La belle injonction de Clara Hédoin «Que ma joie demeure»… après l’avoir trouvée à Barbentane
Après la série des «Trois mousquetaires» jouée dans toute la France, Clara Hédoin propose «Que ma joie demeure» de Jean Giono hors les murs, à Barbentane avec sa nouvelle structure «Manger le soleil» sur une adaptation de Romain de Becdelièvre.
Le In, In situ, In visu 5h du matin. Rendez-vous parking de l’île Piot à Avignon pour le départ en bus vers Barbentane. Dernière cigarette pour certains car ensuite il sera interdit de fumer sur tout le site déjà sinistré par les incendies de l’année dernière. Le spectacle commence dès maintenant. Pendant le trajet, ce n’est pas la radio du matin que nous entendons mais des témoignages sonores de paysans, éleveurs sur les difficiles conditions de l’agriculture aujourd’hui. Comment lutter contre la sécheresse, faire du maraîchage sans eau ? Faut-il changer de culture, pas seulement de variétés ? Enfin je crois ! Car certains spectateurs sont très bavards dès le matin ! à se raconter leurs prochaines vacances. Ils n’ont pas compris que le voyage commence dès maintenant dans cette aube naissante et déjà chaude.
Un spectacle à la logistique impressionnante Disons le d’emblée pour convaincre les réticents. Tout est très bien organisé. A l’arrivée sur le site, du café chaud, de l’eau et des toilettes sont à notre disposition. La jauge est seulement de 130 personnes. Oui nous ressemblons peut-être à un troupeau de moutons mais à un troupeau à la Giono ! Libre et joyeux…..A défaut de berger, c’est la metteuse en scène Clara Hédoin qui nous donnera le signal sonore des différents départs et les pompiers et brumisateurs ambulants nous accompagneront pendant tout le trajet. On nous distribue le plan de la randonnée qui sera d’environ 5 kms entrecoupée de 10 pauses correspondant aux 10 tableaux tirés du livre de Giono. On nous confie un trépied pour les pauses spectacles -qui dureront entre 15 et 30 minutes chacun – les dernières recommandations et c’est parti pour 6 heures de spectacle grandeur nature.
Scène d’exposition Chez Giono, nous sommes sur le plateau Grémone, dans les années 30, dans les Alpes de Hautes-Provence où vivent une vingtaine d’habitants répartis sur 6 fermes isolées. Ils ne forment pas une communauté. Tout est triste, tout est noir. Un mal étrange s’est emparé des habitants, «une lèpre» appelée tristesse. Ici nous assistons à la «scène d’exposition» où nous découvrons les mêmes personnages. Ils seront 6 sur ce plateau naturel : 2 acteurs pour Jourdan et Bobby et les 4 autres qui joueront tous les autres rôles. Pas de micro, décor naturel, vêtement ou accessoires rudimentaires. A l’aube naissante, c’est merveilleux d’entendre des voix qui se rapprochent, d’écouter le silence juste interrompu par le chant du coq et le clocher de Barbentane qui sonne 6h30. L’odeur du thym est entêtante. La joie est déjà là car elle est authentique. Oublié le réveil matinal et les contrariétés du matin, nous allons vivre une belle épopée humaine qui n’a pas de prix.
Se laisser faire par la joie Les tableaux alternent les gros plans et plans rapprochés avec des plans d’ensemble magnifiques au milieu de friches, de forêts et prairies. Les voix sont lointaines ou au contraire parmi nous pour les séquences de repas, de fêtes ou de prises de décisions collectives. Nous n’assistons pas à une représentation. Nous sommes invités à la grande fête de la nature, au cœur des bouleversements : on accepte l’Etranger, on adhère aux infimes changements, on s’émeut des retrouvailles avec les oiseaux et les cerfs. On entend les moutons, on a chaud mais on est heureux. Bref ! On lâche prise nous aussi.
Point de leçon mais une expérience sensible C’est ce qui est magnifique dans ce projet : La poésie de Giono est intacte et parfaitement restituée et dans les mots et dans les situations. Les ajouts de quelques témoignages sonores d’agriculteurs venus de toute la France révèlent juste qu’une prise de conscience est en marche. A nous de faire le reste : décider de nos vies sans attendre le sauveur, retrouver nos relations avec le vivant et surtout réussir à garder cette relation, dans la joie, celle que nous aurons nous-mêmes crée.
Entretien avec Clara Hédoin
Du collectif, hors les murs, avec un grand texte d’auteur «Dans ma démarche artistique je privilégie le collectif, hors les murs et les grands textes d’auteurs. J’ai le désir d’investir des espaces autres que les théâtres. Mon travail c’est de dialoguer avec le lieu, de s’y confronter pour finalement s’y conforter, y créer une relation. Cette relation s’enrichit du lieu qui change selon les endroits où sont joués les spectacles. Le projet est recréé in situ : la mise en scène, les places de chacun… Pour «Que ma joie demeure» par exemple nous avons changé de lieu, Barbentane plutôt que Pujaut initialement prévu et nous avons tout repensé. Le maire de Barbentane avait le désir de faire renaître quelque chose sur sa commune après les incendies de 2022. Je peux participer très modestement à cette renaissance en venant travailler sur ce lieu de sinistre. Quand le roman commence : tout est noir, en terrain déprimé. La dépression est le point de départ.»
