22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Musée Requien, Jean-Henri Fabre d’après André Morel

André Morel, journaliste, écrivain et metteur-en-scène célèbre le presque bi-centenaire de la naissance du grand entomologiste Jean-Henri Fabre (1823-2023). Pour rendre hommage à cet homme très connu et admiré jusqu’au Japon, le comédien lira des extraits des Souvenirs entomologistes dont, notamment, L’installation à l’Harmas de Sérignan-du-Comtat ; L’incroyable épopée sisyphienne du Scarabée sacré qui roule sa bouse ; La vision de Fabre sur l’avenir de l’Homme. S’appuyant sur la dramaturgie inhérente au texte, André Morel rappelle quelques faits marquants des 92 années de son existence.

Les infos pratiques
Mercredi 8 mars à 16 heures. Museum Requien. 67, rue Joseph Vernet à Avignon. Entrée libre. Durée : 1 heure. Inscription obligatoire au 04 13 60 51 20.

En savoir plus sur le Musée Requien
Le Muséum Requien porte le nom de son fondateur Esprit Requien (1788-1851) qui, passionné de sciences naturelles, de beaux-arts et bibliophile averti donna ses collections à la Fondation Calvet pour les offrir à ses concitoyens.

Les collections d’histoire naturelle, rassemblées en l’hôtel de Raphaélis de Soissans dans les années 1940, compteraient désormais 1,2 million de spécimens. L’herbier de Requien, à lui seul, est estimé à 150 à 300 000 plantes. Les minéraux, roches, fossiles, coquilles complètent cette collection historique et scientifique où les chercheuses et les chercheurs trouvent matière à étude. Depuis lors, les achats de la Fondation Calvet et de la Ville d’Avignon, complétés par des dons de particuliers ou d’associations à l’une ou à l’autre, sont venus enrichir cet ensemble naturaliste.

A l’occasion d’expositions ponctuelles, les artistes et plasticiens trouvent dans ces collections matière à expliquer le monde autrement.
MH

André Morel

Musée Requien, Jean-Henri Fabre d’après André Morel

Pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Jean-Henri Fabre (1823-2023), André Morel -journaliste, écrivain, metteur-en-scène, comédien- présente une mise en voix de L’épopée du Scarabée sacré.

«Célébrer le bicentenaire de la naissance de Jean-Henri Fabre est, pour moi, une évidence, pour ne pas dire une obligation, éclaircit André Morel. Parce que l’homme est hors normes. Parce que ténacité et son travail acharné lui ont permis d’échapper à la condition plus que modeste de sa famille aveyronnaise du 19e siècle. Parce qu’il fut un observateur et un entomologiste rigoureux dont les découvertes sont toujours d’actualité. Parce qu’il fut un vulgarisateur hors pair dont le style poétique et gorgé d’humour rend vivantes les mœurs des insectes.»

Pour l’occasion, André Morel met en voix des extraits des Souvenirs entomologistes dont, notamment, L’installation à l’Harmas de Sérignan-du-Comtat ; L’incroyable épopée sisyphienne du Scarabée sacré qui roule sa bouse ; La vision de Fabre sur l’avenir de l’Homme. S’appuyant sur la dramaturgie inhérente au texte, le comédien rappelle quelques faits marquants des 92 années de son existence.

Les infos pratiques
Mercredi 8 mars à 16 heures. Museum Requien. 67, rue Joseph Vernet à Avignon. Entrée libre. Durée : 1 heure. Inscriptions au 04 13 60 51 20.

André Morel, conteur hors pair
L’Harmas, dernier lieu d’habitation de Jean-Henri Fabre à Sérignan-du-Comtat

Musée Requien, Jean-Henri Fabre d’après André Morel

Après ‘Avignon la noire’ et ‘Confession d’un crime parfait’, André Morel, comédien, metteur-en-scène, auteur avignonnais livre son 3e roman, un policier, Mort programmée à Limès-les-forts’.

Comment avez-vous écrit ce roman ?

«C’est la 1re fois que l’idée de ce roman provient non pas d’une situation ou d’un personnage mais d’un paysage. Ce paysage est le creuset d’un village, la Condamine-Châtelard qui se situe au nord de Barcelonnette, dans les Alpes de Haute-Provence.»

Trois forts reliés par un souterrain

«Echelonnés dans la montagne s’y trouvent trois forts superposés appelés l’ensemble fortifié de Tournoux –érigé entre 1847 et 1862-pour défendre la vallée de l’Ubaye à une armée ennemie. Ils ont la grande particularité d’être reliés, entre eux, par un souterrain.»

