Apt : Château de Mille met le patrimoine vivant vauclusien en lumière
Dès ce mercredi 10 juillet, le Château de Mille, à Apt, proposera l’exposition ‘Patrimoine et Modernité’. Dans le cadre exceptionnel de ce domaine viticole situé au cœur du Luberon, le public (re)découvrira trois entreprises emblématiques du Vaucluse, représentant le patrimoine vivant, le savoir-faire, et l’histoire du département.
Les visiteurs pourront se plonger dans l’histoire des lustres de la Lustrerie Mathieu, entreprise installée à Gargas qui illumine les plus grands palais, musées et cathédrales du monde. Ils découvriront le savoir-faire de la manufacture de fibres nobles Brun de Vian Tiran, installée à l’Isle-sur-la-Sorgue depuis 1808, qui a été consacrée « plus belle entreprise familiale du monde. » L’école américaine d’art et design SCAD, qui compte un campus à Lacoste, sera aussi mis en lumière lors de cette exposition, avec ses étudiants, ses spectacles et ses expositions au rayonnement international.
L’immense chantier de restauration dont a bénéficié le Château de Mille sera également présentée au cours de l’exposition ‘Patrimoine et Modernité’, qui veut rendre hommage au passé en se tournant vers l’avenir, telle est l’ambition des entreprises mises en avant au Château de Mille dès ce mercredi 10 juillet.
Vernissage le mercredi 10 juillet. 18h30. Entrée gratuite. Château de Mille. Route de Bonnieux. Apt.
Apt : Château de Mille met le patrimoine vivant vauclusien en lumière
Pendant que La Croisette accueillait la Soirée d’ouverture du 76ème Festival de Cannes, le Château de la Tour de Vaucros à Sorgues organisait la 16ème édition du Prix « Stars & Métiers » co-décerné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Banque Populaire Méditerranée et la Socama (Société de Caution Mutuelle Artisanale Méditerrannée).
« Ca fait du bien une soirée pareille! On positive! On rend hommage à des entrepreneurs passionnés et compétents! Dans ce monde morose et agressif, enfin de la bienveillance, des applaudissements, ça fait chaud au coeur! » commente un participant.
Sabine Calba, Directrice Générale de la BPMED a évoqué le poids de l’artisanat en PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) : « Nous sommes la 2ème région de France en densité (217 256 entreprises, 396 pour 10 000 habitants), 33% des entreprises sont artisanales. Nous partageons les mêmes valeurs : attachement au territoire, proximité, dynamisme, solidarité ». Lui succède à la tribune, une autre femme, Valérie Coissieux, Présidente de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Vaucluse : « Il y a plus de 25 000 artisans dans notre département, une diversité de métiers (42% dans le bâtiment, 35% dans les services, 15% dans la production et 9% dans l’alimentation), avec l’explosion du coût de l’énergie, les boulangers, les pâtissiers, les patrons de pressings ont vu leur facture de gaz ou d’électricité multipliée par 3, 4 voire plus. Nous avons besoin de vous, les banques. Autre préoccupation en Vaucluse : d’ici 5 ans, 54 000 artisans vont partir à la retraite. Il faut absolument anticiper, organiser la transmission de leur atelier, de leur commerce, il faut aider les jeunes à les reprendre, sinon les rideaux resteront définitivement baissés. Ce n’est pas avec l’intelligence artificielle qu’on remplacera leur passion ».
Débute alors la remise des prix qui récompensent l’excellence, la persévérance, la pugnacité de ces chefs d’entreprises. Ils sont à la fois gestionnaires, designers, managers, producteurs, avec leurs équipes, ils allient tradition et modernité, savoir-faire d’hier et technicité de demain.
