22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

La Compagnie basque Hecho en casa a planté le décor cette année dans la grande salle du gymnase de Présence Pasteur. Le public est installé sur des gradins de part et d’autres d’une grande table de ferme qui servira de plateau pour nous servir… l’histoire d’une vie peu commune. 

Née en 1922, Blanche est une petite vieille espiègle et fort sympathique même si quelquefois son sourire cache des grimaces équivoques. Elle nous invite au grand banquet de sa vie. Cette fiction librement inspirée par la propre épopée familiale de l’autrice et comédienne Mélanie Vinolo nous touche immédiatement tant son appétit de vivre et de jouer est communicatif. 

Le fil conducteur de ce spectacle est la recette du bonheur

Sa vie n’a pas toujours été facile : le travail à la ferme avec les corvées, le départ pour la guerre de son frère adoré, sa mère sévère face à une tante plus magnanime, ses lectures de Boris Vian ou de Lorca, l’émotion du premier baiser, le départ vers la capitale. Sa mémoire vacille, les fantômes du passé surgissent de l’armoire quand ce n’est pas l’infirmier de la maison de retraite où elle vit désormais qui la ramène à une réalité dont elle veut s’évader : l’heure est venue en effet de tirer sa révérence, mais Blanche veut nous faire un dernier cadeau et soigner son départ. En cuisinant une improbable soupe aux légumes, elle compte bien nous donner une ultime recette de vie. De l’action surgit un souvenir, d’un regard une anecdote fuse, et en un tour de cuillère à pot, entre farine, neige ou plumes, l’histoire d’un siècle est reconstituée avec tendresse. 

Une mise en scène intuitive qui reconstitue le puzzle d’une mémoire vacillante 

La grande table sert de lieu d’ancrage. On y mange, on y danse, on y dort, c’est un quai de gare ou le toit de la grange. Elle conduit vers la grande armoire qui recèle tous les secrets d’une vie et dont les portes libèrent la mémoire de Blanche. Les trois autres comédiens qui jouent plusieurs rôles excellents dans des registres très divers. Une soirée pimentée, mais néanmoins poétique. 

Jusqu’au 21 juillet. Relâche le 15. 22h. 8 à 19€. Présence Pasteur. 13 rue du Pont de Trouca. Avignon. 04 32 74 18 54.


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

Dans le gymnase du lycée Mistral, les sierras d’Argentine se détachent sur un voile blanc et les sonnailles des troupeaux évoquent déjà le rassemblement et la réconciliation annoncée.

Tiziano Cruz, auteur et interprète de Wayqeycuna a choisi de clore sa trilogie (Adios Matepac et Soliloquio) commencée en 2022 à la mort de sa sœur et nous ramène dans son pays, après 25 ans d’absence. Il pose là un acte politique fort en renouant avec sa communauté du nord de l’Argentine par la langue « le quechua » et par ses traditions : le partage du pain.

Retour aux origines

Il alterne un discours frontal où il nous offre son corps et son âme en habit traditionnel ou un discours beaucoup plus politique et engagé avec les « sans dents » d’un monde qui se meurt dans un capitalisme décomplexé. La poésie et l’émotion affleurent continuellement, servis par un texte fort, un propos incisif atténué par un film d’une grande beauté où les moutons semblent s’envoler dans les brumes de ses montagnes andines. Dos tourné, Tiziano devient notre guide spirituel face à l’écran. 

Un adieu qui est une fête

À la fin du spectacle, il distribue du pain fabriqué lors de deux ateliers.  Le pain est un symbole important pour l’artiste, car porteur d’une culture et d’un savoir-faire ancestral propre à sa communauté du nord de l’Argentine. Et là, il peut sourire et laisser éclater sa joie d’avoir partagé ce moment autobiographique. 

Samedi 13 juillet. 11h. Dimanche 14 juillet. 11h et 18h. Gymnase du Lycée Mistral. Entrée boulevard Raspail. Festival d’Avignon. Cloître Saint-Louis, 20 rue du Portail Boquier, Avignon. 04 90 27 66 50.


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

Alexandra et Aldo Icardi incarnent la 3e génération de l’entreprise du bâtiment éponyme, Soditra-Icardi, spécialisée en maçonnerie et rénovation. Leur niche ? Les travaux en ville, parfois difficiles d’accès. Leur sphère d’intervention ? La couverture et la charpente, l’assainissement, l’aménagement de combles, la construction de piscines en béton enterrées ou semi-enterrées. L’entreprise intervient sur les marchés public et privé, auprès de collectivités et co-propriétés.

Lentreprise Icardi a été créée en 1952 par mon grand-père, Dominico, plâtrier originaire d’Italie, relate Aldo Icardi. Il en a tenu les rênes jusqu’en 1967. Activité que mon père, Aldo, dont j’ai hérité du prénom, a poursuivi sous la Sarl (Société à responsabilité limitée) Icardi-Soditra.»

«Moi, je me destinais à une carrière de policier.
C’est la raison pour laquelle j’ai poursuivi des études de droit et c’est aussi là que j’ai rencontré ma future épouse, Alexandra. Désormais nous avions envie de nous lancer dans la vie active. L’opportunité d’y inscrire une 3e génération se présentait, sans qu’au préalable nous nous soyons destinés à cela. Mon père, en effet, ne me l’avait jamais demandé.»

«Donc, avant tout cela, je suis passé par la case pioche, pelle et brouette,
comme tout le monde, avant d’aborder un CAP (Certificat d’aptitude professionnel) de maçonnerie au CFA Florentin Mouret (Centre de formation des apprentis) à Avignon et avant d’être embauché dans l’entreprise comme apprenti. J’ai ensuite passé un BTS conducteur de travaux au lycée Dhuoda de Nîmes tandis qu’Alexandra suivait une formation de deux ans auprès des Compagnons du Devoir en maçonnerie et taille de pierre.»

