24 novembre 2024 |

Ecrit par le 24 novembre 2024

Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

11 centres routiers maillent le département vauclusien. Celui d’Apt, qui dépend de l’agence routière de l’Isle-sur-la-Sorgue, compte 25 agents.

Après le centre routier de Carpentras opérationnel depuis avril 2021, c’est au tour du centre d’Apt d’accueillir un ballet de pelleteuses pour une durée prévisionnelle de 11 mois. Entièrement financé par le Conseil départemental de Vaucluse, le nouveau centre routier s’étale sur 6 213 m2 de terrain. Les travaux débutés il y a quelques jours reposent sur une enveloppe de 3,6M€.

Implanté dans le Parc d’activités économiques (PAE) de Perréal (quartier des Argiles), il remplace l’actuel centre situé en zone urbaine (quartier Paou) dont l’accès est devenu difficile. De plus, la surface de la parcelle où il est implanté, et dont l’Etat est propriétaire, apparaît insuffisante pour réaliser un centre routier répondant aux usages et contraintes actuelles sur le plan réglementaire et environnemental.

18 communes, 362 km de routes

Toute l’année et 24h/24h, 25 agents interviennent sur le réseau routier départemental des 18 communes suivantes : Apt, Auribeau, Bonnieux, Buoux, Caseneuve, Castellet, Gargas, Gignac, Lagarde-d’Apt, Lioux, Roussillon, Rustrel, Saignon, Sivergues, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Saturnin-les-Apt, Viens et Villars. Leurs missions consistent à surveiller l’état des routes et à réaliser les réparations courantes et les interventions de première mise en sécurité.

Au total, les agents gèrent 362 km de routes départementales dont plus de 70% sont des routes de desserte locale. Le centre intervient sur des routes à forts enjeux, comme une partie de la RD 900 (route d’Apt), la moitié de la RD 943 (Combe de Lourmarin), la RD 2 ou encore la RD 4. Il assure également l’entretien de 38 km de la véloroute du Calavon (Coustellet / Alpes-de-Haute-Provence).

Le centre routier a la particularité d’intervenir dans un secteur très rural présentant des zones de moyenne montagne. Ce secteur connaît des épisodes réguliers de gel et de neige : le maintien de la viabilité hivernale sur les routes, et notamment les RD 230, RD 30 et RD 34 qui permettent l’accès au plateau de Sault, est une activité importante du centre routier d’Apt.

Ces Vauclusiens à la maîtrise œuvre

La construction, d’une surface de 1 789 m2, présente une architecture fonctionnelle conçue en réponse aux différentes contraintes impactant le site et le programme. Elle se compose d’un bâtiment administratif à l’entrée du site, de garages et ateliers, d’un abri véhicules et une aire de lavage en limite Ouest et enfin d’un abri à sel.

Parmi les entreprises lauréates du concours de maîtrise d’œuvre : le bureau d’étude structure ‘Ingenierie 84’ (Cavaillon), le bureau VRD : ‘Ellipse’ (Cavaillon), ou ‘Drakkar ingénierie’ (Cadenet). AA Valence, est quant à elle l’architecte mandataire. En plus des 11 Centres d’entretien et d’exploitation routière (CEER), le Vaucluse compte 4 agences routières gérant au quotidien le domaine public, son entretien et sa surveillance.

L.M.


Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

C’est parce que le centre routier actuel, situé en zone urbaine -quartier Paou à Apt- dispose d’un accès difficile et ne répond plus aux exigences actuelles qu’un nouveau bâtiment est en construction au cœur du parc d’activités économiques de Perréal. Les travaux démarreront le 10 mars prochain pour une livraison prévue en février 2023. Le projet s’élève à 3,6M€ entièrement financés par le Département.

Située quartier des Argiles, dans le parc d’activités économiques de Perréal, le terrain de 6 213m2 accueillera une construction de 1 789m2 de facture sobre et fonctionnelle. Le bâtiment administratif sera implanté en entrée de site, permettant une bonne visibilité de l’accueil et des bureaux. Des garages et ateliers seront alignés en limite sud dans la continuité du bâtiment. Les aires de stationnement, de lavage ainsi que l’abri à sel se développeront, quant à eux, en limite ouest.

Parmi les 11 centres routiers vauclusiens, le centre routier d’Apt, qui dépend de l’agence routière de l’Isle-sur-la-Sorgue, compte 26 agents départementaux.
Toute l’année,24h/24h, les 26 agents du centre routier d’Apt gèrent 362 km de routes départementales sur les 18 communes environnantes. Plus de 70% sont des routes de desserte locale, dans un secteur très rural présentant des zones de moyenne montagne.
MH


Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

A Apt, deux autodidactes ont développé une prouesse technologique au service de nos aînés en Ehpad. Rencontre avec les fondateurs d’EEC technologies, à la recherche de ‘bêta testeurs’.

« En trois ans, on en a pris dix », nous confie Matteo Gachon au cœur de la Voûte, cet espace collaboratif à l’aura mystique. Et pour cause, le coworking abritait autrefois une abbaye transformée en couvent. Non loin des falaises ocres, une amitié de vingt ans et la passion pour l’informatique se mettent au service de nos doyens. Derrière leur apparence ordinaire et leur sourire candide, les maestros de l’algorithme sont d’ingénieux visionnaires. Exit la bête noire qui suscite les appréhensions les plus vives, l’intelligence artificielle sociale et solidaire exécute ce qu’on lui demande.

Andrea Pozzo et Matteo Gachon, la trentaine, nous détaillent les 1001 technologies condensées dans leurs bijoux : des petits capteurs blancs et discrets. Ils nous expliquent dans quelles mesures ces objets installés dans les chambres en Ehpad peuvent prévenir la dépendance et alerter des chutes. A Apt, les entrepreneurs ont pu s’enrichir d’une multitude de réseaux professionnels et institutionnels. « On a eu beaucoup de mains tendues, peut-être plus d’opportunités que si on s’était installé à Avignon. Il y a un vivier de personnes bienveillantes et très compétentes », se réjouit Matteo Gachon.

De leur installation jusqu’à l’accompagnement financier en passant par la prospection, les acteurs économiques de la vie locale ont tous prêté main forte pour une implantation réussie. Après plusieurs années de labeur, les associés ont développé un outil technologique capable de comprendre et d’identifier des situations à risques chez des personnes âgées. Une intelligence artificielle anticipe donc les risques, en prévenant la famille des changements d’habitudes constitutifs d’un glissement vers la dépendance et prévient l’entourage direct en cas d’urgence. Le dispositif respecte la vie privée puisqu’il n’intègre ni micro, ni caméra. Il a l’avantage d’être complètement autonome, ne requiert aucune action. La solution utilisée en Ehpad évite un maintien au sol prolongé entrainant des conséquences souvent pires que la chute elle-même.

