Max Raspail, maire de Blauvac, conseiller départemental sortant et Myriam Silem, conseillère municipale à Saint-Didier se présentent aux élections départementales les 20 et 27 juin prochains sur le canton rural de Pernes-les-Fontaines. Leur slogan ? ‘Pour un Vaucluse uni, de la parole aux actes’. Leurs suppléants sont Frédéric Rouet, maire de Villes-sur-Auzon et Sandrine Raymond maire de Saint-Pierre-de-Vassols.
Une figure locale
Max Raspail, agriculteur à la retraite, est l’homme de terrain qui défend la ruralité. Maire PS (Parti socialiste) de Blauvac (520 âmes) depuis 1995, président de la Communauté de communes Ventoux-Sud (depuis 2014), Conseiller départemental depuis 2004 et président du Syndicat d’électrification de Vaucluse (Sev, depuis 2012), c’est un vieux briscard de la politique bien connu de tous pour sa voix de stentor et des prises de position aussi fermes qu’invariablement de gauche.
Créer de la richesse
Pour Myriam Silem «La priorité est de mettre en avant le Vaucluse, ses richesses naturelles, pour les habitants du Vaucluse, sortir de la crise de la Covid-19 et vivre décemment.» Quant à Max Raspail, il se félicite d’avoir mis en place les marchés du soir et le dispositif ‘Agrilocal’ –la plateforme internet- qui met en relation les producteurs locaux et les acheteurs publics de la restauration collective (hôpitaux, maisons de retraite, établissements scolaires). Le Conseiller départemental insiste sur le fait de diversifier l’agriculture des territoires pour un retour à l’emploi, seul moyen de faire baisser le nombre de bénéficiaires au RSA (Ndlr : Revenu de solidarité active qui sont au nombre de 16 781 en Vaucluse). Sa plus grande frustration ? N’avoir pas pu faire aboutir le contournement Sud du Marché gare de Carpentras qui devait arriver entre Mazan et Mormoiron, pour désenclaver le Pays de Sault. «Le projet était estimé à 35M€, nous avions lancé la DUP (Déclaration d’utilité publique) et puis il y a eu d’autres priorités…»
Le numérique
«Le développement numérique du territoire a commencé avec Michel Baillet (Conseiller départemental) en 2004, se remémore Max Raspail, en 2011 nous avons travaillé sur le déploiement de la fibre, à la fin de cette année tout le département sera opérationnel, y compris les zones rurales sur lesquelles nous avons été particulièrement actifs, là où opérateurs traditionnels ne vont pas. Cela a pris du temps car les financements, issus de l’Etat, de la Région, du Département et des Communautés de communes sont considérables.»
Irrigation
«J’ai beaucoup travaillé sur l’irrigation, a précisé l’ancien agriculteur. Qui aurait pensé qu’elle arriverait au-dessus de Sainte-Colombe à Bédoin, au pied du Mont-Ventoux, en passant par le virage de Saint-Estève où un réservoir a été créé. Si nous n’avions pas travaillé sur l’irrigation, avec le Canal de Provence, nous n’aurions plus d’agriculture. Venasque, Malemort, Mazan, Méthamis, nous avons réalisé ce même procédé partout où la demande a été faite. Actuellement, nous travaillons sur le renforcement du réseau d’eau potable sur le plateau d’Albion qui a intégré le Contrat d’avenir, Plan Etat-Région. L’opération commence à partir de Cheval-blanc via la Départementale 100, pour rallier Saint-Saturnin par Apt afin d’alimenter l’eau du plateau qui est déficitaire.»
Le point
«Nous avons vécu la première phase de décentralisation où l’on a aidé les communes à maintenir leurs projets. Puis le Département a récupéré les collèges et les routes départementales avec le transfert des agents puis il a fallu rénover les anciens collèges, construire les nouveaux, s’occuper des routes. Les travaux sur les collèges de notre canton ont été effectués et les établissements, aujourd’hui, sont en meilleurs état qu’il y a 20 ans, cela est aussi vrai pour les routes. Je me souviens du Pont de l’Europe qui a été transféré avec l’urgence d’intervenir à hauteur de 7M€ pour conforter le tablier et mettre le pont en sécurité. Bien sûr, il reste des routes à faire, des pistes cyclables à sécuriser.»
