24 novembre 2024 |

Ecrit par le 24 novembre 2024

Assemblée nationale : quel visage à l’issue des législatives ?

Après l’élection présidentielle et la réélection d’Emmanuel Macron, les Français sont de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin prochains pour élire les 577 députés qui siégeront à l’Assemblée nationale et voteront les lois du pays.

Le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique donne une première projection de ce que pourrait être le futur visage du Palais Bourbon. D’après ce sondage réalisé du 5 au 9 mai auprès de plus de 3 000 électeurs, la majorité présidentielle pourrait être aussi imposante que lors de la précédente législature, avec entre 310 et 350 sièges. Lors de son premier mandat en 2017, le parti du président (à l’époque La République en marche) avait remporté la majorité parlementaire avec 306 sièges obtenus.

Le principal changement s’observe à gauche de l’échiquier politique. Regroupés au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), les socialistes, écologistes, communistes et Insoumis pourraient obtenir entre 135 et 165 sièges, contre seulement une soixantaine aujourd’hui. Ce bloc deviendrait alors le premier groupe d’opposition devant Les Républicains, l’UDI et Les Centristes, qui pourraient perdre quant à eux près de la moitié de leurs sièges (entre 50 et 70 sièges, contre un peu plus de cent actuellement). Enfin, le Rassemblement National pourrait obtenir entre 20 et 40 sièges et ainsi constituer un groupe parlementaire.

Un état des lieux de la composition de l’Assemblée nationale en 2020 permet de voir comment les forces politiques ont évolué depuis le précédent mandat.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Assemblée nationale : quel visage à l’issue des législatives ?

Souad Zitouni a réuni près de 150 personnes à Avignon afin de faire un point d’étape sur ses interventions de Députée de la 1re Circonscription de Vaucluse, d’un mandat qu’elle occupe depuis le 29 mars 2020 et pour lequel elle a été élue en 2017, aux côtés de Jean-François Césarini, décédé des suites d’une longue maladie.

«Etre Députée, c’est aimer les gens et le terrain sur lequel on les rencontre, c’est interpeller les Ministres avec comme priorité l’intérêt des français et en particulier de vous, les habitants de ma circonscription, a entamé Souad Zitouni. L’une de mes premières actions ? Porter la voix des acteurs culturels de notre territoire afin de débloquer des fonds nécessaires à leur survie et permettre le déroulement du Festival d’Avignon vital pour la Cité des Papes.»

La crise sanitaire
La députée a ensuite évoqué, le Covid avec «l’accompagnement de l’Etat pour les entreprises et acteurs associatifs à hauteur de 20M€, c’est également près de 80M€ de crédit d’impôt à destination de 7 000 entreprises.»

Les jeunes
Souad Zitouni le martèle, les jeunes sont sa priorité. «J’ai apporté mon soutien aux publics les plus fragiles, en particulier les jeunes et les étudiants. J’ai contribué activement à la réflexion dans le cadre de l’enquête sur les conséquences du Covid afin que cette génération ne soit pas sacrifiée mais protégée. Le Ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer sur la continuité pédagogique et les dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire. J’ai fait de la jeunesse un pilier majeur de mon engagement, m’engageant dans la commission qui leur est dédiée à l’Assemblée Nationale. J’ai pris la parole à l’Assemblée Nationale le 29 octobre dernier en tant que porte-parole du budget de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche résolument tournés vers la solidarité dans le Projet de Loi de Finances 2022 (PLF 2022).»

Enseignants & étudiants
«Nous avons voté -avec mes collègues de la majorité présidentielle- une nouvelle prime pour les enseignants chercheurs, le gel des droits d’inscription à l’Université mais aussi des loyers pour les étudiants ; Ou encore la continuité des repas à 1€ pour les étudiants boursiers et précaires. C’est aussi la gratuité de la contraception pour toutes les femmes jusqu’à 25 ans dès le 1er juillet 2022. C’est également la création du pass culture pour les jeunes dès l’âge de 15 ans depuis cette année qui permet aux jeunes d’avoir accès à 380€ de produits et activités culturels, ce sera même 500€ dès 2022. L’éducation est une arme douce pour chacun d’entre nous, qui nous accompagne et nous aide à grandir et à vivre.»