Une démarche de création «Avec Romain de Becdelièvre nous sommes partis en «road trip» dans les Alpes de Haute-Provence pour découvrir et s’imprégner des paysages de Giono. Comprendre qui sont les habitants de ce territoire, qui travaillent la terre et comment. On a rencontré des paysans, éleveurs etc… qui nous ont parlé, on a recueilli leurs témoignages qui nous ont enrichis et dont on s’est servi dans le spectacle. Nous avons ensuite séquencé le roman en 10 tableaux qui correspondent à 10 stations d’une marche. La marche permet de créer un voyage intérieur. Il y a en effet beaucoup de description chez Giono, des événements infimes, des bouleversements des vies des personnages assez durs à théâtraliser. La marche – qui peut être vouée aux rêveries, à la méditation – permet que la traversée de l’ histoire s’approfondisse en chacun de nous. Que l’on sorte du décor»
Retrouver la joie….et savoir la garder «Ce qui m’a sauté à la figure quand j’ai relu il y a 3 ans ce livre de Giono, c’est l’actualité, les questions qui le traversent : notre relation au vivant, comment les relations se sont appauvries, atrophiées et comment il est possible de les enrichir pour retrouver une forme de vitalité et donc de joie. J’ai contourné l’idée du sauveur étranger, Bobi, qui peut être très agaçante dans le livre de Giono avec sa dimension jésuitique et prophétique, j’en ai fait un personnage féminin, modeste et maladroit » Dans ce projet j’ai déplacé tous les curseurs : le lieu, l’heure, la nature et même les personnages. J’ai l’espoir modeste d’un bouleversement intérieur chez le spectateur»
Que ma joie demeure. Jusqu’au 24 juillet. Relâche le 20 et 21. Départ 5h. 04 90 14 14. Cloître Saint-Louis. 20 rue du Portail Boquier. Avignon. festival-avignon.com
La belle injonction de Clara Hédoin «Que ma joie demeure»… après l’avoir trouvée à Barbentane
Près d’un an après l’incendie de la Montagnette, la commune de Barbentane lance une collecte de fonds pour mettre en place un réseau d’irrigation.
Les 14 et 18 juillet 2022, la Montagnette située sur la commune de Barbentane subissait un incendie détruisant des centaines d’hectares. « Cette catastrophe écologique a réduit en cendres plus de 5 000 oliviers, des centaines d’espèces végétales endémiques et des milliers d’animaux », explique Olivier Minne, présentateur télé et parrain de l’opération « On se lève pour la Montagnette ». Lancée ce 13 juin, l’opération vise à collecter un maximum de fonds qui serviront à mettre en place un réseau d’irrigation et à transformer la zone en pare-feu protecteur.
La collecte de fonds est accessible sur la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank. La municipalité de Barbentane invite chaque contributeur à donner la somme qu’il souhaite et espère récolter 100 000 €. Afin de toucher le plus grand nombre de personnes, la mairie rappelle que les dons sont déductibles des impôts et lance également un appel aux entreprises.
En parallèle de cette collecte, plusieurs évènements seront organisés au cours de l’été. Du 17 au 24 juillet, l’œuvre de Jean Giono, « Que ma joie demeure », sera interprétée sur la Montagnette à travers un spectacle mêlant jeu et marche. Le 18 juillet, date anniversaire de l’incendie, Barbentane accueillera le spectacle « L’addition » à l’espace Baron de Chabert. Enfin, le 6 août, une soirée d’humour, de chansons et de fêtes, animée par Olivier Minne et marrainée par Michèle Torr sera organisée sur l’esplanade du Séquier. Anne Roumanoff y jouera son spectacle « Tout va bien ! ».
La belle injonction de Clara Hédoin «Que ma joie demeure»… après l’avoir trouvée à Barbentane
Jean-Christophe Daudet, le maire de Barbentane, secoue le cocotier de la mobilité. La raison ? Aucun schéma cohérent de transports publics n’existe de part et d’autre de la Durance et le réseau des transports en commun est insuffisamment dense.
Du coup le 1er édile interpelle les différentes structures en charge des transports : Les Régions Sud et Occitanie, les Conseils départementaux des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse et du Gard, Les communautés d’agglo de terre de Provence et Grand Avignon. Objectif ? Se rencontrer pour proposer des solutions de mobilités collectives durables.
1ère bataille ? Le souhait du maire ? La réouverture de la gare de Barbentane au cœur d’une zone d’activités économiques inscrite au Scot (Schéma de cohérence territoriale) du pays d’Arles, axée sur l’intermodalité car Barbentane bénéficie d’ores et déjà d’une voie verte de 22,5 km reliant la structure ferroviaire du village à Plan d’Orgon, en longeant la Durance bordant un quartier de plus de 60 000 habitants. A cela, il ajouterait bien une autoroute à vélos reliant Barbentane à Avignon.
Là où le bât blesse «Le bassin de vie d’Avignon se situe à la confluence du Rhône et de la Durance et se partage entre deux régions, trois départements et deux intercommunalités, rappelle le vice-président de terre de Provence agglomération. Or, ces différentes entités ne se sont jamais réunies de manière formelle aux fins d’organiser une mobilité durable.»
Un peu d’intelligence collective «Alors que la Région Occitanie a rouvert une ligne de train entre Pont-Saint-Esprit, Avignon-Centre et Nîmes irrigant les communes gardoises du bassin de vie d’Avignon et que la ligne Carpentras-Avignon a été remise en circulation en 2014, une ligne Arles-Avignon desservant les gares de Tarascon et de Barbentane permettrait de compléter le dispositif », insiste le maire.
Et puis il doit y avoir réparation ! Les feux qui ont ravagé la Montagnette en juillet 2022 ont, selon toute vraisemblance, été causés à partir du frein d’essieu trop serré d’un train de marchandises. «La réouverture de la gare de Barbentane aux voyageurs et le développement d’une zone d’activité périphérique pourraient être une forme de réparation par rapport à l’énorme préjudice (Ndlr : incendie) vécu, « fait valoir Jean-Christophe Daudet.
Actuellement ? Des cars régionaux proposent trois allers et quatre retours quotidiens du lundi au samedi entre Barbentane et Avignon. Trop peu pour le maire.
La belle injonction de Clara Hédoin «Que ma joie demeure»… après l’avoir trouvée à Barbentane
Jean-Christophe Daudet, le maire de Barbentane, a rencontré Emmanuel Macron, président de la République lors d’une réception à l’Élysée qui accueillait les acteurs engagés dans la lutte des feux de forêt durant 2022. L’édile du village médiéval des Bouches-du-Rhône qui compte 4 500 âmes a, pour l’occasion, remis en mains propres au président, une lettre évoquant le projet de restauration de la Montagnette qui a subi de violents incendies les 14 et 18 juillet derniers détruisant 550 hectares sur les 1500 que compte la colline. 1 000 pompiers avaient alors été mobilisés pour sauver la flore et la faune de la Montagnette.
