22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

‘Trait pour trait’, une exposition linéaire

À partir du vendredi 8 avril prochain, et ce, jusqu’au vendredi 6 mai, il sera possible d’admirer le travail de Martine CazinPatrice Poutout et Danielle Desnoues à la Chapelle du collège à Carpentras. Les trois artistes se rassemblent pour exposer leurs œuvres mêlant la ligne, la recherche de la lumière et l’intensité émotionnelle.

Un vernissage de cette exposition aura lieu ce vendredi 8 avril à 18h30 au 21, Rue du collège à Carpentras. Il sera possible de découvrir les œuvres du mardi au jeudi de 10h à 12h30 et de 15h à 18h, et le vendredi et samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 18h.

Peintures, gravures et livres réunis dans une exposition

La fabrique Notre-Dame de l’Isle-sur-la-Sorgue accueillera, quant à elle, les œuvres de l’artiste Jean-Pierre Blanpain du samedi 9 avril au samedi 30 avril prochains. Cette exposition présentera la talent de l’artiste à travers ses linogravures, peintures acryliques, livres illustrés, et bien d’autres styles.

L’exposition sera accessible au public du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30 au 31, Cours Ferdinand Peyre à l’Isle-sur-la-Sorgue. Une rencontre avec Jean-Pierre Blanpain sera organisée le samedi 16 avril à 18h.

V.A.


En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

Les Luberonnais la connaissent mais peu d’Avignonnais sauraient la décrire. A Lacoste se niche l’une des universités d’art les plus prestigieuses au monde.

Quel est le point commun entre la série Grey’s anatomy, la robe de Kamala Harris et Facebook ? Tous ces projets se nourrissent de talents issus de l’université privée américaine SCAD : Savannah college of art and design. Au total, 15 000 étudiants gravitent autour de trois campus : Savannah et Atlanta (en Géorgie), Lacoste dans le Luberon. Sans compter SCADnow, la plateforme e-learning qui dispense la totalité des enseignements. Une référence dans les arts créée en 1978 par l’inspirante Paula Wallace et régulièrement classée dans le top des meilleures universités du globe. 99% de taux d’emploi dans les six mois après l’obtention de diplôme, 42 spécialités proposées en photographie, design, mode, publicité, architecture ou encore cinéma.

Après avoir raccroché avec les Etats-Unis, Cédric Maros, adjoint à la culture de la ville d’Apt et premier directeur français de SCAD Lacoste, nous plonge dans l’historique. Le campus provençal affiche une belle longévité puisqu’il fête cette année ses 20 bougies. Pour marquer le coup, rien de tel qu’un Festival du film inédit avec son lot de surprises ou une exposition consacrée à Isabel Toledo, créatrice de renom derrière la robe de Michelle Obama portée lors de l’investiture.

SCAD Lacoste, été 2019, rue du Four. Crédit photo : SCAD

Après celui de Savannah, SCAD Lacoste ouvre ses portes en 2002. Dans ce charmant village de 400 âmes, l’université a acquis une cinquantaine de bâtiments historiques qu’elle a rénovés, en veillant à ne surtout pas dénaturer le patrimoine. Un soin qui lui vaudra d’ailleurs une récompense de l’Unesco. « Si vous dites SCAD sur la côte Est des Etats-Unis, tout le monde connaît, de la même manière que la Sorbonne ici par exemple », indique Cédric Maros. Natif d’Apt, ce dernier s’est illustré pendant dix ans dans la production cinématographique. Cédric Maros a notamment travaillé au côté de l’iconique Ridley Scott et collaboré avec le talentueux Didier Bourdon.

Les classes sont délocalisées ici à raison de quatre sessions réparties dans l’année. Chaque étudiant a ainsi la possibilité de venir étudier à Lacoste pour s’imprégner de la culture française. Baptisés les ‘Scad bees’ (abeilles en français), les apprenants proviennent de 120 pays. Atout non négligeable pour des artistes en herbe : SCAD est la seule université d’art au monde à détenir son propre bureau de casting. Les étudiants ont d’ailleurs décroché des rôles dans plus de 500 productions sur CBS, Netflix, Amazon et d’autres studios de renommée.

Immersion dans la culture française

Village médiéval ou vivait le marquis de Sade, cadre majestueux, belle lumière, source d’inspiration de Monet, Van Gogh, Picasso, les étudiants ne pouvaient pas rêver mieux. L’université a restauré le village et transformé d’anciens logements et grottes médiévales en espaces d’enseignement contemporains sophistiqués. Huit salles de classe avec du matériel pédagogique dernier cri, des salles de conférence, une galerie d’art, des résidences, tout est fait pour propulser les étudiants vers l’excellence.

Les étudiants de SCAD Lacoste, été 2019, maison basse. Crédit photo : SCAD

‘Once a bee, always a bee’, ainsi se décline la devise. Les étudiants assimilés à des abeilles restent attachés à leur université une fois devenus artiste. « On cultive énormément ce réseau », précise Cédric Maros qui nous montre la bâtisse du 16e siècle où logent les anciens étudiants à titre gracieux. Le réseau d’alumni permet d’entretenir les liens pour favoriser les recrutements et permettre des synergies. En témoigne Sam Lasseter, ancien élève en sculpture, et accessoirement fils de John Lasseter, qui fut directeur artistique chez Pixar et Walt Disney animation studios. L’artiste n’a pas hésité à organiser en 2016 une parade monumentale de marionnettes géantes dans les rues du village, sous le regard fier de son père.

