22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

La patrouille de France pour inaugurer la nouvelle piste de la base d’Orange

La Patrouille de France et une course à pied de 2 400m pour inaugurer le tarmac de la nouvelle piste de la BA (Base aérienne) 115 à Orange.

Double évènement, ce mardi 7 mai, à Caritat. Dès 9h, des dizaines de militaires et de civils de la base (maîtres-chiens, pilotes d’hélicoptères Fennec, informaticiens, mécaniciens, service des sports, personnel administratif, pompiers, contrôleurs aériens) ont foulé, pour la 1ère fois, cette piste flambant-neuve en moins de 10 minutes pour les plus rapides… Avant de se rendre vers la tour de contrôle, distante de 1400m pour un solide petit-déjeuner, omelette, jambon et fruits.

Les participants à la course sur la piste de la base. ©P. Merkel-Armée de l’air et de l’espace

Du bleu, du blanc et du rouge dans le ciel d’Orange
Dans un second temps, c’est vers le ciel que se sont tournés tous les regards, du colonel Guillaume Deschamps, de ses équipes et des invités, pour scruter l’arrivée d’une unité d’élite, les 8 Alphajet tricolores de la Patrouille de France en provenance de Salon-de-Provence où ils sont basés depuis 1964. Alors que leur démonstration 2024 a été validée la veille par l’état-major, les pilotes de chasse les plus prestigieux de France, ont enchaîné les figures, les croisements les plus acrobatiques, les piqués. Une démonstration à couper le souffle dans un panache de fumées bleu, blanc et rouge qui déroule le drapeau français dans le ciel d’Orange.

Le colonel Guillaume Deschamps.

L’occasion de faire le point sur les lourds travaux de modernisation de la BA 115 avec le patron, le colonel Deschamps. « Pour ce chantier RAF 5 destiné à accueillir cet été les Rafale de la 5e escadre de Chasse et l’Escadron de chasse 1/5 Vendée, 180M€ ont été engagés. Sur les 317 hectares de superficie de la base, 250 hectares ont été impactés par ce chantier XXL. Depuis la pose de la 1ère pierre de cet immense chantier, le 1er février 2023, Jusqu’à 600 ouvriers ont été présents sur le site chaque jour pour mener à bout la remise en état des bâtiments, des réseaux, des canalisations et de la voirie. Une centrale à béton a même été construite sur place dans un souci d’efficacité. Tout ou presque a été détruit et reconstruit : la piste qui a été rallongée en 11 mois, un vrai billard !

Les hangars, les alvéoles de maintenance capables d’accueillir 2 Rafale en même temps, le bâtiment de simulateur de vols, celui des moteurs et de régénération de pièces, les parkings, les ateliers, les bureaux, le mess, l’espace accueil VIP. Tout le système d’éclairage, des balises diurnes et nocturnes pour les atterrissages et décollages des avions de chasse. Mais aussi la gestion des eaux usées, de la climatisation et du chauffage basse consommation en respectant l’environnement. Une immense grue domine la tour de contrôle pour en construire une seconde qui la remplacera d’ici fin 2025-2026″.

La nouvelle piste d’Orange a été rallongée afin d’accueillir un escadron de Rafale à partir de juillet prochain. ©A. Perret-Armée de l’air et de l’espace

+30% de personnels en plus en 5 ans
Tous ces travaux sont faits pour accueillir au mieux les personnels de la BA 115 qui vont s’enrichir d’ici 2025 de 250 agents supplémentaires et sans doute, d’ici 2028 de 200 autres personnels. Ce qui fait +30% de personnel en 5 ans. Et qui met du baume au coeur de ceux qui, en 2014, avaient vu avec tristesse, les 800 légionnaires du 1er REC (Régiment étranger de Cavalerie) quitter Orange pour Carpiagne, entre Carnoux et Cassis dans les Bouches-du-Rhône.

