Comment assister à la chute de la cheminée d’Aramon ?
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Points d’observation, restrictions de circulation, exposition photo, déroulement de la matinée… La mairie d’Aramon a communiqué tout ce que vous devez savoir pour assister à l’affalement de la cheminée de la centrale EDF prévu le mercredi 7 juin prochain.
Symbole de la commune d’Aramon depuis sa construction il y a plus de 40 ans, la cheminée de l’ancienne centrale thermique d’EDF va disparaître du paysage le mercredi 7 juin prochain. C’est à 10h30 que l’édifice de 250 mètres devrait être ‘affalée’, c’est-à-dire basculée sur le côté en direction du parc de la Lône. L’occasion pour la municipalité gardoise de mettre en avant le lien qui s’est tissé avec celle qui fût la plus haute tour industrielle d’Europe avant d’être dépassée par celle de Gardanne en 1984 (297 mètres). « La cheminée a constitué un véritable symbole pour tout un territoire et particulièrement pour notre commune, expliquent les services de la Ville. Visible à plus de 20 km, ayant été la cheminée la plus haute d’Europe, elle a su s’intégrer aux paysages aramonais et s’ancrer durablement. C’est donc, logiquement que la commune organise des moments particuliers au cours de cette matinée. »
L’opération devrait prendre moins d’une minute Ainsi, plusieurs moments rythmeront la matinée qui se terminera par un moment d’échanges autour d’un apéritif.
9h30 : rendez-vous à la salle Eugène Lacroix pour une prise de parole des élus.
10h : rendez-vous à la Lône où sur le trajet les spectateurs pourront découvrir les 43 clichés retenus suite à un appel à candidature de la commune ainsi que des dessins réalisés par les enfants du centre de loisirs et 3 maquettes de la centrale (cependant, en fonction de la météo, cette exposition pourrait être présentée uniquement salle E. Lacroix).
10h30 : l’abatage de la cheminée devrait débuter après un décompte final. L’opération ne devrait pas prendre plus d’une minute.
11h : la municipalité convie ensuite les spectateurs à un moment convivial à la salle E. Lacroix.
Fermeture des routes à partir de 9h30 L’abattage de la cheminée impose des conditions de sécurité strictes. Aucune personne non autorisée ne devra se retrouver à proximité du site. Plusieurs accès majeurs seront donc fermés sur la matinée à partir de 9h30 :
La RD2 (Route départemental 2) dans les 2 sens entre Beaucaire et Avignon, depuis le barrage de Vallabrègues et jusqu’au rond-point devant Sanofi (voir plan ci-dessous).
Le contre canal depuis Sanofi jusqu’au barrage de Vallabrèques sera fermé.
La RD126 (Aramon-Montfrin / Montfrin-Aramon) depuis l’entrée de ville au niveau du lotissement des Charmettes (mas du Lapin) et jusqu’à la jonction de la RD126 et RD500 (intersection Aramon/Montfrin/Théziers) – voir plan plus bas.
La RD702 (quartier les agasses – jonction entre laRD126 et la RD2) – voir plan ci-après.
Sauf incident, l’ensemble de ces routes rouvriront à la circulation à partir de de 11h30 à l’exception de la RD702 qui restera fermée toute la journée. Par ailleurs, l’accès aux massifs forestiers sera interdit sur toute la journée. De même que l’accès aux points hauts seront règlementés (Valorière, Belvédère…).
Les gendarmes d’Aramon, appuyés par les renforts des brigades alentours ainsi que par les effectifs de de la police municipale et de la police intercommunale, veilleront à faire respecter l’ensemble de ces consignes de sécurité. Pour cela, des patrouilles mobiles, stationnaires sur les points d’interdiction d’accès et même fluviale seront déployées.
Les questions pratiques que vous pouvez vous poser
L’abattage va-t-il engendrer de la poussière ? Le procédé mis en place devrait limiter la dispersion de poussière au-delà du périmètre du site notamment par l’arrosage du site et la mise en place de brumisateurs. L’effet du vent sera également un facteur important.
Une détonation se fera-t-elle entendre ? Oui, mais de très courte durée puisque l’abattage dans sa totalité ne prendra qu’une minute.
