre du Chêne noir également auteur, compositeur et metteur-en-scène met un pavé dans la marre. Puisque le Covid-19 contraint le festival d’Avignon ‘In’ et ‘Off’ à se taire, pourquoi ne pas en profiter pour ériger de nouvelles règles afin de redonner sa place à la culture plutôt qu’aux ‘marchands’ du Temple et revenir à l’esprit du festival insufflé par Jean Vilar ? Julien Gélas l’affirme ce sera le changement ou la mort du festival. Voici sa réflexion.

«Nous nous retrouvons cette année à Avignon sans festival, sans artistes, sans spectateurs. Privés de la magie du théâtre, celle qui nous fait se réunir dans l’éphémère et l’éternel les corps et les esprits. Cette magie comme but, et comme chemin, anime depuis des années le Théâtre du Chêne Noir. Depuis l’origine du festival Off initié par le Théâtre des Carmes et le Théâtre du Chêne Noir il y a plus de cinquante ans, nos sociétés ont connu de profondes transformations qui ont elles-mêmes bouleversé l’esprit du Festival d’Avignon.

Les dérives

La crise que nous traversons nous prive de toutes les joies du festival, mais aussi de toutes ses dérives, dérives qui depuis des années n’ont cessé d’être soulignées, discutées, sans que nous ayons ensemble la détermination suffisante pour les infléchir. Le temps du silence auquel nous sommes contraints, est le temps du changement.

Pour un retour à l’esprit du festival ?

L’esprit d’un festival poétique, populaire, élitaire (qui élève au sens noble du mot) cher à Jean Vilar et aux fondateurs, s’est retrouvé asservi à l’idéal mercantile planétaire d’une société qui privilégie la quantité à la qualité, le divertissement à l’approfondissement, avec pour première victime les spectateurs. De ces transformations, l’image du festival s’en est trouvé ternie, substituant dans une dérégulation toujours plus puissante l’idée de marché à celle d’art.

Changer en profondeur

L’occasion nous est donnée de changer en profondeur les choses, de retrouver des règles qui redonneront de la grandeur et de l’esprit au festival. Car par ces dérives, ce ne sont pas simplement l’image et la vie artistique du festival à Avignon qui sont abimées, c’est aussi l’esprit du théâtre qui est menacé et dont Avignon est un des emblèmes. Nous avons cru, ou fait semblant de croire, comme la colombe qui voulait voler plus vite en se privant d’air, que nous pourrions tout faire sans règles, sans éthique, simplement par « opportunité ».

Halte à la dérégulation

Liberté ne signifie pas dérégulation, au contraire, il n’est pas de liberté sans règles. Tous les artistes connaissent cette règle d’or. Une liberté sans règles n’est pas une liberté, c’est un chaos, et c’est ce qu’est devenu à Avignon le festival. Ainsi certaines questions se posent, combien de vrais théâtres en juillet à Avignon ? Combien de théâtres accompagnent les compagnies en proposant des conditions techniques sérieuses, combien de théâtres sont prêts à partager les risques financiers avec les compagnies et les artistes ? Combien de théâtres ouvrent parce qu’il y a amour du spectacle vivant et non de la rente qu’il procure ? Si en conscience l’on répondait à ces questions, au moins la moitié des lieux n’auraient plus droit de cité.

Nécessaire réforme

Beaucoup se cachent derrière l’idée de pluralité, et de ‘retombée’ économique et au nom d’elles, conduisent les compagnies à la ruine. Il faut saluer et encourager les dernières prises de position de Pierre Beffeyte qui vont dans le bon sens. Des réformes sont attendues et nous ne manquerons d’être présents pour les accompagner et les réaliser. »

 


Avocat : l’éloquence puissance 20 sur la scène du Chêne noir

Après l’enthousiasme suscité par la diffusion de la création Chêne Noir de ‘La Putain respectueuse’ vendredi 3 avril  avec près de 10 000 vues sur les réseaux sociaux !, l’équipe du théâtre du Chêne noir propose un nouveau rendez-vous : le concert piano solo composé et interprété par Julien Gelas, depuis la page facebook du théâtre et sur sa chaîne Youtube.  Entre performance et profondeurs des mélodies, un voyage sonore dans l’univers du classique, de la pop, du rock et du blues… Après avoir conquis la Chine lors de nombreuses tournées ces dernières années -qui avaient rassemblé plusieurs dizaines de milliers de spectateurs- il était revenu aux racines avignonnaises en mai dernier pour une soirée unique, que nous vous proposons de partager tous ensemble… chacun chez soi! En attendant le bonheur de se retrouver dans les salles du Chêne noir, une belle soirée de concert. 

Vendredi 17 avril. 20h30.

Pour y assister ICI ou sur sur Facebook

 

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