Ils ont dit
«Max Raspail a été un de mes premiers soutiens, se souvient, Frédéric Rouet, maire de Villes-sur-Auzon et suppléant de l’édile. J’ai été séduit par son dynamisme à défendre la ruralité. Les petits villages fourmillent de projets qui ne seraient pas réalisés sans l’aide du Département. Un exemple ? Nous n’avons pas bénéficié de l’aide de l’ARS (Agence régionale de santé) pour construire notre cabinet médical qui accueillera deux médecins. C’est la contractualisation avec le Département et son financement à hauteur de 70%, qui a nous permis de mener à bien le projet. Un maire doit faire face à de nombreuses problématiques alors, nous apprécions de pouvoir échanger entre élus pour trouver des solutions et actionner les leviers les plus pertinents.»
Distinguer les rouages administratifs
«Nous avons à traduire, à expliquer aux gens comment les institutions fonctionnent, observe Sandrine Raymond, ancien cadre territorial et suppléante de Myriam Silem, et ça n’est pas facile à comprendre. Alors nous expliquons en toute transparence comment fonctionnent les rouages. L’action du Département est très importante mais les usagers ne perçoivent peut-être pas l’impact de cette collectivité de proximité.»
Travailler les sujets transversaux
«Max Raspail a toujours travaillé pour la proximité relève Myriam Silem, conseillère municipale à Saint-Didier et binôme du Conseiller départemental sortant. Il nous conseille et nous soutient et ça n’est pas de la communication. A chaque fois c’est du concret, de l’action. Nous avons le Ventoux, le Tour de France, des touristes… mais pas de pistes cyclables ? Alors nous allons en concevoir. Pourquoi ? Parce que tous les sujets sont transverses. Notre souhait est aussi d’enrichir le Vaucluse pour que les habitants se sentent mieux et vivent plus correctement. L’isolement des personnes âgées en ruralité est aussi un problème. Nous devons travailler sur tous les sujets à la fois pour ne pas entretenir de lacunes et empêcher ainsi, dans le temps, de faire aboutir des projets.»
Le plus important ?
«Faire avancer tous les projets ensemble. En discutant longuement avec des associations sportives, nous nous sommes rendu compte que le décrochage scolaire au collège était une réalité à laquelle nous devons nous atteler pour, justement, le contrer. Nous pensons associer l’aide au devoir avec le sport. Les déplacements des parents pour les enfants impactent aussi profondément la carrière de la maman puisque c’est souvent elle qui est dévolue à ces tâches. Notre rôle ? Soutenir les enfants en faisant la promotion du sport, des activités culturelles. Un autre sujet ? La mobilité qui est à réfléchir avec tous les acteurs comme la Région, le Département, les intercos, les communes, les assos, afin de mieux mailler le territoire rural. Un exemple ? 4,5 km séparent Saint-Didier de Pernes-les-Fontaines où se déroulent les activités culturelles et sportives mais pour rallier cette dernière, hors bus scolaire, il faut se rendre en transport en commun à Carpentras, alors il n’y a pas d’autre choix que d’arrêter de travailler pour y conduire, en voiture, ses enfants. Mon souhait ? Examiner les projets les plus transversaux à plusieurs domaines pour accroître l’efficacité de l’action.»
S’occuper de la jeunesse
«Le Département a été, à un moment donné, pas riche mais relativement aisé, analyse Max Raspail, mais à cette époque on ne s’est pas particulièrement occupé de notre jeunesse, c’est ainsi que l’on accuse du retard et que l’on se retrouve dans une situation de pauvreté. Au niveau de l’Interco ? On a construit trois crèches, créé un espace pour les jeunes sur le pays de Sault, bientôt il y en aura un à Mormoiron. Nous essayons de trouver un attrait pour les familles, pour que les enfants trouvent un milieu équilibré. Egalement, dans le canton, nous avons créé deux maisons France services (aide à la mise en relation des usagers avec les services publics). Le département est profondément rural, il nous faut l’équiper pour que les habitants y trouvent tout ce dont ils ont besoin. Il y a trop de pépites qui dorment.»
Ce qui fait la différence ?
«Ce qui fait la différence avec les autres candidats ? Justement de ne pas faire de politique car, dans tous les mandats que j’ai menés, je n’en n’ai jamais fait assure Max Raspail. Mon crédo ? La connaissance du territoire. Quelle est la liste de quatre personnes dont trois sont maires en dehors de la nôtre ? Nous avons la proximité et la compétence. L’enjeu ? C’est l’après crise-sanitaire. L’abstention ? Dans le monde rural, en principe, les gens se déplacent même s’il y en aura un peu. Mes relations avec le Département ? Je m’entends bien avec le président Maurice Chabert et avec tous les conseillers, nos valeurs ? Elles peuvent être différentes à un moment donné. Ce qui prime ? L’intérêt d’un territoire uni.»
