Porté par la Ville de Sorgues, le projet doit permettre l’émancipation individuelle et collective des collégiens Sorguais des classes de 5e à travers une série d’activités destinées à reconnaître, valoriser et encourager leur engagement citoyen.
C’est un projet ambitieux né du constat de Bernard Rigeade, médecin généraliste depuis 40 ans à Sorgues, qui, au fil des années, a vu se développer dans certains quartiers de la ville une forme de cloisonnement social et de communautarisme. « L’idée de ce passeport m’est venue alors que je cherchais une idée pour lutter contre ce cloisonnement en favorisant la mixité sociale envers les jeunes issus des quartiers prioritaires, explique Bernard Rigeade. Etant convaincu que l’émergence de la citoyenneté s’appuie sur des situations vécues et non pas sur la seule connaissance des règles, je me suis rapproché du service ‘Proximité et cohésion’ de la Ville de Sorgues pour créer un passeport pour l’adolescence qui recensera toutes les expériences concrètes vécues par les jeunes. »
Créer une « mémoire collective »
S’adressant aux jeunes de 10 à 13 ans -sans aucune distinction- issus des trois collèges Sorguais (Diderot, Voltaire et Marie Rivier), basé sur le volontariat, le projet ‘Passeport pour l’adolescence’ va s’appuyer sur l’esprit de groupe, la solidarité et l’entraide. « Nous allons proposer un parcours citoyen sur une semaine chargée en expériences fortes et variées, souligne Bernard Rigeade. On va mettre en place toute une série d’activités en collaboration avec les gendarmes, pompiers, l’armée de l’air, etc. qui permettront à tous les jeunes participants de garder une mémoire collective forte et une connivence de ces jours passés ensemble. »
Des ateliers sur les techniques d’optimisation du potentiel
Parmi les activités mises en place, on retrouve des randonnées pour sensibiliser à l’écologie et au développement durable, un ciné-débat autour de la projection d’un film sur l’adolescence, des ateliers ludiques avec des jeux de rôle autour du savoir-vivre et du sens de la responsabilité collective, des conférences sur le cyberharcèlement et l’égalité filles-garçons, des mises en situation sur les gestes qui sauvent ainsi que des ateliers dédiés aux TOP (Techniques d’optimisation du potentiel). « Il s’agit d’un ensemble de techniques et de stratégies mentales qui vont permettre aux jeunes de créer leur propre boîte à outils pour faire face à des situations stressantes et anxiogènes, précise Bernard Rigeade. Pour cela nous avons fait appel à Von-Son Muonghane, psychologue et expert en neurosciences. »
Véritable laboratoire dédié à l’apprentissage et au développement de l’esprit de citoyenneté chez les jeunes, le projet sera suivi dans son entièreté par des étudiants de la faculté de sociologie d’Aix-en-Provence sous la houlette du professeur Saïd Belguidoum, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Les observations et les remontées du terrain par les agents de la Ville permettront, en outre, de vérifier la pertinence du projet. Quant à la première session, elle est prévue pour les prochaines vacances scolaires de printemps, le temps de constituer des groupes de jeunes volontaires, futurs acteurs de la citoyenneté active.