80 étudiants en avril

Deux ans que les ruelles pavées n’ont pas vu d’étudiants américains fouler leur sol en raison du Covid. L’enthousiasme est à son comble, 80 étudiants américains ainsi que leurs professeurs arrivent en avril prochain. Du lundi au jeudi, place aux enseignements, le vendredi est dédié à la découverte de la région. Avec leur flotte de vans, les étudiants explorent le Colorado, les Arènes de Nîmes, le Pont du Gard… « On les amène au Festival d’Annecy pour l’animation ou à Paris à la rencontre d’artistes. On délocalise les classes pour lesquelles il y a le plus d’intérêt à avoir un lien avec la culture européenne », explique l’adjoint à la culture.

Le coût ? Environ 39 000 dollars l’année. Un forfait considéré comme onéreux en France, relativisé par un système éducatif complètement diffèrent au pays de l’Oncle Sam. « En France, on paye les études indirectement, par le biais de l’imposition. Aux Etats-Unis, le niveau d’imposition n’est pas du tout le même. Je ne dis pas qu’un système est mieux que l’autre mais ils sont très différents. Le système américain repose également beaucoup sur les bourses au mérite ou par le biais du sport par exemple », explique Cédric Maros qui évoque alors Oprah Winfrey.

La « célébrité la plus puissante du monde » selon le magazine Forbes était présente lors d’une remise de diplômes à SCAD Savannah et accompagne financièrement certains étudiants. Le directeur poursuit : « aux Etats-Unis, si le portfolio est d’exception, les frais d’inscription peuvent être gratuits pour donner toutes ses chances de réussite à un étudiant ». Autre avantage facilitant l’emprunt étudiant : 99% de taux d’emploi. De quoi rassurer les organismes bancaires.

SCAD Lacoste, été 2019, théâtre. Crédit photo: SCAD

Amazon, Uber, Disney, Coca cola, Google, Nasa, Porsche

L’une des clefs de la réussite : une stratégie partenariale solide avec les plus grandes entreprises du monde. Le département SCADpro à pour vocation de multiplier les projets en lien avec les mastodontes du marché. « Les étudiants forment une team de talents divers qui travaille sur une problématique de l’entreprise », explique Cédric Maros. Procter & Gamble a par exemple sollicité les étudiants pour penser une communication autour des serviettes hygiéniques Always. Le teasing du Super Bowl a été crée par les étudiants et diffusé sur écran.

Une logique gagnant-gagnant. L’université est rétribuée financièrement et les étudiants enrichissent leur portfolio. Quant aux entreprises, la mise en situation leur permet d’observer les étudiants et ainsi faciliter leur recrutement. La vision de la fondatrice Paula Wallace ? Trop de créatifs ont besoin de trouver du travail, trop d’entreprises ont besoin de trouver des talents. « Le milieu économique a longtemps été considéré comme antinomique avec le milieu artistique. Or, si vous n’avez pas un designer qui rend une application intéressante, ça ne fonctionnera pas », illustre Cédric Maros.

Cédric Maros est le 1er directeur français de SCAD Lacoste. Crédit photo : Linda Mansouri

Vivre de son art

« Cela évolue bien sûr, mais pendant longtemps, l’art devait rester dans sa bulle, toute intrusion du monde économique était considérée comme une atteinte à l’indépendance artistique », explique le directeur pour qui l’entreprise est un collaborateur, non un adversaire. « On veut que nos artistes puissent vivre de leur art et s’insérer dans l’économie de marché », abonde-t-il. Pour ce faire, le département SCADamp entre en jeu. Les étudiants ont droit à du coaching sur la manière de s’habiller, d’écrire un CV, de se présenter oralement, de se vendre en somme.

A SCAD, « 15.000 élèves, 15.000 possibilités de parcours différents ». Tous les profils de carrière peuvent réussir grâce au large éventail d’enseignements proposés. Cédric Maros cite alors Christopher John Rogers. Diplômé en 2016, l’artiste crée quelques mois après la robe de Kamala Harris portée durant l’investiture et celle de Lady Gaga lors des ‘MTV Music awards’. Sans compter cet étudiant passionné de cinéma et de médecine, diplômé dans les deux disciplines, devenu aide scénariste pour la série médicale Grey’s anatomy. « A SCAD, on fournit tous les outils nécessaires pour que chacun puisse vivre de sa passion », conclue Cédric Maros.

Eté 2017, ShopSCAD. Crédit photo : Chia Chong

SCAD investit dans le village

En 20 ans d’existence, SCAD a investi des dizaines de millions d’euros dans le village. « La plupart des bâtiments était en état de ruine, SCAD les a quasiment restaurés. Par ailleurs, des personnes sont nées dans le village, y vivent, et travaillent pour l’école », rappelle le directeur. Une structure qui a du poids au cœur du territoire, et qui emploie une main d’œuvre locale en matière de jardinage, entretien, restauration, nettoyage, électricité ou plomberie.

« Depuis 5 ans, nous avons pris une autre vitesse : nous avons décidé d’assumer notre potentiel touristique », affirme l’adjoint à la culture, qui par sa double casquette contribue au rayonnement du territoire. Preuve de l’attractivité, l’exposition dédiée à Pierre Cardin a attiré l’année dernière 15.000 visiteurs en seulement quatre mois selon les chiffres de Vaucluse Provence attractivité.

