Agroparc : GSE réalise le nouveau siège de Claranor
Claranor, le spécialiste avignonnais de la stérilisation d’emballage grâce à un procédé innovant de lumière pulsée, va se doter d’un nouveau siège répondant aux nouvelles problématiques environnementales réalisé par le groupe GSE.
Le groupe avignonnais GSE vient de lancer la construction du nouveau siège de Claranor. Imaginé par l’agence Apside Architecture basée à Valence, ce projet d’une surface totale de 1 800m² conçu comme un bâtiment respectueux de l’environnement propose un espace de 873m² en rez-de-chaussée destiné à la production et un étage de bureaux de 927m². Ce bâtiment possèdera également un parking en sous-sol, une terrasse et un parc de panneaux photovoltaïques de 300m². Toujours implanté dans la zone d’Agroparc à Avignon, où Claranor est déjà installée chemin de la Rollande, ce nouveau bâtiment de type ‘Cecodia’ (un concept d’édifices tertiaires écologiques, économiques et confortables lancé par GSE en 2009) intègre des matériaux biosourcés répondant aux problématiques environnementales tout en étant adapté à la croissance de l’entreprise.
A peine commencé, déjà récompensé A peine débuté, le nouveau siège a déjà obtenu le certificat ‘BDM (Bâtiment durable méditerranéen) niveau Argent phase conception’. Une confirmation de la labellisation définitive est ensuite prévue en fin de chantier. « Une belle distinction qui récompense les choix réalisés notamment en termes de matériaux plus écologiques et la gestion du confort thermique, explique GSE. Le projet vise en plus un niveau E3C1 (réduction et compensation des consommations énergétiques par la production d’énergies renouvelables et réduction de l’impact carbone). »
Spécialiste de la stérilisation écologique Créée en 2004, la société Claranor va consacrer 3M€ à la réalisation de ce nouveau siège qui devrait être opérationnel avant la fin de l’année. L’entreprise dirigée par Christophe Riedel développe pour les industriels un procédé de stérilisation par lumière pulsée via un flash de lumière intense de 0,3 milliseconde détruisant instantanément les micro-organismes de surface. L’entreprise conçoit et produit ainsi des équipements de stérilisation d’emballages pour les grands groupes de l’industrie agroalimentaire. En 2020, 450 machines de stérilisation d’emballage Claranor sont en fonctionnement dans le monde, principalement dans les industries des boissons et produits laitiers. Depuis 2018, Claranor est également présent auprès des industries pharmaceutiques et cosmétiques. La société avignonnaises compte plus d’une trentaine de salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 4,33M€ en 2019.
18 millions dem² de locaux pour les entreprises pour GSE Pour sa part, le groupe GSE fondée en 1976 par deux frères architectes Jean-Pierre et Michel Hugues, est spécialisé dans la conception de projets clés en main. L’entreprise passée début 2019 sous le pavillon du groupe de construction allemand Goldbeck est aujourd’hui dirigé par Roland Paul. Depuis sa création, GSE a réalisé 18 millions de m² d’immobilier pour les entreprises. La société vauclusienne compte plus de 450 collaborateurs répartis dans 12 implantations en France dont environ 140 travaillent au sein de son siège vauclusien. Le groupe, aussi présent dans 7 autres pays européens ainsi qu’en Chine depuis 23 ans, a réalisé un chiffre d’affaires de 554M€ en 2019. Tout récemment, GSE a remporté le grand prix du Simi 2020 (Salon de l’immobilier d’entreprise) dans la catégorie ‘immobilier logistique’ pour la réalisation du centre de conservation ‘Arts’ situé dans la zone aéroportuaire du Bourget en Seine-Saint-Denis.