Dans cette missive Dans cette missive, Jean-Christophe Daudet évoque un projet d’irrigation de la Montagnette, avec de l’eau non-potable- pour arroser les champs d’oliviers, favoriser le retour du pastoralisme notamment autour de l’abbaye de Frigolet, le développement des vignes, des herbes de Provence, des arbousiers et amandiers qui constitueront autant d’espaces coupe-feu pour protéger le village et juguler les possibles récidives de feu de forêt par vent du Sud ou Mistral. Les réseaux d’irrigation garantiraient également l’approvisionnement de réservoirs destinés aux sapeurs-pompiers dans la défense contre l’incendie.
Une possible irrigation ? « Cette eau proviendrait de la plaine pour gagner la montagnette et le village via ‘un acheminement possible techniquement’ et réalisable ‘le dénivelé entre la laine et la colline n’étant que d’une trentaine de mètres’. D’ailleurs le débit du Rhône est de 250m3 minimum par seconde en juillet tandis que les nappes de la Durance se trouvent à 6m de profondeur », plaide le maire dont le centre ancien moyenâgeux de Barbentane vient d’être classé site patrimonial remarquable.
Anticiper En faisant passer cette missive au plus haut niveau de l’État, Jean-Christophe Daudet en appelle à la solidarité de l’État d’une part pour la restauration de la Montagnette, ainsi que l’obligation pour les gestionnaires et utilisateurs de réseaux ferrés d’éviter toutes récidives dans le déclenchement des feux. Enfin, des représentants du SDIS 13 (Service départemental d’incendie et de secours) ainsi que le capitaine Pascal Chauvet, chef du centre de secours ‘La Montagnette’ étaient présents.
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Le village de Barbentane qui compte 4 192 âmes a festoyé durant cinq jours célébrant ses estivales retrouvailles avant que la rentrée ne reprenne ses droits. En effet, la municipalité forte d’associations très actives comme l’Olympique barbentanais, la Boule de la Montagnette, le Club taurin de Barbentane et ses partenaires tels que la Peña Los Caballeros, la Peña provençale, l’Aura spectacles auront organisé plus d’une vingtaine d’animations depuis vendredi 26 août jusqu’à mardi 30 août. Entre 400 et 500 personnes étaient présentes lors de chaque animation.
Ce qu’on y a vécu ? Un match de football, des bodégas (bistrot de rue), des concours de boules, des bals, un petit déjeuner offert par la boucherie Deurrieu, des apéros offerts par la Ville ; une soirée moules-frites, un déjeuner aïoli concocté par le chef de la restauration collective, des animations musicales, des abrivados, bandidos et autres encierros (conduite des taureaux par les gardians dans la rue) et pour clore cette folle épopée ? Un intermède vachettes piscine où les plus téméraires des spectateurs sont invités à défier les vachettes qui elles aussi aiment bien se baigner.
Il y avait aussi Une fanfare, un midi-mousse et un concours de boules pour les enfants, des manèges et des auto-tamponneuses, une soirée cabaret et des chants pop. Durant ces cinq jours habitants, familles, voisins, amis, enfants et adultes se sont retrouvés pour des moments très festifs vécus sans aucun débordement et en toute amitié. Bref, un village perché sur sa montagnette qui a la cote où toutes les générations vivent et évoluent ensemble dans une tradition provençale très présente et surtout vivante.
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La fête votive de Barbentane, qui se déroulera de vendredi 26 à mardi 30 août réunira tous les habitants du village, leurs familles et amis ainsi que les amoureux du petit bourg médiéval accroché à sa montagnette. Un grand moment de partage entre banquets, bals, bodegas, abrivados (conduite de taureaux), match, concours de boules, bandido pour les grands et les petits. Réservez vos journées et soirées pour faire la fête !
Vous avez envie de vivre des instants d’amitiés, voir des hordes d’enfants dégringoler les rues pentues, sous l’œil distrait des chats, comme cela se faisait autrefois et perdure dans certains villages ? Alors voici le déroulé de la manifestation pour… Jouer aux boules, danser, vous restaurer, assister à un cabaret jusqu’au bout de la nuit. Bref, profiter des belles soirées d’été qui s’étendent avant la rentrée.
Vendredi 26 août Au stade Henri Fontaine 19h : Match amical 21h : Bodéga organisée par l’Olympique Barbentanais
Samedi 27 août 9h30 : Concours de boules enfants au terrain de boules du Séquier (pour les moins de 14 ans). Inscription le jour même. Organisé par La Boule de la Montagnette – Récompenses offertes par la ville de Barbentane. 15h : Concours de boules officiel – ouvert à tous. Doublette montée – Prix 200€ + fdp Organisé par La Boule de la Montagnette. 18h30 : Bandido – chemin de la Glacière (début de l’avenue Bertherigues) Offerte par la ville de Barbentane. 21h30 : Grand bal avec Richard Gardet – Cours Jean Baptiste Rey – Offert par la ville de Barbentane.
Dimanche 28 août De 11h30 à 14h30 : Midi Mousse Junior par Eclipse 2000 – Cours Jean Baptiste Rey Organisé par la ville de Barbentane. 15h : Concours de boules officiel – promotion. Doublette montée – Prix 200€ + fdp. Organisé par La Boule de la Montagnette. 18h30 : Animation musicale par Eclipse 2000 – Cours Jean Baptiste Rey Offerte par la ville de Barbentane. 19h30 : Soirée Moules frites sur le cours Jean Baptiste Rey organisée par le Club Taurin de Barbentane. Tarif : 16€ (vin compris). Réservation : Boucherie Deurrieu : 04 90 95 50 20 Suivie d’une animation musicale – Eclipse 2000 offerte par la ville de Barbentane.
Lundi 29 août 8h30 : Petit-déjeuner offert par la Boucherie Deurrieu Frères · Barbentane – chemin de l’hôpital. 11h : Abrivado longue à l’ancienne (départ : chemin de l’hôpital – arrivée : arènes municipales) – Animée par la Peña Los Caballeros. Offert par la ville de Barbentane. 13h : Repas festif aux arènes municipales organisé par le Club Taurin Salade niçoise, rouille sétoise, fromage et dessert. Tarif : 20€. Réservation : Boucherie Deurrieu 04 90 95 50 20. 16h30 : Course de l’Avenir organisée par le Club Taurin. Entrée : 10€ / 5€ pour les moins de 12 ans. 21h30 : Spectacle Un soir au cabaret par L’aura Spectacles – Cours Jean Baptiste Rey. Offert par la ville de Barbentane.