Un travail en bon intelligence est mené avec le Parc naturel du Luberon, les Bâtiments de France ou le Pays d’Apt Luberon. En collaboration avec l’interco, Scad Lacoste recrute des médiateurs culturels pour développer les visites patrimoniales du campus. Les ambassadeurs de Lacoste, anciens étudiants, conférenciers, artistes deviennent de réels « VRP de la Provence » à l’étranger. « La clientèle touristique américaine est de plus en plus nombreuse à venir visiter le campus », souligne Cédric Maros. Ou comment devenir un maillon essentiel du parcours touristique.

SCAD Lacoste, été 2019, discipline ‘lifestyle et fashion’. Crédit photo : SCAD

« Le village est magnifique, on a conscience qu’il est exceptionnel. On veut le valoriser encore plus et accompagner cette dynamique », appelle le directeur de ses vœux. Autre structure qui contribue au rayonnement du territoire : la galerie d’art. Les étudiants devenus artistes sont accueillis en résidence et proposent leurs œuvres. SCAD fait office d’agent et perçoit des commissions sur les ventes. Tout le campus forme une puissante galerie d’art avec sa boutique au centre : le shopSCAD. Concernant les financements, aucune subvention publique, pas même dans le cadre de la restauration des bâtiments.

Au programme du 20e anniversaire 

Pour fêter les 20 ans, le Festival du cinéma et de la télévision signé SCAD Lacoste aura lieu du 1er au 4 juillet prochain. Des surprises de taille attendent les Provençaux avec notamment des avants premières nationales et internationales. « Ce sera un mix de master class, de tables rondes, d’invités d’honneur, d’avant-premières, de partenariats avec des productions », précise Cédric Maros qui travaille notamment avec le producteur Alex Berger.

Un mapping vidéo sera également au programme du 25 juin au 24 septembre, les vendredis et samedis soirs. Un spectacle de lumière envoûtera les ruelles et façades de 22h à minuit. « Il y aura des nocturnes, de la gastronomie et des animations », conclue Cédric Maros qui, comme le producteur Jules Pochy, ne demande qu’une chose : participer à une activité économique pérenne en Provence.

Toutes les informations sur l’université SCAD, cliquez ici. Plusieurs recrutements sont ouverts à SCAD Lacoste, cliquez ici.


En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

Allianz France et la ‘Fondation pour la sauvegarde de l’art français’ ont identifié plus de 100 œuvres ayant besoin d’une restauration. Trois œuvres ont été pré-sélectionnées par un jury en région Paca, dont le tableau ‘Le Christ aux outrages’ de l’église Notre Dame à Saignon.

Ces listes régionales sont soumises au vote du public pendant un mois : du 10 février au 10 mars. Une œuvre par région métropolitaine sera retenue, soit treize objets au total. Chaque restauration des œuvres gagnantes sera financée par la remise d’un prix de 8 000€ de la part d’Allianz France. 

« Ce tableau fait partie d’un ensemble de quatre grands tableaux d’un chemin de croix. Il a été détérioré par une fuite d’eau provenant du toit de la chapelle dans les années 60 et n’a toujours pas été restauré. Il y a urgence à intervenir car ce tableau pourrait être définitivement perdu », alerte Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse.

Pour voter : cliquez ici.

‘Le Christ aux outrages’ de Saignon. Photo DR

L.M.


En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

Vous vous en souvenez encore. Ses lumières, ses vibrations, la pénombre et ces sensations qui ne vous quittent plus. Pourquoi les Carrières de lumières dans les Baux-de-Provence demeure l’une de nos plus belles expériences sensorielles et artistiques ?

La première fois que nos pieds foulent le sol irrégulier, une course folle s’engage. Tous les recoins nous appellent pour livrer leurs secrets. En haut de l’escalier, près de la porte de sortie, sur le point culminant, à côté des marches, nos jambes ont la bougeotte. Visiteurs ébahis, nous voilà lancés dans un mini jogging improvisé, tentant vainement d’explorer chaque angle, de peur de passer à côté de l’histoire. Même si la projection propose les mêmes œuvres iconiques des plus grands génies torturés, chaque spot offre une expérience à la saveur différente. Vite, certaines toiles ne s’affichent que quelques secondes, choisissez votre repère…

Crédit photo : Linda Mansouri

Le prolongement artificiel de notre bras ? Parlons-en. Douloureuses minutes durant lesquelles un combat de l’esprit s’engage. Vous vous l’êtes promis, pas de téléphone, juste en prendre plein les mirettes et se délecter du spectacle. De toute façon, mère nature vous a gâté d’un organe plus performant que tous les smartphones réunis : la haute définition de votre œil n’a d’égal que sa sophistication. La lutte se poursuit corps et âmes, puis tout à coup, malheur.

Crédit photo : Linda Mansouri

La nature humaine révèle ses faiblesses. La main est déjà dans la poche, l’application photo ouverte, nous voilà photographes sur les marches de Cannes. Contorsions périlleuses, crampes musculaires, zoom, et parfois même quelques vidéos, aventuriers que nous sommes. Quand même dommage que tatie Jeanine ne voit pas cet endroit en esquisse virtuelle. Seulement voilà, combien d’entre nous contemplent à nouveau les photos de ses escapades quelques mois après ? Alors autant profiter de l’instant T pour imprimer l’image la plus fidèle, avant que le temps nous arrache ces précieuses minutes.

Crédit photo : Linda Mansouri

Férus d’art, amoureux de la peinture, simples curieux de la technique ou nostalgiques de l’histoire. Pendant plus d’une heure, les âmes se retrouvent sur le même bateau narratif. Tout le monde se regarde, les silhouettes slaloment habilement pour éviter la collision. De temps à autre, un « pardon », « oups », « désolé » lorsque notre corps percute une masse. Inutile de nous confondre en excuses, la musique couvre le son de notre voix. Les enfants virevoltent. Où que vous soyez, les gens vous regardent. Du moins, pas vous, mais le visage doré aux dimensions magistrales de Vincent Van Gogh, derrière votre tête.

