Le député LREM de la 3e circonscription, Adrien Morenas, monte au créneau au sujet du plan Faubourgs à Avignon.
« Alors que depuis des années, votre famille politique dit à tout va qu’elle souhaite instaurer des consultations citoyennes afin de prendre des décisions structurantes, vous venez de démontrer que la réalité est très loin des actes », amorce Adrien Morenas par voie de communiqué, interrogeant Cécile Helle, maire d’Avignon : « pourquoi n’aimez-vous pas le Vaucluse ? »
Au cœur des débats, le plan Faubourgs avec notamment la mise en sens unique depuis janvier dernier des boulevards Sixte Isnard et Jacques Monod. La volonté ? Déployer de nouveaux aménagements, des zones 30, des boucles de circulation pour éloigner les voitures, désengorger la cité et apaiser la ville.
« Chef lieu du Vaucluse »
Le député est catégorique, les décisions de la municipalité « éloignent de plus en plus les Vauclusiens de leur ville centre, en matière de travail, de commerces ou d’accès à la culture ». Pour illustrer ses propos, Adrien Morenas cite le boulevard Saint Michel où la municipalité a réussi selon lui « l’exploit de créer un nœud de circulation » où aux heures de pointe, les administrés « peuvent attendre jusqu’à une heure pour pouvoir le dépasser ».
Autre enjeu majeur selon l’élu carpentrassien : la capacité de stationnement gratuit. « […] Un justiciable de notre département qui veut se rendre au tribunal judiciaire d’Avignon, se voit dans l’obligation d’ajouter au temps de trajet, un temps défini pour trouver une place de parking », soulève-t-il. Adrien Morenas dit avoir saisi les services de la mairie, « ils nous répondent que les administrés peuvent se garer au parking des Italiens et prendre une navette jusqu’au palais de justice » rapporte le député qui déplore « une gymnastique organisationnelle ».
Adrien Morenas rappelle qu’Avignon reste « le chef lieu du Vaucluse », en ceci que la cité papale regroupe de nombreux services administratifs ou médicaux quelques fois inexistants dans certaines communes. Il revient également sur « la perte de chiffre d’affaires » subie par certains acteurs économiques dont les commerçants. Et de conclure : « Madame la maire, le département de Vaucluse ne peut vivre sans Avignon, vous semblez oublier qu’Avignon ne peut vivre sans le Vaucluse, alors arrêtez de regarder vers le Gard et les Bouches-du-Rhône et revenez-nous Vauclusienne ».
130 000 véhicules quotidiens
En janvier dernier, Fabrice Martinez-Tocabens, adjoint délégué à ‘la ville apaisée et respirable’, prenait la parole lors d’une conférence de presse. L’occasion de revenir sur les principaux constats ayant motivé ces décisions : «130 000 véhicules quotidiens qui transitent, engorgeant les quartiers et détériorant la vie de 30 000 habitants asphyxiés par la pollution de l’air, sonore, visuelle, l’absence de sécurité pour les usagers de l’espace public ».
Plusieurs objectifs du plan Faubourgs étaient alors évoqués : « éliminer le transit constitué de 60 000 automobilistes qui empruntent les faubourgs les traversant d’Est en Ouest et vice-versa », précisait Fabrice Martinez-Tocabens. Et dans la foulée : « créer de l’aménagement pour développer les mobilités », détaillait Frédérique Corcoral, adjointe au maire, précisant l’aménagement de 7,5 km de pistes cyclables sécurisées, de trottoirs et de couloir de bus.
La municipalité faisait alors part des premiers résultats. La mise en sens unique des boulevard Sixte Isnard et Jacques Monod aurait réduit le trafic de 75% avec 10 800 véhicules/jour en moins et de 30% soit de 1 800 véhicules sur l’avenue des deux routes et la rue Jean Macé. L’avenue Monclar aurait comptabilisé 1 500 véhicules (-44%), 2 670 pour l’avenue des Sources (-47%), 3 350 pour l’avenue de la Trillade (-45%) et 3 105 pour l’avenue Eisenhower (-21%). Quant à la piste cyclable Monclar mise en service en juillet 2021, elle induirait une augmentation en été de 50% de sa fréquentation et 20% les mois suivants.
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