« Le Grand Prix de l’Entrepreneur » a été décerné à Philippe Catinaud, le charismatique patron de MASFER au Thor. Cet ingénieur des Arts et Métiers qui a roulé sa bosse chez General Electric, Alstom, Saint-Gobain a repris en 2001 l’entreprise, alors installée à l’Isle-sur-La Sorgue et spécialisée dans la métallerie et ferronnerie. Il est passé de 5 à 30 salariés, d’1 MF à 3,6M€ de chiffre d’affaires en ajoutant d’autres cordes à son arc, comme la menuiserie aluminium, les ossatures légères, les fenêtres de 24m2 ouvertes sur le monde. Il a aussi contribué à préserver un lieu de mémoire : l’ancienne tuilerie des Milles, près d’Aix-en-Provence, un ancien camp de déportation, devenu « Site Mémorial », avec une passerelle en acier suspendue, une verrière, une charpente, toute l’huisserie, des portes et fenêtres vitrées pare-balles. Reconnu « Maître-artisan métallerie-serrurerie 2022 », il explique à l’assitance : « Innover, c’est notre challenge quotidien, avec mes artisans, nous réfléchissons ensemble à répondre aux normes par de la créativité. C’est du simple bon sens! Nous avons aussi engagé deux femmes dans notre équipe et comme la vie n’est pas finie à 58 ans, on a aussi embauché des quinquas! ».
Pour remettre « Le Prix de l’Innovation », c’est Sandra Saillio, Présidente de la Socama qui a pris la parole à la tribune. « Nous accompagnons les artisans toute leur vie, de la création de l’entreprise, son développement puis la transmission aux plus jeunes. Nous avons en commun la passion et l’ambition de nos rêves. En 2022, dans la Région Sud nous avons aidé 2 300 entrepreneurs en cautionnant 105M€ de crédits, le Vaucluse à lui seul en a capté 25%. Le lauréat qui a reçu cette distinction est Christian Taillefer, pour son entreprise de trottinettes électriques CT Concept installée à Saint-Didier. « Cet homme-là a réussi sa reconversion! As de VTT, 6 fois champion de France, médaillé en Europe, détenteur d’un record de vitesse de 212km/H en vélo sur neige sur le site du ‘Kilomètre lancé’ à Vars (05), il est devenu tourneur-fraiseur-ajusteur » dit-elle. A la demande de ses copains moniteurs de ski, Christian Taillefer s’est d’abord mis à dessiner une trottinette spéciale pour la neige. « J’ai pris une base de vélo, puis enlevé le dérailleur, les vitesses, gardé les grandes roues et mis une batterie électrique. Le modèle a évolué. Maintenant, on peut se promener dans le Ventoux en silence, faire des randonnées sans déranger les voisins, je travaille avec l’ONF (Office national des forêts) pour équiper leurs agents, comme ceux des polices municipales. J’ai aussi créé un prototype pour l’ancien champion paralympique de vélo, Tristan Mouric (amputé d’un bras et une jambe à la suite d’un accident), un modèle sur mesure. Depuis il est ravi d’aller et venir en toute liberté! »
3ème lauréat, Stéphane Roucheton de Art et Rénovation qui a reçu “le Grand Prix Responsable » pour sa capacité à intégrer les préoccupations sociétales et environnementales dans sa société « Art et Rénovation » qui restaure du bâti ancien avec des pierres sèches trouvées sur place et de la chaux pour enduire les murs. Il se définit comme un « maçon du terroir » : « Je n’utilise ni ciment, ni béton, seulement du mortier, comme les Grecs et les Romains. Evidemment, s’il fait trop chaud ou trop froid ou si le mistral souffle à 100km/h comme en ce moment, il m’est impossible de badigeonner les murs. Les calades, je les aménage avec des pierres que les paysans enlèvent de leurs champs. C’est un métier rude et il est difficile de trouver du personnel » confie-t-il, avec regret. Malgré les difficultés, il a à son actif la restauration de sites archéologiques, d’églises, du Fort de Buoux ou des remparts d’Oppède.