Feuille de route
Au chapitre du territoire, Max Raspail et son équipe promeuvent la création de Maisons médicales ; appellent à un Plan de rénovation pour les logements aidés et la construction de petites structures mixtes : logement social et accession à la propriété ; et à l’aboutissement de l’installation du haut débit.
Le bénéfice de l’âge est-il un atout pour les élections?
«Cela peut arriver, mais franchement ça n’est pas mon souhait soupire en fin stratège le maire de Blauvac. Ce que je veux ? Une majorité solide avec une personne plus jeune que moi pour mener à bien les missions du Département. Si cela devait se produire je travaillerais pour l’intérêt du territoire. On doit aussi savoir passer le relai et accompagner les jeunes enthousiastes pour leur transmettre cette belle maison qu’est le Département.»
Qualité de la vie, ruralité, environnement et économie
L’équipe veut sortir de ses cartons des projets d’équipements des communes, relancer le commerce et l’artisanat local, soutenir les entrepreneurs locaux, les exploitants agricoles dont l’installation des jeunes ; créer une irrigation économe en eau ; favoriser les circuits courts en restauration collective ; explorer les énergies nouvelles ; valoriser et protéger le patrimoine, même non classé et particulièrement le patrimoine naturel cela passera par la matérialisation de pistes cyclables ; le soutien de pratiques sportives et de pleine nature avec une mise avant du Parc naturel régional du Ventoux.
Education & solidarité
Le Conseiller départemental veut lutter contre le décrochage scolaire et, dans ce sens, reste sensible à l’implication des élèves dans des initiatives innovantes et environnementales ; il veut favoriser l’accès au sport, aux activités artistiques et périscolaires. De même, l’aide sociale à l’enfance ; à la scolarisation, à l’insertion, à l’emploi, au logement ; la lutte contre l’isolement des personnes âgées à domicile restent les thèmes majeurs de sa campagne.
Dans le détail
Max Raspail, 72 ans, est agriculteur à la retraite. Il est maire de Blauvac et Conseiller départemental sortant. Myriam Silem est avocate (Droit des sociétés, immobilier, commercial, des affaires et de la concurrence) à Pernes-les-Fontaines et conseillère municipale à Saint-Didier. Les suppléants sont Frédéric Rouet, maire de Villes-sur-Auzon, propriétaire de chambres d’hôtes. Il a obtenu le label ‘Capitale régionale de la biodiversité’ pour la ville en 2019. Sandrine Raymond a été cadre dans l’administration territoriale et élue maire de Saint-Pierre-de-Vassols en 2020.
Les 21 communes du canton de Pernes-les-Fontaines
Aurel, Le Beaucet, Bédoin, Blauvac, Crillon-le-Brave, Flassan, Malemort-du-Comtat, Mazan, Méthamis, Modène, Monieux, Mormoiron, Pernes-les-Fontaines, la Roque-sur-Pernes, Saint-Christol, Saint-Didier, Saint-Pierre-de-Vassols, Saint-Trinit, Sault, Venasque et Villes-sur-Auzon. Le Département de Vaucluse compte 17 cantons.
Les autres candidats du canton de Pernes-les-Fontaines
Patrice Aubert et Audrey Raynaud BC-LR (binôme Les Républicains) ; Laurent Comtat et Laurène Guittet BC-DVD (Binôme Divers-Droite) ; Georges Michel et Catherine Rimbert BC-RN (Binôme Rassemblement National) et Myriam Macaire et Bruno verdi BC-Com (Binôme Parti Communiste Français).
Les résultats de 2015
Au second tour, Julien Langard et Caroline Lopez du Rassemblement National avaient obtenu 7 382 voix (46,92%) tandis que Gisèle Brun et Max Raspail (Parti socialiste) avaient obtenu 8 350 voix (53,08%) sur 26 713 inscrits.
Au 1er tour Julien Langard et Caroline Lopez pour le Rassemblement National avaient obtenu 5 802 voix (37,23%) ; François Pantagène et Michèle Sorbier 4 162 voix (26,70%) et Gisèle Brun et Max Raspail 5 622 voix (36,07%).