Réalisation d’une extension Copyright Icardi

«Nous étions en 2010.
Au gré des années nous nous sommes spécialisés dans le plâtre, la construction générale et même le patrimoine, car mon père était très en lien avec l’Evêché pour la rénovation de leurs bâtiments, puis nous nous sommes dirigés vers le neuf. Entre 1960 et 1970 l’entreprise a accueilli jusqu’à 60 ouvriers.»

«Désormais, la plus importante partie de notre activité se fait dans la rénovation
et le réaménagement de bâtiments relativement récents des années 1970, 80 et 90. Les propriétaires souhaitent en changer les volumes. Ils nous demandent d’organiser leur habitat différemment, en reliant les pièces entre elles, en créant des extensions, des surélévations. Ces transformations ont l’avantage de transformer l’habitat tout en le modernisant.»

«Nous faisons de plus en plus de sous-œuvre et de moins en moins de neuf.
Or, reprendre l’ancien révèle toujours des surprises et de nombreux problèmes à résoudre, non pas en démolissant, mais en observant ce qui a été fait, la manière dont le travail a été exécuté pour, ensuite, y appliquer des solutions adaptées et pérennes, avec pour fil conducteur de toujours respecter la construction. Notre rôle est de conserver l’esprit des lieux, de répondre à la demande des clients et d’y apporter des solutions à la fois techniques, judicieusement pensées, harmonieuses et esthétiques. C’est là que s’exercent notre expertise et tout l’intérêt de notre métier.»

Cyclique conjoncture
«Actuellement notre activité est tournée à 95% vers le particulier, mais ça n’a pas toujours été le cas, car je me souviens que dans les années 1990-1996, le bâtiment allait très mal. Mon père s’était alors dirigé vers les collectivités publiques pour garantir le paiement des travaux initiés par l’entreprise. Début 2000, le marché s’est mis à remonter, entraînant avec lui un secteur privé plus enthousiaste à investir. L’activité était partagée, de façon égale, entre le secteur public et privé. Puis, par goût, Alexandra et moi nous sommes redirigés vers le particulier, proposant des solutions à la fois techniques et esthétiques.»

«Qui sont nos clients ?
Des enseignants, des professions libérales, des retraités. Ils sont français, belges, suisses, et hollandais. Nous travaillons dans un rayon de 30 km autour d’Avignon et sur les départements limitrophes où nous réalisons une centaine de chantiers par an.»

Comment nous faisons nous connaître ?
«Par les pages jaunes lorsqu’elles existaient encore en format papier puis sur le Web, avant de créer notre site Internet illustré de photos issues de nos propres chantiers. Mais ce qui nous rapporte le plus, en termes de communication, c’est le camion logoté qui stationne devant la maison ou l’appartement du particulier. Les gens passent régulièrement devant, observant les transformations réalisées, remarquant la qualité du travail avant de héler le chef de chantier, de discuter pour ensuite lui donner leurs coordonnées que nos ouvriers nous transmettent. Les gens ont besoin de concret avant de s’autoriser à réaliser leur projet.»

Copyright Icardi

«Le plus important dans notre métier ?
L’adaptabilité aussi bien aux matériaux qu’aux conditions du chantier souvent difficiles puisque nous travaillons en milieu occupé. Le goût intervient pour beaucoup également car le résultat doit être esthétique et les finitions parfaites. En cela, je dis toujours à mes gars : ‘Si lorsque vous regardez le travail vous vous dites que vous paieriez pour celui- ci, alors le contrat est rempli’. Ce que je dirais à quelqu’un qui souhaite se lancer ? Persévérer à tout prix. Ce que j’aime dans ce métier ? La liberté d’organiser son temps comme je l’entends même si je sais que le volume de travail, lui, reste le même.»

«La place du numérique dans notre métier ?
Il n’a pas la part la plus importante car ce que nous faisons est ultra concret : nous posons de vraies ouvertures, travaillons avec de vrais matériaux, réalisons de vrais chantiers dont l’aspect et l’usage perdureront dans le temps. Le numérique sera plutôt l’outil dévolu aux architectes et bureaux d’ingénierie avec lesquels nous collaborons. En revanche, lorsque mon épouse et moi travaillons à un réaménagement, nous sommes tout à fait capables de dessiner un croquis. Les clients peuvent ainsi se projeter. C’est aussi un document, une base de travail sur lequel s’appuyer pour aborder les phases techniques et esthétiques.»

«Ma vision de l’entreprise dans 5, 10 ans ?
Nous nous orienterons de plus en plus dans la rénovation et le réaménagement de l’espace, proposant des solutions, des mises en œuvre novatrices et efficaces. Notre métier est avant tout intellectuel : Il faut avoir diagnostiqué le bâti, relevé les contraintes techniques, avant d’y apporter des modifications. Nos atouts ? Un personnel professionnel aguerri à de nombreuses techniques de rénovation : réaménagement de pièces, changement de destination, pose du carrelage et de la faïence, des menuiseries, des ouvertures, reprise et pose de plâtre, d’enduits à la chaux…»

Copyright Icardi

Des professionnels polyvalents
«Nos salariés sont des professionnels polyvalents, formés régulièrement aux nouvelles techniques, attentifs à la qualité du travail, à l’importance des finitions et sensibles à l’esthétique. Sur certains chantiers nous voyons des ouvriers chargés d’empiler des agglos toute la journée sans avoir la possibilité de passer à autre chose. Souvent, quand nos gars arrivent, il n’y a rien. Lorsqu’ils partent il y a une construction réaménagée, qui saura traverser les années avec un nouvel élan. C’est d’ailleurs leur fierté car lorsqu’ils repassent devant le chantier, ils pointent celui-ci du doigt en disant à leur famille ou à leurs amis : ‘Voilà, c’est moi qui l’ai fait.’ Et cela est très valorisant.