Enfin, remise du « Coup de coeur » à un ébéniste qui a passé son CAP à 16 ans et demi, Gilles Tournillon de Sainte-Cécile-les-Vignes. Aujourd’hui son entreprise Atelier Tournillon, créée en 1993, emploie 9 salariés et a reçu en 2018 le label « Entreprise du Patrimoine Vivant ». Mais surtout, il a l’agrément de la Direction des Musées de France et des Monuments Historiques pour son expertise. A ce titre, il est l’un des 3 spécialistes au monde à pouvoir tenir dans ses mains « La Joconde »! Si, si! L’oeuvre-maîtresse de Leonard de Vinci, l’incontournable trésor du Musée du Louvre que des millions de touristes du monde entier vont voir depuis des décennies au terme de longues heures d’attente. « C’est une peinture sur bois, du peuplier. Sa conservation est surveillée notamment par des spécialistes du Louvre, de l’Université de Florence, du Centre d’imagerie scientifique du CNRS de Poitiers, du Laboratoire de recherche mécanique du bois de Montpellier. Tout le monde veille sur elle, un protocole précis de check-up annuel a été rédigé qu’il faut respecter scrupuleusement. Jamais à 16 ans, je n’aurais imaginer en arriver là ! A l’arrière du tableau, sur le chassis, sont fixés des palpeurs-capteurs pour mesurer les éventuels changements de température, d’hydrométrie, à 1° près. Si nécessaire, une alarme se déclencherait et les spécialistes débouleraient immédiatement. » Gilles Tournillon qui a eu une formation d’artisan ébéniste, l’a élargie au fil des ans, des opportunités et des rencontres au scientifique et il a passé l’habilitation des Musées de France. « Je vis ma passion » résume-t-il, modestement.
Le président de BPMED, Philippe Henri a conclu la cérémonie : « Nous sommes ici en famille, avec les artisans, puisque depuis le XIXème siècle, la Banque Populaire les accompagne. C’est notre fierté, notre ADN, le ferment de notre activité, au service des hommes et de la vitalité des territoires. N’oublions jamais qu’il faut des employeurs pour créer des emplois! »
Apt : Château de Mille met le patrimoine vivant vauclusien en lumière
La manufacture Brun de Vian-Tiran a reçu le Prix de ‘La plus belle entreprise familiale du monde’. Il a été décerné par une association de 12 entreprises familiales européennes de tradition et d’excellence, ‘Primum Familiae Vini’, dont l’histoire remonte parfois à la Renaissance. L’an dernier,les mêmes acteurs avaient décernés à la famille d’entrepreneurs islois le prix ‘Family is sustainability’ (La famille s’inscrit dans la durabilité), pour l’excellence des produits, la transmission intergénérationnelle et la responsabilité sociale.
Attirant des candidatures de tous horizons et continents, le prix repose, outre la dimension familiale, sur la démonstration d’une transmission de savoir-faire d’exception, sur une grande exigence d’éthique et d’éco-responsabilité, et sur une démarche constante d’innovation.
Décerné à Brun de Vian Tiran, ce prix vient récompenser 215 années d’efforts, tout particulièrement la persévérance de nos prédécesseurs dans le contexte des dernières décennies si difficiles pour le secteur industriel en France : pas seulement les 8 générations de la famille dirigeante mais aussi tout l’écosystème durable qui entoure la manufacture, des éleveurs aux designers et des manufacturiers aux clients fidèles qui se transmettent nos étoffes de parents à enfants. Il est accompagné d’une récompense de 100 000€. Le prix a été remis à l’issue de la visite de l’usine.
En savoir plus Brun de Vian-Tiran est toujours un fabricant intégré. Aujourd’hui, progrès techniques des machines et gestes ancestraux se complètent et s’enrichissent pour que le produit soit noble et beau. Bien que certaines étapes de fabrication aient été mécanisées au fil du temps, l’Homme et son savoir-faire restent les éléments clés de la manufacture. Les machines les plus modernes de l’industrie textile viennent simplement le seconder dans sa quête de perfection.
Les chiffres clés 8 générations se succèdent depuis 1808 ; 45 salariés ; 15 : le nombre moyen d’étapes de la fabrication d’une couverture Brun de Vian-Tiran : assemblage, ensimage, teinture, cardage, filature, bobinage, ourdissage, tissage, rentrayage, foulage, lavage, lainage, rame, tondage et bordage ; Plus de 20 pays différents fournissent les laines et les fibres lainières travaillées par Brun de Vian-Tiran ; Les produits sont stockés en permanence et livrables sans délai.
