Cavaillon : Amoéba met provisoirement son projet d’usine entre parenthèses
Alors que la société lyonnaise Amoéba avait posé la première pierre de sa future usine de Cavaillon il y a quelques semaines seulement, un changement de gouvernance ainsi que la sécurisation de la trésorerie de la start-up met provisoirement ce projet entre parenthèses.
Amoéba, société lyonnaise spécialisée dans les solutions biologiques dans le traitement du risque microbiologique dont certains procédés ont reçu des autorisations de mise sur le marché aux États-Unis, vient d’annoncer « le décalage des travaux de son usine Biocontrôle à Cavaillon, dans l’attente de financements complémentaires ». Dans un communiqué de presse, la start-up précise que « les discussions avec plusieurs investisseurs et partenaires commerciaux n’étant pas encore conclues, Amoéba a pris la décision de décaler le chantier de son projet industriel Usibiam » prévu dans la zone d’activités des Hauts Banquets à Cavaillon. Ce report ne devrait cependant pas affecter la poursuite du projet qui devait initialement être opérationnel début 2025.
Une décision initiée par l’investisseur Suisse Nice & Green SA, actionnaire à ce jour d’Amoéba à hauteur de 29,4% du capital et partenaire financier, qui souhaite sécuriser la trésorerie tout en supportant les coûts opérationnels liés au report des travaux de l’usine de 3 240m2 dans la cité cavare. Ce décalage s’accompagne également du départ de Fabrice Plasson du poste de PDG. Le Fondateur d’Amobéa poursuivra toutefois son engagement dans la société qu’il a créé il y a 13 ans en tant qu’administrateur « et en s’impliquant dans la vision stratégique de l’entreprise au sein du Conseil » explique le communiqué.
Dans le même temps, le conseil d’administration d’Amoéba a voté une séparation des mandats de président du conseil d’administration et de directeur général. Dans la foulée ce même conseil d’administration a nommé Benoit Villers, Executive board member chez Nice & Green SA, comme administrateur et président du conseil ’administration d’Amoéba. Ce dernier aura pour mission d’apporter son expérience en développement de marchés et stratégie commerciale acquise au sein de grands groupes tels que Barry Callebaut et ADM.
Par ailleurs, la fonction de directeur général a été confiée à Jean-François Doucet précédemment directeur général adjoint. En 25 ans d’expérience en audit et en gestion financière et administrative de sociétés internationales, ce dernier a évolué dans des environnements commerciaux et industriels dans les secteurs de la chimie et de la santé (BASF Agri et BASF Agro, Gibaud, Ossür…) où il a aussi participé à des opérations de transformations opérationnelles et stratégiques.
Accompagné par l’agence du développement, du tourisme et des territoires Vaucluse Provence Attractivité (VPA) du Département, l’édification d’Amoéba a été confiée à l’entreprise avignonnaise GSE, qui se donnait alors 11 mois pour finir le bâtiment de 3240 m², dont 2640 m² seront dédiés à la production, et 600 m² aux bureaux, le tout sur 15 000 m² de terrain. La société Amoéba s’est, quant à elle, engagée à ce qu’au moins 60% des toitures et ombrières aient des panneaux photovoltaïques. A terme, le site devrait générer 25 emplois à temps plein.
Cavaillon : Amoéba met provisoirement son projet d’usine entre parenthèses
Après l’Opéra du Grand Avignon il y a 2 ans, puis la bibliothèque de l’Inguimbertine l’an dernier à Carpentras, c’est à Gargas, dans les locaux de Mathieu Lustrerie, que VPA (Vaucluse Provence attractivité) vient de tenir la 3e édition de son événement ‘Le Vaucluse a du talent’. L’occasion pour l’agence de développement économique et touristique du conseil départemental dirigée par Cathy Fermanian d’accueillir des entreprises nouvellement implantées aux côtés des membres de la Team Vaucluse ainsi que de nombreuses autres entreprises du territoire. La soirée a débuté par la visite de cette ancienne usine d’ocre menée par Régis Mathieu, dirigeant de la lustrerie familiale initialement fondée en 1948 à Marseille par son père, Henri Mathieu.
Aujourd’hui implantée en Vaucluse sur 5 000m2 d’ateliers depuis 2002, la société labellisée EPV (Entreprise du patrimoine vivant) depuis 2017 abrite notamment une très grande collection de lustres remontant jusqu’au XVe siècle. C’est donc au milieu des lustres en restauration de la Cathédrale Notre-Dame de Paris ou ceux du Kremlin, et au milieu des nombreux compagnons en plein de travail, que celui qui explique « qu’il ne fait pas des lustres pour faire des bénéfices, mais des bénéfices pour faire des lustres » a guidé les invités de VPA pour une visite passionnée.