Une construction abandonnée

«Ce qui m’a interpellé ? Que les trois forts soient abandonnés et surtout qu’ils soient inaccessibles au commun des mortels* Cela créait un mystère, une atmosphère, une géographie particulière propice au décor d’une histoire.»

Le silence et l’invasion de la nature

«Ce qui m’a touché ? Ce silence, l’invasion de la nature, cet espace de solitude qui font de cet endroit un cadre idyllique. Evidemment cela ne fait pas encore l’histoire. A partir de cette vision, j’ai choisi de créer un village fictif ; Limès-les-forts, c’est-à-dire ‘la ville de la frontière’. Là, je touchais au passé prolifique de ces villages en bordure d’un autre pays où foisonnent les histoires de contrebandes et de passages clandestins.»

Le château

«Dans ce village, se trouve également une bâtisse appelée par les habitants ‘le château’ même s’il s’agit d’une demeure bourgeoise qui détonne par rapport aux reconstructions d’après-guerre puisque l’endroit avait été copieusement pilonné, pendant la dernière guerre, du fait de sa proximité avec l’Italie.»

Le prétexte

«Le prétexte de l’histoire pour découvrir ces trois forts superposés ? Trois ados en vadrouille partis explorer cet ouvrage défensif comme on le fait à 15 ans avec l’excitation de l’inconnu et les réminiscences de l’œuvre de Jules Verne. Ils sont dans un âge charnière entre l’enfance et le devenir des hommes qui s’accomplira.»

Les personnages

«Le lecteur ne les approche que par leur surnom : ‘Cogito’, le maire, gestionnaire scrupuleux et joueur d’échec ; ‘Fouille’, le plus civilisé des rebelles et le rebelle le plus civilisé’ et il y a Vaucanson, le fils du château qui vit dans l’immense bâtisse seul avec son grand-père, car il est orphelin.»

On va les suivre

«On va suivre ces trois personnages de 15 à 38 ans où commence le roman et où il s’achève par la mort de Vaucanson. Celui-ci est un passionné de technologies nouvelles, de transhumanisme, rêve d’immortalité et travaille dans la robotique à la Silicon valley.»

Smart city

«Il veut faire de cette petite bourgade reculée la ville la plus connectée du monde. Richissime, il revient dans son village rêvant d’un autre futur pour celui-ci, souhaitant étendre les zones constructibles. Il commence à déranger, bouleverser le quotidien des paisibles habitants, commerçants, bergers…»

Un chercheur

«Vaucanson est également un chercheur très réputé aux Etats-Unis, brassant, dans le plus grand secret, moult affaires dont rien ne filtre, ni même auprès de ses amis d’enfance. Seule ‘The family’, une escouade de professionnels américains dédiés aux activités de son ‘business’, l’épaulent dans ce cercle hermétique.»

L’enquête policière

«L’enquête policière sera menée par un policier marseillais aux antipodes de ce que l’on attend d’un méditerranéen : il n’aime pas l’OM, ni le Pastis et est blanc comme un linge. Il est dépeint comme une longue asperge. Il est une anomalie ! (rires). Tandis que dans l’ombre, un corbeau, très bien renseigné, nourrira l’enquête de pistes aussi réelles qu’imaginaires.»

Qui regarde qui ?

«Qui regarde qui ? Dans cette petite ville, un peu excentrée et isolée l’hiver, la rumeur publique enfle, s’infiltrant partout… Un historien, Charpenel, compile les informations. Il est à la fois le garant de la mémoire mais aussi de l’immobilisme…»

In situ ?

«Au tout début ? J’aillais juste me balader. Puis, l’idée germant, je suis allé sur les lieux à plusieurs reprises, me documentant le plus possible sur la géographie des lieux, compulsant textes et photos émanant de plusieurs sources dont une société savante. Je me suis également largement renseigné sur les technologies nouvelles, le transhumanisme, même si cela ne représente qu’une partie du livre.

Mon écriture ?

«Je n’écris jamais d’un jet. Je ne passe à la phrase suivante que lorsque la précédente me convient parfaitement. Je peux travailler huit heures par jour, je me réveille la nuit, pour écrire trois mots. Parfois l’angoisse m’étreint : je me demande si la trame du roman est logique … Il y a une sorte d’imprégnation durant laquelle on vit avec son roman, ses personnages… Je l’ai écrit dans l’ordre, mon plan étant établi avant de rédiger, mes personnages étant bien campés physiquement et moralement. L’écriture de ce roman s’est réalisée sur trois ans.»