Primum Familiæ Vini, désignation latine pour Premières Familles du Vin (PFV), est une association de vignerons prestigieux, propriétaires de caves et de domaines historiques. Ses membres, à travers le monde, sont limités à douze familles ou établissements vinicoles, 6 français, 2 italiens, 2 espagnols, un allemand et un portugais.
L’association a été créée en 1993 par Miguel Torres et Robert Drouhin. Le but était de réunir quelques-unes des plus grandes familles vigneronnes du monde afin de faciliter échanges et communications entre elles. Tous les membres sont propriétaires d’un domaine viticole prestigieux et qui jouit d’une grande réputation internationale. Les nouveaux membres ne sont cooptés que par décision unanime.
En 2021, l’association met aux enchères une caisse contenant une bouteille premium de chacune des maisons membres ainsi qu’une invitation à visiter leurs domaines respectifs.
Les anciens membres Plusieurs membres ont quitté les PFV car n’étant plus propriétaires de caves familiales : Château Cos d’Estournel, Bordeaux (Saint-Estèphe), en 1998 ; Mondavi, Californie (Napa Valley), en 2005 ; Paul Jaboulet aîné, Vallée du Rhône, en 20063.
Le musée sensoriel et boutique de la manufacture Brun de Vian Tiran Le Musée invite les visiteurs à découvrir les 15 étapes de la fabrication d’une étoffe dans un Musée Sensoriel à l’Isle-sur-la-Sorgue.
Après plus de deux siècles, Pierre et Jean-Louis Brun, respectivement 7ème et 8ème générations de cette entreprise familiale, vous proposent de partager leur passion pour les plus belles laines du monde et pour le métier de manufacturier. Dans une aile de la manufacture, le bâtiment présente 460 m² sur deux niveaux qui vous permettront de vous immerger dans l’univers d’une manufacture unique, témoin de l’activité textile qui est à l’origine de la ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.
À l’étage, assistez à la transformation de la fibre en l’étoffe lors d’un parcours immersif et interactif d’1h30 : le marché aux laines, le cinéma de fils Mohair, le labyrinthe de la fabrication et le laboratoire de l’innovation et du design. Les plus jeunes peuvent mener une enquête guidée par Edgar le petit mouton. Une expérience au cœur des plus belles laines du monde à vivre seul, entre amis ou en famille.
Apt : Château de Mille met le patrimoine vivant vauclusien en lumière
Cashmere, mohair, alpaga, laine, soie, duvet de bébé chameau ou lama, la marque « Brun de Via Tiran » créée en 1808 par Charles Tiran, le beau-père et Laurent Vian, le gendre n’en finit pas de tisser des liens avec l’excellence française. Que ce soit pour des plaids, des couvertures, des couettes, des oreillers, des surmatelas, des châles, des écharpes, des sacs à damiers « Camargue », mais aussi désormais des ponchos, des « phonettes » (étuis à i-phones), tous moelleux, légers, confortables, raffinés et résistants.
214 ans plus tard, l’entreprise familiale en est à sa 8ème génération en la personne de Jean-Louis Brun, le directeur général, venu de l’œnologie qui sait ce que « assemblage » veut dire. Depuis des décennies il est engagé dans le développement durable, le respect de l’environnement, l’éthique. Il a fait le tour de la terre pour aller à la rencontre d’éleveurs de yachs au Tibet, de bébés chameaux en Mongolie, d’ibex, bouquetins originaires des contreforts de l’Himalaya, de « cashgoras », des chèvres mi-angora, mi-cashmire de Nouvelle-Zélande, pour signer des contrats avec eux, valoriser leurs revenus, lutter contre la désertification et pérenniser leur nomadisme. Avec une quinzaine d’éleveurs de Camargue, il a aussi conclu un partenariat depuis 30 ans et bénéficie de la laine de 25 000 moutons « Merinos » qui grandissent en toute liberté, entre flamands roses et taureaux sauvages dans le Delta du Rhône.