Les infos pratiques
Soditra. 21, avenue Etienne Martelange à Avignon. 04 90 89 31 52. 06 21 21 27 69. www.icardi.fr
Cet article est paru dans le Hors Série Echo du mardi Spécial Fédération BTP 84 – Juin 2024.


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

Marie Jeanselme ? Ce sont de petits messages percutants, des lettres confinées dans un petit sachet qui ne laisse place qu’à l’essentiel. Et ce petit sac transparent, punaisé dans un cadre vitré, est soutenu par deux, trois mots écrits cette fois à la pince Dymo. C’est aussi surprenant qu’inattendu, mais le plus savoureux est encore ailleurs. Pour cela il faut plonger dans l’histoire d’une petite fille qui n’arrivait pas à apprendre à lire et à écrire.

Les doses de poésie en préparation Copyright MMH

Au tout début
Marie Jeanselme sait rêver sa vie, c’est sans doute l’un de ses grands talents aussi. Un exemple ? Un jour, au creux d’un groupe d’amis, chacun interroge l’autre : ‘Quel serait, là tout de suite, ton plus important souhait ?’

A cette question où chacun répond avec l’angélisme du moment,
Marie Jeanselme décrit l’image qui s’impose immédiatement en elle : ‘Je vois un vieux mas au bout d’une grande allée de platanes. J’y vis en famille. J’y installerais également un atelier où je pourrais créer tout ce qui me viendrait en tête’. L’un des amis présents répond : ‘Ce mas existe. Je suis déjà passé devant, mais c’est une ruine à Montfavet’.

10 ans plus tard, une amie m’y conduit.
La voiture se fraie un chemin sous les frondaisons d’une allée de platanes, avec, au bout de celle-ci un portail en fer forgé. A droite, derrière le portail, un petit fortin se joue de n’être qu’une cabane en bois. Solidement plantée en hauteur, elle s’est finalement transformée en château avec sa tour du guet. Un enfant heureux vit ici.

«C’est une des œuvres de la période du Covid
où nous avons pu récupérer du bois et construire la cabane de notre fils,» explique Marie Jeanselme alors que parait Marius, nous prenant la main, il nous entraîne derechef au poulailler puis à l’autre bout du jardin, où évoluent dans un parc, trois bébés tortues d’Hermann, à peine plus grandes qu’une pièce de monnaie.

On s’installe sur le salon Fermob
qui jouxte l’atelier où règne une belle lumière. La fraicheur du jardin et les arbres contrent efficacement la torpeur de l’été et l’eau pétille dans les verres. C’est le moment de se parler.

Les petites doses de poésie de Marie Jeanselme Copyright Marie Jeanselme

«Je viens juste de quitter mon poste de professeure
d’arts plastiques au collège d’Orange, commence Marie Jeanselme. Alors, vivre de mon art c’est le pari fou que je fais pour mes 39 ans, avec l’accord de ma famille, mais c’est tout de même un sacré pari !»

Comment tout a commencé
«Tout a commencé lors d’une expo de trois mois au Bon Marché où j’avais auparavant été repérée via mon compte Instagram. Le Bon Marché avait reconstitué un atelier dans lequel je travaillais en direct, devant les gens, alors que mon travail y était exposé et proposé à la vente. Ce pop-up avait pour but de mettre en avant le talent des artisans. Ça a été une période de ma vie plutôt hallucinante où je travaillais à la fois dans les quartiers avec mes élèves, tout en faisant des allers-retours Avignon-Paris.»

Visibilité
«C’est aussi là que Marie Jeanselme a été repérée par la très célèbre Sarah Andelman –chineuse de tendance qui avait fondé avec sa maman –Colette Roussaux- le concept store de luxe colette (1997-2017) lieu de référence de la mode et du design- raconte une amie commune. C’est une grande dame. Tout le monde veut faire partie d’une de ses expos. Pour un artiste c’est une consécration.»

Sarah Andelman me dit :
‘Marie, j’ai besoin de toi parce que l’expo s’appelle ‘Mise en page’, et c’est sur les librairies, se remémore Marie Jeanselme. C’est sur tout ce qui a trait aux mots et jeux de mots. Et là, je me dis : Génial ! Elle a flashé sur mes petites doses de poésie !»

Marie Jeanselme dans son atelier à Montfavet, Avignon. Sur le mur de gauche la nouvelle collection des clichés parisiens pour les Jeux Olympiques

«Et puis, quand je suis revenue de Paris
j’ai eu besoin d’explorer plein de nouveaux matériaux, de nouvelles thèses. Je me suis remise à dessiner, à faire des tests, à faire découper du plexis. Les petites doses de poésies ont pris de nouvelles formes, faisant la part belle aux clichés parisiens et français alors que les Jeux Olympiques s’annoncent. Je me suis amusée à faire ‘La collection Paris’ qui s’épanouit sur mon site et chez des revendeurs.

Comment tout a commencé ?
«En réalité mon parcours est plutôt atypique, prévient Marie Jeanselme. Avant d’être prof d’arts plastiques au collège j’ai fait l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon et l’Ecole supérieure d’art d’Avignon. Pourtant, petite fille, j’ai été dépistée souffrant d’une sévère dyslexique et donc les études, depuis la maternelles sont  très compliquées pour moi.»