Le boitier à gauche centralise les données des capteurs (droite) installés dans la chambre. Photo: Linda Mansouri

Le message WhatsApp

Première rencontre en classe de sixième. Déjà jeunes, les deux amis se passionnent pour l’informatique. Ils montent des PC ensemble, interconnectent les ordinateurs pour faire du jeu en réseau local. « On n’a jamais été trop scolaire », admet Matteo. Ils se retrouvent à Lyon, fac d’histoire pour l’un, fac de droit pour l’autre. En parallèle de la licence, les ingénieurs en herbe font de la domotique, « pour s’amuser ». Ils explorent alors plusieurs types de technologie qui automatisent la maison. Rapidement, Matteo évoque ses grands-parents âgés de 90 ans.

Sa grand-mère se retrouve un jour toute seule pendant un mois, à deux heures de voiture de sa fille unique. « Elle a l’habitude de m’envoyer un message sur WhatsApp tous les jours, je sais ainsi ce qu’elle fait », explique Matteo qui un jour est pris de panique. Si mamie chute juste après l’envoi d’un message, qui le saura ? Combien de temps restera-t-elle au sol avant que quelqu’un ne s’en aperçoive ? Pour éviter ce scénario angoissant, il installe des capteurs de mouvement chez elle. « J’ai commencé à constituer une ‘timeline’ avec les informations de mouvement collectées », explique le fondateur dont l’entourage trouve le concept fascinant et demande même à l’installer chez ses grands-parents. « Ils voulaient que je développe ce produit », se remémore Matteo. Voilà qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Comment veiller sur nos aînés en s’assurant que leur dignité reste intacte… Crédit: EEC Technologies

L’aventure commence

Matteo, alors commercial, soumet le projet à Andrea Pozzo, qui exerce dans le dépannage informatique. Les deux se mettent aussitôt en selle. « On aspirait à faire quelque chose d’utile », un challenge se profile : améliorer pas à pas la première solution créée. Au total, 11 natures de détection sont intégrées dans le système. Les capteurs sont capables de détecter un panel d’indicateurs : mouvement, température, hydrométrie, taux d’UV, activité électrique, gaz, monoxyde de carbone, pour ne citer qu’eux. Un exploit d’autant plus remarquable pour ceux qui ont appris l’IA via des tutos en anglais sur YouTube…

Grace à l’IA, les entrepreneurs constituent une empreinte des habitudes de vie de la personne que le système protège. EEC Technologies répond à deux objectifs : alerter les aidants et la famille en cas de chute, mais également comprendre le glissement vers la dépendance. « Notre valeur ajoutée, c’est faire de la prévention, de l’anticipation », résume Matteo.

La Bastide du Luberon à Robion ouvre très vite ses portes à cette nouvelle technologie aptésienne. « Il y a une espèce de dichotomie entre le méchant Ehpad et le gentil maintien en domicile. Des aprioris que l’on balaye une fois sur le terrain. Cela coûterait d’ailleurs plus cher d’avoir les services d’un Ehpad à domicile, puisqu’ils ne sont plus mutualisés », pointe Matteo. Huit capteurs pour quatre chambres sont alors installés, permettant une riche collecte d’informations grâce à un partenariat de terrain. Le duo dépose ensuite un dossier auprès de l’incubateur Camina et devient lauréat en 2019. Le marché centré sur le particulier dévie sur celui des Ehpad.

« On n’avait pas cette frappe commerciale pour le particulier et la technologie a un plus de mal à pénétrer les foyers », explique le fondateur. Un partenariat technologique est ensuite signé avec la Maison de retraite publique intercommunale de la Durance à Noves et Cabannes. « Nous avons réuni beaucoup de retours de la part des utilisateurs. L’Ehpad ne paie rien, en échange, le personnel nous fait des retours très importants pour le développement des fonctionnalités », souligne Matteo. Lauréat du réseau Entreprendre, la startup sera soutenue par Initiative Terre de Vaucluse, Bpi France, CIC Avignon ou la French Tech Grande Provence. 100.000€ seront mis sur la table pour voir naître le bébé.

Les capteurs permettent d’alerter le personnel d’une chute mais également d’anticiper le phénomène de dépendance.

2 salariés pour 80 lits en Ehpad

« Les résidents en Ehpad sont généralement dans un degré de dépendance avancé, qui nécessite un encadrement important. La nuit, il y a deux salariés pour 80 lits en moyenne en France », indique Matteo. Surprenant lorsque l’on sait à quel point la nuit rend vulnérable. Si une personne chute, elle est découverte uniquement au cours de la tournée du personnel. « Il faut savoir qu’au-delà de 45 minutes de maintien au sol, même si aucune contusion ou fracture n’est constatée, les dommages peuvent être très importants chez les personnes âgées : déshydratation, hypothermie, etc. », alerte Matteo.

EEC Technologies aide le personnel uniquement durant la nuit, grâce à un appel automatique en cas de chute. 606 Ehpad sont référencés en Paca, 122 dans un rayon de 50km autour d’Apt. Pour poursuivre son développement, la startup a besoin de 6 Ehpad au cours de la première année. Elle en appelle ainsi au ‘bêta testeurs’ pour enrichir sa technologie et se développer. « Environ 44% des établissements sont publics. Le Département a la gestion du bien vieillir au même titre que l’ARS. Si une personne chute et se fait mal, c’est l’Assurance maladie qui paie les frais. Les chutes coûtent 2 milliards d’euros par an à l’Etat. Mon combat, c’est de faire comprendre que cette charge ne doit pas incomber uniquement à l’Ehpad », explique Matteo.

Une solution complètement autonome

Quinze jours d’apprentissage sont nécessaires pour créer une empreinte des habitudes. Combien de temps dort le résident ? A quelle heure se couche-t-il ? Combien de fois se lève-t-il dans la nuit ? Une personne qui se lève plus régulièrement peut par exemple révéler l’apparition d’une pathologie. « On a également incorporé un bandeau lumineux au niveau des plaintes de la chambre pour améliorer la visibilité et réduire encore plus le risque de chute », abondent les fondateurs.

La philosophie ? Proposer une technologie automatique, complètement autonome. Pas de bouton à actionner, de bracelet à saisir, pas besoin d’internet et une batterie qui peut durer des heures en cas de coupure d’électricité. « Quand l’IA analyse une décision, elle n’oublie aucun paramètre, même s’il y en a des millions. Dans ce domaine, le ‘Machine learning’ sera toujours plus efficace qu’un être humain », précise Andrea Pozzo. Le boitier gère entre 4 à 6 chambres et les piles des capteurs sont à changer une fois par an. La maintenance et la mise à jour se font à distance. « On a beaucoup travaillé sur la réplicabilité des systèmes, pour qu’un électricien soit capable d’installer notre outil très facilement, partout en France, » précise Matteo.

