22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Les pays hostiles au Bitcoin

N’étant pas émises par un gouvernement ou une banque centrale, les cryptomonnaies décentralisées comme le Bitcoin entretiennent souvent des relations délicates avec les institutions gouvernementales et financières. Dans certains pays, cela a conduit à la mise en place de restrictions légales d’utilisation (banques, paiements), voire même à des interdictions pures et simples d’achat et de possession pour les citoyens. Selon les données publiées cette semaine par le Financial Times, le Bitcoin est actuellement considéré comme illégal dans 6 pays : Bolivie, Maroc, Algérie, Égypte, Népal et Bangladesh.

D’autres États, comme la Turquie et la Chine, ont récemment pris la décision de restreindre l’utilisation des cryptomonnaies. Le premier a interdit les paiements en Bitcoin au mois d’avril, face à l’écroulement de la Lire turque et à l’engouement de sa population pour les cryptodevises. De son côté, la Chine a annoncé en mai qu’elle interdisait son utilisation aux institutions financières et banques du pays, officiellement pour protéger son économie du trading spéculatif. Mais pour certains analystes, cette défiance du régime chinois envers le Bitcoin s’explique aussi par le lancement de sa propre monnaie virtuelle nationale, davantage « contrôlable » et dont il souhaite étendre l’usage.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les pays hostiles au Bitcoin

Combien les investisseurs ont-ils réellement gagné grâce au boom des cryptomonnaies l’année dernière ? En raison de la nature décentralisée de cette technologie, il est difficile de procéder à une analyse géographique des parties engagées dans les transactions avec une certitude absolue. Mais la société de logiciels Chainalysis a publié une estimation décente, qui se base sur les données de transactions Bitcoin issues des services dont elle assure le suivi.

Les analystes de l’entreprise estiment ainsi que les investisseurs américains ont gagné 4 milliards de dollars grâce au Bitcoin en 2020, soit quatre fois plus que dans le second pays du classement, la Chine. Un résultat qui peut paraître surprenant dans la mesure où la Chine enregistre historiquement (et de loin) les volumes bruts de transactions de cryptomonnaie les plus élevés. Comme supposé par l’étude, les États-Unis ont probablement dépassé les gains réalisés en Chine grâce aux énormes flux entrants qui ont eu lieu vers la fin de l’année dernière et qui ont généré des gains notables.

Les plus gros gains d’investissement ont été réalisés à la fin de l’année 2020, lorsque le prix du Bitcoin a bondi de 11 471 dollars mi-octobre à un peu plus de 29 000 dollars fin décembre. Cette période a été particulièrement lucrative pour les investisseurs américains, qui ont réalisé la majorité de leurs gains sur la plateforme d’échange Coinbase, introduite en Bourse cette année. Les investissements dans les cryptomonnaies restent néanmoins une entreprise risquée, comme en témoigne la brutale dégringolade du Bitcoin au mois de mai. La célèbre cryptodevise avait atteint un sommet historique en avril à près de 65 000 dollars. Mais à l’heure actuelle, son prix se situe autour de 37 000 dollars (30 000 euros).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les pays hostiles au Bitcoin

Selon le Bitcoin Electricity Consumption Index de l’Université de Cambridge, il est estimé que le Bitcoin consomme actuellement plus de 140 térawattheures d’électricité à l’année. Pour se donner une idée de l’ordre de grandeur, c’est désormais plus que la consommation d’un pays entier comme la Norvège, ou encore l’équivalent de près d’un tiers de celle de la France. Une autre comparaison effectuée par Visual Capitalist montre que le réseau Bitcoin est également beaucoup plus énergivore que les plus grandes entreprises technologiques mondiales : dix fois plus que Google par exemple.

Sur l’ensemble des pays de la planète pour lesquels la consommation énergétique est répertoriée, seuls 26 consomment plus d’énergie que la célèbre monnaie virtuelle, dont le fonctionnement requiert une forte puissance de calcul et donc des ordinateurs très gourmands en électricité. Pour réduire les coûts, certains mineurs de Bitcoin se sont installés dans des pays comme l’Islande, où ils peuvent profiter d’une électricité géothermique bon marché et du climat frais de l’île nordique, utile pour refroidir leurs installations. Il subsiste cependant toujours une incertitude concernant la demande énergétique réelle du réseau Bitcoin, les analystes fixent actuellement la limite inférieure théorique annualisée à 45 térawattheures et la limite supérieure à 490 térawattheures.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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