25 novembre 2024 |

Ecrit par le 25 novembre 2024

MIN de rien, l’ancienne économie n’est pas morte !

A l’heure où le commerce en ligne triomphe et met à genou nombre de distributeurs, les MIN (Marchés d’Intérêts Nationaux) pourraient apparaitre comme une survivance du passé, voire une anomalie. Mais que nenni ! Dans notre région ils sont plusieurs à faire quotidiennement la démonstration que l’ancienne économie n’est pas morte et qu’elle a même consolidé ses positions. Qui l’eut cru ?

Crée par le Général (de Gaulle) au début des années 60, les MIN (une vingtaine en France et cinq en Provence-Alpes-Côte d’Azur*) sont un modèle d’interventionnisme de l’État original et très intéressant. Loin des modèles collectivistes et de leur planification aussi imbéciles qu’inutiles, il s’agissait au sortir de la deuxième guerre mondiale de rationaliser et moderniser les circuits de distribution alimentaire. L’enjeu était de taille, il fallait nourrir les habitants des grandes villes dont les populations se développaient à la vitesse grand V.

Une simple place de marché pour les professionnels
L’idée des MIN est simple, et c’est ce qui en fait sans aucun doute son succès. Il s’agit, dans une unité de lieu et sur un temps donné, de mettre en relation des vendeurs, en l’occurrence des producteurs, avec des acheteurs, commerçants, restaurateurs, grossistes… Une simple place de marché pour les professionnels, où on laisse justement le marché organiser son activité. Les MIN bénéficient d’un statut juridique particulier, et aujourd’hui, bien que leur autorisation d’exercice relève toujours d’un décret du Premier Ministre, les régions en sont, depuis 2004, les collectivités de tutelle. Chaque MIN a la possibilité de choisir la structure de gestion qui lui convient le mieux, souvent une régie municipale (forme de délégation de service public).

Là, la vente en ligne ne peut pas s’aligner
Grâce à ce modèle original, cet acteur économique, incontournable dans la filière des produits frais, est autonome et indépendant. Et la différence des autoroutes, ces petites pépites de notre économie nationale ne sont pas cessibles…
Certes, ce type de commerce nécessite de se lever dés poltron minet, entendez par là 3h00 du matin, quand même. Mais on peut y voir, y sentir, voire y goûter les produits proposés par les producteurs. Là, la vente en ligne ne peut pas s’aligner… Et puis il y a les rapports humains qui restent fondamentalement indispensables à toute vie en société.

Les MIN reste un canal de distribution qui compte
Mais tout n’a pas toujours été facile. Au milieu des années 70, avec le développement de la grande distribution, qui a créé ses propres filières, les MIN ont perdu beaucoup de terrain. On leur prédisait même une fin inéluctable. Mais ils ont résisté et se sont adaptés en jouant la carte de la qualité et des produits locaux.
Les MIN reste un canal de distribution qui compte, aux côtés de la grande distribution et des circuits courts. Aujourd’hui, 35 % des produits alimentaires frais y transitent, contre 80 % dans les années 60. Ils sont un contre point nécessaire aux évolutions actuelles du commerce et de la distribution. Et franchement il y a quelque chose de réconfortant dans ce modèle.

*Avignon, Cavaillon, Chateaurenard, Marseille et Nice


MIN de rien, l’ancienne économie n’est pas morte !

Allez comprendre. Alors qu’ils exercent une activité qui nous ait totalement indispensable, qu’une majorité de français aime et soutient cette profession, les agriculteurs n’ont pas la considération qu’ils méritent, et en particulier économique. On parle même de déclassement social. Comme bien d’autres territoires, le Vaucluse est concerné par cette crise qui dure et qui ne semble jamais trouver de solutions.

On a tous des racines dans le monde agricole, et je n’y fais pas exception. Mon grand-père paternel était un éleveur et l’un de mes fils et sa compagne sont agriculteurs. D ‘ailleurs, Il préfère qu’on l’appelle « paysan ». Autrefois péjorative, cette terminologie claque aujourd’hui comme une revendication : le respect du terroir avant tout.

« On aura toujours besoin d’agriculteurs pour nourrir les hommes »
Alors qu’il n’était encore qu’un jeune enfant, mon fils se vit poser la question par son arrière-grand-père : « qu’est-ce que tu veux faire comme métier plus tard ? ». Sans hésiter, il lâcha : « agriculteur ! ». On ne saurait avoir fait meilleur plaisir à cet aïeul qui voyait là une filiation salvatrice après deux générations d’égarement. Le grand-père ne s’empêcha pas de poursuivre, affirmant avec conviction : « Tu as raison on aura toujours besoin d’agriculteurs pour nourrir les hommes ». La sagesse de ceux qui ont travaillé dur ne s’est malheureusement pas vérifiée ou en tout cas pas de la manière dont ils l’entendaient.