Agroparc : GSE réalise le nouveau siège de Claranor
Avec son projet de réaménagement de l’ancienne caserne des pompiers de la place du marché aux raisins, la nouvelle municipalité n’entend pas se limiter à créer un pôle de commerce de proximité de qualité. Elle souhaite également favoriser la création d’un second cœur de ville, en complément du centre-ancien. Objectif à terme : donner à Caumont tous les atouts pour assurer un développement maîtrisé alors que la commune est idéalement située entre Avignon et Cavaillon, tout étant à proximité immédiate de la zone d’activités d’Agroparc ainsi que de la sortie d’autoroute de l’A7.
La commune de Caumont-sur-Durance va lancer un programme de réaménagement de l’ancienne caserne des pompiers place du marché aux raisins. Le but est d’y créer un lieu accueillant 4 commerces de bouches.
Création d’une Halle gourmande « Initialement nous envisagions de détruire l’ancienne caserne de pompiers pour y construire à la place une halle commerçante destinée à accueillir de nouveaux commerces sur les territoire de la commune, explique Claude Morel, nouveau maire de Caumont. Depuis, nous avons revu le projet en choisissant plutôt de réaménager l’ancienne caserne ce qui permettra d’accueillir une nouvelle boulangerie artisanale au début de l’automne prochain. » Privilégiant l’implantation de commerce attractif, la nouvelle équipe municipale a écarté toutes les chaînes de boulangerie ainsi que les terminaux de cuisson parmi les nombreux postulants ayant souhaité venir s’installer sur ce nouvel emplacement.
« Un cahier des charges très sélectif. »
« Nous voulons favoriser l’arrivée de commerçants de qualité, insiste le maire. Il y a donc un cahier des charges très sélectif. Nous avons même procédé à des dégustations à l’aveugle pour retenir les meilleurs candidats. » Ainsi, en plus de la boulangerie, qui va permettre la création de 5 emplois, la municipalité souhaite aussi l’arrivée d’un boucher-charcutier, d’un primeur et d’un dernier commerce de type fromager ou caviste. De nombreux contacts ont déjà été noués avec des artisans locaux mais d’éventuelles candidatures sont encore possibles. « En plus du réaménagement de l’ancienne caserne, nous lançons aussi la procédure, avec un concours d’architecte, pour la création de la halle commerçante, annonce Claude Morel. Le cahier des charges prévoit notamment une uniformisation du bâtiment de la future halle avec celui de la boulangerie. »
Espace santé et lieu culturel Ce projet, estimé à 4M€, devrait être financé à hauteur de 50% grâce à différentes aides espérées de l’Etat, du Grand Avignon, du Département, de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles)… Si le projet initial ne prévoyait qu’un simple plain-pied destiné à abriter la halle commerçante, la nouvelle extension devrait finalement compter 2 étages afin de davantage s’intégrer à l’ancienne caserne existante. Le premier étage devrait accueillir un cabinet médical et le second devrait être consacré à la culture avec une médiathèque et salle de musique notamment. « L’actuel cabinet médical n’est plus adapté et c’était l’un des sujets centraux de la campagne, complète l’élu caumontois. Pour l’espace médical, qui comptera aussi un kiné et un dentiste, nous avons trouvé un 3e généraliste. » De plus, la pharmacie va également se rapprocher de la place.
Développer un commerce de proximité « Tout cela répond à un besoin de développer un commerce de proximité, poursuit Claude Morel. Et c’est encore plus flagrant avec la crise du Covid. Pour autant, il ne faut pas faire n’importe quoi. Pendant des années on s’est obstiné à mettre des commerces près de la mairie alors que les clients veulent pouvoir se garer au plus près. Ils choisissent donc plutôt les grandes surfaces et ne font plus leur achat dans le cœur de village où il y a moins en moins de commerces. Il reste une boulangerie et une épicerie de village vient de rouvrir. Par ailleurs, nous avons une excellente poissonnerie qui attire du monde de loin. Cela prouve bien que lorsque l’on propose de la qualité la fréquentation est au rendez-vous. C’est ce que nous voulons proposer avec notre projet. »
« Redessiner le village avec un nouveau lieu de vie. »
« Pour nous, il s’agit d’un projet phare qui doit permettre de créer du lien entre le village et les nouveaux quartiers qui se sont développés en périphérie. Ainsi ce dossier va au-delà de la seule création d’une halle. Il vise à redessiner le village, de le moderniser tout en lui conservant son identité. L’idée est déplacer le centre actuel -autour de la mairie- vers la place du marché aux raisins qui deviendrait le centre de la vie commerciale, scolaire et culturelle du village. » En plus des locaux destinés à accueillir les nouveaux commerces et services, le projet prévoit également un réaménagement paysager de la place tout en portant la capacité de stationnement de 100 à 150 places. Il est aussi prévu une réorganisation des accès ainsi qu’une sécurisation de la route jusqu’au centre commercial de la route de Gadagne intégrant notamment un rétrécissement de la chaussée et la création d’espace pouvant accueillir les piétons et les vélos.
