16 juillet 2024 |

Ecrit par le 16 juillet 2024

Avignon, Benedetti SA, 113 ans d’histoire dans le bâtiment

Anne Benedetti est à la tête de l’entreprise du bâtiment éponyme avignonnaise –traitement technique des façades et isolation par l’extérieur- qui vient

de fêter ses 113 ans. Au commencement de cette épopée familiale et entrepreneuriale transalpine, une famille et cinq générations bien décidées à se forger un destin plus humain et prospère, dans le Sud de la France.

«C’est Dominique Benedetti, mon grand-père qui a fondé la société éponyme en 1911, relate Anne Benedetti, Présidente de l’entreprise avignonnaise du Bâtiment, Benedetti SA. Sa toute première activité ? La construction de cuves en béton armé destinées aux caves vinicoles de Châteauneuf-du-Pape où la famille avait fait souche après avoir fui la pauvreté, la famine et le régime Mussolinien transalpin. Dominique réalisera la majorité des cuves en béton armé des caves viticoles de Châteauneuf-du- Pape. »

«En 1976 Georges Benedetti,
le fils de Dominique reprend les rênes de la société, la réorientant dans le traitement des façades avec, pour spécialité, l’isolation thermique par l’extérieur, dont il devient le précurseur dans le Grand Sud de la France. Cette technique innovante, déjà utilisée en Allemagne, n’est pas encore très connue, ni éprouvée en France.»

«En 2005, c’est au tour de Bertrand, mon frère,
de reprendre les responsabilités, notamment sur le champ du développement commercial. En plus de la maçonnerie, très vite il diversifie les services, notamment avec la mise en œuvre de nouveaux procédés issus de techniques en lien avec le développement durable pour traitement des façades, l’isolation thermique par l’extérieur, le ravalement, la rénovation, la pose de carrelage, le plâtre, la peinture.»

Ravalement des façades et Bardage en bois au Belambra club à l’Isle-sur-la-Sorgue, Copyright Benedetti SA

Les débuts ?
«Je crois que je n’ai pas débuté dans l’entreprise parce que j’y suis née. Toute jeune, durant les vacances scolaires, j’y rejoignais mes parents pour les aider. J’ai définitivement intégré l’entreprise en 1992, après l’obtention d’un bac A option mathématiques et de 4 années d’études à l’école de marketing et management de Rochefort-du-Gard. A l’issue de ce bac + 4 j’intègre l’entreprise en tant qu’employée administrative, puis directrice administrative, directrice générale et maintenant présidente. Les décisions ? Elles se prenaient en famille à l’heure du déjeuner, dans la maison familiale de Châteauneuf-du-Pape. On vivait, on mangeait, on respirait l’entreprise. On n’a jamais eu besoin d’un conseil d’administration pour prendre les décisions. » (rires).

«Nos clients ?
Ce sont les marchés publics, les collectivités locales, les bailleurs sociaux, les professionnels de la construction, les promoteurs, les syndics, les particuliers pour la réalisation de traitement des façades, l’isolation thermique par l’extérieur, l’imperméabilisation et l’étanchéité, l’enduit, le ravalement, la réparation des épaufrures (éclat de pierre enlevé d’un bloc par accident), le béton armé et le nettoyage. Plus de 70% de l’activité se fait sur de nouveaux chantiers. »

«La journée est rythmée par les problèmes à régler,
les engagements professionnels, les rendez-vous avec les fournisseurs, les clients, la banque, les visioconférences, qui nous font gagner un temps fou, même si les vraies rencontres restent irremplaçables. Je suis une femme dans une activité où l’homme est très représenté et où les réunions se déroulent traditionnellement le soir. Donc là encore, il faut jongler avec le temps, en cela mon mari m’a toujours beaucoup aidée. Et puis en clôture de réunion il y a ce temps convivial qui permet d’échanger de façon informelle, resserrant les liens, l’attention aux autres. »

Ecoles Jacques Prévert et Robert Desnos Copyright Benedetti SA

«L’entreprise amène à découvrir d’autres univers
ainsi, très tôt, j’ai pris des engagements nationaux auprès de la SMA Vie BTP (Assurance vie professionnelle), et auprès de l’Auxiliaire de vie (Assurance des professionnels du BTP). Je suis également administratrice et trésorière au Geiq BTP 84 (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification) et administratrice des Geiq de France. Je représente également la Chambre de Commerce et d’Industrie de Vaucluse au Ceser (Conseil économique, social et environnemental régional). En bref ? J’ai aussi mon bureau à la maison et aussi une règle : Pas de travail le dimanche. Mais oui c’est entre 10 et 12h de travail par jour, quand on aime on ne compte pas ! (rires). L’entreprise ? C’est une partie de nous tous qui se construit au fil des générations. »

