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Salon de l’agriculture : un long mardi de retrouvailles pour les Vauclusiens

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Après un an d’absence en raison de la crise sanitaire, ils étaient ravis de se retrouver porte de Versailles, dans le Hall 3, avec un espace de 850m2 dédié à l’agriculture de la Région Sud lors de la 58e édition du salon de l’agriculture à Paris.

De Renaud Muselier, le président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, André Bernard, président de la Chambre régionale de l’agriculture, Georgia Lambertin présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, Dominique Santoni, la présidente du Département de Vaucluse, à Bertrand Gaume, préfet de Vaucluse, ainsi que les sénateurs Alain Milon et Jean-Baptiste Blanc et les députés Julien Aubert, Jean-Claude Bouchet et Adrien Morenas : ils étaient presque tous là.
Et bien sûr, les 164 producteurs du ‘Made in Vaucluse’ : fruits confits d’Apt, miel de Saint-Christol d’Albion, cerises de Venasque, bière de Rustrel, chocolats de Châteauneuf-du-Pape, huile d’olive de Jonquières, nougats de Saint-Didier, safran de Monteux, truffes de Valréas, confitures de Robion, vins de Gigondas, lavande de Sault, fleur emblématique dont Jean Giono disait qu’elle est « l’âme de la Provence ». Le stand de Vaucluse, couleur bleu lavande justement, de 40m2 supérieur au précédent, avec son épicerie géante, vitrine de l’excellence de nos paysans.

Dégustation des premières fraises de Carpentras
Les visiteurs ont pu déguster les premières fraises de Carpentras et l’un des producteurs, Jean-Paul Charasse, se félicite de retrouver les consommateurs de cet or rouge dont 6 000 tonnes ont été commercialisées dans la France entière l’an dernier. Autre fruit iconique de Vaucluse, le melon de Cavaillon, 600 hectares de production qui bénéficient de 2 800 heures de soleil par an et qui ambitionne de devenir la première IGP de France (Indication géographique protégée) selon Léa Genin, porte-parole du syndicat des maîtres meloniers de Cavaillon : « Le dossier est en cours d’instruction, le cahier des charges est strict mais nous espérons y arriver, peut-être dès cet été. »
Ce salon est aussi l’occasion de voir l’impact chez nous de la guerre qui se déroule depuis une semaine en Ukraine. Dominique Gueytte est éleveur-sélectionneur de brebis ‘Merinos d’Arles’ avec un cheptel de 800 têtes à Rosans (Hautes-Alpes) : « Nous importons leurs céréales pour nourrir nos bêtes, environ 100 tonnes par an. Là, en 5 jours les prix ont explosé, comme ceux de l’énergie, fuel ou gaz ».

« Les agriculteurs sont les entrepreneurs du vivant. »

Julien Denormandie, ministre de l’agriculture

Pour l’inauguration du stand de la Région Sud, le ministre de l’agriculture avait été convié. Julien Denormandie qui a souligné, aux côtés de Renaud Muselier « Un territoire dont l’identité agricole est forte, avec un savoir-faire tourné vers l’avenir, une qualité des productions labellisées (agneau de Sisteron, fromage de Banon, foin de Crau, herbes de Provence, vins AOC de la Vallée du Rhône, petit épeautre de Haute-Provence, riz de Camargue, muscat du Ventoux). Les agriculteurs sont les entrepreneurs du vivant, ils ont une mission nourricière, ils renforcent notre souveraineté alimentaire, ils représentent l’identité française de nos campagnes, de nos paysages ».
Renaud Muselier a rappelé que « 25% de la Provence sont entre les mains des agriculteurs et qu’il faut aider et sauver les producteurs de lavande et lavandin. Nous allons aussi, avec la société du canal de Provence, injecter 800M€ pour l’irrigation. Les paysans doivent pouvoir vivre dignement de leur travail ».

Visite de prestige sur le stand du Département de Vaucluse : M. Lu Shaye, Ambassadeur de Chine en France (ici en compagnie de Dominique Santoni, présidente du département de Vaucluse), a découvert mardi 1er mars les nombreux produits de notre terroir, notamment ceux mettant à l’honneur la lavande, très appréciée des touristes chinois et asiatiques.