La manufacture Brun de Vian Tiran « La Manufacture Brun de Vian Tiran », c’est certes le 1er fabricant de France de couvertures de luxe (qui a longtemps travaillé pour Hermès) mais c’est aussi une société qui a décroché en 2009 le label ‘Entreprise du Patrimoine Vivant’ et qui innove et se réinvente en permanence avec les jeunes diplômés de l’Ecole Nationale Supérieure de la Création et du Design Industriel. « Le plaid, c’est le nouveau doudou qui nous enveloppe, nous réchauffe, nous réconforte sur le canapé, en famille ou seul, quand on regarde la TV ou une série Netflix » explique Jean-Louis Brun. « Depuis le Covid et le confinement, on a pris d’autres habitudes à la maison, on y travaille avec les enfants à côté, c’est une tendance de fond ».
Nouvelles tendances En dehors de la taille XXL des étoffes, la couleur aussi varie. « Moins de gris et de taupe, plus de chaleur, plus de brun, de terra-cotta, d’ocre, d’orangé, de rouge, de moutarde, les verts aussi sont recherchés (forêt, anglais, kaki), signes d’un retour à la terre, à la nature » ajoute Jean-Louis Brun.
Le bilan 2022 A la fin de cette année, il fait le bilan 2022 : « On termine mieux qu’on ne l’aurait cru. On a dû relever des enjeux, le prix des matières premières a augmenté (cashmire, mohair, poil de chameau), celui des transports aussi, beaucoup de nos salariés sont arrivés à l’âge de la retraite, on a recruté pour retrouver nos 46 emplois ». Il est vrai que la filature ce sont nombre de techniques différentes (cardage, foulage, ourdissage, grattage, tissage, séchage, confection, teinture, épincetage) longues à acquérir.
Axe de développement Autre axe de développement pour le millier de références de chez Brun de Vian Tiran, internet, avec désormais un jeune collaborateur « geek » qui utilise les réseaux sociaux à temps plein avec photos et vidéos pour expliquer et faire savoir le savoir faire de cette entreprise d’exception et ainsi séduire une nouvelle clientèle, rajeunie. « Et puis la météo nous a bien servis, le coup de froid de novembre a incité à enfiler un col roulé plutôt qu’augmenter le thermostat de la chaudière avec la facture énergétique qui flambe ! D’ailleurs nous avons aussi enrichi notre ligne vestimentaire de kimonos souples et enveloppants, de vestes à franges, ces petits ou grands rectangles de tissu chaud, doux et élégants qui nous revigorent. Et comme on ne jette rien, on ‘surcycle’ les tombées d’étoffes de tout poil en fabricant des plaids de patchwork avec un partenaire allemand. A chaque génération, sa révolution technique ! Le Brun de Vian Tiran de demain s’invente dès aujourd’hui pour tisser des liens avec l’avenir! » conclut Jean-Louis Brun.
Les infos pratiques Manufacture Brun de Vian Tiran. 2, Cours Victor Hugo à l’Isle-sur-la-Sorgue. 04 90 38 73 31. www.brundeviantiran.com
Apt : Château de Mille met le patrimoine vivant vauclusien en lumière
Nouvelles demandes des consommateurs, évolution des comportements, renouveau du Made in France, montée en puissance des achats de seconde main : la mode fait face à une mutation radicale et à la dé-consommation. Évalué à 29 milliards d’euros en 2019, le marché français de la mode et du textile est en recul depuis 11 ans malgré un léger sursaut en 2017, alors la filière se réinvente.On vous dit comment.
La dé-consommation et les achats de vêtements d’occasion –estimé à 1 milliard d’euros (source IFM)- monte en puissance, particulièrement auprès des 45-55 ans d’après la market place Vinted. Les marques cherchent un modèle économique pour intégrer cette forte tendance. Également la conjoncture économique dans le secteur industriel du textile et de l’habillement français s’est dégradé avec une baisse de -4,1% en 2019 tandis qu’une forte demande de recrutements persiste pour faire face aux départs en retraite et à des pénuries de main d’œuvre dans la production.