Fleuristes, agriculture, commerces de détail
«J’ai interpellé le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie sur la situation des fleuristes, des exploitations agricoles et la filière viticole ; Le Ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire sur la situation des Chambres de Commerce et d’Industrie ; Ou encore le Premier Ministre Edouard Philippe puis Jean Castex afin de défendre les petits commerces non essentiels qui faisaient face à une concurrence perçue comme déloyale ; sans oublier la levée du Pass-sanitaire dans certaines zones commerciales lorsque le taux d’incidence était, alors, en forte baisse.»

Pouvoir d’achat
«‘45% des français placent le pouvoir d’achat dans leurs 3 principales préoccupations’. Depuis le début du quinquennat, celui-ci est la priorité des français, j’ai souvent été interpellée par des familles qui éprouvaient des difficultés à boucler la fin de mois. C’est pourquoi la prime d’activité a été élargie avec 170€ par mois en plus pour un travailleur au Smic (salaire minimum de croissance de 1 589,47€), c’est aussi la suppression de la taxe d’habitation, la revalorisation du chèque énergie, la baisse de l’impôt sur le revenu, l’augmentation de l’AAH (Allocation aux adultes handicapés). Depuis 4 ans, c’est en moyenne 300€ de moins à payer pour 17 millions de foyers.»

Le département
«Dans le département, près de 10 000 foyers ont bénéficié de la Prim’Rénov, 4 000 entreprises de France Numérique, près de 200 structures culturelles sont bénéficiaires de fonds de soutien, 15 000 contrats d’apprentissage ont été signés pour l’emploi et la formation des jeunes, 5 000 jeunes de 16 à 25 ans sont accompagnés par la Garantie Jeunes, enfin, 600 primes à l’embauche ont été déployée pour les personnes handicapées.»

La Santé
«J’ai œuvré pour une revalorisation des salaires de nos personnels de santé permettant, dorénavant, à une infirmière en début de carrière de percevoir 290€ de plus par mois. C’est même 500€ net par mois en plus pour les sages-femmes ou encore une revalorisation de la rémunération des sapeurs-pompiers à hauteur de 50€.»

Sécurité
«Dernièrement, 36 renforts de policiers et gendarmes ont été déployés dans notre Département dont 31 à Avignon. Cela permet la création d’un groupe de sécurité de proximité afin de lutter contre la haute délinquance, notamment de nuit.»

La rocade d’Avignon
«Je m’étais en effet engagée le 17 septembre 2021 à interpeller Jean-Baptiste Djebbari, Ministre des Transports, et ses équipes afin de commander de nouvelles études sans que cela ne perturbe le calendrier des opérations, ce que j’ai fait dès le 30 septembre 2021. Le comité de pilotage de la liaison Est-Ouest d’Avignon, tenu le 7 octobre 2021, a entériné cette décision sans retarder le projet.»

Avant de décliner ses actions
Avant de décliner ses actions, Souad Zitouni a rendu hommage à Jean-François Césarini : «Vous m’avez fait confiance en 2017, aux côtés de Jean-François Cesarini pour qui j’ai une pensée affectueuse et respectueuse ce soir, parce que je porte votre voix et défends votre territoire ! Pour moi, la République permet l’émancipation et l’éveil des consciences grâce à son système éducatif qui m’a permis de devenir avocate au barreau d’Avignon, moi fille d’immigrés algériens. Je mesure la chance qui est la mienne d’être là devant vous à force de travail et de pugnacité.»

Enfin, Souad Zitouni a invité Inès Bigonnet, jeune lycéenne de de la section musique du Lycée Aubanel à Avignon, à entamer la Marseillaise reprise par l’assistance.


Assemblée nationale : quel visage à l’issue des législatives ?

Le député vauclusien Julien Aubert organisait il y a quelques jours à l’Assemblée nationale le salon des ‘Saveurs du Ventoux et du Luberon’. La 8ème édition a ainsi mis à l’honneur les spécialités de Vaucluse auprès des élus.

Plus de 120 invités et de nombreux parlementaires ont dégusté les produits vauclusiens. La liste est longue : la truffe était préparée et mise en valeur par le restaurateur Serge Ghoukassian (restaurant Chez Serge à Carpentras), qu’il a présenté avec Katrin Both. Le saucisson de la charcuterie Rinjonneau et fils (Carpentras), médaille d’argent du concours mondial de saucisson 2018, a été présenté par Elodie Salendres et Ludovic Salendres.

