22 juillet 2024 | Commerce : Avignon au centre des centres-villes de France

Ecrit par Laurent Garcia le 22 mai 2024

Commerce : Avignon au centre des centres-villes de France

Pendant deux jours, la ville d’Avignon accueille les 18e Assises nationales du centre-ville. Ces rencontres, qui se tiennent mercredi 22 et jeudi 23 mai à l’hôtel de ville ainsi qu’au centre des congrès du palais des papes, sont organisées depuis 2006 par l’association ‘Centre-ville en mouvement‘. Chaque année, des centaines d’élus venus de toute la France, mais aussi des managers de centre-ville, des représentants des chambres consulaires et les principaux acteurs du centre-ville se réunissent lors de cet événement pour échanger lors de tables rondes et d’ateliers sur l’ensemble des sujets ayant trait à l’attractivité des centres-villes. En préambule, ces assises ont débuté par la présentation du 9e baromètre du centre-ville et des commerces en présence de Cécile Helle, maire d’Avignon.  

Les 18e assises nationales du centre-ville ont débuté à Avignon, ce mardi 21 mai au soir, avec la présentation du 9e baromètre de l’association Centre-ville en mouvement. On constate avec ce baromètre un attachement aux centres-villes en hausse en 2024 : 64% des français aujourd’hui contre 61% en 2023. Un chiffre qui monte même à 78% pour les communes de 100 000 habitants, mais qui descend à 57% pour les villes de moins de 50 000 habitants.
Dans le même temps, ce baromètre initié depuis 2016 en partenariat avec l’Institut CSA, observe une fréquentation en hausse des centres-villes avec 72% des Français qui s’y rendent au moins une 1 fois par semaine en 2024 contre 70% en 2023. Là aussi, il existe notamment des disparités entre les villes de 100 000 habitants (79%) et celles de moins de 50 000 habitants (66%).
Ce sont les cadres et les jeunes qui sont plus attachés aux centres-villes. Les habitants des villes inscrites dans le dispositif Cœur de ville sont également plus attachés que le reste de la population.

Persistance d’un certain ‘déclinisme’
Si la part de ceux se rendant moins souvent dans leur centre-ville atteint son point le plus bas depuis 2016, Centre-ville en mouvement rappelle que ce sont le manque d’intérêt, les commerces peu attractifs et le manque de places de stationnement qui expliquent principalement la non-fréquentation des centres-villes.
Malgré ces bons indicateurs, le baromètre observe un certain ‘déclinisme’ puisque que 40% des personnes interrogées assurent que le centre-ville qu’ils fréquentent s’est plutôt dégradé durant les 10 dernières années. Un chiffre qui reste stable malgré une meilleure fréquentation générale des centres-villes. Ce déclinisme est plus marqué chez les retraités (49%), les 50-64 ans (45%) et les habitants des communes rurales (51%).

« Le maire et son conseil municipal sont en première ligne de l’attractivité de la ville. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

Le maire en première ligne
Le 9e baromètre du centre-ville et des commerces fait aussi apparaître que le maire et son conseil municipal sont en première position (63%) pour agir sur la modernisation des centres-villes. Ils devancent les commerçants de proximité (44%), les citoyens (34%), les associations locales (31%) et les entreprises locales (24%).
C’est donc prioritairement à eux, que les Français  font confiance pour revitaliser les centres-villes. Pour les sondés, cela passe principalement par la dynamisation des commerces (34%), la sécurité des biens et personnes (30%) et le stationnement en centre-ville (28%).
« C’est vrai que le maire et son conseil municipal sont en première ligne de l’attractivité de la ville, confirme Cécile Helle, maire d’Avignon, confrontée à une vacances des logements en augmentation.

La cité des papes, qui est à la fois engagée dans le programme Action cœur de ville (ACV) et dans le nouveau programme de revitalisation des zones commerciales, est aussi confrontée aux difficultés que rencontrent de nombreuses enseignes nationales de prêt-à-porter et d’équipements de la maison qui ont mis la clef sous la porte les unes après les autres. Dans les villes moyennes, comme Avignon, « ces fermetures successives de franchises ne sont pas conséquence sur l’offre commerciale » reconnait d’ailleurs Cécile Helle.

« Il faut donner envie de venir en cœur de ville. Il faut proposer une expérience. »

Autre motif d’inquiétude, la prédominance du e-commerce ainsi que la multiplication des offres Airbnb qui entraîne la disparition progressive des commerces traditionnels. « Ces meublés touristiques contribuent à la pénurie de logements et sont aussi en train de ‘transformer l’armature commerciale dans les centres’ avec le changement de population qu’ils engendrent : les magasins de décoration, les fleuristes, les commerces de bouche cèdent progressivement la place à des enseignes de plats à emporter. C’est une vraie alerte », expliquait-elle tout récemment à nos confrères de Localtis, le média de la banque des territoires et de la Caisse des Dépôts.
La question environnementale devient aussi un enjeu majeur notamment avec la création d’aménagement ayant pour but de lutter contre les îlots de chaleur.

Présention du 9e baromètre du centre-ville et des commerces à la mairie d’Avignon.

« Je crois beaucoup à la requalification, insiste la maire d’Avignon. Il faut donner envie de venir en cœur de ville. Il faut proposer une expérience. C’est nous qui avons le palais de papes, mais pas que. A nous d’optimiser cette dimension patrimoniale du centre commercial qu’est le centre d’Avignon. L’attractivité passe donc par la requalification, l’accessibilité, la limitation de la place de la voiture, l’animation avec commerçants ou bien encore la transition écologique. »

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