25 novembre 2024 |

Ecrit par le 25 novembre 2024

Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

Entre récession, ralentissement, reflux et résilience…. Plutôt morose la situation économique du Vaucluse en septembre. Après la parenthèse enchantée des Jeux Olympiques, la Banque de France, la Chambre de métiers et de l’artisanat, la fédération du BTP 84, la direction départementale des Finances publiques ou bien encore la CPME 84 se sont réunis à la chapelle Saint-Praxède à Avignon, siège de la Chambre des métiers pour évoquer la rentrée économique en Vaucluse.

C’est d’abord Christine Gord, la directrice de la banque de France de Vaucluse qui a longuement pris la parole de cette réunion de rentrée placée sous le thème ‘Entre attentisme et incertitudes’ : « L’environnement économique s’éclaircit, mais des zones d’ombre persistent. Même si la croissance du PIB en France est un peu plus soutenue que prévue (+1,1%) et que l’inflation ralentit (+2,1% en juin 2024). Mais elle atteint quand même +6% pour l’énergie, +5% pour les services, +3,7% pour les produits manufacturés et +2,5% pour l’alimentation ».

« Même s’ils ont plus progressé que l’inflation, les salaires n’ont pas compensé les pertes cumulées en 2022 et 2023. »

Christine Gord, directrice de la banque de France de Vaucluse

Elle poursuit : « Les taux de la BCE (Banque centrale européenne) sont en légère diminution (3,5%) et nous devons éviter la spirale infernale taux/salaires, d’autant plus que même s’ils ont plus progressé que l’inflation, les salaires n’ont pas compensé les pertes cumulées en 2022 et 2023. »

Avec une France cumulant 3 600 milliards d’euros de dettes, les Français ont préféré l’épargne à la consommation. Elle est ainsi passée de 17,08% au premier trimestre à 17,90% en septembre. Par ailleurs, le surendettement des ménages grimpe de 20% en Vaucluse (664 dossiers déposés en août 2023, 799, un an plus tard). Résultat : le secteur de la construction est sous tension. Daniel Léonard, le Président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse y reviendra un peu plus tard, à la tribune.

Procédures de défaillances en Vaucluse.

La directrice départementale de la Banque de France, évoquera également le chiffre d’affaires de la Région Sud, 127Mds€ pour 525 702 effectifs, avec en tête le commerce (34%), puis les services (30%), l’industrie (24%) et la construction (12%). Et pour les effectifs, ce sont les services qui cumulent le plus d’emplois (58%), suivis du commerce (16%), de l’industrie (15%) et du BTP (11%). Elle a aussi précisé que c’est chez nous dans la Région Sud (+12,9 jours de retard), comme en Ile-de-France (+17,4 jours) et dans les Hauts-de-France (+12,6 jours) que la trésorerie des entreprises est la plus tendue à cause des retards de paiement de qui les pénalise. Mais elle a conclu que, « Globalement, selon un questionnaire auquel ont répondu des centaines de chefs d’entreprises, ils restent plutôt confiants en l’avenir et optimistes, avec des perspectives étonnamment encourageantes ».

Une défaillance pour 4 créations
Après elle, c’est Olivier Borel qui, représentant Tribunal de commerce d’Avignon, a pris la parole pour évoquer les chiffres du. « En gros, on recense une défaillance pour 4 créations d’entreprises. L’an dernier, en Provence-Alpes-Côte d’Azur il y a eu 25 840 sociétés nouvelles pour 5 828 radiations. Dès que des difficultés apparaissent, il faut absolument que les patrons se rapprochent de nous. Plus ils attendent, plus leur situation risque de s’aggraver. Nous sommes là pour les aider, les accompagner, les protéger, les sortir de l’impasse. C’est gratuit, on les écoute et on les oriente si possible vers des procédures amiables. »
En 2023, 23% des défaillances ont concerné le BTP, 21% le commerce et la réparation automobile et 15% l’hébergement et la restauration. Il y a eu +22% de procédures en Vaucluse (38 403) dont 43% ont débouché sur un redressement judiciaire et 17% sur une liquidation. Mais le taux de conciliation lui, a été de 81%.

Michel Laffitte, le Directeur départemental des Finances Publiques de Vaucluse est intervenu brièvement mais fermement pour déclarer : « La situation n’est pas bonne sur les 12 derniers mois. Le chiffre d’affaires a progressé de +1,3 en France, a reculé de – 2,4 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et de 0,9 en Vaucluse. » Par secteur, ce sont surtout les arts et spectacles avec les festivals (6%), qui nous sauvent, l’information et la communication (5,6%), le tourisme avec l’hébergement et la restauration (5,3%), et l’agriculture, en particulier le négoce du vin (1%). Alors que la santé et l’action sociale plongent à -5,4% et le transport et l’entreposage à -1,9%.