« Le raisin du Ventoux (Aoc-Aop Muscat du Ventoux), a été mis a l’honneur par René Reynard et Julie Dherbecourt présents depuis la première édition et à qui j’ai remis la médaille de l’Assemblée nationale ! », souligne le député. Les berlingots de Carpentras (confiserie Clavel Fabrication à Carpentras) ont été présentés par Michael Pomies et Caroline Pomies. La bière (brasserie OCRIA bières à Rustrel), a été mise à l’honneur par Nicolas Marichal et Fanny Marichal.

Le vin du Domaine du Grand Callamand (Pertuis) a été présenté par Nathalie Souzan. Le vin du Domaine de Sannes (Sannes) était mis à l’honneur par Pierre Gattaz, Thibault Gattaz et Erwan Thill. Celui du Domaine Les Davids (Viens) a été présenté par Sophie Le Clercq et Mayra Saillen-Furrasola. Enfin, le vin du Moulin des Gypses (Mormoiron) a été mis à l’honneur par Yves Vanaert. Tour d’horizon en photos.

Crédit photo: Julien Aubert
Crédit photo: Julien Aubert
Crédit photo: Julien Aubert
Crédit photo: Julien Aubert
Crédit photo: Julien Aubert
Crédit photo: Julien Aubert

Assemblée nationale : quel visage à l’issue des législatives ?

Diplômé de l’école d’ostéopathie d’Avignon en juillet dernier, Adrien Morenas nous accueillait la veille de l’inauguration de sa permanence à Carpentras. Le député LREM de la 3e circonscription, 39 ans, revient pour l’Echo du mardi sur des sujets aussi majeurs que décisifs pour l’avenir du Vaucluse : pauvreté, attractivité, santé, foncier… L’occasion également d’évoquer les prochains colloques du parti LREM organisés ce week-end au parc des expositions d’Avignon.

150 âmes étaient réunies, 5 rue Bidault à Carpentras, pour l’inauguration de la permanence d’Adrien Morenas sur son 31. De nombreux élus et amis de longue date ont répondu présent, dont Serge Andrieu maire de Carpentras, Jacqueline Bouyac, vice-présidente de la Région sud, Souad Zitouni, députée de la 1e circonscription ou le conseiller départemental Max Raspail. Quelques chefs d’entreprises ont agrémenté l’auditoire, rejoints par le directeur de l’hôpital de Carpentras ou la confrérie de la Fraise.

La veille, le marcheur carpentrassien, jean, polo et verbe incisif nous ouvrait ses portes. Fort de l’investissement quotidien de son équipe parlementaire fraîchement formée, Marie Zwally et Vincent Berthelot en Vaucluse, Maurice Houzard à Paris, le député honore un agenda réglé comme du papier à musique. Jonglage habile entre visites d’entreprise, inaugurations, commémorations ou questions/réponses en permanence. Une hyperactivité qu’il entend mettre au service de ses administrés avec pour seul moteur : faire rayonner un département « pépite » dont le potentiel n’a rien à envier à ses voisins.

5e département le plus pauvre de France

Triste record pour le département. Les vauclusiens pensaient qu’il occupait la 9 ou 10e position dans le top de la misère, voilà qu’une étude de l’Insee enfonce le clou. Le Vaucluse brille en 5e position devant le Gard. Le député, lui, évoque une 6e position selon les chiffres de l’Observatoire des inégalités. Inutile d’engager une bataille des chiffres, le problème de fond ne bouge pas d’un iota. « Ce qui est tragique, c’est que nous sommes passés du top 10 des plus riches au top 10 des plus pauvres. 30 années ont suffi à nous mettre dans cette situation », tranche le parlementaire.

Andrien Morenas aime à le rappeler, l’agriculture a très bien gagné sa vie durant les 30 glorieuses. « Tout le département a surfé sur ce statut de ‘premier verger’ de France. Mais les nouveaux défis n’ont pas été anticipés. » Très vite, l’homme évoque une myriade de facteurs handicapants, « il y a plus de résidences secondaires que principales, l’épicier est ouvert seulement quelques mois de l’année et une économie saisonnière s’est mise en place. » Le prix de l’immobilier, la classe moyenne qui tend à disparaître, le manque d’emplois à destination des vauclusiens en raison du manque de formation, autant d’éléments qui concourent selon lui à accentuer la paupérisation. 