La carotte
«J’ai beaucoup pleuré parce que j’avais beau faire d’énormes efforts pour lire et écrire, les lettres ont toujours dansé devant mes yeux. Chaque jour je voulais arrêter l’école. C’est là que très intelligemment, mes parents qui me voyaient désespérée, m’ont proposé de suivre des cours d’art le soir après l’école, à condition que je m’accroche, la journée, à mes cours. C’est la carotte qui m’a sauvée.»

«J’ai réussi tant bien que mal à décrocher un bac technique
Mes parents étaient contents et moi aussi. Mais le plus surprenant c’est j’ai finalement fait 5 ans d’études après le bac en entrant aux Beaux-Arts. Je monte à Paris mais sans réseau, impossible de percer. Alors je suis rentrée. Mon petit ami de l’époque qui deviendra mon mari, me dit de postuler à un poste de prof d’arts plastiques au collège. C’est ainsi que j’ai commencé ma carrière à Orange. Puis j’ai passé le Capes (Certificat d’aptitudes aux professeurs du secondaire). La 1re fois j’ai eu 1 à l’écrit et 18 en pratique. La 2e fois je l’ai passé en interne et j’ai été classée dans les 10 premiers reçus de France.»

«A l’orée de la crise de la quarantaine
j’ai enfin eu envie de croire en moi et je me donne une chance de vivre de mon art. Il y a quelques semaines, j’ai donné mon dernier cours et rangé ma petite salle. Mes amis m’ont conseillé de sortir de ma coquille, c’est ce que je fais. Je me suis enfin écoutée pour faire ce que j’aime. Un coup de pouce de mes petites doses de poésies devenues peu à peu célèbres pendant le confinement via Instagram

Comment l’idée a germé ?
Petite et même plus grande, j’ai été fascinée par ces lettres que je ne comprenais pas et qui ne faisaient que danser, ainsi j’ai beaucoup observé leurs formes, textures, couleur. Et puis, j’aime l’univers de Jacques Tati, du burlesque… J’ai toujours créé des objets en forme de lettres, des sculptures, fait mes propres moulages, et même créé des lettres géantes en béton, d’ailleurs exposées à Villeneuve-lès-Avignon sur la place de la Mairie. Je suis très tentée par le gigantesque.»

Les lettres en béton, installation, Copyright Marie Jeanselme

«Mon rêve ?
Concevoir d’immenses lettres en granit ou en marbre. C’est d’ailleurs là que j’ai commencé à faire de toutes petites lettres parce que lorsque j’ai exposé un gros tas de lettres en béton les gens avaient envie de piocher dedans pour écrire leurs mots à eux. Ils me disaient : Je peux acheter telle ou telle lettre ? Du coup ça m’a donné l’idée de créer de petites lettres.»

«Je travaille aussi à la demande
Je personnalise mon travail selon la demande. Des lettres qui représentent les prénoms de toute la famille. Des cadeaux de naissance ou d’anniversaire. Des lettres-messages sur les tables de mariage. Des messages ‘entreprises’. J’adorerais concevoir des entrées d’hôtel, des têtes de lit avec des mots sur le sommeil, l’amour, les rêves ; ou encore intégrer des lieux de passage qui deviendraient des lieux d’art, l’art hors les murs…»

Je veux être une artiste de variétés
Dire cela pourrait sembler être désuet, voire un peu vulgaire alors que pas du tout, c’est être ancrée dans la société, toucher tout le monde, à la manière de Miss.Tic, ou de Ben. Ils sont une vraie source d’inspiration. Je rêve d’incruster mes doses d’humour partout, de faire des collaborations avec d’autres artistes. J’adore partager. »
www.mariejeanselme.com

La vue depuis l’atelier de Marie Jeanselme Copyright MMH


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

La semaine de tous les dangers est derrière nous : plus d’école, plus de vent et de pluie, plus d’élections. La crainte de désertion du public pour cette première semaine de festival atypique s’est avérée infondée : le public est au rendez-vous et la qualité des spectacles aussi.

La Cour d’honneur, lieu d’émotion, de débat et de combat pour convoquer ou chasser les fantômes du passé, c’est selon

Le public ne s’imaginait peut-être pas venir deux fois, la même semaine, dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes : pour voir Dämon, el funeral de Bergman d’Angelica Liddell et assister de minuit à l’aube à la ‘Nuit d’Avignon’, événement totalement imprévu, mais nécessaire face à la menace de l’extrême droite aux élections législatives. La performeuse Angelica Liddell a eu – ça devient une habitude risible — ses détracteurs habituels. Elle a pourtant fait l’unanimité publique et critique tant sa performance force l’admiration de courage, de générosité et de clairvoyance.

En invoquant la peur de la mort, de la vieillesse et le fantôme d’Ingmar Bergman qu’elle admire depuis l’adolescence, Angelica Liddell atteint au-delà de sa performance les sphères du Sacré. La Nuit d’Avignon était plus pragmatique — quand ce n’est pas ennuyeuse avec quelques discours institutionnels nécessaires mais conventionnels —  mais la mobilisation sans précédent des artistes du Festival et du public a permis une belle nuit de concorde et de réconciliation, unis dans un « même îlot de fraternité » contre les fantômes du passé. L’heure était à la fête malgré la gravité du moment. 