Coup de projecteur sur ces entreprises néo-vauclusiennes Pierre Gonzalvez, président de VPA, a ensuite pris le relais en rappelant « ce département a une notoriété touristique très importante, car ses sites sont mondialement connus. Par contre pour ses caractéristiques économiques, il y a encore tout un travail de valorisation à faire. A la fois sur les savoir-faire que nous avons sur le territoire ainsi que sur une meilleure connaissance de tous les écosystèmes qui sont créés localement. Sur notre capacité à attirer des entreprises nouvelles qui vont pleinement bénéficier de tous ces atouts. » La soirée s’est après poursuivie avec 2 tables rondes sur les thèmes ‘Des projets industriels au cœur du Vaucluse’ et ‘Le Vaucluse séduit dans les secteurs du numérique et de l’audiovisuel’. L’occasion de donner la parole a plusieurs entreprises en cours d’implantation dans le département à commencer par la société New Cleo, acteur phare du renouveau de la filière Nucléaire française fortement soutenue par la politique gouvernementale, qui vient de s’installer dans l’intra-muros d’Avignon. Cette startup développe un petit réacteur nucléaire (SMR) utilisant des déchets des combustibles des centrales actuelles à l’horizon 2030. Implantée à Lyon, Turin et Londres, l’entreprise souhaite investir 3 milliards d’euros en Vallée du Rhône d’ici 2030. Lauréate de France 2030, l’entreprise a déjà levé 400M€ et s’est engagée dans une nouvelle levée de fonds supplémentaire d’un milliard. Forte de ce positionnement, New cleo a choisi d’implanter son nouveau bureau d’étude à Avignon. D’ici fin 2024, une centaine de profils scientifiques (ingénieurs et chercheurs du nucléaire) seront recrutés pour compléter l’équipe présente au démarrage en novembre 2023.
« Ici, nous avons trouvé une dynamique humaine très forte de développement avec un accompagnement de VPA. »
Fabrice Plasson, PDG d’Amoéba
Témoignage suivant : Amoéba société lyonnaise spécialisée dans les solutions biologiques dans le traitement du risque microbiologique, qui vient d’entamer la construction d’une usine de biocontrôle dans la zone d’activités des Hauts Banquets à Cavaillon. Un projet de 3 240m2 réalisé par l’entreprise avignonnaise GSE qui devrait être opérationnel d’ici l’automne prochain. « S’installer sur une zone dédiée à la naturalité, c’est très important pour nous, explique Fabrice Plasson, PDG d’Amoéba. Localement, il y a aussi tout un éco-système complémentaire avec l’Inrae notamment. Par ailleurs, ici nous avons également trouvé une dynamique humaine très forte de développement avec un accompagnement de VPA ainsi que de la Région Sud. » Ambition d’Amoéba : s’imposer comme un acteur majeur du traitement du risque microbiologique dans les secteurs de l’eau, de la protection des plantes et de la santé.
Utilisation des fruits locaux déclassés Fénix évolution, société qui développe un projet industriel de valorisation des fruits locaux déclassés, est ensuite venue présenter son projet. L’entreprise éco-responsable dirigée par Samuel Marc investit le site en friche de l’ancienne usine Aptunion à Gargas, pour y fabriquer des ingrédients agricoles et agro-alimentaires (jus, concentrés, sucres, antioxydants, colorants, arômes,) grâce à cette valorisation de ces fruits écartés. Fénix évolution s’est fixée pour objectif d’acheter 20 000 tonnes fruits par an, dont 80% en Paca. D’une surface de 11 800 m2, le bâtiment industriel sera aussi dédié au développement des biotechnologies de pointe. Cette réindustrialisation représente un investissement de 14M€ en fournissant des ingrédients décarbonés aux filières industrielles agro-alimentaires, nutraceutiques et cosmétiques.