Parmi les projets qui appellent à une certaine hostilité chez l’interrogé : le tramway d’Avignon. « C’est un coût important pour un tramway qui dessert la gare centre mais pas la gare TGV, ni la zone étudiante ou les jeunes se retrouvent assignés à résidence. » Quid du bus? « Je doute fortement que les bus ramènent à 23h à Agroparc par exemple. » Avec un budget de cet acabit, l’élu aurait plutôt abondé un projet de raccordement des faubourgs isolés.

Le député en discussion avec Bérangère Abba, Secrétaire d’Etat à la Biodiversité, suite à l’assemblée générale de la Fédération nationale de la pêche en France (FNPF). Crédit photo: Adrien Morenas.

« Je ne vois pas de projet fédérateur en Vaucluse »

Le Plan pluriannuel d’investissement (PPI) dévoilé par le Conseil départemental de Vaucluse révèle selon le député une absence de cap pour l’avenir. « Je ne vois pas de grandes orientations, pas de projet fédérateur en Vaucluse. Le volet social n’y figure même pas. Dommage de cantonner le département à la simple commune d’Avignon et du secteur Luberon. » Le suppléant de Brune Poirson aux législatives de 2017 regrette une « continuité », doublée d’une « absence de visibilité » dans la feuille de route du Département.

Les entreprises prometteuses ? Elles sont pourtant là et peuplent la circonscription. L’homme évoque tour à tour des fleurons tels que Louis Martin, Charle et Alice, Juste bio, Batteries prod, ou Lumi’in, pour ne citer qu’eux. Là où le bât blesse, la difficulté de recrutement. Un problème à prendre à bras le corps par les élus qui « doivent régler cela ». En matière de compétence, un numéro d’équilibriste s’engage, « si l’on assiste à l’intervention de l’Etat dans les politiques locales, il est très vite taxé d’intrusif, si l’Etat n’intervient pas, c’est également problématique. »

Selon Adrien Morenas, l’intelligence collective doit primer. Les solutions sont à trouver conjointement avec les élus locaux, les chefs d’entreprise, les présidents d’association, de fédérations professionnelles… Et même si les prérogatives ont été perdues après le départ de Brune Poirson du Gouvernement en 2020, le député tient à le rappeler, « les titres sont très honorifiques. Cela ne change rien pour le travail que je fais au quotidien. »

L’inauguration de la permanence avait lieu le 9 septembre, aux côtés de Marie Zwally et Vincent Bethelot. Crédit photo: Adrien Morenas.

Au chapitre rénovation des collèges dans le département, l’avis est mitigé. « Prenons l’exemple du collège Charle Doche à Pernes-les-Fontaines. Je n’ai pas l’impression que cela bouge énormément. » Idem pour la demande de déviation de Mazan, dont le dénouement n’est pas connu. « J’ai une carrière qui a son unité de traitement à Carpentras et qui envoie quotidiennement 40 camions qui traversent Mazan. » 

Loi SRU : le député prône « l’intercommunalisation »

La loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) doit s’opérer sur un bassin de vie selon le député. « Aujourd’hui, on est obligé de contraindre les communes, les logements sociaux ont été relégués, ses habitants mis dans un coin et on n’a rien fait pendant trop longtemps. » De l’aveu du député, payer une amende pour éviter la construction de logements sociaux est une disposition adoptée par certains maires pour « éviter de perdre de l’électorat ». Et d’interroger : « est-il normal qu’un bailleur social préfère payer des jours d’amende plutôt que de faire des travaux ? Si un juge impose des travaux, le bailleur social doit s’exécuter. »

Plus surprenant, « il ne manque pas de logement social, 50% des logements ne sont pas habités et j’ai un habitant sur deux qui ne veut pas déménager ici. J’ai de la place, le problème porte sur les conditions de vie. Je peux investir autant de millions, cela n’aura pas de grande utilité si le monde associatif n’est pas de retour par exemple. » Très vite, le député met sur la table les 4,5M€ perçus par la ville de Carpentras dans le cadre du dispositif d’Etat Cœur de ville, ou les fonds injectés lors de l’ouverture de Vallis Habitat. « Le panier de la mariée était assez joli alors qu’on était déficitaire. Si l’Etat ne s’en charge pas, l’établissement de logement aurait été en cessation de paiement. »

