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Chambre d’Agriculture de Vaucluse, les élections jusqu’au 31 janvier

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Ici comme dans les 87 autres chambres de métropole et d’outre-mer, les paysans vont voter pour les syndicats qui, selon eux, défendent le mieux leurs intérêts. En Vaucluse, c’est la FDSEA, (Fédération des Syndicats d’Exploitants Agricoles), alliée aux JA (Jeunes agriculteurs) qui est arrivée largement en tête avec 61,29% des suffrages lors du dernier scrutin en 2019, comme dans une majorité de départements de l’hexagone. Arrivée 2ème dans le département, la Confédération Paysanne (18,08%), 3ème le MODEF (14,06%), bien mieux représenté en Vaucluse que dans le reste du pays (1,8%), et enfin 4ème la Coordination Rurale (6,57%).

Chaque syndicat a son programme. Pour la FDSEA, la priorité est d’avoir des revenus dignes et de maintenir l’agriculture comme 1ère richesse économique. Une vision largement répandue, sauf que ce poids-lourd est accusé de double-jeu, de co-gestion avec le pouvoir, d’être l’interlocuteur privilégié de l’exécutif avec un président national, davantage business-man que paysan, à la tête d’un géant des huiles, le groupe Avril (Lesieur, Puget, Isio). Ses détracteurs parlent d’agriculture « conquérante et intensive ». Et on se souvient que, dans le passé, la FDSEA a donné deux ministres à la France, François Guillaume lors du mandat de Jacques Chirac et Michel Debatisse, quand Raymond Barre était à Matignon.

La Confédération Paysanne, inspirée à l’origine par José Bové est plutôt opposée au libre-change, au productivisme à outrance, au recul du gouvernement sur le glyphosate. Elle plaide pour un développement agricole durable, une transition agro-écologique et un revenu juste pour les paysans.

La Coordination Rurale, qui a gagné en lisibilité depuis plus d’un an avec des manifs en gilets et bonnets jaunes, des opérations « coup de poing » en tracteur devant les supermarchés qui importent des produits venus de l’autre bout du monde et qui n’ont pas les mêmes obligations sanitaires et sociales que celles des français. Elle se bat, commes les autres syndicats, contre la sur-transposition des normes française sur celles, déjà draconiennes et tatillonnes, de la CE.

Enfin, le MODEF 84 (Mouvement de défense des exploitants familiaux), « face à l’hégémonie et l’opacité de la FDSEA », prône des prix planchers rémunérateurs, une grande distribution encadrée, l’interdiction de vente à perte, le retour aux droits de plantation pour la vigne, la fin des accords de libre-échange. Bref, il propose une agriculture durable, solidaire et à taille humaine.

En 2019, la FDSEA 84 était arrivée largement en tête, mais le taux national de participation avait fléchi de – 8%, pour la 1ère fois de son histoire au-dessous de 50% (avec 46,52%). Aujourd’hui aucun candidat des syndicats n’est résigné même s’ils sont las de se battre et de ne pas être entendus par les gouvernants. En 2025, tous (cultivateurs, arboriculteurs, éleveurs, oléiculteurs, trufficulteurs, viticulteurs, maraîchers), espèrent vivre de leur travail et nourrir les consommateurs avec les meilleurs produits du terroir vauclusien.

Enfin, une nouveauté lors de ces élections 2025 à la Chambre d’Agriculture : en cas de listes ex-aequo, sera retenue celle dont la moyenne d’âge est la plus faible, donc la plus jeune. Cela changera de ce qu’on a déjà vécu, il y a quelques années dans d’autres structures comme le Conseil Général et la Chambre de Commerce, où c’est le plus vieux qui s’est retrouvé à la présidence, au « bénéfice » de l’âge, comme ils disent.

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