« L’ensemble des collectivités territoriales a travaillé dans l’intérêt général pour faciliter l’implantation de notre école. »
Jean-Claude Walter, président du groupe 3IS éduction
Autre témoignage, celui de Jean-Claude Walter, président du groupe 3IS éducation, qui a annoncé en octobre dernier l’implantation de son 5e campus dédié aux métiers créatifs sur la zone d’Agroparc à Avignon. L’institut international de l’image et du son viendra ainsi renforcer l’offre de formation et le vivier de compétences du secteur des industries culturelles et créatives (ICC) en région Sud. Le campus de 6 000 m2 représente un investissement 15M€ et accueillera progressivement 900 étudiants. En concurrence avec d’autres territoires comme Montpellier et Aix-Marseille pour s’installer, Jean-Claude Walter a tenu à souligner, « que l’ensemble des collectivités territoriales nous a accompagné main dans la main que ce soit la Ville d’Avignon, le Grand Avignon et le Département : ils ont travaillé dans l’intérêt général pour faciliter l’implantation de l’école. Pour l’avoir vécu dans d’autres cas ailleurs durant ma carrière, cela n’a pas été toujours le cas. »
Le Vaucluse joue dans la cour des grands Enfin, CGI, entreprise canadienne leader mondial leader mondial du conseil et des services numériques a choisi Avignon pour ouvrir une nouvelle antenne de son Centre d’innovation digitale. Une arrivée motivée notamment par la qualité de vie, l’accessibilité et l’offre de formation en région Sud. CGI, qui compte 91 000 salariés dans le monde (dont près de 15 000 en France réparties dans 25 sites), prévoit d’employer une centaine de salariés dans la cité des papes d’ici 3 ans. Outre VPA, ce projet a été accompagné par Business France, Rising Sud et le Grand Avignon. « Désormais, le Vaucluse joue dans la cours des grands en captant des projets structurants voulant rejoindre des territoires à taille humaine, a souligné Cathy Fermanian, directrice générale de VPA dont la structure a déjà accompagné 21 projets en 2021. Des projets, dont plusieurs internationaux (Canada, Etats-Unis, Australie, Italie et Maroc), qui devrait permettre la création de 480 emplois à 3 ans en Vaucluse.
Cavaillon : Amoéba met provisoirement son projet d’usine entre parenthèses
Amoéba, société lyonnaise spécialisée dans les solutions biologiques dans le traitement du risque microbiologique, vient d’entamer la construction de son usine de biocontrôle ‘Usibiam’ (Usine Biocontrôle Amoéba) dans la zone d’activités des Hauts Banquets à Cavaillon. Le projet devrait s’achever d’ici 11 mois.
C’est à Cavaillon, dans la zone d’activité des Hauts Banquets que les élus, les collaborateurs d’Amoéba, mais aussi de GSE, et les partenaires, se sont retrouvés ce mardi 10 octobre pour poser la première pierre de l’usine de biocontrôle Usibiam d’Amoéba, ou plutôt pour mettre le premier coup de pelle.
Un premier coup de pelle symbolique. Tout aussi symbolique que le jujubier qui a été planté devant la future usine de biocontrôle et qui représente la résistance. « Nous espérons qu’Usibiam résistera aussi longtemps que ce jujubier », déclare en riant Fabrice Plasson, PDG d’Amoéba.
Cette usine sera destinée à produire un agent de biocontrôle pour le traitement des plantes en agriculture et un biocide biologique pour le traitement de l’eau industrielle.
11 mois de travaux dans la zone des Hauts Banquets
Construire cette usine dans la zone des Hauts Banquets a un objectif, celui de réindustrialiser la France avec des techniques innovantes. « Une réindustrialisation est capitale pour redynamiser l’essor français à l’international », affirme Fabrice Plasson. Le lieu de construction lui, n’a pas été choisi au hasard. « On a choisi la zone des Hauts Banquets car elle est tournée vers la naturalité », ajoute Hervé Testeil, directeur industriel d’Amoéba. Ainsi, Usibiam se veut une référence de naturalité au service de la transition agricole et alimentaire.
La confection du projet a été confiée à l’entreprise avignonnaise GSE, qui se donne 11 mois pour finir le bâtiment de 3240 m², dont 2640 m² seront dédiés à la production, et 600 m² aux bureaux, le tout sur 15 000 m² de terrain. La société Amoéba s’est, quant à elle, engagée à ce qu’au moins 60% des toitures et ombrières aient des panneaux photovoltaïques. « Aujourd’hui, nature et bâti cohabitent de manière intelligente », souligne Roland Paul, président de GSE.