Crédit photo : Linda Mansouri

L’expérience est mémorable car elle fait appel à un de nos sens le plus puissant, la vue. Les œuvres défilent de manière si limpide que l’on se croirait presque au cinéma, le scenario s’écrit sous nos yeux. Les œuvres sont peintes en temps réel, on discerne alors la texture qui se pose, le mouvement du pinceau, la matière qui se dilue. Quelle prouesse technique vertigineuse offerte par les 1001 rétroprojecteurs derniers cris au-dessus de nos têtes. La narration est parfaite, les pigments des fleurs et autres pommes tranchent avec les portraits noir et blanc et les formes cylindriques contemporaines. Les peintures s’effacent progressivement pour laisser apparaître la suite du spectacle dans un ballet millimétré. L’ingénierie du procédé est de haute volée.

Crédit photo : Linda Mansouri

La hauteur des carrières mirobolantes vient laisser son empreinte dans la construction de nos souvenirs. Nos silhouettes fragiles révèlent honteusement leur insignifiance face à l’immensité du lieu frais. Les carrières et leur blancheur calcaire convoquent les ordres de grandeur, notre place dans le cosmos et l’égo surdimensionné de l’Homme qui pourtant n’est qu’atome. Les portraits colossaux révèlent leurs détails, la moustache, les taches de rousseur, le sourire en coin, le regard pétillant ou mort qui vous suit. Tout est décuplé, les courbes comme nos émotions.

Crédit photo : Linda Mansouri

Voilà que le sol irrégulier nous fait tituber, contribuant ainsi à perdre nos repères spatiaux-temporels pour se plonger un peu plus dans le surréalisme de l’œuvre. La puissance de cette exposition hors norme tient de sa faculté d’immersion inouïe. Vient ensuite l’ouïe. La musique épouse parfaitement l’univers des peintures, chaque percussion vibrante appuie l’histoire qui défile sous nos yeux. Cigales pour accompagner les peintures provençales. Tantôt entrainante, tantôt reposante, angoissante, ou électrique, les pulsions de la musique nous emmènent très loin.

Le gong final vient de sonner, les applaudissements vibrants s’éternisent. Il est temps de sortir pour laisser ce rêve envelopper d’autres visiteurs. Pourquoi seulement notre corps immobile ne daigne pas bouger d’un iota ?

La nouvelle exposition présente les plus beaux chefs-d’œuvre de Cezanne, visibles jusqu’au 2 janvier 2022. Lire aussi : Baux-de-Provence, Honneur aux chefs d’œuvre de Cezanne. Plus d’informations, cliquez ici.

Crédit photo : Linda Mansouri

En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

Les amoureux d’art peuvent se délecter d’une fascinante exposition à Apt, jusqu’au 19 mars 2022. Guidé par les explications passionnantes de Justine Bernardoni, L’Echo du mardi s’est plongé dans ce voyage artistique signé la Fondation Blachère.

« Aller au-delà de la simple copie », c’est en substance la mission que s’est donnée la pléiade d’artistes d’Afrique et de la diaspora. Pour cette exposition ‘Re-création’, les prodiges de la matière réinventent le message, affirment leur opinion politique, réinterprètent les formes, inversent les rôles. Dans la pénombre de cette salle principale, la lumière jaillit des œuvres pour inonder notre visage. Elle éclaire notre esprit comme elle écorche notre conscience. Ne cherchez pas à vous y soustraire, le regard des protagonistes sur les murs vous suivra, où que vous alliez. Les œuvres nous jugent, l’inquisition nous plonge dans les méandres historiques des rapports entre Occident et Afrique.

Si l’art européen a été au centre du monde artistique pendant des siècles, n’a-t-il pas été lui-même influencé par l’art africain au début du 20e siècle ? Occident et Afrique, les liens sont réinterprétés, le dogme est chamboulé. Ainsi, Laure, la servante noire prend la place d’Olympia dans l’œuvre d’Aimé Mpané et passe au premier plan, reléguant à l’arrière celle qui a été admirée depuis 1863.

Des grands classiques tels que Le déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet ou La grande odalisque de Jean-Auguste-Dominique Ingres, des plongées au cœur de l’univers et des influences de grands maîtres comme Pablo Picasso ou Paul Gauguin, ou des genres incontournables telle la nature morte, tout est mis en œuvre par les artistes invités dans cette exposition pour re-créer, ré-inventer, re-visiter.

Les œuvres exposées appartenaient déjà à la Collection Blachère, d’autres ont été réalisées par des artistes venus en résidence de création ou prêtées par des galeries, musées et collectionneurs amis. A suivre, quelques œuvres sélectionnées par nos soins, dont la puissance d’évocation n’a d’égal que la beauté artistique.

‘A reversed retrogress : scene 2’, de Mary Sibande (Afrique du sud)

Une sculpture aussi énigmatique que poignante. Les dimensions confèrent une aura magnétique à ces racines gigantesques qui accaparent l’espace et menacent de nous engloutir. L’artiste évoque son « alter-ego », Sophie, et aborde la construction de l’identité dans le contexte post-apartheid sud-africain, ainsi que les stéréotypes véhiculés sur la femme noire. Les racines tentaculaires dont elle semble se libérer forment un lien ombilical à la fois vital mais dont il faut un jour se défaire. La couleur mauve fait référence à ‘Purple rain protest’ de 1989, une manifestation durant laquelle la police pulvérisa de la teinture violette pour distinguer les manifestants contre l’apartheid. Coup de cœur de la rédaction, cette œuvre est universelle. Sa poésie fait écho à chaque histoire, chaque racine qui nous empêche d’éclore. Rang social, culture, famille, couleur politique, ces racines sont-elles des chaînes ou les garde-fous de notre existence ?

