Journée portes ouvertes pour les 10 ans de la pension de famille Denis Martin
L’Association pour l’hébergement, l’accueil et la réinsertion en Provence (Aharp) organise une journée portes ouvertes le jeudi 21 mars à 9h30 pour fêter les 10 ans de la pension de famille Denis Martin à Avignon qui accueille chaque année plusieurs personnes isolées et désocialisées sur le département. À cette occasion, les visiteurs auront la chance de pouvoir échanger avec les 35 résidents de ce lieu d’habitat qui réapprend à ces hommes et ces femmes à vivre ensemble.
Une pension de famille, deux résidences d’accueils et 30 chambres individuelles pouvant accueillir 35 personnes. C’est ce que propose la pension de famille Denis Martin qui se trouve au 415 chemin de Baigne pieds à Avignon. Ce centre d’accueil social est la première maison-relais du Vaucluse ouverte il y a 10 ans qui accueille des femmes et des hommes isolés, désocialisés et qui ont connu des périodes de précarité en passant par la rue ou des centres d’hébergement.
L’association Aharp qui lutte au quotidien contre l’exclusion sociale et qui agit en faveur d’un accompagnement et d’un hébergement pour les personnes en situation d’exclusion organise ce jeudi 21 mars à 9h30 une journée portes ouvertes au sein même de ce centre de pension pour célébrer le dixième anniversaire de ce lieu de vie et de créateur social.
La pension de famille Denis Martin, créée dans le cadre de la politique sociale du « logement d’abord », met à disposition une trentaine de chambres individuelles et un logement privatif pour permettre aux locataires de recréer du lien social sans limitation de durée. Elle met également à contribution une équipe pluriprofessionnelle d’accompagnants sociaux et d’un infirmer psychiatrique afin d’encadrer et soutenir les résidents souffrants de problèmes d’addictions ou de pathologies psychiatriques.
Une journée portes ouvertes sous le signe de l’échange social
Pour ces portes ouvertes qui commenceront dès 9h30 par un café social partagé par l’ensemble des participants, l’association Aharp a souhaité créer du lien entre les visiteurs et les résidents du centre social. La journée d’accueil qui se poursuivra par une visite du centre et des chambres sera rythmée par des témoignages des locataires ayant bénéficié de l’aide de la pension de famille Denis Martin.
L’occasion pour certains résidents qui sont là depuis la création du centre de partager leurs expériences et leurs aventures vécues dans ce lieu de réinsertion sociale. Un lieu de vie et de guérison qui a permis à ces hommes et ces femmes de retrouver une autonomie dans leur vie quotidienne.
Journée portes ouvertes pour les 10 ans de la pension de famille Denis Martin
Depuis 38 ans l’AHARP se décarcasse pour tendre lamain aux femmes victimes de violences conjugales comme aux mineurs en difficulté
Cette « Association pour l’Hébergement, l’Accueil et la Réinsertion en Provence » a été créée en 1985 par Denis Martin, ingénieur puis directeur-adjoint du site nucléaire de Marcoule. Et c’est lui, (qui fêtera ses 96 ans le 18 septembre prochain), qui a ouvert l’assemblée générale de l’association mardi matin à Avignon. « Je vous remercie vous tous, les personnels et les partenaires qui agissez par conviction et par compétence, vous qui êtes au service de la solidarité envers les plus fragiles ».
Sylvie Martin, co-présidente a dressé le rapport moral : « Notre fil rouge c’est le slogan de l’association, ‘Agissons pour l’avenir’. Et depuis 1985, nous en avons fait du chemin en aidant les personnes dont le parcours a été traumatisant, fait de violences, de séparations et de solitude. Nous avons fait en sorte qu’ils aient un avenir qui rompe avec l’isolement, qui facilite l’inclusion sociale ».
En liaison avec les services de l’Etat et le Conseil départemental, l’AHARP a ouvert une halte-garderie en 1987 (Li Pitchoun), puis une 1ère maison-relais (La résidence Denis Martin, du nom de son fondateur) en 2013, un service « jeunes » pour la protection de l’enfance et l’accompagnement de mineurs isolés étrangers en 2015, en 2021 un centre maternel, en 2022 une maison d’accueil d’urgence pour les enfants et en 2023 une pension de familles de 35 places sur le Grand Avignon. Aujourd’hui, elle fonctionne grâce à une dotation de 5M€.
En partenariat avec l’association « RHESO », elle prend en charge globalement les femmes qui quittent leur domicile, qui se retrouvent sans revenus après leur divorce, parfois victimes de violences conjugales, psychologiques, sous emprise de leur conjoint, avec ou sans enfants eux aussi parfois victimes de violences parentales.
En tout, 9 structures existent aujourd’hui au sein de cette strucure d’économie sociale et solidaire. Luc Crespo, co-président de l’AHARP insiste « Nous sommes là pour accueillir, accompagner, pour lutter contre le sans-abrisme, pour offrir un toit, pour que chacun se sente chez soi, homme, femme, enfant. Nous ne leur disons pas ‘Qu’est ce que vous voulez? Mais ‘Que pouvons-nous faire pour vous?’
En tout, en 2022, 400 personnes vulnérables ont été soutenues par les 76 salariés de l’AHRP, éducateurs socio-éducatifs, animateurs, infirmières, psychologues, conseillers conjugaux, comptables, logisticiens, techniciens, veilleurs de nuit, maîtresse de maison, Leur credo : la solidarité, la protection, le professionnalisme. Il faut savoir que 47% des personnes accompagnées l’an dernier étaient des hommes, 40% des femmes, 8% des femmes avec enfant(s) et 5% des couples.