Est-ce que l’abattage peut encore être reporté ? Seules des conditions cycloniques avec des vents au-delà de 160km/h ou une alerte foudre annulerait l’exécution de l’affalement de la cheminée. A ce jour, il ne semble pas y avoir de risque d’orage ni de pluie selon les prévisions météorologiques à une semaine.
La circulation sur le Rhône sera-t-elle interrompue ? Oui, elle sera interrompue momentanément pour éviter tout risque de sur accident. En revanche, les trains continuent à circuler.
Livraisons, soins, urgences… : comment ça marche ? Aucune circulation ne sera autorisée. Il est donc recommandé de reporter les livraisons et d’adapter les heures d’arrivée des équipes de travail, des clients et des patients. Cependant, pour les urgences la RD 235 (Aramon-Domazan) et la RD 19(Aramon-Théziers) seront ouvertes.
Et pour les transports scolaires et les transports publics ? Les autorités de gestion des transports ont été informées des restrictions à la circulation. Il n’y a pas d’impact sur le collège, l’arrivée et le départ des enfants se faisant en dehors de la période de fermeture des voies.
L.G.
Comment assister à la chute de la cheminée d’Aramon ?
Si la date de la démolition de la cheminée de l’ancienne centrale thermique d’Aramon avait déjà été dévoilée en février dernier, on en sait désormais plus concernant les détails de cette opération spectaculaire qui sera ouverte au grand public sous condition. L’édifice, qui fût en son temps la plus haute cheminée de France, sera ‘affalé’ dans la matinée du mercredi 7 juin prochain.
« Cet abattage constitue une opération symbolique pour l’avenir d’EDF », explique Virginie Monnier-Mangue, déléguée territoriale EDF-Occitanie. « Cela marque aussi une nouvelle étape pour ce site EDF de 55 hectares, car c’est ici que l’on invente l’après-pétrole », poursuit celle qui est aussi présidente de l’association Cleantech-vallée, l’écosystème de développement de l’industrie des énergies propres désormais implanté dans l’enceinte de la centrale de production thermique gardoise mise à l’arrêt depuis 2016.
Mise en service en 1977 après près de 4 ans de chantier Construite à partir de 1974, la centrale de production d’électricité d’Aramon a été mise en service en 1977. A cette époque, sa cheminée culminant à 250 mètres était alors la plus haute cheminée de France jusqu’à la mise en service de celle de Gardanne (297 mètres) en 1984. La capacité du site employant 140 personnes (110 salariés d’EDF et une trentaine d’employés partenaires) était de 1 400 Mégawatts (soit l’équivalent de la consommation de la ville de Marseille) obtenus grâce à l’utilisation de deux turbines fonctionnant à partir de la combustion de fioul lourd.
Destinée à sécuriser l’approvisionnement électrique français, la centrale avait pour vocation à être peu utilisée. Son rôle étant de produire rapidement de l’énergie, avec une mise en route en moins de 6 heures, afin de répondre efficacement aux variations du réseau, notamment lors des pics de consommation. D’une trentaine d’heures de fonctionnement par an au milieu des années 2000, la centrale gardoise est ainsi montée jusqu’à près de 90h durant ses dernière années de fonctionnement. Devant initialement fonctionner jusqu’en 2023, la DPIT (Direction de l’ingénierie de production thermique) du comité exécutif du groupe EDF avait finalement préconisé sa fermeture dans le cadre projet de loi de transition énergétique. Une fermeture qui interviendra officiellement le 1er avril 2016, même si le site avait alors cessé de fonctionner depuis quelques mois déjà.