Sécurité, une affaire d’héritage politique

Place au sujet, ô combien épineux, de la sécurité. Le député nous renvoi fissa à l’historique. « On redonne des moyens qui ont été enlevés il y a 15 ans. On remet 10.000 policiers et gendarmes que les gouvernements successifs ont supprimés. C’est gentil d’entendre des leçons de morale, mais ce n’est pas moi qui ai signé la trajectoire des politiques de droite ou de gauche. Impossible de rendre le département attractif si c’est pour parler de fusillades toutes les semaines. L’Etat a sa part, les collectivités locales aussi. Comment réinvestir les quartiers ? Faut-il les détruire, inclure de la mixité, ce sont des questions qui se posent. C’est au Département d’y apporter la réponse et pas l’Etat. »

Venue du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin suite aux fusillades répétées à Cavaillon. Crédit photo: Adrien Morenas.

Créer une « Silicon valley de l’agroécologie »

Parlons-en, du « verger de France ». Suite au gel d’avril, les agriculteurs vauclusiens bénéficieront du fonds d’urgence : 5000 euros par exploitation impactée et 1000 euros supplémentaires injectés par le département. Le député regarde la situation à travers le prisme du foncier. « Si un agriculteur veut s’installer ici, il est bien obligé d’acheter et de louer des hangars. Sauf qu’aucune banque ne prête 600.000 euros à un jeune agriculteur. Résultat, il partira en Ardèche pour acheter maison et terrain. »

Le potentiel ne manque pas, « on pourrait devenir pionnier en matière de transition écologique et de technologie. Si je devais soumettre des grandes orientations, je proposerais d’ouvrir une technopole axée sur l’agroécologie (ndlr: ensemble de méthodes de productions agricoles respectueuses de l’environnement). Un genre de Silicon valley de l’agroécologie qui fonctionnerait, j’en suis persuadé. »

L’artificialisation des terres ? L’ostéopathe est partisan du mantra : éviter, réduire, compenser. « Eviter une mesure préjudiciable pour l’environnement. Si je ne peux pas, réduire son impact de manière significative. Si je ne peux pas, trouver des moyens de compensation. On est obligé d’artificialiser, c’est la manière dont on le fait qui importe. Je ne suis pas obligé de construire sur dalles, je peux le faire sur pilotis. Cela se fait déjà sur les constructions de bois, beaucoup de fabricants le proposent au regard de l’impact environnemental. »

Gestion équilibrée de l’eau

Le député a notamment siégé en tant que vice-président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. « J’ai eu la chance d’être rapporteur sur une mission d’information portant sur les ressources en eau. C’est un sujet qui me tient à cœur, notamment dans notre département. Avec la région et le département, mon travail est d’anticiper pour éviter que l’on soit en tension. » Le député collabore notamment avec l’agence Hauts de Provence Rhodanienne (HPR) sur des sujets tels que l’extension du canal de Carpentras. « Il faut que l’on puisse apporter l’eau dans ce territoire-là, pour les pompiers et pour les agriculteurs, dans le cadre d’un usage partagé et équilibré. » Objectif ? Concevoir et planifier les futures orientations jusqu’en 2050 afin d’anticiper les besoins d’eau sur notre territoire.

« Redonner à cette pépite le luxe qu’elle avait »

L’homme est soudainement piqué de nostalgie. « Quand je me suis engagé en politique, on ne cessait de dire que l’on avait une pépite qui végétait depuis 30 ans et qu’il fallait lui redonner le luxe qu’elle avait. On a accompagné des entreprises qui se sont réinstallées chez nous. Dernièrement, une personne a trouvé un local à 3km d’ici. La CFE (ndlr: Cotisation foncière des entreprises) dont elle s’acquittera sera profitable à la Cove. » En matière de potentiel, le département est un joyau brut. « Très peu de villes se situent à 2h40 de Paris, proches de l’A7 et l’A9 qui vous emmène en Italie. »

Alors le député écoute, analyse et tente d’apporter des réponses. Ou du moins de poser les bonnes questions. Tel est le cas pour celle-ci, écrite au ministre de l’Economie, lorsqu’au cœur de sa circonscription, le directeur d’un centre commercial lui fait part de ses inquiétudes. 300 collaborateurs soucieux et un chiffre d’affaires en forte baisse qui justifieront une demande d’adaptation du dispositif du passe sanitaire. « La réponse peut être communiquée dans un délai de 3 mois » nous explique le député. La patience est d’or.

Maison de la pêche de Velleron à l’occasion du World Cleanup Day.