Miser sur une complémentarité avec le centre ancien « Avec les deux écoles situées à proximité, cette place doit devenir un nouveau cœur commercial relié vers les nouveaux quartiers par des cheminements doux via le chemin de la Loge », espère le maire également vice-président du Grand Avignon délégué aux spectacles vivants. Ce dernier pense aussi que ce projet devrait bénéficier au cœur historique du village : « autour de la mairie, seraient concentrés les services administratifs, les services à la population. Ces deux zones seront reliées par un cheminement piéton et vélo ». Il ne s’agit donc pas de remplacer le centre actuel mais de le compléter avec un lieu facilement accessible pour les achats de bouches notamment. Le centre ancien se recentrant sur les services comme le coiffeur, les restaurants… « Le marché restera en centre-ville, complète Claude Morel. Nous avons aussi prévu de réhabiliter le parking situé sur la place Maurice-Baux (200 places environ) en y installant l’éclairage et la vidéosurveillance afin d’inciter les habitants du centre à s’y garer pour libérer celui de la place du marché aux raisins.
« Un projet qui s’inscrit dans une réflexion globale. »
« Tous ces projets s’inscrivent dans une réflexion globale d’aménagement de notre village. Notre but est d’éviter de devenir un ‘village dortoir’. Nous avons connu un urbanisme galopant mais pas organisé, regrette le maire. Nous comptions un peu plus de 3500 habitants à la fin des années 1980. Aujourd’hui, nous sommes plus de 5 000. » Longtemps tiraillé entre Avignon et Cavaillon, Caumont fait aujourd’hui partie de la communauté d’agglomération du Grand Avignon. Pourtant, jusqu’en 2016 la commune était encore rattachée à la circonscription d’Apt. « Ici on va au collège à Cavaillon et au lycée à Avignon, constate Claude Morel. Aujourd’hui nous sommes indéniablement dans le bassin de vie d’Avignon et les nouvelles générations qui s’installent chez nous sont aussi tournées vers ce territoire économique. Caumont est idéalement placé, à quelques minutes de la zone d’activités d’Agroparc et à proximité immédiate de la bretelle d’autoroute de l’A7 à Avignon-Sud. Nous ne manquons pas d’atouts, cependant je compte aussi sur l’agglomération pour faciliter cette intégration, particulièrement en matière d’offre de transport. »
Agroparc : GSE réalise le nouveau siège de Claranor
Tout se mondialise, tout s’urbanise mais le village s’éternise dans l’imaginaire des français entre mythes et réalités. Comment cette ruralité dont on nous parle lorsqu’elle perd ses écoles, ses commerces et ses habitants s’organise-t-elle pour proposer un projet de vie en commun ? Brantes, Crillon-le-Brave et Villes-sur-Auzon : trois exemples vauclusiens qui soulignent les enjeux humains et territoriaux des stratégies de survie et d’attractivité de « smart villages »…
1h15 d’Avignon, voici Brantes et son paysage escarpé qui se déploie. « Au premier plan, on voit les oliviers et amandiers, plus haut les lavandes, puis les pins et enfin le sommet rocheux et abrupte de la face nord du mont Ventoux ». Ainsi croqué par son maire, le village est une carte postale.
