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Fort recul de la natalité dans le Vaucluse

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Les derniers chiffres publiés par l’INSEE le 7 janvier 2025, montrent que la natalité en France poursuit la baisse constatée depuis 2011. En 2024, le nombre de naissance a reculé de 2,8 % par rapport à l’an dernier. Si dans les Bouches-du-Rhône la baisse n’est que de 1%, dans le Vaucluse le recul est de 4 %. Ainsi, dans les 10 dernières années ce département a perdu un quart de ses naissances.

La tendance est générale et particulièrement marquée, la France fait de moins en moins de bébés. D’après les démographes les taux de natalité actuels sont les plus faibles depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Le taux de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme) est aujourd’hui de 1,68 contre 1,79 en 2022. Avec un taux de fécondité inférieur à 2,1, seuil de renouvellement de la population, celle-ci vieillit naturellement. Pour Nicolas Cochez, chef de projets à la direction régionale de l’INSEE et auteur du dernier bilan démographique, les causes de ce recul historique sont multiples. Il y a d’abord des explications purement démographiques comme la diminution, dans la structure de la population française, du nombre de femmes en âge de procréer. Ensuite, il y a des explications plus sociologiques comme la montée des responsabilités des femmes dans la vie professionnelle, l’augmentation du nombre de femmes vivant seules ou encore la moindre confiance en l’avenir, explique ce démographe.

Une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

Pour Catherine Scornet, maitresse de conférence à l’université d’Aix-Marseille la baisse de la natalité et celle de la population est souvent associé à « un sentiment de déclin ». Le vieillissement de la population est associé à une perte de dynamisme de l’économie précise-t-elle. Si dans un premier temps, la baisse de la natalité c’est moins de dépenses de santé, d’éducation et d’allocation, la question du financement des retraites assis sur la contribution des actifs de moins en moins nombreux, devient rapidement problématique.

A contrario pour certains observateurs dans la mouvance écologique, moins de population c’est une bonne nouvelle pour la planète. La croissance démographique est souvent pointée du doigt dans les causes du réchauffement climatique : pression plus forte sur les ressources naturelles et augmentation des émissions de CO2.

Mais tous les scientifiques ne sont pas d’accord sur le sujet. Ainsi, Hervé Le Bars , directeur d’études au laboratoire de démographie et d’histoire sociale, avance l’hypothèse que la baisse du nombre d’enfants a d’abord un impact en matière de consommation. Ainsi il relève que les ménages ayant moins d’enfants consomment d’avantage de biens et services ayant un impact sur les émissions de CO2.

Entre la nécessité économique de voir croître continuellement les populations et celle de les voir diminuer au motif de la préservation de la planète, celle de la stabilité est-elle un scénario si difficile à tenir ?

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