Conjuguer authenticité et modernité

Si le festival d’Avignon fait le bonheur de millions de festivaliers chaque année, le mont Ventoux est vu lui par « des milliards de personnes à l’occasion du Tour de France. » Un site plébiscité selon le député par beaucoup de touristes privilégiant la nature plutôt que le volet culturel. « Mon travail est de préserver cette authenticité, en y mettant un peu de modernité. » Et de citer une école de conception de jeux vidéo de Carpentras, avec laquelle il souhaiterait collaborer pour voir naître sur écran des mini-séries et autres contenus ludiques sur ce site totémique. Le nouveau bureau qui a décidé dernièrement de la réélection de Jacqueline Bouyac à la présidence peut compter sur le député « à tout moment » pour accompagner de la meilleure façon et apporter un soutien logistique.

« Les écogardes m’ont fait part de leur volonté de pérenniser certains postes par exemple. Pour cela, il faut des fonds de la part de la Région et de l’Etat. » Toutefois, le partisan LREM déplore une capacité d’accueil qui montre ses limites. « J’ai deux parc d’attraction dans ma circonscription, et je n’ai pas d’hôtel à côté. » Un élément d’autant plus important que les touristes nationaux et locaux se déplacent dans les parcs durant plusieurs jours pour découvrir cette nature préservée.

A la rencontre des écogardes du Mont-Ventoux à l’Ermitage de Saint-Gens sur la commune du Beaucet

Pass sanitaire en terrasse 

Des échanges avec Patrice Mounier, président de l’Umih 84 ? Il y en a eu au sein de la permanence. Notamment au sujet du pass sanitaire en terrasse qui a fini de cristalliser les rancœurs au sein de la profession. « Le pass est un mal pour un bien, qui a permis de passer l’été sans tomber dans une situation catastrophique. Les bretons avaient fermé, le couvre-feu était instauré en Corse et en Espagne. Nous n’avons pas eu tout ça », démontre le député. Et d’énumérer les parachutes déployés par l’Etat : prise en charge du chômage partiel, fonds de solidarité compensant la perte de chiffre d’affaires, aide aux paiement des cotisations, PGE, etc. Quid des charges fixes ? « Un dispositif de prise en charge a été instauré pour les personnes éligibles. Notez que beaucoup de restaurateurs sont propriétaires des murs », souligne-t-il.

« Une restauratrice que je connais a fait une excellente saison. Les touristes étaient obligés de présenter le pass pour voyager. Beaucoup de restaurateurs ont utilisé ce qui était donné pour investir dans leurs locaux et c’est très bien. Mais ce qu’on demande en contrepartie, c’est de contrôler. » Pour le député, les dégâts financiers auraient été bien pires si la 4e vague avait touché de plein fouet une population non vaccinée. « C’est la fermeture de l’établissement assurée. Je ne pense pas que l’Etat aurait la capacité de combler comme il l’a fait pendant un an si le scénario était amené à se reproduire », s’interroge l’élu qui constate une montée en épingle des mécontents.

Puis échange avec M. Patrice Mounier, Président de l’UMIH84 sur le pass sanitaire et son application au sein des restaurants et terrasses.

« Si j’ai fait 5 ans d’étude, ce n’est pas pour faire de l’ésotérisme »

Quid de l’obligation vaccinale pour le personnel soignant ? « Si j’ai fait 5 ans d’étude, ce n’est pas pour faire de l’ésotérisme. On m’a appris les bienfaits des instructions médicales, les infirmiers ont eu la même formation que moi. Quand on travaille en service de réanimation et qu’on constate que 90% des personnes n’ont pas été vaccinées, la saturation l’emporte. Aussi bien physiquement que mentalement. La vaccination est un moindre mal qui me parait logique. C’est un devoir en tant que soignant. Si demain, quelqu’un de mon entourage décède parce qu’un personnel du corps médical, quel qu’il soit, n’a pas eu l’intelligence de se faire vacciner, je le prendrais très mal. » Même son de cloche concernant les tests bientôt payants dans l’hexagone. « Les 100 millions d’euros que je donne de test PCR, c’est de l’argent que je ne peux pas investir dans les hôpitaux. Je suis plus occupé par les lits de réanimation que les tests de confort de certains. »