Mardi 30 août 11h : Encierro – Parking Trou du renard – Animée par la Peña La Provençale. Offerte par la ville de Barbentane. 12h : Apéritif sur le cours Jean Baptiste Rey animé par Jos & Yohan (TDT). Animation offerte par la ville de Barbentane. 12h : Aïoli de Pascal Volle, chef de la restauration de la collectivité, animée par la Peña La Provençale – Espace Baron de Chabert. Tarif : 16€ (fromage, dessert et vin compris) – Réservation en mairie : 04 90 90 85 85. 16h30 : Vachettes piscine · Manade Blanc – Arènes municipales. Course organisée par le Club Taurin de Barbentane. Entrée : 5€ / 3€ pour les 6-12 ans. MH
La belle injonction de Clara Hédoin «Que ma joie demeure»… après l’avoir trouvée à Barbentane
Jean-Christophe Daudet, le maire de Barbentane a convoqué un Conseil municipal extraordinaire mercredi 27 juillet en soirée. Objectif : Obtenir l’accord du Conseil municipal pour porter plainte contre X suite aux 1 400 hectares de la Montagnette ravagés par le feu causé par les étincelles des freins d’un train. Le maire, les pompiers, les professionnels de l’ONF (Office national des forêts) ont fait le point sur la situation.
Autour de la table, de nombreux conseillers municipaux, le maire Jean-Christophe Daudet, deux sapeurs-pompiers du 13 et trois membres de l’ONF (Office national des forêts) sont venus témoigner. Après que l’ensemble de la salle se soit levée pour rendre hommage à l’adjudant-chef Martial Morin, pompier, décédé le 25 juillet suite à son intervention dans l’incendie de la Montagnette, Nicolas Rabouin Chef du centre de secours Principal d’Arles- SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) 13 Arles, Provence-Alpes-Côte d’Azur témoigne de ce qui s’est passé.
Témoignage du commandant Nicolas Rabouin, sapeur-pompier «Vous le verrez avec l’Hérault, l’Ardèche, dès que l’on a des feux multiples, tout devient compliqué, entame le commandant Nicolas Rabouin. Dès que l’on a un feu, on dépêche, sur place, un engin qui évalue la situation, demande des renforts et rend compte au Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours). C’est le capitaine Pascal Chauvet qui, étant sur place, prendra le Commandement des opérations de secours (Cos). Nous étions sur plus de 60 jours sans pluie et un dessèchement des végétaux qui correspond à une végétation de fin août.»
Une défense sur 3 principes «Nous défendons en priorité les personnes, les biens puis l’environnement. C’est ce que nous avons fait. Tous les engins ont donc été d’abord absorbés par la défense des maisons avec les problèmes d’accès, de manque d’eau pour, ensuite, pouvoir de lutter contre l’incendie. Lorsque le débroussaillement avait été fait un seul camion de pompier était nécessaire pour défendre la maison mais lorsque celui-ci n’avait pas été fait, alors trois camions de pompier étaient nécessaires, empêchant d’autres maisons d’être plus vite protégées, » détaille Nicolas Rabouin.
Un feu explosif «La zone qui a brûlé n’avait jamais été, auparavant, atteinte. Nous étions sur des plantations matures, des grands arbres, des massifs non débroussaillés -ce qui convient à la nature-, c’est là que le feu a pris sa vitesse avec plus de 2,5km/h, car le feu génère son propre vent, sa propre énergie. Il possède des sautes -des braises- projetées à plus de 400m. Les Bouisses, Saint-Roch, le Mas de la Dame, le mas Ferrier, la route des carrières étaient les enjeux à protéger.»
Les points chauds «Le 15 juillet au matin les lisières -périphéries du feu entre la zone verte et la zone brûlée- n’étaient toujours pas stabilisées. Les points chauds, comme les souches d’arbres, peuvent le demeurer plus de 10 jours, même si la zone est noyée sous l’eau. L’incendie a repris le 18 juillet avec un vent de Mistral en direction de Graveson. Les champs d’oliviers de 200 pieds réputés pour être résistants, ont été anéantis. Nous avons du tout recommencer, sécuriser à nouveau les biens, confiner ou évacuer, mettre en sécurité les randonneurs…»
Témoignage de Pascal Chauvet, chef de centre de la Montagnette «Le 14 juillet, lorsque j’arrive, détaille le Capitaine des pompiers Pascal Chauvet, chef de centre de la Montagnette, le feu s’était déclaré de part et d’autre de la voie SNCF, sur la route de Graveson. Le feu arrive à Graveson où se tiennent les maisons. Ma préoccupation ? La sécurité des personnes et des biens. Je vois un Dash (canadair) dans le ciel et un hélicoptère en renfort, -l’équivalent d’un pélican (canadair)- qui vient renforcer notre dispositif. Le feu monte le long du Massif de la Montagnette et prend la direction de Saint Michel de Frigolet. Je crains que le feu aille sur les carrières, arrive au quartier qui comprend l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la Raphaëlle. Je m’entretiens avec le maire. Je lui dis que le feu arrive route de la gare et va atteindre Saint-Joseph. Nous procédons à l’évacuation totale du quartier.»
Préparation aux scénarii-catastrophes «Chaque année nous travaillons à des scénarii catastrophes pour être rodés à ces types de feux explosifs, alimentés par la sécheresse et dotés de vitesses de propagation antérieurement peu vues resitue Pascal Chauvet. J’ai 42 ans de métiers et je n’avais auparavant pas été confronté à de telles vitesses. Alors que je roulais à plus de 80 km/h le feu était déjà là.»
Témoignage de Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane «Nous avons eu à faire à des hommes et des femmes exceptionnels, a entamé Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane. J’ai vu des choses hallucinantes : organisation, efficacité, implication. C’est grâce aux pompiers si le village a été sauvé. Vous avez notre reconnaissance éternelle. » Toute la salle, très émue, applaudit les pompiers.
