15 octobre 2024 |

Ecrit par le 15 octobre 2024

Châteauneuf-de-Gadagne, 800 invités pour les 40 ans de l’Ecole supérieure d’ébénisterie d’Avignon

Près de 800 personnes se sont rendues à l’exposition ‘40 ans, 40 œuvres’ de l’école supérieure d’ébénisterie d’Avignon –Eséa– ce samedi, dans la salle éponyme du parc de l’Arbousière, à Châteauneuf-de-Gadagne. A bien y regarder ce sont 43 œuvres exposées dans les disciplines d’ébénisterie, de sculpture et de dorure sur bois, qui ont ravi les visiteurs. Du mobilier issu des quatre dernières décennies -1983-2023- exécutées par les anciens élèves de l’école.

Copyright ESEA

Une collection éphémère réunie par la responsable de l’école, Magali Donnat, la fille du fondateur de l’établissement Louis Suau, maître ébéniste, à l’occasion des 40 ans de l’école. Louis Suau, qui a fondé l’école en 1983 a, sa vie durant, milité pour la transmission des savoirs.
«Si l’élève dépasse le maître, alors le pari est réussi», avait–il coutume de dire. À travers son approche pédagogique novatrice, il a démontré qu’avec une méthode adaptée, le métier d’ébéniste pouvait s’acquérir en 10 mois au regard des 10 ans traditionnellement requis.

Magali Donnat a rappelé combien chaque promotion est unique,
composée d’élèves venus d’horizons géographiques et sociaux variés, partageant un objectif commun : apprendre un métier et, souvent, changer de vie. «L’aventure humaine qui se joue tant dans les ateliers que pendant les moments partagés, marque à jamais nos élèves comme une année entre parenthèses, inoubliable pour chacun d’eux.»

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Lors de cette journée, Yves Bayon de Noyer, maire du Thor,
et Stéphane Maria, directeur de l’Adef (Association pour le Développement de la Formation), ont annoncé le déménagement stratégique de l’école prévu en 2026. L’ESEA sera alors transférée sur un nouveau terrain au Thor, dans des locaux plus grands et mieux équipés, afin de répondre à la demande croissante des élèves et ainsi assurer des conditions de travail optimales.

Ils étaient présents
Étienne Klein, maire de Châteauneuf-de-Gadagne ; Yves Bayon de Noyer maire du Thor et Pierre Gonzalvez, président de la communauté de communes Pays-des-Sorgues, ont souligné le rôle important de l’école dans l’attractivité du territoire, dont l’enseignement séduit nombre d’élèves venus de toute la France et désireux d’apprendre le travail du bois.

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Châteauneuf-de-Gadagne, 800 invités pour les 40 ans de l’Ecole supérieure d’ébénisterie d’Avignon

A l’occasion de ses 40 ans, l’Ecole supérieure d’ébénisterie d’Avignon (ESEA) propose une exposition rétrospective des œuvres conçues et réalisées par ses élèves depuis ces 4 dernières décennies. L’événement a lieu ce samedi 12 octobre, à partir de 10h jusqu’à 18h au parc de l’Arbousière à Châteauneuf-de-Gadagne, où figureront 40 œuvres venues de la France entière.

L’atelier Copyright ESEA

L’Ecole supérieure d’ébénisterie d’Avignon a été fondée en 1983 par le père de Magali Donnat, Louis Suau, maître artisan ébéniste aujourd’hui disparu. L’organisme de formation propose 10 mois de formation de début septembre à fin juin pour intégrer une des deux Formations certifiantes : ‘Ebénisterie’ ; et ‘sculpture et dorure sur bois’. Les 50 élèves admis sont le plus souvent en reconversion professionnelle. Leur moyenne d’âge est de 37 ans. 30% d’entre-eux sont des femmes.

«Les candidats ont entre 18 et 65 ans
et sont issus de tous niveaux universitaires et d’expériences professionnelles diverses, analyse Magali Donnat, directrice de l’école. La majorité vient avec un objectif de reconversion pour créer son propre emploi ou entreprise. Le plus souvent pour sortir de métiers trop virtuels et, avec ces métiers du bois, laisser une trace de leur travail ». C’est ainsi que 2 500 élèves ont été formés en 40 ans par des formateurs diplômés, tous anciens élèves de l’école. Compter 15 200€ la formation pour environ 1 520h de formation avec une moyenne de 38h par semaine, soit 10€ de l’heure par stagiaire et 200€ de frais pour le dossier d’inscription. Le bois est fourni ainsi que les outils et établis prêtés sans surcoûts.

La sélection des candidats
se fait lors d’un entretien d’une-demi-journée basé sur l’évaluation des acquis généraux et techniques, la motivation, l’esprit logique et de synthèse, la capacité à suivre la formation, l’adéquation avec le projet personnel et le dossier administratif et financier. Le dossier est construit entre six mois et un an à l’avance, notamment pour obtenir des aides.