Mary Sibande, ‘A Reversed Retrogress: Scene 2’. Crédit photo: Linda Mansouri

‘Un ballo in maschera’, Yinka Shonibare CBE (Angleterre-Nigéria)

L’artiste prend le parti de remplacer ses toiles par du tissu wax ‘kitenge’. Le tissu, présupposé comme africain, devient primordial dans sa démarche artistique. Yinka affuble le portrait des saints de masques africains inspirés de la vaste collection de Picasso. Il met en avant par cette revisite l’importance de ces masques dans la naissance de l’art moderne. ‘Un ballo in maschera’ propose une imitation grandeur nature de l’opéra de Giuseppe Verdi de 1858. Inspiré par l’assassinat du roi de Suède lors d’un bal masqué à l’Opera de Stockholm en 1752, il use de l’élaboration de ce drame costumé pour mettre en scène l’arrogance des classes aisées du siècle des Lumières. Dans l’ilot central, les silhouettes colorées attirent le regard incrédule. Les couleurs sont vives, le style est royal, le tissu est noble. Un pied de nez aux codes vestimentaires et à leur symbolique. Face au carcan civilisationnel et au poids de la doxa, les hommes s’approprient les codes, créent leur propre signature. Joli !

Yinka Shonibare CBE ‘Un ballo in maschera’. Crédit photo: Linda Mansouri

‘La vierge bleue’, Marc Padeu (Cameroun)

La généreuse et flamboyante auréole de la vierge bleue est mystique. Elle nous attire comme un amant, véritable brasier ardent dans la pénombre de la salle. Les couleurs vives et le bleu dominant tranchent avec les toiles voisines et leur sobriété. L’artiste interroge les rapports permanents entre Occident et Afrique au cours de l’histoire, la place de la religion et sa représentation. Faisant directement référence à l’iconographie de la vierge dans la peinture européenne, il questionne par la même occasion la représentation des modèles noirs dans celle-ci. Cette vierge bleue prenant pour modèle une femme africaine, entourée de tentures aux motifs traditionnels camerounais est vêtue d’un drap bleu qui laisse apparaitre dans son plissé des masques emblèmes et témoins de la culture de l’artiste. Marc Padeu nous dévoile les possibilités d’un éclectisme religieux dans lequel les traditions restent bien ancrées face à l’influence d’une religion dominante.

La vierge bleue de Marc Padeu Cameroun. Crédit photo: Linda Mansouri

‘Film noir dans un cadre doré’, Clay Apenouvon (Togo)

Nous voilà nez-à-nez avec une œuvre dégoulinante de métaphores. La puissance de l’art réside dans la liberté d’interprétation de celui qui contemple. Aucune grille de lecture ne prévaut, chaque âme plonge dans une œuvre avec le prisme de ses influences, de ses racines, de son histoire. Ici, l’œuvre traite des cadres dorés, rigides et confortables, synonymes pour l’artiste de la culture européenne. L’installation réalisée avec son matériaux phare, le film plastique, dégouline d’objets pris au piège dans ce déversement de plastique visqueux. L’artiste nous engage à concevoir un renouvellement social au lieu de se cantonner à un cadre dépassé. Il s’agit bien de recréer pour ne pas s’enliser dans une histoire et l’art immuable. Pour d’autres, cette œuvre évoque la pollution des pays développés, dont les résidus de leur vie douillette se déversent lâchement sur les espaces naturels du tiers monde. Le noir, mazout, pétrole, plastique, une couleur forte de 1000 symboliques. La condescendance et le mépris dégoulinent, faisant fi de toute morale et plaçant l’égoïsme des pays du nord au centre de leurs propres échelles de valeurs. Impossible de rester immobile face à l’impuissance de nos élites, à l’heure des COP et autres sommets du climat.

Film noir dans un cadre doré,  Clay Apenouvon 

‘Renaissance 4’, Angele Estoundi Essambla (Cameroun)

Clou du spectacle, cerise sur le gâteau, crème de la crème. Dans le prolongement de la salle principale, une petite fille nous remue les entrailles. Nous voilà baissant la tête, n’osant pas défier son doux regard redoutable. Le jeu de lumière est tellement bien calibré que l’œil se trouve obnubilé par cette source éblouissante. Dans une série de photographies, l’artiste représente des corps qui s’imposent avec grâce dans les mêmes tenues et poses choisies autrefois par la renaissance hollandaise pour symboliser le faste et la noblesse de l’élite européenne. Pourtant, ces cols en fraise et dentelle, expression de la richesse d’une Europe qui s’est bâtie sur un commerce colonial, ne peuvent révéler la splendeur blanche sans la présence du corps noir contrasté. Le poids du jugement dans un regard.

‘Renaissance 4’, Angele Estoundi Essambla Crédit photo: DR

Les artistes présentés : Clay Apenouvon (Togo), Moustapha Baidi Oumarou (Cameroun), Moufouli Bello (Bénin), Wim Botha (Afrique du Sud), Angèle Etoundi Essamba (Cameroun), Pierre Man’s (RDC), Franck Kemkeng Noah (Cameroun), Roméo Mivekannin (Bénin), Aimé Mpané (RDC), Hassan Musa (Soudan), Marc Padeu (Cameroun), Yinka Shonibare CBE (Angleterre-Nigéria), Mary Sibande (Afrique du Sud), Maya-Inès Touam (France/Algérie), Dagmar Van Weeghel (Hollande).