EEC technologies recherche des bêta testeurs pour déployer sa solution innovante

IA sociale et solidaire

Ils en sont convaincus, avec la technologie, on peut faire beaucoup plus, avec autant de moyens. « L’IA représente pour nous une plus-value sociale, même si elle est perçue comme le robot qui va remplacer l’humain et tout contrôler. Une machine ne peut pas se voir prêter des intentions humaines. Elle n’est pas manipulatrice, elle fait ce qu’on lui demande de faire. On ne cherche pas à remplacer l’humain mais à maximiser son temps. Nous sommes une aide, pas un substitut « , rappelle Matteo. Le slogan ? L’IA sociale et solidaire pour prendre le contre-pied.

EEC Technologies s’inscrit dans la société et sa métamorphose à venir. La durée de vie s’allonge, l’indépendance s’accroît, la technologie médicale avance. Le programme gouvernemental Ehpad « hors les murs » entend bien se projeter dans l’avenir. « Le babyboom va bientôt devenir papyboom. Un pic de personnes va atteindre un état de dépendance compatible avec l’Ehpad. Les pouvoirs publics ne pourront pas faire face à cette forte demande », analyse Matteo. Construire d’autres Ehpad ? Une solution coûteuse et un foncier qui manque cruellement. Avec ce programme, il s’agit d’accompagner les personnes à domicile, avec un service plus poussé que le service classique : auxiliaire de vie, infirmier, ASH, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, etc. Un programme dans lequel les capteurs pourraient être une solution idoine au cœur des foyers. L’Ehpad se charge à ce moment-là d’alerter et de conseiller la famille en cas de prise en charge nécessaire au sein d’un établissement.

Oui aux investisseurs, non à la vente de données

Le concept plait, mais il séduit beaucoup d’investisseurs friands du commerce de données. « On ne veut pas vendre de données brutes, avoir ce genre de ‘business model’ ne nous intéresse pas. On utilise les données pour réalimenter notre IA et proposer un service toujours plus performant. On souhaite intégrer des actionnaires avec la même philosophie de développement. Que ce soit un fonds investissement, un industriel ou un business angel, il faut qu’il soit en phase avec nos valeurs. On n’a pas le couteau sous la gorge », concluent les fondateurs.

Voilà l’histoire de ces âmes gonflées d’une détermination naturelle, animées par la volonté de préserver la dignité de nos aînés. Rappelons-nous seulement que ces derniers étaient les premiers à nous tenir la main lorsque nous ne savions même pas encore marcher.

Plus d’informations sur EEC technologies, cliquez ici.


Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

La boulangerie-pâtisserie ‘Lyse’ de Coustellet fait coup double lors de ce concours organisé à Apt.

A l’origine de l’Epiphanie, le 6 janvier, on célèbre le Messie qui reçoit la visite de Gaspard, Melchior et Balthazar, les rois mages. Aujourd’hui, ce rite n’est plus réservé aux chrétiens il est passé de tradition à un lien social et tout le monde connaît la guerre entre la galette fourrée à la frangipane (crème pâtissière, poudre d’amande, plutôt parisienne) et le gâteau des rois, brioche légère garnie de fruits confits (plus répandue en Provence). Surtout à Apt, capitale du fruit confit, où on continue à produire 10 000 tonnes par an de ces abricots, cerises, clémentines, écorces d’oranges, melons et prunes gorgés de soleil et dans lesquels l’eau est progressivement remplacée par du sirop de sucre au terme de longues journées de lavage, d’imprégnation, d’égouttage et de glaçage.

30% de chiffre d’affaires en plus
Covid oblige, une cinquantaine de concurrents (la moitié par rapport aux autres années) ont pris part à la compétition organisée par le Groupement des artisans boulangers pâtissiers 84. Et après avoir jugé l’apparence, le goût, la texture, les vainqueurs 2022 dans la catégorie ‘Gâteau des rois’ sont, chez les artisans Denis Petit et chez les apprentis, Mathis Vincent, tous les deux travaillent dans la même boulangerie-pâtisserie du Luberon, ‘Lyse’ à Coustellet. Cette double reconnaissance et consécration leur apportera sans doute une nouvelle clientèle puisque ce Prix fait grimper de 30% le chiffre d’affaires des gagnants. Et pour la ‘Galette des Rois’, c’est David Poirmeur, célèbre artisan des Rotondes, sur la Route de Marseille à Avignon qui l’a emporté… Et catégorie apprentis, le même et talentueux Mathis Vincent, doublement félicité.

Le palmarès complet :

𝗠𝗘𝗜𝗟𝗟𝗘𝗨𝗥 𝗚𝗔𝗧𝗘𝗔𝗨 𝗗𝗘𝗦 𝗥𝗢𝗜𝗦 𝗗𝗨 𝗩𝗔𝗨𝗖𝗟𝗨𝗦𝗘 – 𝗖𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗼𝗿𝗶𝗲 𝗰𝗵𝗲𝗳 𝗱’𝗘𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲 / 𝗦𝗮𝗹𝗮𝗿𝗶𝗲́
1- Denis Petit – Boulangerie Pâtisserie Lyse à Cabrières
2- Robin Chreste – La Mie Soubeyrand à Aubignan
3- Cyril Reynaud – Cristal de Sucre à Pertuis
𝗠𝗘𝗜𝗟𝗟𝗘𝗨𝗥 𝗚𝗔𝗧𝗘𝗔𝗨 𝗗𝗘𝗦 𝗥𝗢𝗜𝗦 𝗗𝗨 𝗩𝗔𝗨𝗖𝗟𝗨𝗦𝗘 – 𝗖𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗼𝗿𝗶𝗲 𝗔𝗽𝗽𝗿𝗲𝗻𝘁𝗶
1- Mathis Vincent – Boulangerie Pâtisserie Lyse à Cabrières
2- Gabriel Aubert – La Pâtisserie Deslée à Apt
3- Chloé Chomard – Au Pétrin de Julian à Milhaud (30)

𝗠𝗘𝗜𝗟𝗟𝗘𝗨𝗥𝗘 𝗚𝗔𝗟𝗘𝗧𝗧𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗥𝗢𝗜𝗦 𝗗𝗨 𝗩𝗔𝗨𝗖𝗟𝗨𝗦𝗘 – 𝗖𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗼𝗿𝗶𝗲 𝗰𝗵𝗲𝗳 𝗱’𝗘𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗶𝘀𝗲 / 𝗦𝗮𝗹𝗮𝗿𝗶𝗲́
1- David Poirmeur – Boulangerie Pâtisserie Les Rotondes à Avignon
2- Cyril Reynaud – Cristal de Sucre à Pertuis
3- Nicolas Chedeville – Aux délices du Ventoux Malaucène
𝗠𝗘𝗜𝗟𝗟𝗘𝗨𝗥𝗘 𝗚𝗔𝗟𝗘𝗧𝗧𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗥𝗢𝗜𝗦 𝗗𝗨 𝗩𝗔𝗨𝗖𝗟𝗨𝗦𝗘 – 𝗖𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗼𝗿𝗶𝗲 𝗔𝗽𝗽𝗿𝗲𝗻𝘁𝗶
1- Mathis Vincent – Boulangerie Pâtisserie Lyse à Cabrières
2- Clothilde Jonquière – Boulangerie Pâtisserie Lyse à Cabrières
3- Gabriel Aubert – La Pâtisserie Deslée à Apt


Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

A Apt, Blachère illumination fait briller le savoir-faire français dans le monde entier. Johan Hugues, co-directeur général, nous éclaire sur l’histoire de cette PME familiale aux plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.