Travail d’un élève. Copyright ESEA

L’interview : Magali Donnat, directrice

‘Comment se porte le monde de l’ébénisterie en termes économiques ?’
«Je n’ai pas vraiment de réponse à cette question mais je peux cependant affirmer que tous nos anciens stagiaires, installés à leur compte, ont du travail. Certains ont été embauchés dans des entreprises travaillant dans le secteur du luxe, un peu partout en France, le plus souvent avant de se mettre à leur compte. Leur clientèle ? Des personnes à fort pouvoir d’achat  séduites par du mobilier de belle facture, le plus souvent réalisé sur mesure et selon une demande précise. Le travail demandé est à mille lieux du mobilier proposé par les grandes enseignes. Et puis notre département et région abrite des personnalités qui ont le goût du travail artisanal d’art.»

‘Quelles sont les nouvelles attentes des consommateurs en mobilier en bois ?’
«En 40 ans, le design du mobilier a nettement changé pour une demande friande de lignes plus sobres, comme épurées.»

‘L’enseignement a-t-il changé en 40 ans et comment cela s’est-il concrétisé ?’
«Le niveau d’enseignement et la méthode pédagogique n’ont pas changé. La formation est intensive et axée à 80% sur la pratique, en atelier. Si les tables de dessin techniques sont toujours d’actualité pour le dessin des projets à l’échelle 1 –grandeur nature- nous proposons désormais une initiation au logiciel de DAO (Dessin assisté par ordinateur) Sketchup qui permet d’obtenir une vision en 3D du mobilier.»

Travail sur la machine-outil Copyright ESEA

Les élèves en ébénisterie
issus de toutes les régions de France, concevront et réaliseront six meubles pédagogiques en 10 mois : Une console en chêne de style contemporain ; Un confiturier en noyer de style Régence Provençal ; Une vitrine en sycomore et mélaminé, réalisée en mode agencement ; Une table à jeux en merisier de style Louis XVI avec placage et incrustation de flets ; Une commode galbée en tilleul de style Régence ainsi qu’une pièce libre.

Les élèves en sculpture et dorure sur bois
concevront et réalisont : Un confiturier revisité le kube en chêne, un miroir Louis XVI avec fronton moulé et doré à la feuille, un bas-relief sculpté en noyer, chêne ou merisier (en sujet libre), une ronde-bosse en tilleul (sujet libre) et une pièce libre.

Les supports pédagogiques ainsi que les meubles à réaliser ont évolué
au fur et à mesure du temps pour s’adapter à ce qui se fait, au design présent. Les machines- outils ont gagné en technologie, maniabilité, rapidité de réglage et sécurité, mais tout n’a pas changé car les élèves viennent chez nous pour apprendre les méthodes traditionnelles et les bases du métier pour ensuite déployer leurs connaissances et interpréter le mobilier avec leur propre signature. Certains de nos élèves ont ainsi souhaité intégrer une formation après l’autre, comme cela a été le cas l’an passé, ce qui, toutefois n’empêche pas les femmes de venir en nombre puisque pour l’année 2024-2025 elles sont 30% d’inscrites. Le point commun à tous ? Le besoin de réaliser quelque chose de concret et de beau et une impérieuse envie d’indépendance.»

Moment d’apprentissage entre un élève et son formateur Copyright ESEA

La moitié des élèves -52%- ont entre  25 et 45 ans,
«Ages qui ont tendance à tendre vers le milieu de la trentaine avec comme une nécessité de changer de cap professionnel pour passer de métier à forte connotation abstraite, à un métier tendant vers des réalisations bien concrètes. Nous avons particulièrement observé ce changement de paradigme à partir de l’épisode Covid de 2020 et ses différents confinements. Pour l’année 2024-2025 les élèves ont une moyenne d’âge d’un peu plus de 37 ans et, comme d’habitude 80% de ces nouveaux apprenants sont en reconversion professionnelle.

Vous acceptez les candidatures jusqu’à 65 ans. Quelle est la demande de ces jeunes seniors ?
«Cette année ils sont deux et bien sûr entament une fin de carrière. Leur demande ? Réaliser un rêve auquel ils n’ont pas eu accès auparavant, celui de travailler le bois. Mais ni l’un ni l’autre n’excluent d’en faire une activité professionnelle complémentaire, même si celle-ci n’occupera peut-être pas 100% de leur temps. Pour autant, nos formations sont très intensives d’une part parce que les apprenants n’ont pas de connaissance de ces métiers très techniques qui exigent, en plus d’une vraie appétence intellectuelle une réelle condition physique.»

Une anecdote ?
«J’ai essentiellement travaillé sur les réseaux sociaux tels que LinkedIn et Facebook pour retrouver -après sélection de leurs travaux dont nous avions conservé les photos- nos anciens élèves afin de rapatrier, pour quelques jours, leurs œuvres réalisées en fin de stage et exposées et photographiées lors des portes ouvertes en juin de ces 40 dernières années. La surprise est que plusieurs des personnes recontactées en ont profité pour faire suivre des offres d’emplois à nos apprenants, ce qui est une vraie reconnaissance.»

Travail d’un élève Copyright ESEA

Les infos pratiques
Fête des 40 ans de l’ESEA, Ecole d’ébénisterie d’Avignon. Ce samedi 13 octobre à partir de 10h jusqu’à 18h. Parc de l’Arbousière dans la salle éponyme, 1 360, avenue Voltaire Garcin à Châteauneuf-de-Gadagne. Contact ici. ESEA. 1742 route d’Orange, 84 250 Le Thor. info@esea-avignon.com

Travail d’un élève. Copyright ESEA

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