Commission fraude sociale

Les commissions d’enquête dans lesquelles le parlementaire a été membre ou rapporteur, ou bien les missions d’information ? Il y en a pléthore. Lutte contre les groupuscules d’extrême droite, sûreté des installations nucléaires, développement durable, analyse des freins à la transition, évolution des formes de racisme, conflit d’usage en situation de pénurie d’eau ou mission d’information sur les agrocarburants. Celle qui éveille notre curiosité : la commission d’enquête relative à la lutte contre les fraudes aux prestations sociales. « On s’est rendu compte que certains centenaires décédés ont continué à percevoir des aides par exemple. L’arnaque à la carte vitale est un secret de polichinelle. Si je prends du budget pour donner à quelqu’un, je l’enlève à l’autre. »

L’arnaque sociale fait-elle réellement vaciller notre système démocratique solidaire ? Les maux ne sont-ils pas nichés ailleurs, au sein-même des paradis fiscaux par exemple ? « Bien évidemment, l’évasion fiscale existe. Il n’empêche que le gouvernement a pris une décision d’ampleur concernant la taxation des Gafam. En matière de fiscalité, sous l’air Trump, ce n’était pas facile de taper sur les américains. Souvenez-vous, en guise de réponse, nous avons eu un petit problème avec les viticulteurs… Cela demande de la pugnacité et Bruno Le Maire a su en faire preuve. La France a retrouvé une certaine image sur la scène internationale. »

Chaque année, le député parraine un jeune via la mission locale

Engagement en Afhganistan

Comment dessiner le portrait du député sans évoquer la Défense. L’engagement militaire nourrit l’histoire de celui qui a servi pendant plus de huit ans dans la Marine nationale, de 2001 à 2006. « C’est quelque chose qui marque », confie-t-il. Le député se trouvait sur le porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de missions de contre-terrorisme et de maintien de la paix. Début septembre, il participait à la commémoration de la disparition du Commandant Massoud à Genève. « Le même jour, les talibans détruisaient la tombe d’Ahmad Shah Massoud, en s’attaquant au symbole de résistance. »  Une actualité brûlante qui ne peut laisser muet celui qui connait les complexités du terrain et pour qui 3 piliers sont nécessaires pour stabiliser un peuple et éviter ainsi un flux migratoire : éducation, nutrition et santé.

Le député tient à le préciser, la France n’a pas de responsabilité à avoir en matière d’accueil des réfugiés, le pays a « toujours fait son travail ». La présence militaire française était largement réduite, on parlera plus de « protectorat américain ». Toutefois, l’accueil des peuples fait « partie du fondement de notre république. Car en effet nous ne pouvons, ni ne devons détourner les yeux face au retour en force de l’Émirat islamique d’Afghanistan : un régime qui n’a rien à envier à Daesh, un régime d’une barbarie inouïe, un régime obscurantiste, un régime dont nous ne pouvons tolérer les exactions. Il en va de l’honneur de la France. Il en va du respect de nos valeurs humanistes universelles », conclue le parlementaire.

« Nous sommes prêts pour la bataille présidentielle »

Comment va LREM ? « Elle va bien. Des élus apolitiques soutiennent la majorité présidentielle. La diversité du parti fait sa différence, aussi bien au niveau ethnique que s’agissant des courants de pensée. Nous n’avons pas construit un parti en fonction d’un dogme politique. On nous reproche bien souvent de ne pas avoir de doctrine. La droite gaulliste, la gauche de Jean Jaurès. On prouve que l’on peut avoir un peu des deux. » Le mépris de l’opposition ? « On l’entend souvent, mais c’est plutôt l’opposition qui prend la parole en premier à l’Assemblée. Sur 2h de questions écrites, ma majorité en a plus que 5 contre 8 auparavant. C’est justement pour laisser de la place à tous. C’est le jeu législatif. »

Preuve de la « vitalité » de la famille LREM en Vaucluse, les prochains colloques auront lieu les 2 et 3 octobre au parc des expositions d’Avignon, sous la houlette de Michèle Malivel, patronne de LREM Vaucluse. « Nous avons un réel désir de militantisme. Nous sommes prêts pour la bataille présidentielle si le président repart. Deux grosses échéances nous attendent. » Le député briguera-t-il un nouveau mandat aux prochaines législatives ? « Si on me le demande… » répond-t-il, le sourire énigmatique aux lèvres.


Assemblée nationale : quel visage à l’issue des législatives ?

Ce lundi 29 mars les amis de la sphère politique de Jean-François Césarini lui rendront hommage pour le 1er anniversaire de sa mort, au cimetière de Saint-Véran à Avignon, devant le caveau familial.