Dans l’écrin de la carrière de Boulbon, la Comédie Française a déployé tous ses atouts

Quel bonheur assurément pour l’auteur et metteur en scène Tiago Rodrigues de créer son dernier spectacle Hécube, pas hécube dans ce lieu magique avec les magnifiques acteurs de la Comédie française. Le directeur du Festival d’Avignon n’a pas son pareil pour construire des histoires simples et compréhensibles tout en les raccrochant à la tragédie grecque. Il dit volontiers aimer écrire « entre les lignes des géants. »

On connaît de lui dans ce registre l’adaptation de la Cerisaie, d’Antoine et Cléopâtre ou d’Iphigénie. Dans cet espace minéral, le huis clos qui se joue est double : nous assistons à la répétition d’Hécube d’Euripide et entrons dans un même temps dans la salle d’un tribunal où se tient le procès de l’institution accusée d’avoir maltraité le fils autiste de Nadia. Nadia est comédienne et répète son rôle d’Hécube et tout se brouille… Le ton est donné dès la première scène : le chœur antique « on a le temps, on est large », faisant allusion à la première qui doit avoir lieu dans une dizaine de jours, l’humour de Denis Podalysdes qui fait mouche en répétant inlassablement « Hécube méritait mieux », l’angoisse de Loic Corbery de ne pas être prêt. Elsa Lepoivre est somptueuse dans le rôle d’Hécube et de Nadia écrit spécialement pour elle. 

Une belle surprise que ce Mothers, a song for wartime

La Cour du Palais des Papes était particulièrement adaptée pour faire résonner les voix de ces 21 femmes rescapées de conflits armés. Chants traditionnels et rituels, mais surtout témoignages bruts et néanmoins sobres pour nommer les violences faîtes aux femmes en temps de guerre. Quand chaque femme s’extirpe du chœur, du groupe pour se présenter simplement, leur courage force l’admiration. La metteuse en scène polonaise Marta Gornicka, en réunissant ces survivantes de 9 à 72 ans, nous envoie un message incroyable d’espoir et de résilience Elle replace ainsi le spectacle vivant au cœur de sa mission de résistance et de débats. 

DR

À suivre pour les autres spectacles …..

Infos pratiques :
Carte Festival.
25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 20€.
Carte 3 Clés. 1€. réservée au moins de 25 ans. Ou étudiant. Bénéficiaire des minima sociaux.
Billetterie : festival-avignon.com
Festival d’Avignon. Cloître Saint-Louis, 20 rue du Portail Boquier, Avignon. 04 90 27 66 50. 


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

La compagnie Circus I love you vous attend sous son chapiteau pour un spectacle familial de qualité. Dès l’entrée nous sommes accueillis en fanfare et le swing en live ne nous quittera pas.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont  passionnés et élégants dans l’effort. Ils représentent et perpétuent les valeurs du cirque traditionnel tout en le renouvelant : solidarité, amour du groupe, de la famille, du partenaire, de la musique et du public. Ils ? Ce sont les artistes, musiciens, acrobates de la Compagnie suédoise Circus I love you et ça tombe bien car leur spectacle n’est qu’Amour.

Des duos sensibles et maîtrisés

Trapèze, jonglage, roue cyr, funambule, acrobaties, voltiges, cerceaux, les duos se succèdent et on comprend peu à peu que les accolades données en début ou en fin de prestations ne sont pas factices : c’est réellement sous les feux de l’amour  et de la confiance entre eux et avec le public que ces prouesses ont pu se réaliser. Ils se réconfortent, se félicitent et ces moments de tendresse nous permettent de reprendre notre souffle.

Ajoutons que la générosité qu’ils nous ont témoignée va au -delà du spectacle : ils ont distribué plus de 500 places à Culture du Cœur afin de rendre accessible à tous pendant la durée du festival, le cirque , art populaire par excellence. Il est prudent de réserver.

Jusqu’au 19 juillet. Relâche les 11 et 18. 21h. 10 à 15€. Kabarouf. Chemin des canotiers. Ile de la Barthelasse. Avignon. 06 31 38 39 56


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

Lors d’une interview donnée en juin, Cécile Helle, maire d’Avignon, a évoqué sa vision et ses actions très concrètes en faveur d’une ville, pour tous, où il fait bon vivre.  

L’établissement scolaire Joly Jean se prénommera Ecole Melly et Paul Puaux Copyright Ville d’Avignon

«Le projet phare de mon action ?
La construction de l’école Joly Jean qui a reçu la médaille d’or des bâtiments durables méditerranéens (BDM) pour sa construction vertueuse et respectueuse de l’environnement avec une empreinte écologique maîtrisée. C’est aussi le premier écoquartier d’Avignon ouvert sur son environnement et favorisant le vivre ensemble toutes générations confondues. L’organisation de la cour a été étudiée en collaboration avec la sociologue bordelaise Edith Maruéjouls, géographe du genre, qui a travaillé sur l’égalité filles garçons, notamment dans les cours de récré. Son credo ? Que chacun, fille comme garçon trouve sa place, et cela passe en premier par celle dont on dispose dans la cour de l’école.»

L’importance des blocs sanitaires
« Nous avons également travaillé sur les blocs sanitaires car beaucoup d’enfants mettent en place des stratégies d’évitement, parfois même toute la journée, pour ne pas aller aux toilettes. Pourquoi ? Parce qu’ils considèrent le lieu insécure. Ainsi, les blocssanitaires sont devenus mixtes et accessibles par classe d’âge. Les portes sont matérialisées de haut en bas de l’espace et des parties vitrées, à l’arrière des blocs, ont été placées à hauteur de vue du personnel encadrant afin de s’assurer de la sécurité de l’enfant. Depuis dix ans que je suis là, c’est le premier bâtiment conçu et réalisé de A à Z, avec une attention toute particulière parce qu’il s’agit d’un bâtiment public destiné aux enfants. Il faut être là, particulièrement attentif à la qualité de ce que l’on produit. » Cela fait 25 ans qu’Avignon n’avait pas construit d’école. Celle-ci sera inaugurée en septembre prochain.