La lavande : « l’âme de la Provence »
La lavande, justement, qui donne sa couleur au stand du Vaucluse est au cœur d’une crise : avec le réchauffement des températures, nombre de régions françaises se lancent dans sa production. Jonathan Mourard et Patrick Ravaute qui représentent la coopérative des parfums Provence Ventoux à Sault (soit 165 coopérateurs) s’inquiètent : « On ne peut pas les empêcher de se lancer dans la lavandiculture, dans le Cher, la Beauce ou le Lot-et-Garonne. Mais nous, on ne peut rien faire d’autre, à part l’épeautre. Du coup, il y a surproduction et les cours baissent ». Ils ont subi la sècheresse en 2019, le gel du 8 avril en 2021 mais ils ont quand même produit 140 tonnes de lavandin et 30 de lavande. « En 2022 on demande simplement qu’on nous aide à écouler nos stocks et que les PGE (Prêts garantis par l’état) puissent être remboursés sur 10 ans au lieu de 5. »

Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, et André Bernard, président de la Chambre régionale de l’agriculture.


Le président vauclusien de la Chambre d’Agriculture, André Bernard a évoqué les 800 médailles décrochées par les paysans au Concours Général Agricole, « La Provence-Alpes-Côte d’Azur est la première région bio de France (32% de la surface), nos agriculteurs mettent leur talent au service d’une alimentation saine, fiable, traçable, de qualité. Ils s’adaptent aux changements climatiques en optimisant les ressources en eau. Notre activité génère 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. Le Sud est le premier producteur de salades, pommes, poires, cerises, pastèques, potirons, courges, courgettes, raisins de table, lavande, riz, figues, olives, ail, vin rosé. »

« En ce moment, un jeune agriculteur de moins de 40 ans s’installe tous les 2 jours dans notre département. »

Georgia Lambertin la présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse

Autre prise de parole au salon de la porte de Versailles, celle de Georgia Lambertin la présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, département comptant le plus grand nombre d’emplois agricoles de la région Sud : « Nous pesons 1,3 milliard de chiffre d’affaires avec 4 845 exploitations recensées, des fers de lance comme la viticulture, l’arboriculture, le maraîchage. Entre 2000 et 2010 en France, une exploitation sur 4 a été rayée de la carte. Mais en ce moment, un jeune agriculteur de moins de 40 ans s’installe tous les 2 jours dans notre département, on en a perdu 2% en 10 ans alors que la moyenne nationale est de 20%. On a su stimuler les filières, apporter une aide adaptée à chacun avec nos techniciens et ingénieurs, renforcer le bio, promouvoir la haute valeur environnementale ». Pour attirer les touristes comme les autochtones, 150 exploitations du département font partie du réseau ‘Bienvenue à la ferme’, gage de qualité et d’éthique des produits proposés : crûs (Châteauneuf du-Pape, Gigondas), Côtes-du-Rhône, AOC Luberon et Ventoux, fruits, légumes, produits fermiers comme les fromages de chèvre ou les volailles. Aves 40€ vous pouvez aussi passer un ‘Week-end à la ferme’ à Fontaine de Vaucluse avec une nuit en cabane de bois.
La nouvelle présidente du Conseil départemental, Dominique Santoni, tout sourire, a salué le travail des agriculteurs, la richesse de leurs productions, l’enjeu qu’ils représentent pour notre autonomie alimentaire. « Avec ses emplois, c’est toute une filière que nous voulons promouvoir, avec ses paysages qui incarnent si bien la Provence, c’est aussi notre identité que nous voulons défendre. »
Prochain temps fort pour le monde agricole : ‘Med’Agri’ du 18 au 20 octobre au parc des expositions d’Avignon avec 350 exposants sur 14 000m2.

Contacts : www.paca.chambres-agriculture.fr
www.bienvenue-a-la-ferme.com/paca
www.lavande-aop.fr

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