Un projet réalisé avec des acteurs vauclusiens et régionaux
Si GSE fait partie intégrante de ce projet d’usine de biocontrôle, il n’est pas le seul acteur vauclusien qui entoure Amoéba dans cette construction. L’agence du développement, du tourisme et des territoires Vaucluse Provence Attractivité (VPA), elle est aussi est de la partie. « Cette journée marque un projet d’avenir majeur pour le territoire, qui va participer à la construction nationale d’une filière du biocontrôle, déclare Cathy Fermanian, directrice générale de VPA. C’est ici que grandira le Vaucluse de demain. »
La future usine Usibiam fait également la fierté des élus locaux. « Cela fait 15 ans qu’on travaille sur le dossier des Hauts Banquets, explique Gérard Daudet, maire de Cavaillon et président de la communauté d’agglomération Luberon Monts de Vaucluse. C’est merveilleux de voir les premières entreprises sortir de terre. » La Région Sud, elle aussi, est ravie de cette implantation. « C’est un grand jour pour permettre à l’agriculture de devenir viable, rentable et compétitive, ajoute Bénédicte Martin, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture. Le monde agricole est en première ligne pour assurer une mission d’alimentation, et en première ligne de tous les grands changements, notamment climatiques. »
Un projet soutenu par France 2030
Pour son usine Usibiam, Amoéba est lauréate de l’appel à projet ‘Résilience et Capacité Agroalimentaire’ de France 2030. L’entreprise lyonnaise bénéficie donc pour son projet du soutien de Bpifrance à hauteur de 5,9M€.
« 16 projets en Vaucluse (culture, décarbonation, nucléaire, etc) ont été selectionnés à ce jour par France 2030, ce qui représente 39M€ d’aides, rappelle Christian Guyard, ancien secrétaire général de la préfecture de Vaucluse et sous-préfet d’Avignon qui vient d’être nommé sous-préfet de Compiègne. Grâce à ce projet d’usine de biocontrôle, la France tient un pari sur l’avenir pour apporter des solutions au monde de demain. »
Cavaillon : Amoéba met provisoirement son projet d’usine entre parenthèses
Amoéba, société lyonnaise spécialisée dans les solutions biologiques dans le traitement du risque microbiologique, vient de déposer une demande de permis de construire pour la réalisation d’une usine de plus 3 000 m2 à Cavaillon. Le futur site industriel, qui doit être opérationnel début 2025, sera destiné à produire un agent de biocontrôle pour le traitement des plantes en agriculture et un biocide biologique pour le traitement de l’eau industrielle.
Cette annonce s’inscrit dans le cadre du plan d’industrialisation élaboré par Amoéba visant à atteindre une capacité de production de 200 tonnes de produits finis – soit 40 tonnes de substance active – en vue de couvrir les marchés ciblés prioritaires, à savoir la vigne, les cultures maraîchères et les plantes aromatiques. Pour garantir la réussite de ces objectifs, une montée en charge progressive implique également la création d’une nouvelle ligne pilote réplicable qui est actuellement en cours sur le site historique de Chassieu.
23M€ d’investissement et 25 emplois créés Au total, le projet industriel d’Amoéba, société cotée sur Euronext Growth et membre du réseau BPI Excellence, représente un coût de 45M€ (23M€ en investissements et 22M€ en dépenses opérationnelles) pour les deux prochaines années. A terme, 25 emplois à temps plein devraient être créés sur le site de Cavaillon au sein de cette future unité de production qui doit s’intégrer au projet de création ‘Natura’lub’, une zone d’activités entièrement dédiée à la naturalité située la zone d’activités des Hauts Banquets dans le cadre de l’Opération d’intérêt régional (OIR) Naturalité lancée en 2017 en partenariat avec le Région Sud notamment.
(Vidéo) Amoéba : comment ça marche ?
« A travers ce projet, Amoéba est fière de contribuer aux objectifs de réindustrialisation de la France et de transition agroécologique, par l’anticipation des mutations économiques et sociétales en matière de traitement des plantes et la construction d’une agriculture plus viable et plus saine, explique Hervé Testeil, directeur industriel de la société fondée en 2010. Après une année remarquable sur le plan réglementaire en 2022, Amoéba entame avec détermination l’année de son industrialisation aux côtés d’une équipe très impliquée et volontaire. Les travaux de ce projet industriel ambitieux devraient intervenir d’octobre 2023 à fin 2024, sous condition de l’obtention du permis de construire courant 2023. »
L’avignonnais GSE à la manœuvre Confié à l’avignonnais GSE, la conception du projet devrait permettre de disposer, à terme, d’un d’un site industriel éco-responsable, respectueux de son environnement et autonome en énergie. Labellisé Eco Parc+, l’usine intègrera de nombreux critères écologiques : la préservation et la valorisation du paysage et de la biodiversité, le recyclage de l’eau industrielle, l’usage de la géothermie ou encore l’installation de panneaux photovoltaïques sur 60% de la surface des toits.