Le BTP veut garder l’espoir
C’est alors que Daniel Léonard, le président de la Fédération du BTP 84 a conclu la séance avec une série de chiffres en baisse : -12,9% de construction de logements neufs, -6% d’activité dans les travaux publics, – 16% d’appels d’offres. Mais « Il faut garder l’espoir, le moral. Les prêts à taux zéro ont progressé de 28%, la production de béton prêt à l’emploi a augmenté de 3% (371 740m3), le montant des appels d’offres travaux a grimpé de +6,9% (soit 690M€). Donc ne baissons pas les bras, continuons à former des jeunes, à transmettre nos métiers. Nous réhabilitons des logements anciens, nous faisons de la rénovation thermique pour que les appartements et les maisons ne soient plus des passoires, nous travaillons aussi sur les conduites et canalisations d’eau avec les grands donneurs d’ordres (Veolia, Suez) pour qu’il y ait moins de fuites. En ce moment il y a le chantier de la future prison d’Entraigues, de la déviation de la Nationale 7 à Orange, du réaménagement du carrefour de Bonpas. Que les élus des mairies, des communautés de communes et du département de Vaucluse continuent à nous faire confiance. Nos concitoyens ont besoin d’un toit, de crèches, d’écoles, de collèges, de lycées pour leurs enfants, de commerces, de lieux de culture et de loisirs, de routes. Nous n’avons pas le droit d’être pessimistes ».

La CPME martèle son appel à la confiance
Même volonté d’optimisme pour Bernard Vergier, le président de la CPME de Vaucluse qui, à l’image de la rentrée de la première confédération patronale du département, martèle son message d’appel à la confiance : « Nous souhaitons que la nomination du premier ministre puisse amener de la stabilité et de la visibilité pour nos entreprises afin de faire face à leurs inquiétudes grandissantes, à des carnets de commande en baisse, des investissements suspendus, des défaillances d’entreprise en hausse ou bien au dérapage incontrôlé des finances publiques. »
Et fort de son millier d’adhérents, Bernard Vergier appelle ainsi de ses vœux « une plus grande simplification administrative, une réforme de l’action publique et un soutien à la croissance économique. »


Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

L’association Soroptimist International Avignon organise une soirée ‘Femmes d’action, femmes d’exception’, qui se déroulera, sur réservation Jeudi 19 septembre 2024 à 18h au Novotel Avignon centreChristine Gord directrice départementale de Vaucluse de la Banque de France fait partie des invitées de la soirée aux côtés du capitaine Lise Trincaretto, du Service départemental d’incendie et de secours de Vaucluse, de Caroline Clausse ingénieure navigante d’essais ; de Céline Lacaux, mathématicienne et chercheure à l’Université d’Avignon et de Géraldine Parodi, scaphandrière et Présidente de Spero Mare qui exerce dans le BTP sous-marin. Réservation ici. L’Echo du mardi vous propose, en avant-première, d’aller à la rencontre de ces femmes d’exception.

Qu’est-ce qui vous a destiné à faire ce métier, une connaissance, un reportage, un lieu, une envie ?
«C’était lors d’un stage étudiant à Lyon, une professeure avait recommandé la Banque de France (BdF)pour ses valeurs de service public, son expertise en matière financière, son vaste réseau d’implantation dans les territoires et ses missions de banque centrale. J’ai été séduite à la fois par les parcours qui étaient possibles de réaliser au sein de l’institution, le niveau de  technicité et l’expertise en matière financière puisque mes études supérieures étaient axées sur la gestion de l’analyse financière. Enfin, j’étais sensible à la diversité des missions sur tout le territoire.»

Comment avez-vous acquis toutes les connaissances requises pour exercer ce métier ?
«Tout d’abord durant mes études avec l’obtention d’un diplôme d’études comptables et financières (DECF). J’ai ensuite passé le concours d’entrée à la Banque de France, évoluant, ensuite, au sein de neuf succursales, dans toute la France, et bénéficié d’un parcours de formation interne technique et managérial.»

Quels ont été les étapes, les événements fondateurs de votre carrière ?
«Le passage à l’Euro fiduciaire –dans les années 2 000- avec un poste totalement différent de mes précédentes fonctions d’analyste financier et de responsable d’études économiques. J’ai ensuite poursuivi mes acquisitions techniques et pris de plus en plus de responsabilités dans le management d’équipe. J’ai également commencé à transmettre les connaissances et l’esprit Banque de France, en tant que vacataire dans l’enseignement supérieur, notamment dans les IEP Lyon (Institut d’études politiques), IUT Reims (Institut universitaire de technologie) et l’Ecole des Mines de Saint-Etienne.»