Visite de la manutention Brun de Vian Tiran A la faveur d’un séminaire se tenant à l’Isle-sur-la-Sorgue et à la visite des ateliers de la manufacture Brun de Vian Tiran, en octobre dernier, Vanessa de Saint-Blanquat, directrice-générale de l’Union des industries textiles a évoqué les projets soutenus par la filière, notamment dans le cadre du Plan de relance du Gouvernement et le travail de lobbying, alors qu’approchent les échéances électorales des présidentielles.
Organiser l’éco-système de l’industrie textile «Nous organisons des séminaires annuels avec l’ensemble des délégués généraux, des fédérations sectorielles et régionales qui composent l’Union des industries textiles ainsi qu’avec nos partenaires innovation que sont les pôles et notre centre technique. L’objectif ? Concevoir une réflexion commune sur l’écosystème de l’industrie textile. Les deux journées passées à l’Isle-sur-la-Sorgue avaient pour objet d’appréhender l’avenir textile et de réfléchir aux échéances politiques, notamment des présidentielles d’avril prochain. L’idée ? Valoriser l’industrie textile et son positionnement lors de la crise.»
Une communication interactive entre les entreprises du textile «Ce que nous voudrions ? Une unité de mouvement entre toutes les entreprises que nous représentons, utiliser de manière coordonnée les pôles, notre centre technique ainsi que le Ceti (Centre européen des textiles innovants). Nous valorisons aussi les partenariats entre les entreprises, notamment en matière de recyclage. Nous intervenons régulièrement, de manière indirecte, auprès du ministère de l’Économie pour la ré-industrialisation textile en France. Dernièrement ? Nous estimons que nos industriels ont porté à la connaissance du ministre une quarantaine de projets, dans le cadre du Plan de relance, dans ce sens et parmi eux une chaîne de production complète pour le Lin, dont la France est le 1er producteur.»
La crise ? Un révélateur ! «La crise a agi comme un révélateur : les business models, les modes de productions, de consommation, le rapport entre le consommateur et le producteur de produits finis ou semi-finis ont totalement changé. Nous avons réfléchi à la façon dont tous ces paramètres allaient impacter le fonctionnement de l’industrie textile à l’avenir et quelles devaient être les réponses à apporter. Faut-il proposer de nouvelles matières ? Car on reproche aux matières naturelles d’employer trop d’eau et de pesticides et aux matières synthétiques de diffuser des microbilles de plastique. Quelle pourrait être la matière idéale de demain, capable de répondre à ces enjeux environnementaux, tout en conservant des propriétés nécessaires pour garder la fonctionnalité des textiles.»
Un acteur incontournable pour assurer la souveraineté de la France «L’innovation, la façon de fabriquer, la transition numérique et écologique sont des éléments majeurs de réflexion. Nous avons été identifiés, grâce à la crise, comme un acteur incontournable pour assurer la souveraineté de la France dans des domaines considérés comme stratégiques par le Gouvernement : la santé, l’aérospatiale, le vêtement de protection individuelle pour la Défense, l’armée, les pompiers… Nous sommes présents et fabriquons les composants ou produits finis qui entrent dans la fabrication ultime de ces produits. Des exemples ? Le tricot implanté –matière médicale implantée dans le corps humain lors de chirurgies, fils textiles remplaçant les ligaments- contribueront à la ré-industrialisation, même si tous les projets soutenus par la filière et examinés dans le cadre du Plan de relance ne concerneront pas la relocalisation,» relève Vanessa de Saint-Blanquat.
Le recyclage «Le recyclage de l’habillement reste un problème pointu, notamment du fait de tout ce qui le compose et qui n’est pas du textile comme les fermetures éclair, les boutons et agrafes ainsi que les tissus qui sont composés de matières différentes. Les industriels sont confrontés à ces problèmes mécaniques qui sont de séparer les matières afin de les réutiliser comme autant de matières premières.»