Jean-Francois Césarini nous a quittés, il y a un an, à 49 ans, victime d’une longue maladie. Le député La République en  marche avait créé, en 2010, une section de Terra Nova en Vaucluse. C’est sur la liste de sa prédécesseur à la députation Michèle Fournier-Armand, qu’il s’est présenté aux élections municipales de 2008 à Avignon, sous la bannière du PS. Devenu référent d’En marche pour le Vaucluse, il est élu le 18 juin 2017 député de la première circonscription de Vaucluse face à Anne-Sophie Rigault, candidate du Front National (avec un score de 58,09 %). Il est membre du « Collectif social-démocrate », groupe d’une vingtaine de députés de l’aile gauche du groupe LREM, constitué en juin 2019. Il a contribué à la French Tech Culture, en devenant en 2015 l’un des cofondateurs (avec Pascal Keiser, Paul Rondin, Paul-Roger Gontard et Olivier Py) de l’incubateur de start up The Bridge. Durant le Festival Off d’Avignon de 2018, il se produit presque tous les soirs dans une pièce de théâtre, ‘Demain vite !’, mise en scène par Marie Pagès, dont l’action se situe en 1914. Il y interprète le rôle d’un professeur qui donne une conférence sur les mérites du siècle à venir. Il a également joué dans un clip de rap et a été la seconde voix dans un duo avec Coralie Pressard sur le titre ‘À t’attendre’. Jean-François Cesarini apprenait, entre les deux tours des élections législatives de 2017, qu’il était atteint d’un cancer. Il décèdera dimanche 29 mars 2020, à l’âge de 49 ans.

Hommage
Ce lundi 29 mars, dans la matinée, Le préfet de Vaucluse Bertrand Gaume, Lucien Stanzione, Jean-Baptiste Blanc, Souad Zitouni, Paul-Roger Gontard, Michel Bissière, un représentant de la French Tech et des personnalités du monde de la politique se recueilleront devant la sépulture de Jean-François Césarini. « Nous rendrons hommage à Jean-François Césarini en petit comité car nous n’avions pas pu le faire il y a un an, alors que nous étions en confinement, précise Souad Zitouni députée de Vaucluse, sa famille et ses amis espèrent lui renouveler leur amitié cet été, lors du festival d’Avignon, parce que était aussi artiste, si la crise sanitaire de la Covid-19 le permet. »

 

 
 
 

Assemblée nationale : quel visage à l’issue des législatives ?

Le Salon de l’agriculture n’ayant pas lieu pour cause de Covid-19, l’Assemblée nationale a fait apposer des portraits d’agriculteurs sur ses grilles. Parmi les 16 clichés représentant la richesse et la diversité du patrimoine agricole français, figure le portrait de Pierre Jean, producteur de melons de Pernes-les-Fontaines. Le cliché est l’œuvre  d’un photographe du Conseil départemental pris à l’occasion d’un reportage destiné à 84 Le Mag. L’exposition est visible jusqu’au 31 mars.

Merci !
«À celles et ceux qui nous nourrissent… Depuis le début de la crise sanitaire, le monde agricole fait preuve d’une résilience extraordinaire, entame Julien Denormandie. Celles et ceux qui nous nourrissent manifestent un engagement sans faille et une grande solidarité pour assurer l’alimentation des Français. À travers les seize portraits de cette exposition, ce sont des femmes et hommes, cultivateurs et éleveurs, de l’Hexagone et des Outre-mer qui sont mis en valeur : tous consacrent leur vie à produire le meilleur pour chacun d’entre nous. Aller à leur rencontre dans les points de vente à la ferme, consommer des produits frais et locaux, accepter de payer le juste prix qui récompense engagement et savoir-faire, c’est autant de façons de leur témoigner notre soutien et de leur dire merci,» a souligné le ministre de l’Agriculture

16 territoires mis à l’honneur La très symbolique exposition de portraits d’agriculteurs sur les grilles du Palais Bourbon initiée par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation rendait hommage à la diversité des métiers d’ordinaire mis à l’honneur lors du salon de l’Agriculture. L’exposition a été inaugurée par Richard Ferrand, Président de l’Assemblée Nationale ainsi que Julien Denormandie, ministre de L’Agriculture et de l’Alimentation.

Charlie Sokol

Salon de l’Agriculture 2018.

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