Au lycée Louis Pasteur à Avignon, les élèves de la filière STMG ont concouru il y a quelques jours à un prix national défiant leurs connaissances en économie.
Une filière quelque fois dévalorisée, sous-estimée, victime de préjugés. Et pourtant, les talents qui s’y nichent n’ont rien à envier aux copains du cursus général. « Chaque année, 10 à 20% des élèves sont en capacité de poursuivre en classe préparatoire aux grandes écoles », indique Xavier Bourgue, enseignant en Eco-gestion/finance et coordonnateur de la filière STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion) au lycée Louis Pasteur. Après avoir projeté ses élèves de terminale à la tête des startups de demain, le voilà qui les entraîne dans un nouveau défi de taille : le Prix national de l’excellence économique en STMG.
Le ministère de l’Éducation nationale organisait il y a quelques jours avec Citéco et la Banque de France ce prix qui s’adressait à tous les élèves volontaires de terminale STMG, quel que soit leur niveau. Le concours visait à ce que les concepts économiques servent de moteur à leur entraînement intellectuel. Parmi les 4 200 lycéens engagés au sein de 29 académies, 3 449 ont composé, représentant 244 lycées de 74 départements métropolitains, 3 départements d’outre-mer et la Polynésie française. Chaque académie a sélectionné ses lauréats et transmis la copie du premier lauréat académique au jury national composé de 2 co-présidents et 8 membres. Le sujet 2022 ? Les politiques fiscales et la lutte contre les inégalités…
Au sein de l’Académie d’Aix-Marseille, trois lycées étaient inscrits : Jean Cocteau (Miramas), Adam de Craponne (Salon-de-Provence) et Louis Pasteur (Avignon). Le seul lycée vauclusien à concourir affichait d’ailleurs le plus grand nombre de participants de l’Académie. Pendant quelques heures, les élèves se sont prêtés au jeu de la gymnastique intellectuelle. La règle : mobiliser ses connaissances acquises au cours du cursus, structurer sa pensée, coordonner son argumentation pour produire une copie claire et étayée.
« Je voulais leur montrer qu’ils étaient entièrement capables de concourir à une épreuve nationale de ce type. Ce concours leur permettait de mettre en pratique leurs compétences, tant au niveau opérationnel que leurs notions théoriques, leur philosophie intellectuelle, leur capacité de réflexion. Un esprit bien formé est un esprit riche et capable de s’adapter à diverses problématiques », explique Xavier Bourgue.
De l’aveu de l’enseignant, les ‘critères de performance’ ne sont pas toujours pertinents et méritent d’être revus. Comment qualifier un élève de bon, médiocre, insuffisant ? « Quand un élève atterrit dans une filière qui ne lui correspond pas, ce n’est pour ça qu’il est mauvais. Un élève de STMG ne serait pas à sa place en Général, et vice-versa. Le critère qui prime selon moi est l’attrait de l’individu à la discipline », juge Xavier Bourgue. Une solution, orienter davantage les élèves, multiplier le personnel pour les aider à se connaître, un enjeu de taille. Qui se connaît réellement ? Une démarche d’introspection se révèle être indispensable pour s’engager dans la bonne voie.
Ces derniers temps, le lycée Louis Pasteur impulse un nouveau dispositif innovant grâce à un partenariat avec la talentueuse startup Millionroads qui s’affichait il y a quelques jours au CES de Las Vegas. Les équipes travaillent sur un algorithme qui permettra à terme d’aider à l’orientation, une sorte de GPS de l’orientation basée sur l’IA et la data. « L’outil prend la forme d’une borne qui sera installée en salle, dans les halls et la cour. Cette borne en libre-service permettra à tous les élèves qui le souhaitent d’accéder à une multitude d’informations basées sur l’expérience, les parcours professionnels, les témoignages… L’objectif est de leur fournir toutes les clefs pour choisir leur trajectoire professionnelle », conclue Xavier Bourgue qui souhaiterait à terme voir ce dispositif dans d’autres lycées du Vaucluse.