Mais cela implique des logements, des crèches, des écoles, des commerces, des lieux de santé et de loisirs. « Ils méritent toute notre attention, du coup j’ai écrit aux maires du bassin de vie, aux élus départementaux pour les sensibiliser. Pour que les conjoints de nos collaborateurs puissent trouver un emploi et pour que leurs enfants aient accès à la scolarité et aux soins. Des appels d’offres ont été lancés, l’Action Sociale des Armées a mis les bouchées doubles pour trouver des solutions. Les célibataires sont logés sur la base, pour les familles des réhabilitations de logements et des constructions nouvelles sont envisagées avec les bailleurs ».

La démonstration 2024 des 8 Alphajet tricolores de la Patrouille de France présentée à Orange avait été seulement validée la veille par l’état-major. © P. Merkel-Armée de l’air et de l’espace

Un Rafale prêt à décoller 24h sur 24
Après l’ère Mirage 2000 (1985-2021), place au Rafale dès le 18 juillet, avion polyvalent (défense aérienne, reconnaissance furtive, interception et attaque au sol). Un aéronef sera prêt à décoller H/24 en bout de piste, avec la citerne de kérosène prête à faire le plein à côté, le pilote et le mécaniciens d’astreinte à tout instant pour protéger l’espace aérien français. Orange accueille aussi des parachutistes, le Centre de Préparation Opérationnelle du Combattant de l’Armée de l’Air, l’Escadron de Formation des Fusiliers commandos, l’Escadron d’hélicoptères Fennec, 400 stagiaires par jour. La BFSA Brigade des Forces Spéciales, elle, est implantée Quartier Geille en centre-ville.

L’Armée de l’air recrute
Et l’Armée de l’Air et de l’Espace recrute. 4000 emplois sont disponibles en France. Dans une cinquantaine de métiers : pilotes, informaticiens, pompiers, moniteurs de simulation, maîtres-chiens, agents administratifs. « Ici, nous recrutons environ cent personnes par an, des militaires de rang, des secrétaires, des agents d’opérations, de restauration, de cyber-renseignements, de commandos » ajoute le colonel Guillaume Deschamps. « D’ailleurs, le 25 mai, nous organisons une opération au Centre Commercial des Vignes pour parler de tous les métiers offerts à la BA 115 ».

La future tour de contrôle en chantier à côté de l’ancienne.

Un sujet, parfois fait polémique dans le secteur, le bruit, les décibels provoqués lors des décollages et atterrissages des avions de chasse. « Il existe un Plan d’Exposition au Bruit » explique le patron de la BA 115. « Il ne fait pas de bruit, il constate, c’est un document d’urbanisme destiné à protéger les riverains. Nous sommes tous attentifs à l’environnement, nos familles vivent là aussi avec nos enfants. Mais nous avons des obligations opérationnelles. Nous devons concilier les deux ». Avant à l’époque des Mirage, 5 communes étaient concernées par les vols d’entraînement (Camaret, Courthézon, Jonquières, Orange et Sérignan-du-Comtat), maintenent Uchaux en plus, on passe de 2149 hectares à 3286 mais l’impact sera surtout ressenti dans des zones agricoles plutôt qu’urbanisées.

Alors que se profile le 18 juillet, date-butoir de la journée d’inauguration de cette base qui remonte à Edouard Daladier (1939) et qui a donc été rénovée en moins de 2 ans, humblement, le colonel Deschamps se félicite que « Les délais et les coûts aient été maîtrisés et que la qualité soit au rendez-vous. A terme, dans deux mois, ce sera une fierté collective pour tous les services de la base, les entreprises de travaux, les services inter-armées, des infrastructures, de la défense et de la maitrise d’ouvrage, de l’Etat et des élus locaux ».

En attendant, le 12 juin aura lieu dans le Stade de la base un tournoi de rugby fauteuil, le 19 à Orange, participation au passage de la Flamme Olympique qui arrive ce soir du 8 mai à Marseille. Enfin, le 27 juin, c’est à Versailles que seront fêtés les 90 ans de l’Armée de l’Air et de l’Espace à Versailles puisque c’est là qu’a été officialisée sa création, en 1934.