Emblématique Brun de Vian Tiran «La marque Brun de Vian Tiran est très emblématique du secteur textile avec 214 ans d’existence, souligne Vanessa de Blanquat. Leur performance ? Allier savoir-faire et innovation. C’est ce qui sauvera les industries textiles dans ce domaine parce qu’il y a cette exigence de qualité et de savoir-faire et en même temps règlementaire et législative en matière de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) extrêmement élevée en France puisque notre pays compile l’exigence française et européenne ; des effets que les pays hors Union européenne n’ont pas à satisfaire. Je pense également aux chardons métalliques que Pierre Brun a imaginé et fait créer car c’est l’industrie elle-même qui trouve les solutions aux défis d’aujourd’hui, que ce soit en matière d’évolution, de process, de méthodes et de typologies de travail.»
Ce que le grand public ignore «Nos adhérents travaillent sur des marchés d’applications variés. Si on nous associe volontiers à l’habillement et au linge de maison, l’industrie textile intervient dans de nombreux secteurs d’application comme la santé, le sport et loisirs (voiles de bateaux), les transports, l’aéronautique, l’aérospatiale… Le textile est aussi utilisé pour faire des tableaux de bord de voitures, entre dans la composition des ailes d’avion pour alléger la matière, ce qui réduit, au passage, l’impact carbone de l’avion. Un exemple ? Nous avons parmi nos adhérents une entreprise vosgienne ‘Schappe Techniques’ située à la Croix-aux-Mines, qui fabrique le bouclier thermique de la capsule qui va sur Mars ! Il y a aussi les géotextiles utilisés en agriculture et en génie civil pour les routes, les ponts, dans le bâtiment, comme aussi les chaussettes à béton qui remplacent les tubes en acier pour construire les fondations. L’avantage du textile ? Il est à l’image de la soie de l’araignée : souple, adaptable, léger, il ne rompt pas et porte des poids extrêmement lourds. Nous élaborons des matières entrant dans le façonnage des équipements individuels de protection, uniformes de l’armée et des pompiers, particulièrement sur les tissus non-feu et résistant aux coups, balles, coupures, ainsi qu’aux températures extrêmes –hautes et basses-. Dernièrement ? Nous concevons des emballages et des enveloppes pour remplacer les plastiques désormais proscrits, comme pour les fruits et légumes vendus en GMS (Grandes et moyennes surfaces).»
L’Union des industries du textile L’Union des industries textiles représente 2 100 entreprises, exerçant une activité textile en France (filature, moulinage, tricotage, tissage, ennoblissement…). Elles emploient 61 296 salariés et 3 000 postes à pourvoir tous les ans, qui ont réalisé, en 2019, un chiffre d’affaires de 13,9 milliards d’euros –dont 9,4 milliards d’euros à l’exportation- dans des domaines d’application variés : la mode et le luxe, la maison, et dans des marchés techniques (automobile, aéronautique, santé, construction…). Près de 63% des entreprises sont des PME (Petites et moyennes entreprises). L’UIT fédère 23 fédérations textiles de région et de branche. Les deux grandes régions textilières sont les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes. L’union des industries du textile sera présente du jeudi 24 au lundi 28 mars au salon Maison et objet, au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte (Ndlr : qui devait avoir lieu en janvier 2022). Autre article traitant de ce même sujet ici et antérieur ici.
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Brun de Vian-Tiran, manufacture installée à L’Isle-sur-la-Sorgue depuis 1808, entreprise du patrimoine vivant et créatrice de la première couverture en mohair du monde dans les années 1960 a dévoilé les secrets de sa réussite lors d’un reportage de TF1 sur la filière de la laine mohair.
De la recherche et de la ‘reconstruction’ de la race des Brebis ‘Mérinos d’Arles antique’ au soutien de son élevage dans les plaines désertiques de Saint-Martin-de-Crau (13), Jean-Louis et Pierre Brun les dirigeants de la filature Brun de Vian-Tiran et des techniciens de la manufacture ont révélé tout le sens de leur travail au sein de la filière lainière et sa réussite, au fil de 8 générations au sein d’une même famille, les Brun, la réflexion, l’engagement des collaborateurs, leur permettant, ensemble, de traverser les siècles. Leur secret ? Le respect d’une tradition ouverte au progrès et à la modernité.