Roland Ruegg approuve. « Nous avons un paradis devant les yeux ». Mais que faire pour qu’il ne nous passe pas sous le nez ? Brantes a essuyé une attaque de loup, fin mars. Trois brebis en ont fait les frais. Nous voilà ainsi dans une vraie ruralité où l’homme est face à la nature. Au plus haut, Brantes compte près de 500 habitants (1835) et, au plus bas, environ 60 dans les années 1990. « Depuis, nous avons regagné des habitants. La population hivernale est actuellement de 90 personnes. Et elle triple en été, sachant que 60% de notre parc immobilier est maintenant composé de résidences secondaires ».
Pas de heurts entre ces populations, même si le prix des terrains à bâtir est attractif pour les ressortissants de l’Europe du Nord. « Une part de notre identité change, mais nous conservons une vraie structure villageoise au sein d’une nature sauvage qui amène des projets ». Une bergère s’est installée, une bière de Brantes a vu le jour cette année grâce à un citoyen de sa Majesté. Et puis il y a toujours, dans le fil de la tradition, potier, faïencier, ferronnier. On voudrait aussi permettre à d’autres artisans de s’installer. Un élevage de chèvres serait le bienvenu. Le loup complique la viabilité économique du projet, parce qu’il faut traire matin et soir et de surcroît garder un œil attentif sur le troupeau. Mais le loup est aussi un indéniable « label d’authenticité » dans un village où les estivants restent souvent le nez collé à leurs portables. On est donc entrés dans l’ère du « en même temps ». Un véritable défi pour les élus et acteurs des espaces ruraux, qui ont un rapport affectif avec leur territoire.
Comment sauver les meubles ?
Pour préserver l’attractivité d’un territoire, il s’agit non seulement d’être combatif, mais innovant.
Fin 2016, Roland Ruegg apprend que 16 classes vont être fermées dans le Vaucluse et que sa commune, en zone rurale de montagne, va perdre sa classe unique. C’est un drame. Sans enfants, pas d’avenir. « Nous avons obtenu le soutient d’autres maires du département et de sénateurs pour garder l’école. L’année prochaine nous aurons 12 enfants, dont la moitié en maternelle. Nous sommées rassurés. L’annonce d’un début de scolarité obligatoire à 3 ans est un gage de pérennité». Un pur ballon d’oxygène dans cette ruralité qui cherche à se réinventer. Car il ne suffit pas de sauver les meubles, encore faut-il une stratégie.
En l’occurrence permettre à des jeunes parents de s’installer sans compromettre le cachet du village. Eh oui, on est loin d’être dans le désert !
Les espaces naturels couvrent 90% de l’arrière-pays vauclusien qui gagne de la population au rythme de 1 % par an depuis le début de la décennie, un peu moins de 0,5% sur l’intercommunalité de Brantes. Autour de ce nid d’aigle à l’habitat ramassé, le risque de sacrifier de trop rares terres arables ou de pâture est bien réel. « C’est toujours au moment du vote du PLU que l’on perd des voix », constate Roland Ruegg dont la commune est rattachée à une zone « Natura 2000 » et au Ventoux, réserve de biosphère pour l’Unesco.
Un atout pour empêcher l’artificialisation du paysage et la fin du village. C’est ce qui a failli arriver à Crillon-le-Brave, à une dizaine de kilomètres de Carpentras et à 25 minutes du bassin d’emploi d’Avignon. Une vue splendide cette fois située au pied versant sud du Géant de Provence et des dentelles de Montmirail qui lui vaut la présence d’un Relais et Château et une heureuse restauration du cœur du village.
Zéro commerce en 2010 : la grande distribution a tout pompé. Guy Girard est furieux contre ce système de désertification. « Comment faire revenir la vie dans le village ? On a d’abord préempté une propriété pour permettre l’installation d’un Bistrot de pays. Les gens ont joué le jeu. Mais on faisait aussi le constat d’une offre privée qui ne pouvait pas se développer ». Trop de saisonnalité, un rendement aléatoire, des retours sur investissements à planifier à très long terme : « les gens préféraient investir au cœur des zones de chalandise même s’il ne s’y passe vraiment pas grand-chose en dehors des transactions commerciales », tance M.Girard.