Comment abattre une géante de 250 mètres ? Depuis sa mise à l’arrêt il y a 7 ans, le site a fait l’objet de plusieurs opérations de déconstruction dont la plus visible était certainement la démolition des 4 immenses cuves destinées au stockage du fioul. Rien cependant d’aussi spectaculaire que la démolition à venir de la cheminée qui culmine à 250 mètres. Une géante de 29 mètres de diamètre à sa base et de 13 mètres de diamètre ensuite qui pèse également approximativement 50 000 tonnes de béton et d’acier. « Il existe deux méthodologies de déconstruction des cheminées, explique Caroline Cosson, directrice adjointe du Centre de post-exploitation (CPE) d’EDF.L’abattage : cette technique consiste à faire chuter la cheminée de sa propre hauteur, comme un arbre que l’on coupe, pour la traiter ensuite au sol. L’autre techniques c’est le grignotage : d’une part l’installation d’une plateforme glissante qui va évoluer de haut en bas sur laquelle sont placés des engins mécaniques qui broient et cassent le béton. Le béton tombe à l’intérieur de la cheminée. La plateforme descend au fur et mesure du grignotage. D’autre part, un outil suspendu à une grue de grande hauteur est commandé par vidéo et broie la cheminée petit à petit. La chute des débris se fait à l’intérieur du conduit de la cheminée. »
Vu sa hauteur et le danger que pouvait représenter le Mistral, la solution du ‘grignotage’ n’a donc pas été retenue. C’est donc en utilisant une technique ‘d’affalage’, que la société Cardem, filiale de Vinci construction spécialisée dans ce type d’intervention de déconstruction, et ses équipes de 40 intervenants vont faire tomber sur le côté la cheminée dans la matinée du mercredi 7 juin prochain grâce à l’utilisation contrôlée d’explosifs. Comme elle l’a fait, par exemple, en 2012 avec les cheminées de l’usine EDF de Richemont en Moselle, respectivement hautes de 75, 111 et 115 mètres.
Mise en place d’un périmètre de sécurité et fermeture des routes entre Pour réaliser cette opération en toute sécurité, la préfecture du Gard va mettre en place différents périmètres de sécurité afin de limiter les accès au site. Si un périmètre d’exclusion totale est prévu dans un rayon de 415 mètres autour de la cheminée, les restrictions d’accès seront bien plus larges. Ainsi, les routes RD 2 (le long du Rhône), RD 702 et RD 126 (route de Montfrin) seront fermées par la gendarmerie et la police municipale d’Aramon entre 9h30 et 11h30, horaire de réouverture prévu afin notamment de permettre le passage des transports scolaires. Vélos et piétons ne pourront pas passer non plus, y compris sur les berges du Rhône.
Durant ce laps de temps, le trafic fluvial sur le Rhône sera également interrompu par deux brigades nautiques venues spécialement en renfort. Côté trafic aérien, des consignes seront données en amont afin d’alerter les pilotes sur la disparition de ce repère visuel et éviter ainsi les désorientations spatiales. Bien évidemment, la présence d’aéronefs de tourisme est aussi interdite. Les pilotes de canadair de la Sécurité civile seront également informés de ne pas utiliser la zone d’écopage située à proximité immédiate sur le Rhône. Le passage des trains, plus éloigné, ne sera pas interrompu mais les conducteurs seront prévenus afin qu’ils ne soient pas surpris par l’éventuelle chute de la cheminée lors de leur passage. Enfin, la présence d’une ligne haute tension de 400 000 volts sur le site nécessitera son interruption. Sauf incident, cela ne devrait cependant engendrer aucune coupure de courant.
Comment assister à la démolition ? Si le périmètre immédiat de la centrale n’est pas densément peuplé, la commune d’Aramon va devoir toutefois procéder à l’évacuation préventive d’une demi-douzaine d’habitations situées à proximité. Cela concerne moins d’une vingtaine de personnes. « La majorité des Aramonais a connu cette cheminée », rappelle Pascale Prat, maire d’Aramon afin d’évoquer l’attachement de ses habitants à cette centrale et à son symbole que représente sa cheminée blanche et rouge. Et pour que ces derniers puissent voir en toute sécurité à cette ‘disparition’, la municipalité propose à la population de se rassembler salle des fêtes Eugène-Lacroix avant de rejoindre le parc de la Lône afin d’assister au plus près à l’affalement. Un parcours qui sera ponctué d’une exposition photos de la cheminée. L’objectif pour la commune étant de limiter les rassemblements dans les collines environnantes afin de minimiser les risques comme les incendies notamment. « Nous ne voulons pas d’un événement comme cela s’est produit l’an dernier à Barbentane avec le feu de la Montagnette », s’inquiète la maire d’Aramon.
