22 novembre 2024 | Lucien Stanzione, sénateur de Vaucluse, s’ouvre sur les festivals d’Avignon, le vaccin anti-Covid et le Département

Ecrit par Mireille Hurlin le 2 août 2021

Lucien Stanzione, sénateur de Vaucluse, s’ouvre sur les festivals d’Avignon, le vaccin anti-Covid et le Département

Lucien Stanzione promeut le vaccin anti-covid pour tous à partir de 12 ans, ne veut pas du pass-sanitaire et défend l’accès aux terrasses, milite pour la mise en place d’une allocation pour les 18-25 ans les plus modestes, prévoit des difficultés, au Département, lors du vote du budget en mars 2022 et donne son sentiment sur les festivals in et off d’Avignon.

La situation sanitaire se dégrade

«La situation sanitaire est délicate pour ne pas dire grave. L’effet du virus est de plus en plus important et le taux d’incidence en Vaucluse a triplé la semaine dernière. Nous arrivons à un taux comparable à la 2e vague ce qui évoque un virus –le Delta- plus actif que le précédent avec une contamination des jeunes de 20 à 40 ans plus concernés que précédemment.»

La vaccination pour tous !

«Si je comprends le besoin de liberté après presque deux ans de confinement, reconfinement, et couvre-feu, notre groupe au Sénat a expliqué que le Pass sanitaire n’était peut-être pas la solution dans sa rigueur tel qu’il est présenté mais plutôt la vaccination pour tous, y compris pour les plus jeunes, dès 16 ans, à partir du moment où l’enfant et l’un des deux parents donne son accord. Cela a été voté et adopté le 25 juillet dernier.»

Dans l’intérêt du plus grand nombre

«Nous avons également demandé et obtenu la suppression du licenciement du salarié récalcitrant à la vaccination car cela nous semblait disproportionné. Ma position ? Le Gouvernement n’avait pas à aller jusqu’au licenciement puisque que ce soit dans la Fonction publique pour les hospitaliers ou dans le secteur privé pour le milieu Associatif, sanitaire et social il y avait déjà des sanctions de prévues aux codes du Travail et de la Fonction publique pour les personnes qui n’auraient pas été en conformité avec la loi. Pourquoi ? Parce qu’un emploi aujourd’hui est essentiel dans la vie ! Le vaccin aussi ? Oui c’est pour cela que la pédagogie est la meilleure façon de convaincre les français, dans l’intérêt de tous. Nous avons proposé la vaccination pour tous à partir de 12 ans, mais la majorité sénatoriale de droite a refusé. On vaccine bien avec les 11 vaccins les enfants de 2 ans ! Évidemment certaines personnes font des réactions, des allergies mais cela se compte à la marge…»»

Aller au-devant des plus modestes

«La nécessité de vacciner réclame plus de pédagogie, d’explications, d’accompagner et surtout d’aller vers les gens qui en ont le plus besoin, d’expliquer les enjeux aux personnes les plus modestes et qui résident, parfois, à Monclar, la Rocade ou à Sorgues aux Griffons.  Ils sont pourtant ceux qui ont le plus de difficulté à accéder à l’information mais aussi aux soins. Ils sont aussi ceux qui se soignent le moins. Je le sais parce que je suis un ancien dirigeant du logement social.»

Les terrasses

«Je ne comprends pas non plus ce qui différencie les terrasses des galeries de marchandes où les gens sont les uns sur les autres alors pourquoi demander un Pass sanitaire pour s’installer en terrasse ? Les professionnels ne comprennent pas ces distinctions. Ce manque de lisibilité est anxiogène et c’est ainsi que la manifestation anti-pass-sanitaire a réuni, sur Paris, plus de 200 000 personnes – 3 000 à Avignon pour la deuxième fois-. Cela rassemble de façon hétéroclite toutes sortes d’oppositions : Gilets jaunes, anti-pass sanitaire et reflète aussi le malaise actuel.»

Parlons politique, le Département !

«Quand on dit que le Département est pauvre, il n’est pas pauvre uniquement en chiffres ! Il est pauvre humainement, je veux dire au niveau de la souffrance des vauclusiens ! La question d’un dispositif équivalent au RSA (Revenu de solidarité active) pour les jeunes de 18 à 25 ans est prégnante ! Quelle politique du logement social madame Dominique Santoni (Présidente du Conseil départemental de Vaucluse) mènera –t-elle ? Nous sommes très attachés au monde associatif qui travaille au plus près du terrain avec les vauclusiens que ce soit la sphère loisir, sociale ou économique, quelle sera la politique de soutien de ces initiatives ?»

Complications

«Le futur ? Je crains qu’il ne s’avère compliqué puisque Dominique Santoni va appliquer –légalement- le code des collectivités locales, notamment sur la représentation des commissions… On avait cru comprendre que la gauche était aussi forte que la droite et aurait pu être associée différemment. Ça ne sera pas le cas puisque la présidente applique la proportionnalité mais il faudra alors considérer, en mars prochain, les discussions sur le budget qui pourront s’avérer compliquées car Dominique Santoni n’a pas de majorité.»  

Les Festivals

«Les milieux de la culture ont joué le jeu, dès le départ. Ça a été plus compliqué pour le festival off et les théâtres indépendants puisque le festival In est subventionné. Il s’est donc posé la question du seuil de rentabilité, de se produire à une jauge de 65%. Le coup de grâce a été porté le 21 juillet avec l’annonce du Pass-sanitaire. On ne comprend pas pourquoi à 8 jours du terme du festival on n’a pas continué, tout simplement, à appliquer la jauge de 65% et alors que la maladie ne galopait pas encore ? De fait, un certain nombre de compagnies ont dû stopper net car elles ne pouvaient pas travailler sous la contrainte du Pass-sanitaire.»

Festival d’Avignon, problème de visibilité du In et du Off

«Également les spectateurs qui ne sont pas d’ici ne font pas la différence entre les dates du in -qui a eu lieu du 5 au 25 juillet et le off du 7 au 31 juillet- etconfondent festival -in et off- et dates. Tous ces effets se sont agrégés en éléments néfastes au festival off d’Avignon. Le 14 juillet j’ai invité une douzaine de sénateurs socialistes à venir découvrir le festival d’Avignon avec ‘La Ceriseraie’ de Tchekhov et, pour le Off, Tango Neruda de Serge Barbuscia, au Théâtre du Balcon. Je me suis, alors, rendu compte que le festival était différent des autres années avec moitié moins de fréquentation. Ça se voyait dans les rues, particulièrement la rue des teinturiers, la place de l’Horloge et dans les théâtres.»

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