On le subodorait depuis quelques jours déjà : le mont Ventoux sera bien au programme de la prochaine édition du Tour de France. Et plutôt deux fois qu’une puisque le géant de Provence sera doublement au menu des coureurs de la grande boucle pour une double ascension inédite lors de l’étape programmée le mercredi 7 juillet prochain lors de cette 108e édition qui débutera le 26 juin à Brest pour s’achever le 18 juillet à Paris.
Dans cette étape entièrement en Vaucluse, puisque le départ sera donné de Sorgues, le peloton gravira une première fois le Ventoux par la montée de Sault (cela sera seulement la 2e fois dans l’histoire de l’épreuve après l’ascension de 1974) puis une seconde fois à partir de Bédoin avec une descente par le côté nord pour une arrivée à Malaucène.
« Une étape 100 % Vaucluse. »
« Au Ventoux, l’arrivée sera à Malaucène, dans une étape 100 % Vaucluse, avec départ à Sorgues, une première montée par Sault, la moins rude mais elle est magnifique, par Gordes et Apt, confirme Christian Prudhomme, directeur du Tour de France et grand amoureux du département. Deux ascensions du Ventoux, c’est du jamais-vu. Il a parfois été franchi avec une arrivée plus loin, à Carpentras, mais là c’est le pied. Donc on veut vraiment montrer le Ventoux sous toutes ses formes. » Cette double montée devrait aussi permettre de mieux répartir le public tout au long du parcours afin d’éviter la mésaventure de la dernière ascension survenue le 14 juillet 2016. L’étape avait été notamment perturbée par le Mistral. La force du vent avait obligé, la veille, les organisateurs à raccourcir exceptionnellement l’étape de 6 kilomètres. Les spectateurs de la partie sommitale ayant reflué vers le bas, la densité des spectateurs avait provoqué la chute du maillot jaune Chris Froome lors de cette étape où l’affluence avait été estimée à 500 000 spectateurs. « Le Ventoux est mythique, mais les dernières fois, ça avait été mouvementé, on s’en souvient tous et pas seulement Chris Froome, rappelle Christian Prudhomme. Donc, il y a aussi la volonté d’aérer, de disséminer, de répartir, on peut mettre du monde un peu partout. »
« Il s’agira de la 17e et de la 18e ascension du Ventoux. »
Si le Tour de France, créé en 1903, a emprunté pour la première fois les pentes du Ventoux en 1951, la première arrivée au sommet du Géant de Provence n’a eu lieu qu’en 1958. Une étape remportée par Charly Gaul, qui a aura été le premier des 10 vainqueurs qui s’y sont depuis succédés. Depuis près de 70 ans, le Ventoux a été gravi à 16 reprises par Malaucène au nord (en 1951 et 1972), par Sault à l’est (en 1974), par Bédoin au sud (en 1952, 1955, 1958, 1965, 1967, 1970, 1987, 1994, 2000, 2002, 2009, 2013 et 2016). De ces trois routes conduisant au sommet, celle du versant sud demeure la voie royale par excellence, car jugée la plus difficile (même si les locaux considèrent que le passage par Malaucène est aussi éprouvant). Aux 21,5 kms d’ascension, jalonnés de nombreux et raides passages à 10%, s’ajoute sur les 6 derniers kms, la traversée d’un désert de pierres blanches, fréquemment balayé par les rafales du mistral, et transformé en été en une véritable fournaise où l’air se raréfie au fur et à mesure que l’on se rapproche du sommet. La stèle, en hommage au coureur anglais Tom Simpson décédé lors du Tour de France 1967, située à moins de deux kilomètres du sommet est là pour le rappeler. Avec ce double passage, il s’agira de la 17e et de la 18e ascension du Ventoux.
« Une promotion planétaire. »
Premier évènement sportif annuel mondial et 3e événement sportif médiatique au monde après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football, le Tour de France est retransmis dans 190 pays, dont 60 en direct, pour une audience cumulée de 2 milliards de téléspectateurs et auditeurs. Avec 650 médias (120 chaînes de télévision, 70 stations de radio, 400 titres de presse, plus de 50 sites internet) 2 000 journalistes, consultants ou photographes, l’épreuve constitue une formidable vitrine touristique pour la France et les sites exposés. Pour preuve, après chaque année où il figure au programme du parcours, le mont Ventoux enregistre des hausses de fréquentation de cyclotouristes qui sont déjà près de 110 000 à le gravir par an.