Onze maire de Vaucluse se sont réunis à Avignon ce vendredi 25 février pour pallier la problématique des parrainages hésitants en vue des présidentielles.
« On leur donne le droit d’être candidat, cela ne correspond en aucun cas à une adhésion, ni à un soutien », clame Jean Berard, maire de Bédarrides. Sur invitation de Jean-François Lovisolo, maire de la Tour d’Aigues, les édiles ont procédé à une répartition pour permettre aux trois candidats crédités de plus de 10% des intentions de vote de se présenter lors de la prochaine élection présidentielle.
Autour de la table, les maires de Mazan, Monteux, Blauvac, Althen-des-Paluds, Méthamis, Robion, Loriol-du-Comtat, Bédarrides, Brantes, Travaillan et la Tour-d’Aigues. Max Raspail a également participé au « processus démocratique » en tant que conseiller départemental. Le maire de Vedène, Joël Guin, n’a pas pu être présent en raison d’un empêchement.
Résultats : 4 parrainages pour Eric Zemmour, 4 pour Marine Le Pen et 3 pour Jean-Luc Mélenchon. « Je suis socialiste et je trouve anormal qu’Anne Hidalgo créditée de 2% des intentions de vote ait 1200 parrainages, et que Marine Le Pen qui était au second tour à la dernière élection présidentielle avec 46% des voix se retrouve à la ramasse pour récupérer des parrainages », proteste Jean-François Lovisolo qui lançait jeudi un appel chez nos confrères de France Bleu Vaucluse.
Le co-président de l’AMV (Association des maires de Vaucluse) souligne un « problème de représentation », un dispositif constitutionnel qui « ne marche pas ». Il revient sur la confusion dans laquelle baignent certains édiles : « on se retrouve dans des communes avec des listes municipales incluant des gens de gauche, de droite, d’extrême droite qui s’engagent tous pour le village. Certains maires se retrouvent coincés avec ce parrainage en se disant « qu’est-ce que je vais bien en faire? » »
Une chose est sure, Jean-François Lovisolo « ne votera pour aucun des trois candidats au 1er tour », mais il entend faire vivre la démocratie française. « Je soutiens que les gens qui veulent voter Eric Zemmour aient la possibilité de le faire. Il n’y a rien de pire qu’une élection dans laquelle 40% des lecteurs ne peuvent pas se retrouver dans un candidat. Le président élu ne serait pas légitime, la politique se ferait dans la rue et non pas dans les urnes », juge-t-il.
Pour le maire de Bédarrides, « on se sort de la prise en otage de l’opinion populaire. On n’est pas propriétaire de nos électeurs, ni de nos voix, on défend ici la démocratie. » Sur la question des 500 parrainages, les maires soulignent une responsabilité qui « pèse sur les élus locaux » et défendent un processus incluant des « signatures citoyennes ». D’autres maires se joindront au processus, une réunion est prévue sur la Cove lundi prochain, suivra le territoire du Luberon. « Cet appel a permis de débloquer l’atmosphère », conclue Jean-François Lovisolo
A date du 23 février, 60 parrainages étaient validés par le Conseil constitutionnel en Vaucluse. Valérie Pécresse arrive en tête auprès des élus vauclusiens en cumulant 16 parrainages. Elle est suivie par Marine Le Pen (12 parrainages), Emmanuel Macron (11 parrainages), Anne Hidalgo (4 parrainages). Jean Lassalle, Yannick Jadot et Eric Zemmour ont chacun trois parrainages, lorsque Fabien Roussel en cumule deux. Christiane Taubira, Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou et Hélène Thouy ont chacun un seul parrainage. Parmi les abonnés absents : Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud ou François Asselineau.
Tous les parrainages ici : Valérie Pécresse en tête des parrainages pour la présidentielle