Des habitants actifs et solidaires «Tout ce que vous avez fait, dans les quartiers, pour nous sapeurs-pompiers, on ne l’a jamais eu, reprend, la voix troublée, le Capitaine Pascal Chauvet. Nous donner à manger, à boire. Les pompiers des Bouches-du-Rhône n’avaient jamais vécu un tel soutien. Je tiens, de la part de tous les pompiers, à tous vous remercier. »
Vite, répondre à toutes les demandes A l’issue de la séance du Conseil municipal, une élue révèle à quel point tous les habitants ont été solidaires apportant leur soutien entre eux et surtout aux acteurs de la lutte contre l’incendie en apportant des boissons fraîches et chaudes, de la nourriture, des aides de toute nature afin de les soutenir dans leur combat contre les flammes, la chaleur et une extrême fatigue, confie-telle dans un discret sourire. «Tout ce qu’ils nous demandaient, on le faisait, ne réclamant rien à personne, allant chercher chacun dans nos maisons, ce que nous avions pour le leur donner. C’est normal parce qu’ils étaient en train de nous sauver.»
Expertise et expérience de l’ONF pour reconstruire la Montagnette «Heureusement que nous pouvons compter sur les compétences des professionnels de l’ONF (Office national des forêts), souligne le maire Jean-Christophe Daudet, malheureusement, vous êtes de moins en moins nombreux. C’est politique. Alors que les moyens de l’ONF devraient être de plus en plus importants, particulièrement à l’heure où l’on veut sauver nos forêts, protéger notre planète et nos espaces arborés. Vos moyens se réduisent à la portion congrue alors que l’on a besoin de vos expertises et expériences. Nous nous appuierons sur vous et le Pidaf (Plan intercommunal de débroussaillement et d’aménagement forestier) pour procéder à la reconstruction de la Montagnette. Pouvez-vous nous dire comment reconstruire, régénérer cette Montagnette ? »
Jean-Marc Lagarrigue, responsable de l’Unité territoriale Alpilles Collines Provençales «L’ONF est gestionnaire des forêts communales de Barbentane, intervient en assistance technique du Pidaf, en amont et en prévention. L’été, nous intervenons auprès des pompiers sous l’autorité du préfet, en matière de patrouille de surveillance et de mission de police judiciaire auprès des gendarmes et les pompiers.»
Les chiffres Verdict ? «1 400 hectares de forêt brûlés sur le massif de la Montagnette qui en compte 3 800. Sur la forêt communale de Barbentane qui se déploie sur 638 ha, 358 ha ont brûlé. C’est catastrophique et cela aura un impact particulier sur la commune et l’ensemble de la forêt. Notre rôle ? Accompagner la commune dans la suite. Le premier principe ? Sécuriser. Procéder aux abattages des arbres sur la route de Frigolet. Remettre à niveau les obligations légales de débroussaillement le long des routes. Notre rôle est aussi de donner des éléments de décision au maire. Nous allons faire un diagnostic général de l’impact en matière de sécurité, de risques naturels induits : crues et coulées de boue, érosion, mouvements de terrain (les racines des arbres ne retenant plus la terre), de chute de blocs. Il nous faudra sécuriser les axes principaux puis secondaires. C’est la raison pour laquelle le massif est fermé au public, car les arbres brûlés peuvent tomber à tout moment.»
La restauration ? Résultat dans 30 à 40 ans ! «Ensuite nous précèderons à la restauration de l’espace incendié avec l’abattage et l’enlèvement des bois brûlés. Notre intérêt sera aussi d’observer la nature pour voir ce qu’elle donnera et l’accompagner. Le pin d’Alep aura semé ses graines, c’est une espèce pionnière bien adaptée aux feux. Il sera le premier à reconstituer la forêt pour que les autres espèces de feuillus s’installent à la suite. Nous sommes dans des cycles longs et c’est dans 30 à 40 ans que l’on verra le résultat.»
Retour d’expérience incendie Luc Vénot, coordinateur DFCI à L’ONF «Notre rôle est d’éviter la catastrophe dans la catastrophe avance Luc Vénot, coordinateur DFCI (Défense des forêts contre les incendies) à L’ONF. On ne se rend pas compte des services que nous rend la forêt. En région méditerranéenne où il pleut rarement, la forêt joue le rôle d’éponge absorbant une pluie courte, drue et très abondante qui tombe violemment pour en restituer, ensuite, l’eau doucement. Là, malheureusement, les sols ont perdu cette protection végétale. Il faudra diagnostiquer des points de faiblesse. Les arbres commenceront à tomber au bout d’un an, un an et demi. Les risques d’érosion pourront menacer des secteurs d’habitation ou des voies très fréquentées. Le massif ne pourra pas rester éternellement fermé car il répond à un besoin social, nous devrons sécuriser les chemins de randonnées, les pistes les plus fréquentées, protéger les sols des espaces les plus pentus. Dans les mois qui viennent nous vivront une prolifération des insectes xylophages, attirés par les bois brûlés qui pourront gravement fragiliser les arbres blessés.»
Gabriel Chauvet, conseiller municipal délégué à la sécurité civile et aux risques majeurs «Les pics d’incendies se sont déroulés les 14 avec le départ de feu et 18 juillet avec la reprise qui menaçait, relate Gabriel Chauvet, conseiller municipal délégué à la sécurité civile et aux risques majeurs. Nous avons mis en place et actualisé le plan communal de sauvegarde. Ce document identifie les risques et les crises, détient des fiches techniques et la mise en œuvre du poste de commandement communal à la mairie. Les actions se sont révélées plutôt positives parce que le document était à jour.»
Le poste de commandement de la mairie «Le poste de commandement a été activé le 14 juillet 1h30 environ après le début de l’incendie et jusqu’à la reprise de celui-ci le 18 juillet. La présence d’un officier de liaison du Sdis à nos côtés a été fort appréciée pour la circulation de l’information. Depuis 2018, nous avons l’habitude de communiquer sur les alertes météo ; les conditions d’accès au massif forestier, ce qui nous a permis de communiquer des messages d’alerte aux populations dès les premiers départs de feu, sur l’évolution du sinistre, les consignes à tenir et donner à voir des photos illustratives. La population avait besoin de savoir où se déroulait l’incendie et quel était son niveau d’évolution. Nous avons touché de 10 à 111 000 personnes. Nous nous sommes mis sur des pages thématiques comme face book 13 et Feux de forêts afin qu’ils soient nos ambassadeurs en cas de communication de crise.»