Tour d’horizon en vidéo

En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

La prochaine exposition présentée dans le centre d’art de la fondation Blachère regroupe les œuvres d’artistes contemporains d’Afrique et de la diaspora revisitant à leur manière l’histoire de l’art. ‘Ré-création’ aura lieu du 14 octobre 2021 au 19 mars 2022.

Des grands classiques tels ‘Le déjeuner sur l’herbe‘ d’Édouard Manet ou ‘La grande odalisque‘ de Jean-Auguste-Dominique Ingres, des plongées au cœur de l’univers et des influences de grands maîtres comme Pablo Picasso ou Paul Gauguin, ou des genres incontournables telle la nature morte, tout est mis en œuvre par les artistes invités dans cette exposition pour « re-créer, ré-inventer et re-visiter ». Les œuvres exposées appartenaient déjà à la Collection Blachère, d’autres ont été réalisées par des artistes venus en résidence de création ou prêtées par des galeries, musées et collectionneurs amis.

Pléiade d’artistes

Parmi les artistes présentés : Clay Apenouvon (Togo), Moustapha Baidi Oumarou (Cameroun), Moufouli Bello (Bénin), Wim Botha (Afrique du Sud), Angèle Etoundi Essamba (Cameroun), Pierre Man’s (RDC), Franck Kemkeng Noah (Cameroun), Roméo Mivekannin (Bénin), Aimé Mpané (RDC), Hassan Musa (Soudan), Marc Padeu (Cameroun), Yinka Shonibare CBE (Angleterre-Nigéria), Mary Sibande (Afrique du Sud), Maya-Inès Touam (France/Algérie), Dagmar Van Weeghel (Hollande).

La fondation en quelques mots

La fondation d’entreprise Jean-Paul Blachère (Blachère illumination), participe au développement de l’Afrique en aidant la création contemporaine et la promotion de ses artistes. Dans son centre d’art, situé au cœur de l’entreprise, en pleine zone industrielle, elle présente des expositions et accueille des artistes en résidence. Elle organise aussi des ateliers de création en Afrique et en Europe et participe aux grandes biennales africaines, dont celle de Dakar notamment. Elle est en charge de la conservation des œuvres de la Collection Blachère.

Informations pratiques : Fondation Blachère : 384 avenue des Argiles, ZI les Bourguignons, 84400 Apt. Du 14 octobre 202 au 19 mars 2022. Site internet, cliquez ici.


En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

Le château de Bosc, à deux pas du Pont-du-Gard et d’Avignon, est un lieu proposant 8 activités pour passer un bon moment en famille. Outre ses musées, l’établissement est l’un des rares au monde, grâce à un procédé tenu secret, à proposer une gamme de vins sans sulfites de garde.

Quelle échappée succulente que de déambuler dans les allées ombragées du parc. Les cigales nous abondent de leur chant, les fragrances nous chatouillent, le lieu en devient onirique. Au loin, une forme cylindrique intrigue, son rouge flamboyant nous saisit, ses formes chimériques nous parlent. Instinctivement, le visiteur s’approche et contemple l’énergumène, un second jaune vif niché derrière nous appelle également, et c’est toute une collection de 30 artistes qui prend vie. Les formes varient, les couleurs nuancent et les perspectives nous trompent. Ce qui marque ? La symbiose entre la nature et l’art. Sans même pénétrer dans le château de Domazan, les jardins nous invitent à l’évasion.

Château de Bosc ©Linda Mansouri

D’une surface de 12 000 m², le parc est notamment planté de cèdres du Liban, dont un, trois fois centenaire magnifie à lui seul ce havre de paix et de tranquillité. On y trouve aussi des oliviers à foison, de jolis grenadiers et un sentier botanique. A la tête de l’édifice ? Guillaume Reynaud est issu d’une famille de vignerons dont il est la cinquième génération. Avant lui, Claude, Louis, Gabriel et Jean-Louis, dès 1903 ont produit du vin à Domazan. Parce que oui, le château n’est pas seulement un repère pour les passionnés de vélos et de motos, mais aussi pour les férus de vins. Après des études d’œnologie, Guillaume reprend la propriété de ses parents.

« Nous avons acheté le château et récupéré les vignes tout autour qui étaient en très bon mauvais état. Il a fallu entrer en conformité avec l’appellation Côte du Rhône », explique Guillaume Reynaud, ancien élu et toujours actif au syndicat des vignerons de Signargues. L’édifice datant de 1872 est incroyablement bien conservé, seule la toiture a été refaite, le parc en revanche a lui été entièrement repensé. Pour l’épauler dans sa besogne, son épouse Virginie Reynaud prend en charge le volet évènementiel. A son actif, des soirées organisées tous les jeudis regroupant une centaine de convives autour de planches apéritives et dans une ambiance musicale.

Château de Bosc ©Linda Mansouri

L’invention des vins sans sulfites de garde

Le château de Bosc aurait pu être un domaine viticole bio comme les autres. Cependant, voici plus de treize ans que Guillaume Reynaud, a fait une découverte majeure : élaborer des vins sans sulfites qui se gardent et sans défaut. Depuis mille ans, l’homme n’a jamais su faire autrement que de rajouter des sulfites (souffre) dans le vin pour le conserver. Dans les années 1970, certains producteurs bios commencèrent à essayer de produire des vins sans cet additif. De nos jours on peut en trouver dans le commerce mais rarement. Le seul problème, mais de taille, est qu’ils ne se conservent que quelques mois, une année avec beaucoup de chance, dans tous les cas, de manière aléatoire.