«Les 3 indispensables de mon métier ?
Entretenir des relations humaines de qualité faites de sincérité et de respect, tout en faisant progresser l’entreprise et nous-mêmes à travers celles-ci. Egalement veiller à la transmission du savoir-faire. Le transfert de compétences au cœur de l’entreprise car, ici, nous n’avons pas de turnover. Nos collaborateurs arrivent par la voie de l’apprentissage pour ensuite partir à la retraite. Les formations sont faites maison, en lien avec les fournisseurs pour l’emploi des produits innovants. Benedetti SA accueille plus de 80 salariés et nous faisons tout pour conserver notre personnel. Enfin, le 3e indispensable est le réseau que l’on se créé et que l’on nourrit au fil du temps.»

Le Clos neuf, à Morières-lès-Avignon, enduit type RPE, Copyright Benedetti SA

«Mon conseil pour quelqu’un qui se lancerait ?
Travailler chaque jour avec la plus extrême rigueur. Tout est là. Etre pugnace. Etre agile aussi. Anticiper, être visionnaire. Nous sommes en veille quotidienne. Egalement pour l’ensemble de nos métiers nous nous référons à notre intersyndicale, la très réactive Fédé BTP 84, à qui nous demandons fréquemment des conseils, dans tous les domaines, dont celui des futurs métiers, les savoir-faire et les nouveaux matériaux de la profession. Nous sommes à l’affût de tout ce qui pourra se faire dans l’avenir pour nous orienter dès maintenant.»

«Le prochain challenge ?
Je le laisse à la nouvelle génération avec l’arrivée de mon fils, Florian, au développement commercial et de l’arrivée future de mon neveu, qui travaillera en binôme avec mon fils. Moi ? Je resterai encore un peu –moins de 10 ans pour les accompagner, mais ce sont eux qui prendront les futures orientations.»

«Ma plus grande satisfaction ?
Remettre le pied à l’étrier aux personnes qui nous sont confiées par le Geiq 84. Ensemble, nous réapprenons à reformuler leur vie, à se restructurer avec des horaires et des chantiers à mener à bien. Le plus important ? Se restaurer pour se forger un nouvel avenir.»

En savoir plus
L’entreprise Benedetti est certifiée Qualibat (Qualifications et certifications) et RGE (Reconnu garant de l’environnement) à destination des professionnels : Avec plus
de 4 500 projets réalisés depuis son origine l’entreprise Benedetti est un des leaders du traitement des façades et de l’isolation par l’extérieur du grand sud de la France. L’entreprise accueille plus de 80 salariés dont 50 compagnons, 22 contrats de formation et insertion Geiq (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification), Benedetti SA est le plus important employeur en insertion du Vaucluse, 6 chefs de chantier et 4 conducteurs de travaux. Benedetti SA. Avenue de Saint-Chamand. Zone industrielle de Fontcouverte. Avignon. Benedetti-sa@wanadoo.frwww.benedetti-sa.fr Benedetti Sa est une société adhérente à la Fédé BTP 84.

Ehpad de Bollène, enduits et isolation thermique, Copyright Benedetti SA


Avignon, Benedetti SA, 113 ans d’histoire dans le bâtiment

« Le taux de mortalité des abeilles domestiques est estimé entre + 20 et + 30% par an, deux fois supérieur aux abeilles sauvages, » c’est ce qui ressort d’une rencontre qui vient de se dérouler à l’Unité « Abeille & Environnement » de Montfavet. Ce laboratoire de 528m2, inauguré en novembre 2022 au Domaine Saint-Paul de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), sur le site d’Agroparc, abrite des chercheurs en apidologie (branche de l’entomologie spécialisée dans l’étude scientifique des abeilles).

Les “harpes électriques“ domaine Saint Paul INRAE ©DR

Ils consacrent leur vie à la santé des abeilles et constatent un affaiblissement des colonies d’abeilles pour nombre de raisons. L’intensification de l’agriculture, le recul de l’habitat naturel, les prairies et les haies, la diffusion de pathogènes, de prédateurs, de parasites, d’espèces invasives (comme le varroa et le frelon asiatique), de pesticides, de polluants, de métaux lourds, de plastiques sans oublier le réchauffement climatique. Tous ces facteurs altèrent le sens de l’orientation des abeilles qui ont du mal à retourner dans leurs ruches. « Depuis 1990, le cheptel est frappé par une mortalité importante et des efforts de recherche inédits ont été déployés pour comprendre ce phénomène d’effrondrement, le ralentir voire l’enrayer » explique-t-on du côté de l’INRAE.

ll faut savoir qu’Avignon est au coeur de ces recherches puisque la 1ère station d’apiculture expérimentale remonte à 1956 à Montfavet. Et depuis, les scientifiques ont sélectionné des abeiles plus résistantes aux parasites. Ils préconisent aussi un paysage plus varié avec davantage de fleurs et d’habitats naturels, et moins de pesticides.