« L’illumination la plus emblématique ? Je dirais que c’est le scintillement de la tour Eiffel pour le passage à l’an 2000 », se remémore Johan Hugues, des étoiles plein les yeux. Le neveu du fondateur Jean-Paul Blachère nous reçoit dans son chef-lieu au côté de Julie Taton, directrice de la marque. Le tandem refait alors l’histoire de cette société aptésienne qui révèle ses secrets de longévité depuis 1973. « Des opportunités de marché qui ont permis d’asseoir l’entreprise, l’innovation qui a apporté un fort développement et des paris que monsieur Blachère a su relever », liste le co-directeur.

A la manette, aucun fonds d’investissement mais quatre actionnaires : Jean-Paul Blachère, sa fille Christine Blachère, son gendre Romain Allain-Launay et son neveu, Johan Hugues. A son arrivée dans la société en 2010, ce dernier prend les rênes du volet exportation pour porter le projet au-delà des frontières. L’export qui se limite alors aux pays limitrophes s’aventure au-delà. Voilà que le négociateur parfaitement bilingue met le grappin sur l’Amérique du nord, du sud, l’Afrique, la Russie…

Posons le décor de Blachère illumination aujourd’hui : 28 filiales dans le monde, 150 pays illuminés, 60% des villes de France, 400 employés (dont 120 en France), 6000 décors sur-mesure sortent chaque année des ateliers à Apt. A un mois des festivités de Noël, c’est l’effervescence pour finaliser les projets scintillants du globe. « Nous sommes presque une entreprise artisanale avant d’être une PME », souligne le co-directeur. Ce qui fait la différence ? La créativité, la technique et la capacité à inventer des décors toujours plus innovants et responsables.

Blachère illumination en Russie.

Nous voilà donc en plein cœur des ateliers jalonnant le site de 7 hectares. Exercice de slalom entre le célèbre bonhomme rouge, l’emblématique peluche Teddy présentée au salon des maires, des guirlandes et autres flocons géants. Clou du spectacle : le showroom. Même le plus acariâtre des personnages s’attendrit face à cette échappée onirique. Chaque décoration est propice à l’expérience, suscite l’émotion. Mélodie féerique, explosion de couleurs, aller simple pour la Laponie. « Nos décors sont toujours plus vivants et interactifs, tout est fait pour que le visiteur devienne acteur à part entière », explique Julie Taton. Le spot à selfie ? Formidable levier pour multiplier la viralité de ses moments partagés ensembles.

Le coup d’envoi des illuminations de Noël a été donné ce dimanche 21 novembre sur l’avenue des Champs Elysées. Pour déclencher la vague de lumière, la chanteuse Clara Luciani a été choisie. Des illuminations flamboyantes rouge carmin conçues par quelle enseigne ? On vous le donne en mille…

Un exécutif à deux têtes

« Mon oncle a toujours été un gros travailleur avec une vision assez forte basée sur l’innovation. Blachère illumination est sa bouée de sauvetage, c’est un projet viscéral pour lui, son bébé. » Johan Hugues a été éduqué ainsi, avec la passion et le travail en guise de boussole. Bambin, le voilà déjà en quête de lumière. Le jeune Johan construit alors des cabanes de fortune en récupérant des ampoules grillées. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. « C’est un métier plaisant qui fait rêver les grands comme les petits » reconnait Johan Hugues qui commence sa carrière en tant que designer, puis devient chef de projet en charge de l’innovation et du sourcing. « J’ai expérimenté tous les métiers. Avant, il y avait beaucoup plus de travail, il fallait tout faire soi-même, produire, livrer, installer… », se remémore-t-il.

Blachère illumination au Mexique. Crédit photo: Blachere illumination

Place aujourd’hui à une toute autre organisation qui laisse peu de place à l’aléatoire. « Nous codirigeons la société avec Romain. Nous avons des fonctions distinctes mais complémentaires », explique-t-il. Pour autant, aucune querelle d’égo : « on ne se marche absolument pas sur les pieds et notre complémentarité est efficace. » Johan Hugues excelle dans le développement, la création, l’innovation et le marketing terrain. Romain Allain-Launay s’illustre dans l’achat, la production, la gestion et le service support. « Nous avons un modèle atypique, un métier atypique dans un lieu atypique. On se devait de créer une façon de travailler atypique », ironise-t-il.

90 pays, 28 filiales, 400 collaborateurs

« Nous sommes capable de penser ici les illuminations de Noël sur la Cinquième avenue à New York par exemple. Finalement, les gens ne se doutent pas qu’il y a une vraie PME dynamique derrière, qui exporte 50% de sa production, présente dans 90 pays », abonde le codirecteur. Un décalage vertigineux entre cette bulle familiale aptésienne et son rayonnement international tentaculaire. Concernant les marchés, ils sont publics via les collectivités locales, privés via les grandes sociétés immobilières qui possèdent des centres commerciaux.

La crise sanitaire n’a pas ébranlé la firme. En tout, 50 000 décors de série sont fabriqués chaque année au sein des sites de production. « La période de novembre et décembre était un peu compliquée en matière d’approvisionnement et de transport. Je pense notamment à l’encombrement du trafic maritime et à la rareté des conteneurs qui ont fait exploser le prix de la boite », explique-t-il. Une baisse de chiffre maitrisée qui n’a pas affecté la rentabilité de l’entreprise outre mesure.

En contrepartie, les déplacements pour les salons internationaux ont été annulés, bon nombre de charges ont été évaporées. Pour faire face à la hausse du prix des composants, la société achète en 2021 les produits pour l’année 2022. « C’est un risque financier que l’on peut prendre, mais qui nous permet de faire face lorsque la matière première augmente de 15% », précise Yohan Hugues. Un procédé qui justifie la performance du groupe : « on continue malgré les tempêtes, on passe à travers l’orage. »

A l’atelier câblage, les décorations prennent vie en Recyprint. Credit photo : Linda Mansouri

Malgré sa position de leader européen, la philosophie managériale reste celle des prémices. « Nous résonnons en bon père de famille, nous ne sommes pas des financiers, nous travaillons pour la pérennité de l’entreprise avec une vision sur le long terme, explique la patron. Pas d’objectif boursier, ni de revente de l’entreprise. Mon oncle m’a toujours dit : que tu gagnes le double ou le triple, de toute manière tu mangeras trois fois par jour ». A bon entendeur.