Les salariés font face à des personnes qui ont des droits de séjour parfois incomplets, des problèmes psychiques ou physiques. Elles sont parfois victimes d’addictions, elles ne parlent pas forcément français.
Parmi les pays dont proviennent ces publics, la Tunisie, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Somalie, Soudan, Cameroun, Congo, Tchad, Albanie, Bengladesh et Afghanistan, c’est dire la diversité des langues, même si certains pays africains sont francophones.
Le directeur de l’AHARP, Benoit Filist précise : « Les taux d’occupation sont de 92,66% pour les dispositifs d’accueil d’urgence, 97% pour l’insertion, 88% pour les femmes victimes de violences et la durée moyenne des séjours s’allonge en raison de certains freins sociaux ». Une collaboratrice, Faustine ajoute « On a de plus en plus de besoins en alimentation, en hygiène, il y a un engorgement de l’hébergement. Les titres de séjour sont longs à renouveler ce qui empêche l’insertion, le droit au logement. Salima témoigne « Mon but est qu’ils / elles retrouvent le sourire, mais c’est dur quand on voit qu’ils souffrent physiquement, psychologiquement, qu’ils ont des angoisses, des obsessions mais qu’ils veulent passer à autre chose, sans hospitalisation dans un établissement psychiatrique ».
Autre prise de parole, celle de Sylvia : « Dans le centre parental, l’enfant se développe entre son papa et sa maman, harmonieusement, il s’épanouit alors qu’un placement sans eux représenterait un traumatisme. » Emilie, elle s’occupe de médiation sociale grâce à un petit chien : « C’est une façon d’aider un enfant en souffrance. Quand il l’a dans ses bras, qu’il le caresse, un lien corporel se tisse entre eux qui l’aide à lâcher prise, à lui rendre confiance en lui ».
Le « R » de l’AHARP, c’est la réinsertion et elle passe par une formation, un métier. Ils concernent majoritairement le BTP (32%), l’artisanat (12%), les métiers de l’hôtellerie et la restauration (10%), l’automobile (6%) et le transport et la logistique (4%). Le jeune Mohamed Aly a d’ailleurs décroché le 2ème prix de « La meilleure baguette française », catégorie apprenti, c’est dire si son processus d’autonomie est en marche.
Pour conclure, reprenons les mots du trésorier de l’AHARP, Jacques Vincent : « Notre boussolle, c’est non seulement l’accueil mis aussi le soutien psychologique, l’empathie, l’écoute, la bienveillance et le respect de toutes ces personnes cabossées par la vie. »
Journée portes ouvertes pour les 10 ans de la pension de famille Denis Martin
L’AHARP (Association hébergement accueil réinsertion en Provence) vient de lancer son Centre parental -ex centre maternel l’Oustau-en partenariat avec le Département de Vaucluse. Mission ? Accueillir la femme enceinte, l’enfant et ses parents dans le cadre des ‘1 000 premiers jours de l’enfant’. 80 structures de ce type existent en France dont deux en région Sud-Paca à Avignon et à Marseille.
Objectif ? Soutenir le lien de la femme enceinte avec son futur enfant et éviter le placement de l’enfant en maintenant sa relation avec ses deux parents. Le public visé ? Les personnes en rupture familiale ou sociale. Objectif ? Assurer la sécurité physique et affective pour le bon développement de l’enfant.
Le centre parental Le Centre parental accueille les femmes enceintes, les familles avec enfants en rupture familiale ou sociale, des enfants en ordonnance de Placement Provisoire (OPP) avec leur parent(s). Des professionnels –psychologue, infirmières, assistantes sociales, accompagnante éducative et sociale, éducateur de jeunes enfants, moniteur-éducateur- sont là pour les entourer et les guider vers leur parentalité, afin qu’ils puissent se comprendre, organiser leur quotidien et se projeter vers un futur possible, dans un lieu sécurisant et gagner en autonomie. Le centre maternel et parental Aharp se situe 395, rue Pierre Seghers, bâtiment Orion, à Avignon. Les bureaux de l’équipe sont installés au Centre affaires-Cap Sud où se trouvent l’espace d’accueil et d’entretiens, une salle d’activité et de jeu, une cuisine équipée pour des actions collectives dont voici le livret d’accueil.
Les moyens L’accueil des personnes se fait au gré de logements meublés et équipés dans le parc privé et public, à Avignon et propose également des espaces de vie partagés comme des salons TV, des salles d’activité, des laveries, dans des logements collectifs.
Les chiffres clés L’AHARP propose 260 places d’accueil et d’accompagnement sur trois pôles Hébergement, Protection de l’enfance et Logement. Le pôle Hébergement, dans le cadre du CHRS –Centre d’hébergement et de réinsertion sociale- dispose de 71 places en insertion et 10 en urgence. Le pôle Protection de l’enfance dispose du Centre parental pouvant accueillir 9 places adultes et 10 places enfants ; Le service d’accompagnement à l’autonomie propose 75 places et la Villa d’accueil d’urgence des mineurs de 6 places. Enfin, le pôle Logement est constitué d’une Maison relais de 35 places en pension de familles ; d’une Maison relais spécialisée de 30 places en résidences d’accueil et d’un Service de coordination logement et santé psychique de 20 places. En 2020, 2021 et 2022, l’AHARP a accueilli et accompagné en moyenne 360 personnes pour des séjours de plus en plus longs au regard des situations dont la précarité et la complexité s’intensifient. L’équipe est composée de 70 salariés à temps plein et partiel. C’est en 2021 que le centre maternel l’Oustau de l’AHARP se transforme, en collaboration avec le Conseil départemental en Centre parental. Un colloque réunissant de nombreux spécialistes de l’inclusion, de la prévention et de la protection de l’enfance s’est tenu lors de la présentation du Centre parental.