La patrouille de France pour inaugurer la nouvelle piste de la base d’Orange

Selon l’Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur, 3 120 emplois dépendraient de la présence de la Base aérienne 115 (BA 115) d’Orange-Caritat. Ces chiffres confirment l’impact du premier site militaire du département sur l’économie et l’emploi du Haut-Vaucluse.

« La Base aérienne 115 d’Orange emploie 2 030 personnes sur son site, explique l’Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur dans une étude qu’elle vient de publier en partenariat avec le ministère des Armées. La quasi-totalité d’entre elles, soit 1 750 personnes, sont des militaires d’active. 80 civils travaillent également à temps complet sur le site de la base aérienne. S’y ajoutent 200 réservistes présents à temps partiel sur la base. »
Chaque année, 4 500 à 5 000 militaires sont aussi de passage à la BA 115, pour une formation de durée variable, de 1 semaine à 6 mois. En effet, la base aérienne forme des pilotes de chasse et d’hélicoptère ainsi que les commandos parachutistes de l’air et tous les militaires du rang de l’Armée de l’air et de l’espace. Ces stagiaires, logés sur la commune d’Orange durant leur formation, représentent l’équivalent de 500 personnes présentes sur site tout au long de l’année. Au total, entre les militaires, civils, réservistes et stagiaires confondus, 2 530 emplois sont liés directement à la présence de la BA 115, ce qui situe la base dans la moyenne des effectifs des bases aériennes françaises.
La BA 115 est le plus gros employeur de cette zone, loin devant le centre hospitalier d’Orange (800 emplois) et la mairie d’Orange (500 emplois).

10% des emplois de la zone
Si les unités opérationnelles de la BA 115, aussi dénommée capitaine Maurice de Seynes depuis 1989, sont réparties entre la plateforme aéronautique Caritat, qui s’étend sur les communes d’Orange, Jonquières et Camaret-sur-Aigues, et le ‘quartier Geille’ dans le centre-ville de la cité des princes, la zone d’influence s’étend sur près d’une quarantaine de communes situées en Vaucluse (25 communes) mais aussi dans la Drôme (4 communes) et le Gard rhodanien (6 communes).
Dans cette zone, 10% des emplois dépendent de la base aérienne car au-delà des emplois directs sur son site, celle-ci génère sur ce territoire, l’équivalent de 590 autres emplois. Pour l’essentiel, ces emplois sont induits par la consommation quotidienne des familles des salariés de la base aérienne et de ses fournisseurs locaux. La moitié des emplois sont générés dans le secteur marchand, dont le commerce (16%) et la construction (11%). La santé et l’administration publique en concentrent à eux deux près de 42%. Des emplois induits qu’y se concentrent principalement à Orange, Jonquières, Camaret-sur-Aigues et Sérignan-du-Comtat où se trouvent les trois quarts de l’ensemble des emplois indirects et induits générés par l’activité de la base aérienne, soit 450 emplois.
Au final, ce sont au total 3 120 emplois qui dépendent de la base aérienne.

Un important poids démographique aussi
« Si l’on considère les familles des salariés, la population concernée par l’activité de la base aérienne représente l’équivalent de 5 180 personnes dans la zone d’influence, poursuit cette étude menée pour l’Insee par Lucile Jamet et Carole Zampini. Près de la moitié de cette population réside à Orange, soit 2 500 personnes. Environ 380 personnes habitent à Camaret-sur-Aigues, 360 à Jonquières, 290 à Piolenc et 200 à Sérignan-du-Comtat. Comme pour l’emploi, l’influence de la base en termes de population est maximale à Orange où 8,6% de la population communale est concernée par la présence de la base, à Camaret‑sur-Aigues (8,4%), à Sérignan-du-Comtat (7,4%) et à Jonquières (6,6%). A Piolenc et Mornas, la base ‘pèse’ entre 4 et 6% de la population totale. »
Cette présence a également un impact sur les effectifs des établissements scolaires des environs. En effet, 880 enfants âgés de 3 à 17 ans ont au moins un parent employé sur la base aérienne. Ils représentent 3,5% des enfants en âge d’être scolarisés du territoire d’influence. À cela s’ajoutent 160 enfants âgés de moins de 3 ans, susceptibles d’être gardés en crèche. Caractéristique d’une population jeune, 60% des enfants des salariés de la base sont en âge d’être inscrits en école maternelle ou primaire, contre 50% de ceux de la zone d’influence.
L’influence de la base aérienne ne se limite cependant pas à la zone retenue dans cette étude. Des salariés de la BA 115, de même que des salariés travaillant dans les établissements fournisseurs, résident en dehors de cette zone. Ces derniers représentent tout de même 32% des effectifs.