Impossible de lutter ? Non, car Crillon amorce son essor démographique au rythme de 5% par an. En 2014, la mairie achète une maison de village en plein centre. Elle veut créer un « four à bois » traditionnel, instrument par excellence d’une convivialité villageoise à retrouver de toute urgence…
Ce sera une boulangerie. Mais pas n’importe laquelle. La mairie met 250 000 euros sur la table. Pétrin à bras plongeants, four biomasse à sole tournante – le premier du Vaucluse – le projet prévoit un équipement très qualitatif « quatre à cinq fois plus onéreux » que pour une boulangerie ordinaire. Et un logement au dessus du local. Le tout pour 600 euros de loyer par mois et un investissement de 15 000 euros pour le professionnel. « On a reçu 30 candidatures ! Il faut dire que les banques ne sont pas tendres avec les métiers de bouche. Il faut pour obtenir un crédit de 200 000 euros et une ligne de trésorerie présenter 300 000 euros de garanties », peste Guy Girard. Plus d’un quart des 150 communes du Vaucluse n’ont plus de boulangeries. Celle de Crillon-le-Brave (600 habitants) ouvre pourtant en juillet 2017. « Ca fonctionne très bien avec un très beau chiffre d’affaires et un succès qui va bien au-delà de la commune », s’enflamme le maire qui enchaîne sur la création d’une petite épicerie. « Partis de zéro, le village répond à l’attente de convivialité et de rencontre des habitants et nouveaux venus ». Pas moins de 40 constructions en neuf et en résidence principale sur le feu et une petite population de télétravailleurs qui pointe le nez : Crillon fait figure d’exemple, celui d’un « bourg centre » qui offre une vraie « qualité de vie » au plus près des pôles d’emploi et de services urbains. Une stratégie qui marche. Le maire a été réélu, en 2014, avec 80% des voix.
Cesser de croire à une érosion inéluctable
Dernier exemple, celui de Villes-sur-Auzon (1350 habitants), première commune du Vaucluse à reprendre une station service de distribution de carburant en régie municipale. La problématique est au cœur de l’élection municipale de 2014, gagnée par Frédéric Rouet, promoteur de l’initiative de la dernière chance car la station, ayant été rachetée par la municipalité dans les années 90, n’avait plus de gérant depuis un an.
L’affaire est pliée en quatre mois. Le temps d’une mise aux normes et d’un complète automatisation pour 70 000 euros, dont 12 000 sont pris en charge par une subvention du Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac). Située sur l’axe Carpentras – Sault, la pompe fait le plein. « Entre 500 000 et 700 000 euros de chiffres d’affaires qui vont dans nos caisses. Depuis quatre ans, nous n’avons plus besoin des banques pour financer notre ligne de trésorerie. Nous faisons aussi un bénéfice (40 000 euros en 2015) bien utile pour compenser les baisses de dotations» qui, pour la première fois depuis huit ans, se sont stabilisées en 2018 selon le Président de la République. « Malgré l’augmentation de la dotation globale de fonctionnement, 22 000 communes, dont de nombreuses petites villes, subissent en 2018 une baisse de leur dotation forfaitaire», tempère l’Association des petites villes de France.
La mairie n’est pas trop gourmande : entre 10 et 13 centimes de marge au litre. Mais l’automobiliste s’épargne un trajet d’une une dizaine de kilomètres aller simple pour s’approvisionner à meilleur prix. « C’est un élément important qui conforte aussi l’attractivité du village doté d’une cave coopérative, de quatre restaurants, une petite vingtaine de commerces et un camping», ajoute le maire qui continue sur cette politique de service.