Quels sont les mentors, les personnalités qui ont forgé votre vocation -que vous les ayez connus ou non-?
«Là, je pense à une collègue actuellement en détachement à New York qui a été actrice de ma réussite à l’accès aux postes de direction. En effet, la Banque de France propose des détachements dans des ambassades ou organismes importants dans différents pays de la Banque centrale européenne. Elle est de celles qui m’ont dit que nous devions être nous-mêmes les actrices du changement, notamment à des postes de direction. Je me suis préparée à conquérir ces postes, notamment lors des épreuves de sélection, avec un coach en développement personnel, proposé par la BdF. Il s’agissait de mettre en avant mes points forts comme l’acquisition de connaissances techniques, le management et le pilotage d’objectifs, la conduite de projet, l’appétence relationnelle.»

Comment avez-vous abordé votre carrière et surmonté les épreuves ?
«Je n’avais pas de plan de carrière précis. Je profitais de toutes les opportunités offertes quelle que soit la localisation des fonctions à exercer. Mon intuition, mon audace me disaient que tout se passerait bien. Ma plus grande chance ? Concilier ma vie personnelle, familiale et professionnelle, ce qui incluait de fréquents déménagements tous les trois ou cinq ans et ce qui n’a pu être possible que grâce à mon époux –qui travaille dans le privé- et à mes enfants.»

Christine Gord, Directrice départementale Vaucluse de la Banque de France

Quelles compétences et qualités sont-elles essentielles dans votre domaine d’activité ?
«Pour moi, ce sont quand même plus l’ouverture d’esprit, les qualités d’écoute et la capacité d’adaptation. Et puis il y a aussi l’engagement, la détermination, quand il faut, par exemple, négocier avec un banquier parce que se présente le cas d’un chef d’entreprise qui pourrait subir une rupture de financement. Là, il est vrai qu’il faut être déterminé, engagé pour défendre des situations difficiles. Il est là question de lire la situation avec discernement, de  déterminer la nature des problèmes et les solutions possibles à y apporter avec le moins de casse possible pour le chef d’entreprise, pour les employés, pour la pérennité de l’entreprise… Il n’est pas non plus question de tomber dans le piège de personnes manipulatrices qui auraient sciemment perverti le système, en cela nous sommes garants de l’équité.»

Quels ont été les obstacles franchis et quels sont ceux qui ne s’effacent pas ?
«Il faut faire une force des difficultés rencontrées, s’adapter et ne rien regretter. Avant, sans doute fallait-il plus s’affirmer, montrer davantage et régulièrement ses compétences. Désormais c’est plus facile mais la vigilance reste de mise. Cette vigilance que les hommes n’ont peut-être pas l’obligation de tenir, mais les femmes oui, cependant il n’y a pas d’obstacles infranchissables.»

Ce qui vous fait tenir dans l’adversité ?
«La confiance en soi, la détermination pour maintenir le cap, et rester optimiste.»

Quels regards les hommes et les femmes portent-ils sur votre métier et la façon dont vous l’exercez ?
«Alors moi, je trouve que j’ai une grande chance parce que la BdF est une institution reconnue et indépendante. C’est encore plus intéressant de nos jours par rapport au pouvoir politique. Donc, on peut se permettre de parler en toute objectivité. Et de ce fait, nos fonctions, notre institution sont respectées. Et puis nous nous sommes ouverts à des publics différents comme le grand public, notamment avec la gestion du surendettement, et les entreprises.»

Quels sont les avantages et les inconvénients à être une femme dans un milieu d’hommes ?
«Les avantages ? Peut-être une anticipation plus grande et une capacité à avancer sur différents sujets en même temps puisque nous menons tambour battant vie de famille et vie professionnelle. Nous avons l’habitude de faire plusieurs choses en même temps. Peut-être également faisons-nous montre d’une humilité souvent plus importante qui permet de mettre de côté son ego et d’avancer ‘l’air de rien’.»

Les inconvénients ?
«Certains comportements toujours un peu machistes nécessitent de garder une vigilance quasi-permanente. Il est nécessaire de veiller à ce que les jeunes générations gardent à l’esprit que l’égalité hommes-femmes a nécessité des combats importants dans les sociétés occidentales et que cette cause est encore un sujet dans le monde dans lequel nous vivons.»