Un dernier mot ?

«Oui, peut-être, qui est de ne pas courir tout de suite à la révélation de l’intrigue mais de s’imprégner des personnages et des phrases anodines qui pourraient donner au lecteur la clef de l’énigme, car celui qui est pressé ne pourra pas trouver…»

*Un projet de restauration sera financé par La Fondation du Patrimoine.

Les infos pratiques

Mon roman Mort programmée à Limès-les-Forts n’a pas reçu le Prix Goncourt (publié trop tard pour la sélection !). Qu’importe ! Rien ne vous empêche de le commander pour vous ou pour un de vos proches à lavoixoblique@orange.fr Il sera envoyé de votre part à l’adresse de votre choix, dédicacé si vous le désirez. Prix 20€ TTC (frais de port offerts). Il est également disponible, à Avignon, aux librairies Les Genêts d’or et à la Mémoire du monde. André Morel ab-morel@orange.fr 04 90 22 37 58 et 06 44 05 55 26


Musée Requien, Jean-Henri Fabre d’après André Morel

André Morel sera présent à l’Autre festival, celui qui ouvre les livres du 7 au 9 février. Il y dédicacera ses derniers ouvrages parus : ‘Confession d’un crime parfait’ et ‘Fêlures’ au Novotel Avignon-centre samedi 8 et dimanche 9 février de 14h à 17h et donnera en lecture ‘Avignon-Avignon la Noire’, dimanche 9 février à 18h30, au théâtre de la Luna.

« Mes ouvrages sont faits de chair et de sang »

« Avignon-Avignon, la Noire’ m’a été inspiré par la dame en noir qui a erré dans l’ombre des rues d’Avignon, durant plusieurs décennies, se remémore André Morel, écrivain et homme de théâtre d’Avignon. Sa silhouette noire, mythique, s’est frayée un chemin dans mon roman. Cette femme, d’un niveau culturel intéressant, avait sa façon à elle de se remémorer les gens qu’elle rencontrait, de façon très précise. Elle lisait ‘le Monde’, avait un langage très cohérent dans la structure… Et incohérent dans le propos. Ce qui me frappait chez cette femme ? Cette dichotomie entre son niveau social et sa vie dans la rue. Je l’ai longtemps regardée vivre. Son aura, son mystère ont continué à me poursuivre, bien après sa disparition. J’ai décidé de m’approprier sa silhouette et son phrasé pour les immortaliser dans ce roman. Ai-je enquêté sur elle ? J’aurai pu glaner des informations ici et là. Mais non. Son mystère lui appartenait tout entier. J’ai voulu faire du drame de cette femme, de sa douleur, du flottement mythique de sa silhouette dans les rues, une histoire dans laquelle je convie le lecteur à se couler dans ses pas.

C’est aussi une histoire pour évoquer Avignon et son double visage. Une vitrine culturelle, patrimoniale, théâtrale extraordinaire et, en même temps, une vie de petites rues, de misère, de gens déclassés. Ce paradoxe entre l’hiver et l’été interpelle ! » Je propose également la dédicace de ‘Confession d’un crime parfait’, un polar qui commence dans les années 1960 en Provence, et qui relate le destin de trois adolescents fusionnels, mais aussi un drame que confesse le narrateur 50 ans après les faits. Et, enfin, un recueil de neuf nouvelles intitulé ‘Fêlures’ qui signe ma 17e publication. Dans celui-ci je mets en lumière 9 personnages en proie à leur obsession, de la plus étrange à la plus dramatique, de la plus attachante à la plus inquiétante. Des hommes et des femmes inscrits dans le réel mais avec un pied, un regard à côté du monde, dans leur propre imaginaire ou réalité, à la frange de quelque chose. Il s’agit de personnes qui, à un moment de leur vie, basculent. La nouvelle la plus énigmatique, de ce point de vue, est intitulée ‘Quatrième dimension’. Un homme est aperçu sur le quai d’une gare alors que personne n’est descendu du train. Dans ‘Le trou du diable’, un adolescent a fait de son ami d’enfance son modèle. Dans ‘Il faut laver la neige’, j’évoque une vieille ‘petite fille’, silhouette familière d’un petit village montagneux qui cueillait des fleurs et soliloquait sur le chemin. Une nouvelle inspirée par ‘Joujou’ dont le village avait depuis toujours accepté la différence. »

 

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