Infrastructures
«L’établissement scolaire maternelle et élémentaire accueillera 11 classes dont une pour les enfants atteints d’autisme pour lesquels un espace snoezelen –sécurisant- a été prévu. Le bâtiment sera ponctué d’une halle créative, d’un studio musical, d’un laboratoire des petits génies, d’une salle de repos dotée d’un petit planétarium, d’espaces de motricité libre et de petites alcôves de travail dans les circulations en relation directe avec les salles de classe.»

Des espaces ouverts pour relier les quartiers
«L’école accueillera également les parents et les habitants du quartier : la salle polyvalente de l’école est conçue pour être entièrement ouverte sur le quartier, et disponible pour les associations en dehors des temps scolaires. Un café des parents, ouvert en dehors des heures de cours, donnera sur l’espace public, en relation directe avec cette salle polyvalente. »

Melly et Paul Puaux
Suite à la consultation menée par la Ville auprès des habitants, le futur établissement scolaire du quartier Joly Jean portera les noms du couple avignonnais Melly (1943-2021) et Paul Puaux (1920-1998), les amis intimes de Jean Vilar, fondateur du festival d’Avignon qui créèrent la Maison Jean Vilar en 1979. Plus de 1 000 personnes ont répondu au questionnaire qui proposait entre autres, Winnie et Nelson Mandela qui ont recueilli 235 voix ; Elisabeth et Robert Badinter pour 152 voix. Melly et Paul Puaux sont arrivés grands gagnants avec 268 voix.

Un intérieur de l’école maternelle et primaire Melly et Paul Puaux Copyright Ville d’Avignon

Écoquartier Joly Jean
L’Écoquartier Joly Jean s’étend sur 42 hectares de friches agricoles et délaissés urbains dont 21 hectares seront laissés à la nature. Environ 1000 logements, dont 200 à vocation de logements sociaux y seront, à terme, réalisés pour accueillir 3 000 habitants. L’habitat sera protéiforme : collectif, intermédiaire, composé d’habitats groupés, coopératifs et de maisons individuelles. L’énergie sera en partie fournie en géothermie et en solaire. Le lieu sera rythmé par l’implantation d’activités et l’aménagement de vastes espaces publics. Des jardins partagés et des composts collectifs et individuels sont également prévus. Le nouveau quartier permettra de relier Cap Sud à l’avenue Moulin Notre Dame par une trame verte de 1,4 kilomètre, incluant le parc du Clos de la Murette. La ZAC (Zone d’activités concertées) Joly Jean, anciennement nommée ZAC du Canal Puy, a été créée en décembre 2009. Elle est située à 4 km du centre-ville, au sud d’Avignon et intègre les deux secteurs de la ZFU (Zone Franche Urbaine) : Coupe d’Or et Cabrière.

Le réseau urbain de chaleur et de rafraîchissement
«Le deuxième projet novateur est, pour moi, le réseau de chaleur et de rafraîchissement qui concernera l’ensemble des quartiers populaires situés au Sud d’Avignon et déjà engagés dans le projet de rénovation urbaine. L’enjeu ? Apporter une source de chaleur et de rafraîchissement vertueuse, énergétique, écologique, économe et durable aux habitants.»

Où en sommes nous du projet ?
«Le programmiste a déjà identifié les sources de chaleur potentielles qui sont la géothermie profonde et peu profonde, la biomasse, la chaleur fatale produite par exemple par les unités de station d’épuration de l’agglomération. L’idée est de pouvoir englober les résidences de logements collectifs, notamment celles des bailleurs sociaux situées le long des quartiers Sud comme Saint-Chamand.»

Un projet accessible aux acteurs publics
«Nous envisageons également de nous tourner vers les acteurs publics ou d’équipements publics comme l’Hôpital d’Avignon d’ailleurs en plein projet modernisation, de rénovation et de réhabilitation. L’activité y est très consommatrice d’énergie, notamment pour chauffer ou rafraîchir les locaux selon les saisons. Le Min (Marché d’intérêt national) et les entreprises environnantes pourraient également se brancher sur ce réseau d’énergie sans empreinte écologique.»

Le meilleur moment pour le faire
«Ce réseau de chaleur et de rafraîchissement arrive à point nommé alors que nous sommes en plein NPNRU (Nouveau programme de renouvellement urbain), notamment avec le bailleur social Grand Delta Habitat. Il y a deux ans en arrière, je me suis battue avec à mes côtés le préfet Bertrand Gaume et l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) pour dire à quel point il ne fallait pas revenir au chauffage individuel qui est, pour moi, une aberration écologique, économique et sociale.»

Dans le détail
En décembre 2023, le conseil municipal a validé la création d’un réseau public de chaleur et de fraîcheur issu a 80% minimum d’énergies renouvelables et de récupération : géothermie sur nappe, valorisation des eaux usées issues de la station d’épuration de Courtine, bois énergie ou électricité verte. Le réseau fournira a des prix stables et compétitifs quelque 16 800 logements, équipements et bureaux, soit une surface de 270 000 m2. Les zones concernées seront situées, dans un premier temps, dans les quartiers Nord et Sud Rocade, Ouest, Saint-Chamand, Nord, Est et dans le nouveau quartier Bel Air. La conception, la réalisation et l’exploitation du réseau seront confiées a une société dans le cadre d’une délégation de service public d’une durée de 29 ans. La création d’un réseau public de chaleur et de fraîcheur s’inscrit dans la politique volontariste de transition écologique menée par la Ville depuis 2014, en accord avec les objectifs du Plan local pour le Climat. Sa mise en œuvre permettra d’éviter l’émission de plus de 18 000 tonnes de CO2 par an.