Un logiciel d’alerte «Nous avons utilisé, pour la 1re fois, notre service d’alerte hébergé acquis en 2017 qui nous permet d’envoyer des sms et messages d’alerte vocaux aux personnes qui n’utilisent pas les réseaux sociaux. 2 000 personnes ont été touchées par les messages vocaux et 600 par sms. Nous ferons très prochainement le point avec les Barbentanais pour qu’ils puissent s’inscrire sur le face book de la Ville. Le post sur la reprise de feu le 18 juillet a été vu par 60 000 personnes. La salle des fêtes a été ouverte en permanence après le 14 juillet pour l’accueil des pompiers et deux fois en tant que centre d’accueil et de regroupement.»
La Croix rouge «Nous avons fait appel à la Croix rouge française pour les lits et leurs bénévoles. Ils ont été d’une aide très précieuse et l’ensemble des personnes accueillies a salué leur bienveillance et professionnalisme, se rappelle le conseiller municipal. Nous réitèrerons notre convention de partenariat avec elle. Ce temps de crise nous a montré à quel point le village entier s’est fédéré. Nous avons observé une très forte mobilisation de notre réserve communale, police municipale et services techniques qui ont accompagné les pompiers avec 4 à 6 hommes sur le terrain de 11h à minuit tous les jours, 2 500 km ont été parcourus par nos véhicules à sillonner le massif, à traiter les souches, à guider les pompiers, à participer aux évacuations des MFR (Maisons familiales et rurales) et des habitations, à passer des messages d’alerte.»
Des crises dans la crise, la rupture d’eau «Le 15 juillet à 3h du matin nous nous sommes aperçu qu’il n’y avait plus d’eau dans le village. Le réservoir de 500m3 avec une réalimentation à 50m3/h ne pouvait plus faire face. Nous avions vécu pour la 1re fois un sinistre de grande ampleur et l’incendie n’était pas encore fixé. Nous avons organisé deux points de ravitaillement en eau et distribué des bouteilles. Nous nous sommes mis en relation avec la Saur (société de gestion d’eau) et avec le commandant des opérations de secours pour qu’il puisse limiter la consommation d’eau sur les poteaux incendie, chaque poteau représentant une consommation de 60m3/h, l’alimentation dans le château d’eau étant de 53m3/h. Hors les pics des 14 et 18 juillet, nous avons pu avoir accès à l’eau. Nous intègrerons ce problème de rupture d’eau dans le plan de sauvegarde et allons revoir notre réseau d’eau. Nous devrons également travailler sur les ruptures électriques -2 lignes hautes tensions RTE coupées-, les quartiers qui n’ont pas d’autre eau que leur forage pouvant être impactés par les ruptures électriques.»
Un travail de tous les services «Cette problématique est récurrente lors de gros incendie, précise le commandant des pompiers Nicolas Rabouin. Ces importantes opérations sont aussi celles de l’interservices avec les réserves communales dont certaines viennent de loin, les services municipaux, sans oublier les sociétés d’eau, EDF, Enedis, la SNCF, qui sont toujours présentes dès que l’on arrive sur des réseaux, la Police, la police municipale, la gendarmerie, l’ONF qui participe à la lutte, la direction des routes. Les PC (Postes de commandements) sont en temps de crise de vraies ruches.»
Risque de ruissellement et obligation de débroussaillage «Nous avons identifié des zones de ruissellement dans le massif et sur le pourtour du village, reprend Gabriel Chauvet. Nous avons des zones plus vulnérables qui peuvent donner lieu à des coulées de boue, à des mouvements de terrain en centre-ville, à Voulongue, aux carrières, au Petit Castel… Nous entamons un plan pluriannuel de gestion des obligations légales de débroussaillement. Dans un premier temps, avec une cartographie et une identification des risques, puis via des réunions d’information, des courriers, des visites de diagnostique et de contrôle afin que les propriétaires puissent mettre en place ces OLD (Obligations légales de débroussaillage). Le feu s’arrête aux portes des maisons lorsque le terrain est bien débroussaillé.»
Plainte contre X Le Conseil municipal a donné son accord pour que le maire de Barbentane, Jean-Christophe Daudet puisse ester en justice et porter plainte contre X. Dans son allocution le maire a expliqué «qu’une information judiciaire sera ouverte et un magistrat instructeur nommé. L’édile enjoint les habitants et particuliers qui ont vu leur habitation détruite ou atteinte par le feu, mais également à celles qui sont propriétaires de parcelles de pins, chênes, ou oliviers incendiés dans la colline à également porter plainte contre X et à se constituer partie civile s’ils ont subi un préjudice personnel et direct.»
Témoignage de Jean-Christophe Daudet «Nous étions le 14 juillet et j’ai été pris dans une spirale infernale. Pascal Chauvet chef de centre de la Montagnette m’appelle à 16h20. Il me dit qu’il y a un départ de feu autour de la voie ferrée. Je m’y rends et vois l’étendue des dégâts. Je n’arrive plus à le joindre parce qu’il est dans des zones où le téléphone ne passe pas. J’arrive au poste de commandement et là je suis emporté par quelque chose qui me dépasse. Il faut garder son sang-froid, l’équilibre, prendre des décisions. Le préfet n’a pas pris le commandement des opérations, alors chacun des maires concernés -de Barbentane, Graveson et Boulbon- prend la direction des opérations.»
En hélico «2h30 après je me retrouve dans un hélicoptère avec Grégory Allione, le grand patron du Sdis 13, survolant la Montagnette avec, autour, la fumée, les canadairs, les hélicos détaille Jean-Christophe Daudet. Je crains à ce moment-là que l’abbaye de Frigolet ne brûle. Même les pompiers ne le savent pas. Nous sommes très attachés au monument qui fait partie de notre culture. Et puis on vous dit qu’il va y avoir le feu à l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées). Vous pensez aux 55 résidents qui y vivent ainsi qu’au personnel. On prévient le directeur, les gens, les habitants, on leur demande de se tenir prêts à partir. On rassemble les résidents de l’Ehpad sur la grand place du village. Chacun porte un bracelet avec son nom et son prénom de crainte qu’il ne soit perdu lors de l’évacuation.»