La base aérienne va moderniser ses infrastructures pour accueillir deux escadrons Rafale à partir de l’été 2024 en remplacement de celui de Mirage 2000.

Nombreux liens avec le tissu local
Premier site militaire de Vaucluse, la base entretient donc des liens étroits avec le tissu local. Elle s’investit ainsi auprès des établissements scolaires à travers des initiatives diverses comme les Brevets d’initiation aéronautique, les Classes de défense et de sécurité globales et, plus ponctuellement, des journées portes ouvertes thématiques.
Tout récemment, Orange-Caritat a reçu jeudi 1er juillet les élèves du collège Marie-Pila, du lycée Henri-Fabre et Victor-Hugo de Carpentras, du collège Jean-Giono d’Orange, du collège Saint-Gabriel de Valréas, du lycée Montesquieu de Sorgues et du lycée Vincent de Paul d’Avignon afin d’assister à un vol de nuit au cours duquel des brevets d’initiation aéronautique ont été remis. Le 6 juillet, une convention entre le collège de Sainte-Cécile les Vignes et la base aérienne 115 d’Orange a été signée, avec l’Escadron d’hélicoptères 5/67 Alpilles comme unité marraine.
Mi-juin, la base a aussi organisé son 1er rallye citoyen 2021 au profit d’une centaine d’élèves de différents collèges du Vaucluse.
Par ailleurs, dans le cadre des Journées défense et citoyenneté, cette base inaugurée en 1939 par Edouard Daladier, alors président du conseil et député d’Orange, accueille plus de 8 000 jeunes par an. La base aérienne dispose également d’un musée ouvert au public qui attire environ 5 200 visiteurs par an.

Encore des investissements à venir
Dans le cadre de la loi de programmation militaire 2019-2025, la base aérienne modernise ses infrastructures pour accueillir deux escadrons Rafale à partir de l’été 2024 en remplacement de celui de Mirage 2000 équipant actuellement la BA 115 depuis 1998. La venue du jet de combat omnirôle de Dassault devrait nécessiter des travaux d’aménagement sur les 371 hectares du site et les 2 400 mètres de piste. Ainsi, l’Armée de l’Air et de l’Espace vient de lancer, fin 2020, le chantier de son nouveau mess (8,5M€ d’investissement) qui devrait être opérationnel d’ici la fin du printemps 2022.
Sur cette période, d’importants investissements (plus de 150M€) vont donc conforter la base aérienne dans son environnement local et accroître légèrement son effectif (50 personnes supplémentaires à l’horizon 2024).
Par ailleurs, chaque année, la base commande 6,7M€ (ndlr : chiffre 2017) de matériels, fournitures et prestations de services auprès d’environ 300 établissements dont un tiers d’entreprises locales. Ces besoins nécessaires à son fonctionnement général et l’entretien de ses infrastructures représentent l’équivalent de 35 emplois.
L’Armée de l’Air prépare également l’avenir en tenant compte des contraintes environnementales. En effet, le Service du commissariat des armées (SCA) a acquis quatre Citroën AMI électriques pour une expérimentation menée par le Groupement de soutien de la base de défense Istres-Orange-Salon de Provence. De quoi permettre de répondre aux enjeux de transition énergétique avec un basculement de la moitié de la flotte administrative des armées à une propulsion à faibles émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

D’ici mars 2022, la BA 115 sera dotée d’un nouveau mess d’une superficie de 3 400m2.

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