« En octobre dernier, nous avons inauguré notre agence postale communale qui fonctionne 6j/7 et 25 heures par semaine au sein de la mairie, soit le double de ce que proposait le groupe La Posta avant son départ de la commune. Nous proposons les mêmes services, mais des retraits d’argent plafonnés à 350 euros par semaine. Les gens ont l’air contents », estime l’édile qui bénéficie d’une aide du groupe La Poste d’environ 1100 euros par poste. « On a aussi repris les anciens locaux de La Poste (120 m2) pour y créer deux cabinets médicaux de généralistes. Nous finalisons un accord avec un jeune en fin d’études présenté par notre praticien actuel. Il pourra s’installer dans notre village qui représente un potentiel de 2000 patients. »
Il faut donc cesser de croire à une érosion inéluctable précipitant la disparition de notre terroir. On voit bien que des stratégies se mettent en place et qu’il ne faut plus tout attendre de la puissance publique.
Dès 2015, les « maisons de service public » ont été remplacées par des Maisons de service aupublic (voir encadré) regroupent missionnaires de service publics relevant de l’Etat, des collectivités ou de l’Administration et opérateurs de services privés (commerces alimentaires, bureau de tabac, etc.). L’offre de service globale, sur mesure, peut être organisée sous un même toit ou de manière itinérante ou encore selon des modes d’accès dématérialisés. Il en existe 8 en Vaucluse (un millier en France) : Mérindol (2016), Sablet, Maubec, Cucuron, la Bastide-des-Jourdans, Sault, Mormoiron et Carpentras.
Les implantations postales sont souvent les plateformes de cette mutualisation de moyens humains, physiques et numériques comme à Mormoiron, à quelques encâblures de Villes-sur-Auzon. La Poste accueille depuis mi-avril des permanences de la Direction départementale des Finances Publiques de Vaucluse durant les campagnes de déclaration et de paiement des impôts. C’est utile et ça concerne les 12 000 contribuables qui relevaient de la perception de Mormoiron. Pour le reste, il faudra compter sur le numérique…
Vers un écosystème digital rural ?
On a tous pleuré à chaudes larmes sur la disparition des cabines téléphoniques, bien qu’horriblement chères. Qui sait aujourd’hui que l’Union Européenne ouvre en mai 2018 les inscriptions de la première des quatre vagues du programme « Wifi4EU » qui apportera un financement de 15 000 € aux communes rurales candidates pour installer dans un lieu public un accès wifi gratuit ? 1000 communes seront retenues selon le principe premier arrivé, premier servi.
Les touristes de Brantes pourraient ainsi dévorer leur ration quotidienne de « méga-octects » via portables et tablettes. Mais les villageois pourraient aussi y trouver leur compte, comme le démontre « Ruralitic », un forum national qui œuvre afin d’aider et de conseiller les agglomérations rurales qui ont décidé de se tourner vers le numérique. Soutenu par des partenaires de premier plan (Caisse des Dépôts, Orange, SFR, Nokia ou encore Enedis) et plus de 150 élus, cette vitrine propose des solutions pour mieux connecter les habitants entre eux et leur permettre déclencher de nombreux projets numériques participatifs que ce soit en matière d’économie, de santé, ou d’accès à l’éducation.
Un « smart village » où l’on gère mieux en commun les ressources dans le cadre d’un projet d’avenir.
H.T.
Ces services qui disparaissent et ceux qui reviennent
Violès Cela fait 3 ans qu’élus, commerçants et habitants se mobilisent pour la remise en fonction de l’unique Distributeur automatique de billets (Dab) du village forcé à la voiture bélier en avril 2015. Malgré les pétitions (près de 1 100 personnes sur 1 649 habitants!), le Crédit agricole fait toujours la sourde oreille arguant l’insécurité qui règne à Violès en prétextant plusieurs cas de vandalisme ces dernières années.
Vedène Le 30 avril 2015, l’unique station-service du centre-ville ferme ses portes. Elle laissera la place à un programme immobilier de logement.