La Banque de France à Agroparc, à Avignon

Auriez-vous une anecdote à nous faire partager ?
«La fierté ressentie par plusieurs femmes d’un certain âge de ma famille, notamment lors de mon premier poste de directrice, alors qu’elles avaient dû se battre pour continuer à travailler à la naissance de leurs enfants ou pour obtenir un compte bancaire joint. Toutes ces femmes  qui ont eu du mal à supporter leur dépendance financière et sociale. Pour rappel ça n’est qu’en juillet 1965 que le Parlement votera une loi autorisant les femmes à ouvrir un compte bancaire à leur nom et à travailler sans le consentement de leur mari.»

Le mot de la fin ?
«La Banque de France permet une évolution de carrière très importante, nous permet d’être au service de l’économie via les banques, les dirigeants, les usagers, les enseignants, les transporteurs de fonds… L’ouverture, l’engagement et le sens des responsabilités dont notre institution fait preuve nous autorisent à nous consacrer pleinement à nos missions en pouvant concilier vie privée et professionnelle.»

Christine Gord
Directrice départementale de Vaucluse depuis la rentrée 2023. Elle fût directrice BdF de la Loire, Directrice régionale adjointe de la région Centre-Val de Loire… En 2022 elle réorganise les missions de la succursale de Saint-Etienne où elle était directrice depuis 2020. En 2002 elle participe au passage à l’euro fiduciaire, en 2 000 elle débute l’enseignement à l’IEP de Lyon (Institut d’études politiques, Sciences Po).

Les partenaires de cette deuxième édition de la soirée Femmes d’action, Femmes d’exception
Le Novotel Avignon centre, la Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse, l’Agence Chamade d’Avignon, Les Femmes chefs d’entreprises Vaucluse (FCE) et les Femmes Vignes Rhône et l’Echo du mardi.

Le programme de la soirée
18h – 18h30 : Accueil ; 18h30 – 19h : Mot de la présidente – présentation de la bourse Envie d’entreprendre Avignon ; 19h – 21h30 : Interventions des invitées puis échanges avec la salle. 21h30 – 22h30 : Moment convivial et d’échanges autour de planches de charcuterie, fromage et dessert.

Les infos pratiques
Jeudi 19 septembre à partir de 18h. Soirée Femmes d’action, Femmes d’exception 2e édition. Soroptimist International Avignon. Novotel Avignon centre. Inscription obligatoire 25€ ici.

La Banque de France, Agroparc, Avignon


Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

Tous les ans, la Banque de France récompense 20 projets parrainés par des agents investis pour une cause dans les domaines de la solidarité, de l’action sociale et de la transition écologique. C’est une récompense de 2.500 euros qui attend les structures sélectionnées et cette année deux associations de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dont l’association vauclusienne Habitat et Humanisme ont été récompensées. 

L’association Habitat et Humanisme et le Protis Club. Ce sont les deux structures issues de la région sud qui ont été récompensées lors des Trophées Responsables, organisées par la Banque de France, qui mettent en lumière 20 projets qui œuvrent et agissent dans les domaines de la solidarité, de l’action sociale et de la transition écologique. 2.500 euros viennent gratifier les actions positives de ces associations lors de l’année écoulée. 

Habitat et Humanisme, l’association vauclusienne qui recrée du lien social 

Après 39 années d’activité, la structure Habitat et Humanisme a lancé un appel aux propriétaires de biens à louer en 2015 pour répondre à l’exclusion et l’isolement des personnes en difficulté familiale ou sociale. L’association agit depuis 9 ans en faveur du logement, de l’insertion et de la recréation de liens sociaux envers les personnes en grande précarité du fait de leur âge, leur condition sociale, leur handicap, leur santé, ainsi que des femmes victimes de violences et qui disposent de faibles ressources. 

La somme qu’a reçue l’association vauclusienne va lui permettre d’aménager un jardin au sein de la résidence intergénérationnelle qui pourra ainsi servir d’espace de convivialité et collectif. Un espace potager sera également mis en place ce qui devrait favoriser l’éducation à une alimentation saine et des futurs actions écologiques et écoresponsables. Les produits récoltés seront partagés lors de repas collectifs. 

François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France a remis un trophée à Marina BERNET engagée
auprès d’Habitat et Humanisme Vaucluse.

Le Protis club également primé 

Le Protis Club a pour mission de favoriser l’inclusion et l’égalité des chances pour des jeunes issus en majorité des quartiers défavorisés du nord de Marseille. Son objectif est de détecter et d’accompagner les élèves à fort potentiel afin de les préparer à intégrer les meilleures écoles ou à développer leurs projets entrepreneuriaux.