Le bon réflexe «Il faut savoir que le bon réflexe quand le feu arrive est de bien rester confiné, reprend l’édile. De fermer volets, portes et fenêtres et d’humidifier des linges roulés au sol contre les accès pour faire barrage aux fumées et appeler le 18. Généralement l’incendie n’atteint pas la maison. A Barbentane, 4 maisons ont brûlé. Par rapport à l’ampleur de l’incendie qui s’est déroulé cela reste minime. Les pompiers ont accompli un travail extraordinaire. Ils ont sauvé l’abbaye de Frigolet, les mas qui étaient autour, les Bouisses qui est un quartier de Boulbon. Ce matin j’ai reçu une personne dont la maison a brûlé, elle a tout perdu ! Retrouver une maison va mettre du temps 12 voire 18 mois !»
Vous avez l’impression d’être projeté dans un film de science-fiction «En même temps je me suis vraiment senti épaulé par les services de la mairie, les élus relate le maire de Barbentane. Vous n’avez pas le droit de vous tromper. Vous vous sentez seul avec votre conscience bien que tous les spécialistes vous donnent des infos. Eux-mêmes doivent diriger leurs troupes, donner leurs ordres et n’ont pas le temps de vous expliquer les choses.»
Tenir jour après jour «Alors que les membres du Cos et du Sdis changent toutes les 24h, vous vous êtes debout tous les jours et lorsque l’incendie reprend le 18 juillet c’est la grosse frayeur car l’incendie arrive sur le village. Pascal Chauvet s’installe sur la Rebutte, me demande si je suis d’accord pour allumer un contre-feu qui doit étouffer le feu initial. Ça marche. Tout au long de cette épreuve je suis resté concentré parce que je n’avais qu’un seul objectif, sauver des vies, des gens, des quartiers. On est dans l’action. On cherche à être efficace. La vie du village dépendait de notre efficacité à tous,» conclut Jean-Christophe Daudet.
Hommage à l’adjudant-chef Martial Morin du poste de secours de Tain l’Hermitage. L’adjudant Martial Morin était membre du service départemental d’incendie et de secours de la Drôme (SDIS 26). Son décès a été annoncé mercredi 27 juillet dans un communiqué des pompiers de la Drôme. L’homme de 54 ans est mort lundi 25 juillet, après plusieurs jours d’hospitalisation en soins intensifs à l’hôpital d’Avignon à la suite d’un malaise pendant son temps de repos, après avoir lutté, le 14 juillet, contre l’incendie de la Montagnette. Il était pompier volontaire depuis 24 ans et père de deux enfants de 30 et 31 ans. Il est décédé d’un malaise cardiaque suite à une inflammation de l’épiglotte. Une cérémonie d’hommage national lui a été rendue, ce jour –vendredi 29 juillet- au parc du Chayla à Tain-l’Hermitage, en fin de matinée, présidée par Claire Cayeux, ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales en présence de plus de 300 collègues pompiers et de Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane.
La belle injonction de Clara Hédoin «Que ma joie demeure»… après l’avoir trouvée à Barbentane
Après les deux grands sinistres de 1962 et de juillet 1982, plus d’un quart du massif forestier de la Montagnette a de nouveau été ravagé par le feu. De très importants moyens de lutte contre l’incendie ont dû être engagés pour préserver l’abbaye de Frigolet ainsi que de nombreuses habitations présentes dans ce massif 4 000 ha.
Débuté hier dans l’après-midi, l’incendie qui a ravagé 1 100 hectares de forêt du massif de la Montagnette a été stabilisé, sans être éteint complètement pour autant. Pour cela, il aura fallu mobiliser plus de 1 100 sapeurs-pompiers et 240 véhicules provenant des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Gard mais aussi de l’Ardèche, de la Drôme, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l’Hérault et du Var alors qu’une partie des soldats du feu de ces départements étaient déjà sollicités afin de venir en renfort pour lutter contre les incendie qui ont aussi détruits plus de 7 500 ha en Gironde.
Eviter coûte que coûte la reprise du feu Placé sous le commandement du contrôleur général Grégory Allione, chef de Corps du Sdis 13 (Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône), les pompiers restent cependant en alerte, notamment en raison d’un risque de reprise lié au vent dont le retour est annoncé aujourd’hui aux alentours de 55km/h. D’ailleurs, dès l’aube les rotations aériennes ont pu reprendre avec la lumière du jour afin d’essayer de noyer l’incendie, qui est en fait divisé en trois feux distincts.
Un train à l’origine du sinistre ? Hier, alors que le feu avait pris vers 16h15 à plusieurs endroits en bordure de la voie ferrée en raison d’étincelles provenant probablement du passage d’un train, l’incendie s’est très rapidement propagé. Le sinistre a menacé directement l’abbaye de Frigolet située au cœur de ce massif de 4 000 ha s’étendant sur les communes de Barbentane (1 330 ha), Boulbon (1 115 ha), Tarascon (1 090 ha) et Graveson (465 ha). Après de nombreux efforts, les pompiers ont pu préserver le monastère gothique du XIIe siècle ainsi que plusieurs maisons et écuries disséminées dans le massif. Pour y arriver, les pompiers ont pu bénéficier d’importants moyens aériens (2 Canadair, 3 Dash, 2 avions d’aéro-surveillance Horus13 et 1 hélicoptères bombardier d’eau Puma) qui ont été utilisé hier jusqu’à la tombée de la nuit.