Le téléphérique urbain
«Le téléphérique urbain est là aussi un projet novateur que je mène avec le Grand Avignon. Il mettrait en connexion le nouveau quartier Confluence avec le centre-ville en passant par une station intermédiaire en Courtine. Il serait également intéressant de créer une station aux Allées de l’Oulle et aussi au parking Piot. Le téléphérique pourrait aussi passer au-dessus de la voie ferrée PLM (Paris-Lyon-Marseille) pour aller jusqu’à l’hôpital. Cette idée de téléphérique a déjà fait son chemin à Brest, Toulouse, Grenoble et à Saint-Denis de la Réunion. Je viens d’ailleurs de rencontrer des élus de l’île dont les propos étaient dithyrambiques : alors qu’ils prévoyaient 500 000 passagers la première année de sa mise en service, c’est un million de personnes qui s’est approprié ce téléphérique en un temps record.»

La mobilité des villes du futur
«Pour certains, un téléphérique peut être perçu comme un objet un peu incongru, un peu touristique, un peu ludique, mais pour les usagers c’est comme prendre le bus, même avec son vélo pliant. Ce projet est d’autantd’emprise au sol. Le téléphérique est la mobilité des villes du futur. » Ndlr : les villes de Créteil, d’Ajaccio et de Nice vont accueillir un téléphérique. Marseille et Bordeaux –en phase de concertation avec le public- s’y intéressent et Lyon y a renoncé face à l’opposition des habitants.

Des parcs pour ponctuer la ville
«La ville de demain ne peut se concevoir sans la réintroduction de la nature en ville. Nous instaurons, ainsi, tout un maillage de parcs indiqués sur Internet, sur les cartes diffusées par l’Office de tourisme et par QR code. La plupart de ces parcs accueillent des jeux d’eau afin qu’enfants comme adultes, habitants comme visiteurs, puissent goûter à un havre de paix et de fraîcheur. »

La Forêt enchantée Copyright Barbara Ferraggioli pour la Ville d ‘Avignon

Une forêt enchantée à Pont-des-Deux-Eaux
«La forêt enchantée prendra place dans la continuité du parc Chico Mendès, proche du canal de Vaucluse, à l’emplacement d’une prairie replantée d’arbres. Cet espace, grandi par les frondaisons accueillera le puzzle, plusieurs équipements proposant un accès aux livres via un container- bibliothèque, aux sports avec le gymnase André Grimard qui y sera déplacé et posé, complété par une halle sportive couverte et sans murs.»

Une bibliothèque, un gymnase et une halle sportive, un lieu pour les musiques actuelles
«Celle-ci proposera des casiers connectés dont certains seront dotés de ballons de hand et de basket et d’autres accueilleront les affaires personnelles des usagers. Enfin, un second container accueillera les activités musicales dévolues aux musiques actuelles. Avec son kiosque et son théâtre de verdure, la Forêt. Enchantée invite à profiter d’une journée en plein air.» L’ensemble de la forêt enchantée sera livré, par phases, à partir du printemps 2025 jusqu’en 2028.

La bibliothèque – containers Copyright Ville d’Avignon

Porter la modernisation de la ville
«La ville possède nombre d’équipements vieillissants âgés d’entre 50 à 60 ans et nécessitent, aujourd’hui, d’être réhabilités, modernisés et de devenir accessibles à tous. Or, dans ces chantiers, il y a toujours des surprises, particulièrement en rénovation et en milieu historique ce qui m’amène à dire que les seuls leviers pour faire avancer les projets sont l’énergie et la dynamique que vous leur consacrerez. Cela demande de la conviction et le goût pour l’intérêt général.»

Ma vision d’Avignon
«Une ville méditerranéenne qui continue de progresser dans sa qualité de vie et dans l’accueil touristique car l’on sait que les visiteurs peuvent se détourner des lieux frappés par la canicule. Cela veut dire travailler, maintenant, à atténuer le changement et le réchauffement climatique. Cette dimension de restaurer l’équilibre entre espaces bâtis, espaces de vie et présence de la nature est essentielle.»

La Barthelasse
«En cela nous disposons d’atouts avec la plus importante île fluviale d’Europe que sont la Barthelasse et l’île Piot, où il suffit de traverser le Rhône pour disposer d’un environnement complètement naturel, productif et vivrier où l’agriculture foisonne juste à côté de la ville.»

Confluence
«Dans ce cadre je pourrais tout aussi évoquer Confluence dont l’extrême pointe propose un espace naturel remarquable avec une vue à 360° sur la Durance –cette fougueuse rivière alpine qui se joint au Rhône. J’invite tous les avignonnais à de plus en plus s’approprier, en famille, entre amis, ces lieux, pour se retrouver sous les arbres et profiter la fraîcheur des fleuves. Face aux épisodes de réchauffement climatique, la Ville d’Avignon possède de sérieux atouts : eau, nature, végétation à condition d’accélérer sur l’anticipation et l’intégration de ces ressources en les rendant de plus en plus présentes et visibles.»