Les fonds contribueront au financement d’un séjour à Paris, où 35 jeunes du Protis Club seront reçus en immersion dans des Grandes Écoles, notamment HEC, avec au programme : des sessions de préparation aux épreuves écrites, des stages d’éloquence, des échanges avec les étudiants, des rencontres avec des chefs d’entreprises, des visites culturelles…

François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France a remis un trophée à Jonathan DORBRITZ engagé auprès du Protis Club.

Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

Au siège de la Banque de France (BDF), sur le site d’Agroparc à Avignon, la Commission de Surendettement s’est réunie ce mardi 20 février après-midi, en présence de Christine Gord, directrice départementale de la BDF, de Michel Laffitte, directeur départemental des Finances Publiques et de Sébastien Maggi, Secrétaire général adjoint de la Préfecture de Vaucluse et de représentants d’associations.

1004 dossiers de surendettement ont été déposés l’an dernier (+18%), une tendance supérieure à celle de la Région Sud (+3%) et à celle de la France (+8%). Toutefois, modère Christine Gord : « Le niveau des dépôts reste inférieur de 21% à celui de 2019 (1264 dossiers), année de référence de la pandémie et le taux de dossier pour 100 000 habitants est plus faible dans le Vaucluse (217 dossiers) que pour la Région Sud (227) et l’Hexagone (226). »

En tout, cet endettement représente la somme de 32,8M€. Une répartition qui se partage entre 44% de dettes à la consommation (35% en 2022), 24% de dettes immobilières (contre 27%) et 32% de dettes de charges courants (contre 38%). Mais « 10 millions de dettes ont été effacés, partiellement ou totalement », ajoute Christine Gord, soit 27,4% du montant total (25,8% en PACA, 24,9% en France), donc 3/4 environ ont été remboursés. Et elle précise : « Il faut redonner une seconde chance aux personnes qui ont de bas revenus, d’ailleurs la Banque de France a mis en place des services d’inclusion financière pour informer, orienter, aider, et accompagner les personnes qui sont les plus démunies. Ils sont composés des secteurs bancaire, associatif et institutionnel pour capter les préoccupations des ménages endettés et leur tendre la main. »

Le Vaucluse, 5e département français le plus pauvre

Dans une enquête de la Banque de France citée mardi, il ressort que le Vaucluse compte 561 953 habitants, que le montant médian de revenus est de 20 640€ par an (22 070€ dans la Région Sud et 22 400 en France), le taux de chômage le plus élevé : 9,3% (7,8% en PACA et 6,9% seulement en France) et le salaire horaire moyen en euro de 14,45 chez nous, 15,74€ dans la Région et 16,40€ dans l’hexagone.

Autre tendance de ce surendettement, il concerne 80% des personnes âgées de 25 à 64 ans, majoritairement des femmes (56%) et 21% des familles monoparentales dont la maman se débat pour élever seule ses enfants.

Un autre chiffre fait froid dans le dos : 19,5% des Vauclusiens vivent SOUS le seuil de pauvreté. Réalité qui fait réagir Sébastien Maggi : « Le Vaucluse est bel et bien le 5e département le plus pauvre de France, et Avignon cumule 33% de la pauvreté de tout le département. Malgré le festival, le Luberon, les magnifiques vignobles des Côtes du Rhône, il faut savoir que 2 nouveaux quartiers d’Avignon sont désormais éligibles comme prioritaires dans la politique de la ville, le Pont-des-deux-Eaux et les Broquetons-Sainte-Catherine à Montfavet. L’inflation aggrave la situation pour ceux qui avaient du mal à joindre les deux bouts. Ils doivent choisir entre payer leur loyer ou remplir leur caddie, aller chez le médecin ou se chauffer. Ils enchaînent des crédits pour rembourser leurs dettes ou survivre, c’est une course sans fin. »

Et le Secrétaire général adjoint de la Préfecture ajoute : « Une échéance peut peser de tout son poids sur des locataires de HLM comme sur des petits retraités victimes du coût de la vie, de l’explosion du prix de l’énergie, de l’alimentation. Certains ressentent un sentiment de honte quand les dettes s’accumulent et l’huissier frappe à la porte toutes les semaines. Et il faut savoir que la Commission de surendettement a un œil averti et bienveillant pour sortir les ménages et les familles monoparentales de ce carcan, pour qu’ils retrouvent des marges de manœuvre et un reste à vivre correct. Elle aide ceux qui sont empêtrés dans ces problèmes pour qu’ils paient leurs dettes et retrouvent une vie normale, sans souci du lendemain. D’ailleurs, 1/3 des dettes est apuré. »

Christine Gord, la Directrice départementale de la Banque de France a conclu en annonçant nombre d’actions prévues cette année : ateliers pour former les 231 assistantes sociales de Vaucluse, organiser des réunions avec les juges, participer à la Semaine de l’Education Financière sur les arnaques, organiser des sessions sur l’illettrisme et parler du SNU (Service National Universel) les 7 mars, 23 et 24 avril, et 4 et 5 juillet. En 2023, la Banque de France a accompagné 5,7 millions de personnes .