Pas de victime à déplorer Au final, il n’y a fort heureusement aucune victime à déplorer (seul un pompier a été incommodé sans gravité par les fumées) même si plusieurs bâtiments ont été sérieusement endommagés (voir photo ci-dessous). Cependant, il a fallu procéder à l’évacuation de plusieurs habitants qui ont été accueilli à salle des fêtes pour la commune de Barbentane, au gymnase du collège pour Tarascon, à la salle Raoul-Bonjean à Graveson et la salle des fêtes à Boulbon. Le feu a aussi occasionné un important panache de fumée ainsi qu’une pluie de cendres sur l’agglomération d’Avignon. « Cependant aucun risque de propagation ni d’intoxication pour la population, expliquent les secours. Seule une gêne liée aux retombées des cendres peut engendrer des dépôts sans danger sur le mobilier et les biens. »
Coupures d’eau et d’électricité Autre conséquence, la rupture en approvisionnement en eau potable (les pompiers ayant utilisé les bornes d’incendie toute la nuit) à Barbentane ainsi que des coupures d’électricité par endroit. Les services de la commune organisent actuellement une distribution d’eau potable pour les habitants sur le haut et le bas du village. Il est toutefois recommandé de limiter au maximum sa consommation en eau. Le retour à la normale peut être envisagé au cours de la soirée selon l’utilisation du jour. Pour les lignes électriques, la remise en service est prévue dans l’après-midi.
Accès, desserte ferroviaire et plaintes contre la Sncf Par ailleurs, pour rappel certains axes restent coupés à la circulation à savoir : la D570N au niveau de Graveson, la D570 entre Tarascon et Graveson, la D81 entre la D570 et Frigolet, la D77b. Les secours vous invitent à ne pas vous rendre sur place afin de laisser l’accès libre aux véhicules d’intervention (voir carte ci-dessous). Côté desserte Sncf, l’incendie a provoqué des dommages aux installations ferroviaires. La circulation ne pourra pas reprendre aujourd’hui sur les axes Avignon Miramas et Avignon Nîmes. Les trains prévus de circuler sur ces axes sont détournés via Cavaillon en ce qui concerne l’axe Avignon – Miramas et via la Rive Droite en ce qui concerne l’axe Avignon – Nîmes et des cars sont mis en circulation entre Miramas et Avignon. En parallèle, les maires des communes impactées viennent de faire savoir qu’ils envisageaient de porter plainte contre la Sncf pour « faute humaine liée au contrôle technique du train ».
Fonds spécial régional et cellule d’appui de la CCI du Pays d’Arles Enfin Renaud Muselier, président du Conseil régional vient d’annoncer que « face aux dégâts de l’incendie, pour la reconstruction, le reboisement et l’investissement d’adaptation au réchauffement climatique, j’ai décidé d’activer le fonds régional spécial pour les communes de Barbentane, Graveson, Boulbon et Tarascon. »
Dans le même temps, la CCI du Pays d’Arles a activé sa cellule ‘Appui aux Entreprises’ pour accompagner les entreprises impactées par l’incendie :
Contact Commerçants : 04 90 99 08 12
Industries : 04 90 99 08 10
Mail : celluleappui@arles.cci.fr
1 930 ha déjà détruits en 1982 Principal espace naturel de loisirs du bassin de vie d’Avignon, le massif de la montagnette accueille plus de 300 000 visiteurs chaque année. A ce titre, il est fortement soumis aux aléas concernant le risque incendie. En 1829, le massif est recouvert de chênes Kermès et de broussailles. A cette époque, tous les fonds de vallons ainsi que certains versants aménagés en terrasses sont cultivés (oliviers, amandiers), le surplus est parcouru par les troupeaux. D’importants efforts de reboisement seront entrepris par l’administration des Eaux et Forêts entre 1864 et 1913. Ces boisements ont malheureusement été détruits en grandes parties par les feux de 1962 et de juillet 1982. Ce dernier incendie, parti du territoire communal de Barbentane, avait détruit une superficie de 1 930 ha.
La belle injonction de Clara Hédoin «Que ma joie demeure»… après l’avoir trouvée à Barbentane
Parce que le 22 avril a été déclaré « Journée de la Terre » la Ville de Barbentane a décidé que tous les jours seraient le 22 avril. Alors concrètement comment faire ? C’est le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui le dit, précise le maire, Jean-Christophe Daudet.
Ainsi l’édile enjoint les habitants à favoriser les transports collectifs et respectueux de l’environnement en Pays d’Arles, à préférer l’écovoiturage avec les « Simones« .
Adopter les bons gestes A adopter des énergies renouvelables et surtout consommer moins d’énergie inutile, notamment en éteignant les appareils « en veille » : téléviseur, écran et tour centrale d’ordinateur, brosses à dent électriques et autres appareils en charge ce qui pourrait permettre d’économiser plus de 100€ par an. Il enjoint ses administrés à baisser le chauffage lors du prochain hiver rappelant qu’en diminuant la température du logement d’un seul degré permet de réaliser 7% d’économies sur la facture ; à recueillir, avec des récupérateurs, l’eau de pluie pour arroser le jardin ou le balcon.
Repenser les systèmes constructifs A repenser les constructions, le secteur du bâtiment étant consommateur de 43% des consommations énergétiques annuelles, à construire avec des matériaux locaux et à miser sur l’isolation.
Bénéficier de Ma prime Rénov Le maire de Barbentane rappelle que ‘Ma Région Sud propose l’Espace Conseil France Rénov’, Service public de la rénovation énergétique, neutre, gratuit et indépendant pour orienter les habitants sur leur projet de rénovation notamment sur les aides publiques auxquelles ils peuvent prétendre (Ma Prime Rénov, la Prime Énergie et les aides de collectivités comme le chèque énergie durable).
Reboiser et végétaliser Le maire de Barbentane conseille de végétaliser et de reboiser : « 100m2 arborés fournissant la quantité d’oxygène nécessaire à 23 personnes et compensant les émissions de carbone.
Adopter une consommation raisonnée Il sensibilise les habitants à déroger à la surconsommation et leur conseille d’emprunter ou d’acheter d’occasion en s’adressant aux ressourceries, dépôt vente, sites d’objets et vêtement deuxième main, sinon de privilégier une production éco-responsable conçue à partir de matériaux naturels et durables. Il propose de manger moins de viande et de prendre celle qui est locale, qui fait vivre les petits producteurs, celle qui encourage une agriculture durable et propose de prendre lien avec https://habilis.info/category/ailleurs/
Et bientôt la fête Jean-Christophe Daudet propose aux Barbentanais de se retrouver Samedi 21 mai à Barbentane pour « Ta Fête » : une Fête du Vivant pour Petits et Grands où 48 structures seront présentes pour proposer des jeux, ateliers, expositions, balades du cinéma… MH