Si tout se passe bien, cette dernière doit justement tomber en direction du parc (dans un sens plutôt Ouest-Est) avec une précision de l’ordre de 2%. Un système de charnière réutilisable mis en place par Cardem doit d’ailleurs permettre de guider la chute de la tour depuis sa base. Plus de 95% de la poussière occasionnée devraient rester confiner sur les 55 hectares du site et un système de brumisateur XXL sera mis en place pour limiter l’effet de souffle. Il y aura un bruit de déflagration ainsi que la possibilité d’un effet de résonance dans le sol. Pas de quoi cependant représenter un danger pour les habitations alentours. Côté météo, ni le vent et ni la pluie pourraient avoir un impact sur les opérations de démolition. Seul un risque d’orage pourrait entraîner un report.
50 000 tonnes de béton et d’acier à recycler Une fois au sol, il sera beaucoup plus facile pour EDF de ‘traiter’ les 50 000 tonnes de matériaux de la cheminée (50% de béton et 50% d’acier). « Nous sommes soucieux de recycler chaque matériaux de cette centrale lors de sa déconstruction », rappelle Virginie Monnier-Mangue, la déléguée territoriale EDF-Occitanie. Pour cela, les équipes d’EDF ont déjà procédé à d’importants travaux préparatoires en enlevant le maximum de matériaux. Ainsi, par exemple 500 kilos d’amiante ont été enlevé et il ne reste plus que du béton et de l’acier. « Il y avait peu d’amiante sur cette tour plutôt en bon état général », constate Caroline Cosson. Au total, EDF ambitionne de recycler et réutiliser 96% des matériaux de la cheminée directement sur le site : « cela évitera des camions sur les routes », poursuit la directrice adjointe du CPE.
Préparation à un usage industriel dans le futur Car en faisant tomber cette cheminée, EDF fait aussi de la place pour ensuite procéder à l’affalage puis la déconstruction du bloc usine situé au pied de la tour. Un édifice de plus de 70 mètres de haut. Une opération qui s’étendra sur la période 2026-2029 et qui sera précédé par la dépose des voies ferrées d’ici 2024. La réhabilitation des sols afin de rendre les terrains aptes devant être achevées à l’horizon 2032. A cette date, le site d’Aramon sera alors ainsi intégralement réhabilité pour un usage industriel dans le futur. En effet, l’électricien entend conserver son site pour y développer l’industrie énergétique de demain en récupérant du foncier qui sera dédié à la transition énergétique. « Les sites EDF resteront à EDF et notre objectif est de refaire de l’industriel sur de l’industriel », insiste Caroline Cosson. Pour y arriver, EDF aura investi 50M€ pour la remise en état de son site gardois et devrait récupérer environ 10M€ grâce à la réutilisation des matériaux présents traités.
Accélérer la transition énergétique EDF n’a cependant pas attendu pour amorcer la mutation de son site. Une centrale photovoltaïque d’une puissance de 5MW (soit l’équivalent de la consommation électrique de près de 3 500 personnes) a vu le jour en 2019. Une seconde tranche est annoncée. Et surtout, suite à la fermeture de la Centrale à fioul, EDF a mis en place la Cleantech-vallée : « Il s’agit de de développer un projet de transition écologique en faisant du développement économique et en accompagnant la croissance de start-ups et d’entreprises autour de l’industrie verte, » précise Virginie Monnier-Mangue, la déléguée territoriale EDF-Occitanie. Ainsi, la Cleantech-vallée a coordonné l’installation de plusieurs parcs photovoltaïques générant l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 13 530 habitants dont celui, tout proche, du site industriel de Sanofi à Aramon. Par ailleurs, son corollaire, le Cleantech Booster, son accélérateur dédié aux domaines de la décarbonation et de la transition énergétique accompagne 32 entreprises qui représentent 300 emplois en Occitanie. De quoi permettre notamment la création de 38 emplois et de 2 Entreprises. Quant à l’ensemble du site d’Aramon, s’il est trop tôt pour évoquer le détail de futures implantations une réflexion est cependant menée autour de projet dans le secteur de l’hydrogène.