2e à droite : Sébastien Maggi ; 3e à droite : Christine Gord.

Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

Ce mercredi 14 février, la Banque de France a rassemblé de nombreux acteurs économiques vauclusiens au Lycée François Pétrarque afin de dresser un bilan de l’année 2023 et d’afficher les perspectives pour 2024.

Ce n’est pas dans les locaux avignonnais de la Banque de France que celle-ci a décidé de réunir les acteurs économiques de Vaucluse, mais dans l’enceinte du Lycée agricole François Pétrarque, à Agroparc. Un lieu symbolique compte-tenu de l’actualité récente et de la situation actuelle du monde agricole.

« Il est important qu’on parle à plusieurs voix, pas seulement aujourd’hui, pour être au service des entreprises et les accompagner au mieux », a commencé par déclarer Christine Gord, directrice départementale de la Banque de France en Vaucluse, avant de présenter ses invités. Valérie Coissieux, présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Vaucluse, Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, Gérard Arnault, président du Tribunal de commerce d’Avignon, Michel Laffitte, directeur départemental des Finances publiques de Vaucluse, et Gilbert Marcelli, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse, étaient présents aux côtés de Christine Gord afin d’apporter différents éclairages sur la situation économique du département.

Un troisième trimestre 2023 en baisse en Vaucluse

En 2023, le Vaucluse a enregistré un chiffre d’affaires de plus de 21 milliards d’euros lors des trois premiers trimestres, tous secteurs confondus. Si c’est un peu moins bien que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en termes d’augmentation de chiffre d’affaires, ce n’est pas pour autant négatif puisque celui du Vaucluse reste malgré tout supérieur à ceux de 2021 et 2022.

Si sur l’année, les chiffres ne montrent rien de très inquiétant, c’est le troisième trimestre qui affiche une régression. En effet, le troisième trimestre de 2023 n’a enregistré qu’une augmentation de 2,2% par rapport à la même période l’année précédente, contre 7,7% au troisième trimestre de 2022, et 6,79% à celui de 2021.

L’immobilier et la construction, des secteurs en baisse

Au troisième trimestre de 2023, c’est le secteur tertiaire qui a affiché le plus gros chiffre d’affaires puisque ce dernier représente 70,32% du chiffre d’affaires vauclusien, suivi du secteur secondaire avec 27,71%, et le secteur primaire avec 1,97%. Au sein du secteur tertiaire, c’est le commerce et la réparation d’automobiles qui représentent la plus grosse partie du chiffre d’affaires avec 60,96%, et au sein du secteur secondaire, c’est l’industrie manufacturière avec 61,61%.

Globalement, les activités spécialisées, scientifiques et techniques ont connu un essor au troisième trimestre de 2023, tandis que la construction et l’immobilier, eux, sont en baisse. Les exports, aussi, ont observé un petit repli entre le troisième trimestre de 2022 et celui de 2023.

Des difficultés qui persistent

Malgré un chiffre d’affaires départemental en hausse, les entreprises continuent de faire face à de nombreuses difficultés. Selon une enquête nationale de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) réalisée à la fin de l’année 2023, 91% des chefs d’entreprises ressentent l’impact de l’inflation, 35% s’inquiètent d’une baisse de leur chiffre d’affaires, et 52% estiment que le prix de l’énergie est un problème majeur pour le développement de leur entreprise. « On a une très large diversité des activités en Vaucluse, on compte sur une activité touristique et hôtelière soutenue en 2024, on doit continuer de renforcer certaines filières (agroalimentaire, métallurgie, etc), favoriser l’implantation des industries », a complété Olivier Pieri, secrétaire général de la CPME 84.