Sivergues Mai 2016, Gisèle Martin, maire de Sivergues pousse un coup de gueule contre l’isolement téléphonique de la quarantaine d’habitants de sa commune. Pas d’antenne-relais alors que le village fait partie des 268 communes recensées par le programme national de résorption des zones blanches. Pire même, les lignes fixes aériennes sont parfois coupées jusqu’à 15 jours avant que l’opérateur n’intervienne. C’est pour cette raison que le village s’est mobilisé afin de conserver son unique cabine téléphonique qui devrait disparaître dans le cadre de la suppression par Orange des dernières cabines encore en fonction en France (voir encadré ci-contre). Des difficultés également rencontrées par le village voisin de Buoux. Les deux communes devraient cependant conserver leur cabine quelques mois de plus, histoire qu’Orange trouve en n une solution.
Gigondas Le bureau de Poste a fermé ses portes le 28 février 2017. Depuis, c’est l’épicerie locale du centre de ce village de 550 habitants qui, avec le soutien de la commune, est devenue un point-relais proposant l’essentiel des services postaux. Quant au bureau de poste, il a cédé la place à un projet de bar-restaurant.
Mérindol Juillet 2016, la première Maison de services au public (MSAP) de Vaucluse ouvre à Mérindol. Un espace qui va permettre à ce village du Luberon de près de 2000 habitants de bénéficier de l’ensemble des services de La Poste (courrier, colis, Banque postale, téléphonie) ainsi d’un accès aux services en ligne de Pôle emploi, de la Carsat (Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail) et de la MSA (Mutuelle sociale agricole). Depuis, 7 autres Maison de services au public ont vu le jour à Cucuron, La Bastide-des-Jourdans, Maubec, Mormoiron, Sablet, Sault et Carpentras.
Suzette En juin dernier, la commune de Suzette inaugure le restaurant ‘Le temps des cerises’. Un projet municipal mené dans le cadre d’une Délégation de service publique (DSP) gérée par une association car le restaurant fait partie du domaine public. Après évaluation des différents candidats c’est une commission d’attribution qui a désigné les occupants en fonction de leurs capacités professionnelles, leur expérience et leur solvabilité. Auparavant, il a cependant fallu rénover l’établissement qui a ainsi bénéficié de 31700€ HT de travaux, dont 15500€ apportés par le fonds de concours exceptionnel destiné à soutenir les projets d’investissement de proximité de la Cove (Communauté d’agglomération Ventoux-Comtat Venaissin), qui a également appuyé le projet en assurant la maîtrise d’ouvrage de la DSP. Outre le restaurant, cet espace, qui vise à redynamiser le village, propose également des activités de traiteur, des plats à emporter, un coin presse, un dépôt de pain ainsi que des services de proximité. A terme, il accueillera aussi des activités culturelles et festives.
Sainte-Cécile-les-Vignes La commune a acquis en fin d’année au Conseil départemental de Vaucluse un terrain de 1625m2. Une parcelle qui devrait être cédée à un investisseur privé afin d’aménager une station-service, un portique de lavage et un lavomatic.
Mormoiron/Méthamis Avec la fermeture, depuis le 1er janvier dernier, de la Trésorerie de Mormoiron ce sont près de 12 500 contribuables qui doivent désormais se rendre à la perception de Carpentras. Une situation que dénonce notamment Claude Pagès, le maire de Méthamis (419 habitants), qui s’oppose à cette disparition après celle de la Trésorerie de Sault il y a quelques années déjà. Déplorant la création d’un désert administratif, sa commune a pris une délibération contre cette fermeture et incite les 14 villages dépendant de l’ancien établissement de Mormoiron à faire de même.
Villedieu En début d’année, la commune a lancé une opération de collecte de fonds via le site internet de la Fondation du patrimoine. Objectif: restaurer la façade du Café du centre, un établissement existant depuis plus de 150 ans. Auparavant, la municipalité a procédé, pour 300000€ à une partie de la rénovation de ce bâtiment qui constitue un élément de dynamisation de l’activité du coeur du village.