Après 7 mandats, dont un dans l’opposition, Christian Gros, maire de Monteux et président de l’agglomération des Sorgues du Comtat, vient d’annoncer qu’il ne briguera pas un nouveau mandat.
Après la maire d’Avignon Cécile Helle il y a quelques jours, c’est un autre poids lourd de la gauche vauclusienne qui vient d’annoncer qu’il ne serait candidat à sa propre succession à la tête de la mairie de Monteux. A plus de 80 ans, Christian Gros qui a été élu pour la première fois en 1989 (ndlr : il a réalisé 6 mandats de maire et 1 dans l’opposition municipale), vient de confirmer l’information lors d’une conférence de presse consacrée aux grands enjeux de l’agglomération pour 2025.
« J’ai fait mon temps. »
Christian Gros, maire de Monteux
« Je vais finir mon 7e mandat. J’ai fait mon temps, explique-t-il. Cela veut dire que je ne serais pas candidat à ma propre succession. Ce n’est pas un scoop, c’est dans l’ordre naturel des choses. Il y a un moment où il faut savoir passer la main. »
Qui pour reprendre la relève ?
Quand on lui pose question de son éventuel successeur, Christian Gros annonce que « pour l’instant, je n’ai pas de dauphin. Je crois qu’il faut laisser faire les choses car je pense que ce n’est pas nécessairement rendre service que de ‘sacrer’ quelqu’un. C’est à notre équipe municipale (ndlr : qu’il a informé en amont de cette décision) de désigner son ou sa successeur. »
Le maire sortant précise également qu’il ne figurera pas sur une quelconque liste, y compris en position inéligible.
« Nous avons décidé de créer de la richesse. C’est ce que nous avons fait avec Beaulieu. »
A l’heure du bilan Christian Gros estime qu’il « a fait le ‘taf’ » et que ce qui l’a le plus ‘éclaté’ c’est le développement de la zone de Beaulieu.
« J’ai été élu en 1989 en tant que maire. J’ai été élu sur un programme de développement économique et de mutation économique. Monteux était une ville pauvre habitée par des gens pauvres. En clair, nous n’avions pas un rond. Donc, on a décidé de créer de la richesse. C’est ce que nous avons fait avec l’aménagement du quartier de Beaulieu. A l’époque, nous nous sommes dits que les aménageurs ou les lotisseurs étaient capables de faire ‘leur beurre’ en faisant des aménagements. Pourquoi pas nous, une collectivité ? Mais au lieu de nous en mettre plein les poches, nous avons fait du paysage. On a acheté 108 hectares où seulement un tiers de la surface est urbanisé. Le reste c’est le lac, la voirie etc. Aucun lotisseur n’aurait ‘gaspillé’ autant de terre. »
Aujourd’hui, la zone Beaulieu abrite deux parcs d’attractions (Ndlr : Spirou et Wave island), de nombreuses entreprises ou bien encore Horizon Provence, une nouvelle zone commerciale de près de 12 000 m2. De quoi permettre à Monteux, où son intercommunalité, d’afficher l’un des dynamismes économiques les plus fort du département et l’un des développements démographiques parmi les plus importants de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« Pour cela, nous nous sommes rendus maître du foncier même si nous n’avions pas une idée précise de ce que nous voulions faire, reconnaît Christian Gros. Si nous n’avions pas eu la maîtrise du foncier, tout cela nous n’aurions pas pu le faire. »
« Je ne vis pas ma vie dans le rétroviseur. »
Dans tous les cas, ce n’est pas les difficultés dont se plaignent actuellement une très grande majorité de ses homologues élus (contraintes financières ou budgétaires) qui l’ont poussé à passer le relais.
« Je ne vis pas ma vie dans le rétroviseur et les difficultés cela a tendance à me motiver. Les défis permettent d’avancer mais les projets ce n’est jamais fini. Il faut donc savoir passer à autre chose sinon on ne s’arrête jamais. Au final, je pense laisser un bel outil avec des projets en cours qui sont bien avancés. Et pour ma part, ce dont je suis sûr, c’est que je ne m’ennuierai pas. »