Guillaume Reynaud s’installe en 2000 et met ses premières cuvées en bouteille en 2006. Aujourd’hui, 40 000 bouteilles sortent du domaine à l’année. « Avant nous faisions essentiellement du négoce, c’est en 2010 que nous nous sommes spécialisés dans les vins sans sulfites de garde. » Depuis, toute la gamme est concernée. La raison ? Un travail pénible et difficile en cave pour Guillaume en raison d’une gêne respiratoire. « J’avais du mal à respirer, je ne pouvais pas continuer comme ça, il fallait trouver une solution ». La solution, elle mettra quatre années à pointer le bout de son nez, la littérature à l’époque sur le sujet étant très mince. Après trois ans d’expérimentations à haut risque (le vin pouvait tout simplement se transformer en vinaigre dans la cuve ou dans la bouteille), la recette secrète est trouvée. Guillaume tient à le préciser : « la méthode fonctionne très bien et n’est pas aléatoire, le vin reste de même qualité, indépendamment des années. »

©Château de Bosc

Depuis 2010, son vin sans sulfites, cuvée Artémis, est mis dans le commerce sans problème de vieillissement particulier. D’autre part l’impact qualitatif est perceptible : « nous avons des vins mieux définis, plus ronds, plus gras, moins impactés par le SO2… cela permet d’avoir des vins avec un meilleure amplitude, par contre, ces vins-là nécessitent une stratégie technique où il faut être méthodique et rigoureux… » Aujourd’hui le vigneron peut présenter une « verticale » ininterrompue (un échantillon de la même cuvée sur plusieurs millésimes successifs) de 10 années disponible uniquement pour les scientifiques ou les professionnels.

Tandem de choc

Guillaume a pour complice un œnologue de renom avec qui il forme un tandem efficace : Jean-Philippe Trollet. Celui-ci est une sommité dans le milieu du vin. Jean-Philippe Trollet fut en effet sacré « Meilleur œnologue du monde » (« Winemaker of the year ») en 2009 par le prestigieux International Wine Challenge. La complicité qui unit les deux hommes dans la recherche œnologique est réelle et fort efficace. Le château de Bosc s’est fait un nom grâce à sa cuvée sans sulfites Artémis, mais pas que !  Grâce au savoir-faire du vigneron et à son terroir d’exception, le domaine propose une gamme plus traditionnelle composée de vins blanc, rosé et rouge.

©Château de Bosc

Le caveau est situé dans la salle principale du château de Bosc. Le visiteur peut y déguster gratuitement toute la gamme. Tous les vins peuvent être présentés et commentés soit par la personne de l’accueil qui en a toute la compétence, soit par le propriétaire s’il est présent

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Les Jardins du Bosc

Pour faire découvrir le château, ses activités et son vin unique, Virginie Reynaud mise sur l’événementiel. Les Jardins de Bosc proposent des soirées tous les jeudis de juillet, de 19h à 22h30. « J’ai lancé ces soirées en 2019, je me suis rendue compte que beaucoup de visiteurs connaissaient le château pour son musée et ses collections et pas forcément pour son bon vin. » Au menu ? Découverte des vins du domaine avec planches apéritives et dans une ambiance musicale. Le château de Bosc vous accueille aussi pour célébrer mariage, baptême, anniversaire, repas d’entreprise, ou tout autre événement propice aux rassemblements et festivités. C’est entre vignes et parc ombragé que les convives peuvent profiter du charme de ce beau domaine viticole et de sa tente de réception. Egalement au programme, des marchés de producteurs, ou les produits du terroir se conjuguent aux vins du domaine.

Photo : château de Bosc.

L’art et la moto

« Mon père était passionné par la technique et les deux roues. C’était un gros collectionneur mondial, la collection du musée est l’une des plus belle de France et d’Europe en terme d’évolution du cycle. » La collection Claude Reynaud, parmi sa trentaine de motos exposées, présente bon nombre de machines dont des modèles semblables ont été montrés au Guggenheim Muséum : Majestic, 4 cylindres FN, 1000 Vincent, MV4, Harley Davidson, Honda Four, Indian etc… Ici, au château de Bosc, point d’alignements lassants de motos mais une sélection rigoureuse dont les seuls critères sont la beauté, mais aussi l’histoire et la rareté.

Présentées de manière chronologique, de 1900 à 1980, dans trois salles du château, les motos de Claude Reynaud retracent, à leur manière, l’évolution du deux-roues. Vous êtes ici dans la demeure d’un collectionneur privé, passionné, historien et expert qui a décidé d’ouvrir sa collection au public. L’homme a également écrit une ribambelle de bouquins sur l’histoire du village et dressé un arbre généalogique des domazannais distribué aux habitants.

©Château de Bosc

Musée du vélo

Certains vélos peuvent-ils être considérés comme des objets d’art ? Après la visite du château de Bosc, la réponse, comme pour les motos est : oui ! Au niveau art, il faut avoir vu la draisienne dite «  de Charles X », la draisienne cheval, classée Monument Historique par le Ministère de la Culture en 2010 (le seul deux-roues classé en France). Il faut avoir vu également l’extraordinaire vélocipède ciselé d’Yves Montand ou même un grand bi Springfield, tout en élégance, pour se rendre compte combien les constructeurs, les artistes dirons nous, rivaliseront d’ingéniosité et d’inspiration pour produire de véritables chef-d’œuvres.