Les “harpes électriques“ domaine Saint Paul INRAE ©DR

Le frelon à pattes jaunes a été détecté pour la 1ère fois en France il y a 20 ans. Selon une étude, la mortalité du cheptel apicole est estimée à 29,2% en France, engendrant des pertes économiques pouvant atteindre 30,8M€ par an pour la filière du miel. Parmi les solutions trouvées par l’INRAE et leurs confrères de l’Université d’Exeter en Grand-Bretagne, la « radiotélémétrie » qui consiste à capturer un frelon devant une ruche, de l’équiper d’une balise radioémettrice, de le géolocaliser, de le suivre juqu’au nid pour détruire tous ses occupants. Autre scénario mis au point par les chercheurs : tester une « harpe électrique » dont les fils sont suffisamment espacés pour laisser passer les abeilles mais pas les frelons. Ils subissent une décharge électrique façon « taser » et tombent dans un bac d’eau posé au-dessous. Ce dispositif testé l’an dernier à proximité de 8 ruches a permis de capturer 18 000 frelons en seulement 4 semaines dans un rucher expérimental du bordelais.

« Il faut absolument interdire l’importation de faux miel, notamment de Chine »

Pierre de Giraud d’Agay

Dans le Vaucluse, il n’existe qu’un seul miel labellisé IGP, celui de la Maison « Augier & Fils », implantée depuis 1929 à Vaison-la-Romaine, qui travaille avec une quarantaine d’apiculteurs et sélectionne les meilleurs miels, garantis 100% purs et nature. Cette marque, « Les Ruchers du Mont-Ventoux » se distingue par un un liseré tricolore bleu-blanc-rouge sur chaque pot de 110, 250 et 400gr. Miel aux fleurs de lavande, acacia, garrigue, montagne, châtaignier, tilleul, bruyère, comme confiseries – pastilles, nougats, pains d’épice – sont les seuls de l’haxagone à bénéficier de cette fameuse IGP Label Rouge.

Pierre de Giraud d’Agay et Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture, sur le pavillon SYMPAS au SIA 2023 ©DR

Pierre de Giraud d’Agay est à la tête de cet établissement et il s’inquiète: « Les abeilles disparaissent à cause de la fragilisation de l’environnement, la disparition de l’habitat naturel, l’augmentation de la pollution et des pesticides. Avant il y avait une plus grande richesse de cultures. Maintenant il y a surtout d’immenses champs de colza, de tournesol, de maïs. » On dénombre 63 000 apiculteurs en France, 1 755 377 ruches et chacune produit environ 23kg de miel par an. On consomme 45 000 tonnes pour 41 387 tonnes produites principalement dans 3 régions : 21,7% en Auvergne-Rhône-Alpes, 12,4% dans le Grand-Est et 10,8% en Nouvelle Aquitaine, plus près de nous, en Provence et dans les Cévennes.

« Il faut absolument faire quelque chose, construire des solutions puisque plus de 70% des espèces cultivées pour notre alimentation dépendent des insectes pollinisateurs, donc des abeilles qu’il est plus que nécessaire de préserver. Sinon, dans 50 ans, dans certaines régions du monde, il n’y aura plus ni abeilles, ni miel de qualité. Les apiculteurs ont de plus en plus de difficulté à survivre avec l’importation de miels médiocres, sans goût, trafiqués, à prix cassés. Ici, dans le Vaucluse, j’ai vu une dizaine d’entre eux arrêter leurs activités, faute de rentabilité ».

L’abeille est au coeur des transitions. En février dernier, l’Union Européenne a décidé d’apporter une aide d’urgence intégrée à la PAC pour épauler les apiculteurs. 5M€ pour les soutenir face aux pertes de production liées aux aléas climatiques. Un nouvel accord fixant les règles d’étiquetage et la traçabilité du réel pays d’origine a également été conclu. « Il faut absolument interdire l’importation de faux miel, notamment de Chine » insiste Pierre d’Agay.

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