L’agriculture, qui a une place prépondérante en Vaucluse puisqu’elle occupe 31% de la surface du département, fait aussi face à de nombreuses contraintes, comme la réglementation qui se durcit, ou encore le climat. « Les agriculteurs ont des entreprises à ciel ouvert dans un contexte de changement climatique, a rappelé Georgia Lambertin, présidente de la chambre d’agriculture de Vaucluse. Aujourd’hui, ils produisent mais ne se rémunèrent pas. Je ne suis pas venue en donneuse d’ordre ou de morale, mais il faut protéger les agriculteurs, car ce sont eux qui nous nourrissent, ils sont la base de la pyramide. »

Davantage d’accompagnement

Afin que les entreprises vauclusiennes puissent faire face à ces difficultés et les surmonter, elles doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement, telle est l’ambition de Gilbert Marcelli, président de la CCI de Vaucluse. « Il faut non seulement mieux accompagner les sociétés, mais il faut aussi former les jeunes et faire de la réinsertion pour répondre aux challenges de demain, a-t-il expliqué. Il faut que toutes les confédérations et toutes les interprofessions travaillent en synergie parce qu’on a tous à gagner là-dessus. »

Une pensée partagée par Gérard Arnault, président du tribunal de commerce d’Avignon. Ce dernier a accueilli 383 entretiens de prévention en 2023, contre 116 en 2019, et 283 entretiens sur convocation en 2023, contre 37 en 2019. Si le cadre formel du tribunal de commerce peut refroidir les chefs d’entreprises, Gérard Arnault souligne le rôle de la juridiction dans l’accompagnement des entreprises. « On essaye d’accueillir les chefs d’entreprise dans un cadre professionnel et non juridique, a-t-il déclaré. Le tribunal du commerce les encourage à venir. Nous ne sommes pas là pour les nuire, mais pour les accompagner. »


Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

Denis Lauretou vient d’être nommé directeur régional de la Banque de France en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il succède donc à Jean-Christophe Ehrhardt qui occupait le poste depuis 2021. Denis Lauretou a également obtenu le poste de directeur départemental des Bouches-du-Rhône à Marseille.

Natif de Bordeaux, Denis Lauretou est diplômé de Sciences Po Bordeaux, de l’Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice, mais aussi titulaire d’un diplôme de 3ᵉ cycle universitaire en droit administratif. La Banque de France ne lui est pas inconnue puisqu’il y a commencé sa carrière en 1989 et a fait la plus grande partie de cette dernière dans le corps de l’Inspection dans les fonctions de contrôle bancaire et principalement d’audit interne et enquêtes spéciales. En 2013, il a été nommé directeur central de la Sûreté- Sécurité par le Gouverneur de la Banque de France, puis directeur régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine et directeur départemental de la Gironde à Bordeaux en 2019.

« Je me rends avec enthousiasme à Marseille, empli du désir d’aller au contact de celles et ceux qui donnent à la ville de Marseille, au département des Bouches-du-Rhône et à cette magnifique Région Sud toute cette énergie créatrice », a-t-il annoncé sur LinkedIn.

V.A.


Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

La Banque de France mène une enquête trimestrielle auprès d’entreprises sur leur accès au financement bancaire ; environ 4 000 PME (Petites et moyennes entreprises) et 500 ETI (Entreprises de taille intermédiaire) ont répondu, ainsi que 1 500 TPE (Très petites entreprises) grâce à un partenariat avec la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA). Ici, seuls les crédits bancaires sont considérés. Les ETI ont aussi accès au marché des titres privés, ce qui leur offre des sources de financement supplémentaires non décrites par cette enquête.

La proportion d’entreprises ayant sollicité de nouveaux crédits est stable au 2e trimestre 2023, avec une légère diminution pour les crédits d’investissement demandés par les ETI (Entreprise de taille intermédiaire). Le taux d’obtention de crédits se maintient à un niveau très élevé pour les crédits d’investissement. Il augmente pour les crédits de trésorerie accordés aux TPE (Très petites entreprises). La proportion d’entreprises déclarant une hausse du coût du crédit continue d’augmenter, mais avec une ampleur moindre que les trimestres précédents.

Nouveaux crédits d’investissement
La proportion d’entreprises ayant demandé des nouveaux crédits (Cf. graphique 1 sur la figure ci-dessus) est stable au 2e trimestre 2023 pour les TPE, en légère augmentation pour les PME, et diminue pour les ETI à 24 % après 30 % au T1 2023. Les taux d’obtention pour ces demandes de crédits demeurent très élevés : 87 % des TPE, 97 % des PME et 99 % des ETI ayant demandé un prêt l’ont obtenu en totalité ou à plus de 75 % (Cf. graphique 2).

Nouveaux crédits de trésorerie
La proportion d’entreprises ayant demandé des nouveaux crédits (Cf. graphique 3) est stable à un niveau bas pour les TPE, les PME et les ETI. Le taux d’obtention pour ce type de crédit diminue pour les PME à 83 % (contre 86 % au T1 2023), et dans une proportion plus élevée pour les ETI à 85 % (contre 93 % au T1 2023). Il augmente toutefois à 75 % pour les TPE, ces dernières bénéficiant d’un taux d’obtention plus élevé en moyenne qu’avant la crise Covid.