En savoir plus En 1961, Brun de Vian-Tiran a créé la toute première couverture en Mohair sur le continent européen. Depuis 60 ans, cette laine est devenue emblématique de la manufacture. La fibre naturelle est transformée dans les ateliers sous la forme de plaids et de couvertures auxquels elle offre une matière moelleuse, gonflante et d’une infinie douceur. Dans l’entrepôt familial, les fibres viennent du monde entier, comme la laine de bébés lama de Bolivie, du Cachemire de Mongolie, des laines de moutons d’Uruguay.
Brun de Vian Tiran Dans le détail ? Brun de Vian-Tiran,1er transformateur de laines de France, fabrique plaids, couvertures, tapis, écharpes, châles et accessoires exclusivement conçus à partir de fibres lainières naturelles. Son ambition ? Participer au succès de la filière des laines de France dans une démarche responsable, éthique et durable, notamment auprès des bergers français que l’entreprise soutient depuis toujours. Un exemple ? Brun de Vian-Tiran accompagne les éleveurs de Mérinos d’Arles antique qui produisent, grâce à leurs 25 000 têtes, et en exclusivité pour la vénérable maison, la plus fine laine de l’hémisphère nord. L’entreprise est dirigée par Jean-Louis Brun, le fils de Pierre qui comme ses prédécesseurs, dédie sa vie à cette aventure entrepreneuriale familiale hors du commun.
Le reportage est passé au JT de 20h d’Anne Claire Coudray le 6 décembre. Brun de Vian-Tiran, 2 cours Victor Hugo à L’Isle-sur-la-Sorgue. Il est visible ici.
Apt : Château de Mille met le patrimoine vivant vauclusien en lumière
L’Union des industries textiles –qui fédère les entreprises textiles françaises- réunit, cette année, jeudi 14 et vendredi 15 octobre, syndicats, fédérations et dirigeants du secteur textile à l’Isle-sur-la-Sorgue. Objet ? La ré-industrialisation de la France. Un exemple d’anti-délocalisation aussi avec l’indéboulonnable manufacture Brun de Vian-Tiran qui tisse son destin en bord de Sorgue depuis 8 générations.
Il sera question pour ces 16 professionnels venus de la France entière d’échanger durant deux jours, ce jeudi 14 et vendredi 15 octobre, sur les enjeux du textile tout en abordant l’emploi, la formation, le développement durable, l’innovation, le commerce, l’export et la fiscalité. Les participants analyseront les signaux faibles et envisageront les perspectives à court et long termes dans le contexte d’une ré-industrialisation de la filière lainière en France.
Visite d’entreprise
Pour l’occasion, les participants au séminaire visiteront l’entreprise du patrimoine vivant Brun de Vian-Tiran qui tisse ses propres étoffes depuis 1808, emploie 45 salariés, se fournit en fibres et laines –à hauteur de 60 tonnes- dans plus de 20 pays, réalise plus de 10M€ de chiffre d’affaires et affiche un panier moyen de 350 à 400€.
Brun de Vian-Tiran
Dans le détail ? Brun de Vian-Tiran, 1er transformateur français de laines de France fabrique plaids, couvertures, tapis, écharpes, châles et accessoires exclusivement conçus à partir de fibres lainières naturelles. Son ambition ? Participer au succès de la filière des laines de France dans une démarche responsable, éthique et durable, notamment auprès des bergers français qu’elle soutient depuis toujours. Un exemple ? Brun de Vian-Tiran accompagne les éleveurs de Mérinos d’Arles antique qui produisent, grâce à leurs 25 000 têtes, et en exclusivité pour la vénérable maison, la plus fine laine de l’hémisphère nord. L’entreprise est dirigée par Jean-Louis Brun, le fils de Pierre qui comme ses prédécesseurs, dédient leurs vies à cette aventure entrepreneuriale familiale hors du commun.
Union des industries textiles
L’industrie textile française compte 2 200 entreprises, 61 000 salariés et un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros (chiffres 2018).L’Union des Industries Textiles est l’organisation professionnelle représentative des entreprises exerçant une activité textile : filature, moulinage, tricotage, tissage, ennoblissement… en France pour la mode et le luxe, la maison, et des marchés techniques (automobile, aéronautique, santé, construction.