Alors que la tranche 1 du projet de la Liaison Est-Ouest (LEO) d’Avignon est en service depuis 2010 et sa tranche 2 est encore en cours et devrait s’achever d’ici à 2027, Joël Guin, président du Grand Avignon, et Cécile Helle, maire d’Avignon, ont conjointement écrit un courrier adressé au Premier ministre Gabriel Attal afin de réviser le tracé actuel de la LEO.
« Nous réaffirmons par ce courrier l’urgence à voir se réaliser une voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon et la nécessité d’une adaptation du projet initial de tracé de la tranche 2 de la LEO d’Avignon portée par l’Etat », commencent par écrire Cécile Helle et Joël Guin.
Actuellement, la tranche 2 prévoit d’inclure 5,8km à 2×1 voies puis à 2×2 voies (conjointement à la tranche 3) de route express en tracé neuf ; 2 raccordements à l’A7 décalés dans le temps : La Cristole puis l’Amandier (conjointement à la tranche 3) ainsi qu’un viaduc sur la Durance de 800 mètres. L’État avait déjà annoncé vouloir revoir les configurations de cette tranche en 2022.
« Le tracé actuel de la LEO, qui a été imaginé à la fin des années 90, soit il y a près d’un quart de siècle, ne constitue pas une solution acceptable d’un point de vue écologique et d’aménagement durable de notre territoire », ajoutent les deux élus. Cet argument rejoint d’ailleurs ce qu’avait confié Cécile Helle à l’Écho du Mardi en juillet 2022, à savoir que « des équipements qui apparaissaient comme une évidence il y a 20 ans ne l’étaient plus forcément aujourd’hui. »
Une LEO reconfigurée, en phase avec les ambitions de transition écologique et de mobilité d’avenir
Ces dernières années, le Grand Avignon et la Ville d’Avignon ont fait de leur engagement face à l’urgence climatique une priorité, à travers de multiples actions telles que l’aménagement de nouvelles voies cyclables, le tramway, les parkings relais, l’optimisation des lignes du réseau de transport Orizo, et bien d’autres. Tant d’actions visant à protéger le territoire, contrer les conséquences néfastes de la pollution sur la santé publique, mais aussi à améliorer la vie des habitants.
« Lors du dernier comité des financeurs, présidé par Monsieur Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet des Bouches-du-Rhône, et Madame Violaine Demaret, préfète de Vaucluse, et réuni le 12 février, nous avons exposé que le tracé actuel, traversant la ceinture verte, poumon agricole d’Avignon, pour arriver au rond-point de l’Amandier, constituait un projet daté, totalement dépassé, en contradiction avec les dynamiques urbaines à l’œuvre à l’échelle de la ville d’Avignon et affectant la qualité de vie des habitants directement exposés à ce nouveau flux de circulation », ont poursuivi le président du Grand Avignon et la maire d’Avignon.
L’Autorité environnementale avait émis en 2020 un avis consultatif très critique, dénonçant de nombreuses lacunes et insuffisances dans le dossier de la LEO concernant les enjeux environnementaux. « Nous défendons en effet la LEO, mais une LEO reconfigurée, en phase avec les ambitions de votre Gouvernement en matière de transition écologique et de mobilité d’avenir », affirment les élus.
Le Grand Avignon et la Ville d’Avignon en faveur d’un débat constructif avec l’État
« Notre position est claire : nous disons à l’Etat que nous sommes toujours favorables à la LEO comme voie de contournement sud de l’agglomération d’Avignon, mais à une LEO reconfigurée », tiennent à réaffirmer Joël Guin et Cécile Helle, qui se positionnent en faveur d’un débat constructif entre les collectivités et l’État.
Dans leur courrier adressé au Premier ministre, les deux élus évoquent également le coût du projet qui a considérablement augmenté puisqu’il est passé de 142,7M€ en 2018 à 303M€ aujourd’hui, soit une augmentation de près de 110%, qui apporte de nombreuses questions concernant le financement.
« Conscients et soucieux de la situation de ‘détresse sanitaire’ dans laquelle se trouvent depuis de trop nombreuses années les plus de 20 000 habitants de la Rocade d’Avignon, nous en appelons à votre arbitrage, Monsieur le Premier Ministre, pour trouver ensemble une solution de raison et d’avenir », concluent la maire d’Avignon et le président du Grand Avignon.