“En fait, il ne faut pas chercher bien loin les causes de la crise du monde agricole : on s’est éloigné du bon sens.“

L’avoine que gagnent aujourd’hui nos agriculteurs est loin de les nourrir totalement
A un autre moment, alors que j’étais derrière mon ordinateur, pendant des vacances à la ferme, ce même grand-père, étonné que je travaille pendant mes congés, m’interrogea : « dis-moi, est-ce que tu manges toute l’avoine que tu gagnes ?  Cette question, qui à l’époque m’avait beaucoup interpellé, résonne maintenant différemment. En effet, l’avoine que gagne aujourd’hui nos agriculteurs est loin de les nourrir totalement, c’est même eux qui en ont la plus petite part. En fait, il ne faut pas chercher bien loin les causes de la crise du monde agricole : on s’est éloigné du bon sens. Les agriculteurs comme d’autres métiers d’ailleurs, se trouvent à ne pas être du bon côté du manche alors que sans eux les industries agroalimentaires, les intermédiaires, la distribution ne sauraient exister. Un rapport de force qui serait juste et nécessaire de rééquilibrer.

Souvenons-nous, il n’y a pas si longtemps l’agriculture française était un des fleurons de notre économie nationale, un ambassadeur de notre excellence en matière alimentaire. Un secteur qui assurait à la France une balance commerciale excédentaire. Mais où avons-nous merdé ? Il est urgent que le bon sens conduise les décisions et les organisations mises en place. Le bon sens paysan évidemment, comme tous les grands-pères du monde sauraient avoir.


MIN de rien, l’ancienne économie n’est pas morte !

Les réseaux de l’agriculture paysanne en Vaucluse (ADEAR 84 et Confédération Paysanne 84) organise une nouvelle édition de la Fête de l’agriculture paysanne dans une ferme de Venasque ce samedi 20 septembre. L’occasion de se réunir, d’échanger et de festoyer.

Cette année, c’est Félix Droin, à Venasque, qui ouvre les portes de sa ferme et accueille l’événement. Ce dernier mettra en avant le collectif avec le thème ‘Mutualiser des idées, du temps, des espaces, des moyens matériels… Pourquoi ? Comment ?’.

Pendant toute la durée de l’événement, les visiteurs pourront profiter d’un marché paysan et artisanal, de jeux en bois pour petits et grands, de snacks fermiers, d’une buvette, de jeux de société engagés, de stands associatifs, ou encore d’une exposition. À 14h30, il y aura une table ronde sur le thème ‘Faire collectif en agriculture’ avec une intervention de Christophe Lenfant sur le thème de l’intelligence collective et des partages d’expériences de celles et ceux qui s’impliquent en agriculture dans des dynamiques collectives pour l’installation, la gestion, ou bien la commercialisation. L’événement se terminera avec un bal paysan dès 19h.

Samedi 30 septembre. De 13h à 23h. 2847 Route de Gordes. Venasque.

V.A.


MIN de rien, l’ancienne économie n’est pas morte !

La Confédération paysanne a décidé de déconfiner le Salon de l’agriculture afin que tous puissent en profiter. En Vaucluse, deux fermes vont participer à la troisième édition de l’opération ‘Le Salon à la ferme’ : le Domaine de Didier Brun à Châteauneuf-de-Gadagne ce vendredi 24 février et la ferme de la Grande Bastide à Villelaure ce dimanche 26 février.

L’opération a pour objectif de faire découvrir l’agriculture paysanne, de porter un discours politique moderne et solidaire sur l’avenir des territoires et de montrer la réalité des métiers agricoles. Les deux journées tourneront autour du thème de l’eau et de sa préservation. À Villelaure, l’irrigation gravitaire et les zones humides, seront mises en avant. À Châteauneuf-de-Gadagne, les visiteurs pourront découvrir comment les pratiques agro-écologique permettent de faire face efficacement aux aléas climatiques. Les deux journées seront rythmées par des visites guidées, des tables rondes et des expositions.

V.A.


MIN de rien, l’ancienne économie n’est pas morte !

Ce samedi 15 octobre, la Fête de l’agriculture paysanne aura lieu à Mazan, et c’est la Ferme du Rouret qui va accueillir l’événement. Les visiteurs pourront se balader librement entre les stands associatifs et entre les allées du marché paysan et artisan. Une librairie éphèmère, avec des ouvrages neufs et d’occasion, sera installée, ainsi qu’un coin avec de grands jeux en bois et des jeux de société. Les visiteurs pourront également admirer trois expositions : ‘Le Champs des femmes’, ‘Frise des droits des paysannes’, et ‘L’égalité professionnelle en agriculture’. Le tout, sur un fond musical.

À 14h15, Florence Guende, la propriétaire des lieux, mènera une visite de la ferme et offrira son témoignage. À 15h30, le conte ‘La petite paysanne’, écrit par le collectif d’agricultrices Brind’Elles, sera lu par Caroline Berger-Angelini. À 16h30, la bande dessinée de chroniques paysannes ‘Il est où le patron ?’, élaborée par le collectif des Paysannes en polaire, sera présentée. À 17h30, une table ronde sera animée par l’ADEAR 84 et Radio Aïoli sur le thème ‘Egalité de genre : quels enjeux en agriculture ?’. À 18h30, la Conféderation paysanne de Vaucluse et l’ADEAR 84 organiseront une discussion autour de l’accès au foncier, de l’installation, de la situation en Vaucluse. La Fête de l’agriculture paysanne se clôturera avec un bal paysan.

Samedi 15 octobre. À partir de 14h. Ferme du Rouret. 679 Chemin du Rouret. Mazan.

V.A.

https://echodumardi.com/tag/agriculture-paysanne/   1/1