©Château de Bosc

Toucher de vrais avions de chasse

Personne n’a oublié les mythiques avions Mirage 5 et MiG 17 de Buck Danny, Tanguy et laverdure et autres héros de la BD… Chacun sait ce que ces aéronefs ont apporté de rêve à plusieurs générations… Le château de Bosc peut vous permettre d’approcher ces fabuleux engins. Cette exposition se veut didactique grâce à des panneaux explicatifs mais aussi ludique puisque proposant un jeu aux enfants.

©Château de Bosc

Pour ponctuer ces quelques lignes, Virginie Reynaud trouve la formule. « Au château de Domazan, il y en a pour tous les goûts, pour ceux axés sur l’art, ceux sur le vélo ou la moto, les enfants et les amateurs de bons vins. » La messe est dite.

Informations pratiques : 651 chemin du Bosc – RN100, 30390 Domazan, tél. 04 66 57 65 11, site internet cliquez ici. Tarifs comprenant toutes les activités : (vélos, motos, avions, ludothèque, jeu de piste) 9€ / adulte et 6.5€ / enfant de 3 à 13 ans.


En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

La ministre de la Culture a annoncé ce lundi à Avignon la décision de nommer le metteur en scène portugais Tiago Rodrigues. Il devient ainsi directeur du Festival d’Avignon et prend la relève d’Olivier Py qui tire sa révérence.

Le futur directeur, premier étranger à la tête du Festival d’Avignon, mettra en scène ce lundi soir lors de l’ouverture du Festival, ‘La cerisaie’ de Tchekhov, avec Isabelle Huppert, dans la cour d’honneur du palais des Papes. Tiago Rodrigues est un dramaturge, producteur, metteur en scène et acteur portugais né en 1977 à Lisbonne. Il est principalement connu en France pour sa pièce ‘By heart’.

En 2003, il fonde avec Magda Bizarro la compagnie ‘Mundo perfeito’ au sein de laquelle il est l’auteur de ses spectacles. En plus de ses nombreuses collaborations avec des artistes de scène portugais et internationaux, il a aussi écrit des scénarios, des articles de journaux, des recueils de poèmes, des préfaces et des tribunes. Il a également enseigné dans des institutions telles que l’école de danse belge ‘Parts‘ ou encore l’université d’Évora au sein de laquelle il enseigne la dramaturgie.

L.M.


En avril, les expositions éclosent à Carpentras et l’Isle-sur-la-Sorgue

C’est le rendez-vous incontournable à Aix-en-Provence qui déplace le public, les artistes, les œuvres, et ouvre les jardins de la ville aux mille fontaines. Les Flâneries d’Art 2021, organisées par la comédienne Andréa Ferréol présidente de l’association Aix-en-Oeuvres auront lieu cette année  samedi 26 et dimanche 27 juin 2021. La manifestation, 15ème édition, est gratuite. Une aubaine pour le public qui tout en se promenant va pouvoir rencontrer des artistes dont certains de renommée internationale, et découvrir leur travail dans quelques uns des plus beaux endroits de la ville.

Andréa Ferréol (à droite) et Sophie Barjac (Photo de JD Réga).

Peinture, arts plastiques, sculpture, joaillerie, céramique, photographie, parfumeur-créateur, se mêleront. Dix-neuf artistes plasticiens exposeront leurs œuvres, belles, singulières, étonnantes. Parmi d’autres Dominique Rembauville créatrice multicartes exposera à l’hôtel d’Oléon Boysseuil, quelques unes de ses œuvres dont ses mystérieuses lettres d’amour enfermées dans des boites transparentes numérotées. Charlotte Mano qui explore la photographie à la frontière du réel et sème le trouble avec son regard de femme sur les femmes sera  au Patio des Oblats, 54 cours Mirabeau. Un lieu où l’artiste peintre Klent et le photographe Gianni Soglia ont installés « Vapor » une création commune visuelle et sonore qui plonge le public en immersion. Nouveauté cette année, les master classes les parfumeurs du monde seront animées par Thierry Bernard et Stéphane Piquart au salon d’Olivary.

Gianni Soglia (à gauche) et Klent (Photo JD Réga).

Dans le célèbre quartier Mazarin et ses jardins particuliers du XVIIème siècle, les exposants seront accompagnés d’auteurs, acteurs, musiciens. Des comédiens feront des lectures : Sophie Barjac (lettres à Gala 1924-1948 de Paul Eluard), Anny Duperey, Samuel Labarthe, Bénédicte Roy et les aixois Philippe Cariou (correspondance d’Albert Camus et Maria Casarès) et Andréa Ferréol (correspondances d’artistes). Quatre écrivains, Jean d’Aillon, Olivier Bellamy, Florence Quentin, Marc Lagrange échangeront avec les visiteurs. La musique et la danse seront largement présentes. Les Trompettes de Lyon, l’accordéoniste Pascal Contet, le ténor Julien Dran, les pianistes Antoine Palloc, Julie Anna Zappalà, le Duo Myrias (harpes), Anne-Laure Chelle et Jorge Caldeon Arias (danse), qui se produiront dans les différents jardins.

Depuis leur création les Flâneries d’art ont accueilli 180 000 visiteurs et 250 artistes. Un émerveillement différent chaque année !

Jean-Dominique Réga

Lieux, horaires, programme complet sur https://www.aix-en-oeuvres.com/flaneries-2021/

https://echodumardi.com/tag/art/page/5/   1/1