S’adapter à la culture du pays

Pour certains pays, pas d’illumination de Noël, mais des festivités de fin d’année. Charge à Blachère illumination de s’adapter aux spécificités culturelles de chaque continent pour répondre aux besoins de ses marchés. « En Angleterre, ils mettent leurs décorations de Noël mi-octobre, en France c’est fin novembre, en Russie, ils éclairent le 15 décembre mais vont jusqu’au nouvel an. A Dubaï, ils éclairent en fin d’année. Nous avons de la chance, car la fin d’année reste une période prospère en matière de consommation. Les illuminations viennent doper ce phénomène universel », poursuit Johan Hugues. La dizaine d’unités de production joue un rôle prépondérant. La proximité avec les marchés locaux favorise les circuits courts, simplifie la logistique et renforce la réactivité du service.

Bienvenue dans le calendrier millimétré de Blachère illumination : « on commence en janvier dans les gros salons professionnels où l’on expose nos nouvelles gammes, nos dernières innovations. De janvier à juin, tout un travail commercial terrain démarre. On répond à des appels d’offre, on visite les clients. A partir de juillet, la première commande tombe. Pendant les mois de juillet, août et septembre, on rentre dans la partie production. Le pic de production arrive en septembre, octobre et novembre. Enfin, on livre les produits et on les installe pour que toutes les décorations soient prêtes fin novembre. »

Blachère illumination éclaire Hudson Yards à Ney Work. Photo: DR

Quel marché domine ?

Au niveau du groupe, sur le dernier chiffre consolidé : « la moitié provient des villes, l’autre moitié des centres commerciaux. Tout dépend des pays, pour certains, nous sommes plus présents en centre-ville comme en Europe, pour d’autres comme le Moyen-Orient, nous serons plus présents dans les centres commerciaux. Certains marchés ont peu de commerces en centre-ville mais souvent de gros mall (centre commercial. Ndlr.) » Comment cultiver la fidélité avec les clients historiques ? La satisfaction client, la confiance et l’expertise de la maison Blachère sont les éléments clefs. « Cela est déjà arrivé de perdre des clients pendant quatre ans, mais ils finissent par revenir lorsqu’il se rendent compte que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs », tranche-t-il.

Le sur-mesure : marque de fabrique

6000 pièces sur mesure sortent chaque année de l’atelier, en plus des nombreux produits du catalogue. « On ne dit jamais non à un client, on trouve toujours des solutions. En 30 ans, je n’ai pas connu un seul client que l’on a laissé tomber », poursuit Johan Hugues. Certaines mairies, centres commerciaux optent pour des décors classiques, d’autres demandent du sur-mesure, et très souvent, c’est un mix. « A Monaco, dans les grandes rues de Londres ou sur la Cinquième avenue, c’est du sur-mesure. Sur cette dernière, il n’y avait pas d’illumination à portée du public, les américains s’étaient cantonnés à illuminer les arbres à la New Yorkaise. C’est très joli, mais long à installer. Quand nous sommes arrivés avec nos décors 3D, c’était nouveau, ils n’avaient pas l’habitude », se remémore-t-il.

Les échanges se font également avec les Bid (Business improvement district), des associations de commerçants qui souhaitent dynamiser leur quartier. A Dubaï, Blachere illumination travaille en collaboration avec le ministère du Tourisme, la municipalité, Dubaï Mall. Pour chaque projet sur-mesure, les équipes partent d’une feuille blanche et créent des motifs et design en fonction des envies.

Blachère illuminations à Monaco. Crédit photo: Blachere illumination

Créativité et technique

La créativité de la maison est maître-mot. Sur 120 personnes, 10% de l’effectif travaille de façon directe ou indirecte sur l’esthétique et le design. « Notre concept est très léché, on y attache beaucoup d’importance, souligne le directeur. La partie sécurité technique est aussi fondamentale. Nos leds par exemple ont une qualité de lumière stable, avec différentes teintes et des cohérences en terme de couleur. » Une démarche coûteuse en matière de contrôle qualité mais qui positionne la société à la pointe de son art.

En innovant et en modernisant les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée grâce au parc de robots imprimante 3D, la société valorise son savoir-faire sur les pièces uniques ‘sur-mesure’, fabriquées à la main dans les ateliers de ferronnerie et de câblage. L’innovation industrielle permet de pérenniser le savoir-faire, dont le travail est valorisé et reconnu par le label ‘Entreprise du patrimoine vivant’ depuis 2016. Du côté de la concurrence, un ou deux concurrents multi-pays, et quelques concurrents locaux. « Il y a finalement peu de sociétés développées comme nous en terme de rayonnement international », abonde-t-il.

Toutes les compétences sur un site

D’un atelier à un autre, d’un service au suivant, les collaborateurs nous content leur métier. Tout commence au service design. Une trentaine de designers (5 à Apt), 10 au Portugal et le reste au Royaume-Uni, Autriche, Emirats, Amérique latine, créent les décors pour les clients, les imaginent, réalisent les tracés de production et les simulations graphiques. « On part d’une photo de jour de la ville, on la met en nuit sur photoshop et on incruste les décors de Noël », explique Julie Taton. Au bureau étude, 7 personnes chiffrent les décors proposés par les designers selon les composants électriques ou structurels qui les constituent. Ils étudient également leur faisabilité et leur résistance aux conditions climatiques diverses. C’est l’étape avant la production.

Bienvenue au service design. Crédit photo: Linda Mansouri

Place ensuite aux magiciens : les ferronniers. Ces artistes cintrent et soudent les différents profilés d’aluminium recyclé pour venir créer en volume les structures des décors : sapins de plus de 20m, tunnel de 50m, père Noël de 10m, et bien d’autres. En haute saison de production l’équipe passe de 10 à 40 personnes. Enfin à l’atelier câblage, les techniciens viennent ajouter tous les composants lumineux (lucioles et fil lumière Led) mais aussi non lumineux pour habiller la structure en aluminium et la rendre esthétique, notamment avec du Bioprint ou Recyprint coloré.

10 fois moins de CO2 avec Bioprint

La société a racheté une technologie il y a 5 ans : les fameux robots impression 3D. « Nos équipes R&D ont mis au point une matière bio plastique adaptée, une formule bien particulière, secret de production gardé à côté du coca cola », explique Johan Hugues. Après avoir été le premier à généraliser la Led, Blachère révolutionne aujourd’hui la conception des structures d’illuminations en inventant Bioprint, un matériau biodégradable. Ces structures qui constituent les décors sont ensuite recyclées, comme les guirlandes et les composants électriques. Bioprint est issu d’une canne à sucre biosourcée sans OGM, qui est ensuite transformée en bioéthanol déshydraté dans un laboratoire français.