Gare centre d’Avignon Copyright Ville d’Avignon

Le parvis-jardin de la gare centre
de la gare centre Exit le bitume et les voitures qui enfermaient le bâtiment de la gare dans une cohorte de voitures comme autant de cages métalliques. À la place, une consigne à vélos d’une capacité de 500 cycles, et, dans un deuxième bâtiment, le restaurant d’application de la CCI de Vaucluse en étage tandis que le rez-de-chaussée accueillera des bureaux d’Orizo. «Je me suis battue pour que l’on conserve ces vieux arbres, pour certains, âgés de 200 à 300 ans, pour que la gare devienne un îlot de fraîcheur, un lieu agréable où l’on peut attendre son train assis sur un banc et sous les frondaisons. C’est vers ces projets vertueux que nous devons tendre.»

La place du BTP dans la ville
«Nous sommes, avec le BTP 84, les urbanistes, les architectes, les bureaux d’études, les paysagistes, les entreprises, les co-constructeurs de la ville. La ville est une aventure humaine et collective où la solidarité prédomine car un seul maillon défaillant peut mettre en difficulté toute la chaîne. Pourtant les difficultés surgissent, les défaillances aussi, particulièrement dans le contexte économique que nous vivons. C’est là, particulièrement, que s’exerce notre capacité à dépasser, ensemble, les difficultés, pour mener à bien les projets.»

La dimension patrimoniale de la ville
«Les projets à dimensions historiques sont tout aussi passionnants avec la rénovation des tours du Palais des papes où se sont exercés les talents des compagnons du Devoir, des compagnons du Tour de France. Les anciens bains publics Pommer –fermés depuis plusieurs décennies- disent eux aussi tout de notre histoire. Les entreprises qui y travaillent se savent investies d’une importante responsabilité et sont fières de la transmission de ces écrins patrimoniaux.»

Les bains Pommer
Les bains Pommer, lieu d’hygiène de 520 m2 situé rue Philonarde dans l’intramuros d’Avignon, deviendront bientôt un espace muséal dévolu à la culture et à la détente, favorisant le jardin dont il dispose. Le lieu, de style Belle époque remarquable, avec sa verrière surplombant l’établissement, est classé aux Monuments historiques depuis 1992. Il a abrité les bains publics de la ville de 1890 à 1972, année de sa fermeture.
C’est Elisabeth Pommer,
arrière-petite-fille du fondateur Auguste Pommer qui a entretenu le lieu durant plus de quatre décennies, pour ensuite léguer l’établissement à la Ville en 2017. Le parcours touristique proposera la visite des installations techniques, des cabines, du hall d’entrée historique, du logement de la famille avec sa terrasse autour de l’atrium et se conclura par un passage dans le jardin et de la boutique gérée par la Ville ainsi que d’un petit restaurant salon de thé mis en gérance.
Trois immeubles
En parallèle, trois immeubles mitoyens, ont été acquis par la Ville –via Citadis en charge des travaux- à la famille pour la somme de 1,5M€. Ils font actuellement l’objet d’un chantier de réhabilitation et de restructuration. Cinq grands logements y seront créés et mis en vente à destination de familles primo-accédantes.Le chantier
La livraison du chantier est prévue fin 2024, début 2025. Le montant global de l’opération est de 6 M€ (études et travaux) dont la Ville a pris à sa charge 4,229 M€, le Département 511 000 €, l’État 500 000 € et la Drac 760 000 €. Les travaux ont débuté en février 2023 pour une livraison au 1er trimestre 2025.

Extrait du hors série N°2 Echo du mardi Spécial Fédération du BTP 84 Juin 2024.


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

Avignon Tourisme vient de recevoir la marque Qualité Tourisme pour son Office de tourisme avec un taux de modernité de 96,59%. Le résultat de plusieurs années dans de nombreuses démarches Afnor, Tourisme & handicap, accueil vélo… Le Palais des papes ainsi que le Pont Saint-Bénézet ont également reçu ce label pour la filière ‘Lieux de visite’.

Qualité tourisme est une marque créée par le Ministère chargé du Tourisme en 2005 ayant pour but de maintenir la France au rang de 1re destination touristique mondiale et lui permettre de développer son attractivité.

Le Palais des Papes et le Pont Saint Bénezet s’engagent à nouveau sur la qualité de service pour répondre au mieux aux attentes des touristes en proposant un accueil chaleureux, des informations claires et précises, des espaces confortables et une véritable connaissance des sites et du territoire.

Le label ‘Destination d’Excellence’, créé au 1er mai 2024, a vocation à remplacer ‘Qualité Tourisme’. Il reprend l’essentiel du dispositif ‘Qualité Tourisme’, en particulier la garantie du haut niveau de qualité de l’accueil, et renforce le niveau d’exigence d’éco responsabilité et d’information des publics en situation de handicap quant à l’accessibilité des prestations proposées. Le label est géré par Atout France.
MH


Blanche ou l’Odyssée d’une vie, un personnage hors norme à rencontrer le soir à Présence Pasteur

Grace à la solution Acceo, un service d’accessibilité téléphonique et physique qui permet au public sourd et malentendant, sourdaveugle et aphasique d’échanger gratuitement avec tous les établissements qui choisissent ce canal.

C’est le choix effectué par la Préfecture de Vaucluse qui grâce à Acceo propose désormais 3 chemins possibles : 1. le site internet www.vaucluse.gouv.fr, 2.le site internet Acce-o.fr et 3. L’application mobile Acceo.

Avec Acceo, le public sourd et malentendant vauclusien aura à disposition, à distance et en temps réel trois modes de communication avec la Préfecture de Vaucluse : 1. la transcription instantanée de la parole (TIP) 2. la visio-interprétation en langue des signes française (LSF) et 3. Le visio-codage en langue française parlée complétée (LFPC).

https://echodumardi.com/tag/avignon/page/4/   1/1