Lignes de crédit
Pour leurs besoins d’exploitation, les PME et les ETI peuvent faire appel à leur banque pour obtenir, souvent en début d’année, des lignes de crédit leur donnant droit à tirage au cours de l’année. Les demandes augmentent d’un point pour les PME (Petites et moyennes entreprises) comme pour les ETI : ainsi, 34 % des PME et 46 % des ETI ont fait une demande au cours des 12 derniers mois. Ces demandes sont toujours largement satisfaites (entièrement ou à plus de 75 %), dans 95 % des cas pour les PME et les ETI. 53 % des PME ont utilisé des lignes de crédit ce trimestre, soit 1 point de moins qu’au trimestre précédent. 62 % des ETI ont tiré sur leurs lignes de crédit, ce qui représente également d’une diminution d’un point par rapport au1er trimestre 2023.

Obtention de nouveaux crédits d’équipement
Parmi les crédits d’investissement, les crédits d’équipement sont destinés à financer des immobilisations incorporelles ou corporelles, hors biens immobiliers.
Le taux d’obtention pour les crédits d’équipement demeure élevé pour toutes les tailles d’entreprises : 89 % des TPE, 94 % des PME et 96 % des ETI ayant sollicité
ce type de crédit l’ont obtenu (entièrement ou à plus de75 %).

L’évolution du taux de crédit
Au 2e trimestre 2023, la proportion d’entreprises déclarant une hausse du coût global du crédit par rapport à leurs précédentes demandes de crédit continue d’augmenter, toutefois avec une moindre ampleur qu’aux trimestres passés. Près de 63 % des PME et 73 % des ETI rapportent une hausse du coût du crédit obtenu par rapport à leurs précédentes demandes.

MH


Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

La Banque de France alerte le public sur des tentatives d’escroqueries téléphoniques utilisant frauduleusement son nom et son numéro de téléphone.

Les escrocs prétendent appartenir au personnel de la Banque de France (souvent le service des fraudes) et demandent aux personnes contactées d’annuler des opérations prétendument frauduleuses en se connectant à leur espace personnel de leur banque. En réalité, les personnes procèdent à la validation d’opérations au profit des escrocs. Ces escrocs sont d’autant plus crédibles qu’ils parviennent à afficher, sur l’écran du téléphone de la personne contactée, le véritable numéro de la Banque de France et qu’ils détiennent des informations personnelles de leur victime, notamment ses coordonnées bancaires.

« La Banque de France ne sollicite jamais la communication de coordonnées bancaires, d’informations personnelles ou la validation/annulation d’une opération bancaire. »

Que faire si vous êtes victime ?
1. Contactez votre banque ! Signalez-lui rapidement les opérations frauduleuses, au plus tard dans les 13 mois de la date du débit. Ce délai est plus court* lorsque l’établissement du bénéficiaire du paiement se situe en dehors de l’Union Européenne ou de l’Espace Économique Européen. Pour rappel : votre banque doit rembourser la somme débitée. En cas de désaccord, la charge de la preuve appartient à la banque. Pour refuser de vous rembourser, la banque doit démontrer que vous avez été particulièrement négligent dans la conservation de vos données bancaires.

2. Déposez plainte : www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr

3. Enfin, vous pouvez contacter INFO ESCROQUERIES au 0 805 805 817 (appel gratuit du lundi au vendredi de 9h à 18h30) et/ou faire un signalement sur www.internet-signalement.gouv.fr.

L.G.

* Le délai est alors ramené à 70 jours (le contrat carte peut prévoir un délai plus long, ne pouvant dépasser 120 jours).


Rentrée économique en Vaucluse : ‘Ne pas baisser les bras malgré les incertitudes’

La CCI de Vaucluse vous propose de participer le jeudi 25 mai de 9h30 à 11h à son atelier, animé par la banque de France.

L’objectif
L’objectif de cet atelier est d’expérimenter le quotidien d’un entrepreneur pour comprendre l’importance de la gestion financière et les impacts d’évènements sur la vie de l’entreprise.

Le programme
L’évènement commencera avec une introduction, suivie d’un jeu de plateau pédagogique innovant et ludique qui permettra d’appréhender les principaux indicateurs financiers d’une entreprise. Finalement l’atelier sera conclu et les participants pourront poser des questions. 

J.G

Infos pratiques
Inscription gratuite, mais obligatoire. 9h30-11h. Vendredi 25 mai. 04 90 14 87 00.

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