Bienvenue à l atelier ferronnerie. Crédit photo: Linda Mansouri

Lorsque les granules arrivent dans les ateliers, à Apt, ils sont teints avec des colorants propres et cette matière est ensuite injectée dans les imprimantes 3D, afin de produire des structures biodégradables, recyclables et colorées. Procédé qui ne génère aucun rebut à la fabrication et permet une recyclabilité totale en circuit court grâce au broyage de la structure sous forme de granulés.

Ce nouveau matériau permet de supprimer plus de 80% d’aluminium sur les décors 2D, ce qui a un impact considérable sur le bilan carbone. En effet, le processus de fabrication Bioprint émet 10 fois moins de CO2 que celui de l’aluminium. Au-delà du respect de l’environnement, cette innovation permet de concevoir des structures très créatives et colorées qui seront aussi belles de nuit que de jour.

100 bouteilles de plastique : un décor

« On nous disait au départ que nous n’y arriverons pas, que ça n’existait pas. L’année dernière, tout est parti d’un petit accident, un peu comme la tarte tatin. Nous avons finalement eu une idée, pourquoi ne pas faire des décors avec des bouteilles en plastique ? Nous travaillons avec beaucoup de communes qui apportent une importance fondamentale à leur système de tri des déchets », compte Johan Hugue. Ainsi est né Recyprint. Pour chaque décor lumineux, 100 bouteilles en pastique sont utilisées. Un travail de longue haleine engagé par le service R&D, dont 50% du budget est affecté aux innovations bio et écoresponsables.

« Cela nous a permis d’avoir une quinzaine de brevets autour de ce procédé. Nous en sommes encore qu’au début, nous avons hâte de le diffuser de manière internationale », confie le co-directeur. Une illustration parfaite d’économie circulaire. Les bouteilles récupérées sont triées par couleur, de l’incolore au bleu, puis broyées en flocons pour être mises en forme pour l’extrusion. Les granulés issus de cette transformation sont ensuite injectés dans les imprimantes 3D pour produire des décors d’un bleu unique. Cette méthode concourt à limiter les émissions de gaz à effet de serre et contribue à éliminer le maximum de bouteilles plastiques de la nature.

Voilà en quelques mots la patte Blachère. « Monsieur Blachère m’a toujours dit, il y a le but à atteindre, mais la manière est plus importante. Nous venons de remporter la ville d’Abidjan alors que nous perdions ce marché chaque année. Nous allons montrer ce dont nous sommes capables », ponctue brillamment Johan Hugues.

L’entreprise ouvre ses portes les 3, 4 et 5 décembre prochains. Visites des ateliers, ouverture de la boutique, présentation de l’exposition « Re création » (notre article à lire ici), restauration sur place.


Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

Les amoureux d’art peuvent se délecter d’une fascinante exposition à Apt, jusqu’au 19 mars 2022. Guidé par les explications passionnantes de Justine Bernardoni, L’Echo du mardi s’est plongé dans ce voyage artistique signé la Fondation Blachère.

« Aller au-delà de la simple copie », c’est en substance la mission que s’est donnée la pléiade d’artistes d’Afrique et de la diaspora. Pour cette exposition ‘Re-création’, les prodiges de la matière réinventent le message, affirment leur opinion politique, réinterprètent les formes, inversent les rôles. Dans la pénombre de cette salle principale, la lumière jaillit des œuvres pour inonder notre visage. Elle éclaire notre esprit comme elle écorche notre conscience. Ne cherchez pas à vous y soustraire, le regard des protagonistes sur les murs vous suivra, où que vous alliez. Les œuvres nous jugent, l’inquisition nous plonge dans les méandres historiques des rapports entre Occident et Afrique.

Si l’art européen a été au centre du monde artistique pendant des siècles, n’a-t-il pas été lui-même influencé par l’art africain au début du 20e siècle ? Occident et Afrique, les liens sont réinterprétés, le dogme est chamboulé. Ainsi, Laure, la servante noire prend la place d’Olympia dans l’œuvre d’Aimé Mpané et passe au premier plan, reléguant à l’arrière celle qui a été admirée depuis 1863.

Des grands classiques tels que Le déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet ou La grande odalisque de Jean-Auguste-Dominique Ingres, des plongées au cœur de l’univers et des influences de grands maîtres comme Pablo Picasso ou Paul Gauguin, ou des genres incontournables telle la nature morte, tout est mis en œuvre par les artistes invités dans cette exposition pour re-créer, ré-inventer, re-visiter.

Les œuvres exposées appartenaient déjà à la Collection Blachère, d’autres ont été réalisées par des artistes venus en résidence de création ou prêtées par des galeries, musées et collectionneurs amis. A suivre, quelques œuvres sélectionnées par nos soins, dont la puissance d’évocation n’a d’égal que la beauté artistique.

‘A reversed retrogress : scene 2’, de Mary Sibande (Afrique du sud)

Une sculpture aussi énigmatique que poignante. Les dimensions confèrent une aura magnétique à ces racines gigantesques qui accaparent l’espace et menacent de nous engloutir. L’artiste évoque son « alter-ego », Sophie, et aborde la construction de l’identité dans le contexte post-apartheid sud-africain, ainsi que les stéréotypes véhiculés sur la femme noire. Les racines tentaculaires dont elle semble se libérer forment un lien ombilical à la fois vital mais dont il faut un jour se défaire. La couleur mauve fait référence à ‘Purple rain protest’ de 1989, une manifestation durant laquelle la police pulvérisa de la teinture violette pour distinguer les manifestants contre l’apartheid. Coup de cœur de la rédaction, cette œuvre est universelle. Sa poésie fait écho à chaque histoire, chaque racine qui nous empêche d’éclore. Rang social, culture, famille, couleur politique, ces racines sont-elles des chaînes ou les garde-fous de notre existence ?

Mary Sibande, ‘A Reversed Retrogress: Scene 2’. Crédit photo: Linda Mansouri

‘Un ballo in maschera’, Yinka Shonibare CBE (Angleterre-Nigéria)

L’artiste prend le parti de remplacer ses toiles par du tissu wax ‘kitenge’. Le tissu, présupposé comme africain, devient primordial dans sa démarche artistique. Yinka affuble le portrait des saints de masques africains inspirés de la vaste collection de Picasso. Il met en avant par cette revisite l’importance de ces masques dans la naissance de l’art moderne. ‘Un ballo in maschera’ propose une imitation grandeur nature de l’opéra de Giuseppe Verdi de 1858. Inspiré par l’assassinat du roi de Suède lors d’un bal masqué à l’Opera de Stockholm en 1752, il use de l’élaboration de ce drame costumé pour mettre en scène l’arrogance des classes aisées du siècle des Lumières. Dans l’ilot central, les silhouettes colorées attirent le regard incrédule. Les couleurs sont vives, le style est royal, le tissu est noble. Un pied de nez aux codes vestimentaires et à leur symbolique. Face au carcan civilisationnel et au poids de la doxa, les hommes s’approprient les codes, créent leur propre signature. Joli !

Yinka Shonibare CBE ‘Un ballo in maschera’. Crédit photo: Linda Mansouri

‘La vierge bleue’, Marc Padeu (Cameroun)

La généreuse et flamboyante auréole de la vierge bleue est mystique. Elle nous attire comme un amant, véritable brasier ardent dans la pénombre de la salle. Les couleurs vives et le bleu dominant tranchent avec les toiles voisines et leur sobriété. L’artiste interroge les rapports permanents entre Occident et Afrique au cours de l’histoire, la place de la religion et sa représentation. Faisant directement référence à l’iconographie de la vierge dans la peinture européenne, il questionne par la même occasion la représentation des modèles noirs dans celle-ci. Cette vierge bleue prenant pour modèle une femme africaine, entourée de tentures aux motifs traditionnels camerounais est vêtue d’un drap bleu qui laisse apparaitre dans son plissé des masques emblèmes et témoins de la culture de l’artiste. Marc Padeu nous dévoile les possibilités d’un éclectisme religieux dans lequel les traditions restent bien ancrées face à l’influence d’une religion dominante.

La vierge bleue de Marc Padeu Cameroun. Crédit photo: Linda Mansouri

‘Film noir dans un cadre doré’, Clay Apenouvon (Togo)

Nous voilà nez-à-nez avec une œuvre dégoulinante de métaphores. La puissance de l’art réside dans la liberté d’interprétation de celui qui contemple. Aucune grille de lecture ne prévaut, chaque âme plonge dans une œuvre avec le prisme de ses influences, de ses racines, de son histoire. Ici, l’œuvre traite des cadres dorés, rigides et confortables, synonymes pour l’artiste de la culture européenne. L’installation réalisée avec son matériaux phare, le film plastique, dégouline d’objets pris au piège dans ce déversement de plastique visqueux. L’artiste nous engage à concevoir un renouvellement social au lieu de se cantonner à un cadre dépassé. Il s’agit bien de recréer pour ne pas s’enliser dans une histoire et l’art immuable. Pour d’autres, cette œuvre évoque la pollution des pays développés, dont les résidus de leur vie douillette se déversent lâchement sur les espaces naturels du tiers monde. Le noir, mazout, pétrole, plastique, une couleur forte de 1000 symboliques. La condescendance et le mépris dégoulinent, faisant fi de toute morale et plaçant l’égoïsme des pays du nord au centre de leurs propres échelles de valeurs. Impossible de rester immobile face à l’impuissance de nos élites, à l’heure des COP et autres sommets du climat.

Film noir dans un cadre doré,  Clay Apenouvon 

‘Renaissance 4’, Angele Estoundi Essambla (Cameroun)

Clou du spectacle, cerise sur le gâteau, crème de la crème. Dans le prolongement de la salle principale, une petite fille nous remue les entrailles. Nous voilà baissant la tête, n’osant pas défier son doux regard redoutable. Le jeu de lumière est tellement bien calibré que l’œil se trouve obnubilé par cette source éblouissante. Dans une série de photographies, l’artiste représente des corps qui s’imposent avec grâce dans les mêmes tenues et poses choisies autrefois par la renaissance hollandaise pour symboliser le faste et la noblesse de l’élite européenne. Pourtant, ces cols en fraise et dentelle, expression de la richesse d’une Europe qui s’est bâtie sur un commerce colonial, ne peuvent révéler la splendeur blanche sans la présence du corps noir contrasté. Le poids du jugement dans un regard.

‘Renaissance 4’, Angele Estoundi Essambla Crédit photo: DR

Les artistes présentés : Clay Apenouvon (Togo), Moustapha Baidi Oumarou (Cameroun), Moufouli Bello (Bénin), Wim Botha (Afrique du Sud), Angèle Etoundi Essamba (Cameroun), Pierre Man’s (RDC), Franck Kemkeng Noah (Cameroun), Roméo Mivekannin (Bénin), Aimé Mpané (RDC), Hassan Musa (Soudan), Marc Padeu (Cameroun), Yinka Shonibare CBE (Angleterre-Nigéria), Mary Sibande (Afrique du Sud), Maya-Inès Touam (France/Algérie), Dagmar Van Weeghel (Hollande).

Tour d’horizon en vidéo

Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

Dans une logique de réduction de la pollution, les véhicules du nouveau réseau de transport aptésien ‘Mobily’ seront remplacés par des bus fonctionnant uniquement au gaz naturel (GNV) dès le 1er semestre 2022.

Dans le cadre de sa compétence transport, la ville d’Apt a lancé une étude sur les déplacements entre ses différents quartiers, les zones d’habitation et de travail, les établissements scolaires et les commerces, les infrastructures de sports et de loisirs. Verdict ? Deux tracés de ligne de bus permettraient de favoriser la mobilité inter-quartiers. Le nouveau réseau ‘Mobily’ est né, dont l’exploitation a été confiée aux entreprises Sumian et Odya.

Les bus circuleront du lundi au samedi sur deux lignes : ligne A (violet) et ligne B (vert). Ils couvriront un secteur qui s’étendra notamment à la gare routière, la cité scolaire, la route de Rustrel, l’avenue de la Gare, le pôle santé, le quartier Saint-Michel, la mairie, le conservatoire, l’hôpital, les écoles Giono-Bosco, le Paou, l’office de tourisme, Bosque, Cap Luberon ou encore le plan d’eau.

La taxe mobilité

La commune d’Apt a créé un budget annexe ‘Transport’ permettant de gérer tous les mouvements liés à cette compétence et les transports scolaires à partir de 2022. Le nouveau réseau de transport bénéficie de la taxe mobilité qui associe les entreprises, les structures privées et publiques de plus de 10 salariés, au financement des lignes de bus. Cette contribution consiste en un pourcentage de la masse salariale qui a été fixé pour 2021 par le conseil municipal d’Apt au taux de 0,4 % (contre un maximum de 0,55 %).

Ainsi, la mairie d’Apt abondera elle-même au cofinancement de ce projet. Par ailleurs, la commune a déposé des dossiers de demande de subvention pour les travaux d’aménagements des quais et de signalétique des arrêts de bus. D’une part, auprès des services de l’État dans le cadre de la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL). Et d’autre part, auprès de la Région Sud dans le cadre du contrat régional d’équilibre territorial (CRET). A noter, la taxe mobilité permet de financer les infrastructures liées à tous les modes de déplacement doux (quais de bus, pistes cyclables, circulation piétonne, signalétiques,…).


Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

Maëlle Bellec, originaire d’Apt et Nour Skaf, originaire de Robion, viennent de se voir décerner le ‘Prix jeunes talents France 2021 l’Oréal-Unesco pour les femmes et la science’. Une distinction remise cette année à 35 jeunes chercheuses engagées, dont « les travaux scientifiques contribuent à construire un monde plus durable et inclusif » explique les initiateurs de ce prix organisé pour la 15e année.

Recherche sur l’embryon et les exoplanètes
Doctorante à l’Institut de génétique moléculaire de Montpellier, l’aptésienne Maëlle Bellec a été récompensée dans la catégorie ‘Sciences biologiques – ingénierie’ pour ses travaux visant à percer les mystères du développement de l’embryon.
Pour sa part, c’est dans le domaine ‘Physique et chimie’ que Nour Skaf s’est vue récompensée pour ses recherches concernant le développement d’outils instrumentaux pour l’observation des exoplanètes. La doctorante travaillant notamment avec l’Observatoire de Paris, le ‘Subaru telescope’ du ‘National astronomical observatory of Japan’ à Hawaii ainsi que le ‘Center for space exochemistry data’ de l’University college de Londres.
Ces dernières ont reçu, comme les autres lauréates, une dotation (15 000€ pour les doctorantes, 20 000€ pour les post-doctorantes) afin de les aider à poursuivre leurs travaux de recherche. Elles vont aussi bénéficier d’une formation au ‘leadership’ (management, négociation, prise de parole en public, etc.) « visant à leur donner des moyens supplémentaires pour mieux affronter le plafond de verre qui demeure une réalité dans le monde de la recherche » précise la fondation l’Oréal.

« Il faut que les femmes puissent occuper la place qui leur revient dans la recherche. »

Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal

« Les femmes restent trop peu présentes dans la recherche scientifique : elles représentent aujourd’hui seulement 33 % des chercheurs dans le monde, et 28% en France, constate la Fondation l’Oréal ‘For women in science’. En Europe, 86% des hautes fonctions académiques en sciences sont exercées par des hommes. Et moins de 4% des prix Nobel de science ont été décernés à des femmes. »

Cette année, 21 doctorantes et 14 post-doctorantes ont été sélectionnées en France parmi 740 candidatures par un jury composé de 28 chercheurs de l’Académie des sciences. Pour faire émerger une nouvelle génération de chercheuses d’excellence, la Fondation l’Oréal, aux côtés de l’Unesco, remet chaque année, dans plus de 110 pays, via ses différents programmes nationaux et régionaux ‘Jeunes talents pour les femmes et la science’, près de 250 dotations, qui visent à apporter un soutien spécifique aux doctorantes et post-doctorantes, à un moment clé de leur carrière.
« L’année que nous venons de traverser nous a mis à rude épreuve mais a aussi révélé un immense potentiel de résilience et de rebond de la part des femmes, notamment au sein des métiers de la santé, rappelle Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal. Le regard et l’expertise des femmes sont absolument nécessaires pour construire un monde résilient, durable et inclusif. Il faut que les femmes puissent occuper la place qui leur revient dans la recherche, car les biais de genre limitent la portée et l’impact des découvertes d’avenir. »


Premier coup de pioche pour le centre routier d’Apt

C’est l’effervescence dans les ateliers de la marque Blachère illumination à Apt. De septembre à fin novembre, les effectifs sont doublés. Ce sont dès maintenant plus de 100 personnes, ferronniers et câbleurs, qui fabriquent en ce moment les décors de ce Noël 2021.

Blachère illumination ? Une entreprise familiale qui emploie 400 employés à travers le monde, illumine 1000 villes dans plus de 150 pays et décore 500 centres commerciaux. Et comme si cela ne suffisait pas, 50% des budgets R&D (Recherche et développement) sont dédiés aux innovations écoresponsables. A l’approche de Noël, 5000 décors sur-mesure, des tunnel de lumière de 50m de long, des sapins de 20m, des nounours géants ou encore des montgolfières monumentales, sont fabriqués chaque année dans les ateliers. C’est le moment où sont conçues les décorations de Noël des villes dans cette PME labellisée ‘Entreprise du patrimoine vivant‘ depuis début 2016 et qui illumine 60% des communes françaises. Quelques exemples de son rayonnement : les Champs Elysées, Marseille, Montpellier, Cannes, Strasbourg, Calais, Monaco, Vienne (Autriche), Bruxelles (Belgique), Moscou (Russie), Mexico (Mexique), et tant d’autres.

Palacio de Hierro, Mexique. Crédit photo : Blachère illumination.

Illuminés mais respectueux de l’environnement

Depuis 2017, un parc machine de 7 robots imprimantes grand format trône dans les ateliers. En innovant et en modernisant les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée grâce aux robots, l’entreprise valorise son savoir-faire et son expertise pour les pièces uniques dites ‘sur-mesure’ fabriquées à la main dans les ateliers de ferronnerie et de câblage. Au-delà de l’innovation industrielle, ce nouveau procédé de fabrication fait appel à des matériaux exclusifs écoresponsables : Bioprint et Recyprint. Bioprint est issu d’une canne à sucre biosourcée sans OGM, c’est un matériau 100% recyclable et Biodégradable.

Recyprint

Blachère illumination poursuit ses investissements dans l’innovation en lançant Recyprint, un matériau conçu à partir de bouteilles en plastique recyclées. Les bouteilles récupérées sont alors triées par couleur, de l’incolore au bleu, puis broyées en flocons pour être mises en forme pour l’extrusion. Lorsque les granules de Bioprint et Recyprint arrivent dans les ateliers, ils sont teints avec des colorants propres et cette matière est ensuite injectée dans les imprimantes robots grand format afin de produire les décors. « Ces innovations sont protégées par un grand nombre de brevets. Ce procédé ne génère aucun rebut à la fabrication et permet une recyclabilité totale en circuit court du motif en fin de vie grâce au broyage de la structure », précise le Président directeur général Johan Hugues.

Crédit: Blachère illumination

Et d’ajouter: « l’écoconception de nos décors est une priorité et nous nous engageons à réfléchir sans cesse à des innovations et des matériaux vertueux pour créer du beau et de la magie, tout en protégeant la planète, et les hommes. » Les services design, ateliers de fabrication et showroom lumière de 600m2 se visitent sur des journées ou demi-journées. Un savoir-faire provençal qui s’exporte dans le monde entier pour le plus grand plaisir des Vauclusiens…

Lire aussi : Blachere, l’entreprise familiale aptésienne illumine le monde

https